vendredi 30 novembre 2018

Ben Nicholson (1894-1982) - Piquet



Ben Nicholson (1894-1982) 
Piquet, 1933
Private collection 

Que voit on  ? Deux poissons sur un plat et la silhouette tracé d'un trait blanc très ténu  d'une bouteille de vin dont l'étiquette occupe  tout le fond du tableau. C'est un Picquet donc ! Heureusement la tasse de café veille posé à côté d'une algue noire  offrant l'opportunité au spectateur d'observer une des  des rares compositions figuratives des Nicholson... 

Rappel biographique : Le peintre britannique Ben Nicholson est connu pour être un des promoteurs de l'abstraction dans son pays. d'abord influencé par les cubistes. Au tournant des années 1928-30, son travail va progressivement évoluer du cubisme vers une abstraction géométrique proche de celle de Mondrian qu'il rencontre à Paris. Lauréat du premier prix Guggenheim en 1956, ses œuvres sont exposées dans les collections de la Tate Gallery de Londres, entre autres.

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jeudi 29 novembre 2018

Eva Gonzales (1849-1883) - Dessert



Eva Gonzales (1849-1883) 
Dessert 
Collection Particulière 

Que voit on ?  Sur une assiette en porcelaine blanche : quatre patisserie, pas forcément identifiables  mais très appétissantes, recouvertes d'une boule de glace. La cuillère en argent ne demande qu'à  être utilisée.

Rappel biographique :  Eva Gonzales est née à Paris dans une famille bourgeoise d’origine espagnole installée en France. Son père est l’écrivain célèbre Emmanuel Gonzalès. Elle entre, en 1866, à 16 ans, dans l’atelier de Charles Chaplin, homonyme du célèbre acteur de  cinéma mais qui était un peintre à la mode chez lequel se précipitait beaucoup de jeunes filles de bonne famille. En mai 1867, elle abandonne sans regret l’atelier, jugeant l’enseignement dispensé par Chaplin, trop classique. Deux ans plus tard, elle rencontre Edouard Manet et devient son élève. Une grande amitié et une admiration réciproque les lient, suscitant la jalousie de Berthe Morisot qui lui envie son amitié avec le maître. Manet exécute le portrait d’Eva en 1869, et l’expose au Salon de 1870 pendant qu’elle présente Le Clairon directement inspiré du Fifre.  Eva Gonzalès travaille dans l’esprit du maître de nombreuses natures mortes, des scènes de plein air et sujets intimistes, des aquarelles, des huiles et des pastels. Bien que les sujets de ses toiles soient les mêmes que ceux choisis par les impressionnistes, le style en est différent, plus proche des peintures « espagnoles » des débuts de Manet. Après plusieurs années d’indifférence face à son travail, à partir de 1879 et après l’exposition au Salon d’ Une loge aux Italiens, le public et les critiques d’art s’enthousiasment pour ses œuvres et reconnaissent son talent. Elle se refuse à participer aux Salons Impressionnistes, mais reste très proche de ce courant artistique et de ses amis. En 1879, Eva Gonzalès épouse Henri Guérard, graveur de Manet et peintre occasionnel. Elle meurt brutalement, en 1883, d’une embolie peu après la naissance de leur fils Jean-Raymond Guérard et seulement six jours après le décès de son maître Édouard Manet, alors qu’elle lui préparait un hommage.

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mercredi 28 novembre 2018

Alexander Osmerkin (1892-1953) - Nature Morte


Alexander Osmerkin  (1892-1953) 
Nature Morte 1920  
Tula Museum of Art, Russia 

Rappel Biographique : Alexander Alexandrovich Osmerkin (Александр Александрович Осмеркин) était un peintre russe, graphiste, décorateur de théâtre et professeur d'art . Il était membre du groupe d' avant-garde Knave of Diamonds , AKhRR, et des groupes de la Society of Moscow Artists (OMKh). A partir de 1932, il fut  membre de l' Union des artistes de Leningrad.
Alexander Osmerkin a créé plus de 700 œuvres d'art dans des divers genres. En tant qu'artiste ayant participé à l'Avant Garde Russe, ses peintures et ses dessins se trouvent à la Galerie Tretiakov et au Musée des Beaux-Arts de Moscou, ainsi qu'au Musée national russe à Saint-Pétersbourg et dans de nombreux autres musées du monde, y compris dans des collections privées.

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mardi 27 novembre 2018

Henri Matisse (1869-1954) - Anémones et Grenades


Henri Matisse (1869-1954)
 Anémones et Grenades  1946.
Collection privée 

Que voit on ? Ce que décor le titre dans une grande atmosphère de fraicheur et une gaieté  que vient a peine assombrir la fenêtre ouverte sur un palmier dansant dans la nuit.

Rappel Biographique : Henri Matisse, peint son premier tableau, Nature morte avec des livres, en juin 1890.Peu après, il se rend à Paris. En 1892, il rencontre Albert Marquet à l'École des Arts déco puis s'inscrit en 1895, à l'École des beaux-arts, dans l'atelier de Gustave Moreau. L'enseignement du maître encourage ses élèves à penser leur peinture, à la rêver, au-delà de la virtuosité technique. Matisse, comme ses condisciples, Georges Rouault, Léon Lehmann, Simon Bussy, Eugène Martel, Albert Huyot ou Henri Evenepoel, est stimulé par cette conception de la peinture et entend développer la sienne selon son individualité. Gustave Moreau, lors d'une correction, lui dit : « Vous allez simplifier la peinture. »
Cette prophétie peut être considérée comme le programme esthétique de l'œuvre d'Henri Matisse.
En 1896, Matisse expose pour la première fois au Salon des Cent et au Salon de la Société nationale des beaux-arts, dont il devient membre associé sur proposition de Pierre Puvis de Chavannes. Cette fonction lui permet notamment d'exposer sans passer par un jury. Il passe l'été à Belle-Île-en-Mer et rencontre l'Australien John Peter Russell, qui l'introduit auprès d'Auguste Rodin et Camille Pissarro. Il commence à s'intéresser à la peinture impressionniste qu'il découvre en 1897 au musée du Luxembourg. Il est alors un peintre classique de natures mortes réalistes aux textures amples. Pour gagner sa vie, Matisse et Marquet travaillent comme peintre décorateurs à la journée, pour les décorateurs de théâtre.
En voyage à Londres, sur les conseils de Pissarro, Matisse découvre la peinture de Joseph Mallord William Turner, puis il part s'installer en Corse où il habite dans la Villa Rocca. A Ajaccio,  il peint une une cinquantaine de toiles dont Le Mur rose qui représente l'arrière de l'hospice Eugénie vu depuis la Villa de la Rocca. Matisse s'inspire alors de Turner.
En 1899, il découvre le traité de Paul Signac, D’Eugène Delacroix au néo-impressionnisme
À partir de 1900, Matisse travaille la sculpture et le modelage, à l'Académie de la Grande Chaumière, sous la direction d'Antoine Bourdelle et fréquente également l'atelier d'Eugène Carrière. Il y fait la connaissance d'André Derain et de Jean Puy. Derain lui présente Maurice de Vlaminck. Il expose au Salon des indépendants (1901) et participe à la première édition du Salon d'automne (1903)

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lundi 26 novembre 2018

Louis Ducos du Hauron (1837-1920) - Nature morte au coq




Louis Ducos du Hauron (1837-1920)
Nature morte au coq, 1879
George Eastman Museum 

 Que voit on ? Un coq vivant et une perruche tout aussi vivante sur un tas de pierre s recouvertes de mousse...mais surtout  une des toutes premières photographies en couleurs, prises par celui meme qui en inventa le procédé  Louis Ducos du Hauron. C'est aussi lui qui eut l'iodée de qualifier cette nature vivante de nature morte ! 

Rappel biographique : Louis Arthur Ducos du Hauron, est l'un des inventeurs de la photographie en couleurs en 1868 avec Charles Cros. Il déposa plusieurs brevets sur la reproduction des sons et des images dont un qui détaillait ce que sera plus tard le cinématographe des frères Lumière, mais il est surtout connu pour avoir inventé la trichromie (procédé de photographie et d'impression polychrome), pour la photographie en couleurs. Il est également l'inventeur des anaglyphes, ces images qui restituent l'impression de relief quand on les regarde au travers de lunettes verte-rouge.
Il photographia de nombreux paysages et notamment la vile d' Agen et quelques  compositions avec objets dont cette "nature morte".
En 2018, l'analyse d'échantillons de ces photographies à l'European Synchrotron Radiation Facility caractérise la composition chimique de celles-ci en révélant ses techniques et les constituants utilisés comme des pigments, de la gélatine bichromatée, du collodion ou encore de la résine.

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dimanche 25 novembre 2018

Francisco de Zurbarán (1598-1664) - Bodegón con plato de membrillos


Francisco de Zurbarán (1598-1664)
Bodegón con plato de membrillo, 1633-1635
(après restauration)
oil on canvas, (35 x 40.5 cm)
Museu Nacional d'Art de Catalunya

Que voit- on ?  Ce tableau qui a déjà présenté sur ce blog en 2014  dans l'état très dégradé où il était alors, a fait l'objet d'une restauration soigneuse qui permet de voir aujourd'hui de multiples détails et surtout des subtilités de couleurs qui n'étaient plus perceptibles.

Rappel historique : le peintre espagnol  Francisco de Zurbarán appartient au Siècle d'or espagnol. Surtout célèbre pour ses sujets religieux et ses peintures dévotes souvent d'une grande puissance et d'un grand mysticisme, il a commencé par y glisser quelques natures mortes avant de peindre des natures mortes pour elles-mêmes à part entière (comme ici avec ce simple  plateau de grenades) et d'en devenir un maître absolu. Contemporain et ami de Vélasquez, Zurbarán s'est distingué par la grande force visuelle de ses sujets et par un style austère et sobre qui le rapproche beaucoup des maîtres maniéristes italiens. Bien qu'à son époque la nature morte ait été considérée comme un genre mineur, Zurbarán ne pense pas déchoir lorsqu'il peint  - en sujet isolé -  le  mouton aux pattes liées de l'Agnus Dei. Dans toutes ses natures mortes,  Zurbarán fait toujours preuve d'une attention affectueuse à l'égard d'objets modestes qu'il dote d'une valeur symbolique,  au point que « ses natures mortes ont une densité, une plénitude si poussée que, même quand elles ne sont qu'un des éléments d'une composition, leur présence s'impose autant que la scène principale » (Encyclopædia Universalis).
« Tout au long de sa carrière, Zurbarán attache un soin particulier à la représentation des objets. Depuis la précieuse tasse avec une rose apparaissant dans ses premiers tableaux, La Guérison miraculeuse du bienheureux Regnaud d'Orléans jusqu'aux derniers fruits sur une assiette d'étain de La Vierge, l'Enfant et saint Jean, daté de 1662  » (Catalogue de l'exposition de 1988, p. 171).

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samedi 24 novembre 2018

Filippo de Pisis (1896-1956) - Natura morta con nudi e vino



Filippo de Pisis (1896 - 1956)
Natura morta con nudi e vino
Private owner

 Que voit on ? Ce qu'indique le titre  : une nature morte très frugale à la botte de radis, aux oignons et au quignon de pain avec un verre et une bouteille de vins, sur fond de ce qui semble être une toile enduite et encadrée d'une bande grise et  une autre toile ou figure l'esquisse d'un nu masculin.

  Rappel biographique : Luigi Filippo Tibertelli dit Filippo de Pisis  est un poète et un peintre italien.
Né dans une famille fortunée de l'aristocratie italienne - la famille des marquis Tibertelli descendante d'un condottiere de Pise (d'où le nom qu'il choisit) établie à Ferrare au 16e siècle - il reçoit une éducation à domicile avec des précepteurs et des prêtres, en compagnie de sa sœur, à laquelle il demeure toute sa vie fort attaché. Il s'initie à la peinture avec un maître de  Ferrare, Odoardo Domenichini. Il s'intéresse aussi très tôt à la poésie métaphysique et se fait connaître avec la publication d'une première plaquette de poésie. Cela lui permet d'entrer en relation avec Giorgio de Chirico en 1915 qui exerce une forte influence sur ses premiers tableaux. Il fait également la connaissance du frère de Chirico, Alberto Savinio, et en 1917 de Carlo Carrа. Ce sont les premiers représentants de la peinture métaphysique. Mobilisés, ils sont alors en garnison à Ferrare. Le jeune Pisis les guide dans sa ville natale et le groupe se réunit dans sa demeure familiale. C'est ici que sont exposées les premières œuvres de Chirico. Il entre en correspondance avec Guillaume Apollinaire et Tristan Tzara.
En 1919, Pisis s'installe à Rome où, parallèlement à son métier de professeur de lycée, il commence à peindre, notamment des paysages urbains, des marines et des natures mortes. Le caractère très émotionnel de ses poésies se retrouve dans sa peinture. Il prend conscience de son homosexualité à cette époque et devient aussi ami avec Julius Evola ce qui lui permet de verser dans un certain ésotérisme et de le traduire dans son œuvre. Après avoir écrit de la prose et de la poésie recueillies dans I Canti de la Croara et Emporio en 1916, il commence à écrire en 1920 un essai intitulé La cittа dalle 100 meraviglie, publié à Rome en 1923.
En 1925, il vit à Paris à la recherche de nouvelles inspirations et y demeure jusqu'en 1939. Il est influencé par Manet, Corot, Matisse et le Fauvisme. Il fait une exposition personnelle en1926, à Paris à la Galerie Au Sacre du Printemps, avec une présentation de Chirico. Il écrit des articles pour L'Italia Letteraria et d'autres revues mineures. Il se lie avec le peintre Onofrio Martinelli, déjà rencontré à Rome. Entre 1927 et 1928, ils partagent même un appartement-atelier rue Bonaparte. Il fait alors partie du groupe des Italiens de Paris (italiani di Parigi) qui comprend Chirico, Savinio, Massimo Campigli, Mario Tozzi, Renato Paresce et Severo Pozzati, ainsi que le critique français d'origine polonaise Waldemar George. Ce dernier écrit la première monographie de Pisis en 1928 présentée à l'exposition Appels d'Italie de la Biennale de Venise de 1930. Durant sa période parisienne, l'artiste visite Londres, au cours de trois brefs séjours, et se lie d'amitié avec Vanessa Bell et Duncan Grant. En 1934, la Galerie des Quatre Temps organise une exposition « Les fleurs de Filippo de Pisis ». En mai 1936, il expose cinq tableaux à l'exposition du Jeu de Paume, « Art italien des XIX et XXe siècles ». En mars 1937, il participe à une exposition à la galerie Rive Gauche, intitulée « Epoque métaphysique » avec Max Jacob et Jean Cocteau, dont le catalogue est préfacé par Henri Sauguet.
Entre 1943 et 1949, il s'installe à Venise où il mène une vie dispendieuse et parfois extravagante. Il s'inspire de Guardi et des maîtres vénitiens du XVIIIe siècle. Il fait la connaissance du jeune peintre Silvan Gastone Ghigi (1928-1973) dont il devient le mentor. Il retourne à Paris entre 1947 et 1948 avec Silvan Gastone Ghigi. Filippo de Pisis est alors atteint des premiers symptômes d'athérosclérose. Souffrant depuis très longtemps de violents maux de tête, l'artiste doit être hospitalisé les trois dernières années de sa vie à la Villa Fiorita à Brugherio (au nord de Milan). Il continue pourtant à peindre sporadiquement et meurt en 1956.
Son œuvre peint a été montré deux fois à la Biennale de Venise, la première fois en 1948 avec une trentaine de ses tableaux, la dernière fois à titre posthume. Une grande rétrospective se tient dans sa ville natale en 1996 et une autre au Musée d'art moderne de Turin en 2005. Ses tableaux sont visibles à la Galerie nationale d'art moderne de Rome а côté de tableaux de Giorgio de Chirico, au Palazzo Romagnoli, où sont conservés deux toiles de la Collection Verzocchi (1949-1950), et au Musée de Grenoble où une de ses toiles est conservée ; elles sont essentiellement visibles pour le public au Musée Filippo de Pisis de Ferrare. La plupart de ses œuvres font partie de collections privées.
Une partie plus méconnue de son œuvre comprend des études de nus masculins, témoins poétiques de ses propres affinités sentimentales.

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vendredi 23 novembre 2018

Robert Humblot (1907-1962) - Nature morte aux aubergines


Robert Humblot  (1907-1962) 
Nature morte aux aubergines, 1934
 Huile sur toile.
Collection privée

 Que voit-on ? Une nature morte titrée aux aubergines mais qui, en réalité,  est  "aux poissons"  comme l'attestent  les trois maquereaux qui gisent encore frétillants dans le plat de céramique rouge posé sur sur cet entablement de cuisine rustique  avec une jarre de crame fraîche, un demi citron, un bouteille de Banyuls, une théière, un compotier rempli de pommes,  une lampe à pétrole... et un panier de belles aubergines sombre.  

Rappel biographique : Le peintre et illustrateur français Robert Humblot surnommé "Bob"  était le descendant d’une illustre lignée d'artistes-peintre natifs de Lorraine, dont son arrière-grand-père paternel Antoine Humblot , reconnu comme un grand dessinateur et graveur pour Versailles en 1758. 
Humblot entre à l’Académie de Peinture la Grande-Chaumière à l'âge de 23 ans  avant d'être  accepté à l’Ecole des Beaux-Arts de Paris. 
En 1932, son envie d’indépendance le pousse à quitter les Beaux-Arts et à louer un atelier avec Georges Rohner.
Sous l'impulsion du critique Henri Hérault, en 1935 il s'associe à Rohner, Jannot, Lasne, Raymond Moisset, le Canadien Alfred Pellant et Pierre Tal-Coat pour fonder le mouvement "Forces nouvelles" qui prône le retour au dessin, le retour au métier consciencieux de la tradition dans un contact fervent avec la nature. Sa peinture a la particularité d'être teintée d’humour; à travers des nus, paysages, natures mortes et personnages, Humblot souhaite exprimer le destin du monde.
Mobilisé en 1939, il est affecté sur la ligne Maginot au petit ouvrage de Coume Village à l'intérieur duquel il réalise à même les parois de béton des fresques d'une qualité exceptionnelle. Fait prisonnier le 4 juillet 1940, il est interné au stalag 7A puis au 7B dont il s'évade le 28 octobre 1941. Il parvient à rejoindre la zone libre pour être démobilisé à Annecy six jours plus tard.
Ses œuvres passent en ventes publique dès les années 1950 et toujours à nos jours, en 2011 ses tableaux sont régulièrement exposés en France dans des musées comme dans des offices de tourisme.
Plusieurs hommages posthumes lui ont été rendus dans différentes galeries et Salons dans le monde entier pour ses œuvres. Une rétrospective lui a été consacrée en 1964 au Musée Galliera.

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jeudi 22 novembre 2018

Olive Cotton (1911-2003) - Tea Cup Ballet

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Olive Cotton (1911-2003)
Tea Cup Ballet  circa 1935
Gelatin silver photograph  (37, 3 x 29, 6 cm)
Art Gallery of New South Wales, Australia

Que voit on ?   Tea cup ballet  fait partie des oeuvres les plus célèbres de la grande photographe australienne Olive Cotton. Elle a été créée en studio en 1935, et voici ce qu'Olive  Cotton  en disait elle même :  " Cette image est née après que j'ai acheté des tasses et des soucoupes bon marché chez Woolworths  afin de remplacer les vieilles tasses plutôt ébréchées que j'utilisais au studio pour nos pauses cafés.. Les poignées angulaires me rappelaient la posture "akimbo", lorsque que l'on pose les mains sur les hanches et c'est simplement cela qui m'a conduit à l’idée de faire une photo qui  exprime la danse. Une fois la journée de travail terminée, j’ai essayé plusieurs arrangements de tasses et de soucoupes pour transmettre cette idée, sans succès, jusqu’à ce que j’utilise un projecteur et me rende compte de l’importance des ombres. À l'aide de la caméra de studio, équipée d'un écran de mise au point en verre dépoli de 6 ½ x 4 ½ po, j'ai déplacé les gobelets jusqu'à ce que leurs ombres finissent par évoquer un corps de ballet en position de danse. "
Cette toute premiere photo d'Olive Cotton a d'abord été exposée en Australie puis au Salon de la Photographie de Londres où elle a connu un succès immédiat. A tel point qu'elle a même été consacrée sur un timbre-poste commémorant  150 ans de photographie en Australie, en 1991.
Tea cup ballet illustre aussi la couverture du livre Olive Cotton : Photographer publié par la Bibliothèque Nationale d'Australie en 1995.

Rappel biographique :  Olive Cotton fait figure de pionnière dans son domaine qu'elle commence à explorer dès les années 1930 à Sydney,  en commençant par croquer sur le vif son ami d'enfance et futur mari, Max Dupain, alors que ce dernier dirigeait des séances de photo, et qu'elle se faisait passer pour son assistante (l'idée d'une femme photographe étant alors inimaginable en Australie !).
Elle parvient toute de même à s'imposer des 1935 avec l'exposition de sa photo Tea Cup Ballet à Londres et reçoit de plus en plus de commandes dans son pays et hors de son pays. Au  milieu de l'année 1947, cependant  Olive Cotton décide d'aller vivre dans le brousse  (le bush), à 35 km de Cowra, en Nouvelle-Galles du Sud, avec son nouveau mari Ross McInerney. Ils vivent d'abord sous une tente pendant plusieurs années, avant d'aménager dans une petite ferme où  ils élèvent leurs deux enfants. Olive enseigne alors les mathématiques à la  high school de Cowra pendant cinq ans.
En 1964, elle décide d'ouvrir un petit studio de photographie en ville. Entre autres activités, elle fait des portraits et des photos de mariage pour les gens de sa campagne, portraits qui commencent à devenir célèbres partout ailleurs que dans sa région où elle reste inconnue! En 1985 enfin,  sa renommée qui n'a cessé de croitre est telle qu'elle atteint une notoriété internationale et devient un veritable mythe dans la monde de la photographie. Une retrospective de son oeuvre a lieu, de son vivant, à Sydney en  1985 et un livre lui est consacrée en 1995.
Insensible aux honneurs et au brouhaha des marchés de l'art et de la photographie, Olive Cotton  continue de vivre dans sa brousse où elle meurt le 28 septembre 2003 à l'âge de 92 ans.

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mercredi 21 novembre 2018

Nikolaï Ivanovich Feshin (1881-1955) - "Eté indien "

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Nikolaï Ivanovich Feshin (1881-1955) 
 "Eté indien " , 1927-33
Private owner 

Que voit on ? Cette extraordinaire nature morte du très grand peintre russe Nikolaï Fechin, titrée en français dans le texte  "Eté indien " subjugue littéralement le spectateur par sa dynamique et sa modernité si l 'on veut bien considérer qu'elle a été peintre entre 1927 et 1933 dans la période d'or de l'avant garde russe. On y voit une valse  surréalistes avant la lettre d'oignons, de pommes, de petits soldats de bois et de papillotes se transformant en structures abstraites et  épargnant par miracle une carafe en verre de couleur verte (sur la gauche de la composition) et les quelques grains de raisins posés devant elle. 

Rappel biographique : Nkolaï Ivanovich Fechin (Николай Иванович Фешин) est un peintre américain, d'origine russe. Né à Kazan, il est décédé à Santa Monica (Californie). 
Fechin est essentiellement connu comme portraitiste et pour ses oeuvres représentant les peuples amérindiens. Il a peint si peu de natures mortes  qu'elles se comptent sur les 5 doigts de la main et sont toutes jalousement gardées dans des collections pricées. 
 À 13 ans, il entre dans une école d'art de Kazan puis poursuit ses études à l'Académie russe des beaux-arts de Saint-Pétersbourg. En 1904, il voyage en Sibérie où il est fasciné par les paysages et les indigènes.  En 1909, il obtient le Prix de Rome et parcourt plusieurs capitales d'Europe. 
À Munich, il reçoit une médaille d'or à l'Exposition internationale.  En 1910, il est alors invité à exposer à l'Institut Carnegie à Pittsburgh (Pennsylvanie). De retour à Kazan, il y devient professeur.  En 1923, devant la famine en Russie, il émigre avec sa famille à New York et enseigne à la New York Academy of Art. Il expose aussi à la National Academy of Design où il remporte, en 1924, le premier prix. En 1926, il obtient de même une médaille à l'Exposition internationale de Philadelphie.
En 1926, atteint par la tuberculose il part s'installer à Taos au Nouveau-Mexique puis commença à voyager au Mexique, au Japon, à Java et Bali et à travers le Pacifique.

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mardi 20 novembre 2018

Pierre Tal Coat (1905-1985) - Nature morte au verre de vin


Pierre Tal Coat (1905-1985) 
Nature morte au verre de vin
Collection Privée

 Que voit on ? Le verre de vin  est un thème récurrent dans les natures mortes de Tal Coat. Disposé ici au centre de la composition, le verre  (dont aucun reflet de la couleur rouge n'a été laissé au hasard) est entouré d'une carafe d'eau en verre à moitié pleine à gauche et d'une pichet vide et renversé à droite. Un couteau barre le fond du  tableau.

Rappel biographique : Le peintre, graveur et illustrateur français Pierre Tal Coat (pseudonyme de Pierre Jacob pour éviter l'homonymie avec Max Jacob quimpérois comme lui), est apparenté au mouvement de l'École de Paris.  Avec les artistes de ce mouvement, il exposa régulièrement à  la Galerie de France (de 1943 à 1965), dans les galeries Maeght (de 1954 à 1974), Benador (de 1970 à 1980) puis à  la galerie H-Met , la galerie Clivages. En 1956, seize de ses peintures furent présentées à la Biennale de Venise. Aux côtés de Joan Miro et de Raoul Ubac, il collabore en 1963 aux réalisations pour la Fondation Maeght de Saint-Paul de Vence d'une mosaïque pour le mur d'entrée.
En 1968, il reçoit  le Grand Prix national des arts.
Une grande exposition rétrospective lui fut consacrée au Grand Palais à Paris en 1976.
А partir de 1961, Tal Coat s'installа  à la Chartreuse de Dormont  près de Vernon (Eure), où il finira sa vie. Tal Coat a illustré de nombreux livres d'art avec des gouaches, dessins, pointes sèches ou aquatintes, notamment de nombreux ouvrages d'André du Bouchet, Pierre Schneider, Pierre Torreilles, Philippe Jaccottet, Claude Esteban, Maurice Blanchot, Pierre Lecuire, Jacques Chessex...
 une série importante de natures mortes, toutes réalisées en 1942, en pleine guerre, alors qu'il se trouvait réfugié à Aix-en-Provence. De toutes ces peintures très dépouillées et exécutées avec une grande économie de moyens dans des styles cependant très différents, il se dégage une grande force.
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lundi 19 novembre 2018

Georges Rohner (1913-2000) - Chute du panier de légumes


Georges Rohner (1913-2000) 
Chute du panier de légumes, 1983 
Huile sur toile  (97 x146 cm).
Collection privée

 Que voit on ? Certes ce panier de légumes choit du  haut d'un escalier ! Mais ce que l'on remarque surtout dans cet instant suspendu saisi par le peintre au bon moment, c'est que ce panier était loin de ne contenir que des légumes ! Pastèque, melon,  cerises et citron (par ailleurs ont des fruits souvent traités par ce peintre) sont aussi de cette valse aérienne avant qu'ils ne s 'écrasent au sol dans une sorte de julienne tragique ! 


Rappel biographique : Georges Rohner quitte le lycée dès l'âge de 16 ans  pour se présenter à l’École des beaux-arts de Parisen 1929. Sous l'impulsion du critique Henri Hérault, il s'associe à Robert Humblot, Jannot, Lasne, le Canadien Alfred Pellant, Pierre Tal-Coat et Raymond Moisset pour fonder le mouvement « Forces nouvelles » qui prône le retour au dessin, au métier consciencieux de la tradition dans un contact fervent avec la nature. En 1932, son envie d’indépendance le pousse à quitter les Beaux-Arts et à louer un atelier avec Robert Humblot.
Il voyage en Espagne ainsi qu'aux Pays-Bas, où il découvre la ville d'Amsterdam. Au cours de son service militaire en Guadeloupe, il décore l’hôtel de ville de Basse-Terre. En 1940, il est fait prisonnier et interné à Trèves. Il y décore la chapelle du stalag dont il conservera Le Christ aux prisonniers.
En 1959, il est nommé chargé de cours à l'École des beaux-arts et décoré de la Légion d'honneur. Il poursuit sa carrière comme professeur de dessin et couleurs à l'École nationale supérieure des arts décoratifs de Paris en 1962. En 1963 il est décoré de l'ordre des Arts et des Lettres. En 1968, Rohner est élu à l'Académie des beaux-arts où il occupe le fauteuil d’Ingres. Philippe Garel lui succède en 2015.
En 1987, une rétrospective est organisée au musée des beaux-arts de Quimper.
Ses oeuvres passent souvent ne ventes aux enchères

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dimanche 18 novembre 2018

Pablo Picasso (1881-1973) - Le Buffet du Catalan (dyptique)





Pablo Picasso (1881-1973) 
Le buffet du Catalan 
1er partie,  1943, don de l'artiste, huile sur toile, 1943,  Musée des Beaux-Arts de Lyon. 
2e partie,  huile sur toile, 81x100 cm,  Staatsgalerie à Stuttgart 

Constituée de deux parties, l’une se trouvant au Musée des Beaux Arts de Lyon (1) et l’autre à la Staatsgalerie de Stuttgart (2) le Buffet du Catalan, est un diptyque composés de deux volets conçus pour être scellés, jusqu’à leur ouverture, jusqu’à la découverte de leur contenu. Il devrait fonctionner selon le principe d’une capsule temporelle contenant une multitude de symboles et de références à la vie artistique, sociale, politique et scientifique de l’époque. 
Cette peinture, ces peintures, sibyllines au premier abord, conçues sous l’occupation allemande, s’avèrent former une extraordinaire encyclopédie animée, avec des images capables d’entrer en mouvement sous les yeux et dans les mains de son destinataire.
« Il faudrait pouvoir montrer les tableaux qui sont sous le tableau disait Picasso. Il nous mettait donc sur la voie. Nous ne pouvons oublier sa célèbre et implacable affirmation au sujet de la peinture qui « n’est pas faite pour décorer les appartements. C’est un instrument de guerre offensive contre l’ennemi. ». 
C'est évidemment au parti nazi alors au pouvoir qu'il pensait en écrivant cela.
Car Picasso, de façon encore plus spectaculaire qu'avec Guernica, réalise avec le Buffet du Catalan  une composition clandestine qui aurait pu, si elle avait été faite à découvert, lui causer de graves ennuis. La partie jaune cernée d’une ligne brisée est en fait une étoile de David déroulée que la spirale, inscrite en son cœur, invite à reconstituer. Comment ne pas penser à l’étoile jaune que devaient porter les juifs en zone occupée ? Six triangles sont formés par cette ligne suivant la courbe d’un arrondi.
 (Textes compilés  à partir d'un article du  blog ENTRE DEUX EAUX)

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samedi 17 novembre 2018

Alexander Kuprin (1880-1960) - Nature morte. Cactus et fruits



Alexander Kuprin (1880-1960) 
 Nature morte. Cactus et fruits, 1918
Huile sur toile 
Musée d'Etat Russe, Saint-Pétersbourg


Le peintre russe Alexander Vasilievich Kuprin  rАлександр Васильевич Куприн) est souvent confondu avec l'écrivain Alexandrer Huprin (1870-1938)   avec lequel il n'a aucun lien de parenté. Alexander V. Kuprin est surtout célèbre pour ses paysages et natures mortes que l'on ne peut s'empêcher de rapprocher de celles de Cézanne par lequel il fut visiblement influencé. lors de son cours séjour en France en avant la Première guerre mondiale.   
Au début du 20 e siècle, il entra à l'École de peinture, de sculpture et d'architecture de Moscou, où il étudia avec Abraham Arkhipov, Konstantin Korovin et Leonid Pasternak de 1906 à 1910.  L’artiste et un groupe d’adhérents fondent alors l’association Bubnovy Valet (Jack of Diamonds) en 1910. 
En 1920, lil  s'installe à Nijni-Novgorod où il dirige des studios d'art.  En 1924, il revint à Moscou pour se consacrer  à l'aménagement paysager et devient membre du groupe artistique Moscow Painters en 1925.  À partir des années 30 il s'intéresse surtout à exalter les paysages industriels de l'union Soviétique triomphante !

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vendredi 16 novembre 2018

Simon Hantaï (1922-2008) - Roma 1948


Simon Hantaï (1922-2008)
Roma 1948
Peinture sur carton  (23x30 cm)
Collection privée

Que voit on ?  Un poisson dessiné avec la même application géométrique que les premiers chrétiens mettaient à tracer le signe de leur nouvelle religion, posé dans un plat à gratin, entouré de deux tomates. Cette oeuvre qu'il a titrée à dessein,  Roma, date de 1948, une période où Simon Hantai n'est pas du tout connu et n'a été exposé qu'une seule fois.  Cette année là, obligé de fuir la Hongrie communiste avec son épouse Zsuzsa Biro, jeune peintre rencontrée aux Beaux-Arts de Budapest, il projette de séjourner à Paris, grâce à une bourse promise dans leur pays. Dans l'attente d'un visa français qui tarde à leur parvenir, le couple décide de partir pour Rome et parcourt l’Italie, où Hantaï découvre « Piero della Francesca, Masaccio et la Madonna bleu-noir de Giotto aux Offices ».
Ils rejoignent Paris à l'automne, où ils apprennent que leur bourse leur est finalement refusée et qu’ils doivent rentrer en Hongrie.  C’est alors qu’ils prennent la décision de rester en France. Ce n'est qu'en 1950,  à la suite de sa rencontre avec la peintre Joan Mitchell,  qu'il est invité à participer à une exposition collective à la Galerie Huit, avec les  peintres américains Jules Olitski, et Sam Francis…   Simon Hantai a peint très peu de natures mortes et  - jusqu'au plus ample informé -  celle ci est une des rares qu'il ait été donné de voir.

Rappel Biographique : Le peintre français d'origine hongroise Simon Hantaï, né Simon Handl,  étonne par la diversité des courants et chemins artistiques qu'il a parcouru du surréalisme (1952-55), à la peinture gestuelle (1955-57),  en passant par les experiences de all-over, d'écriture (Ecriture rose 1958-59) et enfin de pliage qu'il systématise dans son oeuvre entre 1959 et 1982…  Il fascine par les oeuvres résolument singulières, inédites dans l'histoire de la peinture occidentale qu'il a produit.  Il écrivit a ce propos : « La peinture existe parce que j’ai besoin de peindre. Mais cela ne peut suffire. Il y a une interrogation sur le geste qui s’impose. Le problème était : comment vaincre le privilège du talent, de l’art, etc. ? Comment banaliser l’exceptionnel ? Comment devenir exceptionnellement banal ? Le pliage était une manière de résoudre ce problème. Le pliage ne procédait de rien. Il fallait simplement se mettre dans l’état de ceux qui n’ont encore rien vu, se mettre dans la toile. On pouvait remplir la toile pliée sans savoir où était le bord. On ne sait plus alors où cela s’arrête. On pouvait même aller plus loin et peindre le yeux fermés. »
 Il interroge aussi par le silence, la réserve qui suivit sa  carrière mouvementé et très médiatisée. 
A partir de 1982 ,  Hantaï, au faîte de la reconnaissance et de la célébrité se retire de la scène artistique pendant de longues années... en realité  jusqu'en 2008 (date de son décès). 
Son retrait complet du monde de l'art et des activités artistiques est complet.  ll refuse toute proposition d'exposition  - notamment celles de Dominique Bozo au Centre Pompidou en 1986 et d'Alfred Pacquement en 2000 -  et refuse de s'exprimer  publiquement.
Les expositions réalisées pendant jusqu’en 1997 le seront en dépit de sa volonté et sans sa participation.
Il peignit encore jusqu’en 1985, et son atelier parisien s’emplit d’une multitude de peintures qui ne seront jamais montrées.

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jeudi 15 novembre 2018

Boris Kustodiev (1878-1927) - Nature morte aux grenades


Boris Kustodiev (1878-1927) 
Nature morte aux grenades, 1910
Collection privée

Que voit on ? Sur un entablement bleu  sombre : 3 grenades disposées devant un motif typique de tissu  ancien russe.

Rappel biographique : Le peintre russe et décorateur de  théâtre Boris Mikhaïlovitch Koustodiev (Борис Михайлович Кустодиев)  a commencé à prendre des cours d'art privés avec Pavel Vlassov ), avant de devenir l'assistant  d'Ilia Répine à l'Académie impériale des beaux-arts de Saint-Pétersbourg de 1896 à 1903. Il expose ses œuvres pour la première fois en 1896.  En 1909, il est élu à l'Académie impériale des beaux-arts et continue à travailler intensivement, malgré une maladie grave (la tuberculose de la colonne vertébrale)  qui requiert sonattention urgente. Sur le conseil de ses médecins, il passe une année en Suisse dans une clinique privée. Sa patrie lui manque, et les thèmes russes continuent d'être à la base de toutes les œuvres qu'il exécute pendant l'année.
Il devient paraplégique en 1916. « Maintenant ma chambre est mon monde entier. » écrit-il.
Sa capacité de rester joyeux et vif en dépit de sa paralysie est étonnante. Ses peintures pleines de couleurs joyeuses ne révèlent pas sa souffrance physique ; au contraire, elles donnent l'impression d'une vie heureuse et sans soucis.
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mardi 13 novembre 2018

Georg Flegel (1566-1638) circle of - Stillleben mit Zinntellern, Steinkrug und Waffeln

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Georg Flegel (1566-1638) (circle of) 
Stillleben mit Zinntellern, Steinkrug und Waffeln. 
Nature morte à la vaisselle en étain et gaufres.
Huile sur  panneau de bois  (38 x 51 cm).
 Private owner 

Que voit-on ?  Sur une entablement en pierre et carreaux dont le dessin en trompe l'oeil laisse imaginer qu'il pourrait s 'agir des plis  impeccables d'une nappe  : une magnifique vaisselle d'étain sur  et dans laquelle sont disposés  ces friandises diverses dont une demi douzaine de gaufres  qui s'offrent au au premier plan. La brillance particulière de la vaisselle d'étain  (assez différente de celle de la vaisselle d'argent) permet au peintre un jeu subtil sur les couleurs des reflets  somptueusement traités. Les reflets dans la chope de bière en céramique fermée par un couvercle  ouvragé en étain, permettent  d'apercevoir la fenêtre par laquelle entre la lumière qui baigne cette scène. Au fond à droite de la composition :  un verre précieux en verre coloré et en étain sculpté permet au peintre une variation supplémentaire sur les textures.

Rappel biographique : Le peintre allemand Georg Flegel est un des peintres majeurs de natures mortes des 16e et 17e siècle. Né en Moravie, il déménage à Vienne en 1580 et devient l'assistant de Lucas van Valckenborch peintre et dessinateur.  En tant qu'assistant, son travail consiste à insérer dans les tableaux de son maître, des éléments " décoratifs " tels que des fruits, des fleurs et des ustensiles de table. Flegel et son employeur déménagent ensuite à Francfort, qui à cette époque là était un centre d'art très important. Puis on retrouve Flegel à Utrecht où il fait partie de la très influente Guilde de Saint-Luc qui compte parmi ses membres des grands maîtres de la nature morte tel que Roelandt Savery et Balthasar van der Ast. Georg Flegel a peint exclusivement des natures mortes, dont certaines très fournies, incluent des animaux, familiers et /ou exotiques, de riches mets, du gibier ou du poisson, des ustensiles de cuisine, de la vaisselle en métal précieux et en porcelaine, des fruits et des fleurs et des friandises. D'autres natures mortes qu'il a peintes détaillent avec la même richesse et le même soin quelques fruits, des coins de table ou des petits déjeuners, des goûters ou des collations modestes avec des bretzels aux formes étranges trempés dans du schnaps. Il fit école et eut parmi ses élèves, ses deux fils, Friedrich et Jacob  Leonhard, ainsi que le peintre floral Jacob Marrel.

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lundi 12 novembre 2018

Richard Diebenkorn (1922-1993) - Still Life 1957




Richard Diebenkorn (1922-1993)
Still Life 1957
Private owner

 Que voit on ? Dans cette composition ,  on retrouve quelques thèmes habituels des natures mortes de Richard Diebenkorn : la bouteille de vin au 3/4 vide en bois; l'unique assiette vide ; la paire de ciseaux   ; le couteau et un nouveau venu dans son univers : un citron. La table  est placé devant une ce qui pourrait passer pour un absence de fond neutre mais qui est en réalité une mer grise, plate et presque noire sous un ciel sale et sans attrait.

Rappel biographique : Richard Diebenkorn est un peintre américain du 20e siècle dont le style navigue de l’abstrait au figuratif en fonction des périodes qu’il a traversées. Après une première exposition au California Palace of the Legion of Honor à San Francisco en 1948, ses débuts sont associés à l'expressionnisme abstrait et à l'Ecole de San Francisco, mouvement figuratif des années 1950-1960.  De 1955 à 1966,  il vit à Berkeley (Californie), change de style et devient un peintre figuratif important, dans un genre qui réunit  à la fois la manière de Henri Matisse qu’il admire et l'expressionnisme abstrait. Diebenkorn, Elmer Bischoff, Henry Villierme, David Park, James Weeks participent ensemble à une renaissance de la peinture figurative, qu'on appelle l'École de San Francisco (Bay Area Figurative Movement). En 1967, Diebenkorn s'installe à Santa Monica et devient professeur à l'UCLA. Il installe son atelier dans le même immeuble que son vieil ami Sam Francis. Pendant l'hiver 1966-1967, il revient une nouvelle fois à l'abstraction, cette fois avec une vision très personnelle, un style géométrique qui se démarque clairement de ses débuts de la période expressionniste abstraite. La série Ocean Park, qu’il commence en 1967 se poursuit pendant les  dix-huit années suivantes. Elle est devenue la partie de son œuvre la plus célèbre aujourd’hui. Elle se compose d'environ 135 peintures. Basées sur le paysage vu depuis la fenêtre de son atelier, ses compositions abstraites à grande échelle sont nommées d'après une communauté de Santa Monica où il a eu un temps son atelier. A la même époque, il peint aussi ce qu’il appelle des found still life,  c’est a dire des toiles d’après ce qu’il trouve sur sa table san rien retoucher à l’arrangement qu’il voit (c'est le cas du tableau présenté ici).
La première rétrospective importante de son oeuvre a eu lieu à la Albright–Knox Art Gallery а Buffalo en 1976 et 1977.  En 1989, John Elderfield, conservateur au MOMA (New York) organise une exposition d’oeuvres de Diebenkorn sur papier, qui constitue d’ailleurs la partie la plus prolifique de sa production.
En 2012, l'exposition Richard Diebenkorn : The Ocean Park Series, organisée par Sarah C. Bancroft, a lieu simultanément à la Corcoran Gallery of Art,  à l'Orange County Museum of Art et au Forth Worth Museum of Modern Arts de Washington.

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dimanche 11 novembre 2018

Gaston Chaissac (1910-1964) - Nature morte 1949



Gaston Chaissac (1910-1964) 
Nature morte 1949, 
Huile et gouache sur papier
Propriétaire privé

Que voit on ?  A la limite... ce que l'on veut y voir  !   Les formes et couleurs qui sont présentées par Chaissac peuvent évoquer celles d'un escargot,  ou de légumes ou de fruits exotiques .. on peut aussi y voir un couteau... une nappe blanche à liseré bleu, un entablement en bois... 

Rappel biographique : Le peintre et poète français Gaston Chaissac,  longtemps traité de " bricoleur de l'art "est aussi connu pour ses nombreuses correspondances et ses textes publiés  à la NRF et dans Les Cahiers de la Pléiade. Longtemps contesté,  Gaston Chaissac devra attendre d'être mort pour être  intégré dans l'histoire de l’art moderne. Depuis  2001, la bibliothèque-médiathèque de la ville de ses origines, Avallon, porte son nom .
 C'est en  Décembre 1938,  qu'il  réalisa sa premiere exposition personnelle à Paris au cours de l
Chaissac a réalisé des compositions abstraites, des réseaux d’écailles, de cellules  et de spirales de plus en plus cernées de noir à l’image de l’art du vitrail. Il utilise des rouges plutôt agressifs qui alternent avec des roses et des oranges « sucrés » posés en aplat Il montre des bêtes monstrueuses, des visages, des personnages, plus rarement un bouquet ou un  paysage. Les dessins d’enfants, la préhistoire, l’art africain l’inspirent. Il tire partie du hasard et de l’accident. Tout éveille sa création. Des déchirures, des cassures, des nœuds de planches, des dessins d’enfants. « Nulle forme prévue d’avance, au fur et à mesure de l’exécution je sais où il faut aller »
L’œuvre de ce formidable « bricoleur », culmine quelques années avant sa mort avec d’incroyables totems de bois peints qui se dressent vers le ciel.
En 1961, trois ans avant sa mort, la galerie Iris Clert protectrice des « Nouveaux réalistes » lui consacre une exposition. C’est à cette époque qu’il réalise des  collages de papier de tapisseries découpés en de vastes compositions avec ou sans personnages.
Ce n’est qu’en 1973, plus de dix ans apres sa mort  que le Musée National d’Art Moderne de Paris, organisa une première exposition de ses œuvres.
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samedi 10 novembre 2018

Félix Vallotton (1865-1925) - Jarre marocaine et poires




Félix Vallotton (1865-1925)
Jarre marocaine et poires, 1924,
huile sur toile
Collection privée

 Que voit on ? La diversité des céramiques marocaines ou berbères est telle que l'on n'est jamais surpris de découvrir un modèle que l'on n'avait pas encore vu. C'est la cas pour cette gourde  en céramique proche des modèles Qar'aa mais qui s'en éloigne par son encolure évasée. 
Posée sur un ligne blanc soigneusement froissé, elle est assortie d'un verre d'eau rempli au trois quart, dans lequel joue le reflet déformé d'une des poires (blettes) qui sont sur la table.

Rappel biographique : Félix Vallotton, peintre d'origine suisse naturalisé français en 1900, est un artiste à cheval sur deux siècles, deux pays et plusieurs tendances esthétiques, des Nabis à la Neue Sachlichkeit (Nouvelle Objectivité). S'il est aujourd'hui moins connu en France qu'en Suisse, c'est pourtant à Paris, dans les années 1890, que ses gravures sur bois novatrices lui ont valu une renommée qui s'est rapidement étendue à l'Europe entière. Tout au long de sa vie le " Nabi étranger ", comme il était surnommé, s'est intéressé à une gamme étendue de sujets récurrents - intérieurs, toilettes, nus féminins, paysages, natures morte, rendus étranges par son style lisse et froid, aux couleurs raffinées, aux découpages et aux cadrages audacieux. Et bien qu'il ne fût pas toujours compris par la critique de son temps, Vallotton a su s'imposer comme une figure en vue de la scène artistique parisienne et trouver sa place dans le courant moderne, notamment en participant à de nombreuses manifestations internationales d'avant-garde devenues mythiques. C'est surtout à  partir de 1910, que Félix Vallotton s’intéresse au genre de la nature morte et le transforme dans chacune de ces toiles.

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vendredi 9 novembre 2018

Raymond Rochette (1906-1993) - Nature morte aux brochets

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Raymond Rochette (1906-1993)
Nature morte aux brochets (1961)
Gouache  sur papier
Collection privée

Que voit on ?  Sur un entablement en pierre qui semble être un banc, posé dans un plat en porcelaine vernissée blanche, deux gros brochets et quelques petit spécimens destinés à la " friture". A l'arrière-plan, l'amorce d'une nasse en osier tressé. Un retour de pêche fructueux,  traité à la façon d'une nature morte.

Rappel Biographique : l'artiste peintre français Raymond Rochette est né aux frontières de la forêt morvandelle et de l’usine métallurgique du Creusot. Malgré ses nombreux échanges avec des peintres parisiens et de province, malgré ses nombreuses lectures artistiques, ses voyages à Paris, en Italie, au Maroc, il reste en dehors des écoles et des tendances tout en réussissant à être un peintre témoin de son temps. Avant la guerre, ses sources essentielles d’inspiration sont les scènes de vie dans le Morvan, les vues du Creusot et de nombreux portraits. Pendant la guerre, les difficultés pour trouver du matériel le conduisent à réaliser une peinture très lisse, et une cinquantaine de tableaux de cette époque sont peints recto/verso.
Son obsession reste cette envie de représenter la vie dans les ateliers. d'usine. En 1949, 13 ans après sa première demande, il obtient l’autorisation de venir peindre à l'usine : « J’aime les machines comme on peut aimer les fontaines de Provence ; les ateliers me font penser aux nefs des cathédrales, et leurs lueurs aux fêtes nocturnes sur le grand canal. Les danseurs de l’opéra n’ont pas de gestes plus beaux que ceux des ouvriers, Claude Lorrain peignant ses palais n’avait pas de plus pure joie que celle que j’éprouve en dessinant les ateliers, le foisonnement des titanesques assemblages métalliques me donne la joie du Piranèse, mais c’est la joie de Le Nain que je goûte en en glorifiant soudeurs, meuleurs, lamineurs qui deviennent dans mes tableaux les magiciens d’une flamboyante forêt, celle de la métallurgie lourde. » 
En 1962, il apprend la construction de l’immense usine de Dunkerque et passe ses congés d’été à en peindre l’évolution. Très intéressé aussi par la mine, il descendra à plusieurs reprises au fond et en rapportera des paysages et des portraits de mineurs saisissants.
Malgré cette soif de peindre le milieu industriel, tous les sujets, même les plus communs, lui donnent le désir le les peindre ; il est un peintre de l’actualité, du quotidien, fixant dans tous les aspects de son environnement le temps qui passe.
Pendant 70 ans, Raymond Rochette n’a cessé de peindre : un paysage, un visage, un fruit, des objets simples, tout fascinait son regard. Il décède en 1993 dans sa maison natale.
Depuis 2006, centenaire de sa naissance, de nombreuses expositions ont eu lieu en Bourgogne,  à Paris, Dijon mais aussi  au Luxembourg et en Allemagne (au Rheinisches Industriemuseeum d'Oberhausen), au siège social d'Arcelor Mittal Paris.

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jeudi 8 novembre 2018

Edouard Manet (1832-1883) - Nature morte au cabas et à l'ail

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Edouard Manet (1832-1883)
Nature morte au cabas et à l'ail, 1861
Le Louvre Abu-Dhabi

Que voit on  ? C'est sans doute l'une des natures mortes les plus émouvantes de Manet que le Louvre Abu Dhabi expose dans ses toutes nouvelles collections. On y voit en effet l'amorce d'un cabas en paille, ses deux anses entremêlées dans un geste de fermeture et deux gousses d 'ail  rose, une variété d'ail assez recherché dont la dénomination exacte est  "ail rose de Lautrec ", du nom de la ville du  département du Tarn où on le cultive.
Quand la simplicité extrême du sujet permet d'atteindre la somptuosité....

Rappel biographique :  le peintre français Édouard Manet est un peintre majeur de la fin du 19e siècle, initiateur de la peinture moderne qu'il libère de l'académisme,  C'est une erreur de considérer Édouard Manet comme l'un des pères de l'impressionnisme : il s'en distingue en effet par une facture soucieuse du réel. Manet n'utilise pas (ou peu) les nouvelles techniques de la couleur et le traitement particulier de la lumière, utilisées par les impressionnistes. Il s'en rapproche cependant par certains thèmes récurrents comme les portraits, les paysages marins, la vie parisienne ou encore les natures mortes, tout en peignant de façon personnelle, dans une première période, des scènes de genre (sujets espagnols et  odalisques entre autres).
On a beaucoup dit que lorsque Manet avait  peint des natures mortes, c'était  surtout pour des raisons financières qu'il l'avait fait. Il avouait lui-même avoir plus de facilités à les négocier que ses portraits. Cela ne signifie pas qu'elles aient été d'un intérêt mineur pour lui  bien au contraire : la scénographie qu'il impose à ses natures mortes est tout simplement prodigieuse, qu'il s'agisse de solo comme Le citron ou L'asperge ou de mise en scène collectives comme dans Fruits sur la table ou Le Panier de fruits ou d'hommage à d'illustres maitres  comme son hommage à Chardin avec La Brioche, 1870  (MET, New York).
Manet aimait authentiquement les natures mortes : « Un peintre peut tout dire avec des fruits ou des fleurs, ou des nuages seulement », affirmait-il. Une part non négligeable de son œuvre est consacrée à ce genre, avant 1870 surtout puis dans les dernières années de sa vie où la maladie l'immobilise dans son atelier. Certains éléments de ses tableaux constituent de véritables natures mortes comme le panier de fruits dans Le Déjeuner sur l'herbe, le bouquet de fleurs dans Olympia ou le pot de fleurs, la table dressée et différents objets dans Le Petit déjeuner dans l'atelier. Il en va de même dans les portraits avec le plateau portant verre et carafe dans le Portrait de Théodore Duret ou la table et les livres dans le Portrait d’Émile Zola. Mais les natures mortes autonomes, qui se revendiquent comme telles,  ne manquent pas dans l’œuvre de Manet !
Considérant l'importance de la nature morte chez Manet, beaucoup – et cela dès les années 1890 – y ont vu la marque la plus évidente de la révolution qu'il accomplissait, l'avènement d'une peinture uniquement préoccupée d'elle-même et débarrassée de la tyrannie du sujet. En refusant toute hiérarchie à l'intérieur même du tableau, en donnant autant d'importance à l'accessoire qu'à la figure, Manet assurément rompait avec les règles académiques. (...) Comme Cézanne et comme Monet qu'il influencera, Manet trouvait dans la nature morte, obéissante et disponible, un laboratoire d'expériences colorées dont il répercutait aussitôt les trouvailles dans d'autres compositions ; comme Cézanne et comme Monet, il dit cette curieuse obsession de l'éclatante blancheur et voulut peindre lui aussi ces tables servies avec leurs nappes blanches "comme une couche de neige fraîchement tombée" (Nature morte avec melon et pêches, National Gallery of Art, London). Manet, peintre de natures mortes, a médité les grands exemples anciens, celui des Espagnols et de leurs bodegones, celui des Hollandais et bien sûr celui de Chardin. Dans les années 1860, il joue des franches oppositions du noir et du blanc, bois sombre de la table, éclat d'une nappe ou serviette sur lesquelles il dispose ses notes colorées.
A sa mort, Édouard Manet laisse plus de 400 toiles, des pastels, esquisses et aquarelles. Ses plus grandes œuvres sont aujourd'hui visibles dans tous les musées du monde.

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mercredi 7 novembre 2018

Wayne Thiebaud (1920-2021) - Candy Apples

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Wayne Thiebaud (1920-2021)
Candy Apples 
 Private owner 

 Que voit on ? Ce que l'on appelle en français des  "pommes d'amours",  confiseries de foires et de fêtes foraines très prisées des enfants...  et des chirurgiens dentistes !   Les pommes enrobées d'une épaisse couche de caramel  et tenues au bout d'un  bâton sont ici présentées dans un  ces alignements que Wayne Thiebaud affectionne particulièrement dans ses natures mortes où tout est toujours  ordonnées  comme derrière la vitrine d'un commerce.

Rappel biographique : Le peintre américain d'origine Wayne Thiebaud, âgé à ce jour de 98 ans et dont une célèbre toile avait été publiée au début de ce blog en 2014, est  un artiste discret,  de plus en plus considéré comme un des artistes majeurs du 20e et 21e siècle aux Etats-Unis.
Le travail de Wayne Thiebaud se caractérise par des peintures d'objets alimentaires de grande consommation, comme des pâtisseries, vues dans des cafétérias. Les experts se sont souvent  demandés en examiner l'oeuvre de Thiebaud s'il n'avait pas passé beaucoup de  temps dans l'industrie agro-alimentaire pour se familiariser avec son sujet ?  Et en effet c'est exactement ce qu'il a fait en prenant pour premier emploi un  travail de serveur à Long Beach, dans le café « Mile High and Red Hot » (Glace et hot-dog). Cet intérêt pour les objets du quotidien, confondus ensuite avec ceux de la culture de masse,  associa son nom au mouvement du Pop-Art. Cependant, une fois réduit le tapage médiatique autour du pape du pop art  (Andy Warhol), on remarqua - non sans stupeur -  que les œuvres de Wayne Thiebaud, effectuées dans les années 50 et 60 étaient légèrement antérieures à celles des autres artistes de cette tendance... de là à lui attribuer une influence définitive comme précurseur de ce mouvement, il n'y avait qu'un pas  qui aujourd'hui est franchi avec justesse.
Outre les pâtisseries, Wayne Thiebaud a également peint des paysages, des rues, ainsi que des personnages populaires, comme Mickey. Certaines de ses toiles récentes, comme Sunset street (1985) ou Flatland river (1997) sont remarquables pour le traité hyper réaliste, et se rapproche du travail d'un Edward Hopper, qui était tout aussi fasciné par ces scènes du quotidien américain.
Dans sa peinture, Wayne Thiebaud se concentre sur la banalité de façon à suggère l'ironie et la distance vis-à-vis de son sujet.
Wayne Thiebaud se considère comme un peintre, mais paradoxalement pas comme un artiste. C'est un lecteur vorace, qui a l'habitude de lire de la poésie, celle de son poète préféré William Carlos Williams par exemple, à ses élèves.
En septembre 2010,  alors qu'il fêtait son 90 e anniversaire, Wayne Thiebaud réalisa un dessin pour le 12e anniversaire de Google qui l'afficha sur sa page d'accueil. Le dessin était exécuté dans le style bien reconnaissable de Wayne Thiebaud, et montrait un gâteau sur lequel est écrit Google  et où le "l" était remplacé par une bougie.

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mardi 6 novembre 2018

Kobayashi Kokei (1883- 1957) - Fruits

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 Kobayashi Kokei (1883- 1957)
Fruits, 1910 
Yamanate Museum of Art, Tokyo


Le peintre japonais Kobayashi Kokei (pseudonyme de Kobayashi Shigeru) est un peintre  néoclassique très influencé par la peinture européenne, mêlant des techniques occidentales et des motifs décoratifs proprement japonais.  À l'âge de 16 ans, il étudie  à Tokyo l'atelier du peintre Hankō Kajita (1870-1917) puis part en Europe en 1922. A son retour, il devient membre de l'Académie Impériale des Beaux-Arts, puis de l'Académie des Beaux-Arts et  professeur à l'Université des arts de Tokyo.

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lundi 5 novembre 2018

Paul Cézanne (1839-1906) - Deux pommes et demi

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Paul Cézanne (1839-1906)
Deux pommes et demi, 1878–1879. 
huile sur toile monté plus tard sur panneau de bois  (16.5 × 10 cm).
The Barnes Foundation 

Que voit-on ? Dans un cadrage d'une modernisme qui pourrait surprendre venant de tout autre que de Cézanne, une nature en très gros plan de deux pommes et demi comme l'indique précisément le titre.  L'opportunité  d'une leçon magistrale et à la loupe d'utilisation de la couleur et de rendu des textures. 

Rappel biographique : Les natures mortes furent un des thèmes favoris de Cézanne,  elles lui permirent de construire ses tableaux, d'approfondir les rapports entre les vides et les pleins, les figures et les fonds. Pour Cézanne, la nature morte est un motif comme un autre, équivalent à un corps humain ou à une montagne, mais qui se prête particulièrement bien à des recherches sur l'espace, la géométrie des volumes, le rapport entre couleurs et formes.  Dans ses natures mortes, Cézanne place des objets de peu, faits à la main par l'artisanat local et paysan, et il les peints plus grands que nature en en accentuant les défauts, avec des torchons, nappes, fruits ou fleurs, le tout placé sur un coin de table. Incomprises en leur temps, ses natures mortes sont ensuite devenues l'un des traits caractéristiques de son génie. Les pommes sont un des éléments, avec les vases, qui forment ses « obsessions picturales ». Pour les philosophes, elles participent à l'établissement de sa personnalité et à sa quête de l'être. Les natures mortes, et notamment les pommes, sont le signe de sa nouvelle conquête picturale.

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Un blog de Francis Rousseau