samedi 31 octobre 2020

Vincent van Gogh (1853-1890) - Vase avec Oeillets



Vincent van Gogh (1853-1890)
Vase avec Oeillets
Huile sur toile 37.5 cm X 46 cm
Stedelijk Museum, Amsterdam

 Que voit on ? Une nature morte de Van Gogh   au tout début de sa carrière de peintre où les œillets ont plutôt tendance à ressembler à des chrysanthèmes qu'aux œillets affichés dans le titre... quoiqu'il en soit, il y a dans cette nature morte une gaieté que l'on ne retrouvera pas souvent chez Van Gogh.

Rappel biographique : Le peintre franco-hollandais Vincent van Gogh a peint énormément de natures mortes dont les plus célèbres sont sans doute constituées par la série des sept tableaux "Les Tournesols " qu'il peignit à Arles entre Août 1888 et Janvier 1889. et par Les Iris.   D'autres natures mortes moins célèbres permettant de passer en revue à peu près tous les styles du peintre, ont été exécutées à diverses époques de sa vie. Van Gogh peignait sur des toiles souvent déjà apprêtées, qu'il pouvait réutiliser, soit en grattant l'œuvre précédente, soit en la recouvrant d'une nouvelle couche. Il employait certains pigments instables, entraînant une modification des couleurs sous l'effet de la lumière, dont la laque géranium qui perd sa teinte rouge avec le temps. Les couleurs originelles sont donc souvent perdues, entraînant des difficultés de restauration. Pour certains tableaux les restaurateurs ont décidé de ne pas « recoloriser » le tableau, mais se sont contenté de stopper les dégradations et de proposer un éclairage avec des filtres colorés pour restituer les teintes d'origine.
Pour les historiens de l’art, Van Gogh est un précurseur qui a ouvert à la peinture de nouvelles voies. Par exemple, Derain et Vlaminck sont directement rattachés à l'art de Van Gogh « par l'emploi de couleurs pures en larges touches ». Pour les amateurs d'art, il reste un maître à l’égal de Leonard de Vinci ou de Rembrandt avec une production très importante et une trajectoire artistique fulgurante en durée et par ses styles. Pour d'autres par contre, comme Salvador Dali, dont les avis à l'emporte pièce étaient connus, Van Gogh était " tout sauf un peintre ". Pour le grand public, l'œuvre de Van Gogh est aujourd'hui accessible dans les plus grands musées du monde.
Dans sa dernière lettre, trouvée dans sa poche le jour de son suicide, Vincent van Gogh écrit : « Eh bien vraiment nous ne pouvons faire parler que nos tableaux »

____________________________________

2020 - A Still Life Collection
Un blog de Francis Rousseau


vendredi 30 octobre 2020

Joris van Son (1623-1667) - Nature morte d 'Apparat à la Colonne et au Homard


https://astilllifecollection.blogspot.com/2020/10/joris-van-son-1623-1667-nature-morte-d.html


Joris van Son (1623-1667)
Nature morte d 'Apparat à la Colonne et au Homard, c.1662
RKD Museum, Den Haag, Pays-Bas

Que voit on ? Beaucoup de rouge !  Fruits, rouges, drapé rouge, coucher de soleil à l'extérieur embrasant le ciel, homard rouge,  même l'intérieur  de la nacre du Nautile semble être rouge... Un aplat  blanc au entre du tableau constitué par un drapé savamment désordonné, une botte de poireaux et quelques citrons dont les zestes sont largement épluchés (symbole de la vie qui s'écoule et et l'amertume qui en découle) calme la rougeur ambiante de ce tableau d'apparat  conçu comme souvenir éclatant des délices  d'un fastueux diner...

Rappel biographique : Le peintre Flamand Joris van Son est des maitres les plus reconnus et les plus populaires de la nature morte flamande de l'âge d'or. Son style  de même que les thématiques choisies sont indéniablement  influencées un autre grand maitre flamand,  Jan de Heem Davidszoon Ce que l'on appréciait surtout alors dans ces natures mortes étaient le fait que dans une maison elles préservaient l'illusion l'abondance de l'été même au cœur de l'hiver. On avait même coutume de dire que les fruits de ces natures mortes auraient pu tenter une femme enceinte. Ses toiles sont aujourd'hui conservées dans de nombreux musées européens, les  musées Néerlandais RKD en conservant plus de  70 de Joris van Son ! Son fils Jan van Son fut également un peintre de natures mortes.

__________________________________

2020 - A Still Life Collection
Un blog de Francis Rousseau 

 

jeudi 29 octobre 2020

Jean-Baptiste-Siméon Chardin (1699-1779)- Canard Col Vert et Oange de Séville

https://astilllifecollection.blogspot.com/2020/10/jean-baptiste-simeon-chardin-1699-1779.html


Jean-Baptiste-Siméon Chardin (1699-1779)
Canard Col Vert et Orange de Séville (1728-30)
Huile sur toile 80.5 x 64.5 cm.
Musée de la Chasse et de la Nature, Paris

Que voit on ? Ce que décrit le titre avec précision  sachant que ce canard et cette orange sévillane ne sont pas là par hasard mais pour servir d'ingrédients à la recette déjà célèbre au 18e siècle du canard à l'orange.il s'agit sans doute là d'une commande faite à Chardin et exécutée avec perfection par le maitre absolu de la nature morte française. L'aile dirigée vers la gauche de la composition apportant a l'ensemble un mouvement qui rend le canard presque vivant.

Rappel biographique : Jean-Baptiste-Siméon Chardin est considéré comme l'un des plus grands peintres français et européens du 18e siècle. Célèbre pour ses scènes de genre et ses pastels, il est aussi reconnu pour ses natures mortes dont il reste le maître incontesté. D'après les frères Goncourt, c'est Coypel qui en faisant appel à Chardin pour peindre un fusil dans un tableau de chasse, lui aurait donné le goût pour les natures mortes. A partir du Salon de 1748, Chardin expose de moins en moins de scène de genre, il multiplie désormais les natures mortes. Ce retour à ce type de peinture va durer une vingtaine d'années. Il est difficile de donner des raisons à ce changement de cap. On sait que pendant cette période la vie de Chardin est en pleine mutation. Il se remarie, il reçoit une pension du roi. Il est désormais à l'abri du besoin. Ces deux tableaux de réception à l'Académie Royale de peinture sont tous deux des natures mortes, La Raie et Le Buffet qui se trouvent aujourd'hui au Musée du Louvre. Chardin devient ainsi peintre académicien « dans le talent des animaux et des fruits », c'est-à-dire au niveau inférieur de la hiérarchie des genres alors reconnus. Et c'est sans aucun doute Chardin qui va lui donner ses lettres de noblesse et en faire un genre pictural égal, voire même supérieur à bien des égards, aux autres.
Les natures mortes qu'il peindra à partir de 1760 sont assez différentes des premières. Les sujets en sont très variés : gibier, fruits, bouquets de fleurs, pots, bocaux, verres... Chardin semble s'intéresser davantage aux volumes et à la composition qu'à un vérisme soucieux du détail, ou aux effets de trompe-l'œil. Les couleurs sont moins empâtées. Il est plus attentif aux reflets, à la lumière : il travaille parfois à trois tableaux à la fois devant les mêmes objets, pour capter la lumière du matin, du milieu de journée et de l'après-midi. On peut souvent parler d'impressionnisme avant la lettre.
Chardin cherchait à reproduire la matière, ces fruits semblent aussi vrais que nature, Diderot s'extasiait devant ce réalisme dans son compte-rendu du Salon de 1759 : " Vous prendriez les bouteilles par le goulot si vous aviez soif " ou encore en 1763, " C'est la nature même; les objets sont hors de la toile et d'une vérité à tromper les yeux. (...)
 Pour regarder les tableaux des autres, il semble que j'ai besoin de me faire les yeux ; pour voir ceux de Chardin, je n'ai qu'à regarder ce que la nature m'a donné et m'en bien servir ".
" O Chardin ! ce n'est pas du blanc, du rouge, du noir que tu broies sur ta palette: c'est la substance même des objets, c'est l'air et la lumière que tu prends à la pointe de ton pinceau et que tu attaches sur la toile ".


____________________________________________

2020 - A Still Life Collection
Un blog de Francis Rousseau
 



mercredi 28 octobre 2020

Jean Souverbie (1891-1981)- Nature morte au compotier

 

https://astilllifecollection.blogspot.com/2020/10/jean-souverbie-1891-1981-nature-morte.html


Jean Souverbie (1891-1981)
Nature morte au compotier, 1915
Collection privée 

 Que voit on ? Une nature élégante et  aux formes très bien rythmées, l'atmosphère sombre donnée par les coloris étant relevé par cette aplat de blanc central figurant le compotier.qui n'est pas sans rappeler certaines oeuvres de Roger Chastel.


Rappel biographique : Peintre figuratif, Jean Souverbie a peint des compositions de nus et de natures mortes d'une facture très modernes, basées sur le nombre d'or. Dessinant sans cesse, il présente quelques facilités et dispositions pour cet art qu'il avait découvert enfant, émerveillé par les eaux fortes de Rembrandt. Vers l'âge de dix ans, son père lui offrit une boîte de couleurs à l'huile, un chevalet, une palette et des toiles. En 1911, la famille s'installe à Paris, rue d'Amsterdam et il entre à l'Académie Julian dans l'atelier de Jean-Paul Laurens. Il y fait en 1913 la connaissance de Roger Chastel, qui allait devenir un ami pour la vie. Du fait de sa faible constitution, Jean Soubervie est réformé lorsque la Première Guerre mondiale éclate.
En 1916, il s'inscrit à l'Académie Ranson où il rencontre les nabis : Maurice Denis, Paul Sérusier, Édouard Vuillard, Félix Vallotton. Il retrouve là son ami Jean-Eugène Bersier, peintre et graveur, historien d'art à qui il dédiera une huile sur panneau vers 1930, intitulée Nature morte à la poire et au Sucrier. Il trouve là de quoi satisfaire son goût pour les grandes compositions théâtrales, son goût de l'antique. Son père meurt en 1918, il se trouve alors contraint de travailler. A la fin des années 1920 Jean Souverbie s'oriente alors vers le cubisme.
Il habite à Saint-Germain dans l'ancien hôtel de la duchesse de Longwy, où il organise des expositions. C'est un grand admirateur entre autres de son ami Pablo Picasso auquel la facture de ses nus s'apparente. Vers les années 1930, il se consacre essentiellement à l'art monumental et présente l'ensemble de ses œuvres à la Biennale de Venise. Il travaille comme décorateur auprès de Jacques Rouché, directeur de l'Opéra de Paris.
En 1945, on crée spécialement pour lui un atelier d'art monumental à l'École des beaux-arts de Paris dont il est le professeur émérite. 

______________________________________
2020 - A Still Life Collection
Un blog de Francis Rousseau


mardi 27 octobre 2020

André Derain (1880-1954) - Deux roses dans un verre



https://astilllifecollection.blogspot.com/2020/10/andre-derain-1880-1954-deux-roses-dans.html


André Derain (1880-1954)
Deux roses dans un verre , c. 1927-28
Huile sur toile 41.3 x 33 cm
RISD Museum (Rhode Island School of Design)

Que voit on ? ce que décrit le titre  une rose, rose et une rose blanche  toutes deux très épanouies, dans un verre rempli d'eau  qui 'laisse apparaitre les tiges. Les roses sont dirigées dans deux direzctions opposées, facilitant ainsi leu équilibre dans le verre.  

Rappel biographique : Le peintre français André Derain est l'un des fondateurs du fauvisme. Peintre de figures, de portraits, de nus, de paysages, de marines, de natures mortes, il emploie diverses techniques : huile, gouaches, aquarelles, pastels. Il est également peintre de décors de théâtre, sculpteur, graveur et illustrateur. Pendant l'occupation allemande de la France, Derain est courtisé par les nazis comme symbole prestigieux de la culture française. Il accepte une invitation pour une visite officielle en Allemagne en 1941, avec, notamment, son ami Maurice de Vlaminck, Kees van Dongen ou le sculpteur Paul Belmondo. Derain est traité de collaborateur et ostracisé après la Libération. Après la guerre, il renonce aux présentations publiques de ses œuvres et finit sa vie dans une solitude volontaire.
Son œuvre est parfois considérée comme un revirement vers la tradition après un engagement dans les avant-gardes mais elle témoigne fortement des préoccupations des artistes de son époque, dont beaucoup, à l'instar de Maurice De Vlaminck ou Félix Valotton suivent ce même itinéraire, qualifié par les historiens de l'art de « retour à l'ordre », auquel même Picasso n'échappe d'ailleurs pas à la fin des années 1910, durant une courte période. L'œuvre de Derain est essentiellement picturale, mais il a également signé les décors et les costumes de nombreux ballets, illustré une trentaine de livres, il est également connu comme sculpteur. Une grande partie de son œuvre (80 peintures, 77 sculptures, des dessins, mais aussi des objets d'art primitif lui ayant appartenu), précédemment dans la collection Pierre et Denise Lévy, est présentée au musée d'art moderne de Troyes. Quelques de ces toiles sont aussi conservées dans les plus prestigieux musées de la planète (le Metropolitan Museum of Art de New York, le Musée d'Art Moderne de la Ville de Paris, le Museo Rhyssen-Bornemisza de Madrid, la Royal Gallery de Londres, l'Australian National Gallery, le Bunkamura Museum of Art à Tokyo...)

______________________________________
2020 - A Still Life Collection
Un blog de Francis Rousseau

lundi 26 octobre 2020

Georges-Daniel de Monfreid (1856-1929) - Nature mortes avec oranges


 
 
Georges-Daniel de Monfreid (1856-1929)
Nature mortes avec oranges, 1908
Collection privée 
 
Que voit on ? Sur un tapis de Smyrne posé sur une table devant un papier peint fleuri, quatre oranges(lun des fruits favoris du peintre)  dont une ouverte débitée en quartier et un broc provençal en céramique vernissée. En haut à gauche une dédicace manuscrite du peintre portée en surcharge de la composition. 
 
Rappel biographique : Georges-Daniel de Monfreid était un peintre et collectionneur d'art français. Né à New York, il a passé son enfance dans le sud de la France. Très tôt, il décide de faire carrière dans l'art et s'inscrit à l'Académie Julian. Il se lie d'amitié avec Paul Gauguin, Paul Verlaine et Aristide Maillol. Au début, son travail était impressionniste et néo-impressionniste, mais son groupe proche des Nabis a poussé son style en direction de Gauguin.
Il était également collectionneur d’art et mécène. Avec Gustave Fayet, il fut l'un des premiers collectionneurs des œuvres de Gauguin au moment de son exil dans le Pacifique. Il était également l'un des premiers biographes de Gauguin. Il a également été influencé par le cubisme de Pablo Picasso en fin de carrière. Il était le père de l'écrivain français Henry de Monfreid (1879-1974).

_________________________________

2020 - A Still Life Collection
Un blog de Francis Rousseau



dimanche 25 octobre 2020

Georgia O' Keeffe (1887-1986) - Black and purple



Georgia O' Keeffe (1887-1986) Black and purple Private Collection


Georgia O' Keeffe (1887-1986)
Black and purple
Private Collection

Rappel biographique : L'artiste américaine Georgia O' Keeffe est considérée comme une des peintres modernistes majeures du 20e siècle. L'art de Georgia O'Keeffe est basé sur une observation minutieuse de la nature et sur sa volonté de peindre ce qu'elle ressent plus que ce qu'elle voit. Elle demeurera à l'écart des courants, suivant sa propre voie. Ses gros plans de fleurs, qui caractérisent une bonne partie de sa production, révèlent son sens aigu de l'observation. Le format de ses toiles, les couleurs et les nuances rendent la majeure partie de ses tableaux pratiquement abstraits. À sa mort, Georgia O'Keeffe a laissé environ 900 tableaux dont finalement très peu de natures mortes, qui est pourtant un genre auquel elle est régulièrement revenue tout au long de sa carrière et qu'elle a abondamment illustré.

____________________________________________

2020 - A Still Life Collection
Un blog de Francis Rousseau

 

samedi 24 octobre 2020

Pieter Aertsen (1508-1575) - Le Christ chez Marthe et Marie


Pieter Aertsen (1508-1575) Le Christ chez Marthe et Marie, 1552 Kunsthistorisches Museum, Vienna


Pieter Aertsen (1508-1575)
Le Christ chez Marthe et Marie, 1552
Kunsthistorisches Museum, Vienna

Que voit on ? C'est ce que l'on appelle une nature morte inversée que l'on voit ici. Les premières de ces images dédoublées comme les qualifie Victor Stoichita, datent de 1550 environ et Pieter Aertsen s'en était fait une spécialité, notamment avec son tableau Jésus chez Marthe et Marie (ci dessus) en 1552, conservé à Vienne au Kunsthistorisches Museum. On y voit au premier plan un gigantesque pièce de bœuf dépecé et divers objets saisis à l'intérieur d'une maison, alors qu'au second plan apparait la scène religieuse proprement dite, en l'occurrence Jésus se réchauffant devant un feu de bois chez Marthe et Marie. Peter Aersten fit la même composition un an auparavant en 1551 avec son Étal de boucher où l 'on peut voir au premier plan une nature morte alimentaire avec une tête de bœuf écorchée et à l’arrière-plan une scène biblique minuscule (la Fuite en Égypte). C'est le principe même de la nature morte inversée, qui représente en son premier plan ce qui est habituellement relégué à l'arrière plan (une nature morte) alors que la scène animée de personnages vivants(souvent sacrés) qui est habituellement présentée au premier plan est reléguée à l'arrière plan. L'art mineur de la nature morte devient dès mors une art majeur et l'art majeur de la peinture sacrée devient un rt mineur ! Joachim Bueckelaer, élève de Pieter Aertsen, reconduisit ce principe en peignant en 1565 et 1568 quatre tableaux où le premier plan mettait en valeur de somptueuses natures mortes de fruits, de gibier et surtout de poissons, alors que le motif religieux était reléguaé à l'arrière-plan.

Rappel biographique : Pieter Aertsen dit Lange Pier (Pierre le Long), à cause de sa grande taille, est un peintre hollandais, qui fut l'élève d'Allaert Glaesz, l'un des meilleurs peintres de son temps. Admis à l'âge de 17 ans à Anvers, il y perfectionna sa manière chez Jan Mandyn, un continuateur habile de Jérôme Bosch. Il est admis en 1533 parmi les maîtres de l'école d'Anvers, il est l'un des premiers peintres de nature morte, actif à Amsterdam et à Anvers. Outre ce type de peinture, il réalise des peintures de genre, notamment des scènes religieuses pour les églises d'Amsterdam, Louvain et autres, mais ces tableaux furent détruits en 1566 à la suite des troubles religieux. Il revint dans sa ville natale d'Amsterdam en 1557 et y acquiert le droit de cité. Outre ses intrigantes natures mortes inversées, il fut le premier qui  avec ses peintures de marchés, introduisit la vie quotidienne dans la peinture et annonçait ainsi ce qui va faire le renom de la peinture néerlandaise du siècle à venir. Il est en particulier considéré comme un précurseur de Brueghel.

____________________________________________

2020- A Still Life Collection
Un blog de Francis Rousseau

vendredi 23 octobre 2020

Sôsos de Pergame ( IIIe-IIe siècle av. JC) - La Chambre mal balayée


 
Sôsos de Pergame ( IIIe-IIe s. av. J.C.) La Chambre mal balayée (IIe s. ap.. J.C.) Musei Vaticani
  
Sôsos de Pergame ( IIIe-IIe s. av. J.C.)
La Chambre mal balayée (IIe s. ap.. J.C.)
Musei Vaticani

Que voit on ? Tout simplement la plus ancienne nature morte connue sous forme de mosaïque : Asarotos oïkos ou La Chambre mal balayée, qui présente en trompe l'œil, en deux parties distinctes des reliefs de repas épars sur un sol en mosaïque sur lequel passait les habitués de la maison d'où l'appellation qui dénote un grand sens de l'humour, de chambre mal balayée. On y voit ainsi : une arête de poisson, un trébuchet d'oiseau, une vieille pince de crabe, une patte de poulet, des escargots et coquillages vidées de leur contenu, des peaux de crevettes, des pelures d'ail, des os de sèche, une souris fourrageant dans une coquille de noix vide, des noyaux de cerises encore sur leur queue,  des coquilles d'œufs, des pelures de fruits, un  bout de poulpe, une coquille d 'oursin vide, des noyaux, des darnes desséchées... bref tout un monde de déchets que le visiteur croit fouler au pieds et qui constitue la plus stupéfiante des natures mortes antiques en situation de l'Histoire, imaginée par le génial et légendaire mosaîste Sôsos de Pergame.

Rappel biographique : Sôsos de Pergame était un mosaïste de l'époque hellénistique du IIIe-IIe siècle av. J.-C.,. Son nom est passé à la postérité grâce à Pline l'Ancien, qui le cite nommément dans son Histoire Naturelle, XXXVI, 60. Certains des thèmes comme l'accumulation de déchets en trompe l'oeil, sont connues par les copies qui ont été réalisées à l'époque impériale. Son œuvre la plus connue est ainsi Asarotos oïkos ou « la chambre mal balayée » parvenu jusqu'à nous grâce à par une copie du IIe siècle ap. J.-C. (ci dessus). Elle donna naissance à un genre qui se constitua à Rome autour de la représentation des restes de banquets puis des éléments culinaires des banquet,véritable ancêtre des natures mortes de la Renaissance et par conséquent de l'époque moderne. 

____________________________________________

2020- A Still Life Collection
Un blog de Francis Rousseau


mercredi 21 octobre 2020

René Magritte (1898-1967) - Les Valeurs Personnelles

René Magritte (1898-1967) Les Valeurs Personnelles, 1952 San Francisco Museum of Modern Art (SFMOMA)


René Magritte (1898-1967)
Les Valeurs Personnelles, 1952
San Francisco Museum of Modern Art (SFMOMA)

Que voit on ? Il y a beaucoup à dire sur cette grande œuvre de Magritte, qui est bel et bien une nature morte, malgré la confusion volontaire qu'elle provoque (avec succès) chez le spectateur. La modification d’échelle que l 'on voit ici à travers l’agrandissement des objets du quotidien (verre, peigne, allumette, blaireau ou savonnette) a souvent été utilisée par l’artiste pour déstabiliser le spectateur. Cette méthode issue de la théorie des « objets bouleversants » formulée par le surréaliste Paul Nougé, est un moyen parmi d’autres de provoquer chez le spectateur un choc poétique et un sentiment de malaise face à une surréalité voulue. Outre son aspect de quasi "manifeste de la nature morte surréaliste", cette œuvre doit aussi être vue comme emblématique des rapports qu’ont entretenus Magritte et son représentant américain, Alexander Iolas. En 1948, en s’engageant auprès d’Iolas, Magritte s’assure une visibilité à New York à travers une première exposition qui en engendra d’autres. Lorsqu'en 1952l’artiste propose Les valeurs personnelles à Iolas dans une lettre datée du 25 avril, il s'enquiert clairement du goût des Américains pour certaines œuvres et de leur désintérêt pour d’autres.... Celle ci est toujours aujourd'hui la propriété du SFMOMA qui la conserve avec une grande fierté.

Rappel Biographique : René-François-Ghislain Magritte, est un peintre surréaliste belge. La peinture de Magritte s’interroge sur sa propre nature, et sur l’action du peintre sur l’image. La peinture n’est jamais une représentation d’un objet réel, mais l’action de la pensée du peintre sur cet objet. Magritte réduisait la réalité à une pensée abstraite rendue en des formules que lui dictait son penchant pour le mystère : « Je veille, dans la mesure du possible, à ne faire que des peintures qui suscitent le mystère avec la précision et l’enchantement nécessaire à la vie des idées », déclara-t-il. Son mode de représentation, qui apparaît volontairement neutre, académique, voire scolaire, met en évidence un puissant travail de déconstruction des rapports que les choses entretiennent dans la réalité. Magritte excelle dans la représentation des images mentales. L’élément essentiel chez Magritte, c’est son dégoût inné de la peinture plastique, lyrique, picturale. Magritte souhaitait liquider tout ce qui était conventionnel. « L’art de la peinture ne peut vraiment se borner qu’à décrire une idée qui montre une certaine ressemblance avec le visible que nous offre le monde » déclara-t-il. La réalité ne doit certainement pas être approchée sous l’angle du symbole.

____________________________________________

2020 - A Still Life Collection
Un blog de Francis Rousseau


mardi 20 octobre 2020

Georges Braque (1882-1963) - Le compotier, 1908

 

Georges Braque (1882-1963), Le compotier, 1908 Moderna Museet, Stockhlom

Georges Braque (1882-1963)
Le compotier, 1908
Moderna Museet, Stockhlom

Que voit -on? Le thème  du compotier a été exploré par Barque tout au long de sa carrière depuis 1903 jusque dans les années 1960.  Celui présenté ici date de 1908. C'est une nature morte cubiste représentant des pommes, des poires, un citron et sans doute une banane au premier plan à gauche, dans et autour d'un compotier posé sur une table recouverte d'une nappe blanche. Conservée au Musée d'Art moderne  de la ville de Stockholm, cette composition montre un Braque au sommet de la maîtrise de son génie de coloriste, cette œuvre étant considérée comme une œuvre majeure du Cubisme dit cézanien. 

Rappel biographique : le peintre français Georges Braque qui fut aussi sculpteur et graveur est le maître incontestable de la nature morte au 20e siècle, genre qu'il a profondément transformé et renouvelé tout au long de sa vie, s'inscrivant (consciemment ou inconsciemment) dans une démarche similaire à celle de Chardin au 18e siècle. Engagé dans le sillage du fauvisme, influencé par Matisse, Derain et Othon Friesz, il peint, à l'été 1906 les paysages de l'Estaque avec des maisons en forme de cubes (Maisons à L'Estaque) que Matisse qualifie de cubistes. A partir de 1909, il entre dans ce que les spécialistes appellent la période du " cubisme analytique ". Les paysages qui prédominaient jusqu'alors dans son œuvre vont céder la place aux natures mortes.
Ce sont principalement des natures mortes d'objets et/ou d'instruments de musiques (violons, guitare, pipe, journaux et magazines, objets divers de décorations intérieurs comme les nappes, les guéridons...) qu'il peint délaissant volontiers les thématiques habituelles du genre (fruits, légumes, pâtisseries, porcelaines).
A la Libération, Aimé Maeght devient son nouveau marchand parisien, et publie la première édition des Cahiers G. Braque. En 1948, lorsqu'il présente la série des Billards à la Biennale de Venise, il reçoit le Grand Prix pour l'ensemble de son œuvre. Suit une série d'expositions en particulier au MoMa de New York, qui parachève la reconnaissance internationale de son œuvre immense. Depuis lors il est considéré comme un des cinq grands génies picturaux du 20e siècle.
_________________________________________

2020 - A Still Life Collection
Un blog de Francis Rousseau


lundi 19 octobre 2020

Antonio Leonelli dit Antonio da Crevalcore (1443-1525) - Nature morte à la Pie Grièche et aux Raisins

Antonio Leonelli  dit  Antonio da Crevalcore (1443-1525) Nature morte à la Pie Grièche  c. 1500–-1510 Oil on canvas 39.7 × 39.7 cm. The MET museum, New York
 

Antonio Leonelli  dit  Antonio da Crevalcore (1443-1525)
Nature morte à la Pie Grièche et aux Raisins  c. 1500–-1510
Oil on canvas 39.7 × 39.7 cm.
The MET museum, New York

Que voit on ?  Ce que l'on voit là est tout à fait exceptionnel. En effet, selon le MET de New York qui conserve cette huile sur toile dans ses collections, il s'agit de l'une des premières natures mortes signée de la peinture européenne. Quand il s'agit de remonter aux origines de la nature morte, on fait habituellement référence à une œuvre du Ve siècle av. JC, réalisée par le peintre grec Zeuxis d'Heraclée une peinture d'une grappe de raisins qui aurait été d'un tel réalisme que, sitôt exposée, elle aurait "attiré  les oiseaux des environs".  Ce genre de la nature morte célèbre depuis l'Antiquité mais tombé dans l'oubli au Moyen-âge séduisit beaucoup les mécènes érudits de la renaissance italienne et en particulier Isabelle d’Este (1474-1539), marquise de Mantoue, pour laquelle, d'après les archives de Mantoue, on sait que Crevalcore peignit une nature morte entre 1500 et 1510, qui lui avait valu d'être comparé dans un écrit d'érudit de l'époque à Zeuxis en personne. D'autant que la composition reprenait tel qu'on peut le voir ci-dessus, le thème des grappes de raisins  attirant un oiseau (une pie grièche en l'occurrence, oiseau réputé de nature curieuse. On note aussi l'aspect de la grappe de droite dont le sarment chevauche le cadre peint en trompe l'œil censé entourer la toile, fournissant aussi deux des tous  premiers trompe l'œil inclus dans une nature morte depuis l'antiquité et les peinture de Zeuxis.

 Rappel biographique : Comme souvent avec les peintres de la  haute-renaissance,  les années de naissance et de  mort de ce peintre  aux deux noms ne sont pas connues précisément. Antonio Leonelli est enregistré en tant que peintre à partir de 1461. Il a obtenu diverses commandes à Bologne et a été « maître des quatre arts » de la commune durant les années 1478, 1489, 1505, 1507 et 1508. Il était également musicien. Il a rempli aussi un rôle civil en tant Ministralis, c'est-à-dire représentant des citoyens du quartier de San Leonardo. Sa présence à Bologne est attestée par des documents :  en 1491, comme « habitator capella S. Proculi », quand il réalisait la curtinam crucifixi magnià  de la basilique San Petronio. En 1499, comme témoin lors d'un procès. Néanmoins les informations concernant Antonio Leonelli sont rares, vagues et difficilement interprétables. Une de ses premières œuvres remonte à 1480 : le 7 août et le 27 octobre 1480 ont été enregistrés deux paiements en sa faveur pour une dipintura del frontespicio du portique de l'église San Giacomo Maggiore, où, à l'intérieur d'une corniche surmontée d'une inscription avec la date de réalisation (1478), a été peinte une Vierge à l'Enfant au centre, et dans les compartiments latéraux Saint Jacques et Saint Augustin. L'œuvre peut être rapprochée du Portrait de Ludovico Bolognini conservé à la pinacothèque de Bologne.
Le style de l'artiste est imprégné de l'école ferrarese avec des influences flamandes et des références à la peinture de Francesco Del Cossa, Ercole de' Roberti et Cosmè Tura.
Une seule œuvre, perdue en 1945, était datée et signée par Leonelli : une Sainte Famille conservée au Musée de Bode à Berlin où elle a été détruite. L'artiste a aussi réalisé diverses natures mortes dont celle ci dessus  Natur emorte à la pie Grieche et aux Raisins  aussi appelée, Nature morte aux raisins et à l'oiseau  œuvre majeure, commande d'Isabelle d'Este, marquise Mantoue, pour laquelle il est  resté célèbre aujourd'hui. 

__________________________________________

2020 - A Still Life Collection
Un blog de Francis Rousseau

dimanche 18 octobre 2020

Anne Vallayer-Coster (1744-1818) - Nature morte aux radis, miche de pain, oeufs et bouteille sur un entablement de en pierre

Anne Vallayer-Coster (1744-1818) Nature morte aux radis, miche de pain, oeufs et bouteille sur un entablement de pierre, 1774 Collection privéen privée


Anne Vallayer-Coster (1744-1818)
Nature morte aux radis, miche de pain, oeufs et bouteille sur un entablement de pierre, 1774
Collection privée


Que voit on ? Une nature morte mise  en scène autour d'un élément central : le pain (dont la forme n'est pas sans rappeller celle de la Brioche de Chardin. Comme souvent chez d'Anne Vallayer-Coster géniale peintre de natures mortes,  les détails  rehausse l'ensemble. Ainsi dureflet de la fenêtre de l'office dans la bouteille de vin,  de la texture appétissante de la croûte du pain, de la couleur  des deux œufs au premier plan (l'un entamé et à peine décoquillé et l'autre encore dans sa coquille), la blancheur des radis...


Rappel biographique : Peintre officielle de la reine de France Marie-Antoinette, Anne Vallayer-Coster fut aussi douée pour les natures mortes que Jean-Baptiste-Siméon Chardin.
Fille d’orfèvre de la cour, elle passe son enfance dans la manufacture de tapisserie des Gobelins où résident ses parents. Elève de Madeleine Basseporte et de Joseph Vernet, Anne Vallayer entre à l’académie royale de peinture en 1770 qui comptent alors 12 femmes. Inspirées par les natures mortes et les « vanités » des maîtres flamands du XVIIe siècle, ces compositions sont souvent riches de symbole, les fruits par exemple ont des valeurs symboliques, les cerises évoquent les fruits du Paradis, les pommes et les pêches le fruit défendu, les raisins la rédemption et l’intérieur de la noix la Croix du Christ. Son travail semble scruter et traduire « À l’infini » le monde visible de la beauté des choses et leur précarité,….
Echappant, grâce a son talent aux purges révolutionnaires et traversant le 1er Empire avec grâce, elle poursuivit sa carrière de peintre avec succès jusqu’à sa mort, sous la Restauration.

__________________________________________

2020 - A Still Life Collection
Un blog de Francis Rousseau

samedi 17 octobre 2020

Francesco Noletti Fieravino dit Il Maltese (1611-1654) - Nature morte au tapis turc et aux pommes


 
 
 

Francesco Noletti Fieravino dit Il Maltese (1611-1654)
Nature morte au tapis turc et aux pommes, c. 1650
Collection privée

Que voit on ? Une  des compositions les plus sobres  de  Francesco Noletti, dit Il Maltese, maître incontesté du rendu des textures et notamment de celles des tapis de Smyrne pour lesquels il n'a pas son pareil. Les lourdes entures et les objets précieux en or argent ou vermeil sont aussi de ses spécialités de même que les agrumes.  Ici le peintre s'est cantonné a beaucoup de simplicité en remplaçant ses habituels agrumes par de simples pommes, l'essentiel de la composition étant réservé au tapis et à la tenture. 

Rappel biographique : Les œuvres de Francesco Noletti, surnommé il Maltese en raison de son origine Maltaise, ont longtemps été attribuées sous le nom de Francesco Fieravino jusqu'à la découverte de son identité véritable au début des années 2000. Spécialiste des natures mortes avec tapis et tentures qu'il peint somptueusement, Noletti s'est installé à Rome, probablement entre 1636 et 1640, où il meurt en 1654. La majeure partie de ces œuvres sont aujourd'hui conservées dans le somptueux musée des Beaux arts d'Ajaccio, le Palais Fesch où peut les admirer dans toute leur splendeur comme une partie des fabuleuses collections du Cardinal Fesch.

__________________________________________

2020 - A Still Life Collection
Un blog de Francis Rousseau


vendredi 16 octobre 2020

Théophile Alexandre Steinlen (1859-1923) - Nature morte aux poissons





 
Théophile Alexandre Steinlen (1859-1923) Nature morte aux poissons Collection privée


Théophile Alexandre Steinlen (1859-1923)
Nature morte aux poissons
Collection privée

Que voit -on ?  Dans le  style japonisant à la mode à Montmartre à  l'époque du peintre, trois poissons bien gras  peints par ce spécialiste des peintures de... chats ! ça laisse songeur !

Rappel biographique : Théophile Alexandre Steinlen, est un artiste anarchiste, peintre, graveur, illustrateur, affichiste et sculpteur suisse, naturalisé français en 1901. Logeant à partir de 1883 sur la butte Montmartre, Steinlen fait rapidement connaissance  des  personnalités artistiques qui y vivent et en devient à son tour un personnage central de la vie montmartroise.  Il connait Adolphe Willette et Antonio de La Gandara avec lesquels il fréquente à partir de 1884 Le Chat noir, le cabaret tenu par Rodolphe Salis, devenant notamment l'ami d'Henri de Toulouse-Lautrec et d' Aristide Bruant. Il expose initialement au Salon des indépendants, en 1893, puis, régulièrement, au Salon des humoristes. Adversaire de l’injustice, compatissant envers les déshérités, qui alors ne manquaient pas à Montmartre, il dépeint des scènes de la rue, des usines, de la mine, mettant en scène les malheureux de toute espèce, mendiants, ouvriers dans la misère, gamins dépenaillés (les célèbres poulbots!) et prostituées. Ces personnages semblent plus souvent écrasés par leur triste condition que révoltés. Il est par ailleurs le spécialiste des chats, qu’il dessine sans se lasser, dans toute leur fantaisie, joueurs, endormis ou en colère. Il dessine aussi des nus féminins. Steinlen pratique de préférence le dessin et le pastel pour dépeindre la vie quotidienne de la rue et ses petits métiers. Le réalisme de ses dessins a inspiré certaines œuvres de Jean Peské, ou les débuts de Pablo Picasso. Il développe également un œuvre gravé, reprenant les mêmes thèmes que ses dessins, ou en y mêlant la politique, comme dans les lithographies par lesquelles il illustre les malheurs de la Belgique et de la Serbie en 1914-1918. Mais ce sont surtout ses affiches qui, comme celle de la Tournée du Chat noir, sont à l’origine de sa popularité. Il pratique aussi la sculpture sur le thème des chats (Chat angora assis). Il illustre également des ouvrages littéraires, comme la refonte en 1903 des Soliloques du Pauvre de Jehan Rictus, et collabore à divers journaux humoristiques tels que Gil Blas illustré, L'Assiette au Beurre (dès le no 1), Le Rire et Les Hommes d'aujourd'hui, puis Les Humoristes, qu’il fonde en 1911 avec Jean-Louis Forain et Charles Léandre.


__________________________________________

2020 - A Still Life Collection
Un blog de Francis Rousseau

jeudi 15 octobre 2020

Martinus Rørbye (1803-1848) - View from the Artist's Window

Martinus Rørbye (1803-1848) View from the Artist's Window (c. 1825) Oil on canvas, 38 x 29.8 cm. Statens Museum for Kunst, Copenhagen

Martinus Rørbye (1803-1848)
View from the Artist's Window (c. 1825)
Oil on canvas, 38 x 29.8 cm.
Statens Museum for Kunst, Copenhagen

Que voit on ? Une nature morte et un paysage.  Coté nature morte  trois pots en terres cuite contenant divers plantes ; uen sculpture de pieds sur un socle ;  un livre ouvert; un plante exotique protégée par un cylindre de verre dans un autre pot en verre ; un cage à oiseau vide  et un miroir suspendu en haut de la fenêtre ouverte sur le port de Copenhague...    l'artiste ayant préféré réservé son titre a ce paysage vu par la fenêtre de sa maison plutôt qu'a la nature morte de son intérieur.

Rappel biographique :  Martinus Christian Wesseltoft Rørbye,  est un peintre de l'âge d'or danois. Il est connu pour ses représentations picturales de paysages et d'architecture.  Il a peint très peu de natures mortes. Martinus Rørbye est le premier peintre à exploiter, dans son tableau Strandscene på gamle Skagen med et optrækkende uvejr réalisé en 1834, la luminosité particulière du village de Skagen, qui a donné son nom à tout un groupe de peintres 

__________________________________________

2020 - A Still Life Collection
Un blog de Francis Rousseau
 

mercredi 14 octobre 2020

Giorgio Morandi (1890-1964) - Nature morte métaphysique

 

Giorgio Morandi (1890-1964) Nature morte métaphysique, 1918 Collection privée

Giorgio Morandi (1890-1964)
Nature morte métaphysique, 1918
Collection privée
Que voit on ?  posé sur un entablement, des formes très identifiables comme souvent au début de la carrière de ce peintre.  Ici de gauche a droite: une pipe, une demie-tête de mannequin de vitrine  (motif réputé très avant-gardiste au début du siècle dernier) et une bouteille de vin posés sur un boite avec  porte étiquette vide.  Le tout projetant chacun son ombre sur le mur, ce qui parachève l'aspect surréaliste  recherché !

Rappel biographique : Le peintre italien Giorgio Morandi, bien que qualifié de futuriste ne peut être identifié à aucun mouvement pictural du 20e siècle en particulier. Ayant peint de très nombreuses natures mortes, l’œuvre de Cézanne représente évidemment une influence majeure pour lui ; il lui emprunte la monumentalité des formes et les zones denses de couleurs. Mais simultanément, il développe une approche beaucoup plus intime de l’art. Les natures mortes de Giorgio Morandi représentent des objets toujours ordonnés avec soin sur une table dans l'atelier, pour être observés et peints. Ces objets qu'il a lui même achetés chez des brocanteurs, qui lui ont été donnés par des amis ou qu'il a ramassés dans la rue, sont facilement identifiables de toile en toile ; ce sont des bouteilles, cubes, entonnoirs auxquels viennent se mêler, à l'occasion mais rarement, un coquillage ou un fruit. Le positionnement des objets dans le cadre est réalisé avec une attention particulière portée à la " géométrisation" de l'espace qui peut alors se lire en carrés et diagonales. Un lent travail de maturation est mis en œuvre par le dessin et la peinture par reprises successives, superpositions de couleurs faites d'une pâte ample avec des dégradés de gris d'une extrême sensibilité, qu'amplifie une sorte de délectation morose. Morandi avait la réputation de broyer lui-même ses couleurs.
 
__________________________________________

2020 - A Still Life Collection
Un blog de Francis Rousseau

mardi 13 octobre 2020

Giacomo Ceruti (1698- 1767) detto Il Pitocchetto - Nature morte avec Fruits et Courgette

Giacomo Ceruti (1698- 1767) detto Il Pitocchetto Nature morte avec Fruits et Courgette Collection Privée


Giacomo Ceruti (1698- 1767) detto Il Pitocchetto
Nature morte avec Fruits et Courgette
Collection Privée

Rappel biographique : Giacomo Ceruti, dit aussi Il Pitocchetto est un peintre italien du 18e siècle, principal représentant du style « paupériste », à travers ses scènes décrivant la vie de gens du petit peuple, caractérisées par une grande intensité émotionnelle et une expressivité peu commune des personnages. En dehors de ses portraits, il a réalisé de très étonnantes natures mortes, comme celles ci, relativement en rupture avec au style convenu que ce genre adoptait à son époque en Italie.
Il est souvent considéré comme un précurseur, dans l'art pictural, des préoccupations morales et sociales des Lumières.
__________________________________________

2020 - A Still Life Collection
Un blog de Francis Rousseau


lundi 12 octobre 2020

Abraham Mignon (1640-1679) - Fleurs dans un vase en métal

Abraham Mignon (1640-1679) Fleurs dans un vase en métal, 1670 Collection privée  (via Christie's)





Abraham Mignon (1640-1679)
Fleurs dans un vase en métal, 1670
Collection privée  (via Christie's) 

Que voit on ? Ce n'est pas tant le contraste entre le métal du vase et la fragilité des fleurs qui surprend ici que le nombre d'insectes présents dans cette nature morte, comme s'il s'était agi pour le peintre d'un jeu ou d 'un défi où il placerait un insecte quasiment sur chaque fleur ou feuille cime une preuve éclatante de l'omniprésence de la vie dans la nature.
Du point de vue, le peintre reprend suivent les mêmes sujets en changeant seulement quelques détails selon le client. Ainsi cette composition copie à l'identique plusieurs éléments de Fleurs dans un vase en verre conservée à la Mauritshuis.

Rappel biographique :  Le peintre hollandais Abraham Mignon s’est exclusivement consacré à la peinture des fleurs, des fruits, oiseaux, et autres sujets de nature morte - à l’exception de quelques portraits. Un des procédés qu’il utilise fréquemment consiste à représenter au centre de la toile des roses rouges ou blanches, et à ordonner l’ensemble du bouquet autour d’elles, sur un fond sombre.Son père, un marchand originaire de Hainaut émigré à Francfort, le fait entrer à l’atelier du peintre de nature morte Jacob Marrel. Marrel l’emmène avec lui aux Pays-Bas en 1660. Il travaille ensuite chez Jan Davidszoon de Heem, à Utrecht, où il épouse en 1675 la fille du peintre Cornelis Willaerts. Il a notamment pour élève Sibylle Merian, fille du graveur Matthaüs Merian.


____________________________________________
2020 - A Still Life Collection
Un blog de Francis Rousseau
s

dimanche 11 octobre 2020

Camille Corot (1796 -1875) Roses dans un verre

Camille Corot (1796 -1875) Roses dans un verre ; 1874 Musée des beaux-arts de São Paulo, Brésil



Camille Corot (1796 -1875)
Roses dans un verre, 1874
Musée des beaux-arts de São Paulo, Brésil

Que voit on ? Le grand peintre paysagiste Corot a peint peu de natures mortes et à fortiori de " petits sujets" comme celui ci : quelque roses dans un verre ! Le minimalisme de la composition rappelle certaines toiles de Chardin auquel Corot a sans doute voulu rendre objets dans cette composition
 
Rappel biographique : Camille Corot passa longtemps pour un peintre amateur qui avait tout loisir de voyager non seulement un peu partout en France, mais aussi en Italie, où il résida à trois reprises. Au cours de ses pérégrinations, il ne cessa de peindre des paysages idylliques, généralement étoffés de petits personnages, selon les règles du paysage classique. Corot est surtout connu comme peintre de paysages, mais il est également l’auteur de nombreux portraits (proches ou figures de fantaisie).
 
___________________________________

2020 - A Still Life Collection
Un blog de Francis Rousseau


samedi 10 octobre 2020

Giovanna Garzoni (1600-1670) - Natura morta con mela e lucertola


Giovanna Garzoni (1600-1670) Natura morta con mela e lucertola, 1645 Tempera su pergamena Collezione privata.

 

Giovanna Garzoni (1600-1670)
Natura morta con mela e lucertola, 1645
Tempera su pergamena
Collezione privata.

Que voit on ? Un pomme en voie de pourrissement et son feuillage fané, en présence d'un lézard dans une mise en page dont le modernisme et le minimalisme étonnent encore. Du point de vue symbolique, voisinant avec ce fruit blet, la présence du lézard symbolise aussi la renaissance et le renouvellement de la vie, comme il le montre montre avec sa propre capacité de faire repousser son extrémité quand elle a été coupée.  


Rappel biographique : Giovanna Garzoni est sans aucun doute l'une des plus extraordinaires peintres de nature morte de l'Ecole Napolitaine, non seulement par sa façon de peindre (par petites touches rapprochées immédiatement identifiable) et par les supports sur lesquels elle a peint (toujours des petits formats sur parchemin ou papier) que par l'immense célébrité qu'elle acquit de son vivant, faisant d'elle, l''une des peintres les plus adulées et les plus demandées de son époque. Après un premier séjour à Venise entre 1625 et 1630, où ses premières œuvres la font immédiatement remarquer de quelques grandes familles de la ville, elle commence très rapidement à travailler pour les grandes cours d'Italie. A Rome, elle reçoit des commandes de la famille Colonna. A Naples, elle entre au service du vice-roi. Entre 1632 et 1637, elle est employée par Victor-Amédée Ier de Savoie.... Toutes les cours de la péninsule se l'arrachent et veulent posséder ses œuvres.
Giovanna Garzoni passe d'une cour à l'autre, consciente de sa valeur et de son succès et travaillant toujours pour le plus offrant !
Entre 1642 et 1651, on la retrouve comme peintre de la prestigieuse cour grand-ducale de Florence, où elle restera le plus longtemps, forte de l'infaillible soutient et de l'admiration (presque sans limite) d'une bonne partie de la famille Medicis Le grand-duc Ferdinand II de Medicis et son épouse Vittoria della Rovere, son cousin le prince Laurent, et les cardinaux Carlo, Giovancarlo et Leopoldo, furent ses grands admirateurs, et ses soutiens constants, à tel point que les galeries florentines conservent encore aujourd'hui un nombre considérable de ses œuvres. Bien après avoir quitté la cour Florentine pour retourner à Rome en 1650, elle continue à travailler pour elle, comme si un lien indéfectible les liait. C'est ainsi qu'entre 1650 et 1670, sur commande de Ferdinand II de Médicis pour la Villa di Poggio Imperiale, elle exécuta vingt petits natures mortes absolument exquises qui restent parmi les plus belles de son époque ; plusieurs sont aujourd'hui conservées au Palais Pitti à Florence. En 1666, Giovanna Garzoni, sans enfants, légua toute sa succession à l'association romaine de peinture Accademia di San Luca, à condition que celle-ci lui fasse construire un tombeau dans l'église Santi Luca e Martina. On peut toujours voir aujourd'hui ce monumental tombeau, oeuvre de Mattia de Rossi, à la droite de l'entrée de cette église.
Largement autodidacte, il est probable que Giovanna Garzoni ait été influencée par plusieurs de ses contemporains à commencer par la peintre Fede Galizia mais aussi sans doute par le napolitain Giovanni Battista Ruoppolo ou par Jacopo Ligozzi (présent dans les collections grand-ducales florentines). Outre ses natures mortes, elle fut aussi l'auteur d'illustrations botaniques, de petits portraits, de copies de tableaux, privilégiant toujours la technique de la détrempe sur parchemin et les petits formats.

___________________________________

2020 - A Still Life Collection
Un blog de Francis Rousseau

vendredi 9 octobre 2020

Germain Ribot (1845-1893) - Nature morte aux Ecrevisses, Moules, Huitres...

 

 

Germain Ribot (1845-1893)  Nature morte aux Ecrevisses, Moules, Huitres, avec Bassine et Jarre  Collection Privée

 
Germain Ribot (1845-1893)
Nature morte aux Ecrevisses, Moules, Huitres, avec Bassine et Jarre
Collection Privée 

Que voit on ?  Ce que décrit le titre avec précision, baignant dans une atmosphère de clair -obscur très maitrisé, els deux huitres ouvertes sur la gauche du cadre attirant l'attention sur celles qui ne sont pas ouvertes et attendent dans une pénombre presque totale à l'extrême gauche de la composition.  

Rappel Biographique : Fils de Théodule Ribot (1823-1891), il étudie avec son père, puis avec Antoine Vollon. Il expose au Salon de 1870 à 1883. Germain Ribot se consacre principalement aux natures mortes florales et atteint rapidement à son époque, une considérable renommée dans ce domaine.
Renommée qui lui sera fatale puisqu'il est resté oublié du 20e siècle et du début du 21e !
____________________________________

2020 - A Still Life Collection
Un blog de Francis Rousseau


jeudi 8 octobre 2020

Vincent van Gogh (1853-1890) - Branche d'Amandier en Fleurs dans un Verre avec un Livre

 

Vincent van Gogh (1853-1890) Branche d'Amandier en Fleurs dans un Verre avec un Livre 1888 Huile sur toile, 24 cm x 19 cm Collection Privée


Vincent van Gogh (1853-1890)
Branche d'Amandier en Fleurs dans un Verre avec un Livre 1888
Huile sur toile, 24 cm x 19 cm
Collection Privée

Que voit -on  ? Sur un entablement jaune, exactement ce que décrit le titre, le livre à la couverture rose ne portant aucune inscription ni sur la face ni sur la tranche...  


Rappel biographique : Le peintre franco-hollandais Vincent van Gogh a peint énormément de natures mortes dont les plus célèbres sont sans doute constituées par la série des sept tableaux "Les Tournesols " qu'il peignit à Arles entre Août 1888 et Janvier 1889. D'autres natures mortes moins célèbres permettant de passer en revue à peu près tous les styles du peintre, ont été exécutées à diverses époques de sa vie. Van Gogh peignait sur des toiles souvent déjà apprêtées, qu'il pouvait réutiliser, soit en grattant l'œuvre précédente, soit en la recouvrant d'une nouvelle couche. Il employait certains pigments instables, entraînant une modification des couleurs sous l'effet de la lumière, dont la laque géranium qui perd sa teinte rouge avec le temps. Les couleurs originelles sont donc souvent perdues, entraînant des difficultés de restauration. Pour certains tableaux les restaurateurs ont décidé de ne pas « recoloriser » le tableau, mais se sont contenté de stopper les dégradations et de proposer un éclairage avec des filtres colorés pour restituer les teintes d'origine.
Pour les historiens de l’art, Van Gogh est un précurseur qui a ouvert à la peinture de nouvelles voies. Par exemple, Derain et Vlaminck sont directement rattachés à l'art de Van Gogh « par l'emploi de couleurs pures en larges touches ». Pour les amateurs d'art, il reste un maître à l’égal de Leonard de Vinci ou de Rembrandt avec une production très importante et une trajectoire artistique fulgurante en durée et par ses styles. Pour d'autres par contre, comme Salvador Dali, dont les avis à l'emporte pièce étaient connus, Van Gogh était " tout sauf un peintre ". Pour le grand public, l'œuvre de Van Gogh est aujourd'hui accessible dans les plus grands musées du monde.
Dans sa dernière lettre, trouvée dans sa poche le jour de son suicide, Vincent van Gogh écrit : « Eh bien vraiment nous ne pouvons faire parler que nos tableaux »

____________________________________

2020 - A Still Life Collection
Un blog de Francis Rousseau

mercredi 7 octobre 2020

Carl Adolf Senff (1785-1863) - Etude de Chrysanthèmes

thèCarl Adolf Senff (1785-1863)  Etude de Chrysanthèmes  Collection Privée mes-


Carl Adolf Senff (1785-1863)
Etude de Chrysanthèmes
Collection Privée 


Carl Adolf Senff  était un peintre allemand de la période Biedermeier,  13e  et dernier de Carl Friedrich Senff, conseiller consistorial à la Moritzkirche à Halle (Saale) et de Rosina Dorothea Litzmann.Senff a vécu à Rome autour des Nazaréens pendant 32 ans de 1816 à 1848. Adolf Senff fit d'abord des copies de Raphaël et d'autres artistes italiens de la Renaissance et gagna sa vie principalement grâce à ces copies à tel point qu'"il était connu à  Rome comme «Editore di Raffaeli».
C'est à partir de 1825 que Senff commença à peindre les fleurs et les  fruits qui le rendirent célèbres.  Ces  tableaux de fleurs de Senff sont encore aujourd'hui la propriété privée des descendants  de ceux qui les ont achetés.  Ce qui le rendit aussi tres populaires fut ces  portraits grandeur nature d'italiennes dans divers costumes  locaux, entourées de fleurs et de fruits.
Parmi  les premiers  acheteurs des peintures de Senff  il faut citer Le roi de Prusse  Friedrich Wilhelm III.  pour lequel  il a copié cinq œuvres de Raphaël, et le Tsar et la Tsarine  de Russie qui appréciaient grandement ses compositions florales, peintes à al fois avec poésie et précision. 

_______________________________________

2020 - A Still Life Collection
Un blog de Francis Rousseau

mardi 6 octobre 2020

Claude Monet (1840-1926) - Capucines dans un vase bleu

Claude Monet (1840-1926) Capucines dans un vase bleu, 1879 Huile sur toile, 46 x 38 cm Collection privée



Claude Monet (1840-1926)
Capucines dans un vase bleu, 1879
Huile sur toile, 46 x 38 cm
Collection privée

Que voit on ? Posé sur le bord d'un guéridon ou d'une grande table ronde : un pichet à eau avec anse, en porcelaine à décor de fleurs bleues contenant des capucines oranges, présenté sur un fond bleu pâle.
 

Rappel biographique : le peintre français Claude Monet, l'un des fondateurs de l'impressionnisme, est surtout connu pour ses paysages et ses portraits. " La couleur, disait-il " est mon obsession quotidienne, ma joie et mon tourment ". Claude Monet est l’un des fondateurs de l'impressionnisme. En 1859, il part à Paris tenter sa chance sur le conseil d'Eugène Boudin. Après des cours à l'académie Suisse puis chez Charles Gleyre et la rencontre de Johan Barthold Jongkind, le tout entrecoupé par le service militaire en Algérie, Monet se fait remarquer pour ses peintures de la baie d'Honfleur. En 1866, il connait le succès au Salon de la peinture. Toute cette période est cependant marquée par une grande précarité. Il fuit ensuite la guerre de 1870 à Londres puis aux Pays-Bas. Dans la capitale anglaise, il fait la rencontre du marchand d'art Paul Durand-Ruel qui lui assurera sa principale source de revenu pendant le reste de sa carrière. Revenu en France, la première exposition des futurs impressionnistes a lieu en 1874. À partir de 1890, Monet se consacre à des séries de peintures, c'est-à-dire qu'il peint le même motif à différentes heures de la journée, à diverses saisons. Il peint alors parfois des dizaines de toiles en parallèle, changeant en fonction de l'effet présent. La fin de sa vie est marquée par une maladie, la cataracte, qui affecte son travail.
Monet peint devant le modèle sur l'intégralité de sa toile dès les premières ébauches, il retouche ensuite de nombreuses fois jusqu'à ce que le résultat le satisfasse. Contrairement à ce qu'il affirme, il termine la plupart de ses toiles en atelier, prenant modèle sur les premières peintures d'une série pour peindre les autres. D'un caractère parfois difficile, prompt à la colère comme au découragement, Claude Monet était un grand travailleur qui n'hésitait pas à défier la météo pour pratiquer sa passion. Monet résume sa vie ainsi de la meilleure manière : « Qu'y a-t-il à dire de moi ? Que peut-il y avoir à dire, je vous le demande, d'un homme que rien au monde n'intéresse que sa peinture - et aussi son jardin et ses fleurs ».

_______________________________________

2020 - A Still Life Collection
Un blog de Francis Rousseau

lundi 5 octobre 2020

Henri Matisse (1869-1954) - Nature morte aux Pensées de Pascal



Henri Matisse (1869-1954) Nature morte aux Pensées de Pascal, 1924 Collection privée


Henri Matisse (1869-1954)
Nature morte aux Pensées de Pascal, 1924
Collection privée

 Que voit on ?   Sur une entablement de bois posé devant uen fenêtre, un exemplaire des Pensées de Pascal qui donne son titre à la nature morte, un tasse à café vide avec sa cuillère, un vase en porcelaine chinoise contenant un bouquet de fleurs des champs.  La fenêtre est recouverte d'une paire des rideaux en voilage transparent brodé de gros pois blancs, à  travers lesquels on peut voir un paysage maritime avec deux palmiers, sous un ciel très gris et très chargé   Les poids blancs sur le voilage peuvent donner l'illusion qu'il pleut ou qu'il neige à l'extérieur ...

Rappel Biographique : Henri Matisse, peint son premier tableau, Nature morte avec livres et chandelle en juin 1890, à l'âge de 21 ans Peu après, il se rend à Paris. En 1892, il rencontre Albert Marquet à l'École des Arts déco puis s'inscrit en 1895, à l'École des beaux-arts, dans l'atelier de Gustave Moreau. L'enseignement du maître encourage ses élèves à penser leur peinture, à la rêver, au-delà de la virtuosité technique. Matisse, comme ses condisciples, Georges Rouault, Léon Lehmann, Simon Bussy, Eugène Martel, Albert Huyot ou Henri Evenepoel, est stimulé par cette conception de la peinture et entend développer la sienne selon son individualité. Gustave Moreau, lors d'une correction d'un de ses premiers dessins, lui dit : « Vous allez simplifier la peinture. »
Cette prophétie peut être considérée comme le programme esthétique de l'œuvre d'Henri Matisse.
En 1896, Matisse expose pour la première fois au Salon des Cent et au Salon de la Société nationale des beaux-arts, dont il devient membre associé sur proposition de Pierre Puvis de Chavannes. Cette fonction lui permet notamment d'exposer sans passer par un jury. Il passe l'été à Belle-Île-en-Mer et rencontre l'Australien John Peter Russell, qui l'introduit auprès d'Auguste Rodin et Camille Pissarro. Il commence à s'intéresser à la peinture impressionniste qu'il découvre en 1897 au musée du Luxembourg. Il est alors un peintre classique de natures mortes réalistes aux textures amples. Pour gagner sa vie, Matisse et Marquet travaillent comme peintre décorateurs à la journée, pour les décorateurs de théâtre.
En voyage à Londres, sur les conseils de Pissarro, Matisse découvre la peinture de Joseph Mallord William Turner, puis il part s'installer en Corse où il habite dans la Villa Rocca. A Ajaccio, il peint une cinquantaine de toiles dont Le Mur rose qui représente l'arrière de l'hospice Eugénie vu depuis la Villa de la Rocca. Matisse s'inspire alors de Turner.
En 1899, il découvre le traité de Paul Signac, d’Eugène Delacroix au néo-impressionnisme.
À partir de 1900, Matisse travaille la sculpture et le modelage, à l'Académie de la Grande Chaumière, sous la direction d'Antoine Bourdelle et fréquente également l'atelier d'Eugène Carrière. Il y fait la connaissance d'André Derain et de Jean Puy. Derain lui présente Maurice de Vlaminck. Il expose au Salon des indépendants (1901) et participe à la première édition du Salon d'automne (1903)

_________________________________________

2020 - A Still Life Collection
Un blog de Francis Rousseau

dimanche 4 octobre 2020

Luis Egidio Meléndez (1716-1780) - Bodegon con con higos, ciruelas y jarra

 

Luis Egidio Meléndez (1716-1780) Bodegon con con higos, ciruelas y jarra Collection privée

Luis Egidio Meléndez (1716-1780)
Bodegon con con higos, ciruelas y jarra
Collection privée 

 Que voit-on ?  Sur un entablement de bois, une jarre en céramique vernissée grise, quelques figues très mûres, des prunes, du pain non entamé, un petit tonneau en bois et dans le fond à gauche un poisson dans une assiette. A droite  : quatre assiettes empilées  attendent peut être l'arrivée des invités à cette "collation ".

Rappel biographique : Le peintre espagnol d'origine napolitaine, Luis Egidio Melendez a fait carrière presque exclusivement à Madrid. Contemporain de Goya, il est considéré aujourd'hui comme l’un des meilleurs peintres de natures mortes du 18e siècle, réputation qu'il n'avait pas de son vivant qu'il a passé dans une misère noire. C'est son père, Francisco Meléndez et Louis Michel van Loo (dont il est l'assistant de 1742 à 1748) qui assurent sa formation de peintre.
Le futur Charles IV d'Espagne lui commanda une grande série de natures mortes (dont celle ci-dessus) dont une partie importante est aujourd'hui conservée au musée du Prado à Madrid.
Ses toiles peintes dans de petits formats (jamais plus de 50 cm) dans la grande tradition de l'austérité espagnole, n'en foisonnent pas moins d'une minutie des détails. toujours peints avec une absolue perfection. La composition simple et le contraste clair-obscur, s’inscrivent dans la tradition des natures mortes baroques de Zurbaran et de Cotan. Comme eux, Meléndez étudia les effets de lumière, la texture et la couleur des fruits et des légumes, ainsi que celles des récipients en céramique, verre et cuivre ou pailles. À la différence des maîtres du 17e siècle, il présente le sujet plus près du spectateur, en légère plongée. Ce sont des objets disposés sur une table, ce qui donne à ses formes une certaine monumentalité. Le genre permet au spectateur d’étudier l’objet par lui-même. Les fonds sont neutres, et c'est un puissant éclairage qui mettent valeur les contours de l’objet. C’est ainsi qu’il représente le duvet des fruits, les transparences des peaux des raisins, les intérieurs brillants des pastèques et quelquefois les accidents présents à la surface des fruits (comme ici avec les figues vertes).
Chaque toile de Meléndez est minutieusement composée et fait l'objet d'un mise en scène précise afin de créer le plus grand réalisme possible. Les « grands thèmes » n’intéressèrent jamais Meléndez qui portent surtout son attention sur les choses de la vie quotidienne, sur l’observation et l’étude de la nature. Il fut souvent comparé à Chardin, jusqu'à être même parfois surnommé le « Chardin Espagnol » ce qui est assez stupide eut égard au caractère unique de son style et à tout ce qui différencie ces deux grands peintres.

____________________________________________

2020- A Still Life Collection
Un blog de Francis Rousseau