dimanche 21 juillet 2024

Aimé Victor Barraud (1902 -1954) - Nature morte aux fleurs dans un vase en céramique

Aimé Victor Barraud (190 -1954) Nature morte aux fleurs dans un vase en céramique, 1939 Collection privée


Aimé Victor Barraud (1902 -1954)
Nature morte aux fleurs dans un vase en céramique, 1939
Collection privée

 Rappel biographique : Le peintre suisse Aimé-Victor Barraud a été affilié par les spécialistes de l'art au mouvement de la Nouvelle objectivité. Son père, sa mère et son grand-père maternel travaillaient comme graveurs et concevaient des décorations pour les boîtiers métalliques des montres de poche. La précision artisanale et le sens de la décoration étaient cultivés dans la famille et Aimé-Victor suivaient régulièrement des cours du soir dans la prestigieuse école d'art et d'artisanat local.
Dans sa carrière picturale, il s'est limité à un petit nombre de sujets, peignant principalement des portraits (y compris des autoportraits et des portraits doubles de lui-même et de sa femme), des nus, des natures mortes et quelques rares paysages. Grâce à un dessin précis et à des couleurs claires appliquées avec douceur, il a atteint un degré de réalisme extrême, voit même d'hyperréalisme avant la lettre. Il décrit souvent dans ses natures mortes un monde en putréfaction, l'un des symboles favori de ce genre pour décrire la vanité de la vie sur terre et sa fragile destinée.

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2011-2024 - Une Collection de Natures Mortes
Un blog de Francis Rousseau

 

mercredi 10 juillet 2024

Alexandre-François Desportes (1661-1743)- Nature morte de fruits dans un paysage

 

Alexandre-François Desportes (1661-1743) Nature morte de fruits dans un paysage Musée des beaux-arts de Lille

 

Alexandre-François Desportes (1661-1743)
Nature morte de fruits dans un paysage
Musée des beaux-arts de Lille

Que voit-on ? Francois Desportes maîtrise ici les éléments qui font de lui un des plus grands artistes du 18e siècle français dans le genre de la nature morte et du paysage. Il livre ici une vision poétique, harmonieuse, presque romantique d’un paysage parfaitement ancré dans le raffinement du siècle.
Les éléments de nature morte révèlent pleinement la parfaite connaissance des œuvres de Louyse Moillon, François Garnier et Pierre Dupuis. Il associe le fond de paysage qui est une de ses grandes inventions en extérieur. En effet, Desportes est un des premiers artistes à s’intéresser à la peinture du paysage réel. C’est à partir de 1700 qu’il se consacre à la réalisation de nombreuses études de paysages et de plantes réalisées in situ. Ces études faites d’après nature sont autant de motifs ornementaux destinés aux grandes natures mortes qu’ils commencera à peindre dans les années 1704-1708.

Rappel biographique : Issu d’une famille modeste, Alexandre-François Desportes à ne pas confondre avec Nicolas Desportes ou Jean Desportes, deux autres peintres de nature mortes ayant vécu à la même époque) était destiné à être paysan mais, à la suite d’une longue période de convalescence, il s’initia au dessin et acquit peu à peu une grande maitrise de cette technique. Il devint l’élève de Nicasius Bernaerts d'origine flamande, alors membre de l’Académie royale et spécialisé dans la peinture animalière et de Frans Snyders, il s’est largement imprégné de la tradition flamande. Au cours de ses premières années, il découvrit ainsi la peinture flamande dont il va subir l’influence tout au long de sa carrière. A la mort de Bernaerts, Desportes ne se fia plus qu’à la nature. En 1695-1696, il fut nommé portraitiste à la cour de Pologne avant d’être rappelé en France où il abandonna le genre du portrait pour se consacrer presque exclusivement à la peinture animalière. Reçu à l’Académie royale en 1699, il participa à la décoration de la ménagerie de Versailles. Outre la peinture animalière, Alexandre-François Desportes se distingua aussi par ses natures mortes où il excella véritablement. On y perçoit l’approche réaliste flamande qui se traduit aussi bien dans les fonds de paysage que dans le rendu riche et méticuleux des matières alliée à une délicatesse alors réputée être très française.


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2024 - Une collection de Natures mortes
Un blog de Francis Rousseau

dimanche 23 juin 2024

Georges Braque (1882-1963) - Nature morte à la pipe

Georges Braque Nature morte à la pipe 1942



Georges Braque (1882-1963)
Nature morte à la pipe, 1942
Collection privée

Rappel biographique : le peintre français Georges Braque qui fut aussi sculpteur et graveur est le maître incontestable de la nature morte au 20e siècle, genre qu'il a profondément transformé et renouvelé tout au long de sa vie, s'inscrivant (consciemment ou inconsciemment) dans une démarche similaire à celle de Chardin au 18e siècle. Engagé dans le sillage du fauvisme, influencé par Matisse, Derain et Othon Friesz, il peint, à l'été 1906 les paysages de l'Estaque avec des maisons en forme de cubes (Maisons à L'Estaque) que Matisse qualifie de cubistes. A partir de 1909, il entre dans ce que les spécialistes appellent la période du " cubisme analytique ". Les paysages qui prédominaient jusqu'alors dans son œuvre vont céder la place aux natures mortes.
Ce sont principalement des natures mortes d'objets et/ou d'instruments de musiques (violons, guitare, pipe, journaux et magazines, objets divers de décorations intérieurs comme les nappes, les guéridons...) qu'il peint délaissant volontiers les thématiques habituelles du genre (fruits, légumes, pâtisseries, porcelaines). Dès avant la Première Guerre mondiale, sa peinture s'enrichit de combinaisons imprévues, avec une multiplication des facettes. Les formes sont géométrisées et simplifiées. Comme le remarque Bernard Zurcher, dans son ouvrage Braque vie et œuvre : « Si l'on considère que la bataille du cubisme s'est jouée sur le thème de la nature morte, Braque y était le mieux préparé ou plutôt il a été à même, en consolidant chacune des étapes de son évolution, d'aller plus sûrement à ce « signe qui suffit » tel que l'a nommé Matisse »
Entre 1919 et 1939, son style et ses recherches vont évoluer. De son passé cubiste, il conserve la simultanéité des points de vue et il opère une partition des objets et des plans qui les éloignent de tout réalisme. Guitare et nature morte sur la cheminée 1925, et Fruits sur une nappe et compotier, sont caractéristiques de cette évolution. Les objets semblent des accessoires de la composition," l'effort porte sur la couleur". Braque pousse l'usage du contraste encore beaucoup plus loin dans Nature morte à la clarinette, avec des formes qualifiées de « naturalistes » . Avec Le Guéridon, 1928 et Le Grand guéridon, qu'il continue à travailler jusqu'en 1936-1939, Braque opère un long mûrissement des formes. Il retravaille même en 1945 Le Guéridon rouge, commencé en 1939 en réduisant le motif ornemental. Le thème du guéridon revient souvent dans l'œuvre de 1911 à 1952 qui reçoit en 1937 le premier prix de la Fondation Carnegie de Pittsburgh.
Cloîtré dans son atelier pendant toute la durée de la Seconde guerre Mondiale, il refuse toute compromission avec les nazis et le régime de Vichy, malgré les nombreuses propositions qui lui sont faites. Braque se consacre au thème des Intérieurs avec un retour en force du noir qui donne une impression de dépouillement et de sévérité. Pendant cette période, Braque poursuit son sujet favori le nature morte et particulier les natures mortes aux instruments de musique qui n'ont cessé d'apparaître dans ses tableaux depuis 1908 . « L'instrument de musique, en tant qu'objet, a cette particularité qu'on peut l'animer en le touchant, voilà pourquoi j'ai toujours été attiré par les instruments de musique » .
1942 est une année particulièrement féconde pour le peintre qui commence plusieurs toiles sur le thème de la musique, qu'il terminera plus tard comme L'Homme à la guitare (1942), 1942-1961.
A cette époque là il réalise une nature morte à sujet animalier Deux poissons dans un plat avec une cruche, (1949-1941) qui inaugure une série de poissons sur fond noir Les Poissons noirs, 1942, et plusieurs Vanités.
A la Libération, Aimé Maeght devient son nouveau marchand parisien, et publie la première édition des Cahiers G. Braque. En 1948, lorsqu'il présente la série des Billards à la Biennale de Venise, il reçoit le Grand Prix pour l'ensemble de son œuvre. Suit une série d'expositions en particulier au MoMa de New York, qui parachève la reconnaissance internationale de son œuvre immense et essentielle.
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2024 - Une collection de Natures mortes
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mardi 18 juin 2024

André Lhote (1885-1962) - Nature morte


André Lhote (1885-1962) Nature morte


André Lhote (1885-1962)
Nature morte

 André Lhote, est un peintre, graveur, illustrateur, théoricien de l'art et enseignant français.
Il est l'un des représentants du mouvement cubiste. Fils d'un employé de la ville et d'une brodeuse, il passe dix ans en apprentissage chez un sculpteur décorateur et suit les cours de sculpture décorative à l'école des beaux-arts de Bordeaux jusqu'en 1904. C'est en lisant les Salons de Diderot, le Journal de Delacroix et les Curiosités esthétiques de Baudelaire qu'il vient à la peinture. Il s'installe à Paris en 1907. La galerie Eugène Druet organise sa première exposition en 1910. Il se rattache au mouvement cubiste en 1912, avec sa toile Paysage français, cependant il rejette ce qu'il y a de trop abstrait dans cette forme de peinture et il cherchera toujours à conserver un lien avec la peinture classique, que ce soit par les sujets ou par la rigueur de ses compositions. Il veut inscrire la modernité, non pas dans la rupture, mais dans la continuité de la tradition.
Il est réformé en raison d'une maladie de la rétine et ne participe donc pas à la Première Guerre mondiale. Affecté à la préfecture de la Gironde, il partage le bureau de Georges de Sonneville avec qui il collabore.
En 1919, grâce à Jacques Rivière qu'il connaît, il tient une chronique de critique d'art dans La Nouvelle Revue française.
Dès 1918, il enseigne dans différentes académies jusqu'à la fondation, en 1922, de sa propre académie au 18, rue d'Odessa, dans le quartier du Montparnasse. Il y enseignera jusqu'à la fin de sa vie. Il réunit des textes de grands maîtres, parmi lesquels Léonard de Vinci, sous le titre De la palette à l'écritoire. L'essentiel de son enseignement réside dans ses deux traités : Traité du paysage et Traité de la figure.
Lhote organise également des stages d'été pour ses élèves dans la maison qu'il a achetée en 1926 à Mirmande dans la Drôme. À partir de 1940 et pendant toute l'Occupation, nombre d'artistes y trouveront refuge. En 1936, il est membre de la rédaction du journal communiste Ce soir, pour lequel il s'occupe de la rubrique artistique.
En 1938, il découvre Gordes où il achète une maison de style Louis XIII qu'il rénove. Il y réside, en alternance avec Mirmande, de 1939 à 1942. Il fait connaître à ses amis l'attrait du village. Marc Chagall, et Willy Ronis deviennent ses voisins. Dès ses débuts, André Lhote s'est senti très en phase avec le mot d'ordre du « tout décoratif » de l'Art déco. Il gardera jusqu'à la fin ce goût pour la décoration. C'est ainsi qu'il exécute les peintures murales de la faculté de médecine de Bordeaux en 1957.
André Lhote meurt  le 24 janvier 1962. Il est inhumé au cimetière du Montparnasse.

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2024 - Une collection de natures mortes
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jeudi 13 juin 2024

Tristram Paul Hillier (1905–1983) - La Truite aux Pommes Vapeur


Tristram Paul Hillier (1905-1983) La Truite aux Pommes Vapeur Pallant House Gallery


Tristram Paul Hillier (1905-1983)
La Truite aux Pommes Vapeur
Pallant House Gallery


Rappel biographique :  Tristram Hillier est né en 1905 à Pékin (Chine), et fut le dernier des quatre enfants d'un célèbre banquier et diplomate de la place.  En 1922, il retourna en Chine pour étudier la langue et, jusqu'en 1924, fréquenta le Christ's College de Cambridge  Il se rendit à la Slade en 1926, où il étudia avec HenryTonks, puis à Paris où il étudia pendant deux ans avec André Lhote, ainsi qu'à l' Atelier Colarossi. C'est à Paris, qu'il rencontra de nombreux artistes du mouvement surréaliste comme Giorgio de Chirico et Max Ernst par exemple. Contrairement a beaucoup d’autres  peintres de ce mouvement, il resta un peintre surréaliste toute sa vie. À partir de 1933, il fut membre du groupe Unit One dirigé par Paul Nash. Pendant la Seconde Guerre mondiale, il servit dans la réserve de la marine royale avec les Français libres. Après la guerre, il vécut en France et en Espagne, puis alla vivre à East Pennard, dans le Somerset  en Angleterre. Son autobiographie, Leda and the Goose, a été publiée en 1954. Une exposition rétrospective de son travail a eu lieu à la galerie Worthing en 1960. Il a été nommé associé de l' Académie royale (ARA) en 1957 et académicien royal (RA) en 1967.


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2024 - A Still Life Collection
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samedi 8 juin 2024

Vincent Van Gogh (1853-1890) Pivoines dans un vase, 1886.

 

Vincent Van Gogh (1853-1890) Pivoines dans un vase, 1886.


Vincent Van Gogh (1853-1890)
Pivoines dans un vase, 1886.

 Rappel biographique : Au début du mois de mars 1886, Vincent van Gogh rejoint son frère Theo à Montmartre, avec l'envie de s'informer sur les nouveautés de la peinture impressionniste. À l'époque, Theo est gérant de la galerie montmartroise Boussod, Valadon & Cie. Seule la connaissance du milieu artistique parisien peut véritablement permettre à Van Gogh de renouveler et d'enrichir sa vision. Cette année-là est celle de la dernière exposition impressionniste que Vincent découvre, et en 1887 doit avoir lieu la première rétrospective de l’œuvre de Millet. Paris se prépare alors à accueillir plusieurs expositions : en plus du Salon, où sont exposées les œuvres de Puvis de Chavannes, Van Gogh visite les salles de la cinquième exposition internationale à la galerie Georges Petit, qui présente des toiles d'Auguste Renoir et de Claude Monet. Ces derniers n'avaient pas souhaité participer à la huitième et dernière exposition des impressionnistes, qui offrait le spectacle d'un groupe déchiré, entre les défections et les nouvelles arrivées, et ouvrait ses portes à la nouveauté du moment, le néo-impressionnisme, avec la toile de Georges Seurat, Un dimanche après-midi à l'Île de la Grande Jatte. À Paris dans les années 1886-1887, Van Gogh fréquente un moment l’Académie du peintre Cormon, où il fait la connaissance de Henri de Toulouse-Lautrec, de Louis Anquetin, d’Émile Bernard ainsi que de John Peter Russell. Ce dernier réalise son portrait. Il rencontre également, par l’intermédiaire de son frère, presque tous les impressionnistes, en particulier Georges Seurat et Camille Pissarro, ainsi que Paul Gauguin. Dans la boutique du père Tanguy, il devient l'ami de Paul Signac. Sous l’influence des estampes japonaises, ses compositions acquièrent peu à peu davantage de liberté et d’aisance, tandis qu’il s’essaie à la technique de l’aplat coloré. Pissarro l’initie également aux théories nouvelles sur la lumière et au traitement divisionniste des tons. La palette de l'artiste s’enrichit alors de couleurs vives et sa touche s’anime et se fragmente, ceci grâce également à Signac avec qui il travaille en 1887. Exalté par la ferveur du climat artistique parisien, Van Gogh brûle les étapes de son renouvellement artistique grâce à la fréquentation des peintres les plus anticonformistes du moment : il s'essaye au néo-impressionnisme auprès de Signac et Pissarro, enquête sur les profondeurs psychologiques du portrait avec son ami Toulouse-Lautrec, est précocement informé de la synthèse du cloisonnisme par ses compagnons Louis Anquetin et Émile Bernard, et peut apprécier les toiles exotiques réalisées par Gauguin en Martinique. Régénéré par cette modernité, il est prêt à réaliser son rêve méditerranéen, à la recherche de la lumière aveuglante de la Provence, qui fait resplendir les couleurs pures de la nature, étudiées jusque-là dans sa collection d'estampes japonaises. C'est une période très fertile où son art s'oriente vers l'impressionnisme, mais l'absinthe et la fatigue aggravent son état mental. Le 19 février 1888, il quitte Paris....
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2024 - A Still Life Collection
Un blog de Francis Rousseau 

lundi 3 juin 2024

Henri Fantin-Latour (1836-1904) - Branche de Plumbago


Henri Fantin-Latour (1836-1904) Banche de Plumbago
 
 
Henri Fantin-Latour (1836-1904)
Branche de Plumbago

 
Rappel biographique :
Le peintre et lithographe français Henri Fantin-Latour était plus connu de son vivant pour ses portraits de femmes, ses portraits de groupes dont il rénova le style compassé et pour ses peintures allégoriques que pour ses natures mortes, pourtant admirables. Aujourd'hui c'est exactement le contraire ! Membre du groupe dit « de 1863 », puis du Cénacle des Batignolles où l'Impressionnisme serait né, Fantin-Latour fait souvent figure de chaînon entre la peinture romantique et l'impressionnisme. Ses natures mortes, fleurs ou fruits, ont souvent trouvé acquéreur grâce à son ami Whistler qui a attiré en l'attention en Angleterre sur Fantin, à une époque où la peinture impressionniste française était peu appréciée dans ce pays.
Son père Théodore Fantin-Latour fut aussi un peintre de natures mortes, assez similaires à celles de son fils, si bien que attribue régulièrement aujourd'hui à tort des œuvres du père à son fils (mais rarement l'inverse !)
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2024 - Une collection de natures mortes
Un blog de Francis Rousseau


mercredi 29 mai 2024

Robert Falk (1886-1958) - Stilleven


Robert Falk (1886-1958) Stilleven, 1910 Cleveland Museum of Art



Robert Falk (1886-1958)
Stilleven, 1910
Cleveland Museum of Art

Que voit on ? : Toujours sur le thème choisi ce mois ci pa rce blog,  du drapé et du tapis décliné du modèle italien. Désormais chaque mois sera consacré à un nouveau thème avec quatre ou six natures mortes par mois.


Rappel biographique : Le peintre russe Robert Rafaïlovitch Falk (Роберт Рафаилович Фальк) est un des représentants majeurs de l'avant-garde russe. Entrainant dans son sillage plusieurs autres jeunes peintres de son pays, il est l'initiateur, en 1910, du Valet de Carreau et l'un de ses représentants principaux. Fasciné à ses débuts par l'oeuvre de Paul Cézanne, il défend le postimpressionnisme. En 1918, au debut de la révolution bolchevique, il rejoint la section Arts plastique (Izo) créée par le Commissariat populaire à l'instruction, au collège du Narkompros à Moscou. Entre 1918 et 1928, il enseigne la peinture à l’Institut supérieur d’art et de technique (Vkhoutein). En 1928, il se rend en France, théoriquement pour un séjour censé être de courte durée mais il refuse de repartir et s'installe à Paris jusqu'en ou il travaille pendant 10 ans. 1938, Entre 1938 et 1958, il revient à Moscou vit dans un relatif isolement et travaille, principalement pour le théâtre. Les œuvres de cette période sont néo-impressionnistes, assez proches des dernières peintures de son ancien professeur Valentin Serov Après la la déstalinisation, Robert Falk devint très populaire parmi les jeunes peintres et beaucoup l'ont considéré comme un trait d'union entre les traditions nationales russes et l'art moderne français du début du 20e siècle mais aussi entre la première avant-garde russe et la deuxième, celle des années 1960.

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2024 -
Une collection de natures mortes

vendredi 24 mai 2024

Rodolphe-Théophile Bosshard (1889-1960) - Etoffe et pommes


Rodolphe-Théophile Bosshard (1889- 1960) Etoffe et pommes Collection privée


Rodolphe-Théophile Bosshard (1889- 1960)
Etoffe et pommes
Collection privée

 Que voit on ? Dans le meme esprit d'hommage auxanciens que la précédente nature morte, le thème antique du drapé avec fruits, traité ici de façon à privilégier la recherche de l'abstraction.

Rappel biographique : Rodolphe-Théophile Bosshard est un artiste-peintre suisse qui fut actif à Paris entre les deux guerres mondiales et se spécialisa plutôt dans les nus féminins. Considéré comme une figure majeure de la peinture suisse de la première moitié du 20e siècle, il s' installa à Montparnasse seulement pendant quatre petites années mais pendant lesquelles il attira l'attention des critiques par une peinture originale et novatrice. Il noua des amitiés avec Chagall, Zadkine, Derain ou Lurçat. Beaucoup de ses natures mortes ont des similitudes avec celles de Jean Fautrier qui est son exact contemporain. Après sa période parisienne où il vivait de façon très miséreuse, Bosshard retourne s'installer en Suisse où il mène une carrière prolifique etcouronnée de succès. En 1947, la Galerie Denise René, rue de la Boétie, ramène Bosshard à Paris avec une quarantaine d’huiles, gouaches et dessins. Son style s 'approche alors de l'abstraction. Puis sa passion des voyages et des paysages l’entraîne à Ravenne, à Florence (où il expose en 1953), à Camogli sur la côte Ligure, à Gordes et enfin à Majorque.

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2024 -
Une collection de natures mortes

 

dimanche 19 mai 2024

Tamara de Lempicka (1898-1980) -Apple in a fruit bowl

 

Tamara de Lempicka (1898-1980) Apple in a fruit bowl, 1943 Private collection


Tamara de Lempicka (1898-1980)
Apple in a fruit bowl, 1943
Private collection

Que voit on  ? Une nature morte aux pommes rouges dans une coupe posée sur un drapé de tissu, reproduisant le tombé de rideaux de certaines natures mortes italienne de l'age d'or.

Rappel biographique : Tamara de Lempicka est une peintre polonaise représentative du mouvement Art déco. Fille de Boris Gorski, juif russe, et d'une mère polonaise, son enfance se passe dans un milieu aisé et cultivé entre Saint-Pétersbourg, Varsovie, Lausanne et Paris. En 1920, à l'Académie Ranson à Paris, elle reçoit l'enseignement de Maurice Denis et à l'Académie de la Grande Chaumière celui d'André Lhote. C'est là qu'elle forge petit à petit son style qui, dans une synthèse de l'art maniériste de la Renaissance et du néo-cubisme, va correspondre parfaitement à la mode de son temps. L'envol de sa carrière coïncide avec sa première exposition personnelle à Milan en 1925. En France, elle participe pleinement à la vie artistique et mondaine parisienne où elle rencontre André Gide, Suzy Solidor, de riches industriels, des princes russes émigrés, etc. En 1928, elle installe sa maison-atelier au no 7 de la rue Méchain, dans le 14e arrondissement, conçue par Robert Mallet-Stevens. A partir de 1929, elle expose simultanément en Pologne (médaille de bronze à l'exposition internationale de Poznan), à Paris (dans quatre salons et à la galerie Colette Weil) et aux États-Unis (Carnegie Institute de Pittsburgh).
Tamara de Lempicka occupe une place à part dans l'art du 20e siècle : malgré une production modeste (à peine 150 tableaux dans sa meilleure période, qu'on situe entre 1925 et 1935), ses œuvres évoquent et reflètent le style et la mode des années folles de l'entre-deux-guerres. Avec une stylisation néo-cubiste, ses œuvres, principalement des portraits, se caractérisent par un modelé accentué, des couleurs vives mais dans une gamme restreinte, mises en valeur par des fonds gris ou noirs. La composition très resserrée s'inspire du cadrage cinématographique. Bien que la nature morte ne soit pas sa spécialité, elle en a peint une vingtaine.
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Une collection de natures mortes

 

mercredi 15 mai 2024

Simon Luttichuys (1610-1661) - Nature morte avec jarre, verre de gingembre et autres objets

 

Simon Luttichuys (1610-1661)Nature morte avec jarre, verre de gingembre et autres objets1649.


Simon Luttichuys (1610-1661)
Nature morte avec jarre, verre de gingembre et autres objets.1649. 


Que voit-on ? La composition de cette nature morte est un peu similaire à celle des autres toiles du même peintre publié dans ce blog  Nature morte avec huitres ...  Comme dans cette nature morte la vaisselle d'or, d'argent ou de vermeil  ert de prétexte à une restitution minutieuse  de tous les reflets.  Elle s'en éloigne cependant par la grande sobriété du sujet : seulement quatre éléments, posés sur la table, et un linge blanc en débord du guéridon recouvert d'une précieux velours de soie gris sombre.

Rappel biographique : Simon Luttichuys est est un peintre néerlandais du siècle d'or, d'origine anglaise. Il a vraisemblablement étudié la peinture auprès de Jan Treck. Luttichuys est connu pour ses peintures de Vanités qui marquent le début de sa carrière de peintre. Il exécute ses tableaux de Vanités suivant le "modèle de Leyde", c'est-à-dire avec l'introduction dans ses œuvres d'objets en relation avec l'humanisme. Sa peinture est influencée par les œuvres de Jan de Heem. Plus tard, il s'éloigne de la peinture de Vanités pour ne peindre que des natures mortes...toutes mangnifiques
Son frère cadet, Isaac Luttichuys fut un peintre portraitiste.

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2024 -
Une collection de natures mortes


vendredi 10 mai 2024

Serge Charchoune (1888-1975) - Nature morte à la cruche


Serge Charchoune (1888-1975) Nature morte à la cruche, 1941 Centre Pompidou,  Paris


Serge Charchoune (1888-1975)
Nature morte à la cruche, 1941
Centre Pompidou,  Paris 

 Que voit-on ?  Une cruche en effet mais destructurée et transformée par le génie de ce très grand peintre dadaïste (mal connu du grand public) au point d'en devenir un objets mystiques, comme extrait d'une liturgie sacrée en cours d'exécution.  L'ensemble de la toile est une monochromie de beiges et gris, ce qui ajoute au pouvoir hypnotisant de l'œuvre. 

Rappel biographique : Sergei Ivanovitch Charchoune (Сергей Иванович Шаршун) est un peintre  et poète d'origine russe dont l'essentiel de la carrière s'est déroulée à Paris.  En 1912, renonçant au métier de négociant qui lui était destiné et après avoir déserté l'armée russe, il arrive à Paris et s'inscrit dans l'atelier du peintre cubiste Henri Le Fauconnier. Après la déclaration de guerre de1914, il se réfugie à Barcelone où il rencontre le boxeur-poète Arthur Cravan, les peintres Albert Gleizes, Marie Laurencin et Francis Picabia, et Josef Dalmau à la fois antiquaire et passionné par l'art d'avant-garde. Grâce à ce dernier, Charchoune expose dès 1916 et 1917, des peintures abstraites qu'il qualifie lui-même d'« ornementales ». 
Après la révolution bolchévique d'octobre 1917, il tente de rentrer en Russie, mais échoue finalement à Paris. Le 26 mai 1920, il assiste au Festival Dada de la salle Gaveau et retrouve Picabia. Il fréquente les réunions des dadaïstes au café Certá (passage de l'Opéra) et participe aux manifestations Dada, notamment le « Procès Barrès » organisé par André Breton en mai 1921. 
Au salon Dada de la galerie Montaigne, organisé par Tristan Tzara un mois plus tard, Charchoune expose des dessins inspirés des œuvres « mécaniques » de Picabia. Il compose également un poème illustré de douze dessins, Foule immobile, très bien accueillis par les dadaïstes.
À son tour, il crée un groupe Dada appelé Palata Poetov (La Chambre des Poètes) qui se réunit au café Caméléon, 146, boulevard du Montparnasse. Le 21 décembre 1921, une soirée « dadaïste russe » est un échec malgré la présence de Breton et Louis Aragon. Charchoune ne persiste pas et, en mai 1922, il se rend à Berlin, toujours dans l'espoir d'obtenir un visa pour l'URSS. Il y créé une revue Dada en langue russe Perevoz Dada («Le Transbordeur Dada ») dont il rédige seul le premier numéro (juin 1922). Après avoir édité une anthologie de poésie dadaïste allemande, française et russe Dadaizm, kompilacija et collaboré à diverses revues comme Merz de Kurt Schwitters, Charchoune délaisse le mouvement.
À Berlin, toujours, il expose une nouvelle série de peintures qu'il appelle « cubisme ornemental ». Il rencontre des artistes russes déçus par la révolution, dont la danseuse Isadora Duncan. Charchoune renonce alors à rentrer en URSS et retourne à Paris  en 1923. Après sa rencontre avec Amédée Ozenfant, il adopte le style puriste. À partir de 1954 ,son œuvre devient de plus en plus abstraite et dépouillée, quasi monochrome, inspirée par la musique.
Bien qu'il se gardera de participer à tout autre mouvement, Charchoune n'aura jamais, jusqu'à sa mort, renié son adhésion à Dada. Très peu connu du grand public, et pourtant dans les collections de nombreux musées, Charcoune n'a jamais été vraiment oublié des professionnels de l'art. Depuis les années 2000, son oeuvre bénéficie d'un regain d'interêt certain ... qu'elle mérite amplement.

 

 

dimanche 5 mai 2024

Antoine Fort-Bras (?-1690) -Trompe-l’oeil au nu académique


Antoine Fort-Bras (?-1690) Trompe-l’oeil au nu académique Collection privée


Antoine Fort-Bras (?-1690)
Trompe-l’oeil au nu académique
Collection privée

Antoine Fort-Bras ou Forbera est un artiste peintre français ou vénitien, connu pour ses trompe-l'œil. Peu d'éléments de la carrière d'Antoine Fort-Bras sont connus. Il serait d'origine vénitienne et serait venu à Avignon pour travailler. Il est mort en 1690 à Avignon, sur le chantier de la construction de la basilique métropolite Notre-Dame des Doms, à la suite d'une chute d'un échafaudage. D'autres sources le disent condamné à mort. L'œuvre la plus importante du corpus d'Antoine Fort-Bras, Le Chevalet du peintre, datée et signée « A. F. B. pinx., A. 1686 » est conservée au musée Calvet, à Avignon. Il s'agit d'un trompe-l'œil figurant un chevalet, sur lequel est présenté une copie en contre-partie de Au royaume de Flore de Nicolas Poussin. Un autre petit tableau, ainsi que trois estampes, sont également figurés. L'une des estampes, en sanguine, est une interprétation du tableau de Poussin. Les deux autres estampes sont probablement des eaux-fortes de Sébastien Leclerc et de Gabriel Pérelle. D'autres toiles en trompe-l'œil attribuées à Antoine Fort-Bras sont connues : Trompe-l'œil du marquis de Mauny, en collection privée et Les trois âges de la vie, conservé au musée Massey de Tarbes.

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mardi 30 avril 2024

Alexander Osmerkin (1892-1953) - Nature morte à la Pendule


Alexander Osmerkin (1892-1953) Nature morte à la Pendule, 1918 Tetriakov Gallery, Moscou,


Alexander Osmerkin (1892-1953)
Nature morte à la Pendule, 1918
Tetriakov Gallery, Moscou 

Que voit-on?  Une pendule dont le cadran est ouvert, posée devant un miroir de table et un verre à pied. Le tout est posé sur un coin de table à l'entablement de marbre noir et au piètement de bois. Le style cubiste de lavant garde russe est ici très évident.

Rappel Biographique : Alexander Alexandrovich Osmerkin (Александр Александрович Осмеркин) était un peintre russe, graphiste, décorateur de théâtre et professeur d'art . Il était membre du groupe d' avant-garde Knave of Diamonds , AKhRR, et des groupes de la Society of Moscow Artists (OMKh). A partir de 1932, il fut membre de l' Union des artistes de Leningrad. Alexander Osmerkin a créé plus de 700 œuvres d'art dans des divers genres. En tant qu'artiste ayant participé à l'Avant Garde Russe, ses peintures et ses dessins se trouvent à la Galerie Tretiakov et au Musée des Beaux-Arts de Moscou, ainsi qu'au Musée national russe à Saint-Pétersbourg et dans de nombreux autres musées du monde, y compris dans des collections privées. 

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jeudi 25 avril 2024

Hans Memling (1465-1494) - Calice de Saint-Jean l'Evangéliste


Hans Memling (1465-1494) Calice de Saint-Jean l'Evangéliste, c. 1470 Huile sur bois, 30,2 x 23cm National Gallery of Art, Washington DC


Hans Memling (1465-1494)
Calice de Saint-Jean l'Evangéliste, c. 1470
Huile sur bois, 30,2 x 23cm
National Gallery of Art, Washington DC

 Que voit on ? Cette nature morte est représenté sur le  volet droit du Dyptique de Saint Jean l'Evangeliste et Sainte Véronique. Saint Jean l'Évangéliste est souvent figurée tenant un calice qui fait allusion à sa mise à l'épreuve par le grand prêtre du temple de Diane à Éphèse. Celui-ci lui dit : « Si tu veux que je crois en ton dieu, je te donnerai du poison à boire et s'il ne te fait aucun mal, c'est que ton dieu sera le vrai Dieu ». Ce tableau montre le calice en question dont saint Jean neutralisa le poison  grâce à un geste de bénédiction. Le serpent figure  le venin qui s'échappe du calice, quelquefois il prend aussi la forme d'un petit dragon bicéphale. La légende raconte que saint Jean put ensuite boire le breuvage. Ce récit, popularisé par la Légende dorée  de Jacques de Voragine, s'inspire de phrases des Évangiles.

Rappel Biographique : Hans Memling ou Hans Memlinc est un peintre allemand de style flamand. Il est l'un des plus grands représentants de la peinture brugeoise du xve siècle, aux côtés de Jan van Eyck, de Petrus Christus, Gérard David, et de l'école des  primitifs flamands. Avant de s'installer à Bruges, Memling travaille dans l'atelier bruxellois de son maître Rogier van der Weyden, et il n'ouvre son propre atelier qu'après la mort de Rogier van der Weyden en 1464. D'évidentes similitudes stylistiques étayent une relation étroite entre les deux artistes. Memling développe ensuite un style personnel, empreint de sérénité et de douceur, qui à son tour prend valeur d'exemple pour ses contemporains et notamment le Maître de la Légende de sainte Ursule.Environ cent pièces de Memling sont connues, qui sont attribuées à lui ou à son atelier. Elles comportent des retables, des représentations de la Vierge, et une importante galerie de portraits.

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samedi 20 avril 2024

Samuel van Hoogstraten (1627-1678) - Nature Morte en Trompe l'œil incluant son Cadre


Samuel van Hoogstraten (1627-1678), Nature Morte en Trompe l'œil incluant son Cadre,1663 Gemäldegalerie der Akademie der bildenden Künste, Vienne

Samuel van Hoogstraten (1627-1678),
Nature Morte en Trompe l'œil incluant son Cadre,1663
Gemäldegalerie der Akademie der bildenden Künste, Vienne

Que voit-on  ?  Ce que décrit le titre en prenant soin de préciser que le cadre fait lui même partie de la peinture. Un eévidente volonté de réalisme et un culte du trompe l'œil qui n'est sans  faire penser à celui  qu'utliseront  plus tard les adeptes américains du genre William Harnett et  John Frederick Peto...

Rappel biographique  : Un certain nombre d’œuvres  de Van Hoogstraten témoigne de la diversité de ses styles tout au long de sa vie.  Dans ses premières œuvres, dont son autoportrait de 1644, il imite Rembrandt dont il fut l 'élève. Il poursuit dans cette veine au moins jusqu’en 1653, année où il réalise son Homme à la fenêtre. Ce tableau, l’un des exemples les plus caractéristiques de sa manière, fait partie des collections du Kunsthistorisches Museum de Vienne. Une vue de la Burgplatz de Vienne, datée de 1652, montre son talent comme peintre d’architecture. D'autres  toiles imitent  plutôt De Hooch (1629-1684) ou encore Jan Steen (1626-1679) et Gabriel Metsu (1629-1667).Van Hoogstraten utilisa également son habileté à rendre la perspective pour construire des boîtes d’optique. Ainsi, sa Boîte d’optique avec des vues intérieures d’une maison néerlandaise contient des vues en trois dimensions qui peuvent être observées par des orifices situés de chaque côté de la boîte. C’est peut-être sous l’influence de Carel Fabritius qu’il commença à s’intéresser à la problématique de la perspective et, en même temps, à celle du trompe-l'œil en peinture, qu’il mit du reste en pratique pour la décoration de certains intérieurs (Mauritshuis, La Haye) aussi bien que dans certaines des ses  natures mortes. Van Hoogstraten fut aussi connu comme  poète  que comme  peintre, Son œuvre maîtresse est un livre sur la peinture : Inleyding tot de Hooge Schoole der Schilderkonst (Introduction à l'enseignement supérieure de la peinture, Rotterdam, 1677) qui est, autant par son volume que par son envergure théorique, l’un des traités du genre les plus ambitieux qui aient été publiés aux Pays-Bas au XVIIe siècle. Il y traite notamment  de l’illusion picturales,  et de la relation du  peintre entre la peinture et  philosophie. Son  livre connut un certain succès. Van Hoogstraten a aussi composé des sonnets et  écrit des tragédies. C’est à lui que l’on doit d’avoir rapporté certaines citations connues de Rembrandt.

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lundi 15 avril 2024

Pompei  - Nature morte au Lapin Reniflant des Figues

 

Pompeii, Nature morte Lapin reniflant des figues. 1er siecle Museo Archeologico Nazionale di Napoli


Pompeii, Nature morte
Lapin reniflant des figues. 1er siecle
Museo Archeologico Nazionale di Napoli


 Rappel historique : Pline l'Ancien raconte que dans la Grèce antique, le peintre Piraikos qui vivait au 3e siècle avant notre ère, vendait déjà fort cher ses " Provisions de cuisine ", des tableaux de chevalets représentant des victuailles ou des instantanés d'échoppes de cordonniers et de barbiers. Dans la hiérarchie des genres picturaux d'alors, ces représentations de provisions de cuisine sont déjà considérées comme un genre mineur... et  elles le resteront pendant de longs siècles... au moins jusqu'à Chardin, si ce n'est jusqu'à Cézanne. Genre mineur donc, loin derrière les sujets religieux, les portraits et les paysages, mais genre que les commanditaires s'arrachent pourtant !Le grec Piraikos reste le plus célèbre des peintres de ce genre. Hélas, aucun exemple n'est parvenu jusqu'à nous de ces peintures des menus objets du quotidien par Piraikos,  peinture que l'on nommait à cette époque Rhyparographie.A la même époque, un autre peintre grec, Zeuxis rivalisait avec la nature au point que des oiseaux voulaient picorer les raisins qu'il peignait et qu'il passe être l'inventeur du réalisme et  de l'illusionnisme, pour ne pas dire du premier trompe-l'oeil. Il faut là encore faire confiance au récit de Pline l'Ancien, car aucun exemple de cet art ne nous est parvenu.Les premières natures mortes connues du monde occidental sont des fresques et des mosaïques du 1er siècle de l'ère chrétienne, provenant de Campanie (Herculanum et Pompéi) ou de Rome. Elles sont exécutées dans un style réaliste et illusionniste : fruits veloutés, poissons et volailles posés sur une marche de pierre ou sur deux étagères d'un garde manger, généralement en trompe l'œil avec des ombres portées, ou quelquefois dans des coupes en verre avec des transparences subtiles.Ces peintures évoquent le xenion antique, un cadeau fait de denrées qu'un hôte doit offrir à ses invités. Pourtant la nature morte de l'Antiquité possède une autre ambition que celle du seul plaisir mimétique. Comme le précise Charles Sterling : « Il est clair que les natures mortes hellénistiques et romaines qui représentaient des mets prêts à être consommés comportaient une allusion épicurienne ». On trouve ainsi assez fréquemment des mosaïques de natures mortes et des vanités dans les atriums d'été romains, où les convives invités aux repas étaient ainsi encouragés à cueillir le jour qui passe, Carpe diem selon la célèbre formule d'Epicure, à profiter de la vie tant qu'il était encore temps de le faire. Une déclinaison plus sophistiquée de la tradition égyptienne pharaonique qui voulait que l'on fît passer un cadavre devant les convives avant de commencer un repas pour leur rappeler l'impermanence de la vie !  Les natures mortes garderont tout au long des siècles jusqu'à nos jours,  cette signification épicurienne.

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jeudi 11 avril 2024

Maria Sibylla Merian (1647-1717) - Two Tulip Leaves

Maria Sibylla Merian (1647-1717) Two Tulip Leaves,


Maria Sibylla Merian (1647-1717)
Two Tulip Leaves, 1700 


Rappel biographique : Anna Maria Sibylla Merian  est une naturaliste et une artiste peintre. Elle mit son talent de dessinatrice, acquis au sein d'une famille d'éditeurs et d'illustrateurs célèbres, au service des observations naturalistes très détaillées qu'elle conduisit notamment sur la métamorphose des papillons. Elle vécut entre l'Allemagne et les Pays-Bas et fit un grand voyage exploratoire au Surinam qui lui procura la matière de son ouvrage le plus important et le plus célèbre sur les métamorphoses des insectes. Longtemps méconnue, elle est aujourd'hui considérée, en raison de la qualité de son œuvre artistique et scientifique, comme une importante figure de l'histoire naturelle de son époque. L'Allemagne redécouvrit son travail et lui rendit hommage au xxe siècle, en particulier en apposant son portrait sur les derniers billets en Deutsche Mark.

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samedi 6 avril 2024

Avigdor Arikha (1929-2010) -  Pomme, mi-pelée sur une assiette noire


Avigdor Arikha (1929-2010) Pomme, mi-pelée sur une assiette noire Aquarelle sur papier, 1976 Bibliothèque nationale de France, Paris


Avigdor Arikha (1929-2010)
Pomme, mi-pelée sur une assiette noire
Aquarelle sur papier, 1976
Bibliothèque nationale de France, Paris

 Rappel biographique :  Avigdor Arikha est un peintre et graveur figuratif franco-israélien. Né de parents juifs germanophones à Rădăuți en Bucovine (Roumanie), Avigdor Arikha est interné dans un camp de concentration en Ukraine en 1941. La Croix-Rouge l'en sort en 1944 et l'envoie en Palestine. En 1946 il est élève de l'École des beaux-arts Bezalel à Jérusalem, suivant un enseignement proche du Bauhaus. Il est blessé en 1948 en combattant pour la création d'Israël. En 1949, il obtient une bourse d'études aux Beaux-Arts de Paris. Il s'établit définitivement en France en 1954. Dans les années 1950, il pratique une peinture abstraite, qu'il abandonnera après une dizaine d'années au profit du dessin, de la gravure et de l'illustration figuratives. Il valorise alors « le dessin et la peinture d'observation », terminés en une seule séance face au sujet. Peintre de portraits, il est aussi polémiste, dirigeant ses traits verbaux contre l'éclairage des tableaux dans les expositions et musées, contre la tyrannie des modes et des courants artistiques, et exposant, plus positivement, sa conception de l'œuvre d'art dans des articles réunis dans un livre en 1991.
Avigdor Arikha a fait don, en 2008, d'un grand nombre de ses estampes à la Bibliothèque nationale de France : le département des Estampes consacre alors une rétrospective à son œuvre gravé.

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mardi 2 avril 2024

Diego Rivera (1886-1957) -The Café Terrace

 

Diego Rivera (1886-1957) The Café Terrace (1915) Oil on canvas, 60.6 x 49.5 cm. The Metropolitan Museum of Art, New York (Alfred Stieglitz Collection)

 

Diego Rivera (1886-1957)
The Café Terrace (1915)
Oil on canvas, 60.6 x 49.5 cm.
The Metropolitan Museum of Art, New York (Alfred Stieglitz Collection)

Que voit-on ? Posé sur un guéridon typique du mobilier de terrasse de café du début du XXe siècle et traité dans le style pointilliste :  une bouteille d'absinthe dont l'obsessionnelle couleur verte envahit toute la partie gauche de la composition, la cuillère à absinthe, le siphon, le verre à pied...  bref tout le nécessaire  pour que la "Fée verte", une des drogues les plus dures ans doute jamais légalisée, puisse accomplir son œuvre hautement destructrice  en toute impunité. Une lettre portant un timbre sur lequel on peut deviner le nom de Benito Juares rappelle les origines mexicaines du peintre.

Rappel biographique : Diego Rivera est un peintre mexicain. Bien qu'il ait tout au long de sa vie pratiqué la peinture de chevalet, Rivera est mondialement connu pour ses peintures murales, réalisées au Mexique, principalement à Mexico, et aux Etats-Unis. Ses peintures murales sont indissociables de ses convictions socialistes et de sa fascination pour le passé préhispanique du Mexique. Il est aussi célèbre pour sa relation tumultueuse avec l'artiste Frida Kahlo.

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vendredi 29 mars 2024

David Shterenberg (1881-1948) -Bread and Glass

 

David Shterenberg (1881-1948)
Bread and Glass
Collection privée

Que voit on? Ce que le titre décrit : un morceau de pain (tranché) et un verre (à pieds)sur un guéridon  jaune.

Rappel biographique  : David Petrovitch Chterenberg (Давид Петрович Штеренбер est un peintre, graphiste et photographe russe. Né dans une famille juive à Jytomyr, dans l'actuelle Ukraine, alors dans l'Empire russe, David Chterenberg étudie l'art à Odessa puis, en 1906 il passe quelque temps à Vienne avant de s'installer à Paris où il vit à la cité d'artistes La Ruche jusqu'en 1917. Il étudie à l'Académie Vittià Montparnasse, où il a comme professeur, entre autres, Kees van Dongen. Il a été influencé par les travaux de Paul Cézanne et par le cubisme. David Chterenberg était profondément conscient de ses racines juives. Il a écrit à sa femme Nadejda : « J'ai un sang oriental dans les veines, le sang de mes ancêtres qui ont écrit le « Cantique des cantiques », - et il n'y a pas de meilleure chanson ». D'ailleurs, en 1936, il publie avec son frère Abram Šterenberg un livre de photographies « V evrejskich kolchozach (В еврейских колхозах) » (littéralement, Dans les fermes collectives juives).
Aujourd'hui, ses œuvres sont exposées dans les grands musées publics à Moscou (Galerie Tretiakov et Musée Pouchkine), à Saint-Pétersbourg (Musée russe) et à Ekaterinbourg. Une grande partie de son œuvre est encore détenue dans des collections privées en Russie.

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lundi 25 mars 2024

Albert Eckhout (c.1610 – c. 1666) - Nature morte avec courges et melons

Albert Eckhout (c.1610 – c. 1666) Nature morte avec courges et melons Huile sur toile 91 × 91 cm National Museum of Denmark



Albert Eckhout (c.1610 – c. 1666)
Nature morte avec courges et melons
Huile sur toile 91 × 91 cm
National Museum of Denmark

Que voit on? Des courges et melons qui n'ont pas la même forme que celles que nous leur connaissons aujourd'hui... Et c'est tout ce qui en fait l'intérêt.

Rappel biographique : Le peintre hollandais Albert Eckhout, est connu pour ses toiles de la flore, de la faune et des habitants du Brésil. Eckhout et Frans Post étaient les artistes les plus célèbres de l'entourage de Johan Maurits de Nassau alors qu'il était gouverneur général du Brésil néerlandais de 1637 à 1644. On sait peu de choses sur la formation d'Eckhout, ses débuts de carrière et les raisons de sa nomination, et on ne sait pas exactement quand il est arrivé au Brésil. Parce que certaines peintures attribuées à Eckhout représentaient des peuples Araucano et africains ainsi que des lamas, des plantes et des arbres, certains ont suggéré qu'Eckhout aurait pu faire partie de l'expédition de Hendrick Brouwer au Chili en 1643 ou aurait pu visiter l'Afrique de l'Ouest avec les forces du colonel Hans Coen qui a capturé Elmina en 1637. D'autres pensent qu'il faisait partie de l'expédition de l'amiral Cornelis Jol et du colonel James Henderson quand ils ont occupé l'Angola en 1641. Enfin, on ne sait pas exactement quand Eckhout est revenu en Europe ou combien de temps il est resté au service de Maurits, mais l'on sait qu'en 1645, Eckhout était de retour à Groningen. Entre 1648 à 1652, il vécut à Amersfoort avant de s'installer à Dresde, où il passa dix ans (1653 à 1663) comme peintre à la cour de l'électeur de Saxe, Johann Georg II. On pense qu'Eckhout est mort à Groningen en 1665.

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jeudi 21 mars 2024

Raoul Dufy (1877- 1953) - Trente ans ou la vie en rose

 

Raoul Dufy (1877- 1953), Trente ans ou la vie en rose. 1931. Huile sur toile. Donation de Mme Mathilde Amos,955. Musée d’Art Moderne de Paris.

Raoul Dufy (1877- 1953)
Trente ans ou la vie en rose. 1931.
Huile sur toile.
Donation de Mme Mathilde Amos.
Musée d’Art Moderne de Paris.


Que voit-on ? Dufy peint la nature morte Trente ans ou la Vie en rose à l'occasion d'un anniversaire. L'œuvre évoque La Belle Enfant ou L'Amour à quarante ans, ouvrage d'Eugène Montfort illustré par l'artiste pour Ambroise Vollard. Le tableau est fondé sur un jeu d'illusion décorative : le tissu tendu au mur (Les Cornets, créé par l'artiste en 1919 pour Bianchini-Férier), sur lequel est posé un autre tissu représentant une vasque fleurie sur treillis (Amours, délices et orgues, 1925), encadre un bouquet de roses rouges et roses, posé sur un guéridon aux formes rondes placé au premier plan. Les roses aux diverses nuances se superposent, se confondent et envahissent l'espace, annonçant la «peinture tonale» des années suivantes.

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dimanche 17 mars 2024

David Petrovich Shterenberg (1881-1948) - La Table Rouge

David Petrovich Shterenberg (1881-1948) La Table Rouge Collection privée



David Petrovich Shterenberg (1881-1948)
La Table Rouge
Collection privée


Biographie: David Petrovitch Chterenberg ( Давид Петрович Штеренберг) est un peintre, graphiste et photographe russe d'origine ukrainienne. Né dans une famille juive à Jytomyr, dans l'actuelle Ukraine, alors dans l'Empire russe, David Chterenberg étudie l'art à Odessa puis, en 1906 il passe quelque temps à Vienne avant de s'installer à Paris où il vit à la cité d'artistes La Ruche jusqu'en 1917. Il étudie à l'Académie Vitti à Montparnasse, fondée en 1889 par Cesare Vitti et sa femme Maria Caira, où il a comme professeur, entre autres, Kees van Dongen. Il a été influencé par les travaux de Paul Cézanne et par le cubisme.  Pendant cette période, il effectue plusieurs voyages en Russie mais ne s'y installe qu'après la Révolution de 1917, grâce à ses bonnes relations avec Anatoli Lounatcharski, le commissaire du peuple chargé de la culture. Il assiste à la Conférence des auteurs, artistes et réalisateurs sur la coopération avec le gouvernement soviétique au Palais Smolny à Petrograd (Saint-Pétersbourg) avec Nathan Altman et d'autres. En 1917-1918, il est commissaire aux affaires artistiques. En 1918, il présente une exposition avec le groupe « Société juive pour la promotion des arts » avec Baranoff-Rossine, Altman et Lazar Lissitzky, à Moscou. De 1918 à 1920, il est chef du département des beaux-arts (IZO) du Narkompros (Commissariat du peuple à l'Instruction publique). À ce titre, il organise le financement de l'Institut de culture artistique de Moscou (INKhUK).
En 1918, il publie son essai programmatique Tâches d'art contemporain dans les documents du Conseil de Petrograd.
De 1920 à 1930, Chterenberg enseigne au Vkhoutemas (littéralement « Ateliers supérieurs d’art et de technique »), une école d'art fondée en 1920 à Moscou par un décret de Vladimir Lénine avec l'intention, selon les termes du gouvernement soviétique, de « préparer les artistes principaux aux qualifications les plus élevées pour l'industrie, et les constructeurs et les directeurs pour l'éducation professionnelle technique. » Parmi ses étudiants on trouve quelques artistes russes devenus célèbres tels que Alexandre Deïneka, Youri Pimenov, Alexander Arkadievitch Labas, Piotr Vladimirovitch Williams, Andrei Dmitrievitch Gontcharov et d'autres. Il organise une exposition d'artistes juifs à Moscou en 1922 qui comprenait entre autres Marc Chagall. La même année, il participe à la Première exposition d'art russe de Berlin dans la galerie van Diemen, première grande exposition sur l'avant-garde russe en Europe depuis la révolution d'Octobre. À cette occasion, il écrit un essai pour le catalogue de l'exposition. Cependant, son style indépendant a cessé de trouver la faveur des autorités soviétiques et progressivement son travail est retiré de la vue du public. Après les années 1930, il est contraint de travailler dans un style plus « réaliste ». À sa mort en 1948, il a est pratiquement oublié. Il est enterré au cimetière Vagankovo de Moscou.
David Chterenberg était profondément conscient de ses racines juives. Il a écrit à sa femme Nadejda : « J'ai un sang oriental dans les veines, le sang de mes ancêtres qui ont écrit le « Cantique des cantiques », - et il n'y a pas de meilleure chanson3 ». D'ailleurs, en 1936, il publie avec son frère Abram Šterenberg un livre de photographies « Vevrejskich kolchozach (В еврейских колхозах) » (littéralement, Dans les fermes collectives juives).
Aujourd'hui, ses œuvres sont exposées dans les grands musées publics à Moscou (Galerie Tretiakov et Musée Pouchkine), à Saint-Pétersbourg (Musée russe) et à Ekaterinbourg. Une grande partie de son œuvre est encore détenue dans des collections privées en Russie. En  2019, les œuvres de David Chterenberg figurent, avec celles — entre autres — de Vassily Kandinsky, Kasimir Malevitch, Vladimir Tatline, Mikhaïl Larionov, et Lyubov Popova, dans la grande exposition collective L'Avant-garde : Liste no 1, présentée à la Galerie Tretiakov, réunissant plus de 250 œuvres issues de dix-huit collections russes et cinq collections étrangères de l'avant-garde russe du début du xxe siècle en l'honneur du centième anniversaire de la création du Musée de la culture pittoresque, premier musée d'État d'art moderne au monde, qui exista de 1919 à 1929.

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jeudi 14 mars 2024

Alexander Vasilievich Shevchenko (1883-1948) - "Enseigne encore la vie". Vin et Fruit


Alexander Vasilievich Shevchenko (1883-1948) "Enseigne encore la vie". Vin et Fruit, 1913 Galerie Tretiakov.


Alexander Vasilievich Shevchenko (1883-1948)
"Enseigne encore la vie". Vin et Fruit, 1913
Galerie Tretiakov, Moscou

 
Rapplel Biographique : Aleksandr Vasilievich Shevchenkoétait un peintre et sculpteur moderniste ukrainien. De 1890 à 1898, il suit des cours particuliers de dessin auprès de Dmytro Bezperchy et est employé dans un atelier de production de décors de théâtre. Il s'installe ensuite à Moscou et entre à l' Académie d'État des arts et de l'industrie Stroganov ; il obtient son diplôme en 1907. La même année, il est admis à l' École de peinture, de sculpture et d'architecture de Moscou  où il étudie avec Valentin Serov et Konstantin Korovin. Entre-temps, de 1905 à 1906, il passe quelque temps à Paris à l' Académie Julian avec Étienne Dinet et Jean-Paul Laurens. Il fit également la connaissance de Mikhaïl Larionov et de ses partisans. Sous leur influence, il travaille dans les styles néo-primitiviste et, plus tard, rayonniste. Il fut expulsé de l'école en 1909.
Après 1911, il participe aux expositions organisées par la Soyouz Molodyozhi (Union de la jeunesse) à Saint-Pétersbourg et participe au premier Salon de Moscou. En 1912, il fait une grande apparition avec Donkey's Tail, un groupe moderniste radical. L'année suivante, il publie deux ouvrages de théorie de l'art ; "Le néo-primitivisme, sa théorie, ses possibilités, ses réalisations et les principes du cubisme et autres tendances de l'art mondial de tous les temps et de tous les peuples. Dans ces ouvrages, il défend la spontanéité de l'art populaire russe et du lubok (un style d'impression populaire), et prétend qu'il a des racines « orientales ». De 1913 à 1921, il participe aux expositions organisées par la revue Mir Iskusstva (Le Monde de l'Art). Pendant une brève période, il peint dans le style cubo-futuriste. Il fut appelé au service de l'armée en 1914, mais ne fut mobilisé qu'en 1917, peu avant la Révolution d'Octobre. Après cela, il a été rattaché à la « Section des arts plastiques », créée par le nouveau Commissariat du peuple à l'éducation (NARKOMPROS) et a été affecté à leur collège à Moscou, où il a contribué à diriger l'atelier d'art contemporain. Plus tard, il enseigna à Vkhutemas et, typique de l'époque, fut membre de nombreux comités gouvernementaux. En 1920, il est nommé à l' Institut de Culture Artistique.Tout au long des années 1920, il participe régulièrement à des expositions parrainées par l’État ; notamment la première exposition d'art russe à Berlin (1922). Au cours des années 1930, il voyage en Azerbaïdjan, en Géorgie et au Kazakhstan,  créant des œuvres orientalistes et rassemblant des preuves de sa théorie sur les origines de l'art russe. L'artiste tatar Baqi Urmançe était l'un de ses élèves. Après 1941, il dirige le département de peinture de l' Université textile d'État de Moscou. Dans ses dernières années, il fut accusé de « formalisme », mais put continuer à peindre.


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dimanche 10 mars 2024

Henri Matisse (1869-1954) - La Bouteille de Schiedam


Henri Matisse (1869-1954), La Bouteille de Schiedam, 1896. Collection Morozov


Henri Matisse (1869-1954),
La Bouteille de Schiedam, 1896.
Collection Morozov

Que voit on? Une des premières toiles de Matisse, peinte à l'âge de 27ans. Elle représente une bouteille à peine visible d'eau-de-vie à base de genièvre originellement fabriquée à Schiedam,  une ville hollandaise. La facture de cette nature morte est on ne peut plus classique. 

 Rappel biographique : Henri Matisse, peint son premier tableau, Nature morte avec livres et chandelle en juin 1890, à l'âge de 21 ans Peu après, il se rend à Paris. En 1892, il rencontre Albert Marquet à l'École des Arts déco puis s'inscrit en 1895, à l'École des beaux-arts, dans l'atelier de Gustave Moreau. L'enseignement du maître encourage ses élèves à penser leur peinture, à la rêver, au-delà de la virtuosité technique. Matisse, comme ses condisciples, Georges Rouault, Léon Lehmann, Simon Bussy, Eugène Martel, Albert Huyot ou Henri Evenepoel, est stimulé par cette conception de la peinture et entend développer la sienne selon son individualité. Gustave Moreau, lors d'une correction d'un de ses premiers dessins, lui dit : « Vous allez simplifier la peinture. » Cette prophétie artistique peut être considérée comme le programme esthétique de l'œuvre d'Henri Matisse. En 1896, Matisse expose pour la première fois au Salon des Cent et au Salon de la Société nationale des beaux-arts, dont il devient membre associé sur proposition de Pierre Puvis de Chavannes. Cette fonction lui permet notamment d'exposer sans passer par un jury. Il passe l'été à Belle-Île-en-Mer et rencontre l'Australien John Peter Russell, qui l'introduit auprès d'Auguste Rodin et Camille Pissarro. Il commence à s'intéresser à la peinture impressionniste qu'il découvre en 1897 au musée du Luxembourg. Il est alors un peintre classique de natures mortes réalistes aux textures amples. Pour gagner sa vie, Matisse et Marquet travaillent comme peintre décorateurs à la journée, pour les décorateurs de théâtre. En voyage à Londres, sur les conseils de Pissarro, Matisse découvre la peinture de Joseph Mallord William Turner, puis il part s'installer en Corse où il habite dans la Villa Rocca. A Ajaccio, il peint une cinquantaine de toiles dont Le Mur rose qui représente l'arrière de l'hospice Eugénie vu depuis la Villa de la Rocca. Matisse s'inspire alors de Turner. En 1899, il découvre le traité de Paul Signac, d’Eugène Delacroix au néo-impressionnisme. À partir de 1900, Matisse travaille la sculpture et le modelage, à l'Académie de la Grande Chaumière, sous la direction d'Antoine Bourdelle et fréquente également l'atelier d'Eugène Carrière. Il y fait la connaissance d'André Derain et de Jean Puy. Derain lui présente Maurice de Vlaminck. Il expose au Salon des indépendants (1901) et participe à la première édition du Salon d'automne (1903)

La collection Morozov : Les frères Mikhaïl et Ivan Morozov, hommes d'affaire moscovites, ont constitué une collection extraordinaire d'œuvres d'art moderne d'artistes tels Picasso, Matisse, Gauguin, Van Gogh, Cézanne, Bonnard, Denis, Degas, ainsi que d'artistes russes (Vroubel, Chagall, Malevitch, Repine, Larionov, Serov...). Nationalisée lors de la révolution de 1917, la collection fut distribuée, après la Seconde Guerre mondiale, entre le musée de l'Ermitage (à Saint-Pétersbourg), le Musée des Beaux-Arts Pouchkine et la galerie Tretiakov (à Moscou). C'est grâce à la collaboration remarquable de ces musées russes que la Fondation Louis Vuitton présenta ce œuvres à Paris en 2021 et 2022. Il s'agissait d'un événement artistique exceptionnel puisque jamais cet ensemble d'œuvres n'avait été présenté hors de Russie.

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mercredi 6 mars 2024

Jan van Huysum (1682-1749) - Iris


Jan van Huysum (1682-1749) Iris Collection privée

 

Jan van Huysum (1682-1749)
Iris
Esquisse à l'aquarelle
Collection privée


Que voit on ? Une fleur isolée ce qui est plutôt rare chez ce peintre qui les peignait habituellement en bouquets très fournis. La preuve - s'il en fallait une  - que pour en peindre beaucoup il faut d'abord savoir en peindre une...de façon exceptionnelle !!!

Biographie : Jan van Huysum est un peintre néerlandais. Son père, Justus van Huysum, était un peintre réputé d’histoire, de portraits, de batailles, de marines ou de fleurs, et « ce qu’il y a de singulier, ajoute Descamps, c’est que ce peintre exerça tous ces genres sans être médiocre». Ainsi nourri dans la peinture, en relations journalières avec des peintres, son fils Jan ne fut pas longtemps sans manifester sa vocation. Lorsqu’il voulut être peintre, son père fut ravi de le voir suivre sa carrière et lui enseigna les premiers éléments du dessin.
C’était dans la peinture des fleurs que Justus van Huysum avait le mieux réussi. Jan résolut de cultiver le même genre et, dans le cours de son existence, il ne s’en éloigna guère que pour peindre ou pour dessiner quelques paysages qui ne servirent pas à sa gloire.
Jan van Huysum s’attacha principalement à étudier deux peintres de fleurs ses compatriotes, David de Heem et Abraham Mignon, qui étaient bien capables de l’instruire, mais qu’il surpassa. Dans les tableaux de ces artistes, dont quelques-uns sont au Musée du Louvre, les fleurs ont de la transparence et de la délicatesse, les fruits qu’on trouve mêlés à leurs bouquets les plus harmonieux ont de la fraîcheur, mais on n’y trouve pas l’art de l’arrangement savant et de l’enlacement gracieux que Jan Van Huysum possède au suprême degré. Personne mieux que lui n’a su rapprocher les couleurs qui s’accordent et éloigner celles qui ne s’accordent pas entre elles ; généralement il fait tomber la plus grande lumière au milieu de son tableau et il arrive doucement aux ombres et aux nuances les plus obscures par une dégradation successive des tons.
Van Huysum pouvait toujours, grâce au goût des fleurs si répandu en Hollande, avoir dans son atelier les modèles les plus rares et les plus beaux. Il retira de ses œuvres un grand profit : van Huysum ayant su se concilier la bienveillance, des plus riches citoyens de la Hollande, posséder un tableau de lui était devenu la preuve d’un goût fin et d’un esprit éclairé.
On rapporte que très jaloux des procédés qu’il employait, il ne supportait, dit-on, aucun témoin lorsqu’il était occupé à peindre. Une seule personne avait obtenu de le voir travailler : Margareta Haverman, qui, profitant des leçons du maître, ne tarda pas à lui inspirer la crainte qu’elle ne fit tort à sa réputation.
Cet esprit un peu envieux de Van Huysum, décrit au physique comme ayant « l’œil vif, la bouche fine et point du tout jalouse, le visage ovale, la physionomie spirituelle, peut-être même un peu moqueuse », quelques chagrins domestiques, la mauvaise conduite de son fils, le rendirent sombre et mélancolique et il ne voulut plus voir personne et vécut tout seul avec ses fleurs et ses fruits. Il travaillait sans cesse et toujours avec plus d’ardeur ; ses tableaux, à peine terminés, étaient déjà achetés et il n’en vendait pas plus que par impossibilité de suffire à toutes les commandes. Son frère Jacob van Huysum était également peintre.

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dimanche 3 mars 2024

LES TABLEAUX QUI PARLENT N°104 - Meret Openheim et sa tasse à poil 

Meret Oppenheim (1913-1985)
Le Déjeuner en Fourrure, 1936.
MoMA (New York)

Que voit on ? Une œuvre emblématique du mouvement surréaliste : une tasse, sa soucoupe et une petite cuillère recouvertes de fourrure de gazelle de Chine. La tasse est cachée, on peut seulement la deviner. Nous sommes en 1936 et en manufacturant cet objet, en lui appliquant un un glissement de sens, l'artiste suisse Meret Oppenheim remet en question l'utilité même des objets du quotidien. Ce sera la cas de beaucoup d'artistes du mouvement surréaliste. .


Liens à consulter en complément de lecture :

- Quelques Natures Mortes de Max Ernst
https://astilllifecollection.blogspot.com/search/label/Max%20Ernst%20%281891-1976%29 

- Quelques Natures Mortes de Dali
https://astilllifecollection.blogspot.com/search?q=Salvador%C2%A0Dali

- Quelques Natures Mortes de Magritte
https://astilllifecollection.blogspot.com/search?q=Ren%C3%A9%C2%A0Magritte

- Quelques Natures Mortes d'Oscar Dominguez
https://astilllifecollection.blogspot.com/search/label/Oscar%20Dominguez%20%281906-1957%29

- LES TABLEAUX QUI PARLENT N°34 - Magritte expose sa saucisse
https://www.youtube.com/watch?v=WYqriMfQu9I

- LES TABLEAUX QUI PARLENT N°57 - Dali et l'œuvre pain
https://www.youtube.com/watch?v=X28RyQ3gDQs

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