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lundi 22 mars 2021

Felice Boselli (1650 - 1732) - Viandes de Boucherie

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Felice Boselli (1650-1732)
Viandes de Boucherie
Huile sur toile 60,8 x 73,3 x 2 cm
Musée des beaux-arts de Nantes

Que voit-on ? Une nature morte pas du tout politiquement correcte et pas du tout végétarienne, comme il s'en peignait énormément au 16e et 17e siècle !  La peinture de pièces de boucherie est une tradition qui remonte à l'Antiquité romaine et qui a perduré pendant très longtemps, jusqu'à ce que l'on décrète récemment le sujet cruel et choquant.  Cette toile dénote une extrême maitrise de son sujet et de remarquables variations sur seulement 3 couleurs (rouge, noir et blanc) tout en donnant l'impression d'une explosion de la palette.  Concernant ce thème si décrié de nos jours, on trouvera sur ce blog même plusieurs œuvres aussi bien de Goya  dans son Trozos de Carnero ou Bodegón con costillas, lomo y cabeza de cordero propriété du Musée du Louvre que de  Gustave Caillebotte avec Côte de boeuf  ou sa Tête de veau et langue de bœuf conservée à l'Art Institute de Chicago ou son Poulets et gibiers à l'étalage  ou encore de Pablo Picasso   qui ne se priva de rendre à sa façon un hommage au tableau de Goya précédemment cité avec son Crâne de Chèvre, Bouteille et Bougie.


Rappel biographique : Felice Boselli fut un peintre actif principalement à Piacenza, où il a étudié et a été introduit dans le monde de la peinture par Michel-Ange Nuvolone, frère du célèbre peintre Joseph Nuvolone. C'est avec eux qu'il a rencontré Angelo Crivelli, (connu aussi sous le nom Crivellone), peintre animalier spécialisé dans la peinture de gibier. Cette rencontre a considérablement influencé le style de Boselli qui fut avant tout, un peinte autodidacte, acquérant ses connaissances par l'observation des oeuvres des maîtres passés ou étrangers (hollandais principalement) ou de ses contemporains comme Parmigianino ou Annibale Carracci. Boselli a peint près d'une centaine de natures mortes, dont la plupart sont conservées dans les musées de la Lombardie et d'Emilie et représentent des événements de la vie quotidienne de son temps, des cuisines avec des quartiers de porcs ou de bœuf, des poulets, du gibier et des poissons, éléments morts auprès desquels il introduisait souvent un animal vivant, de préférence un petit chat. Il a également peint des fresques comme celles de l'église de Santa Brigidade Piacenza et des scènes mythologiques pour la forteresse de Fontanellato.

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Un blog de Francis Rousseau

mardi 10 novembre 2015

Felice Boselli (1650-1732) - Dispensa con ortaggi, funghi, selvaggina,testa di vitello e civetta




Felice Boselli (1650-1732)
Dispensa con ortaggi, funghi, selvaggina,testa di vitello e civetta (1690)
Parma Galeria Nazionale

Que voit-on ? En pleine nature,  dans un paysage de sous-bois qui s'ouvre sur une clairière à gauche et un décor de ruines antiques à droite, un amoncellement de victuailles (gibiers et légumes) rangées dans une structure pyramidale, sous l'oeil interrogateur  et stupéfait d'une chouette perchée sur un tronc (à droite) et de ce qui semble être un perroquet, seules animaux vivants rescapés de ce massacre !  Les éléments représentés sont des légumes (un cardon et son feuillage, des oignons en tresse, des navets en bottes, des champignons et une poire égarée), du gibier à foison déjà dépecé ou non (lièvre, dinde, poulet, perdrix, canard), une tête  de veau et une jarre en céramique vernissée verte qui trône littéralement auprès de la tête de veau.  Cette "copie d'après " des natures mortes hollandaises très en vogue en Italie au 17e siècle s'applique à décrire la différence entre l'apparence et la réalité.  Les historiens de l'art se sont souvent demandés ce que Boselli avait cherché à suggérer au spectateur à travers cet amoncellement de symboles disparates. Qu'il ait voulu montrer la richesse et le faste, comme dans les natures mortes d'apparat hollandaises ne fait pas de doute,  mais on peut s'étonner dans ce cas qu'il n'y figure pas le moindre élément d'argenterie, de porcelaine de Chine ou de verreries finement ciselée.  Il semblerait que Boselli - qui s'adressait à la clientèle aristocratique et cultivée de son temps - ait plutôt voulu signifier  à travers cet amoncellement de victuailles, un   appel à la modération et la frugalité.  Ce qui plaide définitivement en faveur de cette hypothèse est  la présence incongrue de la chouette vivante au milieu du  massacre. Attribut de la sagesse de Minerve,
la chouette est dans la mythologie le symbole de la clairvoyance. Pour appuyer cette analogie, la chouette est représentée sur fond de paysage de ruines antiques. L'invitation à la frugalité et à une vie simple, très ancrés dans la littérature antique (Virgile et Horace notamment) était sans doute un élément auquel les aristocrates, commanditaires de Boselli, à l'éducation humaniste, ne pouvaient qu'être sensibles.

Rappel biographique :   Boselli fut un peintre actif principalement à  Piacenza, où il a étudié et a été introduit dans le monde de la peinture par Michel-Ange Nuvolone, frère du célèbre  peintre Joseph Nuvolone. C'est avec eux qu'il a rencontré Angelo Crivelli, (connu aussi sous le nom Crivellone), peintre animalier spécialisé dans la peinture de gibier. Cette rencontre a considérablement influencé le style de Boselli qui fut avant tout, un peinte  autodidacte,  acquérant ses connaissances par l'observation des oeuvres des maîtres passés ou étrangers (hollandais principalement) ou de ses contemporains comme Parmigianino ou Annibale Carracci. Boselli a peint  près d'une centaine de natures mortes, dont la plupart sont conservées dans les musées de la Lombardie et d'Emilie et représentent des événements de la vie quotidienne de son temps, des cuisines avec des quartiers de porcs ou de bœuf, des poulets, du gibier et des poissons, éléments  morts auprès desquels  il  introduisait souvent un animal vivant, de préférence un petit chat. Il a également peint des fresques comme celles de l'église de Santa Brigidade Piacenza et des scènes mythologiques pour la forteresse de Fontanellato.
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