mardi 31 mai 2022

Louis-Abel Truchet (1857-1918) - Thé sur la terrasse

Louis-Abel Truchet (1857-1918) Thé sur la terrasse Collection Privée.


Louis-Abel Truchet (1857-1918)
Thé sur la terrasse
Collection Privée. 

Que voit on ? Une nature morte sur la terrasse qui fait immanquablement penser à celles d'Henri le Sidaner et à ses thés sur la terrasse de Gerberoy. Celle-ci poéique et admirablement peinte, éclate de couleurs et de nuances avec ses percées de soleil à travers le feuillage dont on retrouve la projection sur la nappe blanche.  Le portrait d'une monde qui disparaitra pres la Premiere guerre Mondiale.

Rappel Biographique : Louis Abel-Truchet, est un peintre et affichiste français, élève de Benjamin Constant et de Jules Lefebvre à l'Académie Julian à Paris,. Louis Abel-Truchet a réalisé de nombreuses toiles de la vie parisienne nocturne au tournant des 19 et  debut du 20e siècle, ainsi que des paysages et des scènes de genre. Ses toiles sont traitées dans un style post-impressionniste. En 1907, il fonde la Société des humoristes avec Louis Vallet. Il est proche des Gallé, famille bourgeoise de Creil. Il a offert plusieurs toiles à l'amateur Ernest Gallé qu'il nomme son "oncle" sans qu'il existe de lien de parenté, et à Auguste Gallé. l a peint des décors pour des revues de cabarets montmartrois avec Joseph Faverot. Il a beaucoup peint et gravé des planches sur Montmartre, a participé aux « Vachalcades » du Cabaret des Quat'z'Arts et fut l'auteur de plusieurs chars.  Lors de la Première Guerre mondiale, il fut engagé volontaire comme lieutenant territorial au 1er régiment du génie en 1914. L'armée utilisa ses compétences d'artiste peintre en le nommant au poste d'adjoint de Guirand de Scevola, chef de la section de camouflage. Abel-Truchet dirigea l'atelier central de cette formation à Paris. Pendant la guerre, il publie des caricatures dans la presse et notamment Le Petit Journal. Il meurt des suites d'une blessure de guerre peu avant la fin des hostilités. Après sa mort, sa veuve, Julia Abel-Truchet, reprend les pinceaux de son mari à qui elle a succédé à l'atelier et connaît le succès avec ses portraits et ses vues de jardin en fleurs.

________________________________________________________
2022 - A Still Life Collection
Un blog de Francis Rousseau

dimanche 29 mai 2022

Paul Cézanne (1839-1906) - Trois poires (c.11878-79)



Paul Cézanne (1839-1906) Trois poires (c.11878-79) Huile sur toile, 20 x 25.7 cm. National Gallery, Washington DC (Collection of Mr. & Mrs. Paul Mellon)


Paul Cézanne (1839-1906)
Trois poires (c.11878-79)
Huile sur toile, 20 x 25.7 cm.
National Gallery, Washington DC (Collection of Mr. & Mrs. Paul Mellon)


Que voit on ? Le degré zéro de la nature morte : trois simples fruits, trois poires, illuminées par le pinceau et l'ahurissante palette de Cézanne (ici presque monochrome !).  Il avait déjà exploré ce thème quelques années, en 1875,  avant de peindre cette huile sur toile dans sa gouache  Deux poires, publiée  dans ce blog. Une illustration parfaite de sa la phrase par laquelle il définissait les natures mortes : "Quand la couleur est à sa puissance, la forme est à sa plénitude »

Rappel biographique :
Les natures mortes furent un des thèmes favoris de Paul Cézanne, elles lui permirent de construire ses tableaux, d'approfondir les rapports entre les vides et les pleins, les figures et les fonds. Pour Cézanne, la nature morte est un motif comme un autre, équivalent à un corps humain ou à une montagne, mais qui se prête particulièrement bien à des recherches sur l'espace, la géométrie des volumes, le rapport entre couleurs et formes. Dans ces natures mortes, Cézanne place des objets de peu, faits à la main par l'artisanat local et paysan, et il les peints plus grands que nature en en accentuant les défauts, avec des torchons, nappes, fruits ou fleurs, le tout placé sur un coin de table. Incomprises en leur temps, ses natures mortes sont ensuite devenues l'un des traits caractéristiques de son génie. Les pommes sont un des éléments, avec les vases, qui forment ses « obsessions picturales ». Pour les philosophes, elles participent à l'établissement de sa personnalité et à sa quête de l'être. Les natures mortes, et notamment les pommes, sont le signe de sa nouvelle conquête picturale.
________________________________________________________
2022 - A Still Life Collection
Un blog de Francis Rousseau

vendredi 27 mai 2022

Louyse Moillon (1610-1696) - Nature morte de pêches sur un plat.

Louyse Moillon (1610-1696), Nature morte de pêches sur un plat. Collection Privée

Louyse Moillon (1610-1696),
Nature morte de pêches sur un plat.
Collection Privée 

Que voit on ? La précision du rendu et la subtilité des textures  dans lesquels l'art de Louyse Moillon s'épanouit naturellement trouve ici un accomplissement. On notera la goutte d'eau au opemier plan sur l'entablement entre les deux grappes de raisins.

Rappel biographique : Louyse Moillon est l'une des rares femmes peintres du XVIIe siècle français dont l’œuvre est aujourd'hui bien identifiée, la signature et la datation de ses tableaux ayant permis qu'elle échappe à l'anonymat. Depuis la redécouverte de l'artiste en 1934 lors de l'exposition des Peintres de la réalité en France au XVIIe siècle au musée de l'Orangerie, la reconnaissance de son art est longtemps restée tributaire des préjugés envers les femmes peintres. La réhabilitation de l'artiste à la fin des années 1970 est liée à l'intérêt nouveau porté aux femmes peintres et, depuis 2009, à la publication du catalogue raisonné de son œuvre par Dominique Alsina. Répertoriant précisément 69 tableaux, il replace l'artiste dans le contexte de "La nature morte au Grand Siècle" au même rang que ses contemporains masculins, Jacques Linard (1597-1645), Nicolas Baudesson (1611-1680) ou Lubin Baugin (1612-1663). Equilibre et stabilité sont les fondements des compositions de Louyse Moillon, fidèles à un schéma répétitif centré sur des corbeilles ou des paniers de fruits, posés sur une table ou une margelle, dépeints en légère contre-plongée, dans un cadrage resserré et sur un fond sombre. Le réalisme minutieux de ses œuvres, une touche précise, des coloris pleins et le rendu du velouté ou de la transparence des fruits témoignent de la maîtrise du métier, hérité de l'art flamand et acquis en côtoyant la colonie des peintres hollandais de Saint-Germain. Après la mort, de son père, Nicolas, peintre lui aussi, alors qu'elle a seulement 9 ans, sa mère se remarie avec le peintre protestant de natures mortes, François Garnier, dont le titre de « bourgeois de Paris » laisse supposer une situation prospère. Il est aussi marchand de tableaux lié au milieu de Saint-Germain-des-Prés. La fillette qui a entamé sa formation auprès de son père défunt la poursuit avec son beau-père, dont on reconnait nettement l'influence dans ses œuvres.

____________________________________________


2022 - A Still Life Collection
Un blog de Francis Rousseau

 


mercredi 25 mai 2022

Luis Egidio Melendez (1716-1780) - Bodegón con plato de cerezas, ciruelas, jarra y queso


Luis Egidio Melendez (1716-1780) Bodegón con plato de cerezas, ciruelas, jarra y queso Museo nacional del Prado, Madrid


Luis Egidio Melendez (1716-1780)
Bodegón con plato de cerezas, ciruelas, jarra y queso
Museo nacional del Prado, Madrid

Que vtoit on ? Un chef d'œuvre supplémenatire de Melendez qui ne peignit beaucoup. Celui ci  est  composé d'une magnifique jarre de vin en céramique, d'un morceau de fromage, de reines-claudes remarquablement éxcutées et d'un plat de cerises aux reflets ensoleillés, le tout sur un entablement de bois.

 
Rappel biographique : Le peintre espagnol d'origine napolitaine, Luis Egidio Melendez a fait carrière presque exclusivement à Madrid. Contemporain de Goya, il est considéré aujourd'hui comme l’un des meilleurs peintres de natures mortes du 18e siècle, réputation qu'il n'avait pas de son vivant qu'il a passé dans une misère noire. C'est son père, Francisco Meléndez et Louis Michel van Loo (dont il est l'assistant de 1742 à 1748) qui assurent sa formation de peintre.
Le futur Charles IV d'Espagne lui commanda une grande série de natures mortes (dont celle ci-dessus) dont une partie importante est aujourd'hui conservée au musée du Prado à Madrid.
Ses toiles peintes dans de petits formats (jamais plus de 50 cm) dans la grande tradition de l'austérité espagnole, n'en foisonnent pas moins d'une minutie des détails. toujours peints avec une absolue perfection. La composition simple et le contraste clair-obscur, s’inscrivent dans la tradition des natures mortes baroques de Zurbaran et de Cotan. Comme eux, Meléndez étudia les effets de lumière, la texture et la couleur des fruits et des légumes, ainsi que celles des récipients en céramique, verre et cuivre ou pailles. À la différence des maîtres du 17e siècle, il présente le sujet plus près du spectateur, en légère plongée. Ce sont des objets disposés sur une table, ce qui donne à ses formes une certaine monumentalité. Le genre permet au spectateur d’étudier l’objet par lui-même. Les fonds sont neutres, et c'est un puissant éclairage qui mettent valeur les contours de l’objet. C’est ainsi qu’il représente le duvet des fruits, les transparences des peaux des raisins, les intérieurs brillants des pastèques et quelquefois les accidents présents à la surface des fruits (comme ici avec les figues vertes).
Chaque toile de Meléndez est minutieusement composée et fait l'objet d'un mise en scène précise afin de créer le plus grand réalisme possible. Les « grands thèmes » n’intéressèrent jamais Meléndez qui portent surtout son attention sur les choses de la vie quotidienne, sur l’observation et l’étude de la nature. Il fut souvent comparé à Chardin, jusqu'à être même parfois surnommé le « Chardin Espagnol » ce qui est assez stupide eut égard au caractère unique de son style et à tout ce qui différencie ces deux grands peintres.

____________________________________________

2022- A Still Life Collection
Un blog de Francis Rousseau

lundi 23 mai 2022

Paul Gachet dit Van Ryssel (1828-1909) - Les pommes

Paul Gachet  dit Van Ryssel (1828-1909) Les pommes, 1897  Myuée du Luxembourg, Paris



Paul Gachet dit Van Ryssel (1828-1909)
Les pommes, 1897
Musée du Luxembourg, Paris 

Que voit on ? Des pommes qui ressemble plutôt  à des oranges  et un citron qui ressemble bien à un citron posés sur un fond vert devant un bougeoir à l'unique bougie éteinte.

Rappel Biographique : Paul Ferdinand Gachet, est un médecin français, peintre, graveur, collectionneur d'art et professeur d'anatomie artistique et aussi d'après la rumeur... faussaire. En effet le bon docteur qui, dans son cabinet d'Auvers-sur-Oise, soigna de très célèbres patients alors inconnus (Pissaro, Renoir, Cézanne, Manet,Van Gogh) se faisait souvent  payer ses honoraires en acceptant une toile par-ci, une toile par-là, de ses géniaux patients. Etant peintre lui-même, il lui arrivait de se faire la main, en copiant certaines des toiles que ses patients lui avaient données. Lorsqu'il mourut on eût tôt fait de confondre les originaux et les copies semant ainsi une panique sans nom dans les musées qui avaient acceptés ses donations.  Il fallut attendre 1999 pour que l 'affaire soit éclaircie au cours d'une gigantesque et mémorable  exposition organisé par le Musée d'Orsay au Grand Palais.  Sous le pseudonyme de Van Ryssel, Paul Gachet exécuta plus de cent gravures et de nombreuses peintures. Le 20 mai 1890, Vincent Van Gogh se présente chez lui muni d'une lettre de recommandation de son frère Théo. Le 25 du même mois, Van Gogh fait son unique eau-forte chez Gachet, L'Homme à la pipe et le 4 juin, Van Gogh peint son portrait qu'il dupliquera pour la collection de son modèle. Le 27 juillet Vincent se tire un coup de revolver dans la région du cœur et meurt moins de quarante-huit heures plus tard.

 ____________________________________________

2022 - A Still Life Collection
Un blog de Francis Rousseau




samedi 21 mai 2022

Jan Groover (1943-2011) - Untitled, 1979

Jan Groover (1943-2012) Untitled.1979. Chromogenic color print (47.6 x 37.5 cm) MoMA, New York


Jan Groover (1943-2012)
Untitled.1979.
Chromogenic color print (47.6 x 37.5 cm)
MoMA, New York

Que voit on ? Bien que ne portant pas titre, cette nature morte représente donc des poivrons verts  et divers ustensiles de cuisine en métal dans le style hyperréaliste qui fit les beaux jours de la  peinture et de la photographie américaine du 20e siècle. On appréciera la maitrise des reflets sur les surfaces métalliques aussi bien que su la peau des poivrons.  

Rappel Biographique  : Jan Groover  est une photographe américaine qui est née et a grandi à Plainfield dans le New Jersey. Elle étudie la peinture et le dessin dès 1961 au Pratt Institute et obtient un baccalauréat en beaux-arts en 1965 du Pratt Institute en peinture et une maîtrise en éducation en 1970 de l' Université de l'état de l'Ohio State. Elle enseigne comme professeure assistante en arts plastiques à l'université de Hartford. Elle se met à la photographie en 1971. Elle s'installe avec Bruce Boice, son mari à New York et le couple démarre une collection de photographies. En 1976, elle photographie la ville de Washington dans un projet intitulée "The nation's capital in photographs" à l'occasion du bicentenaire de la déclaration d'indépendance des États-Unis.  En 1989, le couple s'installe en France dans le Périgord.

____________________________________________

2022 - A Still Life Collection
Un blog de Francis Rousseau





jeudi 19 mai 2022

James Ensor (1860-1949) - Nature morte aux pommes, navets et saladier sur une nappe


James Ensor (1860-1949) Nature morte aux pommes, navets et saladier sur une nappe Collection privée


James Ensor (1860-1949)
Nature morte aux pommes, navets et saladier sur une nappe
Collection privée 

Que voit on ?   Quatre pommes rouges, trois navets et un saladier vide, posés sur une nappe blanche, la teinte jaunâtre de l'ensemble étant due à un mauvais vieillissement d'u vernis final plutôt qu'à un volonté du peintre dont la palette est habituellement plus crue.  

Rappel biographique : Le peintre belge James Ensor se revendiquait du mouvement anarchiste et a laissé une œuvre expressionniste très importante. Il est un des membres fondateurs du groupe bruxellois d'avant garde Les Vingt. En 1898, il est l'un des instigateurs du bal du Rat mort qui a lieu à la fin du carnaval d'Ostende. Ensor doit attendre le début du 20e siècle pour assister à la reconnaissance de son œuvre : expositions internationales, visite royale, anoblissement avec titre de baron, Légion d'honneur ... on le surnomme alors le prince des peintres. Et c'est précisément ce moment qu'il choisit pour abandonner la peinture et consacrer les dernières années de sa vie exclusivement à la musique !
Dans beaucoup de ses tableaux Ensor est fasciné par la lumière d'Ostende, sa ville natale, qui lui inspire des pâleurs secrètes : « La lumière déforme le contour. Je vis là-dedans un monde énorme que je pouvais explorer, une nouvelle manière de voir que je pouvais représenter. »
C'est entre 1887 et 1893 qu'il peint ses plus beaux tableaux : la gamme chromatique prend feu au milieu des nacres translucides des ciels et des marines. Contemporaine de Vincent Van Gogh et d'Edvard Munch, son œuvre contient beaucoup des futures révolutions du Fauvisme au Mouvement Cobra.
Il va s'appliquer à mettre en évidence les aspects grotesques des choses, et s'orienter vers une vision radicale, sarcastique et insolente du monde. Comme chez Pieter Brueghel l'Ancien ou Jérôme Bosch, l'inanimé respire et crie. Ses obsessions et ses peurs jouent un rôle manifeste dans les traits menaçants qu'il attribue aux objets utilitaires, aux revenants et aux masques. Ces derniers, à partir des années 1880 dominent son inspiration et renvoient au carnaval, ce « monde à l'envers », anarchique où les rapports sociaux sont démontrés par l'absurde.
Artiste pluraliste, il l'est également dans son style et ses techniques: toile, bois, papier, carton, couteau à palette, pinceau fin ou spatule… : « Chaque œuvre devrait présenter un procédé nouveau », écrit-il.
Dans un but purement alimentaire, il édite des eaux-fortes, les fameux « biftecks d'Ensor », œuvres purement commerciales mais qui ont fait alors la fierté des marchands de souvenirs. Il réalise aussi des caricatures à la manière de Bruegel et de Bosch.
Par sa prédilection pour les personnages masqués, les squelettes, qui, dans ses tableaux, grouillent dans une atmosphère de carnaval, Ensor est le père d'un monde imaginaire et fantastique qui annonce le surréalisme.
____________________________________________

2022 - A Still Life Collection
Un blog de Francis Rousseau


mardi 17 mai 2022

Henri Matisse (1869-1954) - Fruits

 

Henri Matisse (1869-1954) Fruits, 1896 Collection privée

Henri Matisse (1869-1954)
Fruits, 1896
Collection privée

Que voit on ? un Matisse très inhabituel, très impressionniste dans sa facture et classique dans sa thématique qui ne cache pas sa référence aux natures mortes de Claude Monet ou même de Chardin ! Intéressant de constater que le maître des collages et de la destructuration des formes fut aussi un peintre impressionniste... à ses débuts.  

Rappel Biographique : Henri Matisse, peint son premier tableau, Nature morte avec livres et chandelle en juin 1890. Peu après, il se rend à Paris. En 1892, il rencontre Albert Marquet à l'École des Arts déco puis s'inscrit en 1895, à l'École des beaux-arts, dans l'atelier de Gustave Moreau. L'enseignement du maître encourage ses élèves à penser leur peinture, à la rêver, au-delà de la virtuosité technique. Matisse, comme ses condisciples, Georges Rouault, Léon Lehmann, Simon Bussy, Eugène Martel, Albert Huyot ou Henri Evenepoel, est stimulé par cette conception de la peinture et entend développer la sienne selon son individualité. Gustave Moreau, lors d'une correction, lui dit : « Vous allez simplifier la peinture. »
Cette prophétie peut être considérée comme le programme esthétique de l'œuvre d'Henri Matisse.
En 1896, Matisse expose pour la première fois au Salon des Cent et au Salon de la Société nationale des beaux-arts, dont il devient membre associé sur proposition de Pierre Puvis de Chavannes. Cette fonction lui permet notamment d'exposer sans passer par un jury. Il passe l'été à Belle-Île-en-Mer et rencontre l'Australien John Peter Russell, qui l'introduit auprès d'Auguste Rodin et Camille Pissarro. Il commence à s'intéresser à la peinture impressionniste qu'il découvre en 1897 au musée du Luxembourg. Il est alors un peintre classique de natures mortes réalistes aux textures amples. Pour gagner sa vie, Matisse et Marquet travaillent comme peintre décorateurs à la journée, pour les décorateurs de théâtre.
En voyage à Londres, sur les conseils de Pissarro, Matisse découvre la peinture de Joseph Mallord William Turner, puis il part s'installer en Corse où il habite dans la Villa Rocca. A Ajaccio, il peint une cinquantaine de toiles dont Le Mur rose qui représente l'arrière de l'hospice Eugénie vu depuis la Villa de la Rocca. Matisse s'inspire alors de Turner.
En 1899, il découvre le traité de Paul Signac, d’Eugène Delacroix au néo-impressionnisme.
À partir de 1900, Matisse travaille la sculpture et le modelage, à l'Académie de la Grande Chaumière, sous la direction d'Antoine Bourdelle et fréquente également l'atelier d'Eugène Carrière. Il y fait la connaissance d'André Derain et de Jean Puy. Derain lui présente Maurice de Vlaminck. Il expose au Salon des indépendants (1901) et participe à la première édition du Salon d'automne (1903)
_________________________________________

2022 - A Still Life Collection
Un blog de Francis Rousseau

dimanche 15 mai 2022

François Vernay (1821-1896) - Vase et fruits d'été sur un entablement

François Vernay (1821-1896) Vase et fruits d'été sur un entablement Collection privée

François Vernay (1821-1896)
Vase et fruits d'été sur un entablement
Collection privée 

 Que voit-on ?  Sujet très classique à base de raisins et de pommes mais pinceau très moderne et très  dense avec une palette qui laisse exploser de merveilleuses couleurs soutenues dans une atmosphère assez sombre.  Une magnifique peintre et un très grand coloriste encore injustement méconnu de nos jours.

Rappel biographique : Son activité commence dès la sortie de la classe de fleurs à l’École des beaux-arts de Lyon en 1844. Vernay devient alors dessinandier de décors floraux pour l’industrie de la soie à Lyon. C’est sans doute sa rencontre avec François-Auguste Ravier en 1850 qui l’a profondément orienté sur la manière de son art. Il va rapidement commencer à alterner la peinture de fleurs et la peinture de paysage. Il abandonne sa palette sombre et la couleur fait son apparition dans sa peinture. À partir de 1865, il se tourne vers la nature morte à base de fleurs et de fruits. Ses dessins préfigurent les hardiesses à venir de l’expressionnisme et du fauvisme. Solitaire et méconnu  de son vivant, François Vernay vécut pauvrement. Après une chute dans son atelier, il se casse le fémur et meurt à l'Hôtel-Dieu de Lyon. Il continue à être injustement méconnu après sa mort même si une rue du 5e arrondissement de Lyon porte son nom.  Sa palette  peut souvent évoquer ou préfigurer celle de Cézanne dont il fut l'exact contemporain. 

____________________________________________
2022 - A Still Life Collection
Un blog de Francis Rousseau


 

vendredi 13 mai 2022

Frida Khalo (1907-1954) - Naturaleza muerta dedicado al Dr Samuel Fastlicht


Frida Khalo (1907-1954) Naturaleza muerta dedicado al Dr Samuel Fastlicht, 1952 Collection Privée


Frida Khalo (1907-1954)
Naturaleza muerta dedicado al Dr Samuel Fastlicht, 1952
Collection Privée

Que voit on ? Encore une série de fruits ronds, si chers à ce peintre.  La courge qui occupe tout le fond du cadre est ouverte en deux et laisse découvrir une foret de pépin  suspendu comme par des poils.

Rappel biographique : La peintre mexicaine Magdalena Frida Carmen Kahlo Calderónn plus connue sous le nom de Frida Kahlo a passé toute sa vie à Mexico City, bien qu'elle ait travaillé et voyagé aux Etats-Unis. Son œuvre comporte environ 250 tableaux, très souvent de petits formats, un certain nombre ayant été peints alors qu'elle était alitée. Elle a peint beaucoup d'autoportraits, témoignant souvent de sa souffrance physique et morale (Hôpital Henry-Ford, 1932, Sans espoir, 1945), seule ou en compagnie d'animaux (Autoportrait au collier d'épines et colibri (1940), Moi et mes perroquets (1941)…), parfois des portraits de famille. Ses toiles sont empreintes de culture mexicaine : tenue traditionnelle, bijoux locaux, portraits d'indigènes.  Quelques nature mortes, toutes très fortes se glissent au milieu de ces autoportraits ; elles ont la particularité de concerner en majeure partie des fruits ronds : pastèques, melons, courges, pamplemousse, avocats, kiwi, fruits de la passion, mangue. Ces fruits sont souvent traités comme des chairs ouvertes sur des plaies. Une poupée d'enfant ou un animal stylisé se mêlent quelquefois au décor. Sa série des pastèques est intitulée Viva la vida (Vive la vie).
____________________________________________
2022 - A Still Life Collection
Un blog de Francis Rousseau


mercredi 11 mai 2022

Abraham Brueghel (1631-1690) - Nature morte avec pastèque

Abraham Brueghel (1631-1690) Nature morte avec pastèque, 1670s Huile sur toile, 60 x 73 cm Musée de l'Hermitage, St. Petersbourg


Abraham Brueghel (1631-1690)
Nature morte avec pastèque, 1670s
Huile sur toile, 60 x 73 cm
Musée de l'Hermitage, St. Petersburg

 Que voit on?  Une nature très fournie et excellement peinte de figues, grenade, raisins et pastèque dans laquelle un couteau  d'argent a été planté pour en détacher des morceaux au grè de son envie.

Rappel biographique : Abraham Brueghel (163 -1690) est  le second fils de Jan Brueghel le Jeune (1601-1678) qui lui enseigne dès son jeune âge la peinture. Abraham se montre très doué et il réussit à vendre sa première toile à seulement quinze ans. À dix-huit ans, il se rend en Italie où il entre au service du prince Antonio Ruffio de Sicile. En 1659, il se rend à Rome où il se marie l’année suivante. Il s’installe en 1671 à Naples. S’il suit d’abord le style de son père, Abraham se tourne vers la peinture de fleurs suivant le style de Daniel Seghers (1590-1661).

________________________________

2022 - A Still Life Collection
Un blog de Francis Roussea

lundi 9 mai 2022

Alice Néel (1900-1984) - Gladiolas

 

Alice Néel (1900-1984) Gladiolas, 1974

 

Alice Néel (1900-1984)
Gladiolas, 1974
Private Collection 

 Que voit on ? Comme souvent chez Alice Néel, il s 'agit d'une nature morte peinte devant quelque chose. ici un canapé. La nature morte elle même représente un bouquet de glaïeuls mauves qui ressemblent à s'y méprendre à des iris, sauf qu'ils n'en sont pas. Ils sont posés dans un vase marocain à même le carrelage du  sol.

Rappel Biographique :
Alice Néel est une artiste américaine, particulièrement connue pour ses portraits sans fard, qui ne cède à la tentation d'aucun des mouvements picturaux qu'elle a pu traverser dans sa vie (l'impressionnisme lors de sa formation, le surréalisme dans l'entre-deux-guerres, etc.), et qui se démarque aussi des canons habituels de la représentation de la féminité. Elle a peint peu de natures mortes mais toutes sont très fortes et bouleversent les règles établies du genre.
Les peintures d'Alice Néel sont remarquables par leur utilisation de la ligne et de la couleur, leur perspicacité psychologique et leur intensité émotionnelle. Elle a été qualifiée comme l’ « une des plus grands portraitistes du 20e siècle » par Barry Walker, conservatrice d'art moderne et contemporain au musée des beaux-arts de Houston, organisatrice d'une rétrospective de l'artiste en 2010._

________________________________

2022 - A Still Life Collection
Un blog de Francis Rousseau

 

samedi 7 mai 2022

Eugène Delacroix (1798-1863) - Bouquet de fleurs

Eugène Delacroix (1798-1863) Bouquet de fleurs Musée des Beaux Arts de Lille


Eugène Delacroix (1798-1863)
Bouquet de fleurs
Musée des Beaux-Arts de Lille

Que voit on ? Un cinq tableaux de fleurs. que Delacroix osa présente au salon de 1849. Habitué du parc du château de Nohant, où l’invitait George Sand, Delacroix y peignit ces natures mortes florales, avant d'acquérir sa propre maison de Champrosay. Comme dans chacune de ces cinq mortes florales, une des fleur représentée n'a jamais existé dans la nature ! Une trait d'humour que Delacroix...

Rappel biographique : Le grand peintre romantique français Ferdinand-Victor-Eugène Delacroix n'est a priori pas vraiment connu pour ses natures mortes et c'est un tort car il en peignit quelques unes de très remarquables ! On lui connait Nature morte aux homards (1826-27) conservée aussi au Louvre à l"époque où il il copiait les maîtres anciens dans les galeries du Louvre. Il peignit aussi plusieurs natures mortes florales dont quelques unes très spectaculaires à partir de 1844, quand il loue à Draveil au lieu-dit Champrosay, une « bicoque » où il se fait installer un atelier de 10 m2. En pleine campagne accessible par le train directement Delacroix vient s'y reposer à l'écart de Paris, où sévit le choléra. Là il peut, accompagné de sa gouvernante Jenny, faire de longues promenades dans la campagne pour soigner sa tuberculose. Il travaille de nombreux paysages, plusieurs vues de Champrosay tant au pastel (musée du Louvre) qu'à la peinture à l'huile (musée du Havre). Il réalise de nombreux tableaux de mémoire suivant ses notes et carnets du Maroc, interprétant des scènes antiques à la mode orientale. Son travail se fait plus intimiste, les tableaux de petite taille sont vendus par les marchands parisiens. Il peint également ses natures mortes florales, souvent composées de fleurs imaginaires, (comme ci dessus) affectionnant particulièrement les lys jaune à cinq pétales. Les relations avec George Sand quoique suivies, se distendent. Après avoir réalisé le portrait de l'écrivain en 1834, Delacroix vient régulièrement à Nohant-Vic où il peint pour l'église de Nohant une Éducation de la Vierge138. Il offre un Bouquet de fleurs dans un vase139 à l'écrivain, qui l'accroche140 au-dessus de son lit, mais quand celle-ci tombe amoureuse du graveur et élève de Delacroix, Alexandre Manceau, Delacroix en prend ombrage d'autant qu'il est opposé à la révolution de 1848 dont Sand a été une des figures. La rupture est consommée. Restent les natures mortes florales qui datant de cette idylle, ont traversé les temps.

______________________________________

2022 - A Still Life Collection
Un blog de Francis Rousseau


jeudi 5 mai 2022

Aimé-Victor Barraud (1902 - 1954) - Nature morte aux poires et raisins


Aimé-Victor Barraud (1902 - 1954) Nature morte aux poires et raisins. Collection Privée

Aimé-Victor Barraud (1902 - 1954)
Nature morte aux poires et raisins.
Collection Privée

Que voit on ? Ce que décrit le titre, peint  dans une vivacité de couleurs très inhabituelles chez ce peintre  
 

Rappel biographique : Le peintre suisse Aimé-Victor Barraud a été affilié par les spécialistes de l'art au mouvement de la Nouvelle objectivité. Son père, sa mère et son grand-père maternel travaillaient comme graveurs et concevaient des décorations pour les boîtiers métalliques des montres de poche. La précision artisanale et le sens de la décoration étaient cultivés dans la famille et Aimé-Victor suivaient régulièrement des cours du soir dans la prestigieuse école d'art et d'artisanat local.
Dans sa carrière picturale, il s'est limité à un petit nombre de sujets, peignant principalement des portraits (y compris des autoportraits et des portraits doubles de lui-même et de sa femme), des nus, des natures mortes et quelques rares paysages. Grâce à un dessin précis et à des couleurs claires appliquées avec douceur, il a atteint un degré de réalisme extrême, voit même d'hyperréalisme avant la lettre. Il décrit souvent dans ses natures mortes un monde en putréfaction, l'un des symboles favori de ce genre pour décrire la vanité de la vie sur terre et sa fragile destinée.

____________________________________________

2022 - A Still Life Collection
Un blog de Francis Rousseau

 

mardi 3 mai 2022

Henri Matisse (1869-1954) - Nature morte


Henri Matisse (1869-1954), Nature morte Huile sur toile, 189, 9 46 x 38.1 cm MoMA

Henri Matisse (1869-1954),
Nature morte
Huile sur toile, 1899, 46 x 38.1 cm
MoMA
 
Que voit on ?  Une œuvre de la jeunesse de Matisse, puisqu'il avait 20 ans lorsqu'il la peignit.  On le sent alors très inspiré par Cézanne (la boutielle de vin ; le fond bleu) mais  à 'l'intérieur de la coupe dee fruits explose déjà le maitre de la couleur  qu'il va devenir. 
 

Rappel biographique : Henri Matisse, peint son premier tableau, Nature morte avec livres et chandelle en juin 1890, à l'âge de 21 ans Peu après, il se rend à Paris. En 1892, il rencontre Albert Marquet à l'École des Arts déco puis s'inscrit en 1895, à l'École des beaux-arts, dans l'atelier de Gustave Moreau. L'enseignement du maître encourage ses élèves à penser leur peinture, à la rêver, au-delà de la virtuosité technique. Matisse, comme ses condisciples, Georges Rouault, Léon Lehmann, Simon Bussy, Eugène Martel, Albert Huyot ou Henri Evenepoel, est stimulé par cette conception de la peinture et entend développer la sienne selon son individualité. Gustave Moreau, lors d'une correction d'un de ses premiers dessins, lui dit : « Vous allez simplifier la peinture. » Cette prophétie artistique peut être considérée comme le programme esthétique de l'œuvre d'Henri Matisse. En 1896, Matisse expose pour la première fois au Salon des Cent et au Salon de la Société nationale des beaux-arts, dont il devient membre associé sur proposition de Pierre Puvis de Chavannes. Cette fonction lui permet notamment d'exposer sans passer par un jury. Il passe l'été à Belle-Île-en-Mer et rencontre l'Australien John Peter Russell, qui l'introduit auprès d'Auguste Rodin et Camille Pissarro. Il commence à s'intéresser à la peinture impressionniste qu'il découvre en 1897 au musée du Luxembourg. Il est alors un peintre classique de natures mortes réalistes aux textures amples. Pour gagner sa vie, Matisse et Marquet travaillent comme peintre décorateurs à la journée, pour les décorateurs de théâtre. En voyage à Londres, sur les conseils de Pissarro, Matisse découvre la peinture de Joseph Mallord William Turner, puis il part s'installer en Corse où il habite dans la Villa Rocca. A Ajaccio, il peint une cinquantaine de toiles dont Le Mur rose qui représente l'arrière de l'hospice Eugénie vu depuis la Villa de la Rocca. Matisse s'inspire alors de Turner. En 1899, il découvre le traité de Paul Signac, d’Eugène Delacroix au néo-impressionnisme. À partir de 1900, Matisse travaille la sculpture et le modelage, à l'Académie de la Grande Chaumière, sous la direction d'Antoine Bourdelle et fréquente également l'atelier d'Eugène Carrière. Il y fait la connaissance d'André Derain et de Jean Puy. Derain lui présente Maurice de Vlaminck. Il expose au Salon des indépendants (1901) et participe à la première édition du Salon d'automne (1903)

_________________________________________

2022 - A Still Life Collection
Un blog de Francis Rousseau 

 

dimanche 1 mai 2022

Claude Monet (1840-1926) - Nasturtiums dans un Vase Bleu, (Capucines)


Claude Monet (1840-1926) Nasturtiums dans un Vase Bleu, (Capucines, 1879 Collection privée  (Christie's)


Claude Monet (1840-1926)
Nasturtiums dans un Vase Bleu, (Capucines, 1879
Collection privée  (Christie's)

Que voit-on ? Une composition absolument similaire a celle déjà publié sur ce blogs et peinte la même année ICI.  Absolument  similaire à ceci près qu'elle est en réalité complètement différente !  La comparaison entre les deux œuvres vaut de cliquer sue le lien !  Monet s'est visiblement beaucoup amusé ici au jeu du "un même sujet, deux façons de le peindre ! ". Et il a largement réussi son pari!


Rappel biographique : le peintre français Claude Monet, l'un des fondateurs de l'impressionnisme, est surtout connu pour ses paysages et ses portraits. " La couleur, disait-il " est mon obsession quotidienne, ma joie et mon tourment ". Claude Monet est l’un des fondateurs de l'impressionnisme. En 1859, il part à Paris tenter sa chance sur le conseil d'Eugène Boudin. Après des cours à l'académie Suisse puis chez Charles Gleyre et la rencontre de Johan Barthold Jongkind, le tout entrecoupé par le service militaire en Algérie, Monet se fait remarquer pour ses peintures de la baie d'Honfleur. En 1866, il connait le succès au Salon de la peinture. Toute cette période est cependant marquée par une grande précarité. Il fuit ensuite la guerre de 1870 à Londres puis aux Pays-Bas. Dans la capitale anglaise, il fait la rencontre du marchand d'art Paul Durand-Ruel qui lui assurera sa principale source de revenu pendant le reste de sa carrière. Revenu en France, la première exposition des futurs impressionnistes a lieu en 1874. À partir de 1890, Monet se consacre à des séries de peintures, c'est-à-dire qu'il peint le même motif à différentes heures de la journée, à diverses saisons. Il peint alors parfois des dizaines de toiles en parallèle, changeant en fonction de l'effet présent. La fin de sa vie est marquée par une maladie, la cataracte, qui affecte son travail.
Monet peint devant le modèle sur l'intégralité de sa toile dès les premières ébauches, il retouche ensuite de nombreuses fois jusqu'à ce que le résultat le satisfasse. Contrairement à ce qu'il affirme, il termine la plupart de ses toiles en atelier, prenant modèle sur les premières peintures d'une série pour peindre les autres. D'un caractère parfois difficile, prompt à la colère comme au découragement, Claude Monet était un grand travailleur qui n'hésitait pas à défier la météo pour pratiquer sa passion. Monet résume sa vie ainsi de la meilleure manière : « Qu'y a-t-il à dire de moi ? Que peut-il y avoir à dire, je vous le demande, d'un homme que rien au monde n'intéresse que sa peinture - et aussi son jardin et ses fleurs ».

_______________________________________

2022 - A Still Life Collection
Un blog de Francis Rousseau