samedi 15 février 2014

Francisco de Zurbarán (1598-1664) - Still Life with Lemons, Oranges, a Rose and a Cup of Water




Francisco de Zurbarán (1598-1664)
Still Life with Lemons, Oranges, a Rose and a Cup of Water (1633) 
Norton Simon Museum,  Los Angeles

Que voit-on  ? Cette célèbre nature morte de  Zurbarán a propos de laquelle on aurait pu inventer le terme de minimalisme, présente a bonne distance l'un de l'autre,  3 éléments sur  un entablement sombre se confondant presque avec le fond.  De gauche à  droite : sur une petite plateau d'argent 4 citrons montés en pyramide et qui présentent le fruit sous tous ses angles (une géométrie que Zurbarán a inventée) ;   un panier d'osier contenant 5 oranges montées en pyramide et couronnées par une branche d'oranger en fleurs ;  une tasse étrangement remplie d'eau et une rose posée dans une sous coupe en argent. Si la perfection a un sens, c'est dans ce tableau qu'elle prend corps.

Rappel biographique : le peintre espagnol  Francisco de Zurbarán appartient au Siècle d'or espagnol. Surtout célèbre pour ses sujets religieux, et ses peintures dévotes souvent d'une grande puissance et d'un grand mysticisme, il a commencé par y glisser quelques natures mortes avant de peindre des natures mortes pour elles mêmes à part entière (comme ici avec ce simple  plateau de grenades) et d'en devenir un maître absolu. Contemporain et ami de Velasquez, Zurbarán s'est  distingué par la  force visuelle de ses sujets et par un style austère et sobre qui le rapproche beaucoup des maîtres maniéristes italiens. Bien qu'à son époque la nature morte soit considérée comme un genre mineur, Zurbarán ne pense pas déchoir lorsqu'il peint  le  mouton aux pattes liées de l'Agnus Dei. Dans ses natures mortes, Zurbarán fait toujours preuve d'une attention affectueuse à l'égard d'objets modestes qu'il dote d'une valeur symbolique, (comme ici ou les grenades révélant un contenu sensuel pour ne pas dire sexuel) au point que « ses natures mortes ont une densité, une plénitude si poussée que, même quand elles ne sont qu'un des éléments d'une composition, leur présence s'impose autant que la scène principale » (Encyclopædia Universalis).
« Tout au long de sa carrière, Zurbarán attache un soin particulier à la représentation des objets. Depuis la précieuse tasse avec une rose apparaissant dans ses premiers tableaux, La Guérison miraculeuse du bienheureux Regnaud d'Orléans jusqu'aux derniers fruits sur une assiette d'étain de La Vierge, l'Enfant et saint Jean, daté de 1662  » (Catalogue de l'exposition de 1988, p. 171).

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2014 - A Still Life Collection
Un blog de Francis Rousseau 

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