mercredi 31 mai 2023

Bernard Lorjou (1908-1986) - Nature morte aux fruits


Bernard Lorjou (1908-1986) Nature morte aux fruits Collection privée.


Bernard Lorjou (1908-1986)
Nature morte aux fruits, 1967
Collection privée. 

 Que voit on ?  Dans le style toujours vif qui est le sien (certains diront "agressif"!) Lorjou donne ici une de ses plus flamboyantes natures mortes. des années 60.  A gauche : une pastèque, un citron et une pomme verte sur un entablement blanc .A droite  :un pot contenant deux fleurs.  Un petit chef d'œuvre totalement laissé dans l'ombre au 21e siècle... comme son auteur lui-même d'ailleurs qu'une malédiction semble avoir frappé   !

Rappel biographique :  Bernard Lorjou est un peintre français qui a bénéficié de son vivant d'une importante notoriété et qui a été totalement oublié depuis son décès. Tant mieux diront certains ! Pendant les années 1950, il est, avec Bernard Buffet, Jean Carzou et Alfred Manessier l'un des peintres français les plus cités et les plus célèbres d'alors. Dans les années 1920, alors qu'il fréquente les anarchistes du Libertaire, il découvre l'oeuvre d'Edouard Manet et veut devenir peintre. En 1925, il entre à l'atelier de dessin François Ducharne, où il devient maquettiste et dessinateur en soierie. Plus tard, ses créations dans ce domaine habillent des célébrités comme la duchesse de Windsor ou Marlène Dietrich. Puis sans en avoir jamais suivi de cours  de beaux arts pour apprendre son métier ou même l'histoire de l'art, il  devient peintre de façon autodidacte et il fonde le mouvement anti-abstrait « L'Homme témoin de son temps ». La première exposition du groupe a lieu а Paris en 1948. La même année, il partage avec Bernard Buffet le Prix de la critique. Ce dernier participe à la seconde exposition de l'Homme témoin en 1949. La troisième et dernière a lieu en novembre 1962 devant une assistance très clairsemée. En 1953, il rencontre Domenica Walter-Guillaume qui le met en relation avec le marchand d'art Georges Wildenstein,  Edgar Faure, Arthur Honegger et d'autres personnalités très influentes dans ces années là.
Farouche adversaire de l'art abstrait, Lorjou le qualifia dans une lettre ouverte au président de la République de façon pour le moins"  réactionnaire" « d'imbécile, apatride, vide, art de dégénéré… devenu par la volonté de votre ministre de la Culture, l'ART officiel français ». Le ministre en question n'était autre qu'André Malraux qui n'apprécia que très moyennement !
Personnage irascible, fantasque et peu sympathique,  Lorjou fait circuler en 1977 une pétition pour la défense de l'Art français et contre le Centre Beaubourg qu'il n'hésite pas à qualifier de Centre de Merde parce qu'il représente pour lui cet art officiel qu'il exècre particulièrement.
D'un style onirique figuratif, il est souvent considéré par la critique comme un expressionniste tardif. Artiste autodidacte, il s'était  définit lui-même comme « la bête noire » des conservateurs de musées. Ses excès langagiers et sa pensée souvent aigre lui garantissent un purgatoire qui durera longtemps !
 

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lundi 29 mai 2023

Ben Nicholson (1894-1982) - Still life, 1956


Ben Nicholson (1894-1982) Still life, 1956 Private collection



Ben Nicholson (1894-1982)
Still life, 1956
Huile sur toile, 1, 20x 2,13 m
Tate ,London

 Que voit on ? Posés sur deux tables différentes une série de bouteilles, vases, brocs et verres, peints dans un esprit  qui tend vers l'abstraction totale et une palette presque monochrome.

Rappel biographique : Le peintre britannique Ben Nicholson est connu pour être un des promoteurs de l'abstraction dans son pays. d'abord influencé par les cubistes. Au tournant des années 1928-30, son travail va progressivement évoluer du cubisme vers une abstraction géométrique proche de celle de Mondrian qu'il rencontre à Paris. Lauréat du premier prix Guggenheim en 1956, ses œuvres sont exposées dans les collections de la Tate Gallery de Londres.

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samedi 27 mai 2023

Floris Verster (1861-1927) - Tulipes dans un vase carré en porcelaine de Delft


Floris Verster (1861-1927) Tulipes dans un vase carré en porcelaine de Delft, 1916 Kröller-Müller Museum.

Floris Verster (1861-1927)
Tulipes dans un vase carré en porcelaine de Delft, 1916
Huile sur panneau, 28,9 x 25 cm
Kröller-Müller Museum.

 Que voit on ? Ce que décrit précisément le titre, le rouge des tulipes dont on ne voit que la fleur sans les tiges présentant ce bouquet sous un angle très inhabituel. 

Rappel biographique : Le peintre néerlandais Floris Verster était issu d'une famille d'artistes. Son père, Abraham Florentius Verster van Wulverhorst, était un érudit, administrateur du Museum national d'histoire naturelle de Leiden et lui-même peintre ornithologique renommé. Son frère cadet, Cees, devint critique d'art puis conservateur du Stedelijk Museum De Lakenhal à Leiden.
Entre 1880 et 1884, Floris Verster poursuit ses études à la Royal Academy of Art de La Haye puis après avoir obtenu son diplôme, il suit des cours avec Amédée Bourson à Bruxelles.
Jusqu'en 1885 environ, il travailla dans le style de l' Ecole de La Haye. Les sept années suivantes, il expérimente la nature morte sous l'influence de son beau-frère et des peintres français Antoine Vollon et Théodule Ribot. On peut dire qu'il excella en tant que coloriste, avec un vision très passionnée des couleurs très différente du style habituel des peintres de l' Ecole de La Haye .
À Bruxelles, il rencontra Jan Toorop et d'autres membres du groupe d'artistes d'avant-garde Les Vingt. En partie sous leur influence, Verster commença à travailler à coups de pinceau rugueux et de couleurs intenses. Il connut un immense succès avec ses natures mortes exubérantes et ses véritables paysages floraux. Entre 1892 et 1900, son travail subit une métamorphose pour se consacrer presque entièrement aux dessins au crayon contenant. À partir de 1900, il commence à peindre et se positionne comme un artiste reconnu aux Pays-Bas. La plupart de ses œuvres, outre les collections particulières, se trouvent au Musée Kröller-Müller et au Musée Stedelijk De Lakenhalà Leiden.
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jeudi 25 mai 2023

Felix Valotton (1865-1925)- La viande et les œufs

Felix Valotton (1865-1925) La viande et les œufs, 1918 Huile sur toile, 38 x 56 cm Villa Flora

Felix Valotton (1865-1925)
La viande et les œufs, 1918
Huile sur toile, 38 x 56 cm
Villa Flora

 Que voit on ? Ce que le titre décrit peint avec une précision chirrurgicale 

Rappel biographique : Félix Vallotton, peintre d'origine suisse naturalisé français en 1900, est un artiste à cheval sur deux siècles, deux pays et plusieurs tendances esthétiques, des Nabis à la Neue Sachlichkeit (Nouvelle Objectivité). S'il est aujourd'hui moins connu en France qu'en Suisse, c'est pourtant à Paris, dans les années 1890, que ses gravures sur bois novatrices lui ont valu une renommée qui s'est rapidement étendue à l'Europe entière. Tout au long de sa vie le " Nabi étranger ", comme il était surnommé, s'est intéressé à une gamme étendue de sujets récurrents - intérieurs, toilettes, nus féminins, paysages, natures morte, rendus étranges par son style lisse et froid, aux couleurs raffinées, aux découpages et aux cadrages audacieux. Et bien qu'il ne fût pas toujours compris par la critique de son temps, Vallotton a su s'imposer comme une figure en vue de la scène artistique parisienne et trouver sa place dans le courant moderne, notamment en participant à de nombreuses manifestations internationales d'avant-garde devenues mythiques. C'est surtout à partir de 1910, que Félix Vallotton s’intéresse au genre de la nature morte et le transforme dans chacune de ces toiles.

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mardi 23 mai 2023

Giorgio Morandi (1890-1964) - Aquarelles 2


Giorgio Morandi (1890-1964) Aquarelles 2 Collection privée


Giorgio Morandi (1890-1964)
Aquarelles 2
Collection privée

Que voit-on ? Tout en privilégiant la représentation des formes, jusqu'à projeter leurs ombres sur le fond, Morandi tend vers l'abstraction.

Rappel biographique : Le peintre italien Giorgio Morandi bien que qualifié de futuriste ne peut être identifié à aucun mouvement pictural du 20e siècle en particulier. Ayant peint de très nombreuses natures mortes, l’œuvre de Cézanne représente évidemment une influence majeure pour lui ; il lui emprunte la monumentalité des formes et les zones denses de couleurs. Mais simultanément, il développe une approche beaucoup plus intime de l’art. Les natures mortes de Giorgio Morandi représentent des objets toujours ordonnés avec soin sur une table dans l'atelier, pour être observés et peints. Ces objets qu'il a lui même achetés chez des brocanteurs, qui lui ont été donnés par des amis ou qu'il a ramassés dans la rue, sont facilement identifiables de toile en toile ; ce sont des bouteilles, cubes, entonnoirs auxquels viennent se mêler, à l'occasion mais rarement, un coquillage ou un fruit ou d'autres éléments plus incongrus (savons, blocs de bois... ). Le positionnement des objets dans le cadre est réalisé avec une attention particulière portée à la " géométrisation" de l'espace qui peut alors se lire en carrés et diagonales. Un lent travail de maturation est mis en œuvre par le dessin et la peinture par reprises successives, superpositions de couleurs faites d'une pâte ample avec des dégradés de gris d'une extrême sensibilité, qu'amplifie une sorte de délectation morose.

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dimanche 21 mai 2023

Paul Cézanne (1839-1906) - Fleurs dans un vase bleu


Paul Cézanne (1839-1906) Fleurs dans un vase bleu (c. 1873-75) Huile sur toile, 55.2 x 46 cm. Musée de l'Hermitage, St. Petersburg


Paul Cézanne (1839-1906)
Fleurs dans un vase bleu (c. 1873-75)
Huile sur toile, 55.2 x 46 cm.
Musée de l'Hermitage, St. Petersburg

 Que voit-on ?   Une thématique récurrente chez Cézanne lorsqu'il peint des natures mortes florales : le vase bleu. La composition est centrée précisément sur le vase posé sur la table comme dans tous les bouquets de fleur squ'il peignit à Auvers-sur-Oise. Une décennie plus tard il reviendra sur cette thématique masi en la ré-interprétant totalement ( Le Vase bleu du Musée d'Orsay)  et en y ajoutant... des pommes. 

 
Rappel biographique :
Les natures mortes furent un des thèmes favoris de Paul Cézanne, elles lui permirent de construire ses tableaux, d'approfondir les rapports entre les vides et les pleins, les figures et les fonds. Pour Cézanne, la nature morte est un motif comme un autre, équivalent à un corps humain ou à une montagne, mais qui se prête particulièrement bien à des recherches sur l'espace, la géométrie des volumes, le rapport entre couleurs et formes. Dans ces natures mortes, Cézanne place des objets de peu, faits à la main par l'artisanat local et paysan, et il les peints plus grands que nature en en accentuant les défauts, avec des torchons, nappes, fruits ou fleurs, le tout placé sur un coin de table. Incomprises en leur temps, ses natures mortes sont ensuite devenues l'un des traits caractéristiques de son génie. Les pommes sont un des éléments, avec les vases, qui forment ses « obsessions picturales ». Pour les philosophes, elles participent à l'établissement de sa personnalité et à sa quête de l'être. Les natures mortes, et notamment les pommes, sont le signe de sa nouvelle conquête picturale.


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vendredi 19 mai 2023

Paul Lelong (1799-1846) - Nature morte au plat de champignons

 

Paul Lelong (1799-1846) Nature morte au plat de champignons. Collection privée


Paul Lelong (1799-1846)
Nature morte au plat de champignons.
Collection privée 

Que voit on ? une profusion de fruits et légumes parmi lesquels le peintre a choisi de privilégier dans son titre, le plat de champignons (des chanterelles visiblement) qui se trouvent au premier plan à droite de la composition. 

Rappel Biographique : Paul Lelong, plus connu pour ses talents d'architecte que ses talents de peintre, fut élève de Châtillon à l'école des Beaux-Arts de Paris et participa au concours du Grand prix de Rome, en 1816. En 1827, il est l'architecte du Grand Bazar de l'Industrie Française ou Bazar de l'Industrie, à l'angle du boulevard Poissonnière et de la rue Montmartre. Paul Lelong est aussi chargé de faire le percement de la Rue de la Banque et de construire les bâtiments publics sur la rue : bâtiment du Timbre et de l'Enregistrement, caserne des Gardes de Paris, mairie du 2e arrondissement. Une rue parisienne qui se trouve à proximité de ses édifices porte d'ailleurs son nom. Il est aussi l'auteur de l'Hôtel Talma (9 rue de la Tour-des-Dames), classé Monument Historique.
Ses peintures du dimanche et notamment ses natures mortes joliment faites, inconnues jusqu'à il y a très peu de temps, apparaissent depuis quelques années sur le marché notamment britannique et connaissent un certains succès.
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mercredi 17 mai 2023

Sebastian Wegmayr (1776-1857) - Nature morte, aux Tranches de Citrouilles



 

Sebastian Wegmayr (1776-1857) Nature morte, aux Tranches de Citrouilles Aquarelle sur papier, 24 x 33 cm. Dorotheum, GmbH & Co Kollection, 2010



Sebastian Wegmayr (1776-1857)
Nature morte, aux Tranches de Citrouilles
Aquarelle sur papier, 24 x 33 cm.
Collection privée


Rappel Biographique : C'est en travaillant pour la Manufacture de Porcelaine de Vienne (Autriche), que ce grand coloriste se rendit célèbre notamment dans la peinture de bouquets de fleurs aux couleurs très vives, et qui le reste près de deux cent ans plus tard.  On connait moins ses aquarelles de légumineuses dont le couleurs sont aussi vives que celles de ses bouquets. 


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lundi 15 mai 2023

Sören Emil Carlsen (1853-1932) - Nature morte au vase de Chine


Sören Emil Carlsen (1853-1932) Nature morte au vase de Chine, 1922 Huile sur panneau (35.6 x 25.4 cm) Minneapolis Institute of Arts



Sören Emil Carlsen (1853-1932)
Nature morte au vase de Chine, 1922
Huile sur panneau (35.6 x 25.4 cm)
Minneapolis Institute of Arts

 

Que voit on ? D 'après la notice du Muée qui la conserve cette nature morte cahevée en 1922, résume la dernière période de la carrière de Carlsen, lorsque son hommage à Chardin atteint son apogée. Avec une économie de moyens et une attention aux subtilités de la lumière, de la forme et de la texture, Carlsen capture à la fois l'ambiance calme et l'atmosphère douce du maître français. Les couleurs harmonieuses de la nature morte et l'agencement équilibré des objets ajoutent à sa sérénité et à sa contemplation.

Rappel biographique : Sören Emil Carlsen est un peintre impressionniste américain d'origine danoise. Rapidement qualifié de " Chardin américain " par la critique locale de son temps, il se spécialisa dans les natures mortes. Membre de la National Academy of Design, professeur de dessin respecté à Chicago, San Francisco, et New York, et bien que figurant dans plusieurs collections privées, il n'a jamais été classé parmi les grands peintres américains du 20e siècle, et pourtant...
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samedi 13 mai 2023

Raimonds Staprans (b. 1926) - Mexican Jugs


 
Raimonds Staprans (b. 1926) Mexican Jugs, 1956 Huile sur toile Collection privée



Raimonds Staprans (b. 1926)
Mexican Jugs, 1956
Huile sur toile
Collection privée 

 Que voit on ? Deux jarres mexicaines dont l'une avec un bec et l'autre sans. Bien qu'elles ne soient pas censées être transparentes, il semble qu'on puisse en voir le niveau  de remplissage : au 1/4 pleine pour l'une et l'autre. Un verre à droite de la composition apporte une ponctuation à ce dialogue muet de cruches.

Rappel biographique  : Raimonds Staprans est un artiste et dramaturge bien connu aux États-Unis et dans sa Lettonie natale. Après avoir vécu en Lettonie occupée et dans un camp de personnes déplacées pendant la Seconde Guerre mondiale, Staprans a immigré aux États-Unis avec sa famille en 1947. Il  étudie l'art à l' Université de Washington avec Alexander Archipenko et Mark Tobey. Puis il déménage dans la baie de San Francisco. où il  commence des études supérieures à l' Université de Californie, Berkeley  Il y étudie avec Hans Hofmann et Karl Kasten, entre autres, et obtient une maîtrise en beaux-arts en 1954. Staprans commence alors à exposer à San Francisco. Il expose actuellement au Hackett Galerie du moulin à San Francisco et à la Peter Mendenhall Gallery à Los Angeles.
Les œuvres de Staprans sont conservées dans les collections permanentes des Beaux-Arts Museums de San Francisco du Los Angeles County Museum of Art, du  San Jose Museum of Art et du Portland Art Museum  entre autres. Une rétrospective a eu lieu au  Pasadena Museum of California Art en mars 2006.
Les natures mortes et les peintures de paysages de Staprans sont remarquables par leur rapport  sensible à la lumière et à la couleur. qui rappelle la manière de Cézanne.  On n'a pas hésité non plus aàcomprarer certaines de ces compositions a celles de Nicolas de Stael. Staprans décortique  "l'architecture" des objets quotidiens en utilisant des couleurs explosives et des compositions aplaties, créant une "tension entre la représentation et l'abstraction qui joue avec les attentes des spectateurs."
En 2003, Staprans a reçu la plus haute distinction civile de Lettonie, l' Ordre des trois étoiles l'équivalent letton de la Médaille présidentielle de la liberté des États-Unis.
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jeudi 11 mai 2023

Pierre-Auguste Renoir (1841-1919) - Fraises dans un Bol et sur la Nappe


Pierre-Auguste Renoir (1841-1919) Fraises dans un Bol et sur la Nappe, 1899 Huile sur toile, 32,5 x 19 cm Collection privée


Pierre-Auguste Renoir (1841-1919)
Fraises dans un Bol et sur la Nappe, 1899
Huile sur toile, 32,5 x 19 cm
Collection privée

Que voit-on ? Renoir visiblement adorait les fraises, qu'il a peint es dans toutes les postures si l'on peut dire et en tout cas , à d'innombrables reprises.  Leur couleur et leur texture l'inspirait plus que celle de tout autre fruit.  Dans cette toile peu connue,  il se livre a un exercice saisissant de maitrise des contrastes dans la confrontation entre le rouge du fruit et le blanc de l'environnement ...

Rappel biographique : L'un des plus célèbres peintres français, Pierre-Auguste Renoir, membre éminent s'il en est du mouvement impressionniste a peint beaucoup de natures mortes, comme l'ensemble des impressionnistes d'ailleurs qui ont participé au renouveau de ce genre vieux de plus de 3000 ans. La dernière toile qu'il aurait voulut peindre serait une nature morte florale. Sur son lit de mort, Renoir aurait demandé une toile et des pinceaux pour peindre le bouquet de fleurs qui se trouvait sur le rebord de la fenêtre. En rendant pour la dernière fois ses pinceaux à l'infirmière, il aurait déclaré : « Je crois que je commence à y comprendre quelque chose ». Les mauvaises langues ajoutant généralement : " Il était temps ".

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mardi 9 mai 2023

Odilon Redon (1840-1916) - Grand bouquet de fleurs dans un vase, 1900

 

Odilon Redon (1840-1916) Grand bouquet de fleurs dans un vase, 1900 Huile sur toile, 67.4 x 52.1 cm Collection privée

Odilon Redon (1840-1916)
Grand bouquet de fleurs dans un vase, 1900
Huile sur toile, 67.4 x 52.1 cm
Collection privée 

Que voit on ? Un bouquet de fleurs dans un vase...  un de lpus pourrait on dire concernant ce peintre  qui en avait  fait véritablement son sujet de prédilection, jusqu'à l'obsession. Et pourtant de la multitude de bouquets dans un vase qu'il a peint  aucun n'est pareil, aucun de ne ressemble de près ou de loin. Celui ci très coloré, très rythmé est rendu dans une touche très impressionniste. 

Rappel biographique : le peintre français Odilon Redon (né Bertrand-Jean Redon) est un peintre rattaché au mouvement symboliste et coloriste de la fin du 19e siècle. Son art explore les aspects de la pensée, l'aspect sombre et ésotérique de l'âme humaine, empreinte des mécanismes du rêve. Il a peint beaucoup de bouquets de fleurs mais dans le fond, assez peu de natures mortes.  La Coquille, exécutée au pastel en 1912, figure au nombre de ses plus célèbres toiles.
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dimanche 7 mai 2023

Vincent Laurensz van der Vinne (1629-1702) - Vanité avec une couronne royale et le portrait de Charles 1er d'Angleterre

 

Vincent Laurensz van der Vinne (1629-1702) Vanité avec une couronne royale et le portrait de Charles 1er d'Angleterre, 1640 Huile sur toile, 118 x 95 cm Musée du Louvre, Paris

Vincent Laurensz van der Vinne (1629-1702)
Vanité avec une couronne royale et le portrait de Charles 1er d'Angleterre, 1640
Huile sur toile, 118 x 95 cm
Musée du Louvre, Paris

Que voit on ?  Une Leçon de vanité avec tous les attributs du genre : sablier, fleurs qui se fanent, lampe éteinte, crâne, portrait gravé du roi Charles Ier d’Angleterre, décapité en 1649, etc., riche en détails allusifs visant les fragiles occupations humaines, moralisation soulignée par les inscriptions. Contre-note optimiste, l’espérance signifiée par la gourde du pèlerin, lequel chemine vers Dieu qui donne force à ses fidèles, et par le coquillage, associé à l’idée de renaissance voire de résurrection. 


Rappel biographique :  Vincent Laurensz. van der Vinne,est un peintre de l'Âge d'or de la peinture néerlandaise. En 1647, Vincent van der Vinne est apprenti dans l'atelier de Frans Hals pendant neuf mois. Il est admis à la guilde de Saint-Luc de Haarlem en 1649. En 1652, il entreprend un voyage à travers l'Allemagne avec ses confrères . Ils se rendent à Cologne où ils rencontrent Abraham Kuyper, Heidelberg et Francfort. Selon son carnet de voyage, qui nous est parvenu, tandis que deux de ses compagnons regagnent la Hollande, il poursuit son périple par la Suisse, où il séjourne à Genève d'avril 1653 à septembre 1654, puis traverse la France, où il séjourne à Lyon puis à Paris, avant de s'embarquer au Havre pour rejoindre Haarlem en septembre 1655. Marié avec Anneke Jansdr de Gaver l'année suivante, il a quatre enfants, dont trois fils peintres, Laurens Vincentsz. van der Vinne (1658-1729), spécialiste de la peinture de fleurs, Jan Vincentsz. van der Vinne (1663-1721), et Isaac Vincentsz. van der Vinne (1665-1740). En 1668, après la mort d'Anneke, il se remarie avec Catalijntje Boeckaert. En 1689, il devient doyen de la communauté mennonite de Haarlem. 

vendredi 5 mai 2023

Nicolas-Henri Jeaurat de Bertry (1728–1796) - Attributs militaires (un tambour et une épée)


Nicolas-Henri Jeaurat de Bertry (1728–1796) Attributs militaires (un tambour et une épée) 1757 Huile sur toile, 130 x 96 cm Musée du Louvre, Paris / Musée national du château de Fontainebleau


Nicolas-Henri Jeaurat de Bertry (1728–1796)
Attributs militaires (un tambour et une épée) 1757
Huile sur toile, 130 x 96 cm
Musée du Louvre, Paris / Musée national du château de Fontainebleau

Que voit on ? Une nature morte très martiale, aux attributs militaire   qui  selon Pomme de Mirimonde, serait le morceau de réception à l'Académie, de Jeaurat en 1756 et non de Delaporte comme on le crut longtemps à tort. Cette toile entrée dans les collections de l'Académie royale de Peinture et de Sculpture dès sa création s'est ensuite naturellement retrouvée affecter au Musée du Louvre qui l'expose aujourd'hui au Château de Fontainebleau, un emplacement très approprié au sujet.


Rappel biographique : Fils d’Edme Jeaurat, graveur du Roy, Jeaurat de Bertry a étudié avec son oncle, le peintre Etienne Jeaurat. Il a établi sa réputation dans la nature morte, genre où il excellait, réussissant à saisir les objets de la vie quotidienne avec un détail et une vitalité rappelant le maitre du genre, Chardin, mais pour un critique comme Théodore Lejeune : « Autant Chardin excelle dans le clair-obscur, autant Jeaurat est cru et sec. » Fait remarquable et rare, il a été à la fois nommé et reçu, par accord verbal de l’assemblée, académicien et professeur à l’Académie royale de peinture et de sculpture, le même jour, le 31 janvier 1756, avec deux natures mortes comme morceaux de réception : l’un, Ustensiles de cuisine près d’un petit fourneau en terre allumé qui rappelle l’esprit de Chardin et l’autre ses trophées militaires.
L’année suivante, il a prйsentй au Salon de 1757 trois natures mortes représentant des instruments de musique, une allégorie de la guerre, une de la science, qui ont attiré une critique favorable du Mercure d’octobre : « On a vu avec plaisir trois tableaux de M. Jeaurat de Bertry : ils sont d’une belle imitation et bien grouppés. »
On ignore où se trouvent ses dernières oeuvres, mais le tableau aux instruments de musique, signé et daté de 1756, actuellement dans les collections du musée Carnavalet, semble être le premier de ces trois tableaux au Salon. Quelques natures mortes de la Réunion des Musées Nationaux (dont celui de Cambrai) attribuées un temps par erreur à Chardin et à Henri- Horace Roland de La Porte, l’un contenant même son monogramme "JB", lui ont récemment été réattribués.
En 1761, il est nommé peintre et pensionnaire de Marie Leszczynska et signe ses lettres du titre de « peintre de la Reine ». Reconnu, il quitte Paris pour s’installer Versailles où il résidera jusqu’à la mort de la reine en juin 1768. Le 1er juillet de la même année, il reçoit une pension de 400 livres de gratification annuelle, « en considération des services qu’il a rendus а la feue Reine, pour l’amusement de cette princesse dans l’art de la peinture. » Il repart alors pour Paris d’où il ne sortira plus , exception faite d’un second séjour de quatre ans à la cour.
Pendant la Révolution, il se concentrera sur le portrait, certains de nature satirique voilée, ainsi que sur les constructions allégoriques comportant des portraits, le drapeau tricolore, les pyramides et l’oeil maçonnique. Au Salon de 1796, il expose le Portrait du Citoyen Gelé à l’instant où il reçoit le brevet d’imprimeur de la Gendarmerie nationale. Au même Salon, il expose encore une Vue de la collégiale et du pont de Corbeil, où il évoque sa propre disparition avec un coche descendant passant sous le porche de la collégiale.
Le fait qu'il fut comblé d'honneur par la reine, ne lui valut pas que des amis et l'on fut bien sévère avec ce peintre dont le talent mérite aujourd'hui largement d'être débarrassé des jalousies opportunistes de son époque.


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mercredi 3 mai 2023

Henri Matisse (1869-1954) - Branche de Lilas


Henri Matisse (1869-1954) Branche de Lilas, 1914 Huile sur toile, 146 x 97 cm Metropolitan Museum of Art, NYC


Henri Matisse (1869-1954)
Branche de Lilas, 1914
Huile sur toile, 146 x 97 cm
Metropolitan Museum of Art, NYC
 
Que voit-on ? Une branche de lilas dans un vase transparent posé au centre d'une composition où dans un style très épuré figurent aussi une pipe (à gauche ) et une petite statue de penseur (à droite). Ce qui surprend dnas l'ourve de matisse, c'est la  richesse de la diversité des styles du peintre. Cette toile semble en réunir au moins trois  différents ! 

Rappel Biographique : Henri Matisse, peint son premier tableau, Nature morte avec livres et chandelle en juin 1890. Peu après, il se rend à Paris. En 1892, il rencontre Albert Marquet à l'École des Arts déco puis s'inscrit en 1895, à l'École des beaux-arts, dans l'atelier de Gustave Moreau. L'enseignement du maître encourage ses élèves à penser leur peinture, à la rêver, au-delà de la virtuosité technique. Matisse, comme ses condisciples, Georges Rouault, Léon Lehmann, Simon Bussy, Eugène Martel, Albert Huyot ou Henri Evenepoel, est stimulé par cette conception de la peinture et entend développer la sienne selon son individualité. Gustave Moreau, lors d'une correction, lui dit : « Vous allez simplifier la peinture. »
Cette prophétie peut être considérée comme le programme esthétique de l'œuvre d'Henri Matisse.
En 1896, Matisse expose pour la première fois au Salon des Cent et au Salon de la Société nationale des beaux-arts, dont il devient membre associé sur proposition de Pierre Puvis de Chavannes. Cette fonction lui permet notamment d'exposer sans passer par un jury. Il passe l'été à Belle-Île-en-Mer et rencontre l'Australien John Peter Russell, qui l'introduit auprès d'Auguste Rodin et Camille Pissarro. Il commence à s'intéresser à la peinture impressionniste qu'il découvre en 1897 au musée du Luxembourg. Il est alors un peintre classique de natures mortes réalistes aux textures amples. Pour gagner sa vie, Matisse et Marquet travaillent comme peintre décorateurs à la journée, pour les décorateurs de théâtre.
En voyage à Londres, sur les conseils de Pissarro, Matisse découvre la peinture de Joseph Mallord William Turner, puis il part s'installer en Corse où il habite dans la Villa Rocca. A Ajaccio, il peint une cinquantaine de toiles dont Le Mur rose qui représente l'arrière de l'hospice Eugénie vu depuis la Villa de la Rocca. Matisse s'inspire alors de Turner.
En 1899, il découvre le traité de Paul Signac, d’Eugène Delacroix au néo-impressionnisme.
À partir de 1900, Matisse travaille la sculpture et le modelage, à l'Académie de la Grande Chaumière, sous la direction d'Antoine Bourdelle et fréquente également l'atelier d'Eugène Carrière. Il y fait la connaissance d'André Derain et de Jean Puy. Derain lui présente Maurice de Vlaminck. Il expose au Salon des indépendants (1901) et participe à la première édition du Salon d'automne (1903)
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lundi 1 mai 2023

Milton Avery (1885-1965) - Mandolin With Pears

Milton Avery (1885-1965) Mandolin With Pears, 1945 Huile sur toile, (83.8 x 66 cm) Collection Privée (via Sotheby's)

 

Milton Avery (1885-1965)
Mandolin With Pears, 1945
Huile sur toile, (83.8 x 66 cm)
Collection Privée (via Sotheby's)

Que voit on ? En 1945, Milton Avery cherche à réduire les figures, les paysages et les natures mortes à leurs formes les plus simples.  Dans Mandolin with Pears, il présente chaque composant comme une seule zone de couleur brillamment saturée. Cette technique, amplifiée par la réduction des détails superflus et la perspective inclinée qu'il emploie, limite la sensation de profondeur dans le plan de l'image. Semblable aux modernistes européens, il réinvente la nature morte classique en tant que conception bidimensionnelle de couleurs et de motifs. L'admiration d'Avery pour Picasso, en particulier, transparait ici à la fois dans le choix du  sujet et dans la simplification de la forme.

Rappel biographique Milton Clark Avery est un artiste peintre américain de figures, portraits, animaux, intérieurs, paysages et quelques rares natures mortes. S'il existe un lien entre le monde de la peinture traditionnelle américaine du début du 20e siècle et de celui de l'expressionnisme abstrait autour de 1945, c'est bien Milton Avery qui l'a créé. On ne lui connait aucune formation particulière, sinon en 1913 un cours de dessin d'après nature donné par Charles Noël Flagg à la Connecticut League of Art à Hartford. En 1925, il épouse Sally Michel, également peintre, dont on retrouve l'image dans les nombreux portraits exécutés par son époux. Sa première exposition personnelle a lieu en 1928, elle est suivie d'autres à partir de 1940.
Après la période Fauve de ses débuts, qui lui a permis de jouer avec de riches couleurs, il atténue sa palette et simplifie ses compositions qui tendent vers un dépouillement de plus en plus grand. Ses sujets restent simples tels que Rothko les définit. C'est dans un style presque Intimiste - Avery peignant son atelier, sa femme Sally, sa fille March, Central Park, les plages et montagnes où il passait l'été, des vaches, des poissons, des vols d'oiseaux, ses amis réunis dans son atelier...- qu'il peint des œuvres aux formes simplifiées, aux plans colorés, découpés, dans un espace à deux dimensions, évoquant l'art de Matisse. Toutefois, ses peintures ne sont jamais brillantes quoique très riches. Il maîtrise fort bien ses rapports de couleurs dont les contours peuvent être parfois fluides, créant une sorte d'osmose entre elles. L'art de Milton Avery rejoint ainsi, peu à peu l'abstraction expressionniste de Rothko et de Adolph Gottlieb. Ensemble, ils ont participé à de longues conversations hebdomadaires qui ont facilité la naissance de la peinture abstraite américaine d'après guerre et plus particulièrement de l'Ecole de New York.
Une grande rétrospective lui a été consacrée en 1952 au Baltimore Museum, puis à la Fondation Ford et au Whitney Museum en 1960. Une autre rétrospective posthume fut présentée à Lincoln puis à Little Rock en 1966, puis deux autres encore en 1983, à la Albright-Knox Art Gallery de Buffalo et au Minneapolis Institute of Arts.
 
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