dimanche 31 janvier 2021

Juan Gris (1887-1927) - Nature Morte avec Guitare



Juan Gris (1887-1927)
Nature Morte avec Guitare, 1920
Saint Louis Art Museum

 Que voit on ? Une composition avec guitare et bouteille, verre de vin et coupe de raisins, dans les couleurs éteintes et extrêmement harmoniques propres à  Juan Gris.  

Rappel Biographique : Juan Gris vécut et travailla en France à partir de 1906. Il fut proche du mouvement cubiste mais il occupa en même temps une place très à part dans la peinture de son temps, sans doute toujours dans l'ombre de Picasso qui l'aurait volontiers " éliminé de la carte " selon les dires de Gertrude Stein. Salvador Dali disait de lui : « Juan Gris est le plus grand des peintres cubistes, plus important que Picasso parce que plus vrai. Picasso était constamment tourmenté par le désir de comprendre la manière de Gris dont les tableaux étaient techniquement toujours aboutis, d'une homogénéité parfaite, alors qu'il ne parvenait jamais à remplir ses surfaces de façon satisfaisante, couvrant avec difficulté la toile d'une matière aigre. Il interrogeait sans cesse : « Qu'est-ce que tu mets là ? — De la térébenthine. » Il essayait le mélange, échouait, abandonnait aussitôt, passant à autre chose, divin impatient. »
Aujourd'hui Juan Gris apparait comme un génie injustement resté dans l'ombre. Il a peint quasiment autant de natures mortes que de paysages ou de portraits.Jusqu’en 1920, sa peinture est encore marquée par l’Espagne, celle des natures mortes de l’école de Séville des 16e-17e siècles – d’un José Sanchez Cotan, d’un Valdes Léal ou d’un Zurbaran, par exemple – Gris aime profondément ces peintures des « blancs chartreux qui, dans l’ombre, glissent silencieux sur les dalles des morts ». Des blancs contrastant avec les noirs, il va donc tirer le parti le plus fort.

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samedi 30 janvier 2021

Gregorio Sciltian (1900-1985) - Pagine di storia


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Gregorio Sciltian (1900-1985)
Pagine di storia.
Collection privée 

 Que voit on ?   une nature morte en triptyque,  forme rarissime dans le domaine des natures mortes et un événement artistique  unique dans l'histoire de la peinture en général , la forme du triptyque étant réservés plutôt aux tableaux à sujets sacrés !  Les objets eux mêmes de cette nature morte sont mis en scène et peints comme des personnages sacrés, le Livre  (thème favori de ce peintre) occupant la position en majesté du panneau central.

Rappel biographique Gregorio Sciltian est un peintre figuratif russe qui a fait la quasi-totalité de sa carrière en Italie. Il est surtout connu pour ses portraits et ses trompe-l'œil.
Enfant d'une riche famille arménienne, il étudia à l'Académie russe des beaux-arts à Saint-Petersbourg et fut influencé par Audrey Beardsley.
Ses premiers travaux, à Rostov, à seulement quinze ans, portent des traces de la nouvelle avant-garde dite  cubofuturiste.
En Italie, il participe à la deuxième Biennale de Rome en 1925. Le critique Roberto Longhi présente ses œuvres à la Maison des arts Bragaglia. Il souligne la particularité d'une peinture qui reprend la tradition du Caravage avec un réalisme d'une impressionnante fidélité photographique :  " Une perfection « lenticulaire » réalisée avec une matière picturale dense et une technique empruntée à la peinture antique. " 
A partir de ce moment là, le succès de Sciltian ne se dément plus quel que soit le genre pictural qu'il aborde.
Après avoir participé à la Biennale de Venise de 1926, Sciltian s'installa à Paris, où il expose au Salon des Indépendants. Lors d'une exposition personnelle à la Galerie de la Renaissance, une de ses œuvres fut achetée par le Musée du Luxembourg.
En 1928, il participa à l'Exposition de l'Art russe au Palais des beaux-arts de Bruxelles. Une de ses œuvres entra au Musée royal de Belgique. Le thème constant de sa peinture à cette époque est la nature morte traitée en trompe-l'œil. Il a bénéficié  de plusieurs rétrospectives de son oeuvre de son vivant dont une à Milan en 1980 et la dernière au Musée Pouchkine à Moscou en 1983.

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vendredi 29 janvier 2021

Léon Spilliaert (1881-1946) - Flacons, 1909



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Léon Spilliaert (1881-1946)
Flacons, 1909
Encre de Chine, pinceau et stylo sur papier, 48.6 x 63.5 cm
Collection privée.


Que voit-on ?  Posés sur ce qui semble être un rebord de cheminée, devant un tableau qui représente un aplat noir abstrait encadré de blanc (Rothko avant la lettre !), trois gros flacons de verre dont deux vides et un à moitié plein d'un liquide grisâtre.  En transparence, dans les deux flacons vides (mais aussi dans le flacon a moitié plein,) l'aplat noir du tableau dessine une géométrie particulière. 


Rappel Biographique : Léon Spilliaert est un peintre belge ayant fréquenté le milieu du symbolisme belge, dont Maurice Maeterlinck et Emile Verhaeren furent les membres les plus connus. Ses influences vont de Edvard Munch à Fernand Khnopff, mais aussi Nietzsche et Lautréamont, tandis que ses peintures ainsi que les thèmes qu'elles représentent peuvent être rapprochés de ceux d'Edward Hopper, contemporain de Spilliaert. Il fut proche de James Ensor, autre peintre belge. La plupart de ses œuvres sont datées, ce qui en facilite la reconstruction chronologique. Il signe ainsi sa première toile en 1899. Ses toiles se caractérisent par une évidente mélancolie, voir de tristesse, à travers la représentation de larges espaces vides (plages et étendues maritimes), ou d'autoportraits jouant sur les ombres dans les crevasses du visage, un traitement de la lumière façon clair-obscur et une sorte d'irradiation. Certaines de ses œuvres confinent à l'abstraction, par des structures géométriques (diagonales et courbes en cercles concentriques). Son inspiration vient sans doute de la ville où il est né, Ostende, et d'errances nocturnes dans la cité balnéaire au long des plages et des digues. Une ambiance de cauchemar et un certain tragique émanent parfois de ses toiles, ou tout au moins un profond et vague sentiment d'errance et de perdition, de solitude. Les matériaux utilisés sont l'aquarelle, la gouache, le pastel, les crayons de couleur et l'encre de Chine. Ses œuvres sont exposées à Ostende (Beaux-Arts) et à Bruxelles (Musées royaux des beaux-arts de Belgique). On peut voir son Clair de lune et lumières au Musée d'Orsay à Paris. 


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jeudi 28 janvier 2021

Gyoshū Hayami (1894-1935) - Grenades dans une porcelaine de Nabeshima


Gyoshū Hayami (1894-1935)
Grenades dans une porcelaine de Nabeshima
The National Museum of Modern Art, Tokyo


Que voit on ? Ce que décrit le titre, les deux grenades étant fermées contrairement à la tradition occidentale de les présenter ouvertes dans les natures mortes. La porcelaine de style Nabeshima est une porcelaine exportée depuis le port d'Imari et réalisée dans les fours d'Arita. Les très rares productions de porcelaine de Nabeshima, se classent en deux grandes catégories : les « bleu et blanc », comme le bol ci-dessus, avec un décor positionné sous la glaçure, et les représentations polychromes qui bénéficiaient d'une cuisson supplémentaire afin de fixer d'autres couleurs, sur la glaçure cette fois.

Rappel biographique : Gyoshu Hayami est né dans le quartier populaire du centre-ville d'Asakusa à Tokyo. Il étudia les techniques traditionnelles de la peinture comme apprenti sous Matsumoto Fuko dès l'âge de 15. À 17 ans, son talent est reconnu par Imamura Shikō qui l'invite à rejoindre le cercle Kojikai des jeunes artistes du futur.
À l'occasion de la renaissance de l'académie des beaux-arts du Japon (Nihon Bijutsuin), Gyoshū en devient un membre fondateur. Il travaille dans de nombreuses écoles de peinture dont la yamato-e, la eimpa et la bunjinga, tandis que son style évolue peu à peu vers un réalisme détaillé aussi influencé par son étude des peintures chinoises de la dynastie Song et de la dynastie Yuan. Ses œuvres ultérieures évoluent davantage vers le symbolisme.
En 1914, Gyoshū fonde un groupe appelé Sekiyokai pour étudier les nouveaux styles de la peinture japonaise. Il est amputé d'une jambe après avoir été heurté par un train en 1919, mais l'incident n'affecte pas sa production artistique. Il se consacre à la création et présente de nombreuses œuvres à l'exposition Inten, ainsi qu'à des tournées en Europe en 1930. Ses dessins à l'encre de Chine de fleurs et d'oiseaux et ses portraits sont particulièrement bien reçus par les critiques.
Son œuvre la plus connue, Danse des Flammes date de 1925. C'est la première peinture de l'Ère Shōwa à se voir accorder le statut de bien culturel important (BCI) par l'Agence pour les affaires culturelles. Elle a été choisie comme sujet d'un timbre commémoratif dans le cadre de la série consacrée à l'art moderne par le gouvernement japonais en 1979.
Gyoshū meurt soudainement de la fièvre typhoïde en 1935 à l'âge de 40 ans.
Plus d'une centaine de ses créations sont conservées au musée d'art Yamatane à Tokyo.


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mercredi 27 janvier 2021

Hendrick Andriessen (1607-1655) - Vanité au Verre Roehmer Brisé


 
 
 


Hendrick Andriessen (1607-1655)
Vanité au Verre Roehmer Brisé, 1530-40
Collection privée (via Christie's)

Que voit on ? Il faut un petit moment avant que l'œil n'arrive à déceler à quel endroit ce somptueux verre Roehmer  est brisé. Les reflets des hautes fenêtres de la majestueuse pièce dans laquelle cette table est dressée peuvent y aider, cessant d'être représentées dans la partie droite du verre. L'œil décèle alors la cassure en rond et très nette de ce verre, symbole de la vie qui peut s'arrêter à tout moment et de l'inutilité des richesses accumulées (gobelets d'argent, précieux objets, livres de comptes)... La tête de mort ceinte d'une couronne d'épis de blé relaie ce même symbole de Memento Mori, traditionnellement présent dans les natures mortes depuis leur origine : " Souviens toi que tu vas mourir et que ta prospérité peut s'arrêter du jour au lendemain "... Et donc :  "Profites de la vie !".    
 
Rappel biographique : Hendrick Andriessen, connu aussi sous le nom de sous le nom de Mancken Heyn était un peintre flamand surtout connu pour ses " Vanités", qui sont constituées d'objets faisant référence à la précarité de la vie, et ses natures mortes dites " tabagiques '' (les toebackjes ''), qui représentent des ustensiles à fumer le tabac.
Le terme de "Vanité" est tiré du célèbre verset du Livre de l'Ecclésiaste dans la Bible :
'Vanitas, Vanitas. Et omnia Vanitas ',("Vanité des vanités, tout est vanité").
Seules 6 à 8 œuvres de l'artiste sont parvenues jusqu'à l' 'époque moderne. Andriessen a signé ses peintures de différentes manières en utilisant sa signature complète, ou ses initiales ou un monogramme si bien que les attributions sont parfois contestées.
La plupart des œuvres connues d'Andriessen entrent dans la catégorie des "Vanités". Ce genre de nature morte offrait une réflexion la nature transitoire de tous les biens et activités terrestres. Cette signification est véhiculée dans ces natures mortes à travers l'utilisation d'objets symboliques qui font référence à la fugacité des choses et, en particulier, à la futilité des richesses matérielles : un crâne, des bulles de savon, des bougies, des verres vides, des fleurs flétries, des insectes, de la fumée, des montres, miroirs, livres, sabliers et instruments de musique, bijoux, coquillages rares...

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mardi 26 janvier 2021

Georges Rohner (1913-2000) - Nature morte à la mandoline





Georges Rohner (1913-2000)
Nature morte à la mandoline
Collection privée

Que voit on ? Dans des couleurs volontairement éteintes, une nature morte d'objets inspirés de l'âge d'or, où l'on distingue, posés sur une table basse, outre la mandoline qui donne son titre à la toile : une grande feuille à dessin enroulée sur elle-même, une partition vierge, trois livres reliés sans titre ni auteur et empilés les uns sur les autres, un album où il est inscrit "Paris" et une pipe. Les éléments sans attribution ni inscription donnant un caractère définitivement surréaliste à la composition. 


Rappel biographique : Georges Rohner quitte le lycée dès l'âge de 16 ans pour se présenter à l’École des beaux-arts de Parisen  en 1929. Sous l'impulsion du critique Henri Hérault, il s'associe à Robert Humblot, Jannot, Lasne, le canadien Alfred Pellant, Pierre Tal-Coat et Raymond Moisset pour fonder le mouvement « Forces nouvelles » qui prône le retour au dessin, au métier consciencieux de la tradition dans un contact fervent avec la nature. En 1932, son envie d’indépendance le pousse à quitter les Beaux-Arts et à louer un atelier avec Robert Humblot.
Il voyage en Espagne ainsi qu'aux Pays-Bas, où il découvre la ville d'Amsterdam. Au cours de son service militaire en Guadeloupe, il décore l’hôtel de ville de Basse-Terre. En 1940, il est fait prisonnier et interné à Trèves. Il y décore la chapelle du stalag dont il conservera Le Christ aux prisonniers.
En 1959, il est nommé chargé de cours à l'École des beaux-arts et décoré de la Légion d'honneur. Il poursuit sa carrière comme professeur de dessin et couleurs à l'École nationale supérieure des arts décoratifs de Paris en 1962. En 1963 il est décoré de l'ordre des Arts et des Lettres. En 1968, Rohner est élu à l'Académie des beaux-arts où il occupe le fauteuil d’Ingres.  En 1987, une rétrospective est organisée au musée des beaux-arts de Quimper.
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lundi 25 janvier 2021

Francis Cadell (1883-1937) - The Grey Fan


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Francis Cadell (1883-1937)
The Grey Fan, 1920-25
National Gallery of Scotand 

Que voit on ? Dans une ambiance ostensiblement japonisante : un théière et deux tasses à thé posées sur un tissu qui pourrait être un tissu de Kimono. Au premier plan un éventail gris clair à moitié déplié avec sa sangle noire  qui permet de le porter en bandoulière.

Rappel biographique : Francis Cadell (de son nom complet Francis Campbell Boileau Cadell) est un peintre coloriste écossais, célèbre pour ses représentations d'intérieurs écossais élégants ainsi que pour ses paysages de l’оle de Iona et pour ses portraits d' hommes.
Encouragé par le peintre Arthur Melville à partir dès l'âge de 16 ans, il part étudier à Paris à l'Académie Julian où il entre rapidement en contact avec l'avant-garde française et découvre Matisse. Ce dernier exerça sur lui une influence durable, bien qu’il se soit aussi intéressé à la technique de James Abbott McNeill Whistler et d’Édouard Manet. Après son retour en Écosse, il a régulièrement exposé à Édimbourg et à Glasgow — notamment au Royal Glasgow Institute of the Fine Arts — ainsi qu'à Londres. Cadell était un peintre gaucher. Lorsqu’il était étudiant à l'Académie royale écossaise, le président avait tenté de l'empêcher de peindre avec sa main gauche sous prétexte qu' « aucun artiste gaucher n'est devenu génial ». Cadell répliqua « Monsieur et n'y a-t-il pas la grande peinture de Michel-Ange ? » Le président ne répondit pas et quitta la salle. Un camarade demanda alors à Cadell comment il savait que Michel-Ange était gaucher. Et Cadell d' avouer « Je ne savais pas, mais le président non plus  !».
Entre octobre 2011 à mars 2012, la Galerie nationale écossaise d'art moderne a réalisé une rétrospective majeure du travail de Cadell, la première depuis celle tenue à la Galerie nationale d'Écosse en 1942.

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dimanche 24 janvier 2021

Henri Fantin-Latour (1836-1904) - Nature morte avec Pot à Moutarde


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Henri Fantin-Latour (1836-1904)
Nature morte avec Pot a Moutarde 1860,
National Gallery of Art, Washington DC

Que voit on ? une splendide nature morte de Fantin-Latour (une de plus !) qui se cantonne délibérément dans le traitement du blanc et de ses multiples nuances aboutissant au noir d'ébène du manche du couteau  (élément classique des natures mortes anciennes indiquant le sens de la perspective). Seul élément de couleur : la cuillère en bois de couleur "moutarde" dans laquelle on peut voir un allusion subliminale au contenu du pot.

Rappel biographique : Le peintre et lithographe français Henri Fantin-Latour était plus connu de son vivant pour ses portraits de femmes, ses portraits de groupes dont il rénova le style compassé et pour ses peintures allégoriques que pour ses natures mortes, pourtant admirables. Aujourd'hui c'est exactement le contraire ! Membre du groupe dit « de 1863 », puis du Cénacle des Batignolles où l'Impressionnisme serait né, Fantin-Latour fait souvent figure de chaînon entre la peinture romantique et l'impressionnisme. Ses natures mortes, fleurs ou fruits, ont souvent trouvé acquéreur grâce à son ami Whistler qui a attiré en l'attention en Angleterre sur Fantin, à une époque où la peinture impressionniste française était peu appréciée dans ce pays.
Son père Théodore Fantin-Latour fut aussi un peintre de natures mortes, assez similaires à celles de son fils, si bien que attribue régulièrement aujourd'hui à tort des œuvres du père à son fils (mais rarement l'inverse !)

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samedi 23 janvier 2021

Pekka Halonen (1865-1933) - Nature morte, 1894




Pekka Halonen (1865-1933)
Nature morte, 1894
Huile sur toile, 50,5 x 51
Collection privée 

 Que voit on ? Une nature morte de bureau... constituée de lettres, cahiers, encrier, livres, cadre photographique, lampe à pétrole et  d'une petite branche de fleurs ! 

Rappel biographique : Pekka Halonen est un peintre et un professeur finlandais. Son image d'artiste, est plus que tout autre artiste-peintre, associée à la Finnité. C'est un représentant éminent du style romantique national et du Carélianisme.
En 1890, Halonen étudie à Paris à l'Académie Julian puis avec Paul Gauguin, à l'Académie Vitti. Il revient en Finlande au printemps 1891 et peint son œuvre Niittomiehet (Les Faucheurs) qui lui permettra de se faire connaitre. L'œuvre sera exposée à l'automne dans la première exposition d'artistes finlandais. Il revient souvent vivre à Paris mais,Akseli Gallen-Kallela appelle à son retour au sein de son peuple. Et c'est ce qu'il fait pour ne plus jamais quitter la Finlande. Sa dernière œuvre majeure est la peinture murale Tukinuitto de 1925, que le Conseil d'État lui commande pour son bureau international de la Société des Nations à Genève. La même année 1925, il reçoit le titre de professeur.

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vendredi 22 janvier 2021

Pierre Roy (1881-1950) - Le pot-au-feu



Pierre Roy (1881-1950)
Le pot-au-feu, 1931
Huile sur toile 60 x73 cm
Collection Privée (Artcurial) 

 
Que voit on ?  Divers légumes  dont deux poireaux, deux carottes, un navet, un chou, un oignon, un bouquet de feuille de laurier-sauce, assemblés pour un pot au feu sur un entablement de travertin ou adossés à une structure en clayettes. Le style est extrêmement réaliste (presque hyper-réaliste). Une autre composition très similaire (sans doute un pendant de celle-ci) mettant en scène un chou fleur, des gousses d'ail, des bottes d'oignons et des escargots existe.

Rappel biographique : « Pierre Roy est le plus grand méconnu du surréalisme » selon Louis Aragon et bien que la Revue de France l'ait affublé du titre de « père du surréalisme » , lui-même disant « détester les groupes et les appartenances » !!! Surréaliste ? Précisément sans doute !!! Car dès 1925, Pierre Roy participe à la première exposition des peintres surréalistes aux côtés de Giorgio De Chirico, Max Ernst, Pablo Picasso  En 1926, il réalise sa première exposition particulière dont le catalogue est préfacé par Louis Aragon. En 1933, il est nommé pour cinq ans, peintre de la Marine. Il connaît le succès lors d'une exposition qui lui est consacrée à la Galerie des Beaux-Arts à paris en 1935. Il expose à l'Exposition universelle de 1937 et à la Galerie Montaigne en 1938 à Paris. Ces tableaux sont des mises en scène d'objets courants, représentés le plus fidèlement possible. Coquillages, légumes et fruits, bobines de laine, épis et graines, œufs, rubans sont assemblés, mélangés pour créer des scènes poétiques. En 1947, à un questionnaire du Museum of Modern Art de New York, il répond : « Je n'ai absolument, comme peintre, aucune philosophie. Quand je peins quoi que ce soit, je suis tout entier au plaisir de peindre. Je n'ai pas la moindre intention de symbolisme. Mais très souvent, parfois longtemps après avoir achevé mon tableau, je prends conscience de ce qui m'a inspiré et de ce que ma toile signifie. » Pierre Roy réalisa aussi de nombreuses couvertures sous forme de nature mortes surréalistes pour le magazine Vogue, des affiches publicitaire ou encore des décors de théâtre.

 
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jeudi 21 janvier 2021

Albert Marquet (1875-1947) - La Cafetière


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Albert Marquet (1875-1947)
La Cafetière 1902
Musée des beaux-arts de Bordeaux

Que voit -on ? Le sujet est on ne peut plus simple, ce qui n'est pas toujours le cas dans les natures mortes de ce peintre.  Une cafetière en argent à manche d'ébène et un  tasse en céramique blanche de type Mazagran à motif bleu. Les deux sont posées sur un entablement sombre alors que la cafetière projette son ombre sur le mur jaune.

Rappel biographique :
Maître du paysage au regard aiguisé, le peintre français Albert Marquet a gardé de sa période fauve un certain sens de la couleur et de la lumière. Ami de Matisse et de Derain, il fait partie du mouvement des post impressionnistes. Les natures mortes qui sont assez rares chez ce grand paysagiste sont toujours un régal pour les yeux.


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mercredi 20 janvier 2021

Francis Picabia (1879-1953) - Sans titre (Pot de fleurs)



Francis Picabia (1879-1953),
Sans titre (Pot de fleurs), c. 1924-25
Collection privée 

Que voit on ? Le dadaïsme et le surréalisme à leur mieux ! D'abord une nature morte "Sans titre" mais qui s'appelle tout de même  "Pot de fleurs" !  Le pot en question est fait avec trois bouts de ficelles (4 en réalité juste assez pour ne pas être assimilé à la fameuse expression !) ; les tiges des fleurs sont faits avec les vieux  pinceaux de l'artiste, les fleurs elles-mêmes avec des  couvercles de pots de peinture Ripolin ; les pétales de la fleur bleue avec des cures-dents en plume d'oie ; les feuilles avec des clés de châssis  de tableaux.... Le fond  (la seule chose peinte de toute la toile) est ripoliné en noir !  Une œuvre conceptuelle avant l'heure et, en tout cas, un régal de pédagogue pour expliquer l'art aux enfants !

Rappel Biographique  : Francis Picabia, né Francis-Marie Martinez de Picabia est un peintre, dessinateur et écrivain français, proche du mouvement dada, puis surréaliste. De 1913 à 1915, Picabia se rend plusieurs fois à New York et prend une part active dans les mouvements d'avant-garde, introduisant l'art moderne sur le continent américain. En 1916, après une série de compositions « mécanistes », où il traite les objets manufacturés avec une distante ironie, il lance à Barcelone la revue 391 et se rallie au dadaïsme. Il rencontre Tristan Tzara et le groupe dada de Zurich, en 1918 après avoir côtoyé à New York Marcel Duchamp, Man Ray, Arthur Cravan et Henri-Pierre Roché. Il se fait alors le saboteur de dada avec André Breton, à Paris. Polémiste, iconoclaste, sacrilège, Picabia s'agite autour de dada en électron libre, en étant en principe « anti-tout », voire anti-Picabia. En 1921, las des querelles et des provocations, il rompt avec ses anciens complices. « J'ai inventé le dadaïsme ainsi qu'un homme met le feu autour de lui, au cours d'un incendie qui gagne, afin de ne pas être brûlé », écrit Francis Picabia en 1947.  Il n'en demeurera pas moins fidèle au côté iconoclaste des dadaïstes dans ses écrits et avec ses tableaux résolument provocateurs, tel son L’œil cacodylate simplement couvert des signatures de ses amis, se moquant du fait que la signature de l'artiste est ce qui confère de la valeur à une œuvre.

En 1940, conviés sans doute par leur ami Robert Dumas — haut personnage des casinos, qui sera préfet du Lot de la Résistance, dit « le préfet des bois » —, qu'ils ont connu à Monte-Carlo, Francis Picabia et Olga Mohler se réfugient chez les Dumas, à Calamane, dans le Lot. Ils s'y marient le 14 juin. Mme Dumas est leur témoin. Ils reviendront plus tard à Golfe Juan. Ils s'installent ensuite à Tourrettes-sur-Loup, puis à Felletin, dans la Creuse. Il continue de peindre des tableaux réalistes, souvent repris de photographies. Son indifférence provocante autant envers la Résistance que la collaboration lui valent des ennuis à la fin de la guerre. Après 1945, il regagne Paris, renoue avec l'abstraction et publie des écrits poétiques. Son goût immodéré pour les fêtes et les voitures (il en collectionnera plus de 150), le ruine malgré la fortune familiale dont il avait hérité et qui l'avait longtemps mis à l'abri.  Il multiplie les petites toiles de nombreux genres, parfois même inspirées de magazines pornographiques. Confronté à des ennuis de santé, ses derniers tableaux relèvent du minimalisme : des points de couleurs semés sur des fonds épais et monochromes, titrés Je n'ai plus envie de peindre ou Quel prix ? ou  Peinture sans but ou Silence…. Au printemps 1949, la galerie René Drouin, à Paris, organise sa première rétrospective.
 On connait de lui une trentaine de toiles parmi lesquelles un très petit nombre de natures mortes, peintes sans doute pour des raisons alimentaires. 


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mardi 19 janvier 2021

Edouard Vuillard (1868-1940) - Roses rouges et étoffes sur un établi

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Edouard Vuillard (1868-1940)
Roses rouges et étoffes sur une établi, 1900
Huile sur carton 
Collection privée

Que voit on ? Qui douterait une seule fraction de seconde de l'extraordinaire talent de coloriste de Vuillard, n'aurait qu'à jeter un œil sur cette modeste huile sur carton de 1900 pour se rendre compte de l'étendue  u génie du maître qui parvient à créer un chef d'œuvre avec pour base deux simples couleurs complémentaires : le bleu et le rouge.   


Rappel biographique : Jean-Édouard Vuillard, connu pour être le fondateur du mouvement Nabis, a peint aussi bien des portraits que des intérieurs, des natures mortes, des compositions murales et des décors de théâtre. Vuillard exposa pour la première fois au Salon des Indépendants en 1901 et au Salon dAutomne en 1903. C'est dans le années 1890 qu'il fit la connaissance des frères Alexandre et Thadée Natanson, les fondateurs de la Revue Blanche, et en 1892, sous leur conseil, il fit ses premières décorations (fresques d'appartements) pour la maison de Madame Desmarais. Plus tard il reçut de nombreuses commandes semblables. En 1895 pour Alexandre Natanson, en 1898 pour Claude Anet, en 1908 pour Bernstein et en 1913 pour Bernheim et pour le Théâtre des Champs Elysées. Les dernières commandes qu'il reçut datent de 1937 (Palais de Chaillot à Paris, avec Bonnard) et de 1939 (Palais des Nations à Genève, avec Maurice Denis, Roussel et Roger Chastel).

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lundi 18 janvier 2021

Claude Monet (1840-1926) - Vase avec glaïeul, marguerites et lys




Claude Monet (1840-1926)
Vase avec glaïeul, marguerites et lys, 1878
Collection privée

Que voit on ? Des couleurs éclatantes au dessus d 'un vase fin 19e siècle  d'inspiration tonkinoise plutôt que chinoise, posé sur un nappe elle-même pleine de couleurs. Monet aimait les couleurs violentes et contrastées et il suffit de se rendre dans son son jardin de Giverny au printemps pour s'en rendre compte encore aujourd'hui.

Rappel biographique : le peintre français Claude Monet, l'un des fondateurs de l'impressionnisme, est surtout connu pour ses paysages et ses portraits. " La couleur, disait-il " est mon obsession quotidienne, ma joie et mon tourment ". Claude Monet est l’un des fondateurs de l'impressionnisme. En 1859, il part à Paris tenter sa chance sur le conseil d'Eugène Boudin. Après des cours à l'académie Suisse puis chez Charles Gleyre et la rencontre de Johan Barthold Jongkind, le tout entrecoupé par le service militaire en Algérie, Monet se fait remarquer pour ses peintures de la baie d'Honfleur. En 1866, il connait le succès au Salon de la peinture. Toute cette période est cependant marquée par une grande précarité. Il fuit ensuite la guerre de 1870 à Londres puis aux Pays-Bas. Dans la capitale anglaise, il fait la rencontre du marchand d'art Paul Durand-Ruel qui lui assurera sa principale source de revenu pendant le reste de sa carrière. Revenu en France, la première exposition des futurs impressionnistes a lieu en 1874. À partir de 1890, Monet se consacre à des séries de peintures, c'est-à-dire qu'il peint le même motif à différentes heures de la journée, à diverses saisons. Il peint alors parfois des dizaines de toiles en parallèle, changeant en fonction de l'effet présent. La fin de sa vie est marquée par une maladie, la cataracte, qui affecte son travail.
Monet peint devant le modèle sur l'intégralité de sa toile dès les premières ébauches, il retouche ensuite de nombreuses fois jusqu'à ce que le résultat le satisfasse. Contrairement à ce qu'il affirme, il termine la plupart de ses toiles en atelier, prenant modèle sur les premières peintures d'une série pour peindre les autres. D'un caractère parfois difficile, prompt à la colère comme au découragement, Claude Monet était un grand travailleur qui n'hésitait pas à défier la météo pour pratiquer sa passion. Monet résume sa vie ainsi de la meilleure manière : « Qu'y a-t-il à dire de moi ? Que peut-il y avoir à dire, je vous le demande, d'un homme que rien au monde n'intéresse que sa peinture - et aussi son jardin et ses fleurs ».

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dimanche 17 janvier 2021

Andrew Wyeth (1917-2009) - Shed Lantern

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Andrew Wyeth (1917-2009)
Shed Lantern, 1954
Watercolor on paper,
Private collection.

Que voit on ?  Une lanterne à pétrole  éteinte, suspendue à un clou devant une fenêtre donnant sur une campagne  américaine hivernale.


Rappel biographique : Le peintre aquarelliste américain Andrew Newell Wyeth, classé parmi les peintres « régionalistes » et réalistes américains est issu d'une dynastie d'artistes dont son propre père Newell Convers Wyeth (1882-1945), illustrateur connu qui fréquenta des célébrités de son temps comme Francis Scott Fitzgerald et Mary Pickford. Décidant de ne pas confronter son fils aux systèmes de l'éducation nationale ou privée, c'est lui même qui se charge de son éducation à la maison, l’initie à l’art, et tout particulièrement à l'art du paysage rural américain. À cette époque, il admire et est sensible à l'œuvre du peintre Winslow Homer. Plus tard, il apprend à maîtriser les techniques associées à l’aquarelle à base d'œuf, la tempera.
Andrew Wyeth commence à peindre dans des nuances de bruns et de gris seulement. Il s’inspire de son entourage pour réaliser ses tableaux. Ses sujets préférés sont la terre et les habitants de sa ville natale, ainsi que ses proches. Sa grande maîtrise picturale lui permet de montrer sa réflexion mélancolique sur le temps qui passe et la faillibilité humaine.
Son fils Jamie, né en1946, est également un peintre et portraitiste reconnu.

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samedi 16 janvier 2021

Antoine Berjon (1754-1843) - Nature morte au compotier de fruits d 'automne



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Antoine Berjon (1754-1843)
Nature morte au compotier de fruits d 'automne
Collection privée

Que voit on ?  Ce que décrit le titre peint avec une grande précision  de touches et de palette, adns un évident souci de retrouver un certain équilibre classique frappé au sceau de l'Antique.

Rappel biographique : Le peintre français Antoine Berjon, originaire de Lyon a été formé pour la " fabrique " lyonnaise, c'est-à-dire pour l'ensemble des activités du tissage, qui incluait alors les décors. Ses compositions étaient utilisées par les dessinateurs des fabriques de soieries et tissus. La Révolution française l'oblige à quitter Lyon pour Paris où il se forme à l'art du portrait et de la miniature alors très en vogue). Vers 1810, il regagne Lyon où il devient professeur de dessin d'une classe de fleurs destinée à former les dessinateurs d'une nouvelle fabrique de tissage mise au point par l'ingénieur mécanicien Jacquard. Outre ses activités en tant que professeur à l'École de Beaux-Arts de Lyon, il est également portraitiste de la société lyonnaise. Les nombreux décors à sujet de nature morte qu'il a laissés, rompent avec les conventions hollandaises encore très présente dans la nature morte, et ce
malgré les oeuvres de Chardin.
Berjon se distingue surtout par une inspiration poétique, presque romantique.

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vendredi 15 janvier 2021

Antoine Vollon 1833-1900) - Pommes



Antoine Vollon 1833-1900)
Pommes
Huiles sur toile (55.8 x 38.1 cm.)
Collection privée (Christie's)

Que voit on ? Plusieurs branches de pommiers très fournis, en feuilles et fruits, pendues à un clou, clin d'œil  aux natures mortes de gibiers. 

Rappel biographique : le peintre français Antoine Vollon est considéré comme appartenant au mouvement réaliste, bien que son style s'adapte toujours en fonction du sujet traité. Artiste productif, fougueux et extrêmement doué, Antoine Vollon affichait une préférence marquée pour les effets de lumière. Il a peint des ports, des marines aux grands cieux tourmentés et des pêcheurs mais c'est surtout comme peintre de natures mortes qu'il aimait se présenter lui-même.
Il débute sa carrière à Lyon, où il apprend la gravure sur métaux et fréquente l 'Ecole des beaux-arts de la ville où il est l'élève de Théodule Ribot. Il développe rapidement une attention particulière surtout pour les natures mortes qui relèvent d’un défi technique et artistique. Ce défi couvre un champs très large qui va de la représentation d'une motte de beurre, à la peinture de fruits et de fleurs isolés (poires, prunes, cerises, pêches, tomates, courges, violettes...) en passant par le rendu des reflets du métal des ustensiles de cuisines jusqu'à la représentation des matières vivantes quotidiennes de la cuisine (plateau d'huîtres, œufs, carcasse de cochon pendu et vidé, poissons de mer en attente de cuisson...). Ses œuvres sont aujourd’hui conservées dans les plus grands musées du monde (Amsterdam, Londres, New York...) et chez quelques chanceux collectionneurs privés principalement aux Etats-Unis où Vollon est beaucoup plus connu qu'en Europe (Washington, New York, Boston, Philadelphie…). En France, le musée d'Orsay à Paris conserve une de ses toiles (Autoportrait), de même que les musées de Lyon (sa ville natale), Amiens et Rouen. Le Musée des beaux arts de Dieppe quant à lui conserve deux toiles : Femmes du Pollet à Dieppe et Poissons de mer.
Alexandre Dumas fils était le grand collectionneur français de l'œuvre de Vollon, ainsi que de riches américains, comme Henry Frick (Frick Collection) ou le peintre William Merritt Chase qui l'admirait beaucoup et s'inspira, dans la plupart de ses propres natures mortes de celles d'Antoine Vollon.
Le MET à New York conserve l'une des plus belles toiles de Vollon.de même que le Musée Pushkin de Moscou .

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jeudi 14 janvier 2021

Adrian Stokes (1902-1972) - Still Life - Last Eleven n° 5




Adrian Stokes (1902-1972)
Still Life- Last Eleven n° 5
Tate, London


Que voit on ?
Comme dans toute cette série très proche du style de Turner : des contenants (bol, bouteille, vase...) surgissant d'une brume de couleurs de laquelle ils semblent formés et dont ils paraissent indissociables... bien que clairement dissociés.

Rappel biographique :
Adrian Stokes - à ne pas confondre avec son homonyme l'architecte Victorien Adrian Scott Strokes (1854-1935) - fut surtout célèbre comme auteur de livres et d'articles sur Henry Moore (1898-1986), Ben Nicholson (1894-1982) et Barbara Hepworth (1903-1975), de même que pour son érudition concernant la Renaissance italienne. Mais Adrian Strokes peignit aussi des paysages, des nu et des natures mortes se caractérisant par une monochromie qui rend toujours les sujets indistincts les uns des autres. Un style qui rend ses toiles immédiatement identifiables. Stokes a appris à peindre de façon autodidacte dans les années 1930, ne voulant pas se contenter d'être un critique d'art qui ne savait comment les peintres peignaient. Il exposa ensuite à Londres dans les années 1950 et 1960, mais resta un artiste très confidentiel, seulement apprécié de l'intelligentsia britannique, sans jamais être célèbre hors des frontières du Royaume-Uni. Ayant suffisamment de moyens financiers pour ne pas avoir besoin de vendre son travail, il ne chercha jamais à le promouvoir auprès du grand public. Son écriture pictural est réputée " abstraite et psychanalytique ", plus en rapport avec la perception de la forme qu'avec la description elle-même de la forme. Il fut un grand admirateur de la psychanalyste américaine Melanie Klein (1882-1960) dont la pensée influença beaucoup l'écriture de Stokes. A la fin de sa vie, voici ce que Stokes écrivait sur Turner, et qui d'un certaine manière pourrait s'appliquer à sa propre peinture qui en est - à bien des égards - très proche : " Il y a une longue histoire "d'indistinction" des formes dans l'art de Turner, liée à ce que j'ai appelé une "qualité enveloppante " qui ne concerne pas seulement le tableau lui-même mais aussi le rapport enveloppant du spectateur au tableau ". Et en effet les peintures de Stokes s'appliquent à représenter des objets dont la substance est rendue indistincte et ce par l'usage de pinceaux cassés qui transmettent une lumière légère, dissolvant littéralement la distinction entre les formes et leur support. En 2001, la Tate de Londres a reçu le legs de huit peintures de Stokes (des natures mortes principalement) données par son ami et admirateur, le critique d'art David Sylvester (1924-2001).
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mercredi 13 janvier 2021

Jacob van Hulsdonck (1582-1647) - Un citron entier, un citron tranché et une grenade




Jacob van Hulsdonck (1582-1647)
Un citron entier, un citron tranché et une grenade
Huile sur cuivre 18,8 x 24,6 cm 
Collection privée.

Que voit on ? Ce que décrit le titre à ceci près qu'il n'est pas fait mention de la mouche posée sur le citron, symbole dans les natures mortes de la corruption de la matière et de son pourrissement. Le citron, lui même symbole de l"amertume du temps qui passe,  accentue le message de Tempus Fugit de cette innocente (en apparence seulement !)  nature morte.


Rappel biographique : Le peintre flamand Jacob van Hulsdonck, contemporain de Rubens, se forme à la nature morte à rejoint à Middlegourg auprès d'Ambrosius Bosschaert, célèbre pour ses natures mortes à sujets floraux. De retour à Anvers, il entre dans la guilde des peintres en 1608 et connaît, à la tête d'un atelier, une brillante carrière jusqu'à sa mort. Il a réalisé des natures mortes de fleurs, de fruits et de déjeuner. Il glisse souvent dans ses natures mortes des éléments symboliques et/ou mystérieux.

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mardi 12 janvier 2021

Paul de Longpré (1855-1911) - Fleurs, Roses et Lilas

 

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Paul de Longpré (1855-1911)
Roses et Lilas
The MET

Que voit on ?  Un tout petit bouquet de fleurs d'été sans prétention,  constitué de roses et de lilas décrits avec une précision d'horticulteur averti, ce que Longpré était !  il n 'était pas rare que de pareilles petites natures mortes soient insérées dans des petits meubles (bonheur du jour) dont elles ornaient la façade, entourées de bronze doré. C'est le cas pour plusieurs des meubles de la fin 19e siècle présentés dans le département des Arts décoratifs du MET, en regard des célèbres natures mortes de Longpré.


Rappel biographique : Paul Maucherat de Longpré, dit Paul de Longpré, est un peintre autodidacte floral français  à la  destinée romanesque et fascinante. Né à Villeurbanne dans une banlieue ouvrière lyonnaise, il fit toute sa carrière aux États-Unis où ses œuvres sont présentes dans les plus grands musées, alors qu'il reste toujours aujourd'hui presque inconnu en France ! Ayant commencé à peindre à l'âge de 12 ans et à produire des toiles sans l'assistance de qui que ce soit,  il est exposé  à l'âge de 21 ans au Salon de Paris.
Après avoir perdu ses économies à la suite de la faillite d'une banque, il s'installe en 1890 à New York puis, en 1896, organise une exposition de ses peintures florales, ce qui lui permet d'accéder à la reconnaissance du milieu artistique local. Invité à Los Angeles, le nouvel Eldorado, il s'y rend avec sa famille en 1899.  Les « fondateurs » d'Hollywood,  Daeida  et Harvey Henderson Wilcox, désireux d'attirer des personnalités culturelles dans la nouvelle cité, lui offrent trois parcelles de terrain sur ce qui est de nos jours... Hollywood Boulevard. En 1901, l'architecte canadien Louis Bourgeois y conçoit les plans de la maison de Paul de Longpré, dans un style architectural très particulier. La demeure contient une galerie d'art, pour que le peintre puisse vendre ses toiles, ainsi qu'un jardin floral, « Le Roi des Fleurs ». Voir la maison depuis un trolley de la compagnie Los Angeles Pacific Railroad devient une attraction touristique telle qu'elle permet à Paul de Longpré d'engranger de confortables revenus.
Paul de Longpré peignait uniquement des natures mortes florales et principalement en aquarelle.  Il  les peignait façon très précise et exclusivement à partir d'observation des plantes. Ainsi  s'inspira-t-il largement  des 4 000 boutons de roses de son fabuleux jardin pour faire des aquarelles qu'ils  faisaient reproduire et largement diffuser sous forme de chromos. Et c'est ainsi qu'il devint le peintre floral les plus célèbre des Etats-Unis. A Hollywood où il est mort, une rue « De Longpre Avenue » et un parc « De Longpre Park » portent son nom.

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lundi 11 janvier 2021

Jean-Baptiste Oudry (1686-1755) - L'Oranger

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Jean-Baptiste Oudry (1686-1755)
L'Oranger, 1740
Huile sur toile, 85,7x87,5 cm
Collection privée (depuis 2010 via Sotheby's)

Que voit on ? Une magnifique nature morte d'oranger dans un pot en porcelaine de Chine entouré d'une garniture de bronze doré comme cela se faisait fréquemment au 18e siècle pour les pièces les plus précieuses importées par la Compagnie des Indes. Pour le reste, cette magnifique nature morte est très peu réaliste car il rarissime de voir un oranger à la fois en fleur et en fruits !  On accepte volontiers cette  invraisemblance horticole pour cette si belle composition d'un des grands maitres du genre qui nous fait là un véritable cadeau de beauté et de délicatesse ! 

Rappel biographique : Le peintre et graveur français Jean-Baptiste Oudry est surtout célèbre pour ses peintures de chiens de chasse, ses natures mortes animalières et ses animaux exotiques. Fils de Jacques Oudry, maître peintre et marchand de tableaux sur le Pont Notre-Dame, et de sa femme, Nicole Papillon, qui appartenait à la famille du graveur Jean-Baptiste-Michel Papillon, Jean-Baptiste Oudry étudia tout d'abord à l'Ecole de la Maîtrise de Saint-Luc, dont son père était directeur.
Il fut placé ensuite chez le grand peintre du roi Nicolas de Largillière, dont il devint bientôt l'ami. Après avoir peint quelques sujets religieux et un portait du Tsar Pierre 1er, il rencontre le marquis de Beringhen, premier écuyer du roi. Cette rencontre est décisive car le marquis commande à Oudry de nombreux ouvrages pour le roi. Dès lors on octroie à Oudry un atelier dans la cour des princes aux Tuileries et un logement au Palais du Louvre où il forma un cabinet renommé.
Oudry suivait les chasses royales et faisait de fréquentes études dans la forêt de Compiègne.
L'intendant des finances, Fagon, le prit à son service et le chargea de rétablir la manufacture de Beauvais, tombée en décadence. Oudry s'adjoignit Boucher et Natoire pour exécuter la copie des tableaux. On lui confia également l'inspection de la manufacture des Gobelins, où l'on exécutait les tapisseries des chasses du roi d'après ses tableaux.
Jean-Baptiste Oudry a peint le portrait, l'histoire, les chasses, le paysage, les animaux, les fruits, les fleurs ; il a imité les bas-reliefs ; il a fait du pastel, de la décoration ; il aussi gravé à l'eau-forte. On lui doit deux conférences qui furent lues à l'Académie, « Sur la manière d'étudier la couleur en comparant les objets les uns avec les autres » et « Sur les soins que l'on doit apporter en peignant ». Oudry a laissé un grand nombre de dessins dont les plus connus sont les 275 dessins qui servirent à l'édition dite des Fermiers généraux des Fables de La Fontaine, gravées par Charles-Nicolas Cochin. Il est également l'auteur d'un Almanach de rébus paru en 1716.

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dimanche 10 janvier 2021

Jan Fris (1627-1672) - Nature morte avec Pichet en grès, Jeu de cartes et Nécessaire pour fumeur

 

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Jan Fris (1627-1672)
Nature morte avec  Pichet en grès,  Jeu de cartes et Nécessaire pour fumeur, 1665
Huile sur panneau de bois
Collection privée (via Alain Truong)

Que voit on ? Sur un entablement de bois, des accessoires pour fumeur composés d'une pipe et de 2 cures pipes en ivoire, de tabac enrobé dans du papier auxquels s'ajoutent à droite de la composition, un petit chaudron en terre cuire rempli de braises destinées à allumer la pipe. Un pot à bière en grès trône à gauche du cadre achevant ce parfait tableau du bonheur masculin du 17e siècle.
Jan Fris a peint exactement sur le même thème et avec les mêmes éléments (auxquels s'ajoutent toutefois quelques détails supplémentaires deux autres variations à peu près identiques déjà publiées dans ce blog ce qui atteste du succès remporté par ce type de toile.

Rappel biographique : On sait très peu de choses sur la vie de Jan ou Johannes Fris. Fils de Gerrit Fris, il est né à Amsterdam autour de 1627, l'année de sa naissance ayant été déduite de deux déclarations documentées de son âge. Il s'est marié à Amsterdam en 1649 et y a acquis la citoyenneté deux ans plus tard. Il a été enterré dans la même ville le 9 juillet 1672.
Son travail constitue le meilleur témoignage de son existence : il a laissé une petite œuvre composée presque exclusivement de natures mortes, dont beaucoup sont signées et datées, de 1647.à 1672. Ses sujets de prédilection étaient les natures mortes d'ustensiles à fumer, de petit-déjeuner et de vanités ...des travaux de commande sans doute pour lesquels, comme ci-dessus, il n'hésite pas à remployer exactement les mêmes éléments en les positionnant différemment dans la composition.

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samedi 9 janvier 2021

Mosaïques romaines - Grappe de raisins, 2e-s.

 

 

Mosaïques romaines
Grappe de raisins, 2e-s.
Musée du Bardo, Tunis 

 
Que voit on ? Pendues au mur par un fil rouge, deux grappes de raisins de  catégories différentes  sont en train de sécher au soleil. A gauche des raisins aux long grains de la variété Sultanine, les grains longs étant  réputés pour ne pas avoir de pépins  ; à droite des raisins issu de la  même variété mais aux grains ronds, plus sucrés. Dès l'antiquité romaine, le raisin était considéré comme un symbole de Renaissance.  Les Romains et les Grecs étaient de grands consommateurs de raisins secs ou cuits dans des plats salés ou sucrés

Rappel historique : La mosaïque est l'art romain par excellence car ni la Grèce classique ni les Grecs d'Alexandrie n'avaient su lui donner la richesse du répertoire iconographique qu'elle a eue sous l'Empire romain et encore moins la répandre dans tout le bassin méditerranéen comme le fera Rome. La mosaïque polychrome est ti maitrisée par les Romains au IIe siècle av. J.-C. Grâce à l'activité de ses ateliers itinérants, toutes les provinces situées autour du mare nostrum, ont connu dès les débuts de l'expansion romaine cet art qui a trouvé un terrain d'élection dans les pays où la lumière est reine.
L'exposition, organisée en 2001 par l'Union Latine au musée archéologique de Madrid a mis l'accent sur l'art de la mosaïque tel qu'il est illustré dans les pays du bassin méditerranéen.
L'une de ses particularités majeures est l'abondance et l'extrême diversité des représentations animales et végétales.
Les natures mortes antiques trouvent selon Pline l'Ancien leur origine dans la Grèce antique, lorsque le peintre Piraikos (3e siècle avant JC), vendait déjà fort cher ses " Provisions de cuisine ", des tableaux de chevalets représentant des victuailles ou des instantanés d'échoppes de cordonniers et de barbiers. Dans la hiérarchie des genres picturaux d'alors, ces représentations de provisions de cuisine sont déjà considérées comme un genre mineur... et elles le resteront pendant de longs siècles... au moins jusqu'à Chardin, si ce n'est jusqu'à Cézanne. Genre mineur donc, loin derrière les sujets religieux, les portraits et les paysages, mais genre que les commanditaires s'arrachent pourtant !
Le grec Piraikos reste le plus célèbre des peintres de ce genre. Hélas, aucun exemple n'est parvenu jusqu'à nous de ces peintures des menus objets du quotidien par Piraikos, peinture que l'on nommait à cette époque Rhyparographie.


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vendredi 8 janvier 2021

Edouard Manet (1832-1883 ) - Anguille et rouget à Boulogne sur mer


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Edouard Manet (1832-1883)
Anguille et rouget à Boulogne sur mer
Aquarelle, 1864
Musée d'Orsay, Paris 
 
 
Que voit on ? Ces deux poissons sur létale du poissonier prétexte à une variation  prise sur le vif (et le frais) en noir rouge et blanc.
 
Rappel biographique : Le peintre français Édouard Manet est un peintre majeur de la fin du 19e siècle, initiateur de la peinture moderne qu'il libère de l'académisme, C'est une erreur de considérer Édouard Manet comme l'un des pères de l'impressionnisme : il s'en distingue en effet par une facture soucieuse du réel. Manet n'utilise pas (ou peu) les nouvelles techniques de la couleur et le traitement particulier de la lumière, utilisées par les impressionnistes. Il s'en rapproche cependant par certains thèmes récurrents comme les portraits, les paysages marins, la vie parisienne ou encore les natures mortes, tout en peignant de façon personnelle, dans une première période, des scènes de genre (sujets espagnols et odalisques entre autres). On a beaucoup dit que lorsque Manet avait peint des natures mortes, c'était surtout pour des raisons financières qu'il l'avait fait. Il avouait lui-même avoir plus de facilités à les négocier que ses portraits. Cela ne signifie pas qu'elles aient été d'un intérêt mineur pour lui bien au contraire : la scénographie qu'il impose à ses natures mortes est tout simplement prodigieuse, qu'il s'agisse de solo comme Le citron ou L'asperge ou de mise en scène collectives comme dans Fruits sur la table ou Le Panier de fruits ou d'hommage à d'illustres maitres comme son hommage à Chardin avec La Brioche, 1870 (MET, New York).
Manet aimait authentiquement les natures mortes : « Un peintre peut tout dire avec des fruits ou des fleurs, ou des nuages seulement », affirmait-il. Une part non négligeable de son œuvre est consacrée à ce genre, avant 1870 surtout puis dans les dernières années de sa vie où la maladie l'immobilise dans son atelier. Certains éléments de ses tableaux constituent de véritables natures mortes comme le panier de fruits dans Le Déjeuner sur l'herbe, le bouquet de fleurs dans Olympia ou le pot de fleurs, la table dressée et différents objets dans Le Petit déjeuner dans l'atelier. Il en va de même dans les portraits avec le plateau portant verre et carafe dans le Portrait de Théodore Duret ou la table et les livres dans le Portrait d’Émile Zola. Mais les natures mortes autonomes, qui se revendiquent comme telles, ne manquent pas dans l’œuvre de Manet !
Considérant l'importance de la nature morte chez Manet, beaucoup – et cela dès les années 1890 – y ont vu la marque la plus évidente de la révolution qu'il accomplissait, l'avènement d'une peinture uniquement préoccupée d'elle-même et débarrassée de la tyrannie du sujet. En refusant toute hiérarchie à l'intérieur même du tableau, en donnant autant d'importance à l'accessoire qu'à la figure, Manet assurément rompait avec les règles académiques. (...) Comme Cézanne et comme Monet qu'il influencera, Manet trouvait dans la nature morte, obéissante et disponible, un laboratoire d'expériences colorées dont il répercutait aussitôt les trouvailles dans d'autres compositions ; comme Cézanne et comme Monet, il dit cette curieuse obsession de l'éclatante blancheur et voulut peindre lui aussi ces tables servies avec leurs nappes blanches "comme une couche de neige fraîchement tombée" (Nature morte avec melon et pêches, National Gallery of Art, London). Manet, peintre de natures mortes, a médité les grands exemples anciens, celui des Espagnols et de leurs bodegones, celui des Hollandais et bien sûr celui de Chardin. Dans les années 1860, il joue des franches oppositions du noir et du blanc, bois sombre de la table, éclat d'une nappe ou serviette sur lesquelles il dispose ses notes colorées.
A sa mort, Édouard Manet laisse plus de 400 toiles, des pastels, esquisses et aquarelles. Ses œuvres sont aujourd'hui visibles dans les plus grands musées du monde.

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jeudi 7 janvier 2021

Le Corbusier (1887-1965) - Le déjeuner près du phare

 

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Le Corbusier (1887-1965)
Le déjeuner près du phare
Collection privée

Que voit on ? Le titre décrit très bien le sujet de cette nature morte : des couverts, un bol, un verre, des coquillages posés sur entablement rond et coquetterie de cet architecte célèbre : la vue sur phare au dessous de la table ! 

Rappel biographique : L'architecte et urbaniste français d'origine suisse, Charles-Édouard Jeanneret-Gris plus connu sous le pseudonyme de Le Corbusier fut aussi peintre, sculpteur, décorateur et hommes de lettres, reléguant très loin la sempiternelle incompatibilité entre architecte et artiste ! Dans le domaine de l'architecture il est l'un des principaux représentants du mouvement moderne avec Ludwig Mies van der Rohe, Walter Gropius, Alvar Aalto...
En même temps que sa pratique architecturale, Le Corbusier n'a de cesse de nourrir sa réflexion par une pratique régulière des arts plastiques. Son premier « voyage d'Orient » le fait passer par Vienne où il rencontre entre autres Gustav Klimt. Sa collaboration avec Amédée Ozenfant est féconde (l'esprit nouveau, le purisme, etc.) de même que celle qu'il entama avec Fernand Léger, Pablo Picasso et Georges Braque. Après 1917, il ne cesse jamais de peindre. Malgré une trentaine d'années de mise entre parenthèses de son activité picturale en France (1923-1953), il participe à de nombreuses expositions à l'étranger. Dès 1940, il se lance dans la peinture murale.
Le dessinateur instaure des partenariats en ce qui concerne la sculpture après 1947 et les tapisseries à partir de 1948. Après 1950, il s'intéresse aux collages. Dans l'atelier de Jean Martin, à partir de 1953, il grave des émaux sur tôle d'acier. La diffusion de ses lithographies est immense. Sa production de dessins, d'aquarelles et de toiles est gigantesque. Quelques natures mortes parsèment cette oeuvre considérable, dont certaines ont servi de cartons pour des tapisseries réalisées dans les ateliers d'Aubusson.

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mercredi 6 janvier 2021

Konstantin Alexeevich Korovin (1861-1939) - Chat noir sur le bord d'une fenêtre



 

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Konstantin Alexeevich Korovin (1861-1939)
Chat noir sur le bord d'une fenêtre 1902
Huile sur toile, 85x65
Collection privée 


Que voit on ?  L'univers intimiste de Korovo qui a su si bien peindre les saisons russes à partir de l'atmosphère douillette des intérieurs. Ici l'été, avec ce chat observateur attentif de la vie qui recommence à grouiller  derrière ses carreaux  et ce magnifique bouquet de fleurs posés en plein centre de al table devant un fauteuil vide.

Rappel biographique : Prenant le contrepied des influences impressionnistes des peintres russes de son temps, Korovin préfère à leurs palettes ternes et à leurs coups de pinceau méticuleux, un style plus expéditif fait de larges coups de pinceaux et de couleurs vives.
En 1888 et en 1894, avec Valentin Serov, il voyage dans le nord de la Russie et en Scandinavie. De ce voyage sont issus plusieurs grands paysages. En 1900, il décore le Pavillon russe de l'Exposition universelle de Paris et à cette occasion reçoit une Médaille d'or. Il est nommé chevalier de la Légion d'honneur par décret du 28 décembre 1900. A partir de 1901 il enseigne à l'école de peinture, de sculpture et d'architecture de Moscou avec son ami Serov et devient le décorateur attitré des théâtres impériaux et du Théâtre Bolchoï
Après la Révolution d'Octobre, il se dévoue activement à la conservation des œuvres d'art du patrimoine menacées par les événements et sauve de la destruction des tableaux de peintres emprisonnés, organise des ventes de toiles et des expositions en faveur de prisonniers politiques, tout en continuant à travailler pour le théâtre.En 1923, il émigre en France avec l'aide de Lounatcharski, commissaire du peuple à l'instruction, son activité principale restant le théâtre et le décor de théâtre. Dès 1923, l'année de son installation définitive à Paris, la galerie Tretyakov organisa une importante exposition sur son travail.

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mardi 5 janvier 2021

Edouard Vuillard (1868-1940) - Bouquet dans un pot blanc

 

 

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Edouard Vuillard (1868-1940),
Bouquet dans un pot blanc, c. 1895
Collection privée

Que voit on ? Un bien joli petit bouquet presque naïf dans un vase modeste... autrement dit une merveille de Vuillard 


Rappel biographique : Jean-Édouard Vuillard, connu pour être le fondateur du mouvement Nabis, a peint aussi bien des portraits que des intérieurs, des natures mortes, des compositions murales et des décors de théâtre. Vuillard exposa pour la première fois au Salon des Indépendants en 1901 et au Salon dAutomne en 1903. C'est dans le années 1890 qu'il fit la connaissance des frères Alexandre et Thadée Natanson, les fondateurs de la Revue Blanche, et en 1892, sous leur conseil, il fit ses premières décorations (fresques d'appartements) pour la maison de Madame Desmarais. Plus tard il reçut de nombreuses commandes semblables. En 1895 pour Alexandre Natanson, en 1898 pour Claude Anet, en 1908 pour Bernstein et en 1913 pour Bernheim et pour le Théâtre des Champs Elysées. Les dernières commandes qu'il reçut datent de 1937 (Palais de Chaillot à Paris, avec Bonnard) et de 1939 (Palais des Nations à Genève, avec Maurice Denis, Roussel et Roger Chastel).

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lundi 4 janvier 2021

Cornelis Norbertus Gijsbrechts (ca 1630 - c. 1675) - Trompe l'œil avec Trompette, Globe celeste et proclamation de Frederik III,


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Cornelis Norbertus Gijsbrechts (ca 1630 - c. 1675)
Trompe-l'œil avec Trompette, Globe celeste et proclamation de Frederik III, 1670.
National Gallery of Danemark- State Museum for Kunst 


Que voit on ?
Ce que décrit le titre avec un précision scrupuleuse mais toutefois légèrement orientée vers le discours du roi ! Un observateur moins politiquement focalisé notera aussi, des instruments de navigation maritime (sur la droite du cadre), une très belle collection de coquillages exotiques et de coraux (sur la gauche) et un somptueux tapis de Smyrne qui soutient le tout. Nul doute désormais que ce roi fut un navigateur émérite qui s'illustra notamment dans la guerre entre la Suède et le Danemark ! Il fut aussi aussi un grand collectionneur et un lettré qui et fonda la Bibliothèque royale du Danemark.

Rappel biographique : Bien que les informations biographiques concernant ce très grand peintre soient encore de nos jours, très parcellaire, on peut toutefois établir de façon certaine que c'est bien à Copenhague qu'il a fait une grande partie de sa carrière. Directeur d’une maison d’enchères, il y fit vendre un bon nombre de ses tableaux, marqués par son inimitable maîtrise du trompe-l’oeil.
Franc-maitre de la guilde de Saint-Luc à Anvers en 1659, Cornelis Norbertus Gysbrechts fut peintre de la cour du roi de Danemark, Christian V, à Copenhague entre 1670 et 1672.
La plupart des 22 toiles de Gijsbrechts a peintes à Copenhague étaient destinées à la Chambre du Roi. Le Cabinet Royal des Curiosités comprenait entre autres une «Chambre de Perspectives» qui présentait une sélection d'œuvres en trompe-l'œil, de boîtes à perspectives, d'anamorphoses et de peintures architecturales réalisées à partir de la perspective centrale. Ces oeuvres ludiques et pleines de surprises innovantes (notamment des images tridimensionnelles dans des boîtes à perspectives) avaient un aspect magique pour qui les regardaient en 1690. On sait aujourd'hui que 15 parmi les 29 peintures de la Chambre de Perspectives furent réalisées par Gijsbrechts. C'est d'ailleurs encore, de nos jours, le Danemark qui conserve la plus importante collection d'oeuvres de Goosbrechts au monde. D'un point de vue stylistique, Gijsbrechts fut influencé par Jan Davidsz de Heem mais son approche des compositions va bien au-delà de cette influence et en fait a bien des égards un précurseur de biens des mouvements futurs.

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