mercredi 30 septembre 2015

Tom Wesselman (1931-2004)



Tom Wesselman (1931-2004)
Still life with lilies, petunias and fruit (1988)
 Private collection

Le peintre américain Tom Wesselman est avec Roy Lichtenstein et Andy Warhol, l'un des représentants les plus connus du mouvement américain du Pop Art, bein qu'il s'en soit longtemps défendu ! D'abord impressionné par les oeuvres de Robert Motherwell et Willem de Kooning qu'il voit au MOMA, il cherche à se défaire  assez rapidement de la forte influence de Willem de Kooning pour trouver sa propre voie. Ses deux grandes séries,  les Great American Nudes et les Still Lifes qui le rendront célèbre, entrent tout à fait dans ce processus de séparation de l'influence de De Kooning. 
Ses natures mortes sont réalisées à partir de collages d'images découpées dans des magazines et d'objets trouvés. C'est évidemment la proximité avec les collages de Matisse qui frappe dans ses natures mortes, proximité qui ira jusqu'à des copies pures set simples de motifs de certains éléments des tableaux de Matisse.  À la fin de sa vie, il fait un retour à l'abstraction, sans pour autant renier l'aspect figuratif de ses tableaux. En 2003 un an avant sa mort, il introduit l'une de ses dernières références directes à Matisse dans Sunset Nude with Matisse Odalisque.

mardi 29 septembre 2015

Pablo Picasso (1881-1973) - Nature morte à la bouteille sur une table


Pablo Picasso (1881-1973)
Nature morte à la bouteille sur une table (1919)
Collection particulière

Que voit-on ? C'est une nature morte cubiste  autour d'un sujet que Picasso a beaucoup traité dans ses natures et à toutes les périodes de sa vie. Celle ci qui date de 1919, met en scène un guéridon hexagonal rouge sur lequel sont posées, de gauche à droite : une bouteille sur laquelle on peut lire " Malaga " du nom du fameux vin apéritif espagnol, une boîte et une assiette.  Plus que d'une bouteille, il semble plutôt s'agir d'une carafe en verre ciselé dont on peut voit le bouchon  rond à l'arrière plan. Devant la carafe une boîte portant l'inscription  " ENT " (allumettes ?  cigarettes ?). A droite de la carafe, un plat dans lequel sont posés trois gâteaux dont un biscuit, un gâteau à la crème et une barquette aux fruits. Le fond du tableau figure une porte ouverte reconnaissable a sa base lambrissée peinte en vert.

Rappel biographique : le peintre espagnol Pablo Ruiz Picasso qui a passé l'essentiel de sa vie en France, fut aussi dessinateur et sculpteurUtilisant tous les supports pour son travail, il est considéré comme le fondateur du cubisme avec Georges Braque auquel son nom est lié surtout dans le domaine des natures mortes. Il est considéré comme l'un des plus importants artistes du 20e siècle tant par ses apports techniques et formels que par ses prises de positions politiques et que par l'immensité de s production tous genres confondus, que l'on chiffre à près de 50 000 œuvres.
Les premiers collages et assemblages sont réalisés pendant l'hiver 1912, Nature morte à la chaise cannée (Paris, Musée Picasso), Guitare(s) en carton (Paris, Musée Picasso). A partir des années 20 ses natures mortes seront très proches, sur la même ligne de conception " cubiste analytique " que celles de George Braque, dont il devient un temps l'intime avant de s'en séparer définitivement.  Il y eut une connivence d'inspiration très rare entre ces deux peintres pendant une certaine période de leur vie et en particulier dans le domaine du traitement de la nature morte. 
Picasso pein  beaucoup d'autres natures mortes après la Seconde guerre mondiale et hors de la période cubiste, mais ce n'est pas un genre qui tient une place aussi essentielle dans son oeuvre que dans l'oeuvre de Georges Braque.

2015 - A Still Life Collection 


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lundi 28 septembre 2015

Maurice Estève (1904-2001)



Maurice Estève (1904-2001)
Nature morte au pichet (1942)
Collection privée

Que voit-on ?  Posés sur une commode à deux tiroir et dont les battants des portes sont ouverts, de gauche à droite, un plat bleu contenant ce qui semble être deux morceaux de viandes (une cuisse de poulet et une entrecôte)  trois pichets dont 2 bleus et un blanc qui donnent son nom au tableau, un citron et à bonne distance, au bord du cadre à droite, un bol. Couleurs très vives souvent sans rapports avec les matières décrites, à l'exclusion du citron.

Rappel biographique : le peintre Français  Maurice Estève est l'un des peintres majeurs de la nouvelle école de Paris. Excellent coloriste, son style se caractérise par un entrelacement de formes dont les qualités naturelles, voire organiques témoignent d'une grande poésie.  Il a peint quelques natures mortes. 

dimanche 27 septembre 2015

Paul Cézanne (1839-1906) - Pommes et biscuits



Paul Cézanne (1839-1906)
Pommes et biscuits (1879-82)
Musée de l'Orangerie, Paris

Que voit-on ? Sur un coffre dont on aperçoit en noire, la cheville qui le ferme, contre mur recouvert de papier peint bleu à motif floral, sont posés 14 pommes dont 4 pommes jaunes (variétés golden) et 10 pommes rouges. A côté des pommes, sur la droite du cadre, une assiette en porcelaine à liseré bleu et doré semblm contenir des reliefs de nourriture.  A l'époque ou il peint Pommes et biscuits l'obsession de Cézanne est selon lui   de " trouver les volumes, de faire du Poussin sur nature, quelque chose de solide comme l'art des musées ". Il tente d'exprimer un art total où la frontière s'effondrerait entre le dessin et la peinture.  Ce sont les natures mortes et notamment les pommes qui vont signifier sa nouvelle conquête picturale. Il voulut "conquérir Paris avec une pomme". Ce fruit de forme très pure est chargé pour Cézanne de symbole poétique. Il évoque aussi sa grande amitié avec Emile Zola (1840-1902), futur écrivain et journaliste, scolarisé dans le même lycée que lui, qui le remercia par des pommes d’un service rendu. Cette toile est un des plus éclatants chefs-d’œuvre de Paul Cézanne et l’un des symboles de sa grande maîtrise de la nature morte. Elle fut acquise à prix d’or en 1952 par Domenica Walter. Cet achat fracassant attira l’attention sur elle et révéla au grand public l’existence de sa magnifique collection. A propos de la série dans laquelle est incluse Pommes et biscuits  Cézanne aurait dit   : "Quand la couleur est à sa puissance, la forme est à sa plénitude »


Rappel biographique : Cézanne a peint environ trois cents tableaux et parmi ses premières « obsessions picturales », ce sont les natures mortes qui arrivent en tête, et notamment les pommes. Pour Cézanne, la nature morte  est un motif comme un autre, équivalent à un corps humain ou à une montagne, mais qui se prête particulièrement bien à des recherches sur l'espace, la géométrie des volumes, le rapport entre couleurs et formes : « Quand la couleur, est à sa puissance, la forme est à sa plénitude » disait-il.Incomprises en leur temps, les natures mortes de Cézanne sont devenues depuis lors l'un des traits caractéristiques de son génie.

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samedi 26 septembre 2015

Jean-Jacques Bachelier (1724-1806)



Jean-Jacques Bachelier (1724-1806)
Nature morte au Livre, au Pain et aux Raisins (1755)
Collection particulière

Que voit-on ? C'est un tableau de  " fruits étalés à la lumière " selon l'expression consacrée au 18e siècle, que l'on retrouva dans l'inventaire des biens de Madame de Pompadour à son décès. Sa composition est très simple, sur un entablement imitant le porphyre : une grappe de raisins noirs et une grappe de raisins blancs, symboles des vertus de l'attente,  récompense du travail et de la patience, la grappe n'appartenant qu'à ceux qui la méritent ; un gros morceau de pain blanc figurant la consolation de celui qui a faim et ici sans doute faim de connaissance, puisque le pain est placé sur sur un livre fermé, symbole de l'espérance d’une sagesse à découvrir, dont on aperçoit la tranche rouge, le dos relié et le filet marque-page témoin de l'implication de sa propriétaire (Mme de Pompadour) dans la lecture. Le fond est noir pour éviter toute distraction dans cette nature morte qui invite à la méditation et pour amplifier la signification des symboles.

Rappel biographique : le peintre français Jean Jacques Bachelier a longtemps été considéré comme un peintre secondaire. Comblé d'honneurs de son vivant, pensionné par le roi Louis XV en 1749, admis à l'Académie Royale  en 1750 sur proposition de Jean-Baptiste Oudry, il obtient en 1763 le titre officiel envié de peintre d'histoire.  Il participa avec Desportes et Oudry à la décoration du Chateau de Choisy en 1757. Il réalis pour le Ministère des Affaires Étrangères à Versailles, 6 grandes toiles dont 2 seront déposées à la Révolution avant de disparaitre puis d'être retrouvées en 1984  au Musée de Villefranche-sur-Saône.
Son influence sur les arts Décoratifs a été déterminante :  il est chef des modeleurs, puis directeur artistique de la Manufacture de Vincennes où il apporta nombre de modifications à la décoration des pièces produites, en demandant des modèles à Boucher et à  Oudry, produisant de très jolies figurines en biscuit. Il  poursuivit ses activités à la Manufacture de porcelaine de Sèvres jusqu'en 1793.
En 1765,  il fonda à ses frais à  Paris, en y engloutissant toutes ses économies  une Ecole de dessin  pour les artisans dans l'ancien Collège de Bourgogne, rue de L'Ecole de Médecine. Elle devint école Royale par lettres patentes de Louis XV. Son nom est toujours inscrit sur le bâtiment qui est aujourd'hui le siège de l'Université Paris-Descartes. Cette école de dessin, après avoir changé plusieurs fois de nom, deviendra l'École nationale des arts décoratifs en 1877.
Attiré par les problématiques techniques attachées à la peinture,  Bachelier redécouvrit le secret de la peinture à la cire en 1755. En 1790, il inventa un nouveau blanc de plomb, et en 1793, un instrument pour la gravure au miroir. Bachelier utilisa sa technique de la peinture à la cire pour ses œuvres : La fable du cheval et du loup, disparu à Bailleul pendant la dernière guerre mondiale, ou pour La Résurrection de Jésus Christ, destinée à l'église de Saint-Sulpice de Paris  (disparu depuis la Révolution).  Aujourd'hui  178 peintures et dessins et de nombreux vases de Vincennes et de Sèvres. sont reconnues comme étant ses œuvres 






Maria Blanchard (1881-1932)


Maria Blanchard (1881-1932)
Nature morte au pichet (ca.1917)

La peintre espagnole María Blanchard, appartient à l'École de Paris, ville dans laquelle elle s'installe définitivement  à partir de 1916. Elle se lie avec Juan Gris et André Lhote, faisant un moment partie des peintres soutenus par Léonce Rosenberg dans sa galerie L'effort moderne.  À partir de 1920, María Blanchard revient à la figuration. Elle traverse en 1927 une crise religieuse qui l'engage dans un profond catholicisme, songe à entrer dans un couvent mais en est dissuadée par son confesseur. Surtout intéressée par la représentation de la figure humaine, elle a cependant peint plusieurs natures mortes, très proches de celles de Juan Gris dans leur composition mais radicalement opposées du point de vue de la palette de couleurs.

vendredi 25 septembre 2015

Eva Gonzales (1849-1883) - Pommes d'Api



Eva Gonzales 1847 - 1883 Pommes d’Api 1877-1878 Pastel sur papier encollé sur toile, 37.47 x 45.4 cm. Minneapolis Institute of Art


Eva Gonzales (1847-1883)
Pommes d’Api, 1877-1878
Pastel sur papier encollé sur toile, 37.47 x 45.4 cm.
Minneapolis Institute of Art
 
Que voit on ? Des  pommes dans un panier de pailles, peintes avec une joie et une vivacité rare. Mais  aussi un verre transparent à anse et une lettre cachetée sur une nappe blanche dont les impeccables plis permettent à la peintre de montrer tout son génie des tons sur tons et de la peintre des reflets.
 
 Rappel biographique : Eva Gonzales est née à Paris dans une famille bourgeoise d’origine espagnole installée en France. Son père est l’écrivain célèbre Emmanuel Gonzalès. Elle entre, en 1866, à 16 ans, dans l’atelier de Charles Chaplin, homonyme du célèbre acteur de cinéma mais qui était un peintre à la mode chez lequel se précipitait beaucoup de jeunes filles de bonne famille. En mai 1867, elle abandonne sans regret l’atelier, jugeant l’enseignement dispensé par Chaplin, trop classique. Deux ans plus tard, elle rencontre Edouard Manet et devient son élève. Une grande amitié et une admiration réciproque les lient, suscitant la jalousie de Berthe Morisot qui lui envie son amitié avec le maître. Manet exécute le portrait d’Eva en 1869, et l’expose au Salon de 1870 pendant qu’elle présente Le Clairon directement inspiré du Fifre. Eva Gonzalès travaille dans l’esprit du maître de nombreuses natures mortes, des scènes de plein air et sujets intimistes, des aquarelles, des huiles et des pastels. Bien que les sujets de ses toiles soient les mêmes que ceux choisis par les impressionnistes, le style en est différent, plus proche des peintures « espagnoles » des débuts de Manet. Après plusieurs années d’indifférence face à son travail, à partir de 1879 et après l’exposition au Salon d’ Une loge aux Italiens, le public et les critiques d’art s’enthousiasment pour ses œuvres et reconnaissent son talent. Elle se refuse à participer aux Salons Impressionnistes, mais reste très proche de ce courant artistique et de ses amis. En 1879, Eva Gonzalès épouse Henri Guérard, graveur de Manet et peintre occasionnel. Elle meurt brutalement, en 1883, d’une embolie peu après la naissance de leur fils Jean-Raymond Guérard et seulement six jours après le décès de son maître Édouard Manet, alors qu’elle lui préparait un hommage.

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2015 - A Still Life Collection 
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jeudi 24 septembre 2015

Charles Camoin (1879-1965)



Charles Camoin (1879-1965)
Nature morte à la gargoulette et au panier

Le peintre français né à Marseille Charles Camouin est connu pour sa participation au fauvisme. Elève de Gustave Moreau aux Beaux arts de Paris,  il reçoit  pendant quelques mois l’enseignement du maître. C’est dans l'Atelier de Gustave Moreau que Camouin rencontre et se lie d'amitié avec Matisse, Marquet et Manguin,  élèves de Moreau depuis déjà quelques années. « Moreau déjà très malade ne me corrigea que deux ou trois fois avant de mourir […]. Ce que je sais de lui, c'est surtout par Matisse et Marquet que je l'ai appris » écrit Camoin.
Pendant son service militaire qu'il rencontre Cézanne. Alors que son régiment est à Aix-en-Provence en octobre 1901, le jeune soldat Camouin ose se rendre un soir chez Cézanne, et sonner à la porte du 23, rue Boulégon. Le vieux maître est connu pour son caractère difficile, mais il se prend de sympathie pour celui qu’il appelle le vaillant marseillais, Carlo Camoin. Les deux peintres échangent une correspondance régulière et Camoin rend plusieurs fois visite à Cézanne par la suite. Il montre au maître sa production, que celui-ci apprécie et encourage, et a le privilège de l’accompagner « au motif ». Cézanne envoie au jeune Camoin des lettres paternelles et affectueuses dans lesquelles il lui délivre des conseils sur la manière d’aborder la peinture, notamment de se méfier de la mortification théorique, de considérer les maîtres du passé sans les pasticher, mais aussi, de se fier à ses « sensations » au contact de la nature.
Camouin qui était surtout un peintre de paysages et de lumières a laissé toutefois quelques natures mortes remarquables dans lesquelles ses talents de coloriste explosent littéralement. C'est le cas de cette nature morte au sujet très provençal (la gargoulette et le panier d'asperges) dans laquelle transparait le soleil du midi.

mercredi 23 septembre 2015

George Leslie Hunter (1877-1931)- Big Ginger Jar

George Leslie Hunter (1877-1931) Big Ginger Jar (1920) Oil on board, 61 x 52,1 cm Dundees museums (UK)

George Leslie Hunter (1877-1931)
Big Ginger Jar (1920)
Oil on board, 61 x 52,1 cm
Dundees museums (UK)


Que voit on ? La série de nature morte peinte en cette année 1920 par George Leslie Hunter opte pour le même procédé de composition : une nappe banche un potiche ou un vase en haut à gauche et quelques fruits posés sur la table. Ici c'est un pot à gingembre en porcelaine de Chine qui est en vedette. Son bleu est mis en contraste avec le jaune de plusieurs fruits dont cette couleur est la dominante : le  citron sur la nappe et  la pomme, la poire et de la banane qui sont dans la coupe de fruits.

Rappel biographique : Le peintre écossais  George Leslie Hunter, membre du groupe de peintre connu sous le nom de Scottish Colourists (Les Coloristes Ecossais)  est un peintre autodidacte qui a voulu perfectionner sa technique en allant, dès l'âge de 15 ans, étudier la peinture aux Etats-Unis (notamment en Californie) puis dans le sud de la France, à Paris, aux Pays-Bas et en Italie.
Très populaire en Ecosse, bien qu'ayant passé une grande partie de sa vie à San Francisco,  Leslie Hunter est surtout connu pour ses paysages et ses natures mortes, qu'il travaille à la fois la plume et  à l'encre et à l' huile sur toile.  Très influencé par Cézanne, à ses débuts ses natures mortes qui associent toujours fleurs et fruits en portent - ici et là -la trace, mais c'est surtout du côté de Monet et de Matisse, qu'il va chercher exemple en poursuivant  - comme  les autres membres du mouvement des  "coloristes écossais" d'ailleurs - des recherches sur la couleur et la façon la plus audacieuse de l'employer pour donner aux toiles un maximum d'énergie. Hunter s'est particulièrement appliqué à capturer les effets de la lumière, en peignant souvent (comme Monet) le même sujet avec les mêmes objets et la même scénographie sous des conditions différentes d'éclairage.

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2015 - Une Collection de Natures Mortes
Un blog de Francis Rousseau 

 




mardi 22 septembre 2015

Léon Devos (1897-1974)



Léon Devos (1897-1974) 

Nature morte avec ail


Le peintre belge Léon Devos fut le fondateur du Groupe Nervia, née à l'instigation d'un assureur wallon qui souhaitait promouvoir l'art wallon, estompé d'après lui, par  l'expressionnisme flamand. L'art de ces artistes wallons qui se veut d’essence latine, plus réaliste, plus lyrique et plus intimiste que celui de leurs voisins du nord reste  très conservateur, voir académique, refuse l'"avant-garde" tout en voulant exprimer une forme de néo-humanisme à travers des sujets tirés de la vie quotidienne. Du point de la nature morte, il a produit quelques toiles intéressants surtout grace à  Léon Devos. 


lundi 21 septembre 2015

Eliot Hodgkin (1905-1987) - Funghi n°1




Eliot Hodgkin (1905-1987)
Funghi n°1 (1965)
Private collection

Que voit-on ? Deux champignons, des girolles dans le cas précis présentés tête-bêche, de façon à pouvoir en examiner toute les faces à la façon des planches naturalistes du 18e siècle.

Rappel biographique : Le peintre britannique Eliot Hodgkin a réalisé de nombreuses natures mortes de plantes, de fruits, de légumes et d'autres objets inanimés avec une précision digne des grands illustrateurs botaniques des siècles passés. Cette grande précision et le luxe de détails de ces planches l'ont rendu grandement apprécier des botanistes et des scientifiques agissant dans le domaine environnemental. Après sa mort, plusieurs œuvres de sa collection furent vendues par les soins de Christie's. Son prix record est une nature morte intitulée Violet II, tempera sur panneau, 7 par 15 cm, vendu 51 700 £ chezChristie's  South Kensington, le 6 septembre 2000. Hodgkin occupe une place réellement à part dans l'histoire de la nature morte au 20e siècle. La Royal Academy of Arts conserve, et aussi plusieurs dessins et tableaux de ce peintre dont l'oeuvre est hommage frontal, obstiné et très figuratif à l'environnement  dans un siècle qui a grandement participé à sa destruction.

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2015 - A Still Life Collection
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dimanche 20 septembre 2015

Claude Monet (1840-1926) - Nature morte avec œufs





Claude Monet (1840-1926)
Nature morte avec œufs (1907)
Maison de Monet- Giverny 


Que voit-on ?  Sur une table recouverte d'une nappe blanche et d'un torchon, de gauche à droite : un bol, un carafe d'eau, deux œufs posés sur le torchon et la nappe et dans un panier à oeufs au centre de la composition, une demi douzaine d'œufs.  Quand Monet que Manet appelait Le Raphael de l'eau  peint cet nature morte, il a 67 ans et donc on peut imaginer que s'il choisit ce genre c'est délibérément et non pour satisfaire quelque commanditaire comme il avait fait plus tôt dans sa carrière. Contrairement aux natures mortes de sa jeunesse, celle-ci résonne comme un traité de l'impressionnisme et de son exploration de la lumière, à ceci près que l'on a beaucoup à croire que celle-ci ait pu être réalisée à la lumière du jour. On comprend mieux en regardant cette dans cette nature morte aux œufs ce que cela signifiait pour lui avec cette exploration méthodique de toutes les nuances de blanc à laquelle il se livre là. Dans le panier à œufs représentés dans le tableau on peut en ranger facilement 2 douzaines,  On mangeait beaucoup d'œufs dans la maison de Monet à Giverny qui comptait 10 personnes et du personnel.  Il avait un poulailler dans le jardin et l'œuf était un élément central de l'alimentation au 19ème siècle, place qu'il a un peu perdu depuis.

Rappel biographique : le peintre français Claude Monet, l'un des fondateurs de l'impressionnisme, est surtout connu pour ses paysages et ses portraits.  " La couleur, disait-il " est mon obsession quotidienne, ma joie et mon tourment ".   Claude Monet est l’un des fondateurs de l'impressionnisme. En 1859, il part à Paris tenter sa chance sur le conseil d'Eugène Boudin. Après des cours à l'académie Suisse puis chez Charles Gleyre et la rencontre de Johan Barthold Jongkind, le tout entrecoupé par le service militaire en  Algérie, Monet se fait remarquer pour ses peintures de la baie d'Honfleur. En 1866, il connait le succès au Salon de la peinture. Toute cette période est cependant marquée par une grande précarité. Il fuit ensuite la  guerre de 1870  à Londres puis aux Pays-Bas. Dans la capitale anglaise, il fait la rencontre du marchand d'art Paul Durand-Ruel qui lui assurera sa principale source de revenu pendant le reste de sa carrière. Revenu en France, la première exposition des futurs impressionnistes a lieu en 1874. À partir de 1890, Monet se consacre à des séries de peintures, c'est-à-dire qu'il peint le même motif à différentes heures de la journée, à diverses saisons. Il peint alors parfois des dizaines de toiles en parallèle, changeant en fonction de l'effet présent. La fin de sa vie est marquée  par une maladie, la  cataracte, qui affecte son travail.
Monet peint devant le modèle sur l'intégralité de sa toile dès les premières ébauches, il retouche ensuite de nombreuses fois jusqu'à ce que le résultat le satisfasse. Contrairement à ce qu'il affirme, il termine la plupart de ses toiles en atelier, prenant modèle sur les premières peintures d'une série pour peindre les autres. D'un caractère parfois difficile, prompt à la colère comme au découragement, Claude Monet était un grand travailleur qui n'hésitait pas à défier la météo pour pratiquer sa passion. Monet résume sa vie ainsi de la meilleure manière : « Qu'y a-t-il à dire de moi ? Que peut-il y avoir à dire, je vous le demande, d'un homme que rien au monde n'intéresse que sa peinture - et aussi son jardin et ses fleurs ».





samedi 19 septembre 2015

Armand-Désiré Gautier (1825-1894)





Armand-Désiré Gautier (1825-1894) 
Nature morte avec œufs au plat

Amand Gautier, pseudonyme d'Armand Désiré Gautier, est un  peintre et lithographe français  surtout connu pour ses paysages et ses portraits, mais qui a peint quelques natures mortes.   A Paris il fréquente beaucoup la brasserie Andler où il se lie d'amitié avec  Paul Gachet, Champfleury et Gustave Courbet. Durant les années 1850,   il expose au  Salon de Paris  des peintures de religieuses qui lui valent un certain succès et lui vaudront le surnom de « peintre des sœurs de charité ».
Vers 1860, il encourage le jeune Claude Monet qui le désigne comme son maître sur sa carte d'élève. D'abord engagé dans le combat pour le  réalisme, il cötoie les peintres impressionnistes et  passe alors beaucoup de temps à Honfleur et au Havre en compagnie d'Eugène Boudin, de Johan Barthold Jongkind ou de Carolus-Duran.

vendredi 18 septembre 2015

Katsushika Hokusai - 葛飾 北斎 (1780-1849) - Two Crabs



Katsushika Hokusai - 葛飾 北斎  (1780-1849)
Two Crabs (1808-1809)
Victoria and Albert Museum, London

 Que voit on ? Deux crabes de couleurs différentes dont on pense qu'ils font parie de ceux ui ont influencé grandement Van Gogh pour sa propre représentation de ces  crustacés.

Rappel biographique : le dessinateur et peintre japonais Katsushika Hokusai  connu plus simplement sous le nom de Hokusai  est un  spécialiste de l’ukiyo-e, graveur et auteur d'écrits populaires. Son œuvre influença de nombreux artistes, en particulier Paul Gauguin, Vincent van Gogh, Claude Monet et Alfred Sisley, et le mouvement artistique appelé japonisme. Il signa parfois ses travaux, à partir de 1800, par la formule Gakyōjin, « le Fou de dessin ». Certains historiens d'art le voient comme le père du manga, mot qu'il a inventé et qui signifie à peu près  : « esquisse spontanée ».
Hokusai laisse derrière lui près de 30 000 dessins.

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André Derain (1880-1954)



André Derain (1880-1954)
Nature morte aux poissons et à la poêle (1939)
Collection Pierre Levy
Musée d'art moderne de Troyes.


Que voit on ? Sur une table de cuisine en bois dont un tiroir est ouvert, de gauche à droite : un plat en céramique vernissée blanche dans lequel sont posés 8 poissons crus, frais et entiers de diverses catégories : derrière le plat de poissons un saladier vide en terre cuite vernissée marron et blanc :  recouvrant partiellement la table, une nappe à peine dépliée et jetée en drapé, passent à la fois sous le plat de poissons et sous une poêle de grande taille en fonte noire qui semble contenir trois coquilles Saint-Jacques. Tous les décors du tableau en dehors des éléments qui sont posés sur la table baignent dans une atmosphère rouge très profonde.

Rappel biographique : Le peintre français André Derain est l'un des fondateurs du fauvismePeintre de figures, de portraits, de nus, de paysages, de marines, de natures mortes, il emploie diverses techniques :  huiles, gouaches, aquarelles, pastels. Il est également peintre de décors de théâtre, sculpteur, graveur et illustrateur.
Pendant l'occupation allemande de la France, Derain est courtisé par les Nazis comme symbole prestigieux de la culture française. Il accepte une invitation pour une visite officielle en Allemagne en 1941, avec, notamment, son ami Maurice de Vlaminck, Kees van Dongen ou le sculpteur  Paul Belmondo. Derain est traité de collaborateur et ostracisé après la Libération. Après la guerre, il renonce aux présentations publiques de ses œuvres et finit sa vie dans une solitude volontaire.
Son œuvre est parfois considérée comme un revirement vers la tradition après un engagement dans les avant-gardes mais elle témoigne fortement des préoccupations des artistes de son époque, dont beaucoup, à l'instar de Maurice De Vlaminck ou Félix Valotton suivent ce même itinéraire, qualifié par les historiens de l'art de « retour à l'ordre », auquel même Picasso n'échappe d'ailleurs pas  à la fin des années 1910., durant une courte période. L'œuvre de Derain est essentiellement picturale, mais il a également signé les décors et les costumes de nombreux ballets, illustré une trentaine de livres, il est également connu comme sculpteur. Une grande partie de son œuvre (80 peintures, 77 sculptures, des dessins, mais aussi des objets d'art primitif lui ayant appartenu), précédemment dans la collection Pierre et Denise Lévy, est présentée au musée d'art moderne de Troyes.

Ce blog a publié plusieurs natures mortes de ce peintre. Pour toutes les retrouver cliquez sur l'onglet libellé et retrouver le nom du peintre.

jeudi 17 septembre 2015

Chaïm Soutine (1893-1943) - Nature morte aux poissons



Chaïm Soutine (1893-1943)
Nature morte aux poissons
Collection privée

Que voit-on ? Une série de poissons séchés, parmi lesquels des harengs, que Soutine a peint à de très nombreuses reprises.  Les poissions sont entassés et serrés dans un plat qui semble être en céramique vernissée. Ce genre de nature morte que Soutine peignait toujours d'après modèle, firent partie de celles qui avaient poussé les voisins du peintre à porter plainte contre lui, à cause de l'odeur pestilentielle qu'ils dégageaient.

Rappel biographique : Le peintre français d'origine biélorusse Chaïm Soutine a développé une technique de peinture très qui utilise une palette de couleurs éclatantes et tourmentées tout en se situant dans une mode expressionniste avant la lettre qui a pu peut parfois, dans ses portraits, rappeler le style d' Egon Schiele. Il est l'un des peintres majeurs rattachés, à ce qu'on appelle l'École de Paris avec Modgliani et Chagall  et sans doute le personnage le plus extravagant de la bande.  
Dans le domaine des natures mortes, Soutine a commencé par traiter (avant la première guerre mondiale) des sujets assez banals (Nature morte a la pipe ou  Nature morte à la Soupière) puis se consacre surtout  à la représentation des animaux et en particulier des animaux écorchés ou éventrés qu’il prend comme modèle. Ces visions morbides issues de son enfance hanteront une bonne part de sa peinture, comme la série des carcasses de bœufs et celle des volailles (dindons, poulets, lapin etc...). Les voisins, horrifiés par les cadavres d’animaux qu’il conserve dans son atelier et les poissons qu'il laissent  plusieurs jours à l'air libre avant de les peindre, se plaignent des odeurs qui émanent de son atelier. Visiblement les natures mortes à sujets de  fleurs échappent à cette règle  (Glaïeuls (1919) et Le Vase de fleurs (1918).  
Pendant la Seconde guerre mondiale Soutine, traqué puisque juif, mène une vie clandestine, retournant souvent à Paris pour se faire soigner d'un ulcère récidivent. Bien que conscient du danger auquel il s’expose, il n'a jamais fait ou même tenter de faire les démarches nécessaires pour fuir la France. Suite à une dénonciation, il se réfugie près de Tours, avec sa nouvelle liaison, Marie-Berthe Aurenche, ex épouse de Max Ernst.  Le 31 juillet 1943, il est fiévreux et doit être hospitalisé. Avant d’être transporté, il se rend à son atelier et brûle ses toiles. À l’hôpital de Chinon, on le dirige vers une clinique parisienne. Les contrôles de la France occupée doivent être évités et le voyage se révèle plus long que prévu. Opéré sept jours  après son arrivée, il meurt deux jours après l'opération.
Au cimetière du Montparnasse, rien ne fut gravé sur la tombe avant la fin de la guerre. Pablo Picasso fut l'un des rares à suivre son enterrement. Malgré des interruptions plus ou moins longues, Chaïm Soutine a beaucoup peint et beaucoup détruit ses oeuvres et ce jusqu’à la fin de sa vie.

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mercredi 16 septembre 2015

Vincent van Gogh (1853-1890) - Nature morte aux maquereaux


Vincent van Gogh (1853-1890) 
Nature morte aux maquereaux
(non signée)

Que voit-on ?  Sur un entablement jaune disposé devant un fond gris : deux maquereaux, un couteau, deux citrons, trois tomates et un pichet en céramique verte.  Le maquereau est  al fois un sujet rémanent dans la peinture hollandaise mais aussi dans la peinture  japonaise qui inspira tant van Gogh.

 Rappel biographique : Le peintre franco-hollandaisVincent van Gogh a peint énormément de natures mortes dont les plus célèbres sont sans doute constituées par la série des sept tableaux "Les tournesols " qu'il peignit à Arles entre Août 1888 et Janvier 1889. D'autres natures mortes moins célèbres  permettant de passer en revue a peu près tous les styles du peintre, ont été exécutées à diverses époques de sa vie.  Van Gogh peignait sur des toiles souvent déjà apprêtées, qu'il pouvait réutiliser, soit en grattant l'œuvre précédente, soit en la recouvrant d'une nouvelle couche. Il employait  certains pigments instables, entraînant une modification des couleurs sous l'effet de la lumière, dont la laque géranium qui perd sa teinte rouge avec le temps. Les couleurs originelles sont donc souvent perdues, entraînant des difficultés de restauration. Pour certains tableaux les restaurateurs ont décidé,de ne pas « recoloriser » le tableau, mais se contentent  de stopper les dégradations et de proposer un éclairage avec des filtres colorés pour restituer les teintes d'origine. Pour les historiens de l’art, Van Gogh est un précurseur qui a ouvert à la peinture de nouvelles voies. Par exemple,  Derain et Vlaminck sont directement rattachés à l'art de Van Gogh « par l'emploi de couleurs pures en larges touches ». Pour les amateurs d'art, il reste un maître à l’égal de  Leonard de Vinci ou de Rembrandt avec une production très importante et une trajectoire artistique fulgurante en durée et par ses styles.  Pour d'autres par contre comme Salvador Dali, dont les avis a l'emporte piece étaient connus, Van Gogh était " tout sauf un peintre ". Pour le grand public, l' œuvre  de Van Gogh est aujourd'hui accessible dans les plus grands musées du monde.  Dans sa dernière lettre, trouvée dans sa poche le jour de son suicide, Vincent van Gogh  écrit : « Eh bien vraiment nous ne pouvons faire parler que nos tableaux »

lundi 14 septembre 2015

Jean-Baptiste-Siméon Chardin (1699-1779), Nature morte avec pommes, timbale d'argent et bol

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Jean-Baptiste-Siméon Chardin (1699-1779)
Nature morte avec pommes, timbale d'argent et bol 
Musée du Louvre - Paris

Que voit-on ?  De gauche à droite, sur un rebord sans doute en pierre, une timbale en argent  dans laquelle se reflète une des trois pommes posées sur le rebord , un bol en céramique vernissé d'où dépasse le manche d'une cuillère en argent, matériau perceptible à l'unique reflets tenus sur le bord supérieur gauche du manche. Un peu à l'écart, sur le bord droit du cadre deux fruits difficilement identifiables  et qui pourraient être  soit des prunes, soit des figues soit des grosses olives, soit des noix. La lumière vient de la gauche. Tout l'art de Chardin s'applique ici dans le traitement des reflets des ustensiles en argent et dans le traitement des textures. Mais à la différence des peintres hollandais ou  espagnols, Chardin ne tranche pas ici entre la texture métallique de l'argent, la texture brillante de la céramique, la texture douce des pommes.  toutes les textures semblent fondues dans égal  léger brouillard ... et pourtant chacune est clairement identifiable, sans la moindre confusion  possible.
 Pour cette nature morte d'une saisissante modernité un seul commentaire écrit par  la main de 
de Chardin lui même  : " Il faut que j'oublie tout ce que j'ai vu, et même jusqu'à la manière dont ces objets ont été traités par d'autres. "


Rappel biographique :  Jean-Baptiste-Siméon Chardin est considéré comme l'un des plus grands peintres français et européens du 18e siècle. Célèbre pour ses scènes de genre et ses pastels, il est aussi  reconnu pour ses natures mortes dont il reste le maitre incontesté. D'après les frères Goncourt, c'est Coypel qui en faisant appel à Chardin pour peindre un fusil dans un tableau de chasse, lui aurait donné le goût pour les natures mortes. Ces deux tableaux de réception à l'Académie Royale de peinture sont tous deux des natures mortes, La Raie et Le Buffet qui se trouvent aujourd'hui au Musée du Louvre.  Chardin devient ainsi peintre académicien « dans le talent des animaux et des fruits », c'est-à-dire au niveau inférieur de la hiérarchie des genres alors reconnus. Et c'est sans aucun doute Chardin qui va lui donner ses lettres de noblesse et en faire un genre pictural égal, voire même supérieur à bien des égards, aux autres.
Les natures mortes qu'il peindra plus tard (à partir de 1760) sont assez différentes des premières. Les sujets en sont très variés : gibier, fruits, bouquets de fleurs, pots, bocaux, verres...  Chardin semble s'intéresser davantage aux volumes et à la composition qu'à un vérisme soucieux du détail, ou aux  effets de trompe-l'œil. Les couleurs sont moins empâtées. Il est plus attentif aux reflets, à la lumière : il travaille parfois à trois tableaux à la fois devant les mêmes objets, pour capter la lumière du matin, du milieu de journée et de l'après-midi. On peut souvent parler d'impressionnisme avant la lettre.


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dimanche 13 septembre 2015

Juan Bautista de Espinosa (1590–1641) - Bodegon con conchas





Juan Bautista de Espinosa (1590–1641) 
Bodegon con conchas
Nature morte à la fontaine de coquillages

Le peintre espagnol Juan Bautista de Espinosa (1590–1641) souvent confondu avec son homonyme Juan de Espinosa (actif entre 1628 et 1659) a longtemps travailler en Hollande avant de s'installer en Espagne. Son style se ressent de cette influence flamande et particulier dans les natures mortes qui'l a peint et qui appartiennent à la période du baroque hispano-flamand.

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samedi 12 septembre 2015

Antonius Leemans (1631-1673)



Antonius Leemans (1631-1673)
Vanitas Still Life Homage To Admiral Marten Herpertszwoon

La biographie du  peintre néerlandais Antonius Leemans ou Anthonie Leemans  est très peu renseignée.  On sait que bien que né a Amsterdam c'est à La Haye et à  Utrecht qu'il fut le plus actif ayant du fuir Amsterdam dans sa jeunesse, après avoir tué un homme avec un couteau. Antonius Leemans a peint  principalement   des natures mortes  en trompe-l'œil dont  la plupart contiennent des  cages à oiseaux,  des équipements de chasse et  et des armes, mais aussi plus rarement comme ici  des lettres, des livres et/ou des instruments de musique. Il a aussi peint quelques rares portraits  a peut près tous disparus aujourd'hui . Quelques unes de ses œuvres en général  très rares à voir aujourd'hui ,sont conservées au Musée National de Varsovie en Pologne et à Amsterdam.
Il convient de ne pas confondre Antonius Leemans avec son frère cadet  Johannes Leemans (1633-1688)  qui était aussi un peintre de natures mortes et peignait - pour tout arranger dans  l'authentification des oeuvres  - des sujets similaires.


vendredi 11 septembre 2015

Johannes Leemans (1633-1688)


Johannes Leemans (1633-1688) 
A Trompe L'oeil Hunting Still Life with a bird in a cage, a hunting-horn and bag, bird of prey hoods, gunpowder, horns and other hunting equipment


Le peintre néerlandais  Johannes Leemans (1633-1688)  appartient au Siècle d'or de la peinture néerlandaise.  Il fut extrêmement célèbre de son vivant et mena une existence très confortable grâce à son commerce de  trompe l'oeil à sujets d' attirail de chasse, de cages à oiseaux et d'armurerie.
Johannes Leemans était également un marchand de vin réputé en plus de son métier de peintre de trompe l'oeil. Il a vécu et travaillé à La Haye, où il fut longtemps très célèbre. C

mardi 8 septembre 2015

Floris Gerritsz van Schooten (1585-1656) - Nature morte avec rôti et fromage

Floris Gerritsz van Schooten (1585-1656) Nature morte avec rôti et fromage Collection privée


Floris Gerritsz van Schooten (1585-1656)
Nature morte avec rôti et fromage
Collection privée

Que voit-on ?  Sur un entablement partiellement recouvert d'une nappe blanche dont on aperçoit les plis : une collation  présentée dans divers plats exposés sur trois plans. Au premier plan en pleine lumiere, des pains, des fruits secs et deux plat en céramique vernissée noire contrastant fortement avec la nappe blanche. Au second plan, dans une lumière  qui s'obscurcit un peu : une motte de  beurre dans un plat en porcelaine ; un rôti avec ces deux manches d'os dans un plan en argent   ; deux fromages à pâtes cuites empilés les uns sur les autres dur la partie droite du cadre.  A l'arrière plan dans un pénombre très accentuée, on devine :  un pot en verre contenant visiblement du miel  ou des fruits au sirop ;  du sel  ; un verre contenant une boisson. Cette collation plutôt modeste au regard d'autres de la même époque reprend des éléments très fréquemment utilisés par ce peintre (nappe blanche a liseré de dentelles, fromages, pain, motte de beurre). Elle  est prétexte à description minutieuse des diverses textures présentes : verre, porcelaine, argent, étain, tissu et pâtes des fromages dans diverses conditions d'éclairage et dans des tons très monochromes comme le peintre les affectionnait à la fin de sa vie.

Rappel biographique : Peintre néerlandais du siècle d'or, Floris Gerritsz van Schooten (1585-1656) est principalement connu pour ses natures mortes. Entre 1617 et 1642,  il va peindre une centaine de natures mortes. Les premières, dans des coloris très vifs et explosifs et les dernières avec une touche qui évolue progressivement vers des compositions plus monochromes privilégiant souvent les accords de bruns et des gris, déjà sensible plusieurs de ces toiles précédentes.
Floris Gerritsz van Schooten signait ses tableaux avec le monogramme FvS.
Le catalogue de ses œuvres fut établi, assez tardivement, dans les années 1960. 
 
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Jacques Linard (1597-1645)





Jacques Linard (1597-1645) 
Nature morte aux coquillages et à la boîte  (1640) 
MBAM (Québec)

Que voit-on ? Un grand nombre de coquillages très différents et très typés entourant une boîte elle-même couverte de coquillages plus petits maintenant debout un bras de corail rouge dressé.
La date de réalisation du tableau est posée en cartellino, gravée sur un mur apparaissant à gauche ;  le caisson d'un sarcophage ou d'une banquette de pierre architecturée est visible à droite, mur et caisson portant également des coquillages précieux. La signature figure au centre, sur le rebord de couvercle de la boîte en copeaux de bois. Les Merveilles de la Nature (Naturalia et Mirabilia) ont de tous temps intéressé les peintres et les collectionneurs qui les accumulaient dans des cabinets de curiosités les complétant quelquefois de métaux précieux, météorites et diverses étrangetés des mers ou des déserts, elles aussi considérées comme des merveilles de la nature.  Dans cette très célèbre nature morte, Linard présente les coquillages sous leur forme naturelle, c'est à dire débarrassée des mollusques vivants qui sont habituellement leurs hôtes, dévoilant ainsi à nu des circonvolutions à la géométrie élaborée et la somptueuse nacre de leur intérieur. On peut ainsi voir un Harpago chiragra à droite pendu à une cordelette bleue, un nautile au centre, un strombe posé sur le caisson, une pourpre sur la boîte... La présence du corail, autre espèce animale du fond des océans, symbolise le sang du Christ rédempteur. Cette nature morte comme à peu près toutes les autres qui datent du 17e siècle, rassemble tous les arguments d'une vanité à morale catholique : la préciosité de la nacre des intérieurs des coquillages et leurs circonvolutions symbolisant  le Luxe et la Sensualité ; le caisson du sarcophage symbolisant le cercueil et la Mort ;  le rouge sang du corail symbolisant la Rédemption.

Rappel biographique : le peintre français Jacques Linard, issu d 'une famille de peintre (son père Jehan Linard était un peintre connu)  fut actif à Paris dès le début des années 1620.  Sa sœur épousa Claude Baudesson, et donna naissance au futur grand peintre de natures mortes Nicolas Baudesson. Moins d'une cinquantaine d'œuvres  de Jacques Linard  sont parvenues jusqu'à nous aujourd'hui. Ce sont  en très grande majorité des natures mortes. De tous les peintres  dit " de la réalité ", Jacques Linard paraît le plus ancien à avoir traité les thèmes des cinq sens et des quatre éléments. Ses natures mortes mettant en scène des coquillages et des coraux sont parmi ses plus célèbres.

Ce blog a publié plusieurs natures mortes de ce peintre.  
Pour toutes les retrouver cliquez sur le nom du peintre.

lundi 7 septembre 2015

Giovanni Battista Recco (1615-1660) - Still life with apples in a wicker basket







Giovanni Battista Recco (1615-1660)
Still life with apples in a wicker basket 
Compton Verney Art Gallery (England)

Que voit-on ?  Sur un entablement de pierre dont un coin est visible à gauche du cadre :  un amoncellement de fruits et de légumes symboles des plaisirs de la vie, ce qui n'est pas peu dire lorsque l'on se penche sur la valeur symbolique des fruits et légumes représentés dans ce tableau. De gauche à droite : un chou, allégorie de la frugalité et de la simplicité mais qui associé à la carotte (ce qui est le cas ici) prend une signification très précise ; une énorme carotte, symbole érotique fort qui associée au  chou, cherche à prévenir et à avertir l’observateur contre tout excès ; des branches de céleri et une racine de gingembre, les plus consommés des aphrodisiaques dans l'Europe du 17e siècle.  Là encore, le céleri revêt une symbolique érotique  très forte avec une nuance marquée de luxure et de débauche. Trônant au centre de la composition ,un immense panier en osier tressé, rempli de pommes, considérées comme des symboles de féminité, de beauté et de prospérité. Dans la tradition alchimique, la pomme symbolise l’immortalité : fruit des jardins des Hespérides, elle donne la jeunesse éternelle. Ici il s' agit d'un évident symbole de féminité d'où la mise en garde sur tout excès d'érotisme... cependant contredite par la présence du céleri et du gingembre.

Rappel biographique : le peintre napolitain Giovani (ou Giovan) Battista Recco est spécialisé dans les natures mortes de l'école napolitaine à sujet de fruits et légumes, de poissons, de fruits de mer et de crustacés. Il fit parti d'une de ses dynasties d'artistes comme il y en eut beaucoup pendant la Renaissance et dont Giovan semble être le fondateur avec Giacomo Recco (1603-1653). Leur ont succédé : Giuseppe Recco (1634 -1695) fils de Giacomo,  lui aussi spécialiste des natures mortes et  le fils et la fille de Giuseppe, Niccolo et Elena.  L'atelier de peinture était alors familial et l'on se transmettait les règles et secrets de père en fils ou en filles, neveux ou nièces, frères ou sœurs, jusque ce que la manne se tarisse  et les commanditaires se lassent. Dans le petit monde  assez clos des notables napolitains, il pouvaient se passer plusieurs générations avant que l'on ne se lasse d'un artiste. 


dimanche 6 septembre 2015

Jacob Foppens van Es (1596-1666) - Nature morte aux fruits.



Jacob Foppens van Es (ca.,1596-1666)
Nature morte aux fruits.
Groeningemuseum, Bruges   

Que voit-on ?  Sur un entablement de bois, de gauche à droite : une grappe de raisins blancs encore attaché à son sarment (dont deux grains séparés ont été laissés sur la table). En entremêlant
sans cesse le registre profane et le registre sacré, le raisin médiatise dans l’imaginaire
occidental l’union idéale de l’homme à Dieu, mais il est aussi un modèle de référence à l’union exemplaire des époux ; une coupe en porcelaine de Chine remplie de cerises ou de fraises équeutées, la cerise à l’instar de la fraise et de la framboise et du raisin, représentant, dans le paradis des sens, la nourriture des amants, elle est donc le symbole de la sensualité et de la volupté ; deux prunes jaunes et trois prunes noires qui ont la particularité de symboliser à la fois la sottise et la fidélité ! 
Cette nature morte aux fruits est une variation d'une autre Nature morte aux fruits peintes dans des porcelaines peinte en 1630. 


Rappel biographique : Jacob Foppens van Es est un peintre né à Anvers dans les Pays-Bas espagnols, spécialisé dans les peintures de repas, les natures mortes et les fleurs, comme bon nombre de peintres flamands de cette époque. Les données biographiques sur la vie de Jacob Foppens van Es sont rares. L’inscription sur un portrait de Foppens van Es gravé par Venceslas Hollar d’après un tableau de Joannes Meyssens indique qu’il est né à Anvers. En 1617, il devient maître de la Guilde de Saint-Luc à Anvers. Le fait qu’il n’ait pas été inscrit comme élève à la Guilde avant de devenir maître indique qu’il s’est probablement formé en dehors d’Anvers. Au moment de son enregistrement en tant que maître à Anvers, il était déjà marié à Joanna Claessens avec qui il avait un fils appelé Nicolaas. Nicolaas devint maître de la Guilde en 1648. Son succès en tant qu’artiste est attesté par la présence de ses oeuvres odans de nombreuses collections anversoises au 17ème siècle. Même l’inventaire du principal peintre baroque flamand Peter Paul Rubens comprenait deux de ses œuvres. Jacob Foppens van Es jouissait d’un statut élevé parmi les plus grands artistes anversois et a été actif pendant 50 ans. Jacob Foppens van Es fut un artiste très prolifique. Environ 125 de ses œuvres sont parvenues jusqu'à nous , toutes signées de son nom complet « I. (ou IACOB) VAN ES ». Mais étant donné qu'il ne datait jamais ses œuvres, il est impossible aujourd'hui de retracer la chronologie de sa production et l’évolution de son travail. Ses natures mortes décrivent généralement une accumulation d’objets sans rapport entre eux, posés sur un plan fortement inclinée, la principale préoccupation du peintre semblant être non pas la signification des symboles mais la réalisation de couleurs riches. Ses natures mortes sont dites "archaïsantes" sur le modèles de celles des grands maîtres flamands Osias Beert et Clara Peeters. Certaines subissent directement l'influence de Floris van Schooten. 
 
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samedi 5 septembre 2015

Willem van Aelst (1625-1683) - Nature morte avec Raisins, Römer, plat et aiguière d'argent



Willem van Aelst (1625-1683)
Nature morte avec Raisins,  Römer, plat et aiguière d'argent
 Collection privée

Que voit-on ? Sur un entablement de bois qui disparait presque totalement sous un épais drapé de velours rouge orné de passementeries, un déferlement d'abondance et de richesses symbolisé par  une montre à gousset, symbole du temps qui passe inexorablement ; des grappes de raisins rouges et blancs qui célèbrent les vertus de l’attente, la perspective d’un temps idéal, l’union de l’Amour et de l’Abondance ; un Römer, verre à pied fabriqué en Allemagne et aux Pays-Bas au 17e siècle (caractérisé par des pastilles décorant le pied), à moitié plein de vin dans lequel se reflète, comme dans un miroir, le côté opposé de la pièce ;  de l'argenterie, dont un plateau en équilibre et une aiguière renversée. Cette nature morte, assez typique du siècle d'or flamand, comporte peu d'objets, mais assemblés dans une composition savante, avec une aiguière vide et renversée et un plat d'argent posée en déséquilibre sur le rebord de la  table. Le Römer à moitié plein est symbolique de la vie consommée d'autant plus généreusement que la taille des grains de raisins  à coté du verre est énorme. L'aiguière vide et renversée symbolise la fragilité des richesses de ce monde et la vanité des biens terrestres.

Rappel biographique : le peintre néerlandais Willem van Aelst, né à Delft,  est essentiellement un peintre de natures mortes, de fleurs et de chasse qui appartient à ce que l'on appelle le " Siècle d'or ". Il est célèbre pour avoir introduit l’asymétrie dans la nature morte mais aussi pour la savante harmonie des coloris déployée dans toutes ses compositions. Au cours de sa vie, Willem van Aelst a vécu et travaillé en France, à Rome et à Florence où , en compagnie  dedeux autres Néerlandais, Matthias Withoos et Otto Marseus Van Schrieck, il est actif à la cour de Ferdinand II de Medicis. Le grand-duc de Toscane lui remettra une médaille d’or comme récompense de ses services. Ont été conservées de cette époque plusieurs natures mortes de fleurs et de chasse, visibles au Palazzo Pitti à Florence. En 1856 il rentre au Pays Bas et  se fixe à Amsterdam. Ses œuvres sont notamment conservées à la Mauritshuis de La Haye, à la National Gallery of Art de Washington  et au  Rijksmuseum d’Amsterdam. Ses tableaux sont parfois signés Guill.mo (Gullielmo,  forme italienne de son prénom).

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vendredi 4 septembre 2015

Juan van der Hamen y Leon (1596-1631) - Das Gabelfrühstüc

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Juan van der Hamen y Leon (1596-1631)
Das Gabelfrühstüc, 1631
Private collection 

Que voit-on ?  Sur une table recouverte d'un nappe dont on peut voir quelques plis impeccables, selon une ordre très précis où le cercle et la sphère prédominent, de gauche à droite : un assiette en porcelaine blanche contenant des pommes et des raisins symboles de féminité et de fécondité ; une très belle bouteille en verre dans laquelle décante un vin blanc d'une magnifique couleur dorée qui se reflète à travers le verre sur la nappe et représente la limpidité de l'âme du maitre des lieux ;  une assiette en porcelaine blanche contenant un pâté, symbole des plaisirs de la vie ; un pain rond symbole de douceur et de prospérité ; un demi citron symbole de fidélité ; un luxueux verre à pied en cristal de Murano, symbole de la bonne santé de la maison mais aussi de la fragilité des entreprises humaines ;  un melon enfin qui symbolise la douceur, les plaisirs terrestres et l’amitié dans la mesure où son aspect permet de deviner ses qualités intérieures. Une mouche, signe de corruption et de putréfaction à venir, posée près du couteau vient tempérer cette harmonie idéale et prévenir de sa fragilité.

Rappel biographique : le peintre espagnol Juan van der Hamen y Leon (1596-1631) est surtout connu pour ses natures mortes et ses bouquets de fleurs bien qu'il ait peint également des motifs religieux, des paysages et des portraits. Influencé autant  par Juan Sanchez Cotan que par la peinture flamande de Frans Snyders dans ses premières natures mortes, il opta finalement pour un naturalisme plus italien et introduisit beaucoup de fraîcheur dans ses compositions. Sa touche est d'une grande délicatesse et d'un absolue précision. Van der Hamen emprunte à Sánchez Cotán le style apparemment sobre de ses compositions mais aussi cette façon systématique de détacher les objets sur un fond sombre et de les éclairer d'une  lumière puissante. Les arrangements en quinconces et les ombres portées renforcent l'impression de précision et révèlent que ces compositions sont finalement tout sauf simples ! A partir de 1626, Van der Hamen peint des natures mortes plus complexes que ses premières en plaçant les objets sur différents niveaux. Ce type de composition que l'on retrouve à Rome au début des années 1620  dans les œuvres de Tomasso Salini et d'Agostino Verrocchi, était déjà présent dans les natures mortes de l'Antiquité que l'on découvrira à Pompei et Herculanum au 18e siècle. Les natures mortes de Juan van der Hamen ont exercé une grande influence sur ses contemporains comme Francisco de Zurbarán et plus tard chez des peintres comme Antonio Ponce et Juan Arellano. Une des caractéristiques de la peinture de Van der Hamen, pour laquelle il était surtout connu de son vivant,  résidait dans la représentation des coûteuses et luxueuses verreries de Venise ou d'Allemagne. Très préoccupé par l'agencement harmonieux des objets et la représentation précise des textures et des lumières, Van der Hamen livre toujours des compositions très géométriques où les cercles et les sphères ont un rôle primordial (comme c'est le cas ici). Contrastant avec cette sévérité géométrique, l'artiste dispose souvent ses objets sur les bords des structures ou sur des escaliers en pierre, en faisant ainsi varier leur distance à partir de la source lumineuse. Les objets représentés, fruits légumes, bois, terre cuite, et  cristaux sont  toujours magistralement rendus avec une science de la répartition des couleurs, des ombres, des reflets et des lumières qui en font un maître d'une sensibilité incomparable.

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jeudi 3 septembre 2015

Gabriel-Germain Joncherie (1798-1856) - Déjeuner au service de porcelaine blanche






Gabriel-Germain Joncherie (1798-1856)
Déjeuner au service de porcelaine blanche
Collection privée  

Rappel biographique : Très peu de détails biographiques sont parvenus jusqu'à nous concernant ce peintre parisien, dont les dates de naissance et de décès ne sont même pas certaines. Ce que l'on sait de façon certaine c'est qu'i était actif en tant que peintre d'intérieurs et de natures mortes à Paris entre 1831 et 1844 et qu'il exposa ses œuvres au Salon de Paris. Il était connu pour l’originalité de ses compositions, dans lesquelles il combinait la nature morte traditionnelle au trompe-l'oeil.

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mercredi 2 septembre 2015

Germain Ribot (1845-1893) - Nature morte avec fruits


Germain Ribot (1845-1893) Nature morte avec fruits


Germain Ribot (1845-1893)
Nature morte avec fruits


Fils de Théodule Ribot (1823-1891),  il étudie avec son père, puis avec Antoine Vollon. Il expose au Salon de 1870 à 1883. Germain Ribot se consacre principalement aux natures mortes florales et atteint rapidement a son époque, une renommé dans ce domaine. 
 
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mardi 1 septembre 2015

Théodule-Augustin Ribot (1823-1891)




Théodule-Augustin Ribot (1823-1891)
Nature morte à la bouteille de champagne, à la volaille, asperges, artichaut, champignons, chou-fleur et tomates (1865)
Musée des Beaux Arts de Budapest

Que voit-on ?  Sur un entablement de pierre assez grossièrement peint, un amoncellement de fruits, légumes, volailles et alcool traditionnellement symboliques des plaisirs de la vie avec chacun des valeurs très différentes. D'une façon générale les légumes et gibiers entassés sans ordre illustrent l’abus inconsidéré des plaisirs des sens. De gauche à droite : un artichaut qui, chez les Egyptiens, était le hiéroglyphe de la fragilité humaine et prendra peu à peu valeur de symbole de rareté ; un coq déplumé qui  peut être la métaphore de l’effronterie de la jeunesse et de la virilité, effronterie rabattue dans le cas précis ; une bouteille de champagne, évident symbole des plaisirs de la vie voir de la débauche surtout au 19e siècle ; groupés ensemble trois symboles érotiques fort : le chou fleur, les tomates et les asperges symboles de la puissance sexuelle depuis l'antiquité et depuis que Pline l’Ancien rapporta la légende selon laquelle les asperges étaient le produit de cornes de bélier enterrées dans la terre ; enfin au premier plan, quelques champignons symboles des plaisirs du monde, mais aussi du mal caché.


Rappel biographique : le peintre français Théodule Ribot se rend à Paris en 1845, où il fréquente les cercles artistes de la ville. Très peu connu, il survit en peignant des copies de toiles de Watteau pour de riches clients américains. En 1861, il débute au Salon avec quatre toiles qui le font connaître du grand public. Il reçoit une médaille de troisième classe en 1864 et 1865. Il est nommé chevalier de la Légion d'honneur en 1878. Il déménage à Colombes, mais tombe malade et abandonne peu à peu la peinture. En 1884, alors qu'il est  très affaibli, ses amis Fantin-Latour,  Eugène Boudin, Pierre Puvis de Chavannes, Auguste Rodin et Claude Monnet donnent un banquet en son honneur et lui offrent une médaille gravée de l'inscription : « À Théodule Ribot, artiste indépendant ».
Théodule Ribot a peint principalement des scènes historiques, des compositions religieuses, des portraits, des scènes de genre et quelques natures mortes. Il était amicalement très lié à Henri Fantin- Latour et à François Bonvin.