samedi 10 mai 2014

Jean-Baptiste-Siméon Chardin (1699-1779) - Nature morte avec carafe d'eau et fruits




Jean-Baptiste-Siméon Chardin (1699-1779)
Nature morte avec carafe d'eau et fruits (1750)
55, 7 x 46 cm
Staatliche Kunsthalle, Karlsruhe.

Que voit-on ?  Sur un entablement de pierre baignant dans une atmosphère assez sombre,  de gauche a droite, un citron pelé  (symbole chez les peintre hollandais de la vie qui s'écoule) posé devant une timbale en argent (la même timbale que Chardin a peint au moins dans 12 de ces tableaux)  et à côté d'une carafe remplie au quart d'eau. Sur la partie droite, une fruit rouge qui pourrait être un kaki ou une tomate,  posé a coté et devant deux poires, l'une verte l'autre mûre,  le fruit rouge se reflétant à la fois dans le verre et dans l'eau de la carafe. Cette nature morte est d'ailleurs avant tout un travail sur les reflets et les textures : reflets sur l'argent et reflets sur le verre, prise de la lumière sur la peau des fruits.

Rappel biographique :  Jean-Baptiste-Siméon Chardin est considéré comme l'un des plus grands peintres français et européens du 18e siècle. Célèbre pour ses scènes de genre et ses pastels, il est aussi  reconnu pour ses natures mortes dont il reste le maitre incontesté.  D'après les frères Goncourt, c'est Coypel qui en faisant appel à Chardin pour peindre un fusil dans un tableau de chasse, lui aurait donné le goût pour les natures mortes. Ces deux tableaux de réception à l'Académie Royale de peinture sont tous deux des natures mortes, La Raie et Le Buffet qui se trouvent aujourd'hui au Musée du Louvre.  Chardin devient ainsi peintre académicien « dans le talent des animaux et des fruits », c'est-à-dire au niveau inférieur de la hiérarchie des genres alors reconnus. Et c'est sans aucun doute Chardin qui va lui donner ses lettres de noblesse et en faire un genre pictural égal, voire même supérieur à bien des égards, aux autres.
Les natures mortes qu'il peindra plus tard (à partir de 1760) sont assez différentes des premières. Les sujets en sont très variés : gibier, fruits, bouquets de fleurs, pots, bocaux, verres...  Chardin semble s'intéresser davantage aux volumes et à la composition qu'à un vérisme soucieux du détail, ou aux  effets de trompe-l'œil. Les couleurs sont moins empâtées. Il est plus attentif aux reflets, à la lumière : il travaille parfois à trois tableaux à la fois devant les mêmes objets, pour capter la lumière du matin, du milieu de journée et de l'après-midi. On peut souvent parler d'impressionnisme avant la lettre.

2014 - A Still Life Collection 
Un blog de Francis Rousseau, #AStillLifeCollection, #NaturesMortes 

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