samedi 21 janvier 2023

Gino Severini (1883-1966) - Fleurs et masques


 
Gino Severini (1883-1966), Fleurs et masques, 1930 Pochoir , 46,3 x 32,4 cm Collection privée



Gino Severini (1883-1966),
Fleurs et masques, 1930
Pochoir , 46,3 x 32,4 cm
Collection privée 

Que voit on ? Mandoline, bouquet de fleurs, raisins, melon, poire, pages de livres et compas sur fond  noir avec silhouette de maison fortifiée  ou de monastère.


Rappel biographique  : Gino Severini s'établit à Rome en 1899 où il travaille comme employé. Il fréquente l'école libre du nu à l'Académie et suit des cours de dessin le soir à l'école de la Villa Médicis. Il rencontre le peintre Giacomo Balla dont il devient l'élève. En 1900-1901, il est, avec Balla, à Fontenay-aux-Roses, chez Serafino Macchiati, peignant des paysages.
En 1905, il organise l'exposition des Refusés dans le foyer du théâtre Costanzi. Il s'installe à Paris en 1906 et fréquente l'avant-garde artistique. En 1910, il signe le manifeste pour la peinture futuriste avec Marinetti, Giacomo Balla, Umberto Boccioni, Luigi Russolo et Carlo Carrà. En 1912, il participe à l'exposition des peintres futuristes organisée par le critique Félix Fénéon du 5 au 24 février à la Galerie Bernheim-Jeune à Paris et il est présent dans les expositions successives des futuristes en Europe et aux États-Unis. Très bon dessinateur, il combine dans son œuvre la science et l'art, la rigueur et l'imagination, pour atteindre le plus complet bonheur d'expression lorsqu'il lance, entre 1910 et 1915, les valeurs dynamiques du futurisme.
Il manifeste un grand intérêt pour la chronophotographie et, pour s'opposer au mimétisme de la peinture traditionnelle, il s'attache dans sa peinture à décomposer les différentes étapes du mouvement, ce qui se manifeste en particulier dans une toile comme La danseuse obsédante(1911). En 1913, il épouse Jeanne (1897-1992), la fille du poète Paul Fort. Après 1920, il se consacre notamment à l'art sacré et à la mosaïque. Il publie en 1921 un ouvrage intitulé Du cubisme au classicisme. En 1922, il décore de fresques une pièce du Château de Montegufoni à la demande d'Osbert Sitwell, propriétaire des lieux. Il est l'ami de l'architecte français Auguste Perret. Dans les années 1920, il partage son temps entre Paris et Rome. En 1956, il ouvre à Paris l’École d'Art italien avec Gio Colucci.

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jeudi 19 janvier 2023

Pierre Tal Coat (1905-1985) - Nature morte aux deux saladiers



Pierre Tal Coat (1905-1985) Nature morte aux deux saladiers Collection privée


Pierre Tal Coat (1905-1985)
Nature morte aux deux saladiers
Collection privée

Que voit on? Les deux saladiers y sont en effet, l'un jaune et l 'autre marron, de même qu'une carafe de vin à moitié vide et verre à moitié plein (!) , une cafae deau et un chinois (ou tamis). Une serviette blanche froissée est posée au premier plan...


Rappel biographique : Le peintre, graveur et illustrateur français Pierre Tal Coat (pseudonyme de Pierre Jacob pour éviter l'homonymie avec Max Jacob quimpérois comme lui) est apparenté au mouvement de l'École de Paris. Avec les artistes de ce mouvement, il exposa régulièrement à la Galerie de France (de 1943 а 1965), dans les galeries Maeght (de 1954 à 1974), Benador (de 1970 à 1980) puis à la Galerie H-Met et à la Galerie Clivages. En 1956, seize de ses peintures furent présentées à la Biennale de Venise. Aux côtés de Joan Miro et de Raoul Ubac, il collabore en 1963 aux réalisations pour la Fondation Maeght de Saint-Paul de Vence d'une mosaïque pour le mur d'entrée.
En 1968 il reçoit le Grand Prix National des Arts.
Une grande exposition rétrospective lui fut consacrée au Grand Palais à Paris en 1976.
А partir de 1961, Tal-Coat s'installа à la Chartreuse de Dormont près de Vernon (Eure), où il finira sa vie. Tal-Coat a illustré de nombreux livres d'art avec des gouaches, dessins, pointes sèches ou aquatintes, notamment de nombreux ouvrages d'André du Bouchet, Pierre Schneider, Pierre Torreilles, Philippe Jaccottet, Claude Esteban, Maurice Blanchot, Pierre Lecuire, Jacques Chessex...
Tal Coat a peint une série importante de natures mortes, toutes réalisées en 1942, en pleine guerre, alors qu'il se trouvait réfugié à Aix-en-Provence. De toutes ces peintures très dépouillées et exécutées avec une grande économie de moyens, il se dégage une grande force.

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mardi 17 janvier 2023

Tamara de Lempicka (1898-1980) - Lemon


Tamara de Lempicka (1898-1980) Lemon, 1941 Oil on canvas Fundacion Victor Manuel Contreras, Mexico


Tamara de Lempicka (1898-1980)
Lemon, 1941
Oil on canvas
Fundacion Victor Manuel Contreras, Mexico

Que voit on ? Un citron dans un plat mexicain en céramique vernissée, posé sur une  caisse dans un  lieu qui est vide.  Peut être une allégorie l 'amertume face à l'inconnu.

Rappel biographique : Tamara de Lempicka est une peintre polonaise représentative du mouvement Art déco. Fille de Boris Gorski, juif russe, et d'une mère polonaise, son enfance se passe dans un milieu aisé et cultivé entre Saint-Pétersbourg, Varsovie, Lausanne et Paris. En 1920, à l'Académie Ranson à Paris, elle reçoit l'enseignement de Maurice Denis et à l'Académie de la Grande Chaumière celui d'André Lhote. C'est là qu'elle forge petit à petit son style qui, dans une synthèse de l'art maniériste de la Renaissance et du néo-cubisme, va correspondre parfaitement à la mode de son temps. L'envol de sa carrière coïncide avec sa première exposition personnelle à Milan en 1925. En France, elle participe pleinement à la vie artistique et mondaine parisienne où elle rencontre André Gide, Suzy Solidor, de riches industriels, des princes russes émigrés, etc. En 1928, elle installe sa maison-atelier au no 7 de la rue Méchain, dans le 14e arrondissement, conçue par Robert Mallet-Stevens. A partir de 1929, elle expose simultanément en Pologne (médaille de bronze à l'exposition internationale de Poznan), à Paris (dans quatre salons et à la galerie Colette Weil) et aux États-Unis (Carnegie Institute de Pittsburgh).
Tamara de Lempicka occupe une place à part dans l'art du 20e siècle : malgré une production modeste (à peine 150 tableaux dans sa meilleure période, qu'on situe entre 1925 et 1935), ses œuvres évoquent et reflètent le style et la mode des années folles de l'entre-deux-guerres. Avec une stylisation néo-cubiste, ses œuvres, principalement des portraits, se caractérisent par un modelé accentué, des couleurs vives mais dans une gamme restreinte, mises en valeur par des fonds gris ou noirs. La composition très resserrée s'inspire du cadrage cinématographique. Bien que la nature morte ne soit pas sa spécialité, elle en a peint une vingtaine.

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dimanche 15 janvier 2023

Jacob van Walscapelle (1644-1727) - Still Life with Fruit

Jacob van Walscapelle (1644-1727) Still Life with Fruit, 1675 Oil on panel, 40 x 34.7 cm National Gallery of Art, Washington D.C.

Jacob van Walscapelle (1644-1727)
Still Life with Fruit, 1675
Oil on panel, 40 x 34.7 cm
National Gallery of Art, Washington D.C.

Que voit on ? Bien que de taille modeste, il émane de cette nature morte de Jacob van Walscapelle une grandeur. peu commune. Avec  seulement quelques objets réunis sur un simple entablement de pierre, l'artiste a transmis une monumentalité que l'on retrouve habituellement dans des natures mortes beaucoup plus grandes et plus complexes. Baigné d'une douce lumière, chaque élément affirme  ses propriétés essentielles. Le verre de style vénitien rempli de vin scintille sur le fond sombre. La grenade aux graines gorgée de jus, invite le spectateur à en déguster le  goût, tout comme les raisins. Symboliquement,  les raisins et le vin évoquent l'Eucharistie, tandis que les grenades ont des associations complexes avec la souffrance du Christ et la Résurrection. Cette peinture de Van Walscapelle apparait donc comme uen allégorie du  sacrifice du Christ et s de a renaissance.

Rappel biographique : Jacob van Walscapelle fut un peintre de natures mortes accompli, bien que l'on sache peu de choses sur sa carrière. Né à Dordrecht en 1644, il s'établit à Amsterdam en 1673 et y resta jusqu'à la fin de sa vie. Son approche de la nature morte est liée à celle de Jan Davidsz de Heem (1606-1684), qui savourait de la même manière la beauté complexe du monde visible. Le travail de Van Walscapelle diffère néanmoins des peintures matures de De Heem par sa retenue de composition et son élégante simplicité

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vendredi 13 janvier 2023

Sôsos de Pergame (3e siècle- 2e s. av. J.C.) - Colombes buvant dans une vasque


Sôsos de Pergame  (3e siècle- 2e s. .av. J.C.) Colombes buvant dans une vasque Mosaïque 85 x 98 cm Musei Capitolini, Roma

Sôsos de Pergame  (3e siècle- 2e s. .av. J.C.)
Colombes buvant dans une vasque
Mosaïque 85 x 98 cm
Musei Capitolini, Roma

Que voit on ? Il ''agit ici d'une mosaïque représentant des colombes, copie romaine qui se trouvait dans la Villa Hadriana exécutée, d'après un original de Sosos de Pergame datant du II siècle av. J.-C. Cette œuvre œuvre exceptionnelle, rare témoignage du genre de   la nature morte hellénistique fut offerte aux musées du Capitole par le pape Clément XIII en 1762 et y est conservée depuis lors.

Rappel biographique  : Sôsos de Pergame était un mosaïste de l'époque hellénistique du 3e et 2e siècles av. J.-C., seul artiste de ce genre dont le nom soit passé à la postérité du fait qu'il est cité par Pline l'Ancien, (Histoire Naturelle, XXXVI, 60). Certains des thèmes sont connus par les copies de ses œuvres qui ont été réalisées à l'époque impériale. Son œuvre la plus connue aurait été ainsi nommée Asarotos oïkos ou « La chambre mal balayée »  connue par une copie du IIe siècle ap. J.-C. 


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mercredi 11 janvier 2023

Simone del Tintore (1630-1708) - Nature morte aux Fleurs et Champignons


Simone del Tintore (1630-1708) Nature morte aux Fleurs et Champignons, 1708 Huile sur toile 74.6 cm x100.3 cm Collection privée (Sotheby's)


Simone del Tintore (1630-1708)
Nature morte aux Fleurs et Champignons, 1708
Huile sur toile , 74.6 cm x100.3 cm
Collection privée (Sotheby's)


Que voit on ? Une belle composition mêlant  avec humour fleurs et champignons, ces derniersétant en nombre !   En effet c epeintre s'était fait une spécialité de la peinture des champignons qu'il rendaient avec une grande précision, et avec esprit. Les fonds sombres qu'il utilisait, rehaussaient assez subtilement et sans qu'il soit besoin d'effet, les couleurs et les formes de ces étranges organismes de la nature que sont les champignons.

Rappel biographique : Simone del Tintore est un peintre italien baroque actif principalement actif dans sa ville natale de Lucques. En 1652, il rejoint avec de nombreux artistes, comme Girolamo Scaglia, Antonio Franchi, l'académie sur le principe de la représentation de la nature (Accademia del Naturale) de Pietro Paolini. Il est surtout célèbre comme peintre de natures mortes, genre dans lequel il a tout à fait excellé ! Les œuvres de Simone del Tintore ont été redécouvertes assez tardivement,  dans les années 1960.et sont souvent difficile à distinguer de celle de Tommaso Salini (1575-1625). La redécouverte et l'attribution de ces  l'œuvre dà Simone del Tintore, s'appuient sur la Nature morte aux champignons et au chou (Florence, Collection Gregori) qui porte au revers la signature  "Simone del Tintore".  Del Tintore a évolué des natures mortes ("natura morta") à la "natura viva", des compositions qui comprenaient des animaux vivants et des personnages, parfois peints par son professeur Pietro Paolini . Le naturalisme caravagesque de Paolini est également reconnaissable dans l'œuvre de Simone del Tintore.   Les motifs de prédilection de Del Tintore sont des paniers d'osier chargés de fruits et de champignons parsemés de feuilles. Il ne fait pas de doute que Simone del Tintore était très apprécié de ses contemporains comme peintre de natures mortes, et es œuvres sont toutes soigneusement  répertoriées dans des inventaires de son temps. C'est ce qui rend son oubli jusqu'au 20e siècle d'autant plus mystérieux... 

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lundi 9 janvier 2023

Paul Cézanne (1839-1906) - Nature morte (1892-94)

Paul Cézanne (1839-1906) Nature morte (1892-94) Huile sur toile, 73.3 × 92 cm Barnes Foundation Philadelphia
 

Paul Cézanne (1839-1906)
Nature morte (1892-94)
Huile sur toile, 73.3 × 92 cm
Barnes Foundation Philadelphia

Que voit on ? Une nature morte sur un entablement en bois, posée devant un rideau relevé... mais aussi   un véritable paysage dont les reliefs sont données par la nappe blanche qui alterne pics montagneux, vallées et collines  où roulent des pommes multicolores.  Surréaliste avant la lettre !

Rappel biographique : Les natures mortes furent un des thèmes favoris de Paul Cézanne, elles lui permirent de construire ses tableaux, d'approfondir les rapports entre les vides et les pleins, les figures et les fonds. Pour Cézanne, la nature morte est un motif comme un autre, équivalent à un corps humain ou à une montagne, mais qui se prête particulièrement bien à des recherches sur l'espace, la géométrie des volumes, le rapport entre couleurs et formes. Dans ces natures mortes, Cézanne place des objets de peu, faits à la main par l'artisanat local et paysan, et il les peints plus grands que nature en en accentuant les défauts, avec des torchons, nappes, fruits ou fleurs, le tout placé sur un coin de table. Incomprises en leur temps, ses natures mortes sont ensuite devenues l'un des traits caractéristiques de son génie. Les pommes sont un des éléments, avec les vases, qui forment ses « obsessions picturales ». Pour les philosophes, elles participent à l'établissement de sa personnalité et à sa quête de l'être. Les natures mortes, et notamment les pommes, sont le signe de sa nouvelle conquête picturale.
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samedi 7 janvier 2023

Pierre Bonnard (1867-1947) - Nature morte - Salle à manger sur le jardin

Pierre Bonnard (1867-1947) Nature morte- Salle à manger sur le jardin Huile sur toile 135 x 127cm Collection Privée

 
Pierre Bonnard (1867-1947)
Salle à manger sur le jardin, 1934-35
Huile sur toile 135 x 127 cm
Solomon R. Guggenheim Museum

Que voit on ? Une étonnante nature morte de Bonnard non pas tant à cause de la situation dans une salle à manger donnant sur un jardin (ce n'est pas la première ni la dernière qu'il a peint ainsi), ni à cause  de la présence d'un personnage (ce qu'il réitéra souvent aussi) mais surtout  à cause du saisissant contraste qui existe entre la luminosité de l'intérieur et l'ombre de l'extérieur du jardin où pourtant le ciel et la mer sont limpides ... Un contre-jour sous lequel les couleurs explosent littéralement.


Rappel biographique : le peintre français Pierre Bonnard est connu pour ses peintures de personnages, ses nus, ses portraits, ses paysages animés, ses intérieurs et ses natures mortes de fleurs et fruits. Bonnard est un artiste post-impressionniste, membre du groupe des Nabis qui regroupait autour de Paul Serusier, Paul René Piot, Henri-Gabriel Ibels, Maurice Denis, Édouard Vuillard, Ker-Xavier Roussel, Paul Ranson, Jan Verkade, Félix Vallotton, Georges Lacombe, Mogens Ballin, József Rippl-Rónai, Charles Filiger, Adolf Robbi, ainsi que Georges Joseph Rasetti et le sculpteur Aristide Maillol. En réaction à l'impressionnisme, les Nabis veulent libérer leur peinture des exigences du réalisme : « Ensemble, nous avons méprisé l'école et les écoles, les rapins, leurs traditions, leurs farces et leurs bals inutilement nudistes. Ensemble nous nous sommes sérieusement amusés ». Les artistes nabis cherchent des voies plus spirituelles au contact de philosophies et de doctrines nouvelles teintées d'Orient, d'orphisme, d'ésotérisme, et de théosophie. Ils s'appliquent à retrouver le caractère « sacré » de la peinture et à provoquer un nouvel élan spirituel par le seul moyen de l'art.
Une fois devenu célèbre, Pierre Bonnard fut connu pour ne pouvoir s’empêcher de retoucher ses toiles une fois celles-ci achetées et exposées dans un musée. Ses amis appelaient ça « bonnarder » ou « bonnardiser ». Un journaliste relate cette attitude devenue visiblement coutumière. « Au musée de Grenoble et au Musée du Luxembourg, il arriva à Bonnard de guetter le passage d'un gardien d'une salle à l'autre, de sortir d'une poche une minuscule boîte garnie de deux ou trois tubes et, d'un bout de pinceau, d'améliorer furtivement de quelques touches un détail qui le préoccupait. Et, son coup fait, de disparaître, radieux, comme un collégien après une inscription vengeresse au tableau noir. »

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jeudi 5 janvier 2023

Jean-Baptiste Oudry (1686-1755) - La chocolatière

Jean-Baptiste Oudry (1686-1755) La chocolatière, 1740 Toile d'une suite insérée dans des décors de boiserie, 160 x 83 cm à vue Collection privée


Jean-Baptiste Oudry (1686-1755)
La chocolatière, 1740
Toile d'une suite insérée dans des décors de boiserie, 160 x 83 cm
Collection privée


Que voit on ? Une nature morte à la chocolatière, figurant sur un décor peint sur toile destiné à figurer dans les boiseries d'un salon de jeu des appartements de la reine de France, Marie Leszczyńska.  Les cartes a jouer, et la petite bourse rouge remplie de Louis d'or atteste de l'affectation ludique de décor  décor au abs duquel figure une nature morte de fruits posés sur un rebord de velours arrangésdans le goût chinois alors très en vogue.  

Rappel biographique : Le peintre et graveur français Jean-Baptiste Oudry est surtout célèbre pour ses peintures de chiens de chasse, ses natures mortes animalières et ses animaux exotiques. Fils de Jacques Oudry, maître peintre et marchand de tableaux sur le Pont Notre-Dame, et de sa femme, Nicole Papillon, qui appartenait à la famille du graveur Jean-Baptiste-Michel Papillon, Jean-Baptiste Oudry étudia tout d'abord à l'Ecole de la Maîtrise de Saint-Luc, dont son père était directeur.
Il fut placé ensuite chez le grand peintre du roi Nicolas de Largillière, dont il devint bientôt l'ami. Après avoir peint quelques sujets religieux et un portait du Tsar Pierre 1er, il rencontre le marquis de Beringhen, premier écuyer du roi. Cette rencontre est décisive car le marquis commande à Oudry de nombreux ouvrages pour le roi. Dès lors on octroie à Oudry un atelier dans la cour des princes aux Tuileries et un logement au Palais du Louvre où il forma un cabinet renommé.
Oudry suivait les chasses royales et faisait de fréquentes études dans la forêt de Compiègne.
L'intendant des finances, Fagon, le prit à son service et le chargea de rétablir la manufacture de Beauvais, tombée en décadence. Oudry s'adjoignit Boucher et Natoire pour exécuter la copie des tableaux. On lui confia également l'inspection de la manufacture des Gobelins, où l'on exécutait les tapisseries des chasses du roi d'après ses tableaux.
Jean-Baptiste Oudry a peint le portrait, l'histoire, les chasses, le paysage, les animaux, les fruits, les fleurs ; il a imité les bas-reliefs ; il a fait du pastel, de la décoration ; il aussi gravé à l'eau-forte. On lui doit deux conférences qui furent lues à l'Académie, « Sur la manière d'étudier la couleur en comparant les objets les uns avec les autres » et « Sur les soins que l'on doit apporter en peignant ». Oudry a laissé un grand nombre de dessins dont les plus connus sont les 275 dessins qui servirent à l'édition dite des Fermiers généraux des Fables de La Fontaine, gravées par Charles-Nicolas Cochin. Il est également l'auteur d'un Almanach de rébus paru en 1716.
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mardi 3 janvier 2023

Wilfredo Lam (1902-1982) - Nature morte 1938


Wilfredo Lam (1902-1982) Nature morte, 1938 Collection privée



Wilfredo Lam (1902-1982)
Nature morte, 1938
Collection privée

Qu voit on ? Le natures mortes de ce peinte cubain ne sont pas légions. Elles ses comptent même sur les 5 doigts d'une seule main !  Dans celle-ci apparait un poisson dans un plat  (à moins que ce ne soit le plat dont le dessin soit un poisson !), deux pommes (au fond),  une poire (à droite) posés sur une table de desserte carré dont un seul pieds est visible.    Des tissus  pièces de tissus à motifs géométriques  occupent le reste du cadre, de même que les volutes d'une rampe en fer forgé. 

Rappel biographique : Wifredo Lam est un peintre cubain, proche du mouvement surréaliste et des artistes Cobra. Marqué par l’identité de sa terre natale, Wifredo Lam réalise une œuvre singulière mêlant l’audace de la peinture d’avant-garde occidental et les symboles de la culture africaine et caribéenne.   De son oeuvre il écrira  " La seule chose, certainement, qu'il me restait, était mon désir ancien d'intégrer dans la peinture toute la transculturation qui avait eu lieu à Cuba entre Abioigènes, Espagnols, Africains, Chinois, immigrants français, pirates et tous les éléments qui formèrent la Caraïbe. Et je revendique pour moi tout ce passé. Je crois que ces transculturations ont fait de ces gens une entité nouvelle, d'une indiscutable valeur humaine. "
Très vite l’œuvre du peintre cubain Wifredo Lam gagne une renommée internationale. Ses œuvres sont présentées dans les galeries d’art et les musées du monde entier et il  reçoit de nombreuses distinctions dont le grand prix du Salon de La Havane en 1951 et le Guggenheim International Award en 1964.  Il participe aussi à de grandes manifestations internationales d’art, tels la Documenta II et III de Cassel en 1959 et 1964, la Biennale de Venise en 1972, le Salon de Mai à Cuba en 1967 au cours duquel une œuvre collective la Cuba Colectiva est réalisée. Après une attaque cérébrale survenue en août 1978, Wifredo Lam se retrouve en partie paralysé, en fauteuil roulant. Ce qui ne l’empêche pas de créer – principalement des dessins gravures, céramiques ou sculptures. Mais développe en lui la nostalgie du pays natal. Dès lors, il partage ces années entre Cuba et Albissola. Il meurt dans son appartement du boulevard de Beauséjour à Paris le 11 septembre 1982. Il a droit à des funérailles nationales qui lui sont organisées le 8 décembre 1982 à La Havane.



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samedi 31 décembre 2022

John Frederick Peto (American, 1854-1907) - The Poor Man's Store


John Frederick Peto (American, 1854-1907) The Poor Man's Store, 1885 Huile sur toile et bois,  90.2 x 65.1 cm. The Boston Museum of Fine Arts


John Frederick Peto (1854-1907)
The Poor Man's Store, 1885
Huile sur toile et bois,  90.2 x 65.1 cm.
The Boston Museum of Fine Arts

Que voit-on ? The Poor Man's Store  (La Boutique du Pauvre) représente des bonbons, des cacahuètes, du pain d'épice et des fruits aux couleurs vives. Tout est à vendre. De telles vitrines étaient assez fréquentes à Philadelphie au 19e siècle. Un critique contemporain a décrit l'une des premières peintures de Peto sur le même sujet dans le Philadelphia Record en 1880 en ces termes :  " Elle illustre intelligemment une phase très familière de notre vie quotidienne dans la rue et présente sur une toile l'un des traits distinctifs les plus importants de Philadelphie ".  La Boutique du Pauvre  ne contient qu'une seule étagère recouverte d'un frise en carton rugueux, assez mal découpé. On peut y voir des  pommes aux joues roses, du pain d'épice à l'ancienne, quelques pots de confiserie bon marché "Gibraltars", des scoubidous, des sifflets, des Langues de belles- mères, des biscuits, bref... tout ce qu'il faut pour attirer le regard du passant  le faire s'arrêter devant ce numéro 5  brinquebalant et acheter une babiole.


Rappel biographique : John Frederick Peto, est un peintre américain spécialisé dans le trompe-l'œil, mis pas uniquement puisqu'il a peint quantité d 'autres toiles qui n'optent pas pour ce procédé. Son œuvre a longtemps été oubliée et ses peintures furent redécouvertes parmi des œuvres de William Harnett, peintre totalement spécialisé dans les trompe-l'œil, avec lequel on l'a confondu pendant plusieurs décennies.
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jeudi 29 décembre 2022

Camille Pissarro (1830-1903) - Bouquet de pivoines roses

 

Camille Pissarro (1830-1903) Bouquet de pivoines roses, 1873 Huile sur toile,7 3 x 60 cm Ashmolean Museum, Oxford

Camille Pissarro (1830-1903)
Bouquet de pivoines roses, 1873
Huile sur toile, 7 3 x 60 cm
Ashmolean Museum, Oxford 

 Que voit on ?  Ce que décrit le titre et...  ce qu'il ne décrit pas  à savoir un vase en céramique vernissé sans doute breton et une console en noyer, sur laquelle se reflète  le vase mais pas le bouquet. 


Rappel biographique : Jacob Abraham Camille Pissarro, dit Camille Pissarro, est un peintre français d'origine danoise, qui appartient au mouvement de l'impressionnisme et du neo-impressionisme. Théoricien du mouvement anarchiste, il fréquente assidûment les peintres de la Nouvelle-Athènes qui se réclamaient du mouvement libertaire. Il partage cette position avec Paul Gaughin avec lequel il eut cependant des relations très tendues. Peintre de paysage et de scène de rues, Pissaro a peint moins d'une dizaine de natures mortes dans toute sa carrière.

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mardi 27 décembre 2022

Chaïm Soutine (1893-1943) - Nature morte avec une Raie



Chaïm Soutine (1893-1943) Nature morte avec une Raie, 1924 Huile sur toile, 81 x 110 cm The MET , New-York



Chaïm Soutine (1893-1943)
Nature morte avec une Raie, 1924
Huile sur toile, 81 x 110 cm
The MET, New-York 

Que voit on ? Un raie éventrée  qui répand ses viscères., dans la grande tradition des natures mortes aux animaux éventrés peintes par Rembrandt, Chardin, Goya, Picasso, etc... Et oui la nature morte n'est pas  uniquement un genre pictural qui cultive les bouquets de fleurs et les jolis objets, quelquefois elle n'hésite  pas à traiter du réel et de la face sombre des hommes. Ici de beaux fruits rouges, gorgés de suc viennent rehausser non sans malice, voir perversité, une triperie sanguinolente, animée par des rouges vibrants, des roses et des violacés du plus bel effet. L'esthétique de la laideur  dans tout l’éclat de son paradoxe. Et donc joyeuses fêtes de d'années, amies et amis fidèles à ce blogs depuis 12 ans...déjà !


Rappel biographique : Le peintre français d'origine biélorusse Chaïm Soutine a développé une technique de peinture très qui utilise une palette de couleurs éclatantes et tourmentées tout en se situant dans une mode expressionniste avant la lettre qui a pu peut parfois, dans ses portraits, rappeler le style d'Egon Schiele. Il est l'un des peintres majeurs rattachés, à ce qu'on appelle l'École de Paris avec Modgliani et Chagall et sans doute le personnage le plus extravagant de la bande. Dans le domaine des natures mortes, Soutine a commencé par traiter (avant la première guerre mondiale) des sujets assez banals (Nature morte a la pipe ou Nature morte à la Soupière) puis se consacre surtout à la représentation des animaux et en particulier des animaux écorchés ou éventrés qu’il prend comme modèle. Ces visions morbides issues de son enfance hanteront une bonne part de sa peinture, comme la série des carcasses de bœufs et celle des volailles (dindons, poulets, lapin etc...). Les voisins, horrifiés par les cadavres d’animaux qu’il conserve dans son atelier et les poissons qu'il laissent plusieurs jours à l'air libre avant de les peindre, se plaignent des odeurs qui émanent de son atelier. Visiblement seules es natures mortes à sujets de fleurs échappent à cette règle (Glaïeuls (1919) et Le Vase de fleurs (1918).
Pendant la Seconde guerre mondiale Soutine, traqué puisque juif, mène une vie clandestine, retournant souvent à Paris pour se faire soigner d'un ulcère récidivent. Bien que conscient du danger auquel il s’expose, il n'a jamais fait ou même tenter de faire les démarches nécessaires pour fuir la France. Suite à une dénonciation, il se réfugie près de Tours, avec sa nouvelle liaison, Marie-Berthe Aurenche, ex épouse de Max Ernst. Le 31 juillet 1943, il est fiévreux et doit être hospitalisé. Avant d’être transporté, il se rend à son atelier et brûle ses toiles. À l’hôpital de Chinon, on le dirige vers une clinique parisienne. Les contrôles de la France occupée doivent être évités et le voyage se révèle plus long que prévu. Opéré sept jours après son arrivée, il meurt deux jours après l'opération.
Au cimetière du Montparnasse, rien ne fut gravé sur la tombe avant la fin de la guerre. Pablo Picasso fut l'un des rares à suivre son enterrement. Malgré des interruptions plus ou moins longues, Chaïm Soutine a beaucoup peint et beaucoup détruit ses œuvres et ce jusqu’à la fin de sa vie.

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dimanche 25 décembre 2022

Edouard Manet (1832-1883) - La Brioche

Edouard Manet (1832-1883), La Brioche, 1870 Huile sur toile 65 x 81cm The MET



Edouard Manet (1832-1883),
La Brioche, 1870
Huile sur toile 65 x 81cm
The MET

Que voit on ?   Une toile célèbre qui fait référence explicitement à un autre toile célèbre La Brioche par  Jean Siméon Chardin, un siècle plus tôt et donnée au musée du Louvre à Paris. Ce don a incité Manet à produire sa propre version en 1870. Dans l'œuvre de Manet, la brioche est accompagnée de pêches et de prunes. et d'une belle boite en laque rouge.  Une autre toile de Chardin a inspiré un peinte du 19e siècle, il s'agit de la Tabagie repeinte presque a l'identique par


Rappel biographique : Le peintre français Édouard Manet est un peintre majeur de la fin du 19e siècle, initiateur de la peinture moderne qu'il libère de l'académisme, C'est une erreur de considérer Édouard Manet comme l'un des pères de l'impressionnisme : il s'en distingue en effet par une facture soucieuse du réel. Manet n'utilise pas (ou peu) les nouvelles techniques de la couleur et le traitement particulier de la lumière, utilisées par les impressionnistes. Il s'en rapproche cependant par certains thèmes récurrents comme les portraits, les paysages marins, la vie parisienne ou encore les natures mortes, tout en peignant de façon personnelle, dans une première période, des scènes de genre (sujets espagnols et odalisques entre autres). On a beaucoup dit que lorsque Manet avait peint des natures mortes, c'était surtout pour des raisons financières qu'il l'avait fait. Il avouait lui-même avoir plus de facilités à les négocier que ses portraits. Cela ne signifie pas qu'elles aient été d'un intérêt mineur pour lui bien au contraire : la scénographie qu'il impose à ses natures mortes est tout simplement prodigieuse, qu'il s'agisse de solo comme Le citron ou L'asperge ou de mise en scène collectives comme dans Fruits sur la table ou Le Panier de fruits ou d'hommage à d'illustres maitres comme cet hommage à Chardin
Manet aimait authentiquement les natures mortes : « Un peintre peut tout dire avec des fruits ou des fleurs, ou des nuages seulement », affirmait-il. Une part non négligeable de son œuvre est consacrée à ce genre, avant 1870 surtout puis dans les dernières années de sa vie où la maladie l'immobilise dans son atelier. Certains éléments de ses tableaux constituent de véritables natures mortes comme le panier de fruits dans Le Déjeuner sur l'herbe, le bouquet de fleurs dans Olympia ou le pot de fleurs, la table dressée et différents objets dans Le Petit déjeuner dans l'atelier. Il en va de même dans les portraits avec le plateau portant verre et carafe dans le Portrait de Théodore Duret ou la table et les livres dans le Portrait d’Émile Zola. Mais les natures mortes autonomes, qui se revendiquent comme telles, ne manquent pas dans l’œuvre de Manet !
Considérant l'importance de la nature morte chez Manet, beaucoup – et cela dès les années 1890 – y ont vu la marque la plus évidente de la révolution qu'il accomplissait, l'avènement d'une peinture uniquement préoccupée d'elle-même et débarrassée de la tyrannie du sujet. En refusant toute hiérarchie à l'intérieur même du tableau, en donnant autant d'importance à l'accessoire qu'à la figure, Manet assurément rompait avec les règles académiques. (...) Comme Cézanne et comme Monet qu'il influencera, Manet trouvait dans la nature morte, obéissante et disponible, un laboratoire d'expériences colorées dont il répercutait aussitôt les trouvailles dans d'autres compositions ; comme Cézanne et comme Monet, il dit cette curieuse obsession de l'éclatante blancheur et voulut peindre lui aussi ces tables servies avec leurs nappes blanches "comme une couche de neige fraîchement tombée" (Nature morte avec melon et pêches, National Gallery of Art, London). Manet, peintre de natures mortes, a médité les grands exemples anciens, celui des Espagnols et de leurs bodegones, celui des Hollandais et bien sûr celui de Chardin. Dans les années 1860, il joue des franches oppositions du noir et du blanc, bois sombre de la table, éclat d'une nappe ou serviette sur lesquelles il dispose ses notes colorées.
A sa mort, Édouard Manet laisse plus de 400 toiles, des pastels, esquisses et aquarelles. Ses œuvres sont aujourd'hui visibles dans les plus grands musées du monde.

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vendredi 23 décembre 2022

Pierre Roy (1881-1950) - Nature morte pour couverture de Vogue du 1 juin 1936

 

Pierre Roy (1881-1950) Nature morte pour couverture de Vogue américain du 1 juin 1936 Collection Condé Nast

 
Pierre Roy (1881-1950)
Nature morte pour couverture de Vogue américain du 1 juin 1936
Impression sur Papier 34, 24, 5 cm
Collection Condé Nast

Que voit on ?  Un cadre en bois ouvert sur le ciel,la mer  et un parc à huitres, pour un  numéro d 'été de Vogue (édition américaine)  de Juin 1936. Sous le cadre : un coquillage,  des ciseaux à ongles, une épingle à cheveux, un poudrier et son toupet, une bouteille de vernis à ongles, une boite à fards, un page vierge... 

 
Rappel biographique : « Pierre Roy est le plus grand méconnu du surréalisme » selon Louis Aragon et bien que la Revue de France l'ait affublé du titre de « père du surréalisme », lui-même disant « détester les groupes et les appartenances » !!! Surréaliste ? Sans aucun doute !!! Car dès 1925, Pierre Roy participe à la première exposition des peintres surréalistes aux côtés de Giorgio De Chirico, Max Ernst, Pablo Picasso En 1926, il réalise sa première exposition particulière dont le catalogue est préfacé par Louis Aragon. En 1933, il est nommé pour cinq ans, peintre de la Marine. Il connaît le succès lors d'une exposition qui lui est consacrée à la Galerie des Beaux-Arts à paris en 1935. Il expose à l'Exposition universelle de 1937 et à la Galerie Montaigne en 1938 à Paris. Ces tableaux sont des mises en scène d'objets courants, représentés le plus fidèlement possible. Coquillages, légumes et fruits, bobines de laine, épis et graines, œufs, rubans sont assemblés, mélangés pour créer des scènes poétiques. En 1947, à un questionnaire du Museum of Modern Art de New York, il répond : « Je n'ai absolument, comme peintre, aucune philosophie. Quand je peins quoi que ce soit, je suis tout entier au plaisir de peindre. Je n'ai pas la moindre intention de symbolisme. Mais très souvent, parfois longtemps après avoir achevé mon tableau, je prends conscience de ce qui m'a inspiré et de ce que ma toile signifie. » Pierre Roy réalisa aussi de nombreuses couvertures sous forme de nature mortes surréalistes pour le magazine Vogue, des affiches publicitaire ou encore des décors de théâtre.

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mercredi 21 décembre 2022

Nicolaes van Gelder ( 1626/46-1675/77) - Früchtefeston



Nicolaes van Gelder ( 1626/46-1675/77) Früchtefeston , 1660 Huile sur toile, 54,5x 67, 5 cm Collection privée


Nicolaes van Gelder ( 1626/46-1675/77)
Früchtefeston , 1660
Huile sur toile, 54,5x 67, 5 cm
Collection privée

Que voit on ?  Présente dans une niche en pierre comme c ertaines natures mortes de Cotan, une somptueuse guirlande fruits tressée serrée autrou de grappes de raison, prunes, pêches  et abricots et pendus par un ruban noir à un anneau d'or.  Une allégorie  simple de l'abondance et de la fête très en décalage avec l'époque où nous vivons. 

Rappel biographique : Nicolaes van Gelder or Claes Gelder était une peintre de la période de l'Age d'Or hollandais. Comme pour de nombreux peintres de cette époque on sait peut de choses de lui si ce n'est qu'il fut l'élève Pieter de Ring et qu'il se rendit célèbre pour ses natures mortes que lui commandait de riches marchands pour décorer leur intérieur. Ces natures mores toutes composées sur le même modèle, à savoir sur un guéridon occupant le centre du tableau et en utilisant toujours les symboles les plus classiques du genre ont contribué à instaurer les règles de la nature mortes qui ont perduré jusqu'au 20e siècle. Nicolaes van Gelder fut très actif en 1661 à Stockholm, puis en 1673 à Copenhagen et entre 1675 et 1677 à Amsterdam où il mourut. 
 

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lundi 19 décembre 2022

 Robert de Niro senior ( 1922-1993) -  Still Life, 1948


- Robert de Niro senior ( 1922-1993) Still Life, 1948 Private collection



Robert de Niro senior ( 1922-1993)
Still Life, 1948
Private collection

Que voit-on  ?  Le peintre a le plus grand mal à cacher ici son admiration pour Matisse et Cézanne. il ne le cherchait même pas d'ailleurs,  faisant de chacune de ces toiles un hommage aux maitres français. 


Rappel biographique : Fabuleux destin et belle vie que celle de ce peintre hors normes, admirateur , on devrait dire "vénérateur " de Matisse. Robert de Niro senior (1922-1993) qui ressemble beaucoup physiquement à son fils,le célèbre acteur du même nom, fut un artiste peintre, sculpteur et poète américain. En 1939, il fut l'élève d'Hans Hofmann, artiste allemand émigré et eut une relation amoureuse de jeunesse avec Robert Duncan. En 1946, la milliardaire collectionneuse et mécène Peggy Guggenheim lui consacre une exposition personnelle dans sa galerie Art of this Century. Dans les années 1960, De Niro décide de venir vivre plusieurs années en France, à Paris, où il se propose de revisiter la tradition européenne de grands peintres comme Matisse, Edouard Manet, Gauguin ou Bonnard...
L'œuvre picturale de De Niro n'a pas connu le succès de son vivant. Sa peinture est animée par la couleur et par les formes dans des compositions figuratives, des paysages agités par la lumière ou des natures mortes. En juin 2005, 56 de ses œuvres sont exposées à La Piscine - Musée d'Art et d'Industrie à Roubaix, pour la première rétrospective jamais présentée en Europe.
Une exposition lui est également consacrée au Musée Matisse de Nice en mai 2010.
Il était une fois le Bronx, un film réalisé par son très célèbre fils, lui est dédié et lui rend hommage.


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samedi 17 décembre 2022

Richard Diebenkorn (1922-1993) - Untiteld, 1955


 
Richard Diebenkorn (1922-1993) Untiteld, 1955 Oil on canvas, 32, 5 x 40,6 cm Richard Diebenkorn Foundation

Richard Diebenkorn (1922-1993)
Untiteld, 1955
Oil on canvas, 32, 5 x 40,6 cm
Richard Diebenkorn Foundation

Que voit on  ? Les éléments récurrents de l'œuvre assez dépressive de Diebenkorn et de ses natures mortes en général : la bouteille de sirop contenant de la morphine, la cuillère, un encrier renversé sur une feuille de papier qui transforme les crayons en barques sur l'océan.

Rappel biographique : Richard Diebenkorn est un peintre américain du 20e siècle dont le style oscille entre l’abstrait et le figuratif en fonction des périodes qu’il a traversées. Après une première exposition au California Palace of the Legion of Honor à San Francisco en 1948, ses débuts sont associés à l'expressionnisme abstrait et à l'Ecole de San Francisco, mouvement figuratif des années 1950-1960. De 1955 à 1966, il vit à Berkeley (Californie), change de style et devient un peintre figuratif important, dans un genre qui réunit à la fois la manière de Henri Matisse qu’il admire et l'expressionnisme abstrait. Diebenkorn, Elmer Bischoff, Henry Villierme, David Park, James Weeks participent ensemble à une renaissance de la peinture figurative, qu'on appelle l'École de San Francisco (Bay Area Figurative Movement). En 1967, Diebenkorn s'installe à Santa Monica et devient professeur à UCLA. Il installe son atelier dans le même immeuble que son vieil ami Sam Francis. Pendant l'hiver 1966-1967, il revient une nouvelle fois à l'abstraction, cette fois avec une vision très personnelle, un style géométrique qui se démarque clairement de ses débuts de la période expressionniste abstraite. La série Ocean Park, qu’il commence en 1967 se poursuit pendant les dix-huit années suivantes. Elle est devenue la partie de son œuvre la plus célèbre aujourd’hui. Elle se compose d'environ 135 peintures. Basées sur le paysage vu depuis la fenêtre de son atelier, ses compositions abstraites à grande échelle sont nommées d'après une communauté de Santa Monica où il a eu un temps son atelier. A la même époque, il peint aussi ce qu’il appelle des found still life, c’est à dire des toiles d’après ce qu’il trouve sur sa table sans rien retoucher à l’arrangement qu’il voit.
La première rétrospective importante de son oeuvre a eu lieu à la Albright–Knox Art Gallery а Buffalo en 1976 et 1977. En 1989, John Elderfield, conservateur au MOMA (New York) organise une exposition d’oeuvres de Diebenkorn sur papier, qui constitue d’ailleurs la partie la plus prolifique de sa production.
En 2012, l'exposition Richard Diebenkorn : The Ocean Park Series, organisée par Sarah C. Bancroft, a lieu simultanément à la Corcoran Gallery of Art, à l'Orange County Museum of Art et au Forth Worth Museum of Modern Arts de Washington.

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vendredi 16 décembre 2022

Pablo Picasso (1881-1973) Instruments de musique sur une table, 1924 (Version Fondation Beyeler)

 

Pablo Picasso (1881-1973) Instruments de musique sur une table, 1924 Huile sur toile, 162 x 204,5 cm Fondation Beyeler, Basel

 

Pablo Picasso (1881-1973)
Instruments de musique sur une table, 1924
Huile sur toile, 162 x 204,5 cm
Fondation Beyeler, Basel

Que voit on  ? Une composition en pendant de celle du Mueo Reina Sofia présentée hier,  mais qui n'est pas tout à fait sa jumelle. Ici la tonalité est sombre et nocturne par rapport au bleu et blanc et diurne de la précédente. Les instruments aussi, bien que tous principalement mandolines ou guitares, ne sont pas à la même place, Autant la précédente composition était proche de l'univers de Braque, autant celle ci pourrait évoquer l'Afrique.  On peut réellement dire qu'il s 'agit la de deux natures mortes décoratives de Picasso.

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jeudi 15 décembre 2022

Pablo Picasso (1881-1973) - Instruments de musique sur une table, 1924 (version Museo Reina Sofia)

Pablo Picasso (1881-1973) Instruments de musique sur une table, 1924 Huile sur toile, 162 x 204,5 cm Museo Nacional Centro de Arte Reina Sofía


Pablo Picasso (1881-1973)
Instruments de musique sur une table, 1924
Huile sur toile, 162 x 204,5 cm
Museo Nacional Centro de Arte Reina Sofía

Que voit on ? Il existe deux versions de cette toile avec exactement le même titre : celle ci, assez lumineuse, tendant vers une abstraction, dans un trait que l'on pourrait rapprocher de celui de Braque. L'autre version datant exactement de la même année  se trouve dans les collections de la Fondation Beyeler en Suisse et sera présentée demain dans ce blog. 

  
Rappel biographique : le peintre espagnol Pablo Ruiz Picasso a commencé à peindre très tôt, au tournant du19e et du 20e siècle et n'a jamais cessé sa production, évaluée aujourd'hui a quelques 50.000 œuvres. Utilisant tous les supports pour son travail, il est considéré comme le fondateur du cubisme avec Georges Braque auquel son nom est lié surtout dans le domaine des natures mortes. Il est considéré comme l'un des plus importants artistes du 20e siècle tant par ses apports techniques et formels que par ses prises de positions politiques et que par l'immensité de sa production tous genres confondus.
A partir des années 1920 ses natures mortes seront très proches, sur la même ligne de conception " cubiste analytique " que celles de George Braque, dont il devient un temps l'intime avant de s'en séparer définitivement. Il y eut une connivence d'inspiration très rare entre ces deux peintres pendant une certaine période de leur vie et en particulier dans le domaine particulier du traitement de la nature morte.
Picasso peint beaucoup d'autres natures mortes après la Seconde guerre mondiale et hors de la période cubiste, mais ce n'est pas un genre qui tient une place aussi essentielle dans son œuvre que dans l'œuvre de Georges Braque.

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mardi 13 décembre 2022

Lucian Freud (1922–2011) - Daffodils and celery

Lucian Freud (1922–2011) Daffodils and celery, 1947–1948 Oil on canvas, 43.1 x 33 cm. Private collection


Lucian Freud (1922–2011)
Daffodils and celery, 1947–1948
Oil on canvas, 43.1 x 33 cm.
Private collection

Que voit on ? Ce que décrit le titre avec une perspicacité indubitable ...en omettant toutefois la chaise et le vase en cristal qui est, avec ses extraordinaires reflets la pièce maitresse de cette nature morte. Si un de mes attentifs lecteurs trouve le céleri surtout qu'il me le dise ! Parce que, non, celery en anglais ne signifie pas autre chose que céleri en français !


Rappel Biographique : Petit fils de Sigmund Freud, le peintre britannique Lucian Freud est considéré comme un des peintres figuratifs les plus importants du 20e siècle et l'un des plus exemplaires grâce à un style à la fois réaliste, acéré et presque caricatural. Surtout connu pour ses portraits, dont celui de la reine Elizabeth II, il a peint aussi quelques nature mortes en soulevant le défi d'être à la fois d'un absolu modernisme et d'un grand classicisme.

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dimanche 11 décembre 2022

Jean-Baptiste-Siméon Chardin (1699-1779)- Les Attributs des Arts

  

Jean-Baptiste-Siméon Chardin (1699-1779) Les Attributs des Arts, 1765 Décor, Huile sur toile, 145 x 91 cm Musée du Louvre, Paris


Jean-Baptiste-Siméon Chardin (1699-1779)
Les Attributs des Arts, 1765
Décor, Huile sur toile, 145 x 91 cm
Musée du Louvre, Paris

Que voit-on ?  Une  muse  l'une des neuf filles de Zeus, chacune patronne d'un art,  entouré des attributs respectifs de chacun des beaux arts.  A l'origine, composition chantournée. Faisait partie d'une série de trois tableaux commandés en 1764 pour servir de "dessus de porte" dans le salon de compagnie du château de Choisy. Entré dans la collection de Louis XV en 1765. Retiré du château en 1792 et conservé au musée des Petits Augustins. Envoyé à Fontainebleau par Napoléon Ier, entré au Louvre en 1851.

Rappel biographique : Jean-Baptiste-Siméon Chardin est considéré comme l'un des plus grands peintres français et européens du 18e siècle. Célèbre pour ses scènes de genre et ses pastels, il est aussi reconnu pour ses natures mortes dont il reste le maître incontesté. D'après les frères Goncourt, c'est Coypel qui en faisant appel à Chardin pour peindre un fusil dans un tableau de chasse, lui aurait donné le goût pour les natures mortes. A partir du Salon de 1748, Chardin expose de moins en moins de scène de genre, il multiplie désormais les natures mortes. Ce retour à ce type de peinture va durer une vingtaine d'années. Il est difficile de donner des raisons à ce changement de cap. On sait que pendant cette période la vie de Chardin est en pleine mutation. Il se remarie, il reçoit une pension du roi. Il est désormais à l'abri du besoin. Ces deux tableaux de réception à l'Académie Royale de peinture sont tous deux des natures mortes, La Raie et Le Buffet qui se trouvent aujourd'hui au Musée du Louvre à Paris. Chardin devient ainsi peintre académicien « dans le talent des animaux et des fruits », c'est-à-dire au niveau inférieur de la hiérarchie des genres alors reconnus. Et c'est sans aucun doute Chardin qui va lui donner ses lettres de noblesse et en faire un genre pictural égal, voire même supérieur à bien des égards, aux autres.
Les natures mortes qu'il peindra à partir de 1760 sont assez différentes des premières. Les sujets en sont très variés : gibier, fruits, bouquets de fleurs, pots, bocaux, verres... Chardin semble s'intéresser davantage aux volumes et à la composition qu'à un vérisme soucieux du détail, ou aux effets de trompe-l'œil. Les couleurs sont moins empâtées. Il est plus attentif aux reflets, à la lumière : il travaille parfois à trois tableaux à la fois devant les mêmes objets, pour capter la lumière du matin, du milieu de journée et de l'après-midi. On peut souvent parler d'impressionnisme avant la lettre.
Chardin cherchait à reproduire la matière, ces fruits semblent aussi vrais que nature, Diderot s'extasiait devant ce réalisme dans son compte-rendu du Salon de 1759 : " Vous prendriez les bouteilles par le goulot si vous aviez soif ". ou encore en 1763 : " C'est la nature même; les objets sont hors de la toile et d'une vérité à tromper les yeux. (...)
 Pour regarder les tableaux des autres, il semble que j'ai besoin de me faire les yeux ; pour voir ceux de Chardin, je n'ai qu'à regarder ce que la nature m'a donné et m'en bien servir ". " O Chardin ! ce n'est pas du blanc, du rouge, du noir que tu broies sur ta palette: c'est la substance même des objets, c'est l'air et la lumière que tu prends à la pointe de ton pinceau et que tu attaches sur la toile ".

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vendredi 9 décembre 2022

Jean-Picart-Le-Doux (1902 - 1982) - Le méridien étoilé

Jean-Picart-Le-Doux (1902 - 1982) Le méridien étoilé, 1948 Tapisserie en laine, 156 x118 cm Atelier Berthaut à Aubusson. Collection privée


Jean-Picart-Le-Doux (1902 - 1982)
Le méridien étoilé, 1948
Tapisserie en laine, 156 x118 cm
Atelier Berthaut à Aubusson.
Collection privée

Que voit-on ? Sous ce tire de Méridfien Etoilé, c'est bien une nature morte que l'on voit. Nature morte aà la mappemonde bardée d'étoiles, à la mandoline, au livre au compas et à l'équerre. Seule élément vivant de la composition, un oiseau de paradis qui prends son envole hors de la mappemonde qui apparait alors soudainement comme une cage.


Rappel biographique : Jean Picart Le Doux est un grand maître de la tapisserie d'Aubusson, qui a produit plus de 400 tapisseries originales. Plusieurs de ses œuvres furent sélectionnées pour la décoration du paquebot France, dont la célèbre tapisserie monumentale Les Phases du Temps placée dans le fumoir des "première classe". Sans formation professionnelle spécialisée, Jean Picart-Le-Doux fait ses débuts dans la reliure et l'édition, puis il s'oriente vers la publicité et les arts graphiques et publie ses premières œuvres en 1935. Ses premiers cartons de tapisserie datent de 1943 après avoir remporté le Grand prix de l’affiche de théâtre au Salon de l'imagerie.
En 1947, il rencontra Jean Lurçat et, avec Marc Saint-Saëns, ils fondent l’Association des peintres-cartonniers de tapisserie. En 1950, Picart-Le-Doux rencontre deux graphistes français, Jean Colin et Jacques Nathan, et deux graphistes suisses, Fritz Bühler et Donald Brun, à l'occasion d'une exposition de leurs travaux à Bâle. Il projette alors l'idée d'une Alliance graphique internationale (AGI). Celle-ci est fondée officiellement le 22 novembre 1952 et Picart-Le-Doux en sera le premier président. Il est membre du conseil d'administration de la Société Nationale des Beaux-Arts dans la section Art Décoratif de 1975 à 1980.

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mercredi 7 décembre 2022

Luis Egidio Melendez (1716-1780) - Bodegón con limas, caja de jalea, mariposa y recipientes

Luis Egidio Melendez (1716-1780) Bodegón con limas, caja de jalea, mariposa y recipientes, 1772 (Nature morte aux citrons verts, boîte à gelée, papillon et récipients), 1772 Huile sur toile, 35 x42cm Museo nacional del Prado


Luis Egidio Melendez (1716-1780)
Bodegón con limas, caja de jalea, mariposa y recipientes, 1772
(Nature morte aux citrons verts, boîte à gelée, papillon et récipients), 1772
Huile sur toile, 35 x 42 cm
Museo nacional del Prado

Que voit on ? Au premier plan, les citrons, sont  rangés avec le désordre habituel mais très structuré de l'artiste pour occuper pratiquement la moitié de la toile ; derrière eux, un pot à miel, en céramique rustique  à bordure vernissée verte, comme celles de Biar ou de Lucena ; une boîte en pailles tressés contenant des  fruits confis ouverte  et posée sur une assiette en céramique vernissée ; un compotier en argent ou en étain sur laquelle repose une coupe en céramique mexicaine de type Tonalá, vide. Le papillon qui survole l'ensemble est intéressant en raison de sa rareté tout comme la variété très ancienne de citrons  un peu ronds et joufflus comme des navets, qui a disparu depuis lors. 


Rappel biographique : Le peintre espagnol d'origine napolitaine, Luis Egidio Melendez a fait carrière presque exclusivement à Madrid. Contemporain de Goya, il est considéré aujourd'hui comme l’un des meilleurs peintres de natures mortes du 18e siècle, réputation qu'il n'avait pas de son vivant qu'il a passé dans une misère noire. C'est son père, Francisco Meléndez et Louis Michel van Loo (dont il est l'assistant de 1742 à 1748) qui assurent sa formation de peintre.
Le futur Charles IV d'Espagne lui commanda une grande série de natures mortes (dont celle ci-dessus) dont une partie importante est aujourd'hui conservée au musée du Prado à Madrid.
Ses toiles peintes dans de petits formats (jamais plus de 50 cm) dans la grande tradition de l'austérité espagnole, n'en foisonnent pas moins d'une minutie des détails. toujours peints avec une absolue perfection. La composition simple et le contraste clair-obscur, s’inscrivent dans la tradition des natures mortes baroques de Zurbaran et de Cotan. Comme eux, Meléndez étudia les effets de lumière, la texture et la couleur des fruits et des légumes, ainsi que celles des récipients en céramique, verre et cuivre ou pailles. À la différence des maîtres du 17e siècle, il présente le sujet plus près du spectateur, en légère plongée. Ce sont des objets disposés sur une table, ce qui donne à ses formes une certaine monumentalité. Le genre permet au spectateur d’étudier l’objet par lui-même. Les fonds sont neutres, et c'est un puissant éclairage qui mettent valeur les contours de l’objet. C’est ainsi qu’il représente le duvet des fruits, les transparences des peaux des raisins, les intérieurs brillants des pastèques et quelquefois les accidents présents à la surface des fruits (comme ici avec les figues vertes).
Chaque toile de Meléndez est minutieusement composée et fait l'objet d'un mise en scène précise afin de créer le plus grand réalisme possible. Les « grands thèmes » n’intéressèrent jamais Meléndez qui portent surtout son attention sur les choses de la vie quotidienne, sur l’observation et l’étude de la nature. Il fut souvent comparé à Chardin, jusqu'à être même parfois surnommé le « Chardin Espagnol » ce qui est assez stupide eut égard au caractère unique de son style et à tout ce qui différencie ces deux grands peintres.

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lundi 5 décembre 2022

Marc Chagall (1887-1985) - Nature morte à la nappe quadrillée

Marc Chagall (1887-1985) Nature morte à la nappe quadrillée, 1952-54 Gouache, aquarelle, pastel, encre et crayon sur papier, 62,5x 47, 8 cm Collection privée



Marc Chagall (1887-1985)
Nature morte à la nappe quadrillée, 1952-54
Gouache, aquarelle, pastel, encre et crayon sur papier, 62,5x 47, 8 cm
Collection privée

Que voit-on ? Sur la nappe quadrillée citée dans le titre : un compotier  contenant deux bananes vertes et deux grappes de raisins blancs ; un saladier qui semble contenir du chou rouge ou des betteraves rouges ; un pot à eau bleu, et un verre vide au premier plan. A l'arrieèe plan  : une fenêtre à guillotine entrouverte, comme en témoigne le mouvement de la brise vent dans les rideaux, laisse apercevoir un ciel bleu sans nuage. Une nature morte du bonheur et de la sérénité. 

Rappel biographique : Après la Révolution bolchevique Marc Chagall devient « commissaire aux beaux-arts » et responsable de la vie artistique de Vitebsk. Il organise de nombreuses expositions d'artistes de Moscou et de Vitebsk avec Abram Brazer. Il prend la direction de l'école d'art en 1919, dont son maître Iouri Pen avait déjà créé une ébauche : l'École artistique de Vitebsk. Kasimir Malevitch, qui devient rapidement le leader radical de la jeunesse artistique, vient y participer puis prend le relais de Chagall. De retour d'un voyage à Moscou, Chagall apprend que l'école a été rebaptisée « Académie suprématiste » et qu'il est démissionné de force et remplacé par Kasimir Malevitch. Il repart alors pour Moscou où il crée les décors pour le théâtre d'Art juif puis s' installe en France à la fin des années 1920 avant d'être naturalisé Français en 1937. Son œuvre, sans se rattacher à aucune école, présente des caractéristiques du surréalisme et du néo-primitivisme. Inspirée par la tradition juive, la vie des villages juif en Europe de l'Est et le folklore russe, elle élabore sa propre symbolique, autour de la vie intime de l'artiste. L'emploi de la couleur chez Chagall est très personnel. Dans ses illustrations de La Bible et Le Message biblique, notamment, on voit qu'une barbe peut être tour à tour violette, bleue ou verte. Il renverse les impressions chromatiques habituelles, et emploie la palette pour structurer l'espace de la toile davantage que pour traduire la réalité. " Mon cirque se joue dans le ciel, disait il, il se joue dans les nuages parmi les chaises, il se joue dans la fenêtre où se reflète la lumière " .

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samedi 3 décembre 2022

Pierre-Auguste Renoir (1841-1919) - Fruits et Bonbonnière


Pierre-Auguste Renoir (1841-1919) Fruits et Bonbonnière, c. 1915-1917 Huile sur toile, 24 x 32 cm The Barnes Foundation


Pierre-Auguste Renoir (1841-1919)
Fruits et Bonbonnière, c. 1915-1917
Huile sur toile, 24 x 32 cm
The Barnes Foundation

Que voit on ? Sur une nappe froissée : deux citrons, deux oranges et une bonbonnière en céramique vernissée à décor de fleurs. Le tout dans le style impressionniste vaporeux, imprécis, mais " joli "  à souhait et très " français " si caractéristique de ce peintre de la douceur ouatée.


Rappel biographique : L'un des plus célèbres peintres français, Pierre-Auguste Renoir, membre éminent s'il en est du mouvement impressionniste a peint beaucoup de natures mortes, comme l'ensemble des impressionnistes d'ailleurs qui ont participé au renouveau de ce genre vieux de plus de 3000 ans. La dernière toile qu'il aurait voulut peindre serait une nature morte florale. Sur son lit de mort, Renoir aurait demandé une toile et des pinceaux pour peindre le bouquet de fleurs qui se trouvait sur le rebord de la fenêtre. En rendant pour la dernière fois ses pinceaux à l'infirmière, il aurait déclaré : « Je crois que je commence à y comprendre quelque chose ». Les mauvaises langues ajoutant généralement : " Il était temps ".

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jeudi 1 décembre 2022

Pierre Roy (1881-1950) - Coquillages


Pierre Roy (1881-1950) Coquillages Huile sur toile Collection privée


Pierre Roy (1881-1950)
Coquillages
Huile sur toile
Collection privée

Que voit on ? Quatre coquillages vides sur une plage abandonnés, selon l'expression célèbre,  avec en fond de toile un mer bien formée et une ciel de tempête. 

 
Rappel biographique : « Pierre Roy est le plus grand méconnu du surréalisme » selon Louis Aragon et bien que la Revue de France l'ait affublé du titre de « père du surréalisme », lui-même disant « détester les groupes et les appartenances » !!! Surréaliste ? Sans aucun doute !!! Car dès 1925, Pierre Roy participe à la première exposition des peintres surréalistes aux côtés de Giorgio De Chirico, Max Ernst, Pablo Picasso En 1926, il réalise sa première exposition particulière dont le catalogue est préfacé par Louis Aragon. En 1933, il est nommé pour cinq ans, peintre de la Marine. Il connaît le succès lors d'une exposition qui lui est consacrée à la Galerie des Beaux-Arts à paris en 1935. Il expose à l'Exposition universelle de 1937 et à la Galerie Montaigne en 1938 à Paris. Ces tableaux sont des mises en scène d'objets courants, représentés le plus fidèlement possible. Coquillages, légumes et fruits, bobines de laine, épis et graines, œufs, rubans sont assemblés, mélangés pour créer des scènes poétiques. En 1947, à un questionnaire du Museum of Modern Art de New York, il répond : « Je n'ai absolument, comme peintre, aucune philosophie. Quand je peins quoi que ce soit, je suis tout entier au plaisir de peindre. Je n'ai pas la moindre intention de symbolisme. Mais très souvent, parfois longtemps après avoir achevé mon tableau, je prends conscience de ce qui m'a inspiré et de ce que ma toile signifie. » Pierre Roy réalisa aussi de nombreuses couvertures sous forme de nature mortes surréalistes pour le magazine Vogue, des affiches publicitaire ou encore des décors de théâtre.

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