mardi 30 juin 2020

Adriaen van der Spelt (1630-1673) - Nature morte en trompe l'œil avec une guirlande de fleurs et un rideau


 

Adriaen van der Spelt (1630-1673)
Nature morte en trompe l'œil avec une guirlande de fleurs et un rideau, 1658
Collection privée 

Que voit on ? Un rideau en soie bleue pâle découvrant une guirlande de fleurs accrochée au dessus d'une encadrement de porte 

Rappel biographique : Adriaen van der Spelt (aussi orthographié Spelled) était un peintre de fleurs hollandais de l'âge d'or  qui  avait la réputation d'être un excellent peintre de  natures mortes florales fleurs. Il passa une grande partie de sa vie à la cour de Brandebourg travaillant pour l'Electeur Frederick William I, grand amateur de nature mortes florales.

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lundi 29 juin 2020

Balthasar Denner (1685- 1749) - Verre de bière et petit pain sur une table



Balthasar Denner (1685- 1749),
Verre de bière et petit pain sur une table
Collection privée

Que voit on ? Sur un entablement en bois un  simple verre de bière et un morceau de pain brisé. On reconnait ici la patte de ce maître du portraits  principalement dans le souci du détail comme ces infimes miettes de pain répandues sur l'entablement de bois. Denner a peint  très peu de natures mortes,  genre mineur qu'un portraitiste  traitait très peu en son temps. C'est ce qui rend celle ci d'autant plus précieuse.

Rappel Biographique : Le peintre allemand Balthasar Denner était surtout connu pour ses portraits, peints principalement en demi-longueur avec "tête-et-épaules" et aussi pour quelques portraits de groupe de familles à l'intérieur. Denner se concentrait plutôt sur le visage, laissant à ses assistants ou même a sa fille le soin de peindre les vêtements et les accessoires. Il acquis la réputation de donner à ses œuvres une finition unique, insistant sur les moindres détails et en particulier le rendu des cheveux dont  "on pouvait voir les racines sortit de la  peau " . Il fut  particulièrement célèbre pour ses portraits de vieillards et de femmes.

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dimanche 28 juin 2020

Ogawa Kazumasa (1860-1929) - Chrysanthème



Ogawa Kazumasa (1860-1929)
Chrysanthème, 1890
Photographie. Epreuve albuminée, coloriée à la main
Collection privée


Rappel biographique :  Ogawa Kazumasa, aussi connu sous le nom de Ogawa Kazuma ou encore de Ogawa Isshin, est un imprimeur et éditeur japonais et photographe pionnier de la photographie et de l'imprimerie photomécanique. Né  chez des samouraïs du clan Matsudaira,  il commence dès l'âge de 16 ans à étudier la photographie, notamment les procédés à base de collodion humide auprès de Yoshiwara Hideo ainsi que l'anglais grâce au missionnaire américain James Ballagh. En 1880, il s'installe à Tokyo pour parfaire sa maîtrise de l'anglais. L'année suivante, Ogawa est embauché comme interprète au département de la police de Yokohama, tout en continuant d'apprendre la photographie auprès de Shimooka Renjō. En 1877, il ouvre un studio et se sert de matériel usagé pour réaliser des portraits en amateur. Malgré son manque de moyens techniques, il produira des portraits de bonne qualité.
En  1882 il embraque à bord de l'USS Swatara et entreprend un voyage aux États-Unis. L'année suivante,  il emménage à Boston où il apprend le portrait photographique avec Ernest Ferdinand Ritz. et Georges F. Hastings. Il apprend le procédé de la plaque sèche auprès de John Carbutt à Philadelphie et étudie  la phototypie à la Albert Type Company. A son retour au Japon en 1884, il ouvre un le tout premier  studio photographique de Tokyo, le Gyokujunkan.
Quatre ans plus tard, financé par Kajima Seibei et épaulé par le photographe écossais William Burton, il fonda la Tsukiji Kampan Seizō Kaishaqui fabriquait des plaques sèches pour les photographes, cette manufacture fermera ses portes en 1891, faute de financement suffisant.
En 1886, il va travailler pour l'armée au sein du département d'enquête de terrain, puis en 1888, il sera commissionné par le gouvernement afin de recenser et photographier tous les bien culturels du Japon. Les clichés qu'il va prendre avec son équipe paraitront en feuilletons dans les principales revues sur l'art du pays .
En 1889, il ouvre le premier atelier de phototypie du Japon, l'Ogawa Shashin Seihan joaussi appelé Usine d'impression K. Ogawa. La même année, Ogawa fut éditeur dumagazine  Shashin Shinpō  le seul journal photographique de cette époque, ainsi que du magazine Kokka. Il imprima ces deux magazines avec le procédé de la phototypie.
Ogawa fut membre fondateur de la Société photographique japonaise, qui réunissait les photographes amateurs de tout le Japon. En 1891, il fut chargé de prendre en photos les 100 plus belles geishas de Tokyo, pour commémorer l'ouverture du Ryōunkaku (le premier gratte-ciel du Japon).

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samedi 27 juin 2020

Claude Monet (1840-1926) - Azalées Blanches dans un Pot


 


Claude Monet (1840-1926)
Azalées Blanches dans un Pot
Panneau de la partie inférieure droite de la porte du salon de Durand-Ruel (cf. D Wildenstein).


Que voit on ? Se détachant d'une fond jaune très présente un azalée blanc en fleurs dans un pot en terres cuite qui semble contenir dans ses reflets tout un paysage imaginaire.

Rappel biographique : le peintre français Claude Monet, l'un des fondateurs de l'impressionnisme, est surtout connu pour ses paysages et ses portraits. " La couleur, disait-il " est mon obsession quotidienne, ma joie et mon tourment ". Claude Monet est l’un des fondateurs de l'impressionnisme. En 1859, il part à Paris tenter sa chance sur le conseil d'Eugène Boudin. Après des cours à l'académie Suisse puis chez Charles Gleyre et la rencontre de Johan Barthold Jongkind, le tout entrecoupé par le service militaire en Algérie, Monet se fait remarquer pour ses peintures de la baie d'Honfleur. En 1866, il connait le succès au Salon de la peinture. Toute cette période est cependant marquée par une grande précarité. Il fuit ensuite la guerre de 1870 à Londres puis aux Pays-Bas. Dans la capitale anglaise, il fait la rencontre du marchand d'art Paul Durand-Ruel qui lui assurera sa principale source de revenu pendant le reste de sa carrière. Revenu en France, la première exposition des futurs impressionnistes a lieu en 1874. À partir de 1890, Monet se consacre à des séries de peintures, c'est-à-dire qu'il peint le même motif à différentes heures de la journée, à diverses saisons. Il peint alors parfois des dizaines de toiles en parallèle, changeant en fonction de l'effet présent. La fin de sa vie est marquée par une maladie, la cataracte, qui affecte son travail.
Monet peint devant le modèle sur l'intégralité de sa toile dès les premières ébauches, il retouche ensuite de nombreuses fois jusqu'à ce que le résultat le satisfasse. Contrairement à ce qu'il affirme, il termine la plupart de ses toiles en atelier, prenant modèle sur les premières peintures d'une série pour peindre les autres. D'un caractère parfois difficile, prompt à la colère comme au découragement, Claude Monet était un grand travailleur qui n'hésitait pas à défier la météo pour pratiquer sa passion. Monet résume sa vie ainsi de la meilleure manière : « Qu'y a-t-il à dire de moi ? Que peut-il y avoir à dire, je vous le demande, d'un homme que rien au monde n'intéresse que sa peinture - et aussi son jardin et ses fleurs ».

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vendredi 26 juin 2020

Jean-Picart-Le-Doux (1902 - 1982) - Nature-morte marine


 

Jean-Picart-Le-Doux (1902-1982),Nature-morte marine
Collection privée

Que voit on ?  Un amoncellement poétique de coquillages multicolore, d'étoiles de mer, d'algues... une  sorte de concentré d'un fond de mer rêvé, posé sur une nappe dressée en bord de mer et comme flottant dans le vide.

Rappel biographique : Jean Picart Le Doux est un grand maître de la tapisserie d'Aubusson, qui a produit plus de 400 tapisseries originales. Plusieurs de ses œuvres furent sélectionnées pour la décoration du paquebot France, dont la célèbre tapisserie monumentale Les Phases du temps du fumoir de première classe. Sans formation professionnelle spécialisée, Jean Picart Le Doux fait ses débuts dans la reliure et l'édition, puis il s'oriente vers la publicité et les arts graphiques et publie ses premières œuvres en 19352. Ses premiers cartons de tapisserie datent de 1943 après avoir remporté le Grand prix de l’affiche de théâtre au Salon de l'imagerie.
En 1947, il rencontra Jean Lurçat et, avec Marc Saint-Saëns, ils fondent l’Association des peintres-cartonniers de tapisserie . En 1950, Picart Le Doux rencontre deux graphistes français, Jean Colin et Jacques Nathan, et deux graphistes suisses, Fritz Bühler et Donald Brun, à l'occasion d'une exposition de leurs travaux à Bâle. Il projette alors l'idée d'une Alliance graphique internationale (AGI). Celle-ci est fondée officiellement le 22 novembre 1952 et Picart Le Doux en sera le premier président.Il est membre du conseil d'administration de la Société Nationale des Beaux Arts dans la section Art Décoratif de 1975 à 1980.

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jeudi 25 juin 2020

Georges Rohner (1913-2000) - Les faïences

 


Georges Rohner (1913-2000)
Les faïences, 1959
Collection privée

 Que voit on ?  Posée sur un entablement noire qui occupe les trois quarts du cadre et se détachant partiellement sur un fond jaune très lumineux, une collection de faïences blanches soigneusement rangées qui comportent plat, saucière, soupière, saladier, tasse à café et coquetier, provenant de différents services.

Rappel biographique : Georges Rohner quitte le lycée dès l'âge de 16 ans pour se présenter à l’École des beaux-arts de Parisen 1929. Sous l'impulsion du critique Henri Hérault, il s'associe à Robert Humblot, Jannot, Lasne, le canadien Alfred Pellant, Pierre Tal-Coat et Raymond Moisset pour fonder le mouvement « Forces nouvelles » qui prône le retour au dessin, au métier consciencieux de la tradition dans un contact fervent avec la nature. En 1932, son envie d’indépendance le pousse à quitter les Beaux-Arts et à louer un atelier avec Robert Humblot.
Il voyage en Espagne ainsi qu'aux Pays-Bas, où il découvre la ville d'Amsterdam. Au cours de son service militaire en Guadeloupe, il décore l’hôtel de ville de Basse-Terre. En 1940, il est fait prisonnier et interné à Trèves. Il y décore la chapelle du stalag dont il conservera Le Christ aux prisonniers.
En 1959, il est nommé chargé de cours à l'École des beaux-arts et décoré de la Légion d'honneur. Il poursuit sa carrière comme professeur de dessin et couleurs à l'École nationale supérieure des arts décoratifs de Paris en 1962. En 1963 il est décoré de l'ordre des Arts et des Lettres. En 1968, Rohner est élu à l'Académie des beaux-arts où il occupe le fauteuil d’Ingres. Philippe Garel lui succède en 2015.
En 1987, une rétrospective est organisée au musée des beaux-arts de Quimper.
Ses oeuvres passent souvent ne ventes aux enchères

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mercredi 24 juin 2020

William Nicholson (1872-1949) - Nature morte aux gants

 


William Nicholson (1872-1949)
Nature morte aux gants
Collection privée

Que voit -on ? Une étonnante superposition d'objets très hétéroclites où figurent sur un coffre rouge  qui occupe la moitié inférieure du cadre : une paire de gants coincée  sous un livre sur lequel est posée  une cloche à  nourriture en argent dans laquelle on peut voir le reflet de la main du peintre et d'une grande fenêtre qui éclaire toute la composition.

Rappel biographique : Le peintre britannique Sir William Nicholson est surtout connu pour les illustrations qu'il a réalisées pour des livres destinés à la jeunesse. Il illustra ainsi notamment Peter Pan de J.M. Barrie au tournant du 20e siècle. A partir de 1900, encouragé et protégé par Whistler, il se consacre à la peinture et commence à exposer ses premières toiles, essentiellement des portraits, des natures mortes et des paysages. Et ce fut une très grande réussite !

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mardi 23 juin 2020

Paul Cézanne (1839-1906) - Plantes en pots

 


Paul Cézanne (1839-1906)
Plantes en pots, 1890
Barnes Foundation, Philadelphia

Que voit on ? Sur une étagère posée sans doute dans une cabane de jardin, deux pots en terre cuite présentant des plantes de serre au feuillage gras et au fleurs généreuses.  Une cafetière en émail  blanc coincée entre les pots et un châle rouge brisent l'atmosphère presque monochrome de cette composition, inhabituelle chez Cézanne.

Rappel biographique : Parmi les quelques 900  tableaux et 400 aquarelles que Paul Cézanne,  ce sont  les natures mortes qui arrivent en tête , et notamment les pommes qui arrivent en tête de ses premières « obsessions picturales ». Pour Cézanne, la nature morte est un motif comme un autre, équivalent à un corps humain ou à une montagne, mais qui se prête particulièrement bien à des recherches sur l'espace, la géométrie des volumes, le rapport entre couleurs et formes : « Quand la couleur, est à sa puissance, la forme est à sa plénitude » disait-il. Incomprises en leur temps, les natures mortes de Cézanne sont devenues depuis lors l'un des traits caractéristiques de son génie.

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lundi 22 juin 2020

Jean-Baptiste-Siméon Chardin (1699-1779) - Nature morte à la Dinde Pendue par une Patte


 

Jean-Baptiste-Siméon Chardin (1699-1779)
Nature morte à la Dinde Pendue par une Patte  (c. 1760)
Huile sur toile , 96 x 113 cm.
Magyar Szépmüvészeti Múzeum, Budapest

 Que voit on ? Une nature morte représentant une volaille  dans l'attente d'être plumée et accommodée aux petits oignons (et ici ce n'est pas seulement une expression courante!) sans doute pour figurer au menu d'un repas de fête ou du dimanche. Avant que l'oiseau ne soit plumé, Chardin se livre à une peinture minutieuse de son beau  plumage  de ses ailes et de son jabot.

Rappel biographique : Jean-Baptiste-Siméon Chardin est considéré comme l'un des plus grands peintres français et européens du 18e siècle. Célèbre pour ses scènes de genre et ses pastels, il est aussi reconnu pour ses natures mortes dont il reste le maître incontesté. D'après les frères Goncourt, c'est Coypel qui en faisant appel à Chardin pour peindre un fusil dans un tableau de chasse, lui aurait donné le goût pour les natures mortes. A partir du Salon de 1748, Chardin expose de moins en moins de scène de genre, il multiplie désormais les natures mortes. Ce retour à ce type de peinture va durer une vingtaine d'années. Il est difficile de donner des raisons à ce changement de cap. On sait que pendant cette période la vie de Chardin est en pleine mutation. Il se remarie, il reçoit une pension du roi. Il est désormais à l'abri du besoin. Ces deux tableaux de réception à l'Académie Royale de peinture sont tous deux des natures mortes, La Raie et Le Buffet qui se trouvent aujourd'hui au Musée du Louvre. Chardin devient ainsi peintre académicien « dans le talent des animaux et des fruits », c'est-à-dire au niveau inférieur de la hiérarchie des genres alors reconnus. Et c'est sans aucun doute Chardin qui va lui donner ses lettres de noblesse et en faire un genre pictural égal, voire même supérieur à bien des égards, aux autres.
Les natures mortes qu'il peindra à partir de 1760 sont assez différentes des premières. Les sujets en sont très variés : gibier, fruits, bouquets de fleurs, pots, bocaux, verres... Chardin semble s'intéresser davantage aux volumes et à la composition qu'à un vérisme soucieux du détail, ou aux effets de trompe-l'œil. Les couleurs sont moins empâtées. Il est plus attentif aux reflets, à la lumière : il travaille parfois à trois tableaux à la fois devant les mêmes objets, pour capter la lumière du matin, du milieu de journée et de l'après-midi. On peut souvent parler d'impressionnisme avant la lettre.
Chardin cherchait à reproduire la matière, ces fruits semblent aussi vrais que nature, Diderot s'extasiait devant ce réalisme dans son compte-rendu du Salon de 1759 : " Vous prendriez les bouteilles par le goulot si vous aviez soif " ou encore en 1763, " C'est la nature même; les objets sont hors de la toile et d'une vérité à tromper les yeux. (...)
 Pour regarder les tableaux des autres, il semble que j'ai besoin de me faire les yeux ; pour voir ceux de Chardin, je n'ai qu'à regarder ce que la nature m'a donné et m'en bien servir ".
" O Chardin ! ce n'est pas du blanc, du rouge, du noir que tu broies sur ta palette: c'est la substance même des objets, c'est l'air et la lumière que tu prends à la pointe de ton pinceau et que tu attaches sur la toile ".
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dimanche 21 juin 2020

Henri Fantin-Latour (1836-1904) - Roses trémières sur un buffet


 


Henri Fantin-Latour (1836-1904)
Roses trémières sur un  buffet, 1896
Collection particulière

Que voit on ? la fleur sauvage la plus capricieuse des jardins, car elles pousse où elle veut et surtout dans les endroits les plus improbables  qui soient, pourvu qu'elle soit à l 'abri du vent qu'elle n'aime pas.   C'est une fleurs qui n'a pas été beaucoup peinte dans les natures, et il faut la boulimie florale d'Henri Fantin-Latour pour la trouver ainsi mise en majesté  dans une aussi belle toile.

Rappel biographique : Le peintre et lithographe français Henri Fantin-Latour était plus connu de son vivant pour ses portraits de femmes, ses portraits de groupes dont il rénova le style compassé et pour ses peintures allégoriques que pour ses natures mortes, pourtant admirables. Aujourd'hui c'est exactement le contraire ! Membre du groupe dit « de 1863 », puis du Cénacle des Batignolles où l'Impressionnisme serait né, Fantin-Latour fait souvent figure de chaînon entre la peinture romantique et l'impressionnisme. Ses natures mortes, fleurs ou fruits, ont souvent trouvé acquéreur grâce à son ami Whistler qui a attiré en l'attention en Angleterre sur Fantin, à une époque où la peinture impressionniste française était peu appréciée dans ce pays.
Son père Théodore Fantin-Latour fut aussi un peintre de natures mortes, assez similaires à celles de son fils, si bien que attribue régulièrement aujourdh'ui à tort des œuvres du père à son fils (mais rarement l'inverse !)

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samedi 20 juin 2020

Théodore Fantin-Latour (1805-1875) - Roses dans un verre

 


Théodore Fantin-Latour  (1805-1875)
Roses dans un verre
Collection privée

Que voit on ? Une nature morte florale très simple que le grand Chardin aurait pu tout à fait peindre aavnt lui ...Et Edouard Manet ou Berthe Morisot après lui !  Celle nature morte là, c'est Fantin Latour qui la peignit... mais attention pas Henri Fantin Latour, mais son père Théodore Fantin-Latour  qui lui aussi était peintre mais eut une renommée moindre que celle de son génial fils. Il reste très difficile de différencier les natures mortes du père (surtout florales) de celles du fils et souvent les attributions sont erronées, comme pour ces Roses dans un verre souvent attribuée à Henri alors qu'elle a été peinte par Théodore.

Rappel biographique : Doué pour le dessin et la peinture, Théodore Fantin-Latour étudie dans l'atelier du peintre d'Histoire Benjamin Rolland (1777-1855) à l'École de dessin de Grenoble. Sous les auspices de cet ancien élève de Jacques-Louis David, tenant du néoclassicisme, il se forme au dessin et s’initie au rendu des formes. En 1834, il épouse la fille adoptive de la comtesse Zoloff, Hélène de Naidenoff, avec laquelle il a trois enfants, dont le peintre Henri Fantin-Latour qui naît en 1836. Reconnaissant les talents de son jeune fils, il lui donne ses premiers cours de dessin dès 1846.
Théodore Fantin-Latour exposa régulièrement au Salon entre 1842 et 1866.

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vendredi 19 juin 2020

Jacob Foppens van Es (ca.1596-1666) Still Life with oysters, glass of white wine, lemon and orange


 


Jacob Foppens van Es (ca.1596-1666)
Still Life with oysters, glass of white wine, lemon and orange
Private collection (Zurich) 

Que voit on ? Foppens a peint de nombreuses natures mrotes sur ce meme thème et dans une composition similaire comme le montre l'exemple déjà publié dans ce blog.  En réalité  ces compositions de commandes assez semblables les unes des autres étaient destinées à prouver son habileté à traiter plusieurs fois le même thème sans se répéter, en axant son travail autour d'un extraordinaire assemblage de textures entre transparence des verres, matière satinée des peaux d'agrumes, reflets sourds des nacres, aspect gluant des chair d'huitres, etc...  Le tout exprimé dans une explosion de couleurs d'une grande richesse.

Rappel biographique : Jacob Foppens van Es est un peintre né à Anvers dans les Pays-Bas espagnols, spécialisé dans les peintures de repas, les natures mortes et les fleurs, comme bon nombre de peintres flamands de cette époque. Les données biographiques sur la vie de Jacob Foppens van Es sont rares. L’inscription sur un portrait de Foppens van Es gravé par Venceslas Hollar d’après un tableau de Joannes Meyssens indique qu’il est né à Anvers. En 1617, il devient maître de la Guilde de Saint-Luc à Anvers. Le fait qu’il n’ait pas été inscrit comme élève à la Guilde avant de devenir maître indique qu’il s’est probablement formé en dehors d’Anvers. Au moment de son enregistrement en tant que maître à Anvers, il était déjà marié à Joanna Claessens avec qui il avait un fils appelé Nicolaas. Nicolaas devint maître de la Guilde en 1648. Son succès en tant qu’artiste est attesté par la présence de ses oeuvres odans de nombreuses collections anversoises au 17ème siècle. Même l’inventaire du principal peintre baroque flamand Peter Paul Rubens comprenait deux de ses œuvres. Jacob Foppens van Es jouissait d’un statut élevé parmi les plus grands artistes anversois et a été actif pendant 50 ans. Jacob Foppens van Es fut un artiste très prolifique. Environ 125 de ses œuvres sont parvenues jusqu'à nous , toutes signées de son nom complet « I. (ou IACOB) VAN ES ». Mais étant donné qu'il ne datait jamais ses œuvres, il est impossible aujourd'hui de retracer la chronologie de sa production et l’évolution de son travail. Ses natures mortes décrivent généralement une accumulation d’objets sans rapport entre eux, posés sur un plan fortement inclinée, la principale préoccupation du peintre semblant être non pas la signification des symboles mais la réalisation de couleurs riches. Ses natures mortes sont dites "archaïsantes" sur le modèles de celles des grands maîtres flamands Osias Beert et Clara Peeters. Certaines subissent directement l'influence de Floris van Schooten.
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jeudi 18 juin 2020

César (1921-1998) - Hommage à Morandi (2)

 

César (César Baldaccini, 1921-1998)
Hommage à Morandi (2), 1998
Collection Privée

Que voit on ? Quatre cafetières en émail de diverses couleurs écrasées (plus que compressées) sur une toile et entourées soit de projections de peintures soit de traits soulignant la silhouette des objets soit les deux..  La composition est intitulé Hommage à Morandi, célèbre peintre de natures mortes  qui passa a sa vie a dessiné des bouteilles, des bols, et autres ustensiles culinaires avant de  se diriger vers l'abstraction. César a produit plusieurs compositions sur le thème des cafetières écrasées dont deux en hommage spécifique à Giorgio Morandi. 

Rappel biographique : Le sculpteur français César Baldaccini, dit César, fait partie des Nouveaux réalistes, mouvement né en 1960. À partir de cette date, César centre son travail sur la technique de la « compression dirigée », qui devient sa marque de fabrique : à l'aide d'une presse hydraulique, il compresse des objets divers. Sa première Compression date de cette année 1960 et signe son admission au groupe des Nouveaux Réalistes qu’avait fondé (la même année) Pierre Restany avec Yves Klein, Jean Tinguely, Arman, Daniel Spoerri, Martial Raysse, Christo, Niki de Saint-Phalle, Raymond Hains, Jacques de La Villeglé, Mimmo Rotella. Excepté Yves Klein.
Tous ces artistes réalisent leurs œuvres avec des matériaux existants, neufs ou de récupération et des déchets qu’ils utilisent tels quels ou qu’ils transforment, dans un style et avec une démarche souvent proches du dadaïsme et en particulier de l’art de Kurt Schwitters. Le groupe des Nouveaux réalistes a beaucoup à voir avec les artistes britanniques et américains du mouvement du Pop Art, qui puisent effectivement, pour Eduardo Paolozzi, Richard Hamilton et Robert Rauschenberg, aux mêmes sources.

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mercredi 17 juin 2020

Pieter Faes (1750-1814) - Still Life with Lilacs




Pieter Faes (1750-1814)
Still Life with Lilacs, 1796
Private collection

Que voit-on ? Deux branches de lilas dont une est cassée, disposées dans un vase à décor antique. Sur l'entablement de bois en loupe de noyer, quelques pivoines, tulipes et autres fleurs printanières attendent de rejoindre les branches de Lilas dans le vase pour un arrangement floral élaboré.

Rappel biographique :  Pieter Faes ou Peeter Faes était un peintre flamand de natures mortes de fleurs et de fruits dont le style était proche de celui de Jan van Huysum. Il s'exprime toujours avec une touche fine et une palette harmonieuse voir précieuse. On a dit de son style qu'il "était "aimable mais sec".   Cette manière un peu affectée fut très appréciée au début du XIXe siècle où elle était censée reproduire le style pompeien adopté dans la foulée de la découvert des ruines d'Herculanum et Pompei à la fin du XVIIIe siècle.

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lundi 15 juin 2020

Claude Monet (1840-1926) - Vase de chrysanthèmes

 

Claude Monet (1840-1926)
Vase de chrysanthèmes, 1882
Huile sur toile, 95.3 x 70 cm
Collection particulière

Que voit on ?  Un bouquet de chrysanthèmes aux couleurs flamboyantes dans une vase bleu de forme chinoise. Un hommage à la fleur emblème du japon éternel dont l'art inspira tant Monet.

Rappel biographique : le peintre français Claude Monet, l'un des fondateurs de l'impressionnisme, est surtout connu pour ses paysages et ses portraits. " La couleur, disait-il " est mon obsession quotidienne, ma joie et mon tourment ". Claude Monet est l’un des fondateurs de l'impressionnisme. En 1859, il part à Paris tenter sa chance sur le conseil d'Eugène Boudin. Après des cours à l'académie Suisse puis chez Charles Gleyre et la rencontre de Johan Barthold Jongkind, le tout entrecoupé par le service militaire en Algérie, Monet se fait remarquer pour ses peintures de la baie d'Honfleur. En 1866, il connait le succès au Salon de la peinture. Toute cette période est cependant marquée par une grande précarité. Il fuit ensuite la guerre de 1870 à Londres puis aux Pays-Bas. Dans la capitale anglaise, il fait la rencontre du marchand d'art Paul Durand-Ruel qui lui assurera sa principale source de revenu pendant le reste de sa carrière. Revenu en France, la première exposition des futurs impressionnistes a lieu en 1874. À partir de 1890, Monet se consacre à des séries de peintures, c'est-à-dire qu'il peint le même motif à différentes heures de la journée, à diverses saisons. Il peint alors parfois des dizaines de toiles en parallèle, changeant en fonction de l'effet présent. La fin de sa vie est marquée par une maladie, la cataracte, qui affecte son travail.
Monet peint devant le modèle sur l'intégralité de sa toile dès les premières ébauches, il retouche ensuite de nombreuses fois jusqu'à ce que le résultat le satisfasse. Contrairement à ce qu'il affirme, il termine la plupart de ses toiles en atelier, prenant modèle sur les premières peintures d'une série pour peindre les autres. D'un caractère parfois difficile, prompt à la colère comme au découragement, Claude Monet était un grand travailleur qui n'hésitait pas à défier la météo pour pratiquer sa passion. Monet résume sa vie ainsi de la meilleure manière : « Qu'y a-t-il à dire de moi ? Que peut-il y avoir à dire, je vous le demande, d'un homme que rien au monde n'intéresse que sa peinture - et aussi son jardin et ses fleurs ».

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dimanche 14 juin 2020

Giacomo Ceruti (1698-1767) detto Il Pitocchetto - Natura morta con pane e prosciutto






Giacomo Ceruti (1698-1767) detto Il Pitocchetto
Natura morta con pane e prosciutto, vers 1750
Collection privée

Que voit on ?  Un morceau de pain entier en forme de papillon accompagnant comme souvent chez ce peintre une repas de charcuterie : une entame de jambon de Parme. Un verre  renversé  dont on aperçoit  une trace de liquide épanché sur l'entablement en bois, une cruche en céramique  à motif floral et à l'arrière plan une pastèque.... l'association jambon de Parme -pastèque (ou melon) étant très appréciée au 18e siècle.

Rappel biographique : Giacomo Ceruti, dit aussi Il Pitocchetto est un peintre italien du 18e siècle, principal représentant du style « paupériste », à travers ses scènes décrivant la vie de gens du petit peuple, caractérisées par une grande intensité émotionnelle et une expressivité peu commune des personnages. En dehors de ses portraits, il a réalisé de très étonnantes natures mortes, comme celles ci, relativement en rupture avec au style convenu que ce genre adoptait à son époque en Italie.
Il est souvent considéré comme un précurseur, dans l'art pictural, des préoccupations morales et sociales des Lumières.
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samedi 13 juin 2020

David Hockney (bn. 1937) - Marguerites

 


David Hockney (bn. 1937)
Marguerites, 1973
Etching with aquatint in colours 
Private collection

Que voit on ?  Un simple bouquet de marguerites dans un verre à culot loupe,au quart rempli d'eau.  La fleur est visible mais c'est le feuillage que le peintre a privilégié pour le travail des couleurs...

Rappel biographique : David Hockney, est un peintre, dessinateur, graveur, décorateur et photographe britannique, né en 1937 dans une famille anglaise modeste, quatrième enfant d’une fratrie de cinq. Son père ayant été un objecteur de conscience pendant la seconde guerre mondiale, David Hockney a refusé de faire son service militaire entre 1957 et 1959. Après des études au Royal College of Art de Londres, il en sort diplômé en 1962.
Il commence sa carrière comme dessinateur de presse pour le Sunday Times, au cours d’un voyage en Egypte. En 1964, il découvre la Californie, les polaroids, la peinture acrylique, les belles villas et leur piscine qui deviennent un des motifs principaux de ses œuvres. Eloigné des courants les plus-avant-gardistes, Hockney pratique un art figuratif presque expressionniste où se mêlent portraits, photographies et videos. En 1963, à New York, il rencontre Andy Warhol qui lui rendra plus tard plusieurs fois visites à Los Angeles. La légende veut que ce soit Warhol qui ait conseillé à Hockney de faire sa célèbre série sur les piscines « A bigger splash » . Homosexuel parmi les premiers à se revendiquer comme tel, David Hockney revient vivre à Londres en 1968 et prend pour compagnon le réalisateur John Schlesinger, auteur notamment de Midnight Cow Boy (1969) ou Sunday Bloody Sunday (1971) autant de films militant ouvertement pour les droits des homosexuels dans une Angleterre qui assimile toujours en justice l'homosexualité à un crime. En 1973, Jack Hazan réalise un documentaire-fiction qui lui est consacré intitulé "A Bigger Splash" qui assoit sa notoriété internationale naissante (le film est primé au Festival international du film de Locarno) Entre 1974 et 1977, David Hockney s'installe à Paris où son travail tourne un peu en rond, avant de repartir en Californie en 1978. En 1974, le Musée des Arts Décoratifs de Paris organise sa première rétrospective David Hockney. Il est considéré désormais comme une des figures du mouvement Pop Art des années 1960 et à ce titre, s'intéressa à peu près à tous les genres picturaux, bien qu'ayant développé, surtout ces dernières années, une prédilection pour les paysages. Il a cependant peint beaucoup de nature mortes (surtout dans les années 1980) toujours traitée à sa façon, c'est à dire de manière décalée, anecdotique et toujours avec un indéniable talent de coloriste.
En 2010, il expose à Paris, à la Fondation Pierre Bergé - Yves Saint-Laurent, ses œuvres réalisées sur iPhone et iPad, il met aussi en avant la possibilité de rediffuser le processus créatif, à travers des logiciels déclarant « La seule expérience semblable est celle où l’on voit Picasso dessiner sur du verre pour un film » 4 (en référence au film « Le Mystère Picasso » d'Henri-Georges Clouzot).
Le 2 janvier 2012, il a été nommé par la reine Elizabeth II, membre de l’Ordre du mérite britannique. Une grande exposition s'est ouverte le 23 janvier 2012 à la Royal Academy de Londres et au Musée Guggenheim de Bilbao où elle restée en place pendant tout l'été 2012 et a connu un immense succès.
Depuis 2019, David Hockney a choisi de vivre une grande partie de l'année en France, en Normandie pour être précis, dont il dit préférer la nature variée à celle de l'Angleterre.

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vendredi 12 juin 2020

Henri Matisse (1869-1954) - Poissons rouges

Henri Matisse (1869-1954) Poissons rouges, 1911 Huile sur toile, 140 x 95cm Pushkin State Museum, Moscow

Henri Matisse (1869-1954)
Poissons rouges, 1911
Huile sur toile, 140 x 95cm
Pushkin State Museum, Moscow


Que voit on ? Un des thèmes favoris du peintre (les poissons rouges) qu'il a traité à de multiples reprises et sous presque toutes les formes tout au long de sa vie. Dans celle-ci cependant la verdure qui entoure le bocal à remplacer le chat malicieux ...a moins qu'il ne guette, tapi quelque part sous le feuillage ou le fauteuil ?


Rappel Biographique : Henri Matisse, peint son premier tableau, Nature morte avec livres et chandelle en juin 1890. Peu après, il se rend à Paris. En 1892, il rencontre Albert Marquet à l'École des Arts déco puis s'inscrit en 1895, à l'École des beaux-arts, dans l'atelier de Gustave Moreau. L'enseignement du maître encourage ses élèves à penser leur peinture, à la rêver, au-delà de la virtuosité technique. Matisse, comme ses condisciples, Georges Rouault, Léon Lehmann, Simon Bussy, Eugène Martel, Albert Huyot ou Henri Evenepoel, est stimulé par cette conception de la peinture et entend développer la sienne selon son individualité. Gustave Moreau, lors d'une correction, lui dit : « Vous allez simplifier la peinture. »
Cette prophétie peut être considérée comme le programme esthétique de l'œuvre d'Henri Matisse.
En 1896, Matisse expose pour la première fois au Salon des Cent et au Salon de la Société nationale des beaux-arts, dont il devient membre associé sur proposition de Pierre Puvis de Chavannes. Cette fonction lui permet notamment d'exposer sans passer par un jury. Il passe l'été à Belle-Île-en-Mer et rencontre l'Australien John Peter Russell, qui l'introduit auprès d'Auguste Rodin et Camille Pissarro. Il commence à s'intéresser à la peinture impressionniste qu'il découvre en 1897 au musée du Luxembourg. Il est alors un peintre classique de natures mortes réalistes aux textures amples. Pour gagner sa vie, Matisse et Marquet travaillent comme peintre décorateurs à la journée, pour les décorateurs de théâtre.
En voyage à Londres, sur les conseils de Pissarro, Matisse découvre la peinture de Joseph Mallord William Turner, puis il part s'installer en Corse où il habite dans la Villa Rocca. A Ajaccio, il peint une cinquantaine de toiles dont Le Mur rose qui représente l'arrière de l'hospice Eugénie vu depuis la Villa de la Rocca. Matisse s'inspire alors de Turner.
En 1899, il découvre le traité de Paul Signac, d’Eugène Delacroix au néo-impressionnisme.
À partir de 1900, Matisse travaille la sculpture et le modelage, à l'Académie de la Grande Chaumière, sous la direction d'Antoine Bourdelle et fréquente également l'atelier d'Eugène Carrière. Il y fait la connaissance d'André Derain et de Jean Puy. Derain lui présente Maurice de Vlaminck. Il expose au Salon des indépendants (1901) et participe à la première édition du Salon d'automne (1903)
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jeudi 11 juin 2020

Henri Fantin-Latour (1836-1904) - Pivoines


 Henri Fantin-Latour  (1836-1904),  Pivoines,  1876  Musée des Beaux-Arts, Montréal, Québec



Henri Fantin-Latour  (1836-1904)
Pivoines  1876
Musée des Beaux-Arts, Montréal, Québec

Que voit on ? Ce bouquet de pivoine d'un rose incandescent fait partie des chefs d'œuvre du Musée des Beaux Arts de Montréal, qui en compte pourtant beaucoup.  La lumière qu'il émet saisit le spectateur au premier regard. On note aussi la maitrise technique impeccable de Fantin-Latour dans le rendu du reflet sur le vase transparent qui laisse apparaitre une forêt de tiges compressées dans   l'espace étroit de sa forme.

Rappel biographique : Le peintre et lithographe français Henri Fantin-Latour était plus connu de son vivant pour ses portraits de femmes, ses portraits de groupes dont il rénova le style compassé et pour ses peintures allégoriques que pour ses natures mortes, pourtant admirables. Aujourd'hui c'est exactement le contraire ! Membre du groupe dit « de 1863 », puis du Cénacle des Batignolles où l'Impressionnisme serait né, Fantin-Latour fait souvent figure de chaînon entre la peinture romantique et l'impressionnisme. Ses natures mortes, fleurs ou fruits, ont souvent trouvé acquéreur grâce à son ami Whistler qui a attiré en l'attention en Angleterre sur Fantin, à une époque où la peinture impressionniste française était peu appréciée dans ce pays.

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mercredi 10 juin 2020

Isaac Levitan (1860 - 1900) - Pissenlits

 



Isaac Ilyich Levitan (1860-1900)
Pissenlits, 1889.
Huile sur toile. 59 x 42,5 cm.
Musée d'art de l'état de Chuvash, Cheboksar, Russie

Que voit on ? Dans un tonalité presque monochrome, disposés dans une vase en céramique dont le haut a été vernissé : un bouquet de pissenlit  dont une partie est en fleur et une partie en 'aigrette" terme consacré pour désigner  la boule de graine montée sur de fines tiges légères qui succèdent à la fleur. En Russie,en plus de ses utilisations habituelles dans l'alimentation,  le pissenlit fut utilisé aussi pour le lait qui s'échappe de sa tige et en raison de son aspect caoutchouteux était utilisés pour remplacer le latex. Le pissenlit fait partie de ces fleurs simples et sauvages que Lévitan aimait particulièrement peindre dans les quelques natures mortes qu'il produisit.

Rappel biographique : Né dans une famille juive cultivée mais pauvre du gouvernement de Kowno (actuellement en Lituanie), Isaac Levitan s'établit à Moscou dans les années 1870.
Le décès de sa mère en 1875 et de son père en 1877 le laissent dans un profond dénuement, mais il parvient à intégrer l'École de peinture, de sculpture et d'architecture de Moscou en 1873 dont on le dispense de payer les frais « vu son extrême pauvreté et en tant qu'élève extrêmement doué pour les arts ». Son talent l'aide à terminer ses études avec succès et à gagner une renommée naissante.
En 1876, il entre dans l'atelier du peintre Alexeï Savrassov, qui préconise le travail en plein air et l'étude de la nature. Il fait aussi connaître à ses élèves les peintres de l'Ecole de Barbizon et leur transmet sa passion pour Corot. Il est ensuite fortement influencé par le peintre Vassili Polenov, qui enseigne à l'école de 1882 à 1883. Il devient ensuite membre des Ambulants. En 1898, on lui confie la classe de paysage de l'école de peinture, sculpture et architecture. Il s'entretient alors avec ses élèves de littérature et d'histoire de l'art. Il leur enseigne à son tour à peindre en plein air comme le lui enseigna son ancien maître et leur recommande en outre d'éviter de copier la manière de peindre de tel ou tel maître pour se livrer à une approche spontanée et réaliste de la nature.
Il se lie d'amitié avec Anton Tchekhov qu'il rencontre en 1880 par l'intermédiaire de son frère Nikolaï Tchekhov qu'il fréquentait à l’École de peinture, de sculpture et d'architecture de Moscou.
Levitan devient un des amis les plus proches de Tchekhov et de sa famille, et fait le projet en 1890, de voyager avec lui en Sibérie et à Sakhaline.
Dans ces années là, il trouve la protection de Pavel Tretiakov.
Comme peintre paysagiste, Levitan illustre les descriptions de la nature de Tchekhov, comme celles présentes dans la nouvelle La Steppe. De plus, il passe fréquemment les mois d'été en compagnie des Tchekhov à Melikhovo et s'inspire des lieux pour plusieurs de ses tableaux. Lors de son premier séjour en France au printemps 1891, Tchekhov écrit ainsi, de son ton ironique habituel : « Les peintres russes sont beaucoup plus sérieux que les Français. En comparaison des laborieux peintres de paysages, que j'ai vus hier, Levitan est un roi."
En 1889-1890, il voyage en France et en Italie.
Tchekhov rend visite à Levitan en 1895, quand celui-ci, traversant une dépression sévère, fait une tentative de suicide (« Ces quelques jours, que tu as passés ici, furent les plus calmes de cet été »), et lui écrit par la suite ; puis il le voit une dernière fois ,en mai 1900, à Moscou, alors que Levitan est sur son lit de mort.

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mardi 9 juin 2020

Dame Laura Knight (1877-1970) - Cactus





Dame Laura Knight (1877-1970)
Cactus
Tate, London

Que voit on ? Un cactus  poilu devant la vitre d'une vieille fenêtre sur laquelle s'écrasent  à l'extérieur, des gouttes de pluie  et, à l'intérieur, quelques mouches. Par la fenêtre : une rue désolée où ne passe personne et qui croupit dans une fin d'hiver  humide.

Rappel biographique  : Dame Laura Knight, (née Johnson) était une artiste anglaise qui travaillait à l'huile, à l'aquarelle, à la gravure et à la pointe sèche. Laura Knight était une peintre figurative et réaliste qui fit partie du mouvement impressionniste anglais. Au cours de sa longue carrière, Laura Knight a été parmi les peintres les plus célèbres et les plus récompensées de Grande-Bretagne.
Son succès dans un milieu artistique  britannique dominé par les hommes, a ouvert la voie à un statut et une reconnaissance accrus des femmes artistes.
En 1929, elle a été ennoblie par le roi au rang de Dame, et en 1936 est elle devenue la première femme élue membre à part entière de la Royal Academy.
Sa grande exposition rétrospective à la Royal Academy en 1965 était la première  qui ait eut lieu pour une femme dans toute l'histoire de cette institution. Les thèmes les plus populaires de Laura Knight concernait le monde du théâtre et du ballet à Londres, mais aussi des scènes de guerre pendant la Seconde Guerre mondiale. Elle fut également très inspirée par les communautés et les individus marginalisés, dont  les Tsiganes et les artistes de cirque qu'elle peignit beaucoup et souvent.

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lundi 8 juin 2020

Ennio Morlotti (1910 -1992)- Fiori

 


Ennio Morlotti (1910 -1992)
Fiori, 1961
Collection Privée

Rappel biographique :
Le peintre italien Ennio Morlotti est représentatif d'un naturalisme informel et lyrique. Ses sujets de prédilection sont des paysages, des natures mortes et des nus.
En 1937, séjournant pour une courte période à Paris, il fait la connaissance de Cézanne, du fauvisme et des expressionnismes de Soutine et Georges Rouault.  À son retour en Italie, il s'installe à Milan et s'inscrit à l'Académie des beaux-arts de Brera. Il peint alors ses premières œuvres.
En 1939, il rejoint le groupe des peintres de la revue Corrente avec notamment  Renato Guttuso.
Après un second séjour à Paris en 1947, il participe au Fronte Nuovo delle Arti et après la scission de Cassinari et Birolli adhère au Gruppo degli otto ( (Groupe des Huit) de Lionello Venturi, fondé en 1952 et dissout en 1954.


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dimanche 7 juin 2020

Jacob van Hulsdonck (1582- 1647) - Nature morte aux raisins, abricots et prunes dans un plat de porcelaine




Jacob van Hulsdonck (1582- 1647),
Nature morte aux raisins, abricots et prunes dans un plat de porcelaine, c.1620
Collection privée

Que voit on ? A même un entablement de bois,  un pain aux raisins, un cornichon fragmenté en plusieurs pièces, quelques raisons secs, et un plat de porcelaine dans lequel est présenté une grande variété de fruits secs: abricots secs, raisons secs, prunes séchées et amandes séchées.  L'opposition des bruns dorées des fruits secs, de l'aspect doré du pain, du vert du condiment et du bleu délicat de la porcelaine  est d'une grande beauté.

Rappel biographique : Le peintre flamand Jacob van Hulsdonck, contemporain de Rubens, se forme a la nature morte à rejoint à Middlegourg auprès d'Ambrosius Bosschaert, célèbre pour ses natures mortes à sujets floraux. De retour à Anvers, il entre dans la guilde des peintres en 1608 et connaît, à la tête d'un atelier, une brillante carrière jusqu'à sa mort. Il a réalisé des natures mortes de fleurs, de fruits et de déjeuner. Il glisse souvent dans ses natures mortes des éléments symboliques et/ou mystérieux.

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samedi 6 juin 2020

Felix Vallotton (1865-1925) - Capucines et prunes



Felix Vallotton (1865-1925)
Capucines et prunes, 1923
Collection privée

Que voit on ? sur un entablement recouvert partiellement d'une nappe blanche plusieurs arrangements de capucines, fleurs que Valotton a beaucoup peint.Iici cette fleur  - qui se consomme -  est disposée en couronnes autour d'un plat de prunes et en bouquet dans un vase blanc. Un livre et une bouteille de vin  apporte à ces nourritures matérielles indispensable complément des nourriture de l'esprit

Rappel biographique : Félix Vallotton, peintre d'origine suisse naturalisé français en 1900, est un artiste à cheval sur deux siècles, deux pays et plusieurs tendances esthétiques, des Nabis à la Neue Sachlichkeit (Nouvelle Objectivité). S'il est aujourd'hui moins connu en France qu'en Suisse, c'est pourtant à Paris, dans les années 1890, que ses gravures sur bois novatrices lui ont valu une renommée qui s'est rapidement étendue à l'Europe entière. Tout au long de sa vie le " Nabi étranger ", comme il était surnommé, s'est intéressé à une gamme étendue de sujets récurrents - intérieurs, toilettes, nus féminins, paysages, natures morte, rendus étranges par son style lisse et froid, aux couleurs raffinées, aux découpages et aux cadrages audacieux. Et bien qu'il ne fût pas toujours compris par la critique de son temps, Vallotton a su s'imposer comme une figure en vue de la scène artistique parisienne et trouver sa place dans le courant moderne, notamment en participant à de nombreuses manifestations internationales d'avant-garde devenues mythiques. C'est surtout à partir de 1910, que Félix Vallotton s’intéresse au genre de la nature morte et le transforme dans chacune de ces toiles.

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vendredi 5 juin 2020

Henri Matisse (1869-1954) - Tulipes et Huitres sur un fond noir

 


Henri Matisse (1869-1954)
Tulipes et Huitres sur un fond noir, 1943.
Huile sur toile,  61 x 73cm
Musée Picasso,  Paris

 Que voit on ? Dans une tonalité résolument rouge et noire un plateau d'huîtres au pieds d'un bouquet de tulipes blanches et rouges et d'un champs de citrons répandus sur l'entablement. Un bol breton et une bouteille que l'on suppose être de cidre accompagne le tout.

Rappel biographique : Henri Matisse, peint son premier tableau, Nature morte avec livres et chandelle en juin 1890. Peu après, il se rend à Paris. En 1892, il rencontre Albert Marquet à l'École des Arts déco puis s'inscrit en 1895, à l'École des beaux-arts, dans l'atelier de Gustave Moreau. L'enseignement du maître encourage ses élèves à penser leur peinture, à la rêver, au-delà de la virtuosité technique. Matisse, comme ses condisciples, Georges Rouault, Léon Lehmann, Simon Bussy, Eugène Martel, Albert Huyot ou Henri Evenepoel, est stimulé par cette conception de la peinture et entend développer la sienne selon son individualité. Gustave Moreau, lors d'une correction, lui dit : « Vous allez simplifier la peinture. »
Cette prophétie peut être considérée comme le programme esthétique de l'œuvre d'Henri Matisse.
En 1896, Matisse expose pour la première fois au Salon des Cent et au Salon de la Société nationale des beaux-arts, dont il devient membre associé sur proposition de Pierre Puvis de Chavannes. Cette fonction lui permet notamment d'exposer sans passer par un jury. Il passe l'été à Belle-Île-en-Mer et rencontre l'Australien John Peter Russell, qui l'introduit auprès d'Auguste Rodin et Camille Pissarro. Il commence à s'intéresser à la peinture impressionniste qu'il découvre en 1897 au musée du Luxembourg. Il est alors un peintre classique de natures mortes réalistes aux textures amples. Pour gagner sa vie, Matisse et Marquet travaillent comme peintre décorateurs à la journée, pour les décorateurs de théâtre.
En voyage à Londres, sur les conseils de Pissarro, Matisse découvre la peinture de Joseph Mallord William Turner, puis il part s'installer en Corse où il habite dans la Villa Rocca. A Ajaccio, il peint une cinquantaine de toiles dont Le Mur rose qui représente l'arrière de l'hospice Eugénie vu depuis la Villa de la Rocca. Matisse s'inspire alors de Turner.
En 1899, il découvre le traité de Paul Signac, d’Eugène Delacroix au néo-impressionnisme.
À partir de 1900, Matisse travaille la sculpture et le modelage, à l'Académie de la Grande Chaumière, sous la direction d'Antoine Bourdelle et fréquente également l'atelier d'Eugène Carrière. Il y fait la connaissance d'André Derain et de Jean Puy. Derain lui présente Maurice de Vlaminck. Il expose au Salon des indépendants (1901) et participe à la première édition du Salon d'automne (1903)

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jeudi 4 juin 2020

Antoine Vollon (1833-1900) Nature morte aux œufs






Antoine Vollon (1833-1900)
Nature morte aux œufs
Collection privée

Que voit on ? Une magnifique peinture  où le contraste entre l'éclat des céramiques vernissées et la matité des autres surfaces est superbement rendue avec une économie de moyens qui laisse admiratif

Rappel biographique : le peintre français Antoine Vollon est considéré comme appartenant au mouvement réaliste, bien que son style s'adapte toujours en fonction du sujet traité. Artiste productif, fougueux et extrêmement doué, Antoine Vollon affichait une préférence marquée pour les effets de lumière. Il a peint des ports, des marines aux grands cieux tourmentés et des pêcheurs mais c'est surtout comme peintre de natures mortes qu'il aimait se présenter lui-même.
Il débute sa carrière à Lyon, où il apprend la gravure sur métaux et fréquente l 'Ecole des beaux-arts de la ville où il est l'élève de Théodule Ribot. Il développe rapidement une attention particulière surtout pour les natures mortes qui relèvent d’un défi technique et artistique. Ce défi couvre un champs très large qui va de la représentation d'une motte de beurre, à la peinture de fruits et de fleurs isolés (poires, prunes, cerises, pêches, tomates, courges, violettes...) en passant par le rendu des reflets du métal des ustensiles de cuisines jusqu'à la représentation des matières vivantes quotidiennes de la cuisine (plateau d'huîtres, œufs, carcasse de cochon pendu et vidé, poissons de mer en attente de cuisson...). Ses œuvres sont aujourd’hui conservées dans les plus grands musées du monde (Amsterdam, Londres, New York...) et chez quelques chanceux collectionneurs privés principalement aux Etats-Unis où Vollon est beaucoup plus connu qu'en Europe (Washington, New York, Boston, Philadelphie…). En France, le musée d'Orsay à Paris conserve une de ses toiles (Autoportrait), de même que les musées de Lyon (sa ville natale), Amiens et Rouen. Le Musée des beaux arts de Dieppe quant à lui conserve deux toiles : Femmes du Pollet à Dieppe et Poissons de mer.
Alexandre Dumas fils était le grand collectionneur français de l'œuvre de Vollon, ainsi que de riches américains, comme Henry Frick (Frick Collection) ou le peintre William Merritt Chase qui l'admirait beaucoup et s'inspira, dans la plupart de ses propres natures mortes de celles d'Antoine Vollon.
Le MET à New York conserve l'une des plus belles toiles de Vollon.de même que le Musée Pushkin de Moscou .

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mercredi 3 juin 2020

Piet Mondrian (1872-1944) - Pommes, pot rond et assiette sur une table

 

Piet Mondrian (1872-1944)
Pommes, pot rond et assiette sur une table (vers 1901)
Gouache, aquarelle et fusain sur papier, 42 x 56,5 cm.
Collection privée


 Que voit on ? Il y a a eu chez Piet Mondrian une période figurative très riche en natures mortes notamment allant de la plus réaliste - comme avec  celle ci ou avec une autre de 1901 qui porte le même titre et restitue à peu près les mêmes objets (pot rond dans l'une, carré d'ans l'autre) mais dans un ordre différent - à la plus abstraite peinte en 1912 toujours sur le même motif. Fascinante évolution de ce maître de l'abstraction.  

Rappel biographique : Dans la structure des peintures datant d'avant 1900, Mondrian vise des effets d'ensemble : effets de lumière, effets linéaires, groupes de troncs d'arbres et branches en contre-jour sont des motifs récurrents. Ce sont des qualités morales qui s'inscrivent dans ces choix de couleurs et ces motifs. L'art de tradition romantique-nordique produisit vers 1900 beaucoup de paysages de sous bois. En octobre 1892, il s'inscrit à l'Académie royale des beaux-arts d'Amsterdam.
Après 1900, les tableaux de Mondrian cherchent à faire voir des idées, et semblent proches du mouvement symboliste. Son nouveau style, comme cristallisé sur des formes-idées, déjà visible dans Passiebloem (Passiflore), vers 1901, s'est manifesté d'autant plus vigoureusement qu'il rencontra en juin 1908 le peintre Jan Toorop, personnage central du Symbolisme hollandais connu par ses curieuses compositions de figures curvilignes très homogènes, comme fondues dans les plissements géologiques du dessin.
Connu pour être un des pionniers de l'abstraction, il écrit dès janvier 1914 écrit : « Je construis des lignes et des combinaisons de couleurs sur des surfaces planes afin d'exprimer, avec la plus grande conscience, une beauté générale. La nature (ou ce que je vois) m'inspire, me met, comme tout peintre, dans un état émotionnel qui me pousse à créer quelque chose, mais je veux rester aussi près que possible de la vérité et à tout extraire, jusqu'à ce que j'atteigne au fondement (qui ne demeure qu'un fondement extérieur !) des choses […]. Je crois qu'il est possible, grâce à des lignes horizontales et verticales construites en pleine conscience, mais sans ‘‘calcul’’, suggérées par une intuition aigüe et nées de l'harmonie et du rythme, que ces formes fondamentales de la beauté, complétées au besoin par d'autres lignes droites ou courbes, puissent produire une œuvre d'art aussi puissante que vraie »

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mardi 2 juin 2020

Paul Wonner (1920-2008) - Tulips in a Milk Carton


 


Paul Wonner (1920-2008)
Tulips in a Milk Carton, 1983
Lithograph (63.7 x 47.3cm)

Que voit on ? Comme souvent dans l'œuvre de ce peintre américain, les fleurs sont présentées dans des contenant inhabituels, des emballages la plupart du temps recyclés après leur utilisation première comme des bouteilles de bière vide,  des encriers, des canettes, des boîte de conserve ou - comme ici -  un emballage carton vide de lait. Une illustration idéale du célèbre proverbe français  :  " Qu'importe le flacon pourvu qu'on est l'ivresse " 

Rappel biographique: Le peintre américain Paul John Wonner est des grands maîtres des natures mortes californiennes  réalisées dans le style hyperréaliste puis dans le style expressionniste abstrait associé au Mouvement Figuratif Bay Area. Ce mouvement né à San Fransisco dans les années  1950 et qui dura 20 années  comptait aussi parmi ses membre l'ami et partenaire de Wonner, Theophilus Brown (1919-2012), qu'il a rencontré en 1952 alors qu'il suivait ses études supérieures.


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lundi 1 juin 2020

Floris Verster (1861-1927) - Stilleven met zinnia's in een gemberpot

 

Floris Verster (1861-1927)
Stilleven met zinnia's in een gemberpot, 1910
Oil on panel
Rijksmuseum

Que voit on ? Un lumineux bouquet  de zinnia dans un pot en céramique vernissée verte. En osant  le rapprochement de couleurs comme que le rose, le jaune oranger et le vert,  le peintre atteint un éclat et une vivacité de composition très estivales.

Rappel biographique :  Le peintre néerlandais Floris Verster était issu d'une famille d'artistes. Son père, Abraham Florentius Verster van Wulverhorst, était un érudit, administrateur du Museum national d'histoire naturelle de Leiden  et lui-même peintre ornithologique renommé. Son frère cadet, Cees, devint critique d'art puis conservateur du Stedelijk Museum De Lakenhal à Leiden.
Entre 1880 et 1884, Floris Verster poursuit ses études à la Royal Academy of Art de La Haye puis après avoir obtenu son diplôme, il suit des cours avec Amédée Bourson à Bruxelles.
Jusqu'en 1885 environ, il travailla dans le style de l' Ecole de La Haye. Les sept années suivantes, il expérimente la nature morte sous l'influence de son beau-frère et des peintres français Antoine Vollon et Théodule Ribot. On peut dire qu'il excella en tant que coloriste, avec un vision  très passionnée des couleurs très différente du style habituel des peintres de l' Ecole de La Haye .
À Bruxelles, il  rencontra Jan Toorop et d'autres membres du groupe d'artistes d'avant-garde Les Vingt. En partie sous leur influence, Verster commença à travailler à coups de pinceau rugueux et de couleurs intenses. Il connut  un immense succès avec ses natures mortes exubérantes et ses véritables  paysages floraux. Entre 1892 et 1900, son travail subit une métamorphose pour se consacrer presque entièrement aux dessins au crayon contenant. À partir de 1900, il commence à peindre et se positionne comme un artiste reconnu aux Pays-Bas. La plupart de ses œuvres, outre les collections particulières, se trouvent au Musée Kröller-Müller et au Musée Stedelijk De Lakenhalà Leiden.
 
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