jeudi 30 juillet 2015

Alexandre-François Desportes (1661-1743) - Le Garde-manger



Alexandre-François Desportes (1661-1743) 
Le Garde manger (1724)
Collection Privée (Ex collection Louis Grandchamp des Raux)

Que voit-on ? Le contenu d'un garde manger domestique, autrement de la pièce annexe de la cuisine ou de la  cave dans laquelle on entreposait  au frais, les denrées alimentaires. Ce contenu sert de prétexte à Desportes pour mêler gibiers (faisans, poules faisanes, perdreaux) plumés et déplumés,  grosse pièce de viande pendue à un clou en attente de dépeçage, légumes (diverses variétés de carottes liées en bottes, oignons rouges liés en bottes, chou-fleur, panier en osier rempli de champignons) et fruits (pêches dodues et veloutées  prêtes à être servies dans une magnifique porcelaine de Chine). Le tout est placé sous la patte intéressée du chat de la maison, dont la présence en ce lieu se justifie par son rôle d'indispensable de chasseur professionnel de souris !

Rappel biographique :  le peintre français Alexandre-François Desportes est le maître incontesté de la peinture animalière au 17e et 18e siècle. Ce genre était considéré fort injustement avec la nature morte, comme une sous catégorie pictural, ce qui n'empêcha ni Louis XIV ni Louis XV de faire largement appel à Desportes pour peindre leurs chiens favoris.  Elève de Frans Snydersil s’est  largement imprégné de la tradition flamande. Portraitiste à la Cour de Pologne au début de sa carrière, il  rejoint la Cour de Versailles à partir de 1700 et ne la quittera plus jusqu'à sa mort. Il exécute de nombreux tableaux décoratifs pour orner les demeures royales (Versailles, Marly, Meudon Compiègne, Choisy...) et devient  peintre des chasses et de la meute royales pour Louis XIV puis pour Louis XV. Lors des chasses royales, Desportes suit le roi et Saint Simon rapporte :  « qu’il allait même d’ordinaire à la chasse à ses côtés, avec un petit portefeuille pour dessiner sur les lieux leurs diverses attitudes, entre lesquelles le roi choisissait, et toujours avec goût, celles qu’il préférait aux autres. »  La nature morte n'entre dans l'art de Desportes que très épisodiquement et uniquement pour son aspect décoratif et la mise en scène dont elle permet d'entourer les peintures de gibiers et d'animaux morts ou pour rehausser les portraits des chiens royaux.

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