mercredi 29 juin 2022

Yves-Brayer (1907-1990) - Nature morte espagnole

Yves-Brayer (1907-1990) Nature morte espagnole. Collection privée

Yves-Brayer (1907-1990)
Nature morte espagnole
Collection privée


Que voit on ? La panoplie dûment détaillée du Matador, banderillas comprises, avec le squelette d'une tête de taureau, le verre de Manzanille, la cruche d'eau, deux habits de lumière et lla muleta ce leurre fait d'un drap de serge rouge monté sur bâton, réservé à l'usage exclusif du matador pendant la faena. Une vison de l'Espagne un peu caricaturale mais qui a le mérite de poser le sujet de façon immédiate, l'une des particularités du talent d'illutrateur de Brayer.

Rappel biographique : Yves Brayer est  est un peintre, graveur, illustrateur et décorateur de théâtre français. Fidèle à la tradition de l'art figuratif, il est l'un des maîtres de l'École de Paris. Utilisant une grande variété de techniques, il est l'auteur d'une abondante production de paysages mais aussi de grandes compositions, figures et natures mortes.
Son goût pour le graphisme l'entraîne  à pratiquer la technique de la gravure sur cuivre et de la lithographie. Ainsi, il réalise de nombreuses estampes et illustre des livres à tirage limité sur des textes de Blaise Cendrars, Henry de Montherlant, Baudelaire, Paul Claudel, Jean Giono, Frédéric Mistral, Marcel Pagnol, etc... Yves Brayer est aussi l'auteur de décorations murales, de cartons de tapisseries, de maquettes de décors et de costumes pour le Théâtre-Français, et les opéras de Paris, Amsterdam, Nice, Lyon, Toulouse, Bordeaux ou Avignon.
Ses expositions particulières ont rendu ses œuvres familières dans de nombreux pays : à Paris tout d'abord puis en France, en Europe et aux États-Unis. En 1977, la Bibliothèque nationale de France organise une exposition « Yves Brayer, Graveur » pour son soixante-dixième anniversaire, et le musée de La Poste à Paris lui consacre une exposition de ses œuvres lors de la parution du timbre en 1978. Le musée Marmottan lui rend hommage en 1993 et le musée des Années Trente à Boulogne-Billancourt célèbre son centenaire en 2008.
En 1960 est ouvert le premier musée Yves-Brayer dans la salle d'honneur de la mairie de Cordes-sur-Ciel. Depuis 2006, ces œuvres font partie des collections du nouveau musée d'art moderne et contemporain situé dans la belle maison gothique dite « du Grand Fauconnier », aux côtés d'œuvres de Picasso, Léger et autres, issues de la donation André Verdet. Enfin un musée Yves Brayer est inauguré en 1991 aux Baux-de-Provence dans une demeure de la fin du 16e siècle, proche de la chapelle des Pénitents Blancs qu'il avait décorée quelques années plus tôt.

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lundi 27 juin 2022

William Michael Harnett (1848-1892) - Still life with tobacco, newspaper and pipe

William Michael Harnett (1848-1892) Still life with tobacco, newspaper and pipe,  1870 Oil on canvas, 20 x 30cm. The Metropolitan Museum of Art, New York

William Michael Harnett (1848-1892)
Still life with tobacco, newspaper and pipe,  1870
Oil on canvas, 20 x 30cm.
The Metropolitan Museum of Art, New York  

 

Que voit on ?   Décrit avec un réalisme qui rivalise avec la précision photographique, une poche d'un kilo de tabac, trois allumettes dont une à moitié cachée sous un journal dont on pourrait presque lire chaque ligne si les quelques grains de tabac égarés sur le papier ne nous en empêchaient....

Rappel Biographique : Le peintre américano-irlandais William-Michael Harnett est connu pour ses natures mortes en trompe-l'œil faites à partir d'objets du quotidien au sens large puisque l'on y trouve aussi bien des livres que des ustensiles de bureau, de cuisine, des attributs de chasse ou des instruments de musique folklorique. et même quelquefois - à ses dénbuts - des fruits et des fleurs . Il se situe, dans ce sens, dans la tradition des grands peintres de trompes l'oeil et de natures mortes hollandais du 17e siècle et de Pieter Claesz en particulier. Beaucoup d'autres peintres américains se sont engouffrés dans cette tendance à la suite de William-Michael Harnett, comme Raphaelle Peale ou John Peto, mais il en demeure le représentant le plus spectaculaire et le maître incontesté.

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samedi 25 juin 2022

Pierre Dupuis (1610-1682) - Panier de Prunes

Pierre Dupuis (1610-1682) Panier de Prunes, 1640 Huile sur toile, 52x62 cm Musée Jeanne d'Aboville, La Fère France



Pierre Dupuis (1610-1682)
Panier de Prunes, 1640
Huile sur toile, 52x62 cm
Musée Jeanne d'Aboville, La Fère France

Que voit on ? Ce que décrit le titre. Une très grande précision dans le rendu des textures.Un classique de la nature morte. 

Rappel biographique  : Le peintre français Pierre Dupuis est un spécialiste de natures mortes qui appartient à l'âge d'or de la nature morte française du 17e siècle. C'est en Italie qu'il rencontre Pierre Mignard avec lequel il se lie avant d'entrer à l'Académie en 1663, où il apprend la plupart de ses connaissances en art. Son style est marqué par les peintres de l’Europe du Nord et la rigueur de la religion protestante. Ainsi, ses célèbres peintures de paniers de fruits ou de de bouquets sont influencées par les styles de Jacques Linard (1597-1645) ou de Louyse Moillon (1610-1696). 
Le rendu précis de ses tableaux avec leur composition solides et sobres - presque monumentale - qui leur confère un certain mystère, en a fait un artiste apprécié de son vivant et l'un des plus grands représentants de la nature morte en France au 17e siècle. Si les natures mortes de Dupuis, par la simplicité de leur agencement, s'apparentent à la vérité et à la rigueur des natures mortes septentrionales, il annonce aussi étonnamment les natures mortes du 18e siècle, qu'il s'agisse de celles de François Desportes, de Nicolas de Largillière, de Jean-Baptiste Oudry, ou des plus célèbres d'entre elles, celles de Chardin.
On retrouve les œuvres  de Pierre Dupuis dans plusieurs musées de France dont le musée du Louvre. 

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jeudi 23 juin 2022

Yu Fei'an /于非闇 (1888-1959) - Pivoines de la Prospérité


                                     Yu Fei'an /于非闇 (1888-1959) Pivoines de la Prosperité, 1949 Encre et couleurs sur papier Collection Privée


Yu Fei'an /于非闇 (1888-1959)
Pivoines de la Prosperité, 1949
Encre et couleurs sur papier
Collection Privée

Yu Fei'an est né à Pékin sous le nom de Yu Zhao. Au début de sa carrière, il a travaillé comme journaliste mais s'est rapidement tourné vers l'art. Son premier professeur fut l'artiste Wang Runxuan. Cependant, le style très élégant et méticuleux pour lequel il s'est fait connaître a été appris en copiant et en étudiant d'anciens chefs-d'œuvre de la collection impériale du Musée du Palais, où Yu Fei'an a commencé à travailler en 1935. Le raffinement et la sophistication des peintures des maîtres de la dynastie Song tels que Ma Yuan, Tang Di ou d'autres artistes de cour transparaissent très nettement dans les peintures de Yu. Son adoption du style calligraphique distinctif « or mince », qui est le plus étroitement associé l'éminent collectionneur impérial Song Huizong, est particulièrement frappante. Fortement redevable au travail des maîtres du passé, Yu Fei'an, Cependant, modernise et personnalise ses peintures avec son utilisation de pigments minéraux ressemblant à des bijoux, souvent largement appliqués, et une forte sensibilité graphique. De plus, il n'hesite pas a s inspirer directement des marchés locaux et  de son propre jardin.



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mardi 21 juin 2022

Pierre Tal Coat (1905-1985) - Nature morte aux fruits



Pierre Tal Coat (1905-1985) Nature morte aux fruits Collection privée


Pierre Tal Coat (1905-1985)
Nature morte aux fruits
Collection privée

Que voit on ?   Une nature morte aux raisins blancs et noirs, avec un coupe de vin sur laquelle figure une frise.  Les couleurs sont éclatantes,  ce qui est souvent  le cas chez Tal Coat, signe d'un enthousiasme inattendu ou plutôt d'une nouvelle ivresse à l'aube d'un été naissant ... ou de la fin d'une guerre mondiale !


Rappel biographique : Le peintre, graveur et illustrateur français Pierre Tal Coat (pseudonyme de Pierre Jacob pour éviter l'homonymie avec Max Jacob quimpérois comme lui) est apparenté au mouvement de l'École de Paris. Avec les artistes de ce mouvement, il exposa régulièrement à la Galerie de France (de 1943 а 1965), dans les galeries Maeght (de 1954 à 1974), Benador (de 1970 à 1980) puis à la Galerie H-Met et à la Galerie Clivages. En 1956, seize de ses peintures furent présentées à la Biennale de Venise. Aux côtés de Joan Miro et de Raoul Ubac, il collabore en 1963 aux réalisations pour la Fondation Maeght de Saint-Paul de Vence d'une mosaïque pour le mur d'entrée.
En 1968 il reçoit le Grand Prix National des Arts.
Une grande exposition rétrospective lui fut consacrée au Grand Palais à Paris en 1976.
А partir de 1961, Tal-Coat s'installа à la Chartreuse de Dormont près de Vernon (Eure), où il finira sa vie. Tal-Coat a illustré de nombreux livres d'art avec des gouaches, dessins, pointes sèches ou aquatintes, notamment de nombreux ouvrages d'André du Bouchet, Pierre Schneider, Pierre Torreilles, Philippe Jaccottet, Claude Esteban, Maurice Blanchot, Pierre Lecuire, Jacques Chessex...
Tal Coat a peint une série importante de natures mortes, toutes réalisées en 1942, en pleine guerre, alors qu'il se trouvait réfugié à Aix-en-Provence. De toutes ces peintures très dépouillées et exécutées avec une grande économie de moyens, il se dégage une grande force.

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dimanche 19 juin 2022

Pavel Tchelitchew (1898-1957) - Coupe avec poires


Pavel Tchelitchew (1898-1957) Coupe avec poires. Collection Privée


Pavel Tchelitchew (1898-1957)
Coupe avec poires.
Collection Privée

Que voit on ?  Sept poires vertes - l'un des fruits les plus peints par ce peintre un peu à l'image des Pommes par Gustave Courbet   - dans une coupe en porcelaine, les couleurs étant volontairement éteintes comme l'ensemble de la palette de ce très grand coloriste russo-américain.


Rappel biographique :
le peintre américain d'origine russe Pavel Tchelitchew fut à la fois un peintre qui appartint au mouvement surréaliste et un créateur reconnu de décors et de costumes de théâtre. Ainsi travailla-t-il un temps à Paris pour Serge de Diaguilev en créant des décors et des costumes pour les Ballets russes en 1928. En 1930, Tchelitchev présenta ses œuvres dans le cadre d'une exposition collective dans le tout nouveau Museum of Modern Art de New York, ouvert depuis une année seulement. Quatre ans plus tard, il décida de quitter Paris avec son compagnon, l'écrivain Charles Henri Ford, et de vivre à New York, où il continua à travailler pour des metteurs en scène et des chorégraphes, tels que George Balanchine ou encore A. Everett Austin, pour lesquels il dessina des décors et des costumes de ballet. De 1940 à 1947, il publia des illustrations dans le magazine surréaliste View, dirigé par son compagnon Charles Henri Ford et par le critique de cinéma Parker Tyler.

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vendredi 17 juin 2022

Pierre Bonnard (1867-1947) - La Table de Toilette


Pierre Bonnard (1867-1947) La table de toilette, 1908 Huile sur toile, 52 x 45.5 cm Musée d'Orsay, Paris


Pierre Bonnard (1867-1947)
La Table de Toilette, 1908
Huile sur toile, 52 x 45.5 cm
Musée d'Orsay, Paris

Que voit-on ? Une table de toilette effectivement avec son pichet d'eau et sa cuvette ainsi que des éponges rassemblées dans un petit panier suspendu sur un côté du miroir, quelques flacons d'onguents et de parfums et une boite de poudre de riz. Le comble du modernisme pour cette toilette dite "mouillée" en opposition à la" toilette sèche" qui fit fureur pendant tout le 18e siècle et pour laquelle l'on utilisait jamais d'eau !  C'est aussi pour Bonnard le prétexte aànous donner, à travers le reflet dans le miroir, un  magnifique nu sans visage, mêlant ainsi, un peu à la façon des romains de l'Antiquité, la nature morte et le nu.

Rappel biographique : le peintre français Pierre Bonnard est connu pour ses peintures de personnages, ses nus, ses portraits, ses paysages animés, ses intérieurs et ses natures mortes de fleurs et fruits. Bonnard est un artiste post-impressionniste, membre du groupe des Nabis qui regroupait autour de Paul Serusier, Paul René Piot, Henri-Gabriel Ibels, Maurice Denis, Édouard Vuillard, Ker-Xavier Roussel, Paul Ranson, Jan Verkade, Félix Vallotton, Georges Lacombe, Mogens Ballin, József Rippl-Rónai, Charles Filiger, Adolf Robbi, ainsi que Georges Joseph Rasetti et le sculpteur Aristide Maillol. En réaction à l'impressionnisme, les Nabis veulent libérer leur peinture des exigences du réalisme : « Ensemble, nous avons méprisé l'école et les écoles, les rapins, leurs traditions, leurs farces et leurs bals inutilement nudistes. Ensemble nous nous sommes sérieusement amusés ». Les artistes nabis cherchent des voies plus spirituelles au contact de philosophies et de doctrines nouvelles teintées d'Orient, d'orphisme, d'ésotérisme, et de théosophie. Ils s'appliquent à retrouver le caractère « sacré » de la peinture et à provoquer un nouvel élan spirituel par le seul moyen de l'art.
Une fois devenu célèbre, Pierre Bonnard fut connu pour ne pouvoir s’empêcher de retoucher ses toiles une fois celles-ci achetées et exposées dans un musée. Ses amis appelaient ça « bonnarder » ou « bonnardiser ». Un journaliste relate cette attitude devenue visiblement coutumière. « Au musée de Grenoble et au Musée du Luxembourg, il arriva à Bonnard de guetter le passage d'un gardien d'une salle à l'autre, de sortir d'une poche une minuscule boîte garnie de deux ou trois tubes et, d'un bout de pinceau, d'améliorer furtivement de quelques touches un détail qui le préoccupait. Et, son coup fait, de disparaître, radieux, comme un collégien après une inscription vengeresse au tableau noir. »

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mercredi 15 juin 2022

Philip Guston (1913-1980) - Table at Night


Philip Guston (1913-1980) Table at Night, 1975 Smithsonian American Art Museum.



Philip Guston (1913-1980)
Table at Night, 1975
Smithsonian American Art Museum.

Que voit on ?  Une table du soir et non pas une table de nuit !  Rose et noir mais finalement beaucoup plus noire que rose. Un mug, deux hamburgers qui ressemblent à des livres et deux sandwiches qui se prennent pour un livre ouverts. Un œil  du fond de la table, regarde !


Rappel biographique : Philip Guston, né Phillip Goldstein est un peintre américain. Il est rattaché à la New York School parmi laquelle figurent de nombreux membres de l'expressionnisme abstrait tels que Jackson Pollock ou Willem De Kooning.
En 1970, alors très reconnu comme un grand peintre de l'expressionnisme abstrait, Guston fait scandale en présentant, à la Marlborough Gallery à New York, de nouvelles peintures figuratives, peintes dans un style enfantin, proches de la bande dessinée et représentant de simples objets, livres, chaussures, immeubles, paysages urbains inquiétants, peuplés de la figure récurrente du Klansman (membre du Ku Klux Klan). Inspiré par le dessin des comics de Robert Crumb et le désir de « raconter des histoires », il renoue avec les thèmes sociaux de ses premières années. La figure du Ku Klux Klan revient comme symbole des violences sociales. Beaucoup ne lui pardonneront pas d'avoir rompu avec la tradition moderniste. Ainsi, Hilton Kramer, le critique d'art du New York Times, le qualifie de « mandarin qui fait semblant d'être un abruti » dans un célèbre article sur l'exposition de la Marlborough Gallery. Robert Hughes ; le critique de Time Magazine qualifie ces nouvelles peintures de « Ku Klux Komix ». Seul De Kooning qui lui écrit : « Tu sais quel est ton sujet : c'est la liberté ! », et un cercle de proches le soutiendront dans cette évolution. Vers la fin de sa vie, Guston s'installe alors à Woodstock où il fait la rencontre de Philip Roth avec qui il se liera d'une longue amitié. Demeuré un temps sans galerie, il rejoint David McKee, un ancien de la Marlborough qui vient d'ouvrir sa propre petite galerie au Barbizon Hotel, auquel il restera fidèle jusqu'à la fin de sa vie.
Depuis sa mort, l'influence de Philip Guston au sein de la jeune peinture new-yorkaise et américaine n'a cessé de grandir.
De nombreuses rétrospectives lui ont été consacrées depuis les années 1990, entre autres à Paris au Centre Pompidou, à Londres à la Royal Academy, au SFMOMA à San Francisco, à l'IVAM à Valencia, ou encore au MASS MoCA à North Adams.
Il est significatif que la grande exposition consacrée à l'expressionnisme abstrait new-yorkais par le Museum of Modern Art de New York, en 2010-2011, se soit clôt avec une grande peinture figurative de Philip Guston réalisée du début des années 1970, comme pour annoncer l'avènement d'une nouvelle ère dont Guston serait l'origine.

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lundi 13 juin 2022

Vincent van Gogh (1853-1890) - Glaïeuls


Vincent van Gogh (1853-1890) Glaïeuls Collection privée

 
Vincent van Gogh (1853-1890)
Glaïeuls
Collection privée

 Que voit on ?  Une nature morte florale comme Van Gogh en peignit un bon nombre à ses débuts. un genre auquel il revient régulièrement. Ici les couleurs éclatent et la vie et la vie est belle, ce qui n'est pas toujours le cas...


Rappel biographique : Au début du mois de mars 1886, Vincent rejoint son frère Theo à Montmartre, avec l'envie de s'informer sur les nouveautés de la peinture impressionniste. À l'époque, Theo est gérant de la galerie montmartroise Boussod, Valadon & Cie. Seule la connaissance du milieu artistique parisien peut véritablement permettre à Van Gogh de renouveler et d'enrichir sa vision. Cette année-là est celle de la dernière exposition impressionniste que Vincent découvre, et en 1887 doit avoir lieu la première rétrospective de l’œuvre de Millet. Paris se prépare alors à accueillir plusieurs expositions : en plus du Salon, où sont exposées les œuvres de Puvis de Chavannes, Van Gogh visite les salles de la cinquième exposition internationale à la galerie Georges Petit, qui présente des toiles d'Auguste Renoir et de Claude Monet. Ces derniers n'avaient pas souhaité participer à la huitième et dernière exposition des impressionnistes, qui offrait le spectacle d'un groupe déchiré, entre les défections et les nouvelles arrivées, et ouvrait ses portes à la nouveauté du moment, le néo-impressionnisme, avec la toile de Georges Pierre Seurat, Un dimanche après-midi à l'Île de la Grande Jatte. À Paris dans les années 1886-1887, Van Gogh fréquente un moment l’Académie du peintre Cormon, où il fait la connaissance de Henri de Toulouse-Lautrec, de Louis Anquetin, d’Émile Bernard ainsi que de John Peter Russell. Ce dernier réalise son portrait. Il rencontre également, par l’intermédiaire de son frère, presque tous les impressionnistes, en particulier Georges Seurat et Camille Pissarro, ainsi que Paul Gauguin. Dans la boutique du père Tanguy, il devient l'ami de Paul Signac. Sous l’influence des estampes japonaises, ses compositions acquièrent peu à peu davantage de liberté et d’aisance, tandis qu’il s’essaie à la technique de l’aplat coloré. Pissarro l’initie également aux théories nouvelles sur la lumière et au traitement divisionniste des tons. La palette de l'artiste s’enrichit alors de couleurs vives et sa touche s’anime et se fragmente, ceci grâce également à Signac avec qui il travaille en 1887. Exalté par la ferveur du climat artistique parisien, Van Gogh brûle les étapes de son renouvellement artistique grâce à la fréquentation des peintres les plus anticonformistes du moment : il s'essaye au néo-impressionnisme auprès de Signac et Pissarro, enquête sur les profondeurs psychologiques du portrait avec son ami Toulouse-Lautrec, est précocement informé de la synthèse du cloisonnisme par ses compagnons Louis Anquetin et Émile Bernard, et peut apprécier les toiles exotiques réalisées par Gauguin en Martinique. Régénéré par cette modernité, il est prêt à réaliser son rêve méditerranéen, à la recherche de la lumière aveuglante de la Provence, qui fait resplendir les couleurs pures de la nature, étudiées jusque-là dans sa collection d'estampes japonaises. C'est une période très fertile où son art s'oriente vers l'impressionnisme, mais l'absinthe et la fatigue aggravent son état mental. Le 19 février 1888, il quitte Paris....

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samedi 11 juin 2022

Salvador Dalí (1904-1989) - Nature morte


Salvador Dalí (1904-1989) Nature morte, 1924 Huile sur toile, 125 x 99 cm. Museo Nacional Reina Sofia, Madrid.



Salvador Dalí (1904-1989)
Nature morte, 1924
Huile sur toile, 125 x 99 cm.
Museo Nacional Reina Sofia, Madrid.

Que voit on ? une nature morte aux poires et aux bouchons peinte par Dalí à l'âge de 20 ans  Très cubiste à la manière du russe Ivan Puni, elle flirte aussi avec l'abstraction et le surréalisme, par l'adjonction d' éléments incongrus et sans signification logique. On y décèle déjà clairement ce que le peintre va devenir. 

Rappel Biographique : Salvador Dalí i Domènech, premier marquis de Dalí de Púbol, est un célèbre peintre, sculpteur, graveur, scénariste et écrivain catalan de nationalité espagnole. Il est considéré comme l'un des principaux représentants du surréalisme, et comme l'un des plus célèbres peintres du xxe siècle. Influencé très jeune par l'impressionnisme, il quitta Figueras pour recevoir une éducation artistique académique à Madrid où il se lia d'amitié avec Federico García Lorca et Luis Buñuel et chercha son style entre différents mouvements artistiques. Sur les conseils de Joan Miró, il rejoignit Paris à l'issue de ses études et intégra le groupe des surréalistes, où il rencontra sa femme Gala. Il trouva son propre style à partir de 1929, année où il devint surréaliste à part entière et inventa la méthode paranoïaque-critique. A l'époque où il peint cette série d'aquarelles, Dalí a quitté l'Europe pour vivre aux Etats unis où son activité est débordante. De son aveu même Dalí est encore dans sa période de retour au classicisme qu'il qualifie de " Dalí de la psychanalyse ", période qu'il va bientôt abandonner, après les bombardements nucléaires d'Hiroshima et de Nagasaki pour entrer dans la période " Dalí de la physique nucléaire "...
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jeudi 9 juin 2022

Robert Falk (1886-1958) - Cruche et poissons

 

Robert Falk (1886-1958) Cruche et poissons, 1933 Collection Privée

 
Robert Falk (1886-1958)
Cruche et poissons, 1933
Collection Privée 

Que voit on ? : exactement ce que décrit le titre: une nature morte aux poissons sur uen table de posoé sur une billot de cuisine peint en blanc, les poissons repartis en deux tas encadrent la cruche fermée.
A l'extrême gauche du cadre : linge blanc à moins qu'il ne s 'agisse des papiers qui enveloppait les poissons tout juste achetés. A l'extrême droite du cadre : un couteau d 'écailler en équilibre sous la soucoupe qui contient les poissons.


Rappel biographique : Le peintre russe Robert Rafaïlovitch Falk (Роберт Рафаилович Фальк) est un des représentants majeurs de l'avant-garde russe. Entrainant dans son sillage plusieurs autres jeunes peintres de son pays, il est l'initiateur, en 1910, du Valet de Carreau et l'un de ses représentants principaux. Fasciné à ses débuts par l'oeuvre de Paul Cézanne, il défend le postimpressionnisme. En 1918, au debut de la révolution bolchevique, il rejoint la section Arts plastique (Izo) créée par le Commissariat populaire à l'instruction, au collège du Narkompros à Moscou. Entre 1918 et 1928, il enseigne la peinture à l’Institut supérieur d’art et de technique (Vkhoutein). En 1928, il se rend en France, théoriquement pour un séjour censé être de courte durée mais il refuse de repartir et s'installe à Paris jusqu'en ou il travaille pendant 10 ans. 1938, Entre 1938 et 1958, il revient à Moscou vit dans un relatif isolement et travaille, principalement pour le théâtre. Les œuvres de cette période sont néo-impressionnistes, assez proches des dernières peintures de son ancien professeur Valentin Serov Après la la déstalinisation, Robert Falk devint très populaire parmi les jeunes peintres et beaucoup l'ont considéré comme un trait d'union entre les traditions nationales russes et l'art moderne français du début du 20e siècle mais aussi entre la première avant-garde russe et la deuxième, celle des années 1960.

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mardi 7 juin 2022

Richard Diebenkorn (1922-1993) - Still life with coffee cup and book


Richard Diebenkorn (1922-1993) Still life with coffee cup and book, 1957 San Francisco Museum of Modern Art


Richard Diebenkorn (1922-1993)
Still life with coffee cup and book, 1957
San Francisco Museum of Modern Art

Que voit on ? Posés sur un entablement recouvert d'un revêtement bleu (zinc ?) : un livre ouvert dont la page de gauche est occupée par du texte et celle de droite par une image en noir et blanc. A côté du livre : un tasse de café bleue, elle aussi  et pleine, prête à être bue. Son anse et la fin de la soucoupe ont été volontairement tronquées de la toile.

Rappel biographique : Richard Diebenkorn est un peintre américain du 20e siècle dont le style oscille entre l’abstrait et le figuratif en fonction des périodes qu’il a traversées. Après une première exposition au California Palace of the Legion of Honor à San Francisco en 1948, ses débuts sont associés à l'expressionnisme abstrait et à l'Ecole de San Francisco, mouvement figuratif des années 1950-1960. De 1955 à 1966, il vit à Berkeley (Californie), change de style et devient un peintre figuratif important, dans un genre qui réunit à la fois la manière de Henri Matisse qu’il admire et l'expressionnisme abstrait. Diebenkorn, Elmer Bischoff, Henry Villierme, David Park, James Weeks participent ensemble à une renaissance de la peinture figurative, qu'on appelle l'École de San Francisco (Bay Area Figurative Movement). En 1967, Diebenkorn s'installe à Santa Monica et devient professeur à UCLA. Il installe son atelier dans le même immeuble que son vieil ami Sam Francis. Pendant l'hiver 1966-1967, il revient une nouvelle fois à l'abstraction, cette fois avec une vision très personnelle, un style géométrique qui se démarque clairement de ses débuts de la période expressionniste abstraite. La série Ocean Park, qu’il commence en 1967 se poursuit pendant les dix-huit années suivantes. Elle est devenue la partie de son œuvre la plus célèbre aujourd’hui. Elle se compose d'environ 135 peintures. Basées sur le paysage vu depuis la fenêtre de son atelier, ses compositions abstraites à grande échelle sont nommées d'après une communauté de Santa Monica où il a eu un temps son atelier. A la même époque, il peint aussi ce qu’il appelle des found still life, c’est à dire des toiles d’après ce qu’il trouve sur sa table sans rien retoucher à l’arrangement qu’il voit.
La première rétrospective importante de son oeuvre a eu lieu à la Albright–Knox Art Gallery а Buffalo en 1976 et 1977. En 1989, John Elderfield, conservateur au MOMA (New York) organise une exposition d’oeuvres de Diebenkorn sur papier, qui constitue d’ailleurs la partie la plus prolifique de sa production.
En 2012, l'exposition Richard Diebenkorn : The Ocean Park Series, organisée par Sarah C. Bancroft, a lieu simultanément à la Corcoran Gallery of Art, à l'Orange County Museum of Art et au Forth Worth Museum of Modern Arts de Washington.


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dimanche 5 juin 2022

Piet Mondrian (1872-1944) - Chrysanthemum


Piet Mondrian (1872-1944) Chrysanthemum, c. 1908 Aquarelle et crayon sur papier 31.2 x 23.2 cm Collection Privée (via Christie's)


Piet Mondrian (1872-1944)
Chrysanthemum, c. 1908
Aquarelle et crayon sur papier 31.2 x 23.2 cm
Collection Privée (via Christie's)

Que voit-on ? Une nature morte florale de Piet Mondrian, un genre pictural qu'il alimentera très régulièrement tout au long de sa carrière et plus particulièrement entre 1900 et 1930. Dans celle-ci, comme dans la pluart de celle qu'il peignit au tournant du 20e siècle perce déjà son attirance pour l'abstraction, dont il fut un des grands maîtres. On comparera cette toile avec une autre sur le même thème peinte la même année et déjà publiée dans ce blog.


Rappel biographique : Dans la structure des peintures datant d'avant 1900, Mondrian vise des effets d'ensemble : effets de lumière, effets linéaires, groupes de troncs d'arbres et branches en contre-jour sont des motifs récurrents. Ce sont des qualités morales qui s'inscrivent dans ces choix de couleurs et ces motifs. L'art de tradition romantique-nordique produisit vers 1900 beaucoup de paysages de sous bois. En octobre 1892, il s'inscrit à l'Académie royale des beaux-arts d'Amsterdam.
Après 1900, les tableaux de Mondrian cherchent à faire voir des idées, et semblent proches du mouvement symboliste. Son nouveau style, comme cristallisé sur des formes-idées, déjà visible dans Passiebloem (Passiflore), vers 1901, s'est manifesté d'autant plus vigoureusement qu'il rencontra en juin 1908 le peintre Jan Toorop, personnage central du Symbolisme hollandais connu par ses curieuses compositions de figures curvilignes très homogènes, comme fondues dans les plissements géologiques du dessin.
Connu pour être un des pionniers de l'abstraction, il écrit dès janvier 1914 écrit : « Je construis des lignes et des combinaisons de couleurs sur des surfaces planes afin d'exprimer, avec la plus grande conscience, une beauté générale. La nature (ou ce que je vois) m'inspire, me met, comme tout peintre, dans un état émotionnel qui me pousse à créer quelque chose, mais je veux rester aussi près que possible de la vérité et à tout extraire, jusqu'à ce que j'atteigne au fondement (qui ne demeure qu'un fondement extérieur !) des choses […]. Je crois qu'il est possible, grâce à des lignes horizontales et verticales construites en pleine conscience, mais sans ‘‘calcul’’, suggérées par une intuition aigüe et nées de l'harmonie et du rythme, que ces formes fondamentales de la beauté, complétées au besoin par d'autres lignes droites ou courbes, puissent produire une œuvre d'art aussi puissante que vraie »

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vendredi 3 juin 2022

Robert Motherwell (1915-1991) - Black Fruit

Robert Motherwell (1915-1991) Black Fruit Private collection


Robert Motherwell (1915-1991)
Black Fruit
Private collection 

 Que voit on ? Une tache noire  dans laquelle le spectateur est invité a voir un fruit noir. Fruit d'un arbre ? Fruit de la pensée ?   Fruit des fantasmes de l'artiste ? Fruit de l'époque  ?...

Rappel Biographique : Robert Motherwell est généralement associé aux débuts de l'expressionnisme abstrait, c'est-à-dire au premier grand mouvement artistique, aux États-Unis, qui soit émancipé de l'influence du Vieux Continent. Pourtant, Motherwell est sans doute le plus européen des membres de l'École de New York, ainsi nommée pour la distinguer de (et l'opposer à) celle de Paris. Dès 1938, le jeune homme se rend en Europe, qu'il parcourt de la France à l'Écosse, en passant par l'Italie, la Suisse, l'Allemagne, la Belgique et l'Angleterre. Sa première exposition personnelle est d'ailleurs organisée, l'année suivante, dans la galerie parisienne de Raymond Duncan.  Porteur malgré lui d'un certain esprit européen dans une Amérique des arts revendiquant sa pleine autonomie, Motherwell devient presque naturellement l'ambassadeur des surréalistes exilés à New York pendant la Seconde guerre mondiale. Il se lie aussi avec le peintre Roberto Matta, qu'il accompagne au Mexique durant six mois, en 1941. mais aussi avec André Breton, Max Ersnt, Marcel Duchamp, André Masson et Yves Tanguy.  Il faudra attendre  encore deux bonne années  pour que Motherwell côtoie régulièrement ses compatriotes Jackson Pollock,et William Baziotes Willem De Kooning et Hans Hofmann, qui sont les principaux champions de l'expressionnisme abstrait américain.  
En 1943, il réalise ses premiers collages à l’invitation de Peggy Guggenheim qui compte les exposer dans sa galerie aux côtés de ceux de Baziotes et Pollock. 
En 1945 il dirige la publication d’une collection de textes théoriques sur l’art moderne européen sous le titre de The Documents of Modern Art. En 1946, il participe à l’exposition « Fourteen Americans » organisé par le MOMA de New York.

En 1948, avec Baziotes, David Hare, Barnett Newman et le peintre Mark Rothko, il fonde l’école « Subjects of the Artists ». Il commence un tableau intitulée Elegy consacré à la République espagnole de 1936. Ce tableau ne sera achevé qu'en 1976.
De 1950 à 1958, Robert Motherwell donne des cours au Hunter College de New York. Il représente les États-Unis à la Biennale de Venise de 1950 et celle de São Paulo en 1961.

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