lundi 31 mai 2021

Henri-Horace Roland de la Porte (1724-1793) - Une plante en pot


Henri-Horace Roland de la Porte (1724-1793) Une plante en pot Huile sur toile, 65 cm x 54 cm Nationalmuseum, Stockholm

 

Henri-Horace Roland de la Porte (1724-1793)
Une plante en pot
Huile sur toile, 65 cm x 54 cm
Nationalmuseum, Stockholm

Que voit on ?  Bien qu'il ne soit pas totalement inhabituel de représenter des pots de fleurs dans les natures mortes, ce n'est pas un sujet très répandu surtout au siècle de De la Porte... raison de plus pour lui de le traiter à plusieurs reprises dans son œuvre. Le nom de la plante reste inidentifier par l'auteur, mais la paille de blé mourant qui pend le long du pot (un thème qu'il ulise aussi très souvent) atteste qu'elle a bien été ramassé en plein champs pour être rempotée !  

Rappel bioraphique :
Le peintre français Henri-Horace Roland de la Porte fut un élève de Jean-Baptiste Oudry. Spécialisé dans les natures mortes animalières, natures mortes avec fruits mais aussi trompe l'oeil, De La Porte est reçu à l’Académie royale de peinture et de sculpture avec Vase de lapis, sphère et instruments de musique comme morceau de réception. Peignant de nombreuses natures mortes aux instruments de musique, il expose très fréquemment au Salon de 1761 à 1789. La proximité de son style avec celui de Chardin a été souvent une source d’erreurs d’attribution comme précisément pour cette nature morte a la vielle encore quelquefois attribué aujourd'hui à Chardin. Les deux peintres sont pourtant assez différents et leur touche n'a rien de commun.
En 1765, Diderot écrit, excédé par ce rapprochement permanent entre De La Porte et Chardin : « Dites à ceux qui passent devant Roland de La Porte sans s’arrêter, qu’ils n’ont pas le droit de regarder Chardin. Ce n’est pourtant ni la touche, ni la vigueur, ni la vérité, ni l’harmonie de Chardin ; c’est tout contre, c’est-à-dire à mille lieues et à mille ans. C’est cette petite distance imperceptible, qu’on sent et qu’on ne franchit point. Travaillez, étudiez, soignez, effacez, recommencez, peines perdues. La nature a dit : Tu iras là, jusque là, et pas plus loin que là. Il est plus aisé de passer du pont Notre Dame à Roland de La Porte, que de Roland de La Porte à Chardin. »
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dimanche 30 mai 2021

Luis Egidio Melendez (1716-1780) - Bodegón de Pan y Cariño


Luis Egidio Melendez (1716-1780) Bodegón de Pan y Cariño, 1772. Huile sur toile, 41 x 62 cm Museo del Prado, Madrid

 
Luis Egidio Melendez (1716-1780)
Bodegón de Pan y Cariño, 1772.
Huile sur toile, 41 x 62 cm
Museo del Prado, Madrid

Que voit on ? Sur un entablement de bois,  une composition plus inhabituelle qu'il  parait au premier coup d'œil. Certes on retrouve dans le pain  en couronne tressée, la maitrise absolue dans ce sujet de celui que l'ion surnomme même parfois  "Le Maitre du Pain. A l'arrière  de la couronne posée sur un linge immaculé, un petit tonneau contenant une bouteille d'un breuvage dont on ne saura rien, si ce n'est qu'il doit être conservé au frais et à l'abri de la lumière (huile? liqueur précieuse? potion ? remède ?...). A côté de la couronne de pain, un  plateau d'argent dans lequel est entreposé un met a la surface réfléchissante comme un miroir et dont on peut penser qu'il s 'agit de miel liquide. L'étrangeté commence avec ce verre vide posé sur un plateau d'argent à pied qui fournit, au passage, au peintre, l'opportunité de se livrer à un merveilleux  exercice de style sur les reflets. Et aussi avec cette fourchette  qui indique la perspective à la place du couteau habituellement utilisé à cette fin dans à peu près toutes les natures mortes. La nature morte est elle destinée à un malade dont elle  représente le remède  et son mode d'administration ?...

Rappel biographique : Le peintre espagnol d'origine napolitaine, Luis Egidio Melendez a fait carrière presque exclusivement à Madrid. Contemporain de Goya, il est considéré aujourd'hui comme l’un des meilleurs peintres de natures mortes du 18e siècle, réputation qu'il n'avait pas de son vivant qu'il a passé dans une misère noire. C'est son père, Francisco Meléndez et Louis Michel van Loo (dont il est l'assistant de 1742 à 1748) qui assurent sa formation de peintre.
Le futur Charles IV d'Espagne lui commanda une grande série de natures mortes (dont celle ci-dessus) dont une partie importante est aujourd'hui conservée au musée du Prado à Madrid.
Ses toiles peintes dans de petits formats (jamais plus de 50 cm) dans la grande tradition de l'austérité espagnole, n'en foisonnent pas moins d'une minutie des détails. toujours peints avec une absolue perfection. La composition simple et le contraste clair-obscur, s’inscrivent dans la tradition des natures mortes baroques de Zurbaran et de Cotan. Comme eux, Meléndez étudia les effets de lumière, la texture et la couleur des fruits et des légumes, ainsi que celles des récipients en céramique, verre et cuivre ou pailles. À la différence des maîtres du 17e siècle, il présente le sujet plus près du spectateur, en légère plongée. Ce sont des objets disposés sur une table, ce qui donne à ses formes une certaine monumentalité. Le genre permet au spectateur d’étudier l’objet par lui-même. Les fonds sont neutres, et c'est un puissant éclairage qui mettent valeur les contours de l’objet. C’est ainsi qu’il représente le duvet des fruits, les transparences des peaux des raisins, les intérieurs brillants des pastèques et quelquefois les accidents présents à la surface des fruits (comme ici avec les figues vertes).
Chaque toile de Meléndez est minutieusement composée et fait l'objet d'un mise en scène précise afin de créer le plus grand réalisme possible. Les « grands thèmes » n’intéressèrent jamais Meléndez qui portent surtout son attention sur les choses de la vie quotidienne, sur l’observation et l’étude de la nature. Il fut souvent comparé à Chardin, jusqu'à être même parfois surnommé le « Chardin Espagnol » ce qui est assez stupide eut égard au caractère unique de son style et à tout ce qui différencie ces deux grands peintres.

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samedi 29 mai 2021

Henri Matisse (1869-1954) - Nature morte aux oranges

Henri Matisse (1869-1954) Nature morte aux oranges ou "La Corbeille d'oranges", 1912 Huille sur toile 94 x83 cm Musée Picasso, Paris


Henri Matisse (1869-1954)
Nature morte aux oranges ou "La Corbeille d'oranges", 1912
Huille sur toile 94 x83 cm
Musée Picasso, Paris

Que voit-on  ? Cette toile qui a fait partie de la collection personnelle de Pablo Picasso, représente un  panier de fruits avec des oranges sur une nappe où sont imprimés des bouquets de fleurs qui composent autant de natures mortes dans la nature morte. L'ensemble est présenté sur un fond graphique relativement abstrait où l'on peut deviner l'encadrement d'une fenêtre et un entablement. On comprend que cette composition de Matisse ait séduit Picasso au point qu'il l'ait gardée auprès de lui jusqu'à la fin de sa vie !

Rappel biographique : Henri Matisse, peint son premier tableau, Nature morte avec livres et chandelle en juin 1890, à l'âge de 21 ans Peu après, il se rend à Paris. En 1892, il rencontre Albert Marquet à l'École des Arts déco puis s'inscrit en 1895, à l'École des beaux-arts, dans l'atelier de Gustave Moreau. L'enseignement du maître encourage ses élèves à penser leur peinture, à la rêver, au-delà de la virtuosité technique. Matisse, comme ses condisciples, Georges Rouault, Léon Lehmann, Simon Bussy, Eugène Martel, Albert Huyot ou Henri Evenepoel, est stimulé par cette conception de la peinture et entend développer la sienne selon son individualité. Gustave Moreau, lors d'une correction d'un de ses premiers dessins, lui dit : « Vous allez simplifier la peinture. » Cette prophétie artistique peut être considérée comme le programme esthétique de l'œuvre d'Henri Matisse. En 1896, Matisse expose pour la première fois au Salon des Cent et au Salon de la Société nationale des beaux-arts, dont il devient membre associé sur proposition de Pierre Puvis de Chavannes. Cette fonction lui permet notamment d'exposer sans passer par un jury. Il passe l'été à Belle-Île-en-Mer et rencontre l'Australien John Peter Russell, qui l'introduit auprès d'Auguste Rodin et Camille Pissarro. Il commence à s'intéresser à la peinture impressionniste qu'il découvre en 1897 au musée du Luxembourg. Il est alors un peintre classique de natures mortes réalistes aux textures amples. Pour gagner sa vie, Matisse et Marquet travaillent comme peintre décorateurs à la journée, pour les décorateurs de théâtre. En voyage à Londres, sur les conseils de Pissarro, Matisse découvre la peinture de Joseph Mallord William Turner, puis il part s'installer en Corse où il habite dans la Villa Rocca. A Ajaccio, il peint une cinquantaine de toiles dont Le Mur rose qui représente l'arrière de l'hospice Eugénie vu depuis la Villa de la Rocca. Matisse s'inspire alors de Turner. En 1899, il découvre le traité de Paul Signac, D’Eugène Delacroix au néo-impressionnisme. À partir de 1900, Matisse travaille la sculpture et le modelage, à l'Académie de la Grande Chaumière, sous la direction d'Antoine Bourdelle et fréquente également l'atelier d'Eugène Carrière. Il y fait la connaissance d'André Derain et de Jean Puy. Derain lui présente Maurice de Vlaminck. Il expose au Salon des indépendants (1901) et participe à la première édition du Salon d'automne (1903)

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vendredi 28 mai 2021

Giacomo Ceruti detto il Pitocchetto (1698-1767) - Natura morta Occhio Fantastico

Giacomo Ceruti detto il Pitocchetto (1698-1767) Natura morta Occhio Fantastico, peintre italien



Giacomo Ceruti detto il Pitocchetto (1698-1767)
Natura morta Occhio Fantastico
Collection privée

Que voit on ? Divers aliments constituant la collation idéale d'un foyer modeste : Coppa tranchée, pain, oeufs et vin. Une simplicité qui fournit au peintre l'opportunité de montrer son savoir faire en matière de transparence à travers cette belle bouteille de vin à moitié pleine et à travers le verre totalement vide.

Rappel biographique : Giacomo Ceruti, dit aussi Il Pitocchetto est un peintre italien du 18e siècle, principal représentant du style « paupériste », à travers ses scènes décrivant la vie de gens du petit peuple, caractérisées par une grande intensité émotionnelle et une expressivité peu commune des personnages. En dehors de ses portraits, il a réalisé de très étonnantes natures mortes, comme celles ci, relativement en rupture avec au style convenu que ce genre adoptait à son époque en Italie.
Il est souvent considéré comme un précurseur, dans l'art pictural, des préoccupations morales et sociales des Lumières.
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jeudi 27 mai 2021

Sören Emil Carlsen (1853-1932) - Still Life with White Porcelain and Silver


Sören Emil Carlsen (1853-1932) Still Life with White Porcelain and Silver (1929) Private collection

Sören Emil Carlsen (1853-1932)
Still Life with White Porcelain and Silver (1920)
Private collection 
 
Que voit on ?  Dans une tonalité très lumineuse explorant principalement la gamme des blancs et des beiges,  plusieurs objets de cuisine  disposés sur une entablement adossés à un mu, dont deux pots en porcelaine, un pot à verser la crème en argent, un sucrier fermé et trois petits oignons blancs !
 Une variation esthétique très décorative sur les blancs mais sans signification particulière.

Rappel biographique : Sören Emil Carlsen est un peintre impressionniste américain d'origine danoise. Rapidement qualifié de " Chardin américain " par la critique locale de son temps, il se spécialisa dans les natures mortes. Membre de la National Academy of Design, professeur de dessin respecté à Chicago, San Francisco, et New York, et bien que figurant dans plusieurs collections privées, il n'a jamais été classé parmi les grands peintres américains du 20e siècle, et pourtant...


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mercredi 26 mai 2021

Giovanna Garzoni (1600-1670) - Piatto di mandorle verdi con una rosa


Giovanna Garzoni (1600-1670) Piatto di mandorle verdi con una rosa, 1642-51 (Plat d'Amandes Vertes avec une Rose, 1642-51) Palazzo Pitti, Firenze


Giovanna Garzoni (1600-1670)
Piatto di mandorle verdi con una rosa, 1642-51
(Plat d'Amandes Vertes avec une Rose, 1642-51)
Palazzo Pitti, Firenze

Que voit-on ? Sur un entablement de pierre : un plat en céramique blanche légèrement ébréchée sur le rebord contenant des amandes fraiches et une rose. Un des amandes est ouverte laissant entrevoir le fruit encore blanc;  sur la pierre : une fruit frais et sa peau encore facilement friable.

Rappel biographique : Giovanna Garzoni est sans aucun doute l'une des plus extraordinaires peintres de nature morte de l'Ecole Napolitaine, non seulement par sa façon de peindre (par petites touches rapprochées immédiatement identifiable) et par les supports sur lesquels elle a peint (toujours des petits formats sur parchemin ou papier) que par l'immense célébrité qu'elle acquit de son vivant, faisant d'elle, l''une des peintres les plus adulées et les plus demandées de son époque. Après un premier séjour à Venise entre 1625 et 1630, où ses premières œuvres la font immédiatement remarquer de quelques grandes familles de la ville, elle commence très rapidement à travailler pour les grandes cours d'Italie. A Rome, elle reçoit des commandes de la famille Colonna. A Naples, elle entre au service du vice-roi. Entre 1632 et 1637, elle est employée par Victor-Amédée Ier de Savoie.... Toutes les cours de la péninsule se l'arrachent et veulent posséder ses œuvres.
Giovanna Garzoni passe d'une cour à l'autre, consciente de sa valeur et de son succès et travaillant toujours pour le plus offrant !
Entre 1642 et 1651, on la retrouve comme peintre de la prestigieuse cour grand-ducale de Florence, où elle restera le plus longtemps, forte de l'infaillible soutient et de l'admiration (presque sans limite) d'une bonne partie de la famille Medicis Le grand-duc Ferdinand II de Medicis et son épouse Vittoria della Rovere, son cousin le prince Laurent, et les cardinaux Carlo, Giovancarlo et Leopoldo, furent ses grands admirateurs, et ses soutiens constants, à tel point que les galeries florentines conservent encore aujourd'hui un nombre considérable de ses œuvres. Bien après avoir quitté la cour Florentine pour retourner à Rome en 1650, elle continue à travailler pour elle, comme si un lien indéfectible les liait. C'est ainsi qu'entre 1650 et 1670, sur commande de Ferdinand II de Médicis pour la Villa di Poggio Imperiale, elle exécuta vingt petits natures mortes absolument exquises qui restent parmi les plus belles de son époque ; plusieurs sont aujourd'hui conservées au Palais Pitti à Florence. En 1666, Giovanna Garzoni, sans enfants, légua toute sa succession à l'association romaine de peinture Accademia di San Luca, à condition que celle-ci lui fasse construire un tombeau dans l'église Santi Luca e Martina. On peut toujours voir aujourd'hui ce monumental tombeau, oeuvre de Mattia de Rossi, à la droite de l'entrée de cette église.
Largement autodidacte, il est probable que Giovanna Garzoni ait été influencée par plusieurs de ses contemporains à commencer par la peintre Fede Galizia mais aussi sans doute par le napolitain Giovanni Battista Ruoppolo ou par Jacopo Ligozzi (présent dans les collections grand-ducales florentines). Outre ses natures mortes, elle fut aussi l'auteur d'illustrations botaniques, de petits portraits, de copies de tableaux, privilégiant toujours la technique de la détrempe sur parchemin et les petits formats.

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mardi 25 mai 2021

Juan de Zurbarán (1620-1649) - Bodegón con manzanas, granada abierta, rosas, lirios y otras flores


Juan de Zurbarán (1620-1649) Bodegón con manzanas, granada abierta, rosas, lirios y otras flores Collection Privée (Christie's)


Juan de Zurbarán (1620-1649)
Bodegón con manzanas, granada abierta, rosas, lirios y otras flores
Collection Privée (Christie's) 

Que voit on ?   Sur un entablement de pierre des pommes dans un panier en osier, une grenade ouverte sur une assiette en argent et des roses, iris et autres fleurs dans un vase en verre,  transparent posé sur une  sun casier en pierre

Rappel biographique : Juan de Zurbarán (1620-1649) était un peintre baroque espagnol et le fils du célèbre Francisco de Zurbarán (1598-1664) dont il rejoint l'atelier à Séville et avec lequel il est probable qu'il ait collaboré à différents tableaux. L'influence de son illustre père est évidente dans son travail, mais son style reflète également les influences hollandaises, lombardes et napolitaines. Il a principalement peint des natures mortes. Il mourut prématurément à l'âge de 29 ans des suites de l 'épidémie de peste qui décima Séville en 1649. Il fut contaminé et tué avec plusieurs de ses frères.

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lundi 24 mai 2021

Samuel van Hoogstraten (1627-1678) - Porte avec Serviette, Brosse et Sac à Courrier

Samuel van Hoogstraten (1627-1678) Serviette, brosse et sac à lettres sur une porte 1655 Huile sur toile, 92,3 x 72,2 cm Gemäldegalerie der Akademie der bildenden Künste, Vienne



Samuel van Hoogstraten (1627-1678)
Serviette, brosse et sac à lettres sur une porte 1655
Huile sur toile, 92,3 x 72,2 cm
Gemäldegalerie der Akademie der bildenden Künste, Vienne

Que voit-on  ?  Exactement ce que décrit le titre avec une évidente volonté de réalisme et un culte du trompe l'œil qui n'est sans  faire penser à celui  qu'utliseront  plus tard les adeptes américains de la nature morte d'objets en trompe-l'œil William Harnett et  John Frederick Peto...

Rappel biographique  : Un certain nombre d’œuvres  de Van Hoogstraten témoigne de la diversité de ses styles tout au long de sa vie.  Dans ses premières œuvres, dont son autoportrait de 1644, il imite Rembrandt dont il fut l 'élève. Il poursuit dans cette veine au moins jusqu’en 1653, année où il réalise son Homme à la fenêtre. Ce tableau, l’un des exemples les plus caractéristiques de sa manière, fait partie des collections du Kunsthistorisches Museum de Vienne. Une vue de la Burgplatz de Vienne, datée de 1652, montre son talent comme peintre d’architecture. D'autres  toiles imitent  plutôt De Hooch (1629-1684) ou encore Jan Steen (1626-1679) et Gabriel Metsu (1629-1667).Van Hoogstraten utilisa également son habileté à rendre la perspective pour construire des boîtes d’optique. Ainsi, sa Boîte d’optique avec des vues intérieures d’une maison néerlandaise contient des vues en trois dimensions qui peuvent être observées par des orifices situés de chaque côté de la boîte. C’est peut-être sous l’influence de Carel Fabritius qu’il commença à s’intéresser à la problématique de la perspective et, en même temps, à celle du trompe-l'œil en peinture, qu’il mit du reste en pratique pour la décoration de certains intérieurs (Mauritshuis, La Haye) aussi bien que dans certaines des ses  natures mortes. Van Hoogstraten fut aussi connu comme  poète  que comme  peintre, Son œuvre maîtresse est un livre sur la peinture : Inleyding tot de Hooge Schoole der Schilderkonst (Introduction à l'enseignement supérieure de la peinture, Rotterdam, 1677) qui est, autant par son volume que par son envergure théorique, l’un des traités du genre les plus ambitieux qui aient été publiés aux Pays-Bas au XVIIe siècle. Il y traite notamment  de l’illusion picturales,  et de la relation du  peintre entre la peinture et  philosophie. Son  livre connut un certain succès. Van Hoogstraten a aussi composé des sonnets et  écrit des tragédies. C’est à lui que l’on doit d’avoir rapporté certaines citations connues de Rembrandt.
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dimanche 23 mai 2021

Mosaïques romaines - (Nature morte aux...) Masques de Théâtre Latin et Lyre


Mosaïques romaines Nature morte aux masques de théâtre et lyre, 1e siècle av. JC Musées du Vatican


Mosaïques romaines
Nature morte aux Masques de Théâtre et Lyre, 1e siècle av. JC
Musées du Vatican 

 

Que voit on ? Posés sur trois niveaux différents grâce à un jeu d 'étagères savamment repartis, voici une nature d'objets... et en l'occurrence de masques de théâtre latin représentant quelques uns des personnages de la comédie et de la tragédie latine. Cette mosaïque devait sans doute se trouver à l'entrée d'un théâtre. Pendant l'Antiquité romaine, les acteurs jouaient avec des masques. Les masques romains servaient à amplifier la voix des acteurs  et à définir clairement  par des traits caricaturaux leur caractère de façon à ce que chaque spectateur puisse les entendre, même ceux qui étaient placés loin de la scène. Il existe deux sortes de masques : ceux destinés à  la comédie et ceux destinés à la tragédie.  Les masques de tragédie, au nombre de 32  caractères différents  étaient très réalistes, avec barbe, oreilles pointues et crâne chauve. Les masques au nombre de 44 mais presque tous les originaux, en chiffons et plâtres ont tous disparu. Ces mosaïques les représentant sont donc les dernières traces que l'on en ait de nos jours.

Rappel historique : La mosaïque est l'art romain par excellence car ni la Grèce classique ni les Grecs d'Alexandrie n'avaient su lui donner la richesse du répertoire iconographique qu'elle a eue sous l'Empire romain et encore moins la répandre dans tout le bassin méditerranéen comme le fera Rome. La mosaïque polychrome est ti maitrisée par les Romains au IIe siècle av. J.-C. Grâce à l'activité de ses ateliers itinérants, toutes les provinces situées autour du mare nostrum, ont connu dès les débuts de l'expansion romaine cet art qui a trouvé un terrain d'élection dans les pays où la lumière est reine.
L'exposition, organisée en 2001 par l'Union Latine au musée archéologique de Madrid a mis l'accent sur l'art de la mosaïque tel qu'il est illustré dans les pays du bassin méditerranéen.
L'une de ses particularités majeures est l'abondance et l'extrême diversité des représentations animales et végétales.
Les natures mortes antiques trouvent selon Pline l'Ancien leur origine dans la Grèce antique, lorsque le peintre Piraikos (3e siècle avant JC), vendait déjà fort cher ses " Provisions de cuisine ", des tableaux de chevalets représentant des victuailles ou des instantanés d'échoppes de cordonniers et de barbiers. Dans la hiérarchie des genres picturaux d'alors, ces représentations de provisions de cuisine sont déjà considérées comme un genre mineur... et elles le resteront pendant de longs siècles,au moins jusqu'à Chardin, si ce n'est jusqu'à Cézanne. Genre mineur donc, loin derrière les sujets religieux, les portraits et les paysages, mais genre que les commanditaires s'arrachent pourtant !
Le grec Piraikos reste le plus célèbre des peintres de ce genre. Hélas, aucun exemple n'est parvenu jusqu'à nous de ces peintures des menus objets du quotidien par Piraikos, peinture que l'on nommait à cette époque Rhyparographie.

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samedi 22 mai 2021

Cy Twombly (1928-2011) - Untitled (peonies)

Cy Twombly (1928-2011) Untitled (peonies), 1980. Collection Lambert, Avignon

Cy Twombly (1928-2011)
Untitled (peonies), 1980.
Collection Lambert, Avignon

Que voit on ? Une photo au format Polaroïd, dont le traitement en flou" est accentué par le vieillissement  bine connu de ce type de support des années 1970-1980.

 
Rappel biographique :
Edwin Parker Twombly Jr., dit Cy Twombly, est un peintre, dessinateur, sculpteur et photographe américain. Son œuvre croise les enjeux majeurs de l'art au 20 e siècle : le dilemme abstraction/figuration, l'intervention de la psychanalyse, le primitivisme, le rôle de l'écriture en peinture, l'hommage aux anciens (il choisit souvent ses thèmes dans l'Antiquité ou dans la littérature ancienne), les liens artistiques entre Europe et Amérique.
L'œuvre de Cy Twombly se développe en marge des courants dominants de l'art américain et s'organise en de vastes cycles qui alternent. Jamais illustratrice, ni uniquement abstraite, elle demeure en retrait des débats concernant la figuration, ce qui constitue un apparent paradoxe formel. Celui-ci lui confère un caractère multiple et unique а la fois, dont témoignent l'ampleur et la diversité de ses œuvres sur papier.
L'œuvre peinte montre une grande diversité dans ses techniques et ses enjeux. Nombre de ses toiles sont des surfaces blanches recevant toute sorte de traces : chiffres, croix, schémas géométriques, barbouillages réalisés au doigt, griffonnages en hachures ou en boucles, écoulements sanglants ou scatologiques et enfin quelques mots (noms de dieux ou de héros antiques, vers de poètes célèbres, etc.). La peinture а l'huile reprend les teintes des humeurs corporels (du blanc-crème au brun) L'écriture est heurtée, les lettres capitales se mélangent aux minuscules, les mots les plus simples sont raturés. L'œuvre achevée, l'essentiel de la surface de la toile reste vierge.
Au cours des dernières années, et malgré son âge avancé, l'artiste s'est considérablement renouvelé. Chaque motif apporte ses propres couleurs si bien que le bas de certains tableaux est une juxtaposition de coulures dont les teintes alternent aléatoirement. Le gribouillage énergique a laissé sa place а un geste plus ample avec une peinture liquide sur laquelle la gravité agit. De plus, la palette est plus riche et les couleurs (notamment les jaunes ou les rouges) atteignent une intensité rare. Twombly prouve ici ses qualités de coloriste. Un thème nouveau est venu accompagner cette entrée dans la couleur : les fleurs. Sur des toiles ou des planches de plusieurs mètres de long, Twombly peint des roses ou des pivoines hors d'échelle en de grands mouvements d'enroulement. Les vers d'Emily Dickinson ou de Ingeborg Bachmann accompagnent ces motifs. Reste une constante : le rejet de la maîtrise. L'écriture est raturée, biffée, parfois effacée sommairement ; les motifs feignent la maladresse ; la gravité, associée à la texture du support et а la viscosité de la peinture, déstructure les formes. Les cycles Lepanto, Blossoms, Roses témoignent le mieux de ces dernières nouveautés. Twombly est également photographe, activité dans laquelle on retrouve la modestie et la douceur poétique qui imprègne tout son œuvre.

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vendredi 21 mai 2021

Edouard Vuillard (1868-1940) - Bocal de cornichons

Edouard Vuillard (1868-1940), Bocal de cornichons, Peinture française


Edouard Vuillard (1868-1940)
Bocal de cornichons
Collection Privée

Que voit on ? Posé  sur un rebord d'étagère recouvert d'une linge blanc : un citron coupé en deux encadrant un bocal de cornichons au vinaigre contenant, outre les cornichons, un piment rouge. Le bocal est fermé par une bouchon en papier entouré d'un élastique.

Rappel biographique : Jean-Édouard Vuillard, connu pour être le fondateur du mouvement Nabis, a peint aussi bien des portraits que des intérieurs, des natures mortes, des compositions murales et des décors de théâtre. Vuillard exposa pour la première fois au Salon des Indépendants en 1901 et au Salon dAutomne en 1903. C'est dans le années 1890 qu'il fit la connaissance des frères Alexandre et Thadée Natanson, les fondateurs de la Revue Blanche, et en 1892, sous leur conseil, il fit ses premières décorations (fresques d'appartements) pour la maison de Madame Desmarais. Plus tard il reçut de nombreuses commandes semblables. En 1895 pour Alexandre Natanson, en 1898 pour Claude Anet, en 1908 pour Bernstein et en 1913 pour Bernheim et pour le Théâtre des Champs Elysées. Les dernières commandes qu'il reçut datent de 1937 (Palais de Chaillot à Paris, avec Bonnard) et de 1939 (Palais des Nations à Genève, avec Maurice Denis, Roussel et Roger Chastel).

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jeudi 20 mai 2021

Louyse Moillon (1610-1696) - Corbeille de prunes et panier de fraises, 1632


Louyse Moillon (1610-1696) Corbeille de prunes et panier de fraises, 1632 Huile sur panneau de bois, 44 x 58 cm, Musée des Augustins de Toulouse


Louyse Moillon (1610-1696)
Corbeille de prunes et panier de fraises, 1632
Huile sur panneau de bois, 44 x 58 cm
Musée des Augustins de Toulouse

Que voit on ? Une corbeille de fruits et en particulier de prunes, sujet favori de Louyse Moillon qu'elle  traita à de nombreuses reprises en les accompagnant toujours d'un autre fruit ou légume : pêches asperges... Ici ce sont des fraises qui parachèvent la  palette de rouges qui enflamment littéralement l'austérité habituelle de ses compositions.

Rappel biographique :  Louyse Moillon est l'une des rares femmes peintres du XVIIe siècle français dont l’œuvre est aujourd'hui bien identifiée, la signature et la datation de ses tableaux ayant permis qu'elle échappe à l'anonymat. Depuis la redécouverte de l'artiste en 1934 lors de l'exposition des Peintres de la réalité en France au XVIIe siècle au musée de l'Orangerie, la reconnaissance de son art est longtemps restée tributaire des préjugés envers les femmes peintres. La réhabilitation de l'artiste à la fin des années 1970 est liée à l'intérêt nouveau porté aux femmes peintres et, depuis 2009, à la publication du catalogue raisonné de son œuvre par Dominique Alsina.  Répertoriant précisément 69 tableaux, il replace l'artiste dans le contexte de "La nature morte au Grand Siècle" au même rang que ses contemporains masculins, Jacques Linard (1597-1645), Nicolas Baudesson (1611-1680) ou Lubin Baugin (1612-1663).  Equilibre et stabilité sont les fondements des compositions de Louyse Moillon, fidèles à un schéma répétitif centré sur des corbeilles ou des paniers de fruits, posés sur une table ou une margelle, dépeints en légère contre-plongée, dans un cadrage resserré et sur un fond sombre. Le réalisme minutieux de ses œuvres, une touche précise, des coloris pleins et le rendu du velouté ou de la transparence des fruits témoignent de la maîtrise du métier, hérité de l'art flamand et acquis en côtoyant la colonie des peintres hollandais de Saint-Germain. Après la mort, de son père, Nicolas, peintre lui aussi, alors qu'elle a seulement 9 ans, sa mère se remarie avec le peintre protestant de natures mortes, François Garnier, dont le titre de « bourgeois de Paris » laisse supposer une situation prospère. Il est aussi marchand de tableaux lié au milieu de Saint-Germain-des-Prés. La fillette qui a entamé sa formation auprès de son père défunt la poursuit avec son beau-père, dont on reconnait nettement l'influence dans ses œuvres.

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mercredi 19 mai 2021

Jean-Picart-Le-Doux (1902 - 1982) - Le Chandelier, 1955

Jean-Picart-Le-Doux (1902 - 1982) Le Chandelier, 1955 Tapisserie, Aubuisson atelier Hamot, lisserie française


Jean-Picart-Le-Doux (1902 - 1982)
Le Chandelier, 1955
Tapisserie, Aubuisson atelier Hamot
Collection privée

Que voit on ? Sur un fond  couleur fuchsia, parsemé d'étoiles une surface noire à  à l'ovale très prononcé sur laquelle sont posées une cithare et un chandelier  à trois blanches contenant trois bougies allumées. Des papillons volent autour de cette poétique composition de nature morte d'objets  tout a fait dans le goût de l'après seconde guerre mondiale  et très représentative du renouveau de la lisserie française à cette époque à Aubusson. 


Rappel biographique : Jean Picart Le Doux est un grand maître de la tapisserie d'Aubusson, qui a produit plus de 400 tapisseries originales. Plusieurs de ses œuvres furent sélectionnées pour la décoration du paquebot France, dont la célèbre tapisserie monumentale Les Phases du Temps placée dans le fumoir des "première classe". Sans formation professionnelle spécialisée, Jean Picart-Le-Doux fait ses débuts dans la reliure et l'édition, puis il s'oriente vers la publicité et les arts graphiques et publie ses premières œuvres en 1935. Ses premiers cartons de tapisserie datent de 1943 après avoir remporté le Grand prix de l’affiche de théâtre au Salon de l'imagerie.
En 1947, il rencontra Jean Lurçat et, avec Marc Saint-Saëns, ils fondent l’Association des peintres-cartonniers de tapisserie. En 1950, Picart-Le-Doux rencontre deux graphistes français, Jean Colin et Jacques Nathan, et deux graphistes suisses, Fritz Bühler et Donald Brun, à l'occasion d'une exposition de leurs travaux à Bâle. Il projette alors l'idée d'une Alliance graphique internationale (AGI). Celle-ci est fondée officiellement le 22 novembre 1952 et Picart-Le-Doux en sera le premier président. Il est membre du conseil d'administration de la Société Nationale des Beaux-Arts dans la section Art Décoratif de 1975 à 1980.

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mardi 18 mai 2021

Henri Matisse (1869- 1954) - Pot bleu et Citron, 1897

Henri Matisse (1869- 1954) Pot bleu et Citron, 1897 Musée de l'Ermitage, St. Petersbourg, Russie


Henri Matisse (1869- 1954)
Pot bleu et Citron, 1897
Musée de l'Ermitage, St. Petersbourg, Russie

Que voit on ?  Une nature morte de jeunesse de Matisse comme ce musée russe en possède quelques unes et dans laquelle on ne reconnait rien de son  futur style si fluide. Ici c'est tout le contraire, une pâte assez épaisse et  une touche très impressionniste voir pointilliste par endroits mais une captation déjà inimitable de la lumière et des couleurs.

Rappel biographique : Henri Matisse, peint son premier tableau, Nature morte avec livres et chandelle en juin 1890, à l'âge de 21 ans Peu après, il se rend à Paris. En 1892, il rencontre Albert Marquet à l'École des Arts déco puis s'inscrit en 1895, à l'École des beaux-arts, dans l'atelier de Gustave Moreau. L'enseignement du maître encourage ses élèves à penser leur peinture, à la rêver, au-delà de la virtuosité technique. Matisse, comme ses condisciples, Georges Rouault, Léon Lehmann, Simon Bussy, Eugène Martel, Albert Huyot ou Henri Evenepoel, est stimulé par cette conception de la peinture et entend développer la sienne selon son individualité. Gustave Moreau, lors d'une correction d'un de ses premiers dessins, lui dit : « Vous allez simplifier la peinture. »  Cette prophétie artistique peut être considérée comme le programme esthétique de l'œuvre d'Henri Matisse. En 1896, Matisse expose pour la première fois au Salon des Cent et au Salon de la Société nationale des beaux-arts, dont il devient membre associé sur proposition de Pierre Puvis de Chavannes. Cette fonction lui permet notamment d'exposer sans passer par un jury. Il passe l'été à Belle-Île-en-Mer et rencontre l'Australien John Peter Russell, qui l'introduit auprès d'Auguste Rodin et Camille Pissarro. Il commence à s'intéresser à la peinture impressionniste qu'il découvre en 1897 au musée du Luxembourg. Il est alors un peintre classique de natures mortes réalistes aux textures amples. Pour gagner sa vie, Matisse et Marquet travaillent comme peintre décorateurs à la journée, pour les décorateurs de théâtre. En voyage à Londres, sur les conseils de Pissarro, Matisse découvre la peinture de Joseph Mallord William Turner, puis il part s'installer en Corse où il habite dans la Villa Rocca. A Ajaccio, il peint une cinquantaine de toiles dont Le Mur rose qui représente l'arrière de l'hospice Eugénie vu depuis la Villa de la Rocca. Matisse s'inspire alors de Turner. En 1899, il découvre le traité de Paul Signac, D’Eugène Delacroix au néo-impressionnisme. À partir de 1900, Matisse travaille la sculpture et le modelage, à l'Académie de la Grande Chaumière, sous la direction d'Antoine Bourdelle et fréquente également l'atelier d'Eugène Carrière. Il y fait la connaissance d'André Derain et de Jean Puy. Derain lui présente Maurice de Vlaminck. Il expose au Salon des indépendants (1901) et participe à la première édition du Salon d'automne (1903)


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lundi 17 mai 2021

Édouard Vuillard (1868-1940) - Nature Morte, Hydrangeas

Édouard Vuillard (1868-1940) Nature Morte, Hydrangeas, 1905 Huile sur carton, 76 x 62.4 cm. The Art Institute of Chicago, peintre français

 

Édouard Vuillard (1868-1940)
Nature Morte, Hydrangeas, 1905
Huile sur carton, 76 x 62.4 cm.
The Art Institute of Chicago (Don Mr. & Mrs. Sterling Morton).

Que voit on ?   Posé sur un rebord du manteau d'une cheminée :un bouquet d'hortensia blancs aux feuilles un peu fanées dans un vase en porcelaine couleur de jade. A côté du vase sut le rebord de cette même cheminée : un immense buste sculpté présenté de dos ; une petite tabatière en porcelaine blanc bleu ; un petit bouquet de fleurs jaunes dans un pot en céramique et deux petites  statuettes blanches.

Rappel biographique : Jean-Édouard Vuillard, connu pour être le fondateur du mouvement Nabis, a peint aussi bien des portraits que des intérieurs, des natures mortes, des compositions murales et des décors de théâtre. Vuillard exposa pour la première fois au Salon des Indépendants en 1901 et au Salon dAutomne en 1903. C'est dans le années 1890 qu'il fit la connaissance des frères Alexandre et Thadée Natanson, les fondateurs de la Revue Blanche, et en 1892, sous leur conseil, il fit ses premières décorations (fresques d'appartements) pour la maison de Madame Desmarais. Plus tard il reçut de nombreuses commandes semblables. En 1895 pour Alexandre Natanson, en 1898 pour Claude Anet, en 1908 pour Bernstein et en 1913 pour Bernheim et pour le Théâtre des Champs Elysées. Les dernières commandes qu'il reçut datent de 1937 (Palais de Chaillot à Paris, avec Bonnard) et de 1939 (Palais des Nations à Genève, avec Maurice Denis, Roussel et Roger Chastel).

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dimanche 16 mai 2021

David Hockney (bn. 1937) - Godetia

David Hockney (bn. 1937) Godetia, 1973 Etching in colors, on Arches paper 43.5 x 29.0 cm Private collection




David Hockney (bn. 1937)
Godetia, 1973
Etching in colors, on Arches paper 43.5 x 29.0 cm
Private collection 

 
Que voit on ? Une esquisse d'un bouquet de godetia (clarka amonea) dans un vase. Ce sont des fleurs  typoiques de l'Amerique du Nord que l'on trouves surtout  dans les collines et les montagnes côtières de la Colombie-Britannique jusqu'au sud de la baie de San Francisco. 

Rappel biographique : David Hockney, est un peintre, dessinateur, graveur, décorateur et photographe britannique, né en 1937 dans une famille anglaise modeste, quatrième enfant d’une fratrie de cinq. Son père ayant été un objecteur de conscience pendant la seconde guerre mondiale, David Hockney a refusé de faire son service militaire entre 1957 et 1959. Après des études au Royal College of Art de Londres, il en sort diplômé en 1962.
Il commence sa carrière comme dessinateur de presse pour le Sunday Times, au cours d’un voyage en Egypte. En 1964, il découvre la Californie, les polaroids, la peinture acrylique, les belles villas et leur piscine qui deviennent un des motifs principaux de ses œuvres. Eloigné des courants les plus-avant-gardistes, Hockney pratique un art figuratif presque expressionniste où se mêlent portraits, photographies et videos. En 1963, à New York, il rencontre Andy Warhol qui lui rendra plus tard plusieurs fois visites à Los Angeles. La légende veut que ce soit Warhol qui ait conseillé à Hockney de faire sa célèbre série sur les piscines. Homosexuel parmi les premiers à se revendiquer comme tel, David Hockney revient vivre à Londres en 1968 et prend pour compagnon le réalisateur John Schlesinger, auteur notamment de Midnight Cow Boy (1969) ou Sunday Bloody Sunday (1971) autant de films militant ouvertement pour les droits des homosexuels dans une Angleterre qui assimile toujours en justice l'homosexualité à un crime. En 1973, Jack Hazan réalise un documentaire-fiction qui lui est consacré intitulé "A Bigger Splash" qui assoit sa notoriété internationale naissante (le film est primé au Festival international du film de Locarno) Entre 1974 et 1977, David Hockney s'installe à Paris où son travail tourne un peu en rond, avant de repartir en Californie en 1978. En 1974, le Musée des Arts Décoratifs de Paris organise sa première rétrospective David Hockney. Il est considéré désormais comme une des figures du mouvement Pop Art des années 1960 et à ce titre, s'intéressa à peu près à tous les genres picturaux, bien qu'ayant développé, surtout ces dernières années, une prédilection pour les paysages. Il a cependant peint beaucoup de nature mortes (surtout dans les années 1980) toujours traitée à sa façon, c'est à dire de manière décalée, anecdotique et toujours avec un indéniable talent de coloriste.
En 2010, il expose à Paris, à la Fondation Pierre Bergé - Yves Saint-Laurent, ses œuvres réalisées sur iPhone et iPad, il met aussi en avant la possibilité de rediffuser le processus créatif, à travers des logiciels déclarant « La seule expérience semblable est celle où l’on voit Picasso dessiner sur du verre pour un film » (en référence au film « Le Mystère Picasso » d'Henri-Georges Clouzot).
Le 2 janvier 2012, il a été nommé par la reine Elizabeth II, membre de l’Ordre du mérite britannique. Une grande exposition s'est ouverte le 23 janvier 2012 à la Royal Academy de Londres et au Musée Guggenheim de Bilbao où elle restée en place pendant tout l'été 2012 et a connu un immense succès.
Depuis 2019, David Hockney a choisi de vivre une grande partie de l'année en France, en Normandie pour être précis, dont il dit préférer la nature variée à celle de l'Angleterre.

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samedi 15 mai 2021

Charles Demuth (1883-1935) - Aubergines et Poires


Charles Demuth (1883-1935) Aubergines et Poires, 1925 peintre americain



Charles Demuth (1883-1935)
Aubergines et Poires, 1925
Aquarelle
Collection particulière

Que voit on ?   Posés sur une nappe blanche qui forme un fond aux arêtes très accentuées : deux aubergines et deux citrons traités à la façon à la fois précise et cubique qui caractérise ce peintre américain  très insérée dans le mouvements Art-déco de son temps.  On peut rapprocher pour comparaison cette aquarelle d'une autre sur le même sujet,  déjà publiée dans ce blog.

Rappel biographique : Charles Demuth est un peintre et photographe américain, principal représentant, avec Charles Sheeler, du mouvement précisionniste ou cubo-réaliste. Il s'intéresse essentiellement à la représentation cubiste de sujets urbains et industriels. Son style est caractérisé par des formes simplifiées et écrasées, traversées par des lignes de force qui rythment la composition.
Charles Demuth a longtemps vécu avec sa mère à Lancaster, en Pennsylvanie, dans la maison qui est aujourd'hui le Demuth Museum.
Diplômé de la Franklin & Marshall Academy en 1901, il étudie ensuite à la Drexel University en 1903 et 1904 puis à la Pennsylvania Academy of Fine Arts de Philadelphie dont il est diplômé en 1910. Il y est l'élève de William Merritt Chase et y rencontre William Carlos Williams avec qui il restera ami toute sa vie. Entre 1907 et 1913, il effectue plusieurs séjours à Paris où il étudie à l'Académie Colarossi et à l'Académie Julian. Il y découvre le cubisme et y rencontre Marsden Hartley qui l'introduira auprès d'Alfred Stieglitz. En 1912, il rencontre Robert Locher, lui aussi de Lancaster, avec qui il reste jusqu'à la fin de sa vie.
Vers 1915, il rejoint le groupe avant-gardiste d'Alfred Stieglitz et expose dans sa galerie, le 291. Il réalise de nombreuses illustrations de livres puis se tourne vers l'aquarelle. Dans les années 1920, sa série de portraits, collages d'objets, de lettres et de chiffres, annonce les réalisations à venir du pop art. De santé fragile, Charles Demuth boite depuis l'âge de cinq ans et se déplace avec une canne. Il meurt de complications diabétiques à 51 ans.

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vendredi 14 mai 2021

Cornelis Norbertus Gijsbrechts (c.1630 - c.1675) - Trompe l'Oeil with Breakfast Piece and Goblets

Cornelis Norbertus Gijsbrechts (ca 1630 - c. 1675) Trompe l'Oeil with Breakfast Piece and Goblets, 1672 Statens Museum for Kunst, Copenhagen

Cornelis Norbertus Gijsbrechts (ca 1630 - c. 1675)
Trompe l'Oeil with Breakfast Piece and Goblets, 1672
Statens Museum for Kunst, Copenhagen

Que voit on ?
Une mise en scène très complexe d'un petite déjeuner (plutôt copieux!) dans un décor de tentures et de tapis à foison où l'on remarquera surtout le trompe l'œil du mécanisme (en haut à gauche) qui fait coulisser la grande tenture gris-noir et qui prendre appui sur le cadre de la toile..repeint pour l'occasion sur la toile elle même ! Un subterfuge assez courant dans les natures mortes en trompe l'œil de cette époque où, quelquefois, sur le cadre de la toile, courent aussi quelques insectes !

Rappel biographique : Bien que les informations biographiques concernant ce très grand peintre soient encore de nos jours, très parcellaires, on peut toutefois établir de façon certaine que c'est bien à Copenhague qu'il a fait une grande partie de sa carrière. Directeur d’une maison d’enchères, il y fit vendre un bon nombre de ses tableaux, marqués par son inimitable maîtrise du trompe-l’oeil.
Franc-maitre de la guilde de Saint-Luc à Anvers en 1659, Cornelis Norbertus Gysbrechts fut peintre de la cour du roi de Danemark, Christian V, à Copenhague entre 1670 et 1672.
La plupart des 22 toiles de Gijsbrechts a peintes à Copenhague étaient destinées à la Chambre du Roi. Le Cabinet Royal des Curiosités comprenait entre autres une «Chambre de Perspectives» qui présentait une sélection d'œuvres en trompe-l'œil, de boîtes à perspectives, d'anamorphoses et de peintures architecturales réalisées à partir de la perspective centrale. Ces oeuvres ludiques et pleines de surprises innovantes (notamment des images tridimensionnelles dans des boîtes à perspectives) avaient un aspect magique pour qui les regardaient en 1690. On sait aujourd'hui que 15 parmi les 29 peintures de la Chambre de Perspectives furent réalisées par Gijsbrechts. C'est d'ailleurs encore, de nos jours, le Danemark qui conserve la plus importante collection d'oeuvres de Goosbrechts au monde. D'un point de vue stylistique, Gijsbrechts fut influencé par Jan Davidsz de Heem mais son approche des compositions va bien au-delà de cette influence et en fait a bien des égards un précurseur de biens des mouvements futurs.

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jeudi 13 mai 2021

Bernard Buffet (1928-1999) - Lapin et casserole rouge


Bernard Buffet (1928-1999) Lapin et casserole rouge, 1948 Musée Bernard Buffet

Bernard Buffet (1928-1999)
Lapin et casserole rouge, 1948
Musée Bernard Buffet, Surugadaira, Japon

Que voit on ?  Sur un entablement devant un mur en carrelage blanc de cuisine n un lapin écorché pendu par une patte,dans la tradition des natures mortes depuis celle de l'antiquité romaine  en passant par celles  de Chardin, Desportes  Oudry avec son célèbre Canard blanc jusqu'à celle des  premières  natures mortes photographiques au XIXe siècle...  Bernard Buffet s'inscrit donc dans cette tradition du gibier pendu par une patte  mais l'interprète à sa façon, très écorché  et entouré de cette casserole rouge et de deux gousses d'ails qui seront pour ce lapin son tombeau et son linceul.

Rappel biographique : Bernard Buffet est un peintre français expressionniste, qui a peint aussi bien des personnages que des figures, animaux, nus, paysages, intérieurs, natures mortes, fleurs. Aquarelliste, c'est également un peintre de décors de théâtre et un illustrateur. Il remporte le concours d’entrée de l'École nationale supérieure des beaux-arts en décembre 1943 à quinze ans, passant deux ans dans l'atelier du peintre Eugène Narbonne où il est déjà considéré comme très doué. Il s'y lie notamment d'amitié avec les peintres Maurice Boitel et Louis Vuillermoz.
En 1947, il expose L'Homme accoudé au Salon des indépendants et en décembre a lieu sa première exposition particulière présentée par Pierre Descargues, à la Librairie des impressions d'art. On y reconnait déjà un graphisme très caractéristique qui sera tout au long de sa vie, la marque du peintre. L'État, par l'intermédiaire de Raymond Cogniat, lui fait son premier achat pour le Musée national d'art moderne de Paris avec la peinture Nature morte au poulet. En 1955, il obtient la première place au référendum organisé par la revue Connaissance des arts désignant les dix meilleurs peintres de l'après-guerre. Il peint les maquettes des décors et des costumes pour La Chambre argument de Georges Simenon qui devient son ami. Élu à l’Académie des beaux-arts au fauteuil de Paul Jouve, Bernard Buffet est alors le plus jeune académicien jamais élu sous la coupole.
En 1978, à la demande de l’administration des postes, Bernard Buffet réalise une maquette pour un timbre de trois francs L’Institut et le Pont des arts. À cette occasion le musée postal à Paris présente une exposition rétrospective de ses œuvres. Dans les années 1970-80, Bernard Buffet est un artiste au sommet de sa gloire que les critiques n'épargnent pas, comme tout artiste qui connait un grand succès de son vivant. Ils lui reprochent principalement le " statisme " de sa touche dans laquelle ils décèlent peu d'évolutions au cours des années, le traitant volontiers de " peintre académique ".
Au début des années 1980 son œuvre immense, est plus appréciée à l'étranger qu'en France, et principalement en Extrême Orient, aux Etats-Unis, en Amérique du sud et au surtout Japon où elle connait un succès considérable et où un musée est spécifiquement construit pour lui à Surugadaira, ce qui, à cette époque, est inédit pour un peintre vivant.
En 1986, sa femme et modèle favori, Annabel, publie D’amour et d’eau fraîche ; la même année sortent les deux premiers volumes de la monographie de Yann Le Pichon, Bernard Buffet, couvrant la période 1947-1982, qui obtiennent immédiatement le Prix Élie Faure.
Bernard Buffet, diminué par la maladie de Parkinson, se suicide par asphyxie, le 4 octobre 1999, dans son atelier du Domaine de la Baume près de Tourtour (Var), étouffé dans un sac en plastique noir sur la surface duquel son nom était dessiné avec sa calligraphie si caractéristique ; dernière mise en scène un rien macabre d'un très grand artiste du 20e siècle, qui toute sa vie avait adoré mettre en scène sa propre existence. En novembre 2007, paraît le troisième et dernier volume de la monographie de Yann Le Pichon, couvrant la période de 1982 à 1999.
En 2016- 2017, le MAM (Musée d'Art Moderne de la Ville de Paris), rend hommage au peintre à travers une exposition où sont présentées toutes les acquisitions du musée faites dans les années 47- 55 et quelques chef d'œuvres prêtées par le Musée Bernard Buffet de Surugadaira (Japon).

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mercredi 12 mai 2021

Bartolomeo Bimbi (1648-1730) - Cacolfiore e Ramolaccio del podere del marchese Corsi


Bartolomeo Bimbi (1648-1730) Cacolfiore e Ramolaccio del podere del marchese Corsi, 1706 (Chou et radis provenant de la ferme du Marquis Corsi, 1706)) Villa Medicéea de Poggio, Caiano

Bartolomeo Bimbi (1648-1730)
Cacolfiore e Ramolaccio del podere del marchese Corsi, 1706
(Chou et radis provenant de la ferme du Marquis Corsi, 1706)
Villa Medicéea de Poggio, Caiano

Que voit on ? Une somptueuse nature morte qui représente en gros plan un chou fleur et un radis avec une précision de détails plus scientifiques qu'artistiques. Cette toile fait en effet partie de la commande de 25 tableaux faite à Bartolmeo Bimbi par le grand duc Cosme III de Medicis à la cour duquel Bimbi était attaché. Cosme III de Médicis était un tel amoureux des plantes et des fruits qu'il ne laissait à personne le soin de s'occuper de son potager sur lequel il veillait jalousement. Avec l'aide du botaniste de la cour des Médicis, Pier Antonio Micheli, Bimbi fit apporter à Florence de nouvelles espèces et variétés du monde entier. Il commença à  les regrouper dans un catalogage détaillé, organisé par espèce, saison et provenance. Cette peinture est une des pièces de ce catalogues scientifique qui accessoirement constitue aussi une collection légendaire de quelques unes des plus belles nature morte de l'époque. La petite note peinte sur le tableau (en bas à gauche) détaille le genre et la  provenance des espèces représentées.

Rappel biographique :
Bartolomeo Bimbi fut un peintre italien de natures mortes qui a été actif à la fin du 17e et au début du 18e siècle. Il fut l'élève de Lorenzo Lippi et d'Onorio Marinari, et à Rome de Mario de'Fiori. Bimbi a, en partie, perpétué la tradition de Jacopo Ligozzi, mais fut initié à la peinture des fleurs par Agnolo Gori qui le présenta à Cosme III et au prince Ferdinand de Médicis. À partir de 1685, il exécuta pour ce dernier de nombreuses œuvres de tableaux d'animaux, de fleurs, de fruits,  et de jégumes, représentations d'après nature, d'une extrême précision scientifique. Pour cela il utilisait le savoir de spécialistes comme Redi, qui analysait les nouvelles espèces apportées à l'artiste pour être peintes et accrochées dans les villas médicéennes.
Les nombreuses commandes de ses clients encouragèrent la réalisation de grands tableaux de la faune pour la Villa Medicea dell'Ambrogiana, de la flore pour la Villa Medicea di Castello et des fruits pour le pavillon de chasse de la Topaia, sur les hauteurs de la résidence du Castello.
Aujourd'hui, la plupart de ses œuvres se trouvent dans le musée de la nature morte qui occupe le second et dernier étage de la Villa médicéenne de Poggio a Caiano. Elles témoignent d'une exceptionnelle « biodiversité » de la Toscane de jadis, et reproduisent avec précision, même les défauts dus aux maladies et aux parasites. Elles font l'objet de recherches historico-botaniques par le Conseil national de la recherche et de diverses universités qui souhaitent sauvegarder des espèces menacées d'extinction ou de récupérer des variétés horticoles disparues.

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mardi 11 mai 2021

Arthur Segal (1875-1944) - Nature morte avec verres

 

Arthur Segal (1875-1944) Nature morte avec verres, 1943, expressionnisme allemand


Arthur Segal (1875-1944)
Nature morte avec verres, 1943
Collection privée


Que voit on ?  Sur un entablement en bois devant un fond sombre presque noir, une nature morte d'objets tous en verre, mais dans des qualités différentes de verre, du verres sombre au verre brut jusqu'au verre incrusté de motifs. Tous jouent avec les reflets de la lumière. Comme l'exemple de la technique en fut donné dans les natures mortes hollandaises de l'Age d'or,  le lieu dans lequel cette table et ses verre sont entreposés se reflètent ...mais dans la bouteille centrale uniquement !

Rappel biographique : Arthur Segal (ne pas confondre avec Lazar Segall) fut un peintre d'origine roumaine, qui émigra à Londres en 1936. Il se situe, pour une part importante de son œuvre, dans le mouvement de l'avant-garde allemande (courant expressionniste), puis il évolue ver une forme de cubisme très personnelle. Arrivé à Berlin en 1892, il a pour professeur Hoelzel et subit les influences de Munch, Van Gogh et Segantini. Ses œuvres, aux couleurs claquantes et à la volonté expressive, sont exposées avec celles de Nolde, Heckel, Kirchner et Pechstein. Segal aide également à la fondation de la Neue Secession en 1910 et joue un rôle de premier plan dans le November Gruppe. À partir de 1917, à la lecture des théories de Goethe sur la couleur, influencé sans doute par les œuvres de Robert Delaunay, qui a exposé à la galerie Der Sturm en 1912, Segal évolue vers un style qualifié de « cubiste ». Divisant ses toiles en parties égales, le plus souvent des carrés ou des rectangles qu'il appelle des « équi-balances », Segal mêle, dans une tentative de narration évidente, des recherches de construction géométrique et d'alternance de couleurs à des problèmes optiques où joue le contraste du clair et de l'obscur.

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lundi 10 mai 2021

Song Di / 宋迪í (c.1015 – c.1080) (d'après) - Fleurs et papillons


Song Di / 宋迪í (c. 1015 – c. 1080) (d'après)- Fleurs et papillons, 27 X 21cm peinture chinoise, Song Dynasty



Song Di / 宋迪í (c.1015 – c.1080) (d'après)
Fleurs et papillons, 27 X 21cm
Collection privée, Chine
Que voit on ?  Au premier plan, et cependant à l'arrière  d'une roche volcanique dressée et percée de multiples trous: des fleurs rouges et  une fleurs blanche jaillissant d'une même tige épineuse. Un gros papillon noir et blanc dessiné avec une grande précision se dirige vers ses fleurs.  Une nature morte toujours aussi émouvante avec ces 1100 années d'existence supposées, bien qu'il s 'agisse sans doute là d'une copie  contemporaine, la totalité de l'œuvre peint et écrit  de Song Di ayant disparu !   

Rappel biographique  : Song Di / 宋 迪 (c.1015 - c.1080), nom de courtoisie Fugu,  était un fonctionnaire mineur du gouvernement, écrivain et peintre  traditionnelle chinois. Il était l'un des trois frères e du clan Song qui avait servi dans les bureaux du gouvernement pendant six générations. Song Di  est largement connu grâce ses Huit vues de Xiaoxiang, qui sont un des monuments de la peinture chinoise de la Dynastie Song (960-1270).   Tous les écrits de Song Di  et la totalité de ses peintures originales ont été perdus. Les oeuvres existantes sur le marché ou dans les musées sont donc des copies, souvent contemporaines exécutées sous la Dynastie Song ou  plus tardives exécutées jusque sous la Dynastie Quing (1644-1912).

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dimanche 9 mai 2021

Antoine Vollon (1833-1900) - Nature morte avec porcelaine et argenterie

Antoine Vollon (1833-1900) Nature morte avec porcelaine et argenterie Huile sur toile, peintre français
 

Antoine Vollon (1833-1900)
Nature morte avec porcelaine et argenterie
Huile sur toile
Collection particulière

Que voit on ? Antoine Vollon a réussi l'exploit dans sa carrière de peintre de nature morte de peindre aussi bien des sujets très simples presque minimalistes  comme sa Nature Morte avec oeufs,  poêlon et pichet  conservé au Philadelphia Museum of Art ou encore  sa Nature morte avec Poire et Prune que des sujets plus chargés comme sa  Nature morte avec Jarre, Oranges et Pieces d'Argenterie ou la nature morte ci-dessus. Ces natures mortes émanaient  généralement des commandes de ses riches admirateurs américains qui,  à l'image  des  riches marchands hollandais de l'Age d'Or, tenaient à ce que leur richesse apparaissent sur ces toiles. Les toiles comme celle-ci sont d'ailleurs sont toujours en possession des mêmes familles....

Rappel biographique : le peintre français Antoine Vollon est considéré comme appartenant au mouvement réaliste, bien que son style s'adapte toujours en fonction du sujet traité. Artiste productif, fougueux et extrêmement doué, Antoine Vollon affichait une préférence marquée pour les effets de lumière. Il a peint des ports, des marines aux grands cieux tourmentés et des pêcheurs mais c'est surtout comme peintre de natures mortes qu'il aimait se présenter lui-même.
Il débute sa carrière à Lyon, où il apprend la gravure sur métaux et fréquente l 'Ecole des beaux-arts de la ville où il est l'élève de Théodule Ribot. Il développe rapidement une attention particulière surtout pour les natures mortes qui relèvent d’un défi technique et artistique. Ce défi couvre un champs très large qui va de la représentation d'une motte de beurre, à la peinture de fruits et de fleurs isolés (poires, prunes, cerises, pêches, tomates, courges, violettes...) en passant par le rendu des reflets du métal des ustensiles de cuisines jusqu'à la représentation des matières vivantes quotidiennes de la cuisine (plateau d'huîtres, œufs, carcasse de cochon pendu et vidé, poissons de mer en attente de cuisson...). Ses œuvres sont aujourd’hui conservées dans les plus grands musées du monde (Amsterdam, Londres, New York...) et chez quelques chanceux collectionneurs privés principalement aux Etats-Unis où Vollon est beaucoup plus connu qu'en Europe (Washington, New York, Boston, Philadelphie…). En France, le musée d'Orsay à Paris conserve une de ses toiles (Autoportrait), de même que les musées de Lyon (sa ville natale), Amiens et Rouen. Le Musée des beaux arts de Dieppe quant à lui conserve deux toiles : Femmes du Pollet à Dieppe et Poissons de mer.
Alexandre Dumas fils était le grand collectionneur français de l'œuvre de Vollon, ainsi que de riches américains, comme Henry Frick (Frick Collection) ou le peintre William Merritt Chase qui l'admirait beaucoup et s'inspira, dans la plupart de ses propres natures mortes de celles d'Antoine Vollon.
Le MET à New York conserve l'une des plus belles toiles de Vollon, de même que le Musée Pushkin de Moscou 

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samedi 8 mai 2021

Anne Vallayer-Coster (1744-1818) (attribué à) - Nature morte aux raisins

Anne Vallayer-Coster (1744-1818) (attribué à) Nature morte aux raisins Huile sur toile, Palais des Beaux-Arts, Lille



Anne Vallayer-Coster (1744-1818) (attribué à)
Nature morte aux raisins
Huile sur toile,
Palais des Beaux-Arts, Lille

Que voit on ? Des raisins, des fruits, du vin et le temps qui passe qui passe inexorablement ...le tout posé sur un entablement de marbre précieux. 


Rappel biographique : Peintre officielle de la reine de France Marie-Antoinette, Anne Vallayer-Coster fut aussi douée pour les natures mortes que Jean-Baptiste-Siméon Chardin.
Fille d’orfèvre de la cour, elle passe son enfance dans la manufacture de tapisserie des Gobelins où résident ses parents. Elève de Madeleine Basseporte et de Joseph Vernet, Anne Vallayer entre à l’académie royale de peinture en 1770 qui comptent alors 12 femmes. Inspirées par les natures mortes et les « vanités » des maîtres flamands du XVIIe siècle, ces compositions sont souvent riches de symbole, les fruits par exemple ont des valeurs symboliques, les cerises évoquent les fruits du Paradis, les pommes et les pêches le fruit défendu, les raisins la rédemption et l’intérieur de la noix la Croix du Christ. Son travail semble scruter et traduire « À l’infini » le monde visible de la beauté des choses et leur précarité,….
Echappant, grâce a son talent aux purges révolutionnaires et traversant le 1er Empire avec grâce, elle poursuivit sa carrière de peintre avec succès jusqu’à sa mort, sous la Restauration.

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vendredi 7 mai 2021

Andrew Wyeth (1917-2009) - Five and a Half

 

Andrew Wyeth (1917-2009) Five and a Half, 1981, peintre américain

Andrew Wyeth (1917-2009)
Five and a Half, 1981
Collection privée

Que voit on ? Le titre décrit précisément le nombre de pommes présentes dans le cadre : cinq et demi... sur ce rebord de fenêtre où gisent quelques mouches mortes et un coupe chou.  

Rappel biographique : Le peintre aquarelliste américain Andrew Newell Wyeth, classé parmi les peintres « régionalistes » et réalistes américains est issu d'une dynastie d'artistes dont son propre père Newell Convers Wyeth (1882-1945), illustrateur connu qui fréquenta des célébrités de son temps comme Francis Scott Fitzgerald et Mary Pickford. Décidant de ne pas confronter son fils aux systèmes de l'éducation nationale ou privée, c'est lui même qui se charge de son éducation à la maison, l’initie à l’art, et tout particulièrement à l'art du paysage rural américain. À cette époque, il admire et est sensible à l'œuvre du peintre Winslow Homer. Plus tard, il apprend à maîtriser les techniques associées à l’aquarelle à base d'œuf, la tempera.
Andrew Wyeth commence à peindre dans des nuances de bruns et de gris seulement. Il s’inspire de son entourage pour réaliser ses tableaux. Ses sujets préférés sont la terre et les habitants de sa ville natale, ainsi que ses proches. Sa grande maîtrise picturale lui permet de montrer sa réflexion mélancolique sur le temps qui passe et la faillibilité humaine.
Son fils Jamie, né en1946, est également un peintre et portraitiste reconnu.

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jeudi 6 mai 2021

Edouard Manet (1832-1883) - Iris

Edouard Manet (1832-1883), Iris Aquarelle sur papier Collection particulière

Edouard Manet (1832-1883)
Iris
Aquarelle sur papier
Collection particulière

Que voit on ?  Sans mise en scène particulière une aquarelle ou Manet saisit un iris dans son jardin au milieu d'autres fleurs  à peine esquissées et qui servent de compléments de couleurs .

Rappel biographique : Le peintre français Édouard Manet est un peintre majeur de la fin du 19e siècle, initiateur de la peinture moderne qu'il libère de l'académisme, C'est une erreur de considérer Édouard Manet comme l'un des pères de l'impressionnisme : il s'en distingue en effet par une facture soucieuse du réel. Manet n'utilise pas (ou peu) les nouvelles techniques de la couleur et le traitement particulier de la lumière, utilisées par les impressionnistes. Il s'en rapproche cependant par certains thèmes récurrents comme les portraits, les paysages marins, la vie parisienne ou encore les natures mortes, tout en peignant de façon personnelle, dans une première période, des scènes de genre (sujets espagnols et odalisques entre autres). On a beaucoup dit que lorsque Manet avait peint des natures mortes, c'était surtout pour des raisons financières qu'il l'avait fait. Il avouait lui-même avoir plus de facilités à les négocier que ses portraits. Cela ne signifie pas qu'elles aient été d'un intérêt mineur pour lui bien au contraire : la scénographie qu'il impose à ses natures mortes est tout simplement prodigieuse, qu'il s'agisse de solo comme Le citron ou L'asperge ou de mise en scène collectives comme dans Fruits sur la table ou Le Panier de fruits ou d'hommage à d'illustres maitres comme son hommage à Chardin avec La Brioche, 1870 (MET, New York).
Manet aimait authentiquement les natures mortes : « Un peintre peut tout dire avec des fruits ou des fleurs, ou des nuages seulement », affirmait-il. Une part non négligeable de son œuvre est consacrée à ce genre, avant 1870 surtout puis dans les dernières années de sa vie où la maladie l'immobilise dans son atelier. Certains éléments de ses tableaux constituent de véritables natures mortes comme le panier de fruits dans Le Déjeuner sur l'herbe, le bouquet de fleurs dans Olympia ou le pot de fleurs, la table dressée et différents objets dans Le Petit déjeuner dans l'atelier. Il en va de même dans les portraits avec le plateau portant verre et carafe dans le Portrait de Théodore Duret ou la table et les livres dans le Portrait d’Émile Zola. Mais les natures mortes autonomes, qui se revendiquent comme telles, ne manquent pas dans l’œuvre de Manet !
Considérant l'importance de la nature morte chez Manet, beaucoup – et cela dès les années 1890 – y ont vu la marque la plus évidente de la révolution qu'il accomplissait, l'avènement d'une peinture uniquement préoccupée d'elle-même et débarrassée de la tyrannie du sujet. En refusant toute hiérarchie à l'intérieur même du tableau, en donnant autant d'importance à l'accessoire qu'à la figure, Manet assurément rompait avec les règles académiques. (...) Comme Cézanne et comme Monet qu'il influencera, Manet trouvait dans la nature morte, obéissante et disponible, un laboratoire d'expériences colorées dont il répercutait aussitôt les trouvailles dans d'autres compositions ; comme Cézanne et comme Monet, il dit cette curieuse obsession de l'éclatante blancheur et voulut peindre lui aussi ces tables servies avec leurs nappes blanches "comme une couche de neige fraîchement tombée" (Nature morte avec melon et pêches, National Gallery of Art, London). Manet, peintre de natures mortes, a médité les grands exemples anciens, celui des Espagnols et de leurs bodegones, celui des Hollandais et bien sûr celui de Chardin. Dans les années 1860, il joue des franches oppositions du noir et du blanc, bois sombre de la table, éclat d'une nappe ou serviette sur lesquelles il dispose ses notes colorées.
A sa mort, Édouard Manet laisse plus de 400 toiles, des pastels, esquisses et aquarelles. Ses œuvres sont aujourd'hui visibles dans les plus grands musées du monde.

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