samedi 30 avril 2016

Otto Felsing (1831-1878)


































Otto Felsing  (1831-1878)
Tea still life (1908)
Private collection

Que voit on ? un service à thé et un verre d'eau sur un plateau d'argent avec leurs reflets dans une photographies réalisée en heliogravure.

Rappel biographique : Carl Jakob Otto Felsing se forma d'abord au métier de serrurier avant de devenir imprimeur sur cuivre et graveur dans l'atelier de son père à Darmstadt. Entre 1852 а 1857 Felsing poursuivi sa formation à Londres  avant de revenir  travailler dans l'imprimerie de son père . En 1870 Felsing reprend la manufacture  d'impression  de son père puis la développe avec ses fils s Friedrich et Wilhelm Felsing aussigraveurs-Druckerei. En 1875, ses fils  fondent l'entreprise d' impression sur cuivre des éditions  Nationales Otto Felsing" à) Berlin Chalottenburg .
A partir de 1881 le magasin d'impression de Berlin se spécialise dans les méthodes d'impression  en hélio gravure. De nombreux artistes célèbres ont fait appel a et atelier. 

vendredi 29 avril 2016

Gustave Caillebotte (1848-1894)






Gustave Caillebotte (1848-1894)
Rougets (1882)
Collection particulière

Que voit on ? Sur un entablement dont on n'arrive pas à déceler s'il est en bois ou en marbre, une famille de rougets dont 2 gros à droite de la composition et quatre petits sur la droite.  Une nature morte  de cuisine ou d'étalage de poissonnier comme Caillebotte en peignit beaucoup et toujours avec une attention extrême du détail, un sens subtil de la couleur et un cadrage inhabituel. Sur ce dernier point, on remarque que Rougets est beaucoup plus classique que d'autres natures mortes de la même année.

Rappel Biographique : le peintre français Gustave Caillebotte fut aussi mécène, collectionneur  et organisateur des expositions impressionnistes de 1877, 1879, 1880 et 1882. Le talent de Caillebotte fut longtemps méconnu (sauf aux États-Unis) au profit de son rôle de « mécène éclairé ». Le peintre fut redécouvert dans les années 1970 à l'initiative de collectionneurs américains. Les rétrospectives de ses œuvres sont désormais fréquentes. Certains de ses tableaux se trouvent maintenant au musée d'Orsay à Paris. Caillebotte est l'un des premiers grands peintres français à exposer régulièrement aux États-Unis, où il rencontre un vif succès, et où se trouvent aujourd'hui nombre de ses toiles. Il est l'un des fondateurs du courant « réaliste », qu'illustrera par exemple au 20e siècle l'américain  Edward Hopper. Fortuné, il n'a pas besoin de vendre ses toiles pour vivre, si bien que ses descendants possèdent encore près de 70 % de ses œuvres. À sa mort, Martial et Auguste Renoir son exécuteur testamentaire, prennent les dispositions pour que l’État accepte le legs de ses tableaux impressionnistesLes historiens d'art qualifient volontiers cet artiste « d’original et audacieux ». Sa technique ne l'est pas moins assez proche de l'art photographique, mais, par de puissants effets de perspectives tronquées, les distances et les premiers plans sont écrasés et l'horizon absent, d'où la perception instable et plongeante (Caillebotte invente la vue en plongée dans la peinture). Les effets de vue plongeante s'imposent dans son art à travers les personnages au balcon et ses vues en surplomb des rues et des boulevards. Dans ses natures mortes saisies souvent dans des cadrages et sous des angles inhabituels, il s'intéresse surtout à l'aspect préparé et alimentaire. Il affectionne les natures mortes à l'étalage dont il croque le plan sur les marchés, dans les restaurants, ou dans les boutiques et qu'il retravaille entièrement dans son atelier, car contrairement aux impressionnistes qui peignent en plein air, Caillebotte retravaille toutes ses esquisses à l'atelier. 

jeudi 28 avril 2016

Paul Lelong (1799-1846)








Paul Lelong (1799-1846)
Nature morte aux instruments de musique sur un entablement.
Collection privée

Que voit on ? Exactement ce qui est décrit, concentré sur la droite de la composition avec un violon, un luth , une flûte à bec et une partition de musique déployée.  Au milieu de la toile : deux vases en porcelaine de Sèvres, dont l'un contient un bouquet de roses blanches, symboles d'élévation et de joie et l'autre un branchage sec, symbole de vieillesse et de mort.  Sur la gauche de la composition : un verre et une carafe d'eau se détachent nettement  du fond monochrome et accompagnent un citron coupé, symbole de l'amertume du temps qui passe et de la vie qui s'écoule insensible aux plaisirs. Autant de thèmes très classiques des natures mortes depuis l'Antiquité, mais traités ici avec l'élégance typique de l'époque du Directoire et des premières années du Premier Empire français.

Rappel biographique :  Plus connu pour ses talents d'architecte que ses talents de peintre, Lelong fut élève de Châtillon à l'école des Beaux-Arts de Paris  et participa au concours du Grand prix de Rome, en 1816. En 1827, il est l'architecte du Grand Bazar de l'Industrie Française ou Bazar de l'Industrie, à l'angle du boulevard Poissonnière et de la rue Montmartre. Paul Lelong est aussi chargé de faire le percement de la rue de la Banque et de construire les bâtiments publics sur la rue : bâtiment du Timbre et de l'Enregistrement, caserne des Gardes de Paris, mairie du 2e arrondissement. Une rue parisienne  qui se trouve à proximité de ses édifices porte d'ailleurs son nom. Il est aussi l'auteur de l'hôtel Talma (9 rue de la Tour-des-Dames), classé Monument Historique.
Ses peintures du dimanche et notamment ses natures mortes, inconnues jusqu'alors, apparaissent depuis quelques années sur le marché notamment britannique et connaissent un certains succès.

mercredi 27 avril 2016

Paul Serusier (1864-1927) - Nature morte aux pommes sur fond bleu

Paul Serusier (1864-1927) Nature morte aux pommes sur fond bleu Collection Privée


Paul Serusier (1864-1927)
Nature morte aux pommes sur fond bleu
Collection Privée

Que voit on ? un vingtaine de pommes de différentes variétés, sujets que Sérusier a beaucoup peint. ici elles sont présentées sur un drapée bleu  et dans un plat en céramique vernissée assez rustique.

Rappel Biographique : Le peintre français Paul Sérusier est né à Paris, entre à l’Académie Julian en 1888 et devient massier des petits ateliers que fréquentaient alors Denis, Ranson et Bonnard. En octobre 1888,  on le retrouve à Pont-Aven où il fait la connaissance de Gauguin qui l’initie à sa nouvelle esthétique. Sérusier fonde alors la confrérie des Nabis. Son tableau le plus célèbre est Le Talisman, l'Aven au Bois d'Amour peint en 1888 et  conservé au Musée d'Orsay à Paris.  Très peu de natures mortes dans son oeuvre mais toujours très représentatives de l'esthétique Nabis et de son postulat de" recherche de d'authenticité et de retour aux sources "
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2016 - A Still Life Collection
Un blog par Francis Rousseau



mardi 26 avril 2016

Pablo Picasso (1881-1973) - La table



Pablo Picasso (1881-1973)
La table
Pastel sur carton, 1921
Philadelphia museum of Art

Que voit-on ? une table recouverte d'une nappe sur laquelle on peut identifier plusieurs  éléments utilisés régulièrement par Picasso dans ses natures mortes : la bouteille, le vase et la guitare...

Rappel biographique : le peintre espagnol Pablo Ruiz y Picasso qui a passé l'essentiel de sa vie en France, fut aussi dessinateur et sculpteurUtilisant tous les supports pour son travail, il est considéré comme le fondateur du cubisme avec Georges Braque auquel son nom est lié surtout dans le domaine des natures mortes. Il est considéré comme l'un des plus importants artistes du 20e siècle tant par ses apports techniques et formels que par ses prises de positions politiques et que par l'immensité de son production tous genre confondus, que l'on chiffre à près de 50 000 œuvres.
Les premiers collages et assemblages sont réalisés pendant l'hiver 1912, Nature morte à la chaise cannée (Paris, Musée Picasso), Guitare(s) en carton (Paris, Musée Picasso). A partir des années 20 ses natures mortes seront très proches, sur la même ligne de conception " cubiste analytique " que celles de George Braque, dont il devient un temps l'intime avant de s'en séparer définitivement.  Il y eut une connivence d'inspiration très rare entre ces deux peintres pendant une certaine période de leur vie et en particulier dans le domaine particulier du traitement de la nature morte. 
Picasso peint  beaucoup d'autres natures mortes après la Seconde guerre mondiale et hors de la période cubiste, mais ce n'est pas un genre qui tient une place aussi essentielle dans son oeuvre que dans l'oeuvre de Georges Braque.
Deux figures au bord de la mer est peint en janvier 1931, et en mars, Nature morte sur un guéridon. Cette année-là, voit également l'édition de deux livres majeurs : Les Métamorphoses d'Ovide (Lausanne, Skira) et Le Chef-d'œuvre inconnu de Balzac (Paris, Ambroise Vollard).
En 1932, Jeune fille devant le miroir est finie. Une rétrospective à la galerie Georges Petit, puis au Kunsthaus de Zurich, a lieu en juin. Picasso travaille à Boisgeloup aux têtes sculptées d'après Marie-Thérèse et à la série de dessins d'après La Crucifixion de Matthias Grünewald. De juin à septembre 1934, il fait des séries de corridas, peintes, dessinées et gravées. En août, il voyage en Espagne avec Olga et Paulo, et se rend aux corridas de Burgos et de Madrid. Il visite le Musée d'Art catalan de Barcelone. Il réalise une série de sculptures à texture moulée : Femme au feuillage et Femme à l'orange. Au printemps 1935, la galerie Pierre expose des papiers collés. Minotauromachie est gravée. Il se sépare d'Olga en juin, et le 5 septembre, naît Maya Picasso, sa fille avec Marie-Thérèse Walter. Le 25 mars 1936 voit le départ secret de Picasso avec Marie-Thérèse et Maya pour Juan-les-Pins. Il fait des gouaches et des dessins sur le thème du Minotaure. Cette même année, au début de la Guerre civile espagnole, il est nommé directeur du Musée du Prado à Madrid.

2016 - A Still Life Collection 


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dimanche 24 avril 2016

Marsden Hartley (1877-1943) - Still life with pears




Marsden Hartley (1877-1943)
Still life with pears
Private collection

Que voit-on ? Sur un plateau qui pourrait être en porcelaine ou... en papier, six poires rouges brun, couleur très inhabituelle pour ces fruits. La composition est traitée dans des tonalités presque monochromes qui ne sont  aps sans rappeler la palette de Jean Fautrier.

Rappel biographique : Le peintre américain Marsden Hartley dont plusieurs natures mortes ont été postées sur ce blog depuis 2013 a séjourné à Paris dès 1912, période à laquelle il a fait partie du cercle de Gertrude Stein. L'année suivante il rencontre à Berlin, Vassily Kandinsky par lequel il est très impressionné au point de commencer à peindre une série de peintures abstraites, avec des formes aux contours très nets et aux couleurs vives.  C'est à cette époque aussi qu'il entame une histoire d'amour avec un officier allemand qui sera tué au combat pendant la Première Guerre mondiale et le laissera inconsolable. Il enchaînera ensuite les aller-retour entre l'Europe et les Etats-Unis avant de se fixer en 1937 dans le Maine après avoir déclaré qu'il voulait devenir «le peintre du Maine» et rendre compte de la vie américaine au niveau local !  Hartley se rapproche alors du mouvement régionaliste, un groupe d'artistes actif du début au milieu du 20ème siècle et qui a tenté de représenter un "art américain différent". Il a continué à peindre dans le Maine, jusqu'à son décès en 1943.
Hartley a trouvé un expressionnisme original et très personnel qui donne toute sa mesure non pas tant dans ses natures mortes (assez rares) que dans les peintures des paysages et montagnes austères et tourmentés du Maine qu'il a merveilleusement peints.

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Marcel Gromaire (1892-1971)




Marcel Gromaire (1892-1971)
Nature Morte 1920
Philadelphia Museum of Art 

Que voit on ?  une vase contenant des fleurs de type arums.

Rappel biographique : Marcel Gromaire est peintre, graveur, illustrateur,  décorateur, dessinateur et tapisseries français.  Il a peint environ 700 toiles e parmi lesquelles très peu de natures mortes (moins de 5). Soixante dix huit de ses toiles, provenant de la collection du docteur Girardin, ainsi qu’un ensemble important de dessins et aquarelles, sont aujourd'hui conservées au Musée d'art moderne de la ville de Paris. L'ensemble des huiles de Marcel Gromaire est reproduit dans le Catalogue raisonné des peintures Marcel Gromaire, La vie et l'œuvre de François Gromaire et Françoise Chibret-Plaussu, édité à La Bibliothèque des Arts. Il a dessiné aussi 11 tapisseries pour le Mobilier national entre 1939 et 1942.
Comme Rouault ou Dufy, Marcel Gromaire travaille а l’écart des groupes et des courants. Ami d'Henri Matisse et de Fernand Léger dans sa jeunesse, il n’est cependant « l’élève de personne ». Il a créé son propre style, qu’on ne peut confondre avec aucun autre. Un style qui allie un puissant souffle lyrique avec le goût d’une construction géométrisante. Il a  inventé un réalisme qui s’affranchit des règles et reflète un peu l’inspiration des primitifs romans ou gothiques.  Il est reconnu très tôt par les galeries et les musées : Pierre Matisse l’expose à l’inauguration de sa galerie new-yorkaise en 1931.  En 1952 il reçoit le Prix Carnegie aux Etat- Unis. De 1947 а 1956, il expose а la Galerie Louis Carré à Paris. En 1963 une rétrospective lui est consacré au Musée national d’art moderne puis en 1980, au Musée d’art moderne de la Ville de Paris.

samedi 23 avril 2016

Luis Egidio Melendez (1716-1780) - Bodegon con la dorada y naranjas


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Luis Egidio Melendez (1716-1780)
Bodegon con la dorada y naranjas, 1772.
Museo nacional del Prado, Madrid.

Que voit-on ?  Sur un entablement de bois encombré d'ustensiles de cuisine, assemblés pour la préparation d'une repas : deux magnifiques dorades royales fraichement pêchées et reposant partiellement sur un drapé où se nichent deux oranges.

Rappel biographique : Le peintre espagnol d'origine napolitaine, Luis Egidio Melendez  a fait carrière presque exclusivement à Madrid. Contemporain de Goya, il  est considéré aujourd'hui comme l’un des meilleurs peintres de natures mortes du 18e siècle, réputation qu'il n'avait pas de son vivant qu'il a passé dans une misère noire. C'est son père, Francisco Meléndez et Louis Michel van Loo (dont il est l'assistant de 1742 à 1748) qui assurent sa formation de peintre.
Le futur  Charles IV d'Espagne lui commanda une grande série de natures mortes, dont une partie importante est conservée au musée du Prado  à Madrid.
Ses toiles peintes dans de petits formats, dans la grande tradition de l'austérité espagnole, n'en foisonnent pas moins d'une minutie des détails. toujours peints avec une absolue perfection. La composition simple et le contraste clair-obscur, s’inscrivent dans la tradition des natures mortes baroques de Zurbaran et de CotanComme eux, Meléndez étudia les effets de lumière, la texture et la couleur des fruits et des légumes, ainsi que celles des récipients en céramique, verre et cuivre ou pailles. À la différence des maîtres du 17e siècle, il présente le sujet plus près du spectateur, en légère plongée. Ce sont des objets disposés sur une table, ce qui donne à ses formes une certaine monumentalité. Le genre permet au spectateur d’étudier l’objet par lui-même. Les fonds sont neutres, et c'est un puissant éclairage qui mettent valeur les contours de l’objet. C’est ainsi qu’il représente le duvet des fruits, les transparences des peaux des raisins, les intérieurs brillants des pastèques et quelquefois les  accidents  présents à la surface des  fruits (comme ici avec les figues vertes). 
Chaque toile de Meléndez est minutieusement composée et fait l'objet d'un mise en scène précise afin de créer  le plus grand réalisme possible. Les « grands thèmes » n’intéressèrent jamais Meléndez qui portent surtout son attention sur les choses de la vie quotidienne,  sur l’observation et l’étude de la nature. Il fut souvent comparé à Chardin, jusqu'à être même parfois surnommé  le « Chardin Espagnol » ce qui est assez stupide eut égard au caractère unique de son style et à tout ce qui différencie ces  deux grands peintres. 

2016 - A Still Life Collection 




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mercredi 20 avril 2016

Jan Jansz Treck (1606-1652) - Still Life with Pewter Jug



Jan Jansz Treck  (1606-1652)
Still Life with Pewter Jug (1645)
Museum of fine arts Budapest

Que voit-on ? Quatre objets dans des matériaux différents, porcelaine (tasse), tissu (nappe), étain (plats et jarre) et verre qui permettent aux peintre d'exprimer tout son talent dans la restitution du mat, du brillant et du drapé. On remarque la vigne qui entoure la jarre en étain.


Rappel Biographique : En 1623, Jan Jansz Treck commence son apprentissage de peintre de natures mortes chez son beau frère Jan den Uyl. Son style est également très influencé par celui de Pieter Claesz Heda et Willem Kalf. En 1643 et 1644, Treck poursuit son apprentissage dans l'atelier d'Abraham Jansz. Sa première œuvre connue est signée et datée de 1641, après la mort de Jan den Uyl. Cependant une de ses œuvres est connue pour comporter les deux signatures, ce qui laisse supposer que Treck a pu peut-être terminé peintures de Jan den Uyl après sa mort.
A partir de1640, il fournit en tableaux le marchand d'art Hendrick Uylenburgh contre de l'argent et acquiert de ce fait le statut de peintre professionnel.

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2020 - A Still life Collection
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mardi 19 avril 2016

Jean Fautrier (1898-1964)- Nature morte aux oignons et couteau




Jean Fautrier (1898-1964)
Nature morte aux oignons et couteau (1926)
Collection particulière

Que voit-on ? dans un composition plutôt cubiste : quatre oignons rangés en losange sur un entablement  et présentés sous différents angles et un gigantesque couteau  à viande qui occupe tout le premier plan. Les ombres portés des oignons leur donne un aspect inquiétant  selon une technique très employée par les peintres de la période surréaliste.  Cette anture morte fait partie des premiers tableaux peints par Fautrier et contiennent les recherches sur la dimension de la lumière du mouvement spatialiste. 

Rappel biographique : le peintre, sculpteur et graveur  français Jean Léon Fautrier est, avec Jean Dubuffet, le plus important représentant du courant de  "l'Art Informel"  appelé aussi " Art Brut " ou   " Tachisme " . L’Art Informel regroupe à la fois le courant de  l’abstraction lyrique avec ses techniques d’expressions essentiellement gestuelles, le matiérisme dont l’objet est de travailler les matières sur les surfaces de la toile, et par rapprochement, le spatialisme dont les recherches portent sur les dimensions de l’espace et du temps et sur la lumière. D’autres courants, comme le mouvement CoBrA, le Groupe Gutail’expressionnisme abstrait en Allemagnel’Action Painting de Jacskon Pollock aux Etats-Unis peuvent être rapprochés aussi de l'art Informel. Fautrier est aussi un pionnier de la technique des hautes pâtes.  Dès l'âge de 14 ans, il étudie l’art à la Royal Academy de Londres et  découvre  les peintures de Turner qui l'impressionnent beaucoup. De retour en France, il est mobilisé en 1917. Gazé à Montdidier, il est définitivement réformé en 1921. Il expose dès 1921 des natures mortes et des portraits. En 1923, il rencontre Jeanne Castel, avec laquelle il vivra un certain temps. En 1924, première exposition personnelle et premières ventes ; l’année suivante, le marchand d’art Paul Guillaume  lui achète quelques tableaux. C’est avec ce même Paul Guillaume que Fautrier passe un contrat d’exclusivité en 1927. Jusqu'en 1933  il se partage entre sculpture, peinture et gravures. Il réalise notamment des gravures pour l'édition illustrée de l'Enfer de Dante préparée par Gallimard, projet qui n'aboutira pas. Quelques unes de ses peintures sont exposées en 1945 à la Galerie Drouin, suscitant une vive admiration de l'intelligentsia parisienne. Le catalogue de l'exposition était préfacé par André Malraux. Dans les années qui suivent, Fautrier travaille à l'illustration de plusieurs ouvrages, parmi lesquels L'Alleluiah de Georges Bataille et enchaîne sur une série consacrée aux petits objets familiers. En  1950, il invente avec sa compagne,  Jeanine Aeply, un procédé complexe mêlant reproduction chalcographique et peinture, qui permet de tirer ses œuvres à plusieurs exemplaires, pour obtenir ce qu’ils appelleront des « originaux multiples ».
Jean Fautrier est un très grand peintre français, injustement oublié de ce début de 21e siècle. 


lundi 18 avril 2016

David Hockney (bn.1937) - Fruits in a chinese bowl



David  Hockney (bn.1937)
Fruits in a chinese bowl
Priv. coll.

Que voit on ?  Une nature morte en gros plan  qui saisit dans l'intérieur d'un bol à décor de chinoiserie des fruits éparses et précisément disposés dont une grappe de raisin, un citron, une poire entière et une poire entamée,   une pomme, une prune ...

Rappel biographique :  David Hockney, est un  peintre, dessinateur, graveur, décorateur et photographe britannique, né en 1937 dans une famille anglaise modeste, quatrième enfant d’une fratrie de cinq. Il vit aujourd’hui dans le Yorkshire (Angleterre) sa province natale et à Londres,
après avoir vécu une grande partie de sa vie en Californie (Los Angeles), où il a d’ailleurs conservé son atelier (Santa Monica Boulevard) où sont stockées ses archives. Son père ayant été un objecteur de conscience pendant la seconde guerre mondiale, David Hockney a refusé de faire son service militaire entre 1957 et 1959. Après des études au Royal College of Art de Londres, il en sort diplômé en 1962.
 Il commence sa carrière comme dessinateur de presse pour le Sunday Times, au cours d’un voyage en Egypte. En 1964, il découvre la Californie, les polaroids, la peinture acrylique, les belles villas et leur piscine qui deviennent un des motifs principaux de ses œuvres.  Eloigné des courants les plus-avant-gardistes, Hockney pratique un art figuratif presque expressionniste où se mêlent portraits, photographies et videos.  En 1963, à New York, il rencontre Andy Warhol qui lui rendra plus tard plusieurs fois visites à Los Angeles. La légende veut que ce soit Warhol qui ait conseillé à Hockney de faire sa célèbre série sur les piscines « A bigger splash » . Homosexuel parmi les premiers à se revendiquer comme tel, David Hockney revient vivre à Londres en 1968 et prend pour compagnon  le réalisateur John Schlesinger, auteur notamment de Midnight Cow Boy (1969) ou Sunday Bloody Sunday (1971) autant de films militant ouvertement pour les droits des homosexuels dans une Angleterre qui  assimile toujours en justice  l'homosexualité à un crime. En 1973, Jack Hazan réalise un documentaire-fiction  qui lui est consacré intitulé  "A Bigger Splash"  qui assoit sa notoriété internationale naissante (le film est primé au Festival international du film de Locarno)   Entre 1974 et 1977, David Hockney s'installe à Paris où son travail tourne un peu en rond, avant de repartir en Californie en 1978.  En 1974, le Musée des Arts Décoratifs de Paris organise sa première rétrospective David Hockney. Il est considéré désormais comme une des figures du mouvement Pop Art des années 1960 et à ce titre, s'intéressa à peu près à tous les genres picturaux, bien qu'ayant développé, surtout ces dernières années,  une prédilection pour les paysages. Il a cependant peint beaucoup de nature mortes (surtout dans les années 1980) toujours traitée à sa façon, c'est à dire de manière décalée, anecdotique et toujours avec un indéniable talent de coloriste.
En 2010, il expose à Paris, à la Fondation Pierre Bergé - Yves Saint-Laurent, ses œuvres réalisées sur iPhone et iPad, il met aussi en avant la possibilité de rediffuser le processus créatif, à travers des logiciels  déclarant « La seule expérience semblable est celle où l’on voit Picasso dessiner sur du verre pour un film » 4 (en référence au film « Le Mystère Picasso » d'Henri-Georges Clouzot).
Le 2 janvier 2012, il a été nommé par la reine Elizabeth II, membre de l’Ordre du mérite britannique. Une grande exposition s'est ouverte le 23 janvier 2012 à la Royal Academy de Londres et au Musée Guggenheim de Bilbao où elle restée en place pendant tout  l'été 2012 et a connu un immense succès.

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dimanche 17 avril 2016

Jean-Pierre Sudre (1921-1997)



Jean-Pierre Sudre (1921-1997)
Panier d'oeufs
BnF, Paris

Que voit on? Sur un entablement en bois sombre, un coquille d'œuf vide à côté d'un panier en fil de fer au travers duquel on aperçoit deux à trois douzaines d'œufs très blancs. Ce type de panier aussi utilisé pour égoutter les salades était très fréquemment utilisés pour entreposer les oeufs à la campagne une fois qu'il avait rouillée ou qu'il ne pouvait servir à leur fonction première.

Rappel biographique : Photographe et enseignant, formé comme cinéaste à l'I.D.H.E.C. de Nice et de Paris (1942-1943), chef de file et défenseur infatigable d'une photographie créative, Jean-Pierre Sudre est relativement peu conformiste. Son amour de la nature l'a rapidement amené à explorer les sous-bois de son enfance et sa curiosité permanente l'a très tôt incité à s'approcher au plus près de la matière pour atteindre au plus secret des choses : 
Dès 1949, Jean-Pierre Sudre va s'orienter, vers la photographie industrielle dont il devient rapidement l'un des spécialistes les plus réputés. De 1946 à 1960, il met en scène une extraordinaire chorégraphie d'objets quotidiens, sujets de ses rêveries visuelles sur l'ombre et la lumière, le jeu et l'accord des formes et les vibrations de la matière. Il affirme, dans ce long travail, un style et des conceptions quasi philosophiques qui en font, à l'époque, un créateur à part dans le monde photographique.
Si « le geste fondateur de la nature morte [...] est l'isolement » (Jean-Claude Lemagny), Sudre va aller plus loin encore en s'installant solitairement dans le secret de la chambre noire, au sein même de la matière dont il avait au préalable glorifié l'enveloppe externe. 



samedi 16 avril 2016

Eva Gonzales (1849-1883) - Nature morte avec bol

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Eva Gonzales (1849-1883)
Nature morte avec bol (1878)
Collection Privée

Que voit-on ? Une nature morte dont la monochromie est à peine rompue par le liseré bleu d'un bol en porcelaine (ou en métal émaillé) et de son contenu (une verdure difficilement identifiable). Deux couverts en argent (une cuillère et une fourchette) ont été laissé a l'intérieur du bol comme si le repas avait été interrompu. Un  chef d'œuvre de simplicité et d'intimité de cette grande peintre eencore trop méconnue  et en marge du mouvement impressionniste français qu'est Eva Gonzales.

Rappel biographique :  Eva Gonzalès est née à Paris dans une famille bourgeoise d’origine espagnole installée en France. Son père est l’écrivain célèbre Emmanuel Gonzalès. Elle entre, en 1866, à 16 ans, dans l’atelier de Charles Chaplin, un peintre à la mode  chez lequel se précipitait beaucoup de jeunes filles de bonne famille. Mais en mai 1867, elle abandonne sans regret l’atelier, jugeant l’enseignement dispensé par Chaplin, trop classique. Deux ans plus tard, elle rencontre Manet et devient son élève. Une grande amitié et une admiration réciproque les lient, suscitant la jalousie de Berthe Morisot qui lui envie son amitié avec le maître. Manet exécute le portrait d’Eva en 1869, et l’expose au Salon de 1870 pendant qu’elle présente Le Clairon directement inspiré du Fifre.  Eva Gonzalès travaille dans l’esprit du maître de nombreuses natures mortes, des scènes de plein air et sujets intimistes, des aquarelles, des huiles et des pastels. Bien que les sujets de ses toiles soient les mêmes que ceux choisis par les impressionnistes, le style en est différent, plus proche des peintures « espagnoles » des débuts de Manet. Après plusieurs années d’indifférence face à son travail, à partir de 1879 et après l’exposition au Salon d’ Une loge aux Italiens, le public et les critiques d’art s’enthousiasment pour ses œuvres et reconnaissent son talent. Elle se refuse à participer aux Salons Impressionnistes, mais reste très proche de ce courant artistique et de ses amis. En 1879, Eva Gonzalès épouse Henri Guérard, graveur de Manet et peintre occasionnel. Elle meurt brutalement, en 1883, d’une embolie peu après la naissance de leur fils Jean-Raymond Guérard et seulement six jours après le décès de son maître Édouard Manet, alors qu’elle lui préparait un hommage.

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vendredi 15 avril 2016

Pompei, Nature morte à la botte d'asperges,



Pompei
Nature morte à la botte d'asperges, galettes, coquillage, encornet, poisson et panier d'osier
Musée de Naples

Que voit-on ? Disposés sur le niveau inférieur, une nasse d'où émergent deux poissons, un encornet et un coquillage.  Sur le niveau supérieur : un encornet, une galette de pain et une botte d'asperges... tous les  ingrédients en somme d'un repas frugal et équilibré  retrouvés dans la salle à manger d'une maison de Pompei, pour mettre en appétit ses habitants... et accessoirement un authentique chef d'ouvre de la nature morte toutes époques confondues !

Rappel historique : Pline l'Ancien raconte que dans la Grèce antique, le peintre Piraikos qui vivait au 3e siècle avant notre ère, vendait déjà fort cher ses " Provisions de cuisine ", des tableaux de chevalets représentant des victuailles ou des instantanés d'échoppes de cordonniers et de barbiers. Dans la hiérarchie des genres picturaux d'alors, ces représentations de provisions de cuisine sont déjà considérées comme un genre mineur... et  elles le resteront pendant de longs siècles... au moins jusqu'à Chardin, si ce n'est jusqu'à Cézanne. Genre mineur donc, loin derrière les sujets religieux, les portraits et les paysages, mais genre que les commanditaires s'arrachent pourtant !
Le grec Piraikos reste le plus célèbre des peintres de ce genre. Hélas, aucun exemple n'est parvenu jusqu'à nous de ces peintures des menus objets du quotidien par Piraikos,  peinture que l'on nommait à cette époque Rhyparographie .
A la même époque, un autre peintre grec, Zeuxis rivalisait avec la nature au point que des oiseaux voulaient picorer les raisins qu'il peignait et qu'il passe être l'inventeur du réalisme et  de l'illusionnisme  ne peinture, pour ne pas dire du premier trompe-l'oeil. Il faut là encore faire confiance au récit de Pline l'Ancien, car aucun exemple de cet art ne nous est parvenu.
Les premières natures mortes connues du monde occidental sont des fresques et des mosaïques du 1er siècle de l'ère chrétienne, provenant de Campanie (Herculanum et Pompéi) ou de Rome. Elles sont exécutées dans un style réaliste et illusionniste : fruits veloutés, poissons et volailles posés sur une marche de pierre ou sur deux étagères d'un garde manger, généralement en trompe l'œil avec des ombres portées, ou quelquefois dans des coupes en verre avec des transparences subtiles.
Ces peintures évoquent le xenion antique, un cadeau fait de denrées qu'un hôte doit offrir à ses invités. Pourtant la nature morte de l'Antiquité possède une autre ambition que celle du seul plaisir mimétique. Comme le précise Charles Sterling : « Il est clair que les natures mortes hellénistiques et romaines qui représentaient des mets prêts à être consommés comportaient une allusion épicurienne ». On trouve ainsi assez fréquemment des mosaïques de natures mortes et des vanités dans les atriums d'été romains, où les convives invités aux repas étaient ainsi encouragés à cueillir le jour qui passe, Carpe diem selon la célèbre formule d'Epicure, à profiter de la vie tant qu'il était encore temps de le faire. Une déclinaison plus sophistiquée de la tradition égyptienne pharaonique qui voulait que l'on fît passer un cadavre devant les convives avant de commencer un repas pour leur rappeler l'impermanence de la vie !  Les natures mortes garderont tout au long des siècles jusqu'à nos jours,  cette signification épicurienne.

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Un blog de Francis Rousseau, #AStillLifeCollection, #NaturesMortes 

jeudi 14 avril 2016

Louyse Moillon (1610-1696) - Nature morte avec panier de fruits et botte d'asperges

Louyse Moillon (1610-1696) Nature morte avec panier de fruits et botte d'asperges (1630) Art Institute of Chicago

Louyse Moillon (1610-1696)
Nature morte avec panier de fruits et botte d'asperges (1630)
Art Institute of Chicago

Que voit-on ?  Une nature morte au panier de fruits et feuillages qui comporte incidemment quelques légumes posés sur l'entablement dont une botte d'asperge blanche à droite et des petits pois et des fèves dans leur cosse à gauche.  Au milieu de l'entablement quelques grains de groseilles tombés du panier. La blancheur et la verdeur des légumes contraste avec les éclatants coloris des prunes, pêches, abricots, cerises et raisins qui composent la corbeille.

Rappel Biographique : Louyse Moillon, est l'une des rares femmes peintres du XVIIe siècle français dont l’œuvre est aujourd'hui bien identifiée, la signature et la datation de ses tableaux ayant permis qu'elle échappe à l'anonymat. Depuis la redécouverte de l'artiste en 1934 lors de l'exposition des Peintres de la réalité en France au XVIIe siècle au musée de l'Orangerie, la reconnaissance de son art est longtemps restée tributaire des préjugés envers les femmes peintres. La réhabilitation de l'artiste à la fin des années 1970 est liée à l'intérêt nouveau porté aux femmes peintres et, depuis 2009, à la publication du catalogue raisonné de son œuvre par Dominique Alsina. Répertoriant précisément 69 tableaux, il replace l'artiste dans le contexte de "La nature morte au Grand Siècle" au même rang que ses contemporains masculins, Jacques Linard (1597-1645), Nicolas Baudesson (1611-1680) ou Lubin Baugin (1612-1663). Equilibre et stabilité sont les fondements des compositions de Louyse Moillon, fidèles à un schéma répétitif centré sur des corbeilles ou des paniers de fruits, posés sur une table ou une margelle, dépeints en légère contre-plongée, dans un cadrage resserré et sur un fond sombre. Le réalisme minutieux de ses œuvres, une touche précise, des coloris pleins et le rendu du velouté ou de la transparence des fruits témoignent de la maîtrise du métier, hérité de l'art flamand et acquis en côtoyant la colonie des peintres hollandais de Saint-Germain. Après la mort, de son père, Nicolas, peintre lui aussi, alors qu'elle a seulement 9 ans, sa mère se remarie avec le peintre protestant de natures mortes, François Garnier, dont le titre de « bourgeois de Paris » laisse supposer une situation prospère. Il est aussi marchand de tableaux lié au milieu de Saint-Germain-des-Prés. La fillette qui a entamé sa formation auprès de son père défunt la poursuit avec son beau-père, dont on reconnait nettement l'influence dans ses œuvres.

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mercredi 13 avril 2016

Sören Emil Carlsen (1853-1932) - White Asparagus


http://astilllifecollection.blogspot.com

Sören Emil Carlsen (1853-1932)
White Asparagus (1891)
Private collection (Los Angeles)

Que voit-on ? Sur un fond sombre mal défini comme d'habitude chez ce peintre : deux pots à eau en céramique vernissée, l'un blanche et l'autre noire, posés à l'arrière plan d'une assiette contenant deux bottes d'asperges blanches, certaines étant plus longues que d'autres. Une leçon magistrale aussi bien dans le rendu des lumières que des textures (absorbantes pour les asperges, réfléchissantes pour les poteries et rugueuses pour les deux intrigantes pierres situées en bord de cadre en bas à droite et souvent absentes des reproductions de cette toile.

Rappel biographique : Sören Emil Carlsen est un peintre impressionniste américain d'origine danoise. Rapidement qualifié de " Chardin américain " par la critique locale de son  temps, il  se spécialisa dans les natures mortes. Membre de la National Academy of Design, professeur de  dessin respecté à  Chicago, San Francisco, et New York,  et bien que figurant dans plusieurs collections privées, il n'a jamais été classé parmi les grands peintres américains du 20e siècle et pourtant...



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mardi 12 avril 2016

Adriaen Coorte (1665–1707)- Still Life with Asparagus ans redcurrents




Adriaen Coorte (1665-1707)
Still Life with Asparagus ans redcurrents (1696)
National Gallery of Art,  Washington


Que voit on ? Sur un entablement de pierre dont on aperçoit uniquement un coin,  une botte d'asperges blanches, sujet que Coorte a beaucoup peint à de multiples reprises tout au long de sa carrière.  La blancheur et la luminosité  éclatante de la chair des asperges sont  relevées par le rouge  translucides et léger des groseilles.

Rappel biographique : le peintre hollandais Adriaen Coorte est spécialisé exclusivement dans la peinture de natures mortes. Au contraire de la tendance de l'époque en Europe du Nord qui déployait argenterie et cristaux dans les natures mortes monumentales, Coorte a peint des natures mortes de petits formats et au sujets très intimistes pour ne pas dire minimalistes. 
On sait très peu de sa vie, si ce n'est qu'ill fut l'élève de Melchior d'Hondecoeter vers 1680 à Amsterdam et qu'il a installé son petit atelier de natures mortes à Middelburg, en 1683. Il peignait souvent sur du papier (quelquefois au dos de simples feuilles de compte) qu'il collait ou que l'on colla par la suite sur un panneau de bois ou sur un canevas pour mieux les préserver. 
Environ 80 oeuvres signées par lui ont été cataloguées, et presque toutes suivent la même composition à savoir de très petites quantités de fruits, de légumes ou coquillages, voir même quelquefois un seul fruit ou légume (comme ici) , posés le rebord d'une dalle de pierre, éclairé par le haut, avec le fond sombre typique de natures mortes du début du 17e siècle.
Les fraises des bois et les asperges sont ses motifs les plus fréquents. Les premières sont parfois représentées soit dans le même pot en terre cuite, soit dans de jolis bols bleus et blancs en porcelaine Wan-Li importés de Chine par la Compagnie des Indes. Quelques rares papillons brisent la noirceur de l'arrière-plan, ajoutant une tâche de couleur à ces compositions d'une magnifique austérité. Le fait qu'elle soient peintes sur du papier ajoutent à leur fragilité et à leur délicatesse infinie.  
Coorte ne fut pas très connu de ses contemporains en dehors de la petite ville de Middelburg et, comme Vermeer un siècle avant, il est totalement tombé  dans l'oubli  jusqu'à ce que les années 1950, l'historien d'art hollandais Laurens J. Bol, publie une première monographie suivie en 1977 d'un catalogue raisonné de l'oeuvre de  Coorte.   

lundi 11 avril 2016

Eliot Hodgkin (1905-1987) - Four Asparagus



Eliot Hodgkin (1905-1987)
Four Asparagus (1961)
The Ashmolean Museum, Oxford, (U.K)

Que voit-on  ? Quatre asperges  blanches sur fond beige décrites avec une précision de botaniste  jusque dans les nuances violacées et vertes des têtes.  On remarquera l'extraordinaire  rendu de la texture de sécheresse de la chair à la base des quatres légumes.

Rappel biographique : Le peintre britannique Eliot Hodgkin a réalisé de nombreuses natures mortes de plantes, de fruits, de légumes et d'autres objets inanimés avec une précision digne des grands illustrateurs botaniques des siècles passés. Cette grande précision et le luxe de détails de ces planches l'ont rendu grandement apprécier des botanistes et des scientifiques agissant dans le domaine environnemental. Après sa mort, plusieurs œuvres de sa collection furent vendues par les soins de Christie's. Son prix record est une nature morte intitulée Violet II, tempera sur panneau, 7 par 15 cm, vendu 51 700 £ chezChristie's South Kensington, le 6 septembre 2000. Hodgkin occupe une place réellement à part dans l'histoire de la nature morte au 20e siècle. La Royal Academy of Arts conserve, et aussi plusieurs dessins et tableaux de ce peintre dont l'oeuvre est hommage frontal, obstiné et très figuratif à l'environnement  dans un siècle qui a grandement participé à sa destruction.
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dimanche 10 avril 2016

Edouard Vuillard (1868-1940) - Nature morte avec bouteille et carafe



Edouard Vuillard (1868-1940)
Nature morte avec bouteille et carafe
Private Collection, NYC

Que voit-on ? Sur un coin de table disposés contre une fenêtre, le dressage d'une table de célibataire, avec un assiette en porcelaine blanche contenant des reste de repas, un une bouteille de vin rouge,au quart remplie et bouchée par un bouchon de lige, un verre contenant de l'eau, une carafe d'eau en cristal au quart rempli dont le bouchon est posé à la gauche du verre. A la gauche de l'assiette, un élément intriguant et mystérieux : un deuxième bouchon de liège correspondant à une bouteille absente du cadre.

Rappel biographique : Le peintre français Jean-Édouard Vuillard  qui est connu pour  être le fondateur du mouvement Nabis  a peint aussi bien des portraits que des intérieurs,  des natures mortes, des compositions murales et des décors de théâtre.  Vuillard exposa pour la première fois au Salon des Indépendants en 1901 et au Salon dAutomne en 1903. C'est dans le années 1890 qu'il  fit la connaissance des frères Alexandre et Thadée Natanson, les fondateurs de la Revue Blanche, et en 1892, sous leur conseil, il fit ses premières décorations (fresques d'appartements) pour la maison de Madame Desmarais. Plus tard il reçut de nombreuses commandes semblables. En 1895 pour Alexandre Natanson, en 1898 pour Claude Anet, en 1908 pour Bernstein et en 1913 pour Bernheim et pour le Théâtre des Champs Elysées. Les dernières commandes qu'il reçut datent de 1937 (Palais de Chaillot à Paris, avec Bonnard) et de 1939 (Palais des Nations à Genève, avec Denis, Roussel y Chastel).

samedi 9 avril 2016

Clara Peeters (1594-1657) - Still Life with a candle - Allegory of a wedding



Clara Peeters  (1594-1657)
Still Life with a candle - Allegory of a wedding (1607)
Private collection

Que voit-on ? Une collation très légère consistant en quelques friandises présentées comme des  bijoux dans un plateau en argent : l'une est en forme de cœur et l'autre formant l'initiale  " P ", initiale de la peintre.  A côté du plateau une bague, un solitaire, offert en présent pour sceller une union. Dans le fond du tableau deux verres de vin (un verre de Venise symbolisant l'élément féminin et un Römer symbolisant l'élément masculin) évoquant la fête intime et l'union. La chandelle avec la bougie allumée symbolisant à la fois la fête et aussi la vie qui s'écoule, appuyé par la présence d'une mouche sur la nappe, symbole de toute chose vivante appelée à se corrompre.

Rappel biographique : la peintre Flamande Clara Peeters était autodidacte et a peint essentiellement des natures mortes. (à l'exception d'un auto portrait). Elle fut active très jeune en tant que peintre (dès l'âge de 13 ou 14 ans selon les documents !) et fait partie des premières femmes peintres qui ait exercé officiellement ce métier, avec une place reconnue de son vivant, par les Guildes des peintres de la période d'or du baroque flamand.  Cette femme à la personnalité hors du commun, dont on pense qu'elle fut, adolescente, l'élève très privée d'Osias Beertse spécialise, dès l'âge de 18 ans, dans les natures mortes dont elle saisit les sujets soit autour de la table des repas quotidiens soit dans des mises en scène plus sophistiquées. Elle s'intéresse beaucoup aux reflets sur les objets métalliques, pièces, plats, vases, coupes, timbales bijoux, présents fréquemment dans ses compositions, en premier plan, avec un fond plus sombre. Ces plus belles natures mortes - qui sont autant de chef d'oeuvres - ont été peintes dans l'année 1611 et sont conservées au Musée du Prado.

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vendredi 8 avril 2016

Edward Steichen (1879-1973)



Edward Steichen (1879-1973)
Three Pears & An Apple 1921,
Gelatin silver print
National Gallery Washington, USA

Que voit-on ? Dans un gros plan au cadrage d'un modernisme surprenant en ce debut des années 20, Und pomme au premier plan présentée sur son arrière alors que la poire qui est derrière elle se présente de face queue en l'air. La symbolique érotique est évidente, ces deux éléments étant coincé entre deux autres fruits a la rondeur évocatrice de seins féminins.

Rappel biographique : Edward Steichen est un photographe, peintre américain d'origine luxembourgeoise, qui fut aussi éditeur de magazine, galeriste et conservateur du MoMA de New York de 1947 à 1962), où il joua le rôle de trait d'union culturel entre les Etats-Unis et l'Europe. Après un bref apprentissage de lithographie à Milwaukee où il apprend à peindre et faire des photos, il expose ses premières photographies picturales au Salon de Philadelphie de 1899 où ils fait remarquer par Alfred Stieglitz comme  « l’incarnation même du nouvel Art photographique «. Désormais protégé et collaborateur de Stieglitz, il déménagé à  New York puis Paris où il réalise  deux tableaux et des photographies de peintres et de sculpteurs tels que  Auguste Rodin, Henri Matisse et John Marin. En 1905, il  encourage Stieglitz à ouvrir sa  propre galerie  à New York où il organise plusieurs expositions qualifiées de révolutionnaires qui présente l'art européen et américain moderne. Cette étroite amitié  entre Steichen et Stieglitz ne va pas résisté a l’épreuve de la Première Guerre mondiale où  Stieglitz  exprime ses sympathies pro-allemandes alors que Steichen rejoint l'US Army Signal Corps.
Après la guerre, Steichen déprimé, incertain de son avenir,se prend à douter  de la valeur de  ce qu’il a produit jusque là.  Pendant sa convalescence en France, il remarque les peintures naïves de son jardinier et reconnait qu’elles ont un  «charme curieux et une simplicité directe"  qui manque  cruellement à ses propres réalisations. Abandonnant la peinture, il décide de se concentrer sur la photographie et commence a apprendre de façon autodidacte les bases de la photographie et sur la façon de contrôler le contenu des négatifs.
Après avoir passé des mois à photographier une tasse et une soucoupe, à apprendre la lumière et la texture, il  aborde la question du volume. Il décide d'utiliser une lumière très faible et des expositions exceptionnellement longues avant de  découvrir que cette technique a un impact esthétique évident sur ses oeuvres. Il écrira : «pour la première fois dans une photographie, on pouvait à la fois identifier le volume et la form,"  Il a ensuite expérimenté de nombreux  procédés de fabrication pour ses impressions, avant de choisir les tirages au  platine ou le papier de palladium seules a meme de lui fournir la gamme très étendus de de tons subtils et de douceur lui permettant de mieux rendre l’appréciation des volumes.
Au début des années 1920, l'éditeur américain Condé Nast le choisit pour devenir le photographe en chef des publications du groupe, imposant ses exigences en matière de photographie : « La distinction, l'élégance et le chic2 ». Il travaille particulièrement pour Vanity Fair et pour Vogue, magazines pour lesquels il réalise notamment de nombreux portraits de célébrités, démontrant une grande capacité à mettre en valeur ses sujets. Il travaillera également étroitement avec Carmel Snow d'Harper's Bazaar.
Il photographie Gloria Swanson en 19243, puis l'une de ses photographies de l'actrice Greta Garbo, datant de 1928, parue en couverture du magazine Life le 10 janvier 19554, est considéré comme l'un des portraits inoubliables de l'actrice.
Pendant la Seconde Guerre mondiale, il est directeur de l'Institut photographique naval (Naval Photographic Institute). Son film documentaire, The Fighting Lady, remporte en 1945 l'Oscar du meilleur documentaire. À partir de 1947 et jusqu'en 1962, Steichen est le directeur du département de la photographie du MoMA, le musée d'art moderne de New York.
En 1970, l'année de leur création, les Rencontres internationales de la photographie d'Arles présentent son œuvre lors d'une soirée de projection au Théâtre antique, intitulée « Edward Steichen, photographe » et présentée par Martin Boschet.



jeudi 7 avril 2016

Edouard Manet (1832-1883) - Nature morte à la guitare et au chapeau



Edouard Manet (1832-1883)
Nature morte à la guitare et au chapeau
Musée Calvet, Avignon, France

Que voit-on ? Posé a même le sol, une nature morte d'objets dans un panier en osier tressé dont le fond est occupé par du longe blanc et noir : une guitare recouverte dont aperçoit que le manche et la bandoulière rouge, le corps de l'instrument étant recouvert d'une chapeau  noir espagnol.

Rappel biographique :  le peintre français Édouard Manet est un peintre majeur de la fin du 19e siècle, initiateur de la peinture moderne qu'il libère de l'académisme,  C'est une erreur de considérer Édouard Manet comme l'un des pères de l'impressionnisme : il s'en distingue en effet par une facture soucieuse du réel. Manet n'utilise pas (ou peu) les nouvelles techniques de la couleur et le traitement particulier de la lumière, utilisées par les impressionnistes. Il s'en rapproche cependant par certains thèmes récurrents comme les portraits, les paysages marins, la vie parisienne ou encore les natures mortes, tout en peignant de façon personnelle, dans une première période, des scènes de genre (sujets espagnols et  odalisques entre autres). 
Lorsque Manet a peint des natures mortes, c'est  surtout pour des raisons financières qu'il l'a fait. Il avouait lui-même avoir plus de facilités à les négocier que ses portraits. Cela ne signifie pas qu'elles soient d'un intérêt mineur, bien au contraire : la scénographie qu'il impose à ses natures mortes est tout simplement prodigieuse, qu'il s'agisse de solo comme Le citron ou L'asperge ou de mise en scène collectives comme dans ces Fruits sur la table ou Panier de fruits
Manet aimait aussi les natures mortes : « Un peintre peut tout dire avec des fruits ou des fleurs, ou des nuages seulement », affirmait-il. Une part non négligeable de son œuvre est consacrée à ce genre, avant 1870 surtout puis dans les dernières années de sa vie où la maladie l'immobilise dans son atelier. Certains éléments de ses tableaux constituent de véritables natures mortes comme le panier de fruits dans le Déjeuner sur l'herbe, le bouquet de fleurs dans Olympia ou le pot de fleurs, la table dressée et différents objets dans le Petit déjeuner dans l'atelier. Il en va de même dans les portraits avec le plateau portant verre et carafe dans le Portrait de Théodore Duret ou la table et les livres dans le portrait d’Émile Zola. Mais les natures mortes autonomes ne manquent pas dans l’œuvre de Manet : l'artiste a ainsi plusieurs fois peint poissons, huîtres ou autres mets (Nature morte au cabas et à l’ail, 1861-1862, Louvre-Abou Dhabi, ou La Brioche, 1870 - Metropolitan Museum of Art, New York), rendant ainsi une sorte d'hommage à Chardin. Il a peint plus souvent encore des sujets floraux qui évoquent la peinture hollandaise (roses, pivoines, lilas, violettes) ou encore des fruits et des légumes (poires, melons, pêches, citrons, asperges) .
A sa mort, Édouard Manet laisse plus de 400 toiles, des pastels, esquisses et aquarelles. Ses plus grandes œuvres sont aujourd'hui visibles dans tous les musées du monde. 
" Considérant l'importance de la nature morte chez Manet, beaucoup – et cela dès les années 1890 – y ont vu la marque la plus évidente de la révolution qu'il accomplissait, l'avènement d'une peinture uniquement préoccupée d'elle-même et débarrassée de la tyrannie du sujet. En refusant toute hiérarchie à l'intérieur même du tableau, en donnant autant d'importance à l'accessoire qu'à la figure, Manet assurément rompait avec les règles académiques. (...) Comme Cézanne et comme Monet qu'il influencera, Manet trouvait dans la nature morte, obéissante et disponible, un laboratoire d'expériences colorées dont il répercutait aussitôt les trouvailles dans d'autres compositions ; comme Cézanne et comme Monet, il dit cette curieuse obsession de l'éclatante blancheur et voulut peindre lui aussi ces tables servies avec leurs nappes blanches "comme une couche de neige fraîchement tombée" (Nature morte avec melon et pêches, Washington, National Gallery of Art). Manet, peintre de natures mortes, a médité les grands exemples anciens, celui des Espagnols et de leurs bodegones, celui des Hollandais, celui de Chardin). Dans les années 1860, il joue des franches oppositions du noir et du blanc, bois sombre de la table, éclat d'une nappe ou serviette sur lesquelles il dispose ses notes colorées. (...)"
Texte extrait du catalogue de l'exposition "Manet et les natures mortes" (Musée d'Orsay- Paris

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mercredi 6 avril 2016

Childe Hassam (1859-1935) - Still-life with fruits 1904



Childe Hassam (1859-1935)
Still-life with fruits  (1904)
The White House collection,Washington, USA

 Que voit on ?  sur un entablement en acajou, une profusion de fruits  a meme la table et dans des compotiers, une explosion de couleurs et de formes  agrémentés de deux verres  à pieds remplis de vins.

Rappel biographique :  le peintre, graveur, dessinateur, illustrateur et lithographe américain Frederick Childe Hassam est un impressionniste, membre du groupe des Ten American PaintersPeintre de scènes de genre, figures, nus, intérieurs, paysages, paysages urbains, marines, natures mortes il a aussi bien utilisé  l'huile, la gouache, l'aquarelle ou  le pastel. De 1886 à 1889, il séjourne à Paris  où il étudie l'art à  l'Académie Jullian. Ses professeurs sont Gustave Boulanger et Jules Joseph Lefebvre. L'impressionnisme français et l'art de Claude Monet ont une forte influence sur lui. Parmi ses œuvres les plus connues, réalisées à la fin de sa vie, figure la Flag series. Il s'agit d'une trentaine de tableaux qu'il commença en 1916, inspirés par la parade de préparation des engagés volontaires américains pour la Première Guerre mondiale sur la Cinquième avenue. Le tableau le plus célèbre de la série, The Avenue in the Rain (1917), représentant des drapeaux américains et leur reflets sous la pluie, fait partie de la collection de la Maison Blanche. Barack Obama l'a fait installer dans le bureau ovale dès le début de sa  présidence.



mardi 5 avril 2016

Brian Ballard Rua (bn. 1943)



Brian Ballard Rua (bn. 1943)
Still life with iron  (2004)

Le coloriste irlandais, peintre de genre et de paysage,  Brian Ballard  Rua est né à Belfast en 1943, où il a étudié le dessin et la peinture à lCollege of Art (1961-1964) de cette ville  puis au Liverpool College of Art (de 1964 à 1965).  En 1970, il remporte le Prix Carroll au Salon irlandais de l'art vivant. Les peintures de Ballard sont connues pour leurs couleurs riches et leur pâte énergique. Il arrive souvent que Ballard de reprenne la même scène à plusieurs reprises pour saisir des humeurs différentes. Il est déjà considéré comme un virtuose de l'ombre et la lumière et d'ombre, développant une palette de pigments très personnelle avec un bleu nuit très évocateur. 

lundi 4 avril 2016

Heinrich Kühn (1866-1944)



Heinrich Kühn (1866-1944)
Still Life c. 1905 Bromoil print
Los Angeles County Museum of Arts  (The Marjorie and Leonard Vernon Collection)

Que voit-on ?  Sur un entablement recouvert d'une nappe blanche, des fruits disposés dans une assiette en porcelaine avec une carafe et un verre en arrière-plan. Cette composition très classique   accentue  par une technique de mise au point  oute innovante pour l'époque la notion de flou entre les éléments du premier plan (les fruits) et les éléments de l'arrière plan (la carafe et le verre). Dans cette nature morte, seuls les fruits sont relativement "nets" : on peut  discerner la texture et la brillance de la peau des prunes et la rugosité de la peau des oranges.  

Rappel Biographique : Carl Christian Heinrich Kühn est considéré l'un des pères de la  " photographie d'art ", mouvement qui a contribué à positionner la photographie comme un art à part entière. Ses photographies avec leur utilisation fréquente d'un éclairage doux et de mises au point floues ressemblent à des peintures impressionnistes. Kühn faisait d'ailleurs partie du mouvement photographique " pictorialiste " qui tendait a faire se rapprocher la photographie de la peinture. .
Kühn est connu pour ses apports techniques majeures au domaine de la photographie d'art. Parmi ceux ci  la technique de la gomme bichromatée, appliquée en plusieurs couches, et permettant d'obtenir des tonalités couleurs inédites. En 1911, il inventa aussi la technique connue sous le nom de Gummigravüre, une combinaison de photogravure et de gomme bichromatée. En 1915, il  développe la technique Leimdruck, qui utilise de la colle animale comme colloïde qui permet de  produire des images au grains très particulier comme sortant de la brume. Il a également inventé le Syngraphie, une technique oubliée qui utilise deux négatifs de sensibilité différente pour obtenir un spectre plus large. Kühn a aussi utilisé l 'autochrome dès son apparition en 1907. Ses autochromes ont été qualifiés de  « rêves éthérés de l'enfance, plein de ciel ensoleillé et  de perspectives vertigineuses,  glorieusement cathartique tant ils sont chargés d'émotions ».


dimanche 3 avril 2016

Blaise-Alexandre Desgoffe (1830-1901)



Blaise-Alexandre Desgoffe (1830-1901)
Nature morte au vase d'agathe
Collection privée.



Que voit-on ? Le sens de la composition  de l'artiste était rudimentaire, mais sa virtuosité reste remarquable. Alexandre Blaise Desgoffe avait une capacité incroyable pour élaborer les bijoux en or, le cristal et toutes sortes de matières précieuses, comme ic, dont l'agathe. Ce vase triomphe en solitaire sur un piedetasle de velours rouge comme s'il exposé dans la vitrine d'un marchand.

Rappel biographique : le peintre français Blaise-Alexandre Desgoffe a fait ses études de peinture dans l'atelier d'Hippolyte Flandrin à l'Ecole des beaux-arts de Paris et a reçu les conseils de William Bouguerreau. Après une formation en peinture d'histoire, il se tourne vers la peinture de natures mortes dans laquelle il développe une grande virtuosité rappelant celle des maîtres hollandais du 17e siècle. Il expose au  Salon de Paris de 1857 à 1882. Il remporte une médaille de 3e classe en 1861 et une médaille de 2e classe en 1863. A l'exposition Universelle de 1867, il expose Un coin de cabinet de Louis XVI.  Le succès de sa carrière de peintre de nature morte a été considérable de son vivant, malgré des problèmes relationnels avec ses contemporains attisé par un ego démesuré et sa fâcheuse tendance à se prendre pour un génie. Très académique et spectaculaire, sa peinture qui a beaucoup influencé des peintres comme William Meritt Chase est totalement tombée dans l'oubli en Europe au 20e siècle, même si elle restée assez célèbre aux Etats Unis à la même période. 

samedi 2 avril 2016

Charles Sheeler (1883-1965)



Charles Sheeler (1883-1965)
Still Life and Shadows (1924)
Columbus Museum of Art, Ohio

Que voit on ?  Ce qui est intéressant dans cette toile c'est ce que le titre même du tableau signale : le contraste entre la précision et la figuration de la table et des éléments constituant la nature morte qui est posée dessus (une cafetière  en porcelaine blanche, un verre et une assiette) et leurs ombres portées sur le mur qui proposent une tout autre composition monochrome d'inspiration largement cubiste.

Rappel Biographique : Ce photographe et peintre américain du 20e siècle est l'un des fondateurs du mouvement  dit du " Précisionnisme"Au cour d'un voyage à  Paris, en 1908, il découvre le Cubisme au moment ace mouvement commence à être connu. Il y découvre les  grands artistes de ce genre comme Cézanne, Picasso ou Braque. De retour aux Etats-Unis, il se rend compte qu'il ne pourra pas vivre de sa peinture, et s'oriente plutôt vers la photographie commerciale. C'est un photographe autodidacte,  qui apprend son métier avec un appareil à 5 dollars, un Brownie de Kodak. Il se spécialise dans les photos d'architecture, d'usines et de machines. Il travaille sur commande, par exemple en 1927 pour Ford, dont il peint et photographie les usines, ou, en 1940, pour le magazine Fortune, qui lui commande une série de six photographies. Ses tableaux, comme ses photographies, traitent aussi d'architecture ou de machines.Une photographie  est d'ailleurs souvent à l'origine du tableau, comme pour Upper Deck, l'une de ses œuvres  les plus célèbres peinte en  1929 et conservée au Fogg Art museum de Cambridge dans le Massachusetts. D'autres de ses peintures sont conservées au MOMA ou au Metropolitan Museum de New York avec d'ailleurs certaines de ses photographies.

vendredi 1 avril 2016

Camille Pissarro (1830-1903) - Nature Morte avec une carafe



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Camille Pissarro (1830-1903)
Nature Morte avec une carafe (1869)
Toledo Museum of Art (USA)


Que voit- on ? Pissarro est influencé  par Cézanne qui le pousse à peindre des natures mortes. Mais chacune des toiles qu'ils réalisent dénotent leurs caractéristiques propres. Dans les premières années, natures mortes et paysages peuvent montrer une certaine « parenté dans l’approche de la vie silencieuse » ou dans des motifs rustiques, ainsi qu’un même emploi de la technique du couteau à palette et de tonalités sombres et sourdes. C'est le cas ici. Mais là Cézanne se montre plus synthétique et adopte une pâte plus épaisse  Pissarro accorde une plus grande attention aux détails et excelle à rendre l’intimité de l’atmosphère (ici les deux ustensiles  pendus sur le mur de la cuisine) par une touche aérienne qui anticipe les natures mortes tardives de Manet  comme Bouquet de pivoines roses.

Rappel biographique : Jacob Abraham Camille Pissarro, dit Camille Pissarro, est un  peintre français d'origine danoise, qui appartient au mouvement de l'impressionnisme et du neo-impressionisme. Théoricien du mouvement anarchiste, il fréquente assidûment les peintres de la Nouvelle-Athènes qui appartiennent au mouvement libertaire. Il partage cette position avec Paul Gaughin avec lequel il eut cependant des relations très tendues. Peintre de paysage et de scène de rues, Pissaro a peint moins d'une dizaine de natures mortes dans toute sa carrière.  

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2016 - A Still Life Collection 
Un blog de Francis Rousseau