mercredi 15 juillet 2015

Foujita (1886-1968 )- Mon intérieur à Paris, Nature morte au réveil matin




Foujita (1886-1968)
Mon intérieur à Paris, Nature morte au réveil matin (1921)
Centre Pompidou, Paris

Que voit-on ?  de haut  en bas  :  Sur un mur au dessus d'un commode, trois assiettes en céramique  vernissée bretonne  de Quimper. Sur la commode à côté d'un parapluie accroché au mue, une petite corbeille en osier tressé contenant des oeufs de couleur. Sur un napperon à carreaux rouge et blanc posée au centre de la commode : une lampe à pétrole, une paire de lunette et le réveil matin qui donne son nom au tableau.  A droite : un verre à pieds vide, une poupée russe, un petit pot à tabac dans lequel est plantée une pipe. Au pied de la  commode noire, posés sur un linge : une paire de sabots en bois. Sommes-nous à la campagne ?  Dans un coin de Bretagne ?  Non,  le titre est explicite : Mon intérieur à Paris.  
Cette peinture l’une des deux grandes natures mortes réalisées par Foujita au cours de l’hiver 1921-1922, dans son atelier du 5, rue Delambre à Montparnasse. Elle reflète le monde intérieur de l’artiste japonais, installé en France depuis 1913, et permet de le considérer comme un maître dans le domaine de la nature morte. Pour sa composition, il a choisi des objets révélateurs du lien étroit qu’il a tissé entre l’Orient et l’Occident, de son attachement à la France et de sa passion de collectionneur d’objets symboles, qu’il peindra toute sa vie. À la fois acteurs et témoins, la lampe à pétrole et autres bibelots chinés aux Puces, participent de la mythologie de son exil. Juxtaposés frontalement et symétriquement dans un ordre à la fois rigide et cocasse, ils illustrent les chapitres de la vie de l’artiste. Dans les années 1920, Foujita connaît déjà le succès à Paris, mais sa vie mondaine n’entamera jamais sa sérénité orientale et sa méditation sur le sens de la vie et de la mort. Au centre de son travail se retrouve son analyse de l’immanence des choses. Cette présentation de son atelier est conçue selon les quatre grands axes sacrés au Japon, le haut et le bas, la droite et la gauche. Ces simples objets familiers, qui incarnent le dialogue de Foujita avec la vie et la mort, constituent une sorte d’autoportrait métaphysique de l’artiste.

Rappel biographique :  l'artiste français d'origine japonaise Tsugouharu Foujita aussi connu sous le nom de Léonard Foujita ou Foujita est aussi bien peintre que dessinateur, graveur, illustrateur, céramiste, photographe, cinéaste ou créateur de mode.... Il a illustré énormément d'ouvrages de librairie dans le Montparnasse des Années Folles et bien après (plus d'une centaine entre 1919 et 1970)  et un nombre non négligeable de natures mortes - ou intitulées comme telles - parsèment son oeuvre du début à la fin. 

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