mercredi 30 juin 2021

Ilya Repin (1844-1930) - Bouquet de fleurs 1878


Ilya Repin (1844-1930) Bouquet de fleurs 1878 Huile sur papier collé sur carton, 42 × 33 cm Collection privée

Ilya Repin (1844-1930)
Bouquet de fleurs 1878
Huile sur papier collé sur carton, 42 × 33 cm
Collection privée

Que voit on ? Un bouquet de fleurs des champs disposé dans un pot de confiture rempli d'eau. Toute la poésie de la Russie au début de l 'été.

Rappel biographique : Le peintre russe Ilya Repin appartient au mouvement des peintres académiques russes spécialisés dans la peinture de grande fresques réalistes de la vie de la Russie au tournant du 20e siècle. Il a beaucoup travaillé pour l'académie de St Petersburg et eut pour mécène le grand duc Vladimir Alexandrovitch. Fasciné par Gustave Courbet et Jean-François Millet, il lui est souvent arrivé de peindre les mêmes sujets que ces peintres français qu'il ne rencontra pourtant jamais. Quelques natures mortes de Repin ont été conservées dans les grands musées russes.

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mardi 29 juin 2021

Pablo Picasso (1881-1973) - Pomme, 1914


Pablo Picasso (1881-1973) Pomme, 1914. Gouache et aquarelle sur papier, 5 3/8 x 7 in. Collection privée @ Christie's Images, New York


Pablo Picasso (1881-1973)
Pomme, 1914.
Gouache et aquarelle sur papier, 5 3/8 x 7 in.
Collection privée @ Christie's Images, New York

Que voit on ?  Une pomme verte présenté sur un entablement neutre. Voyant cette simple pomme,  on ne peut s'empêcher de se souvenir qu'elle fut le sujet favori de Gustave Courbet pendant sa période de captivité et au- delà...

Rappel biographique : le peintre espagnol Pablo Ruiz Picasso a commencé à peindre très tôt, au tournant du19e et du 20e siècle et n'a jamais cessé sa production, évaluée aujourd'hui a quelques 50.000 oeuvres. Utilisant tous les supports pour son travail, il est considéré comme le fondateur du cubisme avec Georges Braque auquel son nom est lié surtout dans le domaine des natures mortes. Il est considéré comme l'un des plus importants artistes du 20e siècle tant par ses apports techniques et formels que par ses prises de positions politiques et que par l'immensité de sa production tous genres confondus.
A partir des années 1920 ses natures mortes seront très proches, sur la même ligne de conception " cubiste analytique " que celles de George Braque, dont il devient un temps l'intime avant de s'en séparer définitivement. Il y eut une connivence d'inspiration très rare entre ces deux peintres pendant une certaine période de leur vie et en particulier dans le domaine particulier du traitement de la nature morte.
Picasso peint beaucoup d'autres natures mortes après la Seconde guerre mondiale et hors de la période cubiste, mais ce n'est pas un genre qui tient une place aussi essentielle dans son oeuvre que dans l'œuvre de Georges Braque.

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lundi 28 juin 2021

Gustave Caillebotte (1848-1894) - Parterre de Marguerites


Gustave Caillebotte (1848-1894) Parterre de Marguerites Collection privée


Gustave Caillebotte (1848-1894)
Parterre de Marguerites
Collection privée 

Que voit-on ? Une nature morte qui n'en est pas une tout en étant une ! Ce fragment de parterre de jardin reporté sur une toile défie les règles du genre de la nature morte classique mais ce n'est pas la première fois que l'admirable peintre français Caillebotte le fait, comme l'atteste ces multiples et magnifiques  natures mortes réalisées à l'étale des primeurs, des bouchers et marchands de gibiers, des poissonniers, des pâtissiers ou même dans les buffets de restaurants (toutes publiés dans ce blog depuis plusieurs années déjà).   Ici c'est un coin de son jardin que ce génial peintre prend pour modèle en  portant le regard à hauteur de se pieds à la frontière du parterre et du mur, sur lequel  grimpe en haut de al composition quelques volubilis comme s'il s'agissait d'un papier peint sur une cloison ! 

Rappel biographique : le peintre français Gustave Caillebotte fut aussi mécène, collectionneur et organisateur des expositions impressionnistes de 1877, 1879, 1880 et 1882. Le talent de Caillebotte fut longtemps méconnu (sauf aux États-Unis) au profit de son rôle de « mécène éclairé ». Le peintre fut redécouvert dans les années 1970 à l'initiative de collectionneurs américains. Les rétrospectives de ses œuvres sont désormais fréquentes. Certains de ses tableaux se trouvent maintenant au musée d'Orsay à Paris. Caillebotte est l'un des premiers grands peintres français à exposer régulièrement aux États-Unis, où il rencontre un vif succès, et où se trouvent aujourd'hui nombre de ses toiles. Il est l'un des fondateurs du courant « réaliste », qu'illustrera par exemple au 20e siècle l'américain Edward Hopper. Fortuné, il n'a pas besoin de vendre ses toiles pour vivre, si bien que ses descendants possèdent encore près de 70 % de ses œuvres. À sa mort, Martial et Auguste Renoir son exécuteur testamentaire, prennent les dispositions pour que l’État accepte le legs de ses tableaux impressionnistes. Les historiens d'art qualifient volontiers cet artiste « d’original et audacieux ». Sa technique ne l'est pas moins assez proche de l'art photographique, mais, par de puissants effets de perspectives tronquées, les distances et les premiers plans sont écrasés et l'horizon absent, d'où la perception instable et plongeante (Caillebotte invente la vue en plongée dans la peinture). Les effets de vue plongeante s'imposent dans son art à travers les personnages au balcon et ses vues en surplomb des rues et des boulevards.
Dans ses natures mortes saisies souvent dans des cadrages et sous des angles inhabituels, il s'intéresse surtout à l'aspect préparé et alimentaire. Il affectionne les natures mortes à l'étalage dont il croque le plan sur les marchés, dans les restaurants, ou dans les boutiques et qu'il retravaille entièrement dans son atelier, car contrairement aux impressionnistes qui peignent en plein air, Caillebotte retravaille toutes ses esquisses à l'atelier.
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dimanche 27 juin 2021

Qian Xuan / 錢選 (1235-1305) - Fleurs d'hibiscus et leur reflet dans l'eau


Qian Xuan / 錢選 (1235-1305) Fleurs d'Hibiscus et leur reflet dans l'eau Taipe National Museum, Taïwan


Qian Xuan / 錢選 (1235-1305)
Fleurs d'Hibiscus et leur reflet dans l'eau
Encre et couleurs sur papier, 23 x 32cm
Taipe National Museum, Taïwan

Que voit on ? Une magnifique nature morte qui a donc près de 1000 ans d 'âge et qui reste d'une impressionnante modernité, traversant le temps sans l'ombre d'une ride. On y voit deux fleurs d'hibiscus sur un étang et leur reflet, porté sur l'eau de l'étang, au bas de la composition. Une  pure merveille !   Cette oeuvre date sans doute d'après 1286, date à laquelle Qian Xuan décide de changer de style pour lutter contre les contrefaçons dont son œuvre est victime !  Il opte alors pour ce style dépouillé, ce trait fin et précis et cette gamme de couleurs presque monochromes en rupture totale avec la palette richement colorée de son précédent style, typique de la dynastie de Song du Sud.

Rappel biographique : Qian Xuan  /  錢選 (1235-1305) a reçu une formation classique couronnée dans les années 1260 par sa réussite au concours jinshi, sorte de doctorat. Vivant à Wuxing (Jiangsu) après la chute de la dynastie  des Song du Sud (1127-1279), il devint, avec son ami Zhao Mengfu, membre d'un groupe de lettrés connus sous le nom des « Huit Talents de Wuxing ».  Ce groupe tenait de maintenir les traditions issus de la dynastie des Song du Sud à laquelle Qian Xuan entendait rester fidèle. D'ailleurs le groupe se dispersa lorsqu'en 1286 l'empereur mongol Kubilaï de la nouvelle dynastie Yuan, convia à la cour de Pékin les plus célèbres lettrés du pays, invitation à laquelle Qian Xuan ne répondit pas, semblant avoir choisi de mener, à partir de ce moment là, une vie de retraite volontaire. A partir de  1276, c'est à dire une dizaine d'années avant l'avènement de la dynastie Yuan,  Qian Xuan avait déjà choisi de se spécialiser plutôt dans la peinture d'oiseaux et de fleurs, un genre qui n'a jamais eu en Chine l'appellation de nature morte mais celui de  "peinture de plumes et fleurs" mais qui, de fait,entre dans cette classification occidentale. Les peintures de fleurs de Qian Xuan furent si populaires de son vivant que quantité de contrefaçons circulaient dans les dernières années de sa vie. C'est alors que Qian Xuan  pour tenter de résoudre le problème décide carrément de changer son style et  de marquer d'une inscription ses dernières œuvres afin de les identifier comme siennes, donnant ainsi corps à  la naissance de la signature  en matière picturale. Une importante découverte archéologique faite en 1971 confirme cela : une peinture de lotus de Qian Xuan (assez semblable à celle ci-dessus)  est trouvée dans la tombe d'un prince du début des Ming nommé Zhu Tan, mort en 1389. Qian déclare dans l'inscription qu'il change son hao (surnom) et avance quelques changements novateurs  pour confondre les falsificateurs, dont l'utilisation de lavis clairs. D'autres artistes mineurs poursuivent la tradition Song de peintures florales richement colorées mais  Qian Xuan s'applique à dissocier son art du leur. Sa volonté d'éviter désormais tout ce qui serait trop évident ou trop coloré a été souvent interprétée comme une expression de son goût devenu plus raffiné avec le temps et  associé à son rejet de tout mercantilisme.

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samedi 26 juin 2021

Georgia O' Keeffe (1887-1986) - Petunias


Georgia O' Keeffe (1887-1986) Petunias, 1926 Private collection


Georgia O' Keeffe (1887-1986)
Petunias, 1926
Private collection
 

 Que voit on ? Un cadrage en très gros plan sur quelques pétunias mauves, cette américaine peintre n'oubliant jamais  qu'en peignant  des fleurs elle peint avant tout des organes sexuels végétaux .

Rappel biographique : L'artiste américaine Georgia O' Keeffe est considérée comme une des peintres modernistes majeures du 20e siècle. L'art de Georgia O'Keeffe est basé sur une observation minutieuse de la nature et sur sa volonté de peindre ce qu'elle ressent plus que ce qu'elle voit. Elle demeurera à l'écart des courants, suivant sa propre voie. Ses gros plans de fleurs, qui caractérisent une bonne partie de sa production, révèlent son sens aigu de l'observation. Le format de ses toiles, les couleurs et les nuances rendent la majeure partie de ses tableaux pratiquement abstraits. À sa mort, Georgia O'Keeffe a laissé environ 900 tableaux dont finalement très peu de natures mortes, qui est pourtant un genre auquel elle est régulièrement revenue tout au long de sa carrière et qu'elle a abondamment illustré.

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vendredi 25 juin 2021

Albrecht Kauw l'Ancien (1621-1681) - Nature morte de gibier à plumes, cornichons, melon et noix sur une table en bois

Albrecht Kauw l'Ancien (1621-1681) Nature morte de gibier à plumes, cornichons, melon et noix sur une table en bois Huile sur toile 52,71 x 76,2 cm. Collection privée


Albrecht Kauw l'Ancien (1621-1681)
Nature morte de gibier à plumes, cornichons, melon et noix sur une table en bois
Huile sur toile 52,71 x 76,2 cm.
Collection privée

Que voit on ?  Une nature morte très réaliste qui présente exactement ce que décrit le titre  dans une composition où les éléments sont répartis comme dans un paysage. On est saisi par le contraste de luminosité   entre les gibiers à plumes  et les végétaux.

Rappel biographique : Le peintre Albrecht Kauw l'Ancien  dit aussi " Le Vieux" est né à Strasbourg et mort à Berne. Il est considéré comme le chef de file de la nature morte de l'école Bernoise de peinture, ville dans laquelle il s'installe définitivement en 1640, soutenu par une riche clientèle de chatelains. Influencé par la peinture néerlandaise qui est à son apogée, Kauw est aussi un brillant cartographe et un peintre de vedute, un genre pictural basé sur la représentation perspective de paysages urbains qui prospèra aux Pays-Bas,  en Italie et à Venise avec notamment Canaletto ou Guardi. Cependant la nature morte reste le genre qui lui permet de démontrer le mieux son aptitude à peindre les textures différence entre plumes, poils, écailles, écorces et chair des fruits 

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jeudi 24 juin 2021

Eliot Hodgkin (1905-1987) - Three dead leaves

Eliot Hodgkin (1905-1987) Three dead leaves, 1963 Private collection

Eliot Hodgkin (1905-1987)
Three dead leaves, 1963
Private collection

 Que voit on ?  Dürer aurai tpu les piendre ! Semant le trouble sur l'époque de leur facture, avec leur touche académique qui peut laisser penser qu'il s'agit de natures mortes anciennes, ces petites illustrations minimalistes botaniques datent pourtant de la fin du XXe siècle et font partie des grandes réussites de ce peintre  dont le succès va croissant au fil des ans depuis sa disparition. Concernant les feuilles mortes c'est un sujet qu'il a peint a plusieurs reprises .


Rappel biographique : Le peintre britannique Eliot Hodgkin a réalisé de nombreuses natures mortes de plantes, de fruits, de légumes et d'autres objets inanimés avec une précision digne des grands illustrateurs botaniques des siècles passés. Cette grande précision et le luxe de détails de ces planches l'ont rendu grandement apprécier des botanistes et des scientifiques agissant dans le domaine environnemental. Après sa mort, plusieurs œuvres de sa collection furent vendues par les soins de Christie's. Son prix record est une nature morte intitulée Violet II, tempera sur panneau, 7 par 15 cm, vendu 51 700 £ chez Christie's South Kensington, le 6 septembre 2000. Hodgkin occupe une place réellement à part dans l'histoire de la nature morte au 20e siècle. La Royal Academy of Arts conserve, et aussi plusieurs dessins et tableaux de ce peintre dont l'oeuvre est hommage frontal, obstiné et très figuratif à l'environnement dans un siècle qui a grandement participé à sa destruction.

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mercredi 23 juin 2021

Hubert van Ravesteyn (1638-1691) - Paire de natures mortes l'une à la pipe, l'autre à la rose


Hubert van Ravesteyn (1638-1691) Verre, flacon, noix dans un bol, tabac et pipe sur un entablement de pierre, 1671 Huile sur toile 66 × 49 cm Art Gallery of Ontario, Toronto

Hubert van Ravesteyn (1638-1691)
Verre, flacon, noix dans un bol, tabac et pipe sur un entablement de marbre, 1671
Huile sur toile 66 × 49 cm
Art Gallery of Ontario, Toronto


Hubert van Ravesteyn (1638-1691) Verre, flacon, noix dans un bol, tabac et rose sur un entablement de marbre, 1671 Huile sur toile 66 × 49 cm, Collection Privée

Hubert van Ravesteyn (1638-1691)
Verre, flacon, noix dans un bol et rose sur un entablement de marbre, 1671
Huile sur toile 66 × 49 cm
Collection privée (emplacement inconnu)

 

Que voit on  ? Il s'agit donc de 2 natures mortes d'objets présentant de façon inversée  exactement les mêmes éléments et dans les mêmes dimensions. Il s 'agissait  sans doute d'une paire  formant pendants, l'un  des deux tableaux étant destiné au maître de maison (la nature morte comportant la pipe) et l'autre comportant la rose,  à sa femme. Dans la nature morte à la pipe, on remarque outre les éléments habituels,  ce petit paquet de tabac sur lequel figure un personnage fumant assis sur un tronc d'arbre, la main sur la hanche dans une posture dégingandée, autour duquel on peut lire  " Véritable Tabac d'Orient ...".  Le pendant  "à la rose" est actuellement dans une collection privée dont l'emplacment reste inconnue

Rappel biographique : Hubert van Ravesteyn est un peintre néerlandais du nord, spécialisé dans les natures mortes,  genre qui était,  rappelons le, classé  au bas de l 'échelle de la hiérarchie pictutale à cette époque là ! Ses tableaux, signés du monogramme HR, sont peints dans un ton brun à la manière de Cornelis Saftleven  mais aussi de Hendrik Martenszoon Sorgh... Dans ses premiers tableaux, la peinture fait l'objet d'un choix très soigneux de couleurs.

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mardi 22 juin 2021

Nicolas de Largillière (1656-1746) - Deux pendants : Nature morte à la Perdrix grise et Nature morte à la Perdrix rouge


Nicolas de Largillière (1656-1746) Nature morte à la Perdrix grise. (Deux pendants) Musée des Beaux Arts d de Grenoble

Nicolas de Largillière (1656-1746)
Nature morte à la Perdrix grise.
Musée des Beaux Arts d de Grenoble


Nicolas de Largillière (1656-1746) Nature morte à la Perdrix grise. (Deux pendants) Musée des Beaux Arts d de Grenoble
 

Nicolas de Largillière (1656-1746)
Nature morte à la Perdrix rouge
Musée des Beaux Arts d de Grenoble

 

Que voit on ? Deux compositions destinées à être présentées ensemble (pendants)  qui sont très semblables (aux fruits près) à la Nature morte au Faisan dans une niche conservée au Musée du Petit Palais, si bien que l'on peut penser que les toiles étaient destinées à figurer dans la même maison.  Elles témoignent toutes trois d'un raffinement très français dans l'ordonnancement des éléments qui  les composent : gibiers pendus et fruits étalés (grenades ou figues éclatées, généreuses grappes de raisin, pêches soyeuses disproportionnées) sur des entablements de marbre partiellement recouverts de tissus précieux (soies, velours de soie)....

Rappel biographique :
Avec Hyacinthe Rigaud, Nicolas de Largillière (ou Largillierre) est le grand maître du portrait en France à la fin du règne de Louis XIV et au début de celui de Louis XV. On peut toutefois dire presque sans exagération, bien qu'il soit né à Paris, que ce n'est pas un peintre français. Sa formation se fit, en effet, d'abord à Anvers, puis surtout en Angleterre, où il séjourna six ans, travaillant dans l'atelier de Sir Peter Lely. À travers Lely, c'est la leçon de Van Dyck qu'il recueille, pour ensuite introduire cet enseignement dans le climat parisien. A l'exclusion de son célèbre portrait de Louis XIV et de ses enfants, conservé à la Wallace Collection (Londres), c'est surtout la bourgeoisie qu'il peindra, laissant l'aristocratie au pinceau de Hyacinthe Rigaud, le portraitiste officiel de Versailles.
À sa mort, Largillière laisse derrière lui une tradition renouvelée pour le portrait ; il est en outre le maître de Jean-Baptiste Oudry, le grand maître français de la nature morte au 17e et 18e siècle et l'un de ceux qui ont le mieux contribué à enrichir la peinture française, à la fin du XVIIe siècle, en y faisant pénétrer les leçons flamandes. Il a peint très peu de natures mortes. Toutes sont des exemples de quasi perfection picturale.

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lundi 21 juin 2021

Sören Emil Carlsen (1853-1932) - The moon stone

Sören Emil Carlsen (1853-1932) The moon stone Oil on canvas 45.4x 40.3 cm Private collection


Sören Emil Carlsen (1853-1932)
The moon stone
Oil on canvas 45.4x 40.3 cm
Private collection

Que voit- on ?  Une lumineuse nature mortes d'objets comme Emil Carlsen en a peint beaucoup mais avec cette fois-ci au centre de sa composition un plat en "pierre de lune" appelée aussi en orient "Opale céleste". La pierre de lune est composée de deux espèces de minéraux cristallins : l'orthose et l'albite. Les deux sont entremêlées formant des couches empilées. Lorsque la lumière tombe entre ces couches minces et plates, elle se disperse dans de nombreuses directions produisant un phénomène appelé l'adularescence. C'est cette diffusion particulière de la lumière que le peintre a tenté ici de saisir.  Pour bénéficier de l'appellation « pierre de lune », ce minéral  doit avoir des reflets argentés ou bleuâtres rappelant la clarté de la lune,  reflets qui son liés à sa structure cristalline.

Rappel biographique : Sören Emil Carlsen est un peintre impressionniste américain d'origine danoise. Rapidement qualifié de " Chardin américain " par la critique locale de son temps, il se spécialisa dans les natures mortes. Membre de la National Academy of Design, professeur de dessin respecté à Chicago, San Francisco, et New York, et bien que figurant dans plusieurs collections privées, il n'a jamais été classé parmi les grands peintres américains du 20e siècle, et pourtant...


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dimanche 20 juin 2021

Georg Dionysius Ehret (1708-1770) - Magnolia Grandiflora





Georg Dionysius Ehret (1708-1770)
Magnolia Grandiflora
Huntington, Library (Bunny Mellon's Botanical art collection)

Que voit on?  Il s'agit plus ici d'une illustration botanique que d'une nature morte à proprement parlé. L'illustration botanique étant plus directement inspirée de l'art des herbiers est une discipline artistique de la botanique à un but principalement pédagogique et scientifique, à la différence de l'art en botanique qui répond à des critères de beauté et d’esthétique. La création de ces illustrations nécessite une compréhension de la morphologie végétale et l'accès aux échantillons et références à la différence de l 'art de la nature morte qui peut souvent représenter une espèce végétale (ou animale) de façon très empirique.

Rappel biographique : Georg Dionysius Ehret est un artiste, un botaniste et un entomologiste allemand, célèbre pour ses illustrations de botanique. Il commence comme apprenti-jardinier près de Heidelberg. Ses premières illustrations sont faites pour le compte de Carl von Linné (1707-1778) et de George Clifford (1685-1760) en 1735-1736. Ce dernier est un riche banquier qui dirige la Compagnie néerlandaise des Indes orientales et possède un très important herbier. Il s’entoure de botanistes comme Linné, et d’artistes comme Ehret dans sa propriété de Hartekamp et fait paraître le Hortus Cliffortianus, un chef-d’œuvre de la littérature botanique. Ehret migre plus tard en Grande-Bretagne où il illustre de nombreuses plantes. Ses œuvres sont conservées au musée d'histoire naturelle de Londres, dans les collections des Jardins botaniques royaux de Kew, à la Royal Society, à la bibliothèque Lindley de la Royal Horticultural Society, du Victoria and Albert Museum et à la bibliothèque de l’université d’Erlangen.

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samedi 19 juin 2021

Edouard Vuillard (1868-1940) - Bouquet de fleurs

Edouard Vuillard (1868-1940) Bouquet de fleurs, 1900 Collection privée

Edouard Vuillard (1868-1940)
Bouquet de fleurs, 1900
Collection privée


Que voit on ? Posé sur un bord de commode, un un broc a anse en terre cuite vernissée contenant quelques marguerites et une rose devant un fond beige duquel se détache une assiette en porcelaine à motifs abstraits pouvant évoquer l'Orient.

Rappel biographique : Jean-Édouard Vuillard, connu pour être le fondateur du mouvement Nabis, a peint aussi bien des portraits que des intérieurs, des natures mortes, des compositions murales et des décors de théâtre. Vuillard exposa pour la première fois au Salon des Indépendants en 1901 et au Salon dAutomne en 1903. C'est dans le années 1890 qu'il fit la connaissance des frères Alexandre et Thadée Natanson, les fondateurs de la Revue Blanche, et en 1892, sous leur conseil, il fit ses premières décorations (fresques d'appartements) pour la maison de Madame Desmarais. Plus tard il reçut de nombreuses commandes semblables. En 1895 pour Alexandre Natanson, en 1898 pour Claude Anet, en 1908 pour Bernstein et en 1913 pour Bernheim et pour le Théâtre des Champs Elysées. Les dernières commandes qu'il reçut datent de 1937 (Palais de Chaillot à Paris, avec Bonnard) et de 1939 (Palais des Nations à Genève, avec Maurice Denis, Roussel et Roger Chastel).

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vendredi 18 juin 2021

Jan van Kessel II (1654-1708) - Nature morte à la cuisine avec Poissons, Légumes et Chat

Jan van Kessel II (1654-1708) Nature morte à la cuisine avec Poissons, Légumes et Chat Huile sur cuivre, 20, 4x 27, 3 cm Dorotheum, Vienna


Jan van Kessel II (1654-1708)
Nature morte à la cuisine avec Poissons, Légumes et Chat
Huile sur cuivre, 20, 4x 27, 3 cm
Dorotheum, Vienna

Que voit on ? Un vrai paradis pour ce petit chat blanc aux yeux entourés de noir... ou  un véritable enfer tant il est sollicité par la variété  des produits de la pêche partout étalés sur cet entablement de cuisine, mais aussi sur les murs et dans le moindre recoin de chaque panier.

Rappel  biographique : Fils du peintre Jan van Kessel et frère de Ferdinand van Kessel,  Jan van Kessel II dit aussi " Le Jeune" est formé dans l'atelier de son père. Il s'installe en 1679 en Espagne, comme portraitiste. Il est reconnu en 1686 comme peintre à la cour de Charles II d'Espagne et y fait carrière ne peignant comme l'avait beaucoup fait aussi osn pere des natures mortes de poissons. dans un style cependant plus réaliste.

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jeudi 17 juin 2021

David Hockney (bn. 1937) - Flowers in a vase


David Hockney (bn. 1937) Flowers in a vase, 2009-2012 Iphone drawings Private collection




David Hockney (bn. 1937)
Flowers in a vase, 2009-2012
Iphone drawings
Private collection

Que voit on  ? Cette nature morte  devant la fenêtre, fait partie de la série My Window  publié dans un livre édité par Taschen en 2017, qui présente 120 dessins réalisé à partir d'un Iphone et d'un Ipad, une technique qu'Hokcney insère dans l'évolution du pop art.  Le format d'édition est évidemment plus grand que le format original de l'Iphone....  Il est intéressant de noter que malgré la nouveauté du medium, le recours à l'édition papier a paru indispensable à cet artiste !

Rappel biographique : David Hockney, est un peintre, dessinateur, graveur, décorateur et photographe britannique, né en 1937 dans une famille anglaise modeste, quatrième enfant d’une fratrie de cinq. Son père ayant été un objecteur de conscience pendant la seconde guerre mondiale, David Hockney a refusé de faire son service militaire entre 1957 et 1959. Après des études au Royal College of Art de Londres, il en sort diplômé en 1962.
Il commence sa carrière comme dessinateur de presse pour le Sunday Times, au cours d’un voyage en Egypte. En 1964, il découvre la Californie, les polaroids, la peinture acrylique, les belles villas et leur piscine qui deviennent un des motifs principaux de ses œuvres. Eloigné des courants les plus-avant-gardistes, Hockney pratique un art figuratif presque expressionniste où se mêlent portraits, photographies et videos. En 1963, à New York, il rencontre Andy Warhol qui lui rendra plus tard plusieurs fois visites à Los Angeles. La légende veut que ce soit Warhol qui ait conseillé à Hockney de faire sa célèbre série sur les piscines. Homosexuel parmi les premiers à se revendiquer comme tel, David Hockney revient vivre à Londres en 1968 et prend pour compagnon le réalisateur John Schlesinger, auteur notamment de Midnight Cow Boy (1969) ou Sunday Bloody Sunday (1971) autant de films militant ouvertement pour les droits des homosexuels dans une Angleterre qui assimile toujours en justice l'homosexualité à un crime. En 1973, Jack Hazan réalise un documentaire-fiction qui lui est consacré intitulé "A Bigger Splash" qui assoit sa notoriété internationale naissante (le film est primé au Festival international du film de Locarno) Entre 1974 et 1977, David Hockney s'installe à Paris où son travail tourne un peu en rond, avant de repartir en Californie en 1978. En 1974, le Musée des Arts Décoratifs de Paris organise sa première rétrospective David Hockney. Il est considéré désormais comme une des figures du mouvement Pop Art des années 1960 et à ce titre, s'intéressa à peu près à tous les genres picturaux, bien qu'ayant développé, surtout ces dernières années, une prédilection pour les paysages. Il a cependant peint beaucoup de nature mortes (surtout dans les années 1980) toujours traitée à sa façon, c'est à dire de manière décalée, anecdotique et toujours avec un indéniable talent de coloriste.
En 2010, il expose à Paris, à la Fondation Pierre Bergé - Yves Saint-Laurent, ses œuvres réalisées sur iPhone et iPad, il met aussi en avant la possibilité de rediffuser le processus créatif, à travers des logiciels déclarant « La seule expérience semblable est celle où l’on voit Picasso dessiner sur du verre pour un film » (en référence au film « Le Mystère Picasso » d'Henri-Georges Clouzot).
Le 2 janvier 2012, il a été nommé par la reine Elizabeth II, membre de l’Ordre du mérite britannique. Une grande exposition s'est ouverte le 23 janvier 2012 à la Royal Academy de Londres et au Musée Guggenheim de Bilbao où elle restée en place pendant tout l'été 2012 et a connu un immense succès.
Depuis 2019, David Hockney a choisi de vivre une grande partie de l'année en France, en Normandie pour être précis, dont il dit préférer la nature variée à celle de l'Angleterre.

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mercredi 16 juin 2021

Henriette Geertruida Knip (1783–1842) - Fleurs dans un vase




Henriette Geertruida Knip (1783-1842)
Fleurs dans un vase, 1830
Huile sur panneau, 57 x 42 cm
Collection privée

Que voit-on ? Une magnifique composition académique de bouquet floral dans laquelle tulipes, roses et fleurs des champs sont solennellement mises en scène à travers une palette de couleurs très franches et bien prononcées, le tout sur un somptueux entablement de marbre peint avec une grande maîtrise du trompe-l'œil.  Une des représentantes les plus brillantes de la grande nature morte florale académique hollandaise du XIXe siècle.

Rappel biographique : Henriette Gertruide Knip, fille du peintre Nicolaas Frederik Knip suivit après que son père soit devenu aveugle, les lcours de son frère aîné, Joseph August Knip. En 1802, elle le suit à Paris et prend des cours auprès du peintre de nautres mortes florales Gerard van Spaendonck. A son tour, elle acquiert très rapidement une notoriété de peintre de nature morte florales académiques. Elle partage d!s lors son temps son temps entre es étés qu'elle passe à Haarlem à peindre ses tableaux floraux et ses hivers qu'elle passe à Amsterdam à apprendre la peinture aux femmes. En 1824, elle retournae à Paris pour prendre des leçons de l'artiste Jan Frans van Dael. Lorsque son frère commencé à son tour à devenir aveugle, c'est elle qui grâce à ses nombreuses commandes peut subvenir aux besoins de toute sa famille. Jamais mariée, elle est décédée à Haarlem. Son travail est parfois confondu avec celui de sa nièce Henriëtte Ronner-Knip, pourtant plus spécialisée dans les peintures animalières

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mardi 15 juin 2021

Ker-Xavier Roussel (1867-1944) - Nature morte à la poire et au couteau, 1888

 

Ker-Xavier Roussel (1867-1944) Nature morte à la poire et au couteau, 1888 Collection privée


Ker-Xavier Roussel (1867-1944)
Nature morte à la poire et au couteau, 1888
Collection privée

Que voit on ? Exactement ce que décrit le titre à quoi s'ajoute un verre de vin rouge quasiment vide. Ker Wavier Roussel a peint tres peu de natures mortes et l'atmosphère  de celle ci -  minimaliste avant la lettre -  n'est pas sans rappeler celle de certaines natures mortes que penidra l'américain Richard Diebenkorne presque un siècle plus tard. 

Rappel biographique : François Xavier Roussel, dit Ker-Xavier Roussel, est un peintre et graveur français. En 1885, Roussel entre à l'atelier Maillart. Il suit les cours de l'École des beaux-arts de Paris à partir de 1888. En 1889, il fréquente l'Académie Julian, où se forme le groupe des nabis. Roussel et Vuillard se lient d'amitié avec Bonnard. En 1891, les Nabis exposent chez le galeriste Le Barc de Boutteville. En 1893, Roussel, Vuillard, Bonnard, Denis et Ranson exposent à La Revue blanche, que dirigent les frères Natanson. Roussel épouse Marie, la sœur de son ami Vuillard. Avec Bonnard, Vuillard et Paul Sérusier, Roussel peint des décors pour le théâtre de l'Œuvre, que vient de fonder leur camarade Aurélien Lugné, dit Lugné-Poe. À partir de 1894, et jusqu'en 1904, il expose régulièrement à la Libre Esthétique à Bruxelles, à Paris au Salon des indépendants et dans les galeries Bernheim et Druet avec Félix Vallotton et Aristide Maillol qui se sont joints au groupe nabi. En 1898, Roussel, Vuillard et Bonnard, à la demande d'Ambroise Vollard, exécutent des lithographies en couleur. En 1899, Roussel quitte Paris et va habiter à l'Étang-la-Ville. Il y résidera jusqu'à sa mort. En 1906, Maurice Denis et Roussel voyagent sur la côte méditerranéenne. Ils visitent Paul Cézanne à Aix-en-Provence, Paul Signac à Saint-Tropez, et Henri-Edmond Cross à Cavalaire. Deux ans plus tard, en 1908, Roussel fait un court passage comme professeur à l'Académie Ranson à Paris. En 1912, il peint le rideau du théâtre des Champs-Élysées.En 1918, il exécute des décorations pour le musée des beaux-arts de Winterthour. L'année suivante, il réalise des panneaux décoratifs pour Marcel Monteux à Paris. En 1922, il réalise de nouveaux panneaux décoratifs pour la villa de Monteux à Antibes. En 1925, Ker-Xavier Roussel réalise quatre panneaux pour l'hôtel de M. Rosegart, rue du Bois de Boulogne à Paris. L'année suivante, en 1926, il reçoit le deuxième prix Carnegie. En 1937, Ker-Xavier Roussel partage avec Vuillard et Bonnard la décoration du théâtre de Chaillot. Il participe l'année suivante à la décoration du palais de la Société des Nations à Genève, en exécutant un panneau de onze mètres intitulé Pax Nutrix. En 1941, après la mort de Vuillard, Roussel fait don à l'État français de 55 œuvres de son beau-frère et ami.


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lundi 14 juin 2021

Pierre Bonnard (1867-1947) - Table de toilette et miroir

 

Pierre Bonnard (1867-1947) Table de toilette et miroir, 1913 Huile sur toile, 123.8 × 116.7 cm Museum of Fine Arts of Houston


Pierre Bonnard (1867-1947)
Table de toilette et miroir, 1913
Huile sur toile, 123.8 × 116.7 cm
Museum of Fine Arts of Houston

Que voit-on ? Un bien étrange Bonnard qui présente une composition complexe pour une nature nature morte de treè grande taille avec de pot de fleurs posé sur une table de toilette dûment juponnée et avec miroir. Sur la table : une série de boites elles-mêmes juponnées, deux flacons à parfum et au centre,  un récipient  vide qui semble être entouré d'osier. Le plus étrange dans cette atmosphère de toilette très féminine étant que l'image qui se reflète dans le miroir est celle d'un homme presque nu .. Le tableau est d'ailleurs classé par le musée qui le détient dans la catégorie "nu" et non dans "nature morte" !

Rappel biographique : le peintre français Pierre Bonnard est connu pour ses peintures de personnages, ses nus, ses portraits, ses paysages animés, ses intérieurs et ses natures mortes de fleurs et fruits. Bonnard est un artiste post-impressionniste, membre du groupe des Nabis   qui regroupait autour de Paul Serusier,  Paul René Piot, Henri-Gabriel Ibels, Maurice Denis, Édouard Vuillard, Ker-Xavier Roussel, Paul Ranson,  Jan Verkade, Félix Vallotton ,   Georges Lacombe, Mogens Ballin, József Rippl-Rónai, Charles Filiger, Adolf Robbi, ainsi que Georges Joseph Rasetti et le sculpteur Aristide Maillol.  En réaction à l'impressionnisme, les Nabis veulent libérer leur peinture des exigences du réalisme : « Ensemble, nous avons méprisé l'école et les écoles, les rapins, leurs traditions, leurs farces et leurs bals inutilement nudistes. Ensemble nous nous sommes sérieusement amusés ». Les artistes nabis cherchent des voies plus spirituelles au contact de philosophies et de doctrines nouvelles teintées d'Orient, d'orphisme, d'ésotérisme, et de théosophie. Ils s'appliquent à retrouver le caractère « sacré » de la peinture et à provoquer un nouvel élan spirituel par le seul moyen de l'art.
Une fois devenu célèbre, Pierre Bonnard fut connu pour ne pouvoir s’empêcher de retoucher ses toiles une fois celles-ci achetées et exposées dans un musée. Ses amis appelaient ça « bonnarder » ou « bonnardiser ». Un journaliste relate cette attitude devenue visiblement coutumière. « Au musée de Grenoble et au Musée du Luxembourg, il arriva à Bonnard de guetter le passage d'un gardien d'une salle à l'autre, de sortir d'une poche une minuscule boîte garnie de deux ou trois tubes et, d'un bout de pinceau, d'améliorer furtivement de quelques touches un détail qui le préoccupait. Et, son coup fait, de disparaître, radieux, comme un collégien après une inscription vengeresse au tableau noir. »

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dimanche 13 juin 2021

Jacques Villon (1875-1963) - Still Life with Nuts, 1929

Jacques Villon (1875-1963) Still Life with Nuts, Gravure, 1929, Collection Privée


Jacques Villon (1875-1963)
Still Life with Nuts,
Gravure, 1929
Collection Privée

 
Que voit on ? Une magnifique composition de poires et de noix dans  un langage graphique typiquement cubiste,  langage  que Villon créa d'ailleurs spécifiquement pour le cubisme et dont aucun autre graveur, y compris ses camarades inventeurs du cubisme, comme Picasso ou Braque, ne pourrait se vanter.

Rappel biographique : Jacques Villon, pseudonyme de Gaston-Émile Duchamp, est un peintre, dessinateur et graveur français, deuxième fils d’Eugène et de Lucie Duchamp, dont quatre des six enfants vont devenir des artistes accomplis !
En effet Jacques Villon est le frère aîné du sculpteur Raymond Duchamp-Villon (1876-1918), de l'artiste-peintre Suzanne Duchamp (1889-1963) et surtout du célébrissime peintre-sculpteur et auteur surréaliste Marcel Duchamp (1887-1968).
L'isolement volontaire de Villon de la ruche artistique de Montmartre, dictée par une que sa nature modeste, est grandement responsable du peu de retentissement de s sa production, restée obscure pendant pas mal. d'années. À partir de 1911 cependant , il organise chez lui, aidé par ses bouillonnants frères Raymond et Marcel, un groupe de discussion qui rencontre régulièrement avec des artistes et des critiques comme Francis Picabia, Robert Delaunay, Fernand Léger, Albert Gleizes, Jean Metzinger, Roger de La Fresnaye et d’autres auxquels on donnera bientôt le nom de Groupe de Puteaux. Villon a joué un rôle majeur dans l’exposition du groupe sous le nom de Section d’or, ainsi dénommée d’après le nombre d'or. Plus de 200 œuvres par 31 artistes figuraient à leur première exposition, à la Galerie la Boétie à Paris en octobre 1912.
En 1913, Villon crée ses chefs-d’œuvre cubistes, sept grandes pointes sèches où les formes se cassent en plans pyramidaux obscurcis. La même année, il expose au célèbre Armory Show de New York, qui contribue à introduire l'art moderne aux États-Unis. Ses œuvres connaissent une grande popularité et se vendent sans peine. Sa notoriété grandit tellement que dès les années 1930, il est mieux connu aux États-Unis qu’en Europe.
La Galerie Louis Carré organise une exposition de son œuvre à Paris, en 1944 avec un catalogue préfacé par René-Jean, à la suite de quoi il reçoit des récompenses dans plusieurs expositions internationales. En 1950, il reçoit le prix Carnegie et, en 1954, il est nommé commandeur de la Légion d'honneur.
L'année suivante, il reçoit la commande des vitraux de la cathédrale à Metz, La France. De même, à la manière d'un Piero della Francesca pour ses fresques d'Arezzo, il va faire de la croix le symbole de tous les croisements.  Malgré leur indéniable originalité, les vitraux de Jacques Villon restent encore dans l'ombre de ceux réalisés par Marc Chagall dans la même cathédrale de Metz : certains touristes les attribuent parfois au grand maître d'origine russe.
En 1956, le Grand prix de la Biennale de Venise lui est décerné .





samedi 12 juin 2021

Camille Pissarro (1830-1903) - Roses dans un verre

Camille Pissarro (1830-1903) Roses dans un verre, 1877 Huile sur toile Collection privée


Camille Pissarro (1830-1903)
Roses dans un verre, 1877
Huile sur toile
Collection privée 

Que voit on ? Exactement ce que décrit le titre; un joli bouquet de roses dans un verre à pied posé sur un entablement donr la couleur du bois se confond presque avec le fond de la composition. On notera que malgré la touche résolument impressionniste de l'ensemble de la composition, les reflets et la transparence sur le pied du verre sont rendus avec un réalisme  tout à fait frappant. 


Rappel biographique : Jacob Abraham Camille Pissarro, dit Camille Pissarro, est un peintre français d'origine danoise, qui appartient au mouvement de l'impressionnisme et du neo-impressionisme. Théoricien du mouvement anarchiste, il fréquente assidûment les peintres de la Nouvelle-Athènes qui se réclamaient du mouvement libertaire. Il partage cette position avec Paul Gaughin avec lequel il eut cependant des relations très tendues. Peintre de paysage et de scène de rues, Pissaro a peint moins d'une dizaine de natures mortes dans toute sa carrière.

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vendredi 11 juin 2021

Henri Matisse (1869-1954) - Bouquet de fleurs au vase de cristal

Henri Matisse (1869-1954) Bouquet de fleurs au vase de cristal, 1902 Huile sur carton, 34.7 x 26.8 cm Collection privée

Henri Matisse (1869-1954)
Bouquet de fleurs au vase de cristal, 1902
Huile sur carton, 34.7 x 26.8 cm
Collection privée

Que voit on ?  Un Matisse de jeunesse, somme toute assez académique, mais très beau, l'économie de la palette ne le cédant en rien à l'éclat de la composition obtenu principalemnt grâce à l'usage d'un  blanc    très franc.


Rappel biographique : Henri Matisse, peint son premier tableau, Nature morte avec livres et chandelle en juin 1890, à l'âge de 21 ans Peu après, il se rend à Paris. En 1892, il rencontre Albert Marquet à l'École des Arts déco puis s'inscrit en 1895, à l'École des beaux-arts, dans l'atelier de Gustave Moreau. L'enseignement du maître encourage ses élèves à penser leur peinture, à la rêver, au-delà de la virtuosité technique. Matisse, comme ses condisciples, Georges Rouault, Léon Lehmann, Simon Bussy, Eugène Martel, Albert Huyot ou Henri Evenepoel, est stimulé par cette conception de la peinture et entend développer la sienne selon son individualité. Gustave Moreau, lors d'une correction d'un de ses premiers dessins, lui dit : « Vous allez simplifier la peinture. » Cette prophétie artistique peut être considérée comme le programme esthétique de l'œuvre d'Henri Matisse. En 1896, Matisse expose pour la première fois au Salon des Cent et au Salon de la Société nationale des beaux-arts, dont il devient membre associé sur proposition de Pierre Puvis de Chavannes. Cette fonction lui permet notamment d'exposer sans passer par un jury. Il passe l'été à Belle-Île-en-Mer et rencontre l'Australien John Peter Russell, qui l'introduit auprès d'Auguste Rodin et Camille Pissarro. Il commence à s'intéresser à la peinture impressionniste qu'il découvre en 1897 au musée du Luxembourg. Il est alors un peintre classique de natures mortes réalistes aux textures amples. Pour gagner sa vie, Matisse et Marquet travaillent comme peintre décorateurs à la journée, pour les décorateurs de théâtre. En voyage à Londres, sur les conseils de Pissarro, Matisse découvre la peinture de Joseph Mallord William Turner, puis il part s'installer en Corse où il habite dans la Villa Rocca. A Ajaccio, il peint une cinquantaine de toiles dont Le Mur rose qui représente l'arrière de l'hospice Eugénie vu depuis la Villa de la Rocca. Matisse s'inspire alors de Turner. En 1899, il découvre le traité de Paul Signac, D’Eugène Delacroix au néo-impressionnisme. À partir de 1900, Matisse travaille la sculpture et le modelage, à l'Académie de la Grande Chaumière, sous la direction d'Antoine Bourdelle et fréquente également l'atelier d'Eugène Carrière. Il y fait la connaissance d'André Derain et de Jean Puy. Derain lui présente Maurice de Vlaminck. Il expose au Salon des indépendants (1901) et participe à la première édition du Salon d'automne (1903)

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jeudi 10 juin 2021

Théodule-Augustin Ribot (1823-1891) - Fleurs dans un verre

Théodule-Augustin Ribot (1823-1891) Fleurs dans un verre Collection privée


Théodule-Augustin Ribot (1823-1891)
Fleurs dans un verre
Collection privée

Que voit on ? Ce peintre était un maitre du clair-obscur et des natures mortes de  pénombre. Il semble utiliser pour celle ci, une palette restreinte mais dans laquelle il est toutefois possible de déceler, des bleus, des roses , des verts et des jaunes... autrement dit, à peu près toute l 'étendue du spectre des couleurs


Rappel biographique : Théodule Augustin Ribot, à ne pas pas confondre avec son fils Gerrmain (1845-1893) lui même peintre reconnu, fut un aquafortiste, aquarelliste et peintre réaliste français.
Se destinant à la carrière artistique, apres des études d'ingénieur, il entra à l’école des arts et métiers de Châlons, lorsque la mort de son père, en 1840, le força à demander des ressources à l’industrie. Il en trouva pour assurer la subsistance de sa mère et de ses sœurs, en devenant peintre de stores chez un décorateur puis peintre de bordures pour un fabricant de miroir ! En 1845, il se rend à Paris où il est employé comme commis d’atelier tout en étudiant dans l’atelier du peintre Auguste-Barthélemy Glaize et commence a rencontrer tous les peintres parisiens de la bohême de son époque.
Après un séjour de trois ans en Algérie pour surveiller et diriger des constructions, il revient à Paris en 1851, et subsiste en exécutant des dessins industriels et des copies d’Antoine Watteau destinés aux États-Unis le jour, et en peignant "pour lui-même" la nuit.
Il figura au Salon à partir de 1861, avec six toiles d’intérieur de cuisine et de basse-cour qui le firent immédiatement connaître du grand public et devinrent un peu sa marque de fabrique.
Théodule Ribot, qui a aussi peint des scènes historiques, des compositions religieuses, des portraits et des scènes de genre. Il fut l'ami de Fantin Latour, Eugène Boudin, Jules Bastien-Lepage, Pierre Puvis de Chavannes, Auguste Rodin et Claude Monet qui alors qu'il était affaibli par la maladie en 1884 donnèrent un banquet en son honneur et lui offrirent une médaille gravée de l’inscription : « À Théodule Ribot, artiste indépendant ». Nommé chevalier de la Légion d'honneur en 1878, il fut promu officier en 1887.


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mercredi 9 juin 2021

Pierre-Joseph Redouté (1759-1840) - Rosa clinophylla





Pierre-Joseph Redouté (1759-1840)
Rosa clinophylla
Museum d'histoire naturelle, Paris

Que voit on ?  Comme dans le cas des œuvres de Madeleine Basseporte, il s 'agit ici d'une illustration botanique, un genre picturale classé dans la catégorie scientifique mais dont   dont la frontière est  très ténue avec le genre artistique de la nature morte.   Ce n'est d'ailleurs pas un hasard si Redouté fut surnommé et immortalisé comme  « le Raphaël des fleur » plutôt que comme le  "Cuvier de la peinture". La grande subtilité de ces réalisations en font une référence absolue dans le domaine de l'illustration botanique,  référence telle qu'il traversa tous les régimes politiques de son époque  (pourtant éminemment troublée) en continuant d'être employé par tous comme le peintre référent des fleurs.


Rappel biographique : Pierre-Joseph Redouté, est un peintre, graveur, éditeur et enseignant belge.  Il  s'installe à Paris en 1782 aux côtés de son frère Antoine-Ferdinand. Leur frère Henri-Joseph Redouté les rejoint en 1785. Il rencontre Charles Louis L'Héritier de Brutelle et René Desfontaines, qui l'orientent vers l'illustration botanique, discipline a lors en plein essor. En 1787, il part étudier les plantes aux jardins botaniques royaux de Kew près de Londres.
En 1788, Redouté rentre à Paris où L'Héritier l'introduit à la cour de Versailles. La reine Marie-Antoinette devient sa protectrice. Il reçoit le titre de dessinateur et peintre du Cabinet de la Reine.
En 1792, c'est l'Académie des sciences qui l'emploie.
En 1798, Joséphine de Beauharnais devient sa protectrice et en fait, quelques années plus tard, son peintre officiel.
Pierre-Joseph Redouté avait obtenu un des logements réservés dans les galeries du palais du Louvre aux artistes de renom. Lorsqu'il doit le quitter en 1805, il a depuis trois ans entrepris la publication des premiers des huit volumes des « Liliacées ». Il s'installe alors avec sa famille à Fleury-sous-Meudon (aujourd'hui quartier Val-Fleury de Meudon) où il possède une propriété composée d'une ancienne dépendance de la demeure dite hôtel de Tourmont et d'un jardin. Il bâtit une serre, créé une roseraie et cultive des orangers et nombre de végétaux rares dans le jardin de cette maison de campagne qu'il conservera jusqu'à sa mort. En 1807, il établit un atelier à Paris, à l'hôtel Mirabeau, 6, rue de Seine.
En 1809, Redouté enseigne la peinture à l'impératrice Marie-Louise.
En 1824, il donne des cours de dessins au Muséum national d'histoire naturelle à Paris. De nombreuses femmes suivent son enseignement, parmi lesquelles Henriette Vincent ou encore Clémence Saint-Saëns, mère du compositeur Camille Saint-Saëns.
Redouté a été capable de traverser, sans grand problème, les crises politiques successives, et de survivre aux différents régimes politiques. Il a collaboré avec les plus grands botanistes de son temps et a participé à près d'une cinquantaine d'ouvrages comme illustrateur et éditeur.
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mardi 8 juin 2021

Madeleine-Françoise Basseporte (1701-1780) - Thalictroides / Saraceni

Madeleine-Françoise Basseporte (1701-1780) Thalictroides / Saraceni Papier 46x33cm Collection des vélins du Muséum national d'histoire naturelle, Paris


Madeleine-Françoise Basseporte (1701-1780)
Thalictroides / Saraceni
Papier ,46x33cm
Collection des vélins du Muséum national d'histoire naturelle, Paris

Que voit-on ?  Une illustration botanique à n'en pas douter,  qui n'est pas à proprement parlé une nature morte mais dont la frontière avec ce genre est  très ténue. Au point que nombre de peintres reconnus de natures mortes se sont essayés à l'illustration botanique comme Anne Vallayer Coster par exemple  en France.   La grande précision du rendu et l'extrême beauté des couleurs des œuvres de Madeleine-Françoise Basseporte lui assurèrent de son vivant la plus enviable des carrière et... attirèrent des jalousies durables qui la précipitèrent dans un très injuste oubli. Celle qui le sans doute l'une des plus grandes femmes peintres du XVIIIe siècle, commence à peine aujourd 'h'ui a ressortir de cet oubli.

Rappel Biographique : Madeleine Françoise Basseporte  a marqué l’illustration botanique au 18ème siècle en peignant de nombreux vélins pour la collection du roi Louis XV, dont les filles ont suivi son enseignement en la matière. Née à Paris le 28 avril 1701, fille d’un marchand de vin ruiné et mort alors qu’elle est encore enfant, elle suit l’enseignement de Paul Ponce Antoine Robert de Seri, peintre du cardinal de Rohan, et va copier les œuvres de la collection du cardinal à l’hôtel de Soubise. Elle convainc sa mère de s’installer près de cet hôtel pour en avoir un accès plus facile. Elle se tourne ensuite vers les collections du Palais-Royal et commence à réaliser des pastels à la manière de Rosalba Carriera. Sa carrière s’oriente ensuite vers l’histoire naturelle, fournissant des planches pour le Spectacle de la nature de l’abbé Pluche en 1732. Le peintre Claude Aubriet (1665-1742) lui enseigne l’art du vélin au Jardin du roi. Elle obtient en avril 1735 la survivance de la charge de son maître comme peintre des vélins du roi et doit fournir un nombre défini de vélins par an. La collection des vélins a été créée par Gaston d’Orléans et elle est la première femme à en avoir la charge. Elle prend alors le titre de peintre ordinaire du roi pour la miniature et de peintre des plantes du Jardin royal, qu’elle conservera jusqu’à sa mort.
Elle réalisa par moins de 313 vélins. Certains de ces vélins furent repris par Buc’hoz dans son Histoire universelle du règne végétal. Mais son œuvre ne se limite pas à cette collection puisqu’elle participe aussi à l’illustration du Traité des arbres fruitiers d’Henri-Louis Duhamel du Monceau, ainsi qu’au Traité de la fabrique des manœuvres pour les vaisseaux, ou l’Art de la corderie perfectionné, par le même auteur. Sa contribution comprend aussi des planches de zoologie pour le Spectacle de la nature et pour l’Histoire naturelle de Buffon. Logée au Jardin du roi, elle entre en contact avec de grands personnages qui la soutiennent, à commencer par Buffon avec qui elle entretient une correspondance. Recommandée à Louis XV, celui-ci lui demande de donner des cours à ses filles. Madame de Pompadour l’aurait fait venir dans son château de Bellevue pour travailler à sa décoration. Elle forme également des artistes comme la cero-plasticienne et anatomiste Marie-Catherine Biheron ou la célèbre peintre de natures mortes  Anne Vallayer-Coster, avec laquelle elle se lia d'une grande amitié.
A sa mort, Gérard Van Spaendonck – le maître de Redouté – lui succède dans la charge de peintre des vélins. Son importante production et le soutien des puissants n’ont pas empêché Françoise Madeleine Basseporte d’être éclipsée par d’autres illustrateurs. Les précieux vélins transférés par la Bibliothèque nationale au Museum d’histoire naturelle en 1793 , et d’autres vélins encore conservés par la Bibliothèque nationale ou achetés depuis pour redécouvrir une des grandes illustratrices de son temps.
(D'après Gallica.fr


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lundi 7 juin 2021

Frank Weston Benson (1862-1951) - The Silver Screen


Frank Weston Benson (1862-1951) The Silver Screen, 1921 Museum of Fine Arts, Boston ( MFAB)

Frank Weston Benson (1862-1951)
The Silver Screen, 1921
The Museum of Fine Arts, Boston ( MFAB)

Que voit on ? Le paravent argenté servant de son fond à cette composition et dont l"utilité était d'éclairer un intérieur sombre,  donne son titre à cette oeuvre. Mais c'est bien le premier plan qui est le plus fourni. On y voit sur une table ovale gate leg (dont aperçoit les pieds) recouverte de deux nappes imprimées très ouvragées et précieuses. Y sont déposés dans un apparent désordre, quatre objets : une potiche chinoise peinte avec un luxe de détails, un bol de même provenance, un compotier en verre totalement vide et surtout au centre, une coupe ovale remplie de fruits qui n'est pas sans rappeler un modèle antique contenu dans une nature morte romaine du 1er siècle originellement sur les murs de de la Villa Julia Felix de Pompei et visible aujourd'hui au Musée archéologique de Naples,  a célèbre Natura morta con fruttiera di vetro colma e vasi. Peu de doutes que ce grand peintre impressionniste américain qui était cultivé s'en soit inspiré pour cette somptueuse Nature morte.


Rappel biographique : Frank Weston Benson, également connu comme Frank W. Benson, né et mort dans la même ville de Salem (Massachusetts) est un peintre, aquarelliste et graveur impressionniste américain. Membre des Ten American Painters ( Childe Hassam, Julian Alden Weir, John Henry Twachtman (remplacé par William Merritt Chase), Robert Reid, Willard MetcalfEdmund Charles Tarbell, Thomas Wilmer Dewing, Joseph DeCamp et Edward Simmons), il est surtout connu pour ses aquarelles et ses eaux-fortes d'oiseaux sauvages, mais il a aussi peint quelques rares et très belles natures mortes. En 1880 il étudie les arts plastiques à la School of the museum of fine arts à Boston avec Otto Grundmann et en 1883 part en France pour suivre les cours de l'Académie Julian. Il commence sa carrière de peintre en fixant sur la toile des portraits de famille de la haute société et des peintures murales pour la Bibliothèque du Congrès. Il devient professeur et administrateur à la School of the museum of fine arts, membre de l'Académie américaine des arts et des lettres et de la Guilde of Boston artists.


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dimanche 6 juin 2021

Mark Chagall (1887-1985) - Muguet



Mark Chagall (1887-1985) Muguet, 1916 Huile sur carton, 42 × 32.8 Galerie Tretyakov, Moscou


Mark Chagall (1887-1985)
Muguet, 1916
Huile sur carton, 42 × 32.8
Galerie Tretyakov, Moscou

Que voit on ? Une composition très moderne pour son époque (1916)  de Chagall considéré en Russie comme un des représentants du mouvement de l'Avant Garde Russe  On y voit une corbeille de muguet,  les brins étant soigneusement regroupés dans une corbeille en tissu ouvragé et  frangé, ornée d'un ruban de soie terminée aux extrémités par de grosses capucines roses.   


Rappel biographique :  Après la Révolution bolchevique  Marc Chagall devient « commissaire aux beaux-arts » et responsable de la vie artistique de Vitebsk. Il organise de nombreuses expositions d'artistes de Moscou et de Vitebsk avec Abram Brazer. Il prend la direction de l'école d'art en 1919, dont son maître Iouri Pen avait déjà créé une ébauche : l'École artistique de Vitebsk. Kasimir Malevitch, qui devient rapidement le leader radical de la jeunesse artistique, vient y participer puis prend le relais de Chagall. De retour d'un voyage à Moscou, Chagall apprend que l'école a été rebaptisée « Académie suprématiste » et qu'il est démissionné de force et remplacé par Kasimir Malevitch. Il repart alors pour Moscou où il crée les décors pour le théâtre d'Art juif puis s' installe  en France à la fin des  années 1920 avant d'etre naturalisé Français en 1937.  Son œuvre, sans se rattacher à aucune école, présente des caractéristiques du surréalisme et du néo-primitivisme. Inspirée par la tradition juive, la vie des villages juif en Europe de l'Est et le folklore russe, elle élabore sa propre symbolique, autour de la vie intime de l'artiste. L'emploi de la couleur chez Chagall est très personnel. Dans ses illustrations de La Bible et Le Message biblique, notamment, on voit qu'une barbe peut être tour à tour violette, bleue ou verte. Il renverse les impressions chromatiques habituelles, et emploie la palette pour structurer l'espace de la toile davantage que pour traduire la réalité. " Mon cirque se joue dans le ciel, disait il, il se joue dans les nuages parmi les chaises, il se joue dans la fenêtre où se reflète la lumière " .

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samedi 5 juin 2021

Louis-Léopold Boilly (1761-1845) - Nature morte d'Objets Divers



Louis-Léopold Boilly (1761-1845)Nature morte d'Objets Divers, 1785, The Clark Institute, Williamstown, Peintre français 
 
Louis-Léopold Boilly (1761-1845)
Nature morte d'Objets Divers
Huile sur toile, 1785
The Clark Institute, Williamstown

 

Que voit on ? Une des très rares natures mortes en trompe-l'œil de Boilly qui fut en son temps le maître incontesté du trompe l'œil en tout genre (nature mortes mais aussi portrait jaillissant du cadre etc...).  Le peintre y décrit les objets du quotidien de la bourgeoisie marchande dans une époque où ses confrères adoraient célébrer les batailles, les hauts faits révolutionnaires, les sacres ou les grandes scènes antiques. Une composition simple et très équilibrée qui présente les objets de toilette d'un bourgeois soigné : ciseaux, cure ongles, pinces à épiler, fioles d'eau de toilette, petite bourse (un peu vide mais bon...), portrait du propriétaire des objets et ponctuant cette touchante composition, attachées à la toile par des ficelles, des lettres...d 'amour sans doute si l'on en juge par la fleur qui les accompagne...  

Rappel biographique : Extraordinaire destinée que celle de Louis Léopold Boilly, peintre, miniaturiste, et graveur français, connu notamment pour ses scènes de la vie parisienne dans les années qui suivent la Révolution. Il expose pour la première fois au Salon de 1791 et se fait connaître tant pour ses portraits et ses peintures en trompe-l'œil (cf. ci -dessus) que pour ses scènes de genre aux thèmes galants ou même grivois. En 1794, il est dénoncé par le peintre Jean-Baptiste Wicar, révolutionnaire puritain, et la Société républicaine des Arts menace de le faire poursuivre pour obscénité par le Comité de salut public. Pour sa défense, il invite les agents du Comité à venir dans son atelier et leur montre une série de toiles sur des sujets patriotiques, dont un Triomphe de Marat exécuté à l'occasion du concours de l'an II organisé par le gouvernement révolutionnaire. En 1823, Boilly produit une série de lithographies humoristiques intitulée "Les Grimaces", série qui va le mener, dira-t-il lui même, non sans humour directement à être fait chevalier de la Légion d'honneur puis, des années plus tard à devenir devient membre de l'Institut de France. " La grimace mène à tout, vous dis-je " écrira-t-il dans son discours de réception. Des 4500 portraits et 500 scènes de genre qu'il a peint dans sa carrière seule à peine le dixième est parvenu jusqu'à nous.

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2021 - Still Life Collection
Un blog de Francis Rousseau

jeudi 3 juin 2021

Marie Duhem (1871-1918) - Pivoines


Marie Duhem (1871-1918) Pivoines, 1910 Huile sur toile 73.7 x 61 cm. Peinture française


Marie Duhem (1871-1918)
Pivoines, 1910
Huile sur toile 73.7 x 61 cm.
Private collection

Que voit-on ? Sur une table recouverte d'une nappe blanche imprimé de fleurs dorée, un pot en terre cuite à décor de palme  contenant  un magnifique bouquet de pivoine blanche épanouie. Le toute est peint avec la touche résolument impressionniste qui caractérise cette grande peintre française injustement tombée un  dans l'oubli, bien que très célèbre de son vivant. 

Rappel biographique : Marie Duhem (née Sergeant), formait avec son mari, un avocat passionné d'art,  un couple d’artistes unis partageant quêtes esthétiques et passion des collections. Ils acquièrent ainsi un ensemble d’œuvres impressionnistes et postimpressionnistes de premier ordre, dont la Promenade près d'Argenteuil peinte en 1875 par Claude Monet, ou Bouquet de Fleurs peint en 1897 à Tahiti par Paul Gauguin. Nelly Sergeant-Duhem, fille adoptive des Duhem, donne cette collection en 1985 à l'Académie des beaux-arts : elle est conservée au Musée Marmottan à Paris. Certaines des œuvres de Marie Duhem  tel le Jardin à la campagne (celui de sa propre maison à Camiers) témoignent, par leur facture néo-impressionniste et intimiste, de l’influence d'Henri Le Sidaner.
Exposant à l’étranger (Londres, Rome, Saint-Pétersbourg), Marie Duhem est une femme peintre impliquée dans la vie culturelle de son époque : tout comme son mari, elle entretient des liens amicaux avec Camille Pissarro, Auguste Rodin ou encore Henri Le Sidaner. De ce dernier, elle réalise un portrait à l’huile (aujourd’hui conservé au Musée des beaux-arts de Dunkerque) révélateur de l'intimisme dans lequel Henri Le Sidaner et les Duhem s’inscrivent.
Durant la Première Guerre mondiale, le couple perd son fils unique, Rémy Duhem, jeune peintre à l'avenir prometteur, tué à l’assaut des Éparges, le 20 juin 1915. Marie Duhem, très affectée par la mort prématurée de son fils, succombe d’une tumeur, dans la maison familiale de Douai, le 9 juillet 1918, à l’âge de 47 ans. En 1922, Henri Duhem évoque le souvenir de son fils et de sa femme dans un récit intitulé La Mort du foyer. Deux ans plus tard, le critique d’art Camille Mauclair, grand ami du couple, retrace l’œuvre dessinée et peinte des deux artistes défunts, dans un ouvrage à l’iconographie très documentée, intitulé Marie Duhem, Rémy Duhem : hommage, paru aux éditions Jacomet. Marie Duhem fut  nommée officier des Palmes académiques, puis reçut une médaille à l’Exposition universelle de 1900. Une exposition personnelle lui fut consacrée en 1906, à Paris, à la galerie Georges Petit. Cette même année, l’État acquit une huile sur toile intitulée Renoncules blanches pour le Musée du Luxembourg, aujourd'hui  conservée au Musée d’Orsay, qui possède également ses Reines Marguerites dans un vase. Elle fut nommée chevalier de la Légion d'honneur en 1912.