dimanche 29 septembre 2024

Arthur Segal (1875-1944) - Still life with oranges


Arthur Segal (1875-1944) Still life with oranges, 1929

Arthur Segal (1875-1944)
Still life with oranges, 1929

 

Que voit on ? Nous voyons ce que décrit le titre avec un réglage de focus  - comme qu'il s 'agissait d'un appareil photographique - centré sur la coupe blanche au premier plan, au détriment des objets dans le fond qui sont volontairement peint dans le flou.  Un jeu destiné à créer une confusion entre photo et peinture, ou un simple clin d'œil qui rend en tout cas la présence de cette coupe blanche presque surnaturelle dans la composition ?  Encore une toile très étonnante d'un peintre dont la production est si  diverse et les styles si variés qu'on ne s'ennuie jamais dans son œuvre !

Rappel biographique : Arthur Segal (ne pas confondre avec Lazar Segall) fut un peintre d'origine roumaine, qui émigra à Londres en 1936. Il se situe, pour une part importante de son œuvre, dans le mouvement de l'avant-garde allemande (courant expressionniste), puis il évolue ver une forme de cubisme très personnelle. Arrivé à Berlin en 1892, il a pour professeur Hoelzel et subit les influences de Munch, Van Gogh et Segantini. Ses œuvres, aux couleurs claquantes et à la volonté expressive, sont exposées avec celles de Nolde, Heckel, Kirchner et Pechstein. Segal aide également à la fondation de la Neue Secession en 1910 et joue un rôle de premier plan dans le November Gruppe. À partir de 1917, à la lecture des théories de Goethe sur la couleur, influencé sans doute par les œuvres de Robert Delaunay, qui a exposé à la galerie Der Sturm en 1912, Segal évolue vers un style qualifié de « cubiste ». Divisant ses toiles en parties égales, le plus souvent des carrés ou des rectangles qu'il appelle des « équi-balances », Segal mêle, dans une tentative de narration évidente, des recherches de construction géométrique et d'alternance de couleurs à des problèmes optiques où joue le contraste du clair et de l'obscur.

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dimanche 22 septembre 2024

Andrew Wyeth (1917- 2009) - Monday Morning

Andrew Wyeth (1917-2009) Monday Morning, Private collection


Andrew Wyeth (1917-2009)
Monday Morning
Private collection 

Que voit on? Un panier vide et une bêche rangés sur le perron d'une porte de ferme. C'est pourtant lundi matin (titre du tableau) et il va falloir reprendre le labeur.

Rappel biographique : Le peintre aquarelliste américain Andrew Newell Wyeth, classé parmi les peintres « régionalistes » et réalistes américains est issu d'une dynastie d'artistes dont son propre père Newell Convers Wyeth (1882-1945), illustrateur connu qui fréquenta des célébrités de son temps comme Francis Scott Fitzgerald et Mary Pickford. Décidant de ne pas confronter son fils aux systèmes de l'éducation nationale ou privée, c'est lui même qui se charge de son éducation à la maison, l’initie à l’art, et tout particulièrement à l'art du paysage rural américain. À cette époque, il admire et est sensible à l'œuvre du peintre Winslow Homer. Plus tard, il apprend à maîtriser les techniques associées à l’aquarelle à base d'œuf, la tempera.
Andrew Wyeth commence à peindre dans des nuances de bruns et de gris seulement. Il s’inspire de son entourage pour réaliser ses tableaux. Ses sujets préférés sont la terre et les habitants de sa ville natale, ainsi que ses proches. Sa grande maîtrise picturale lui permet de montrer sa réflexion mélancolique sur le temps qui passe et la faillibilité humaine.
Son fils Jamie, né en1946, est également un peintre et portraitiste reconnu.

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dimanche 15 septembre 2024

Andres de Leito ou Deleito (actif de 1650-1663) Bodegon de Vanitas


Andres de Leito ou Deleito (actif de 1650-1663) Bodegon de Vanitas Collecion particular

Andres de Leito ou Deleito (actif de 1650-1663)
Bodegon de Vanitas
Collecion particular

Que voit on ? Une nature morte traité en Vanité, une des grandes spécialités de ce peintre. Ici pas de tête de mort remplacée ici par un grand sablier sur pied égrenant le temps qui passe au milieu de l'accumulation des richesses ... matérielles (les bijoux) aussi bien que spirituelles (les plumes, l'encre et le papier de l'écrivain) ... et de la religion, symbolisée par le Crucifix au premier plan.   

 Rappel biographique : Andrès Deleito, parfois écrit Andrès de Leito ou Leyto, est un peintre espagnol connu entre 1656 et 1663. On ne sait rien de  très précis de sa vie  et seule une notice sommaire  écrite sur lui par Ponz et Ceбn Bermudez le mentionne. Ils écrivent son nom « de Leito » et le situe à Ségovie et Madrid. On connait un testament de lui qu'il a signé le 11 juillet 1663. Il a travaillé au couvent San Francisco de Ségovie où il a peint des scènes de l'histoire franciscaine avec un certain Sarabia. Le musée du Prado possède une curieuse toile représentant l'Expulsion des marchands du Temple. L'essentiel de sa production est constitué par des natures mortes et plus particulièrement par des  "Vanités" toujours somptueusement mises en scène et richement colorées, assez proches du style d'Antonio de Pereda.(1611-1676) avec leur foisonnement de bijoux et  d'objets précieux.

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dimanche 8 septembre 2024

Amédée Ozenfant (1886‑1966) - Le Violon Rouge

Amédée Ozenfant (1886‑1966), Le Violon Rouge , 1919, Collection privée


Amédée Ozenfant (1886‑1966)
Le Violon Rouge, 1919
Collection privée

Que voit on  ? Un chef d'oeuvre du "purisme" dont Ozenfant est le fondateur et qui n'est rien d'autre qu'une première forme de minimalisme et en tout cas une affirmation de l'Art Moderne,  dès 1919, dans l'inspiration de l'avant garde russe de ce temps. Une composition en trois couleurs et leur nuances: rouge, blanc et noir qui fait la part belle à la musique et au vin... le violon finissant par prendre la couleur du vin. 


Rappel biographique : L'artiste et architecte français Amédée Ozenfant est connu pour avoir fondé - en pleine Première Guerre mondiale - avec Max Jacob et Guillaume Apollinaire la revue L'Élan pour établir une liaison entre les artistes et le front (1915-1917). En 1917, il rencontre Charles-Édouard Jeanneret, (qui sera célèbre sous le nom de Le Corbusier). Ils publient ensemble, en 1918, Après le cubisme, ouvrage qui décrit sous le nom de purisme l'héritage qu'ils comptent donner au cubisme, dévoyé à leurs yeux dès avant la guerre.
De 1920 à 1925, leurs idées sont exprimées dans leur revue, L'Esprit nouveau.
La peinture puriste d'Ozenfant, point de départ de celle de Le Corbusier, donne la primauté à la construction de la toile, à la représentation « standard » des objets, elle use de couleurs neutres et atténuées. Ozenfant identifie la création picturale à la création mécanique et réduit les formes à des schémas sans modelé. Il tente d'appliquer ses idées à la peinture murale et publie un nouveau livre en 1928, Art. Il travaille de 1931 à 1938 à une immense composition, Vie (Musée national d'art moderne, Paris), enchevêtrement de corps humains qui contraste avec la retenue des natures mortes puristes. Il s'installe à New York en 1938 et y fonde l'Ozenfant School of Fine Arts. Son activité pédagogique se poursuit à Cannes de 1955 jusqu'à sa mort. À la fin de sa vie, Ozenfant modifiera son style et fera, dans sa peinture, une plus large place à la vibration atmosphérique et à la matière.

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dimanche 1 septembre 2024

André Derain (1880 –-1954 - Nature morte au compas

André Derain (1880 –-1954) Nature morte au compas, 1938



André Derain (1880 –-1954)
Nature morte au compas, 1938
Collection privée

Que voit on ? Une nature morte presque monochrome où dominent le noir et le blanc à peine rehaussé par du marron, pour la potiche espagnole et la règle. Une composition mathématique qui surprend Derain en flagrant délit de surréalisme. Ce qui est pour le moins surprenant.

 Rappel biographique : Le peintre français André Derain est l'un des fondateurs du fauvisme. Peintre de figures, de portraits, de nus, de paysages, de marines, de natures mortes, il emploie diverses techniques : huile, gouaches, aquarelles, pastels. Il est également peintre de décors de théâtre, sculpteur, graveur et illustrateur. Pendant l'occupation allemande de la France, Derain est courtisé par les nazis comme symbole prestigieux de la culture française. Il accepte une invitation pour une visite officielle en Allemagne en 1941, avec, notamment, son ami Maurice de Vlaminck, Kees van Dongen ou le sculpteur Paul Belmondo. Derain est traité de collaborateur et ostracisé après la Libération. Après la guerre, il renonce aux présentations publiques de ses œuvres et finit sa vie dans une solitude volontaire.
Son œuvre est parfois considérée comme un revirement vers la tradition après un engagement dans les avant-gardes mais elle témoigne fortement des préoccupations des artistes de son époque, dont beaucoup, à l'instar de Maurice De Vlaminck ou Félix Valotton suivent ce même itinéraire, qualifié par les historiens de l'art de « retour à l'ordre », auquel même Picasso n'échappe d'ailleurs pas à la fin des années 1910, durant une courte période. L'œuvre de Derain est essentiellement picturale, mais il a également signé les décors et les costumes de nombreux ballets, illustré une trentaine de livres, il est également connu comme sculpteur. Une grande partie de son œuvre (80 peintures, 77 sculptures, des dessins, mais aussi des objets d'art primitif lui ayant appartenu), précédemment dans la collection Pierre et Denise Lévy, est présentée au musée d'art moderne de Troyes. Quelques de ces toiles sont aussi conservées dans les plus prestigieux musées de la planète (le Metropolitan Museum of Art de New York, le Musée d'Art Moderne de la Ville de Paris, le Museo Rhyssen-Bornemisza de Madrid, la Royal Gallery de Londres, l'Australian National Gallery, le Bunkamura Museum of Art à Tokyo...)

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mardi 20 août 2024

Andy Warhol (1928-1987) - Still life with telephones



Andy Warhol (1928-1987) Still-life with telephones Polaroid exhibition N°10, (1977-1983)


Andy Warhol (1928-1987)
Still-life with telephones
Polaroid exhibition N°10, (1977-1983)

 

Que voit-on ?  Des combinés de téléphones en bakélite des années 70 photographiés par le procédé Polaroid ® dont le propre est de perdre assez rapidement ses coloris au fil des années. Media très éphémère, tous les polaroids encadré d'un rebord blanc, ont la même dimension à savoir  62 x 62 mm.

Rappel biographique : On ne présente plus l'artiste américain Andy Warhol, pape du Pop art, (Pope of the pop), sujet de multiples expositions, livres, et films avant et depuis sa mort... Warhol est généralement reconnu comme l'un des très grands artistes du 20e siècle. Avec lui la nature morte peut prendre toutes les formes humoristiques imaginables (et même inimaginables!) des célèbres boîtes de Campbell soup à des oeufs en forme de pastilles colorées (déjà publiés dans ce blog), en passant par des trèfles à 4 feuilles traitées façon capucines et vendus en rouleaux de papier peint. Warhol iconoclaste adoré de son vivant par les grands de ce monde, les élites intellectuelles, les stars d'Hollywood et les riches aristocrates anglos saxons qu'il aimait malmené, était en fait un puritain, très religieux et assez " coincé "...
Tout commence pour lui au début des années 1960, lorsque publicitaire déjà reconnu, il utilise dans ses dessins une technique directe sur du papier hydrofuge et repasse les contours avec de l'encre encore humide sur des feuilles de papier absorbant, en adoptant le vieux principe du buvard. Bien qu'à cette époque, beaucoup d'artistes soient illustrateurs publicitaires pour des entreprises, tous le font discrètement. Pour Warhol, c'est le contraire : il est tellement connu en tant que publicitaire que son travail artistique n'est pas pris au sérieux. Il présente dans une galerie quelques-unes de ses œuvres, mais c'est un échec. Reconsidérant alors son travail alimentaire et son travail de peintre, plutôt que de les opposer, il pense à les réunir. Il a l'idée d'élever les images de la culture populaire au rang de l'art élitiste, rejoignant ainsi les artistes du pop art, mouvement lancé à Londres au milieu des années 1950 par Richard Hamilton et Eduardo Paolozzi, qui l'expérimentent indépendamment les uns des autres. Si Roy Lichtenstein et Jasper Johns en sont les pionniers, Andy Warhol en sera véritablement le pape.
En 1963, il adopte la technique qu'il utilisera pour ses œuvres les plus célèbres : la photographie sérigraphiée sur toile.
Les photographies simplifiées en noir et blanc, sans gris, sont imprimées en sérigraphie sur la toile peinte de grands aplats de couleurs. Le motif est parfois reproduit plusieurs fois sur la toile, comme un motif de papier peint. C'est le stéréotype du pop art.
Ses motifs de prédilection sont des noms célèbres de marques déposées, le symbole du dollar, les visages de célébrités...
Le thème des Comics, qui avait d'abord intéressé l'artiste, était déjà largement exploité par le peintre Roy Lichtenstein qui en avait fait sa marque de fabrique. Jasper Johns avait choisi la typographie. Pour se démarquer, Warhol comprit qu'il devait lui aussi trouver sa marque. Ses amis lui ayant conseillé de peindre ce qu'il aimait le plus, il choisit de représenter les conserves de Campbell's Soup, pour sa première exposition majeure. Les boîtes de Campbell's Soup ouvertes ou neuves, rouillées, aux étiquettes déchirées, uniques ou multipliées, en séries, en damiers, seront le thème récurrent de Warhol. Pour lui, l'image, son pouvoir au sein de la société de consommation est en lien avec la mort. La répétition de la figure se rapporte souvent à son extinction. Le choix des sujets est en rapport avec cette obsession de la mort, y compris pour les toiles célèbres sérigraphiées de Marilyn Monroe (peintes après sa mort, notamment les Diptyque Marylin) ou de Liz Taylor (peinte alors que l'actrice était gravement malade), icônes reproductibles à l'infini qui deviennent des images de consommation.
Dans les dernières années de son œuvre, Warhol presque peintre officiel, appliquera son style à de nombreux portraits de commande, tout en continuant à expérimenter d'autres techniques picturales dans ses séries Shadows, Oxydation paintings, et ses reprises de toiles de Botticelli ou de Léonard de Vinci.

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mercredi 14 août 2024

Dom Robert (1907-1997) -  Le jardin des sirènes



Dom Robert (1907-1997) Jardin de sirènes, 1961 Tapisserie, 200 × 280 mm, Atelier Tabard, Aubusson 
 

Dom Robert (1907-1997)
Jardin de sirènes, 1961
Tapisserie, 200 × 280 mm, Atelier Tabard, Aubusson

Dom Robert, nom religieux de Guy de Chaunac-Lanzac, est un moine bénédictin, peintre et peintre cartonnier de tapisserie, français. Dom Robert a étudié au collège des Jésuites de Poitiers, puis à l'École nationale des arts décoratifs de Paris. Il dessine d'abord des modèles pour la maison de soieries Ducharne à Paris. Ses relations avec Jacques Maritain et Maxime Jacob le mènent à entrer, en 1930, à l'abbaye d'En-Calcat où il est ordonné prêtre en 1937. Sa rencontre en 1941 avec Jean Lurçat l'incite à créer des tapisseries avec l'atelier Tabard à Aubusson.Parti en 1948 pour l'abbaye de Buckfast en Angleterre, il revient à En-Calcat en 1958 et ne cesse plus de produire. Il a produit une centaine de tapisseries dans sa carrière dont les 4 dernières ont été tissées de façon posthume en
en 1998 Matines ,1999, L'Escapade, 2001, Castor et Pollux, et 2003, Papyrus
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mardi 6 août 2024

Heinricus Franciscus Wiertz (1784-1858)  - Shells and Sea-plants

Heinricus Franciscus Wiertz (1784-1858) Shells and Sea-plants Private collection


Heinricus Franciscus Wiertz (1784-1858)
Shells and Sea-plants
Private collection

Henricus Franciscus Wiertz (1784-1858) était un peintre néerlandais du 19e siècle,devenu l'élève du peintre de genre Jacobus Johannes Lauwers et, après sa mort en 1800, du beau-frère de Lauwers, Johannes de Frey. Il étudie ensuite la perspective auprès de Pieter Pietersz Barbiers et commence à réaliser des paysages. Il a remporté des médailles d'or pour ses dessins de nus du Kunst Zij Ons Doel et Felix Meritis en 1809, 1810 et 1811. Il a déménagé à Nimègue en 1811 et est connu pour ses paysages et ses portraits et a enseigné à Christiaan Wilhelmus Moorrees. Il est mort à Nimègue. Ses natures mortes sont assez rares .

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dimanche 28 juillet 2024

Georges Braque (1882-1963)  - La Table de Jardin

Georges Braque (1882-1963) La Table de Jardin, 1952 Collection of Mr. and Mrs. Paul Mellon NGA



Georges Braque (1882-1963)
La Table de Jardin, 1952
Collection of Mr. and Mrs. Paul Mellon NGA

Que voit on ?  L'ombre et la lumière sous les frondaisons du jardin.

Rappel biographique : le peintre français Georges Braque qui fut aussi sculpteur et graveur est le maître incontestable de la nature morte au 20e siècle, genre qu'il a profondément transformé et renouvelé tout au long de sa vie, s'inscrivant (consciemment ou inconsciemment) dans une démarche similaire à celle de Chardin au 18e siècle. Engagé dans le sillage du fauvisme, influencé par Matisse, Derain et Othon Friesz, il peint, à l'été 1906 les paysages de l'Estaque avec des maisons en forme de cubes (Maisons à L'Estaque) que Matisse qualifie de cubistes. A partir de 1909, il entre dans ce que les spécialistes appellent la période du " cubisme analytique ". Les paysages qui prédominaient jusqu'alors dans son œuvre vont céder la place aux natures mortes.
Ce sont principalement des natures mortes d'objets et/ou d'instruments de musiques (violons, guitare, pipe, journaux et magazines, objets divers de décorations intérieurs comme les nappes, les guéridons...) qu'il peint délaissant volontiers les thématiques habituelles du genre (fruits, légumes, pâtisseries, porcelaines). Dès avant la Première Guerre mondiale, sa peinture s'enrichit de combinaisons imprévues, avec une multiplication des facettes. Les formes sont géométrisées et simplifiées. Comme le remarque Bernard Zurcher, dans son ouvrage Braque vie et œuvre : « Si l'on considère que la bataille du cubisme s'est jouée sur le thème de la nature morte, Braque y était le mieux préparé ou plutôt il a été à même, en consolidant chacune des étapes de son évolution, d'aller plus sûrement à ce « signe qui suffit » tel que l'a nommé Matisse »
Entre 1919 et 1939, son style et ses recherches vont évoluer. De son passé cubiste, il conserve la simultanéité des points de vue et il opère une partition des objets et des plans qui les éloignent de tout réalisme. Guitare et nature morte sur la cheminée 1925, et Fruits sur une nappe et compotier, sont caractéristiques de cette évolution. Les objets semblent des accessoires de la composition," l'effort porte sur la couleur". Braque pousse l'usage du contraste encore beaucoup plus loin dans Nature morte à la clarinette, avec des formes qualifiées de « naturalistes » . Avec Le Guéridon, 1928 et Le Grand guéridon, qu'il continue à travailler jusqu'en 1936-1939, Braque opère un long mûrissement des formes. Il retravaille même en 1945 Le Guéridon rouge, commencé en 1939 en réduisant le motif ornemental. Le thème du guéridon revient souvent dans l'œuvre de 1911 à 1952 qui reçoit en 1937 le premier prix de la Fondation Carnegie de Pittsburgh.
Cloîtré dans son atelier pendant toute la durée de la Seconde guerre Mondiale, il refuse toute compromission avec les nazis et le régime de Vichy, malgré les nombreuses propositions qui lui sont faites. Braque se consacre au thème des Intérieurs avec un retour en force du noir qui donne une impression de dépouillement et de sévérité. Pendant cette période, Braque poursuit son sujet favori le nature morte et particulier les natures mortes aux instruments de musique qui n'ont cessé d'apparaître dans ses tableaux depuis 1908 . « L'instrument de musique, en tant qu'objet, a cette particularité qu'on peut l'animer en le touchant, voilà pourquoi j'ai toujours été attiré par les instruments de musique » .
1942 est une année particulièrement féconde pour le peintre qui commence plusieurs toiles sur le thème de la musique, qu'il terminera plus tard comme L'Homme à la guitare (1942), 1942-1961.
A cette époque là il réalise une nature morte à sujet animalier Deux poissons dans un plat avec une cruche, (1949-1941) qui inaugure une série de poissons sur fond noir Les Poissons noirs, 1942, et plusieurs Vanités.
A la Libération, Aimé Maeght devient son nouveau marchand parisien, et publie la première édition des Cahiers G. Braque. En 1948, lorsqu'il présente la série des Billards à la Biennale de Venise, il reçoit le Grand Prix pour l'ensemble de son œuvre. Suit une série d'expositions en particulier au MoMa de New York, qui parachève la reconnaissance internationale de son œuvre immense et essentielle.
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dimanche 21 juillet 2024

Aimé Victor Barraud (1902 -1954) - Nature morte aux fleurs dans un vase en céramique

Aimé Victor Barraud (190 -1954) Nature morte aux fleurs dans un vase en céramique, 1939 Collection privée


Aimé Victor Barraud (1902 -1954)
Nature morte aux fleurs dans un vase en céramique, 1939
Collection privée

 Rappel biographique : Le peintre suisse Aimé-Victor Barraud a été affilié par les spécialistes de l'art au mouvement de la Nouvelle objectivité. Son père, sa mère et son grand-père maternel travaillaient comme graveurs et concevaient des décorations pour les boîtiers métalliques des montres de poche. La précision artisanale et le sens de la décoration étaient cultivés dans la famille et Aimé-Victor suivaient régulièrement des cours du soir dans la prestigieuse école d'art et d'artisanat local.
Dans sa carrière picturale, il s'est limité à un petit nombre de sujets, peignant principalement des portraits (y compris des autoportraits et des portraits doubles de lui-même et de sa femme), des nus, des natures mortes et quelques rares paysages. Grâce à un dessin précis et à des couleurs claires appliquées avec douceur, il a atteint un degré de réalisme extrême, voit même d'hyperréalisme avant la lettre. Il décrit souvent dans ses natures mortes un monde en putréfaction, l'un des symboles favori de ce genre pour décrire la vanité de la vie sur terre et sa fragile destinée.

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mercredi 10 juillet 2024

Alexandre-François Desportes (1661-1743)- Nature morte de fruits dans un paysage

 

Alexandre-François Desportes (1661-1743) Nature morte de fruits dans un paysage Musée des beaux-arts de Lille

 

Alexandre-François Desportes (1661-1743)
Nature morte de fruits dans un paysage
Musée des beaux-arts de Lille

Que voit-on ? Francois Desportes maîtrise ici les éléments qui font de lui un des plus grands artistes du 18e siècle français dans le genre de la nature morte et du paysage. Il livre ici une vision poétique, harmonieuse, presque romantique d’un paysage parfaitement ancré dans le raffinement du siècle.
Les éléments de nature morte révèlent pleinement la parfaite connaissance des œuvres de Louyse Moillon, François Garnier et Pierre Dupuis. Il associe le fond de paysage qui est une de ses grandes inventions en extérieur. En effet, Desportes est un des premiers artistes à s’intéresser à la peinture du paysage réel. C’est à partir de 1700 qu’il se consacre à la réalisation de nombreuses études de paysages et de plantes réalisées in situ. Ces études faites d’après nature sont autant de motifs ornementaux destinés aux grandes natures mortes qu’ils commencera à peindre dans les années 1704-1708.

Rappel biographique : Issu d’une famille modeste, Alexandre-François Desportes à ne pas confondre avec Nicolas Desportes ou Jean Desportes, deux autres peintres de nature mortes ayant vécu à la même époque) était destiné à être paysan mais, à la suite d’une longue période de convalescence, il s’initia au dessin et acquit peu à peu une grande maitrise de cette technique. Il devint l’élève de Nicasius Bernaerts d'origine flamande, alors membre de l’Académie royale et spécialisé dans la peinture animalière et de Frans Snyders, il s’est largement imprégné de la tradition flamande. Au cours de ses premières années, il découvrit ainsi la peinture flamande dont il va subir l’influence tout au long de sa carrière. A la mort de Bernaerts, Desportes ne se fia plus qu’à la nature. En 1695-1696, il fut nommé portraitiste à la cour de Pologne avant d’être rappelé en France où il abandonna le genre du portrait pour se consacrer presque exclusivement à la peinture animalière. Reçu à l’Académie royale en 1699, il participa à la décoration de la ménagerie de Versailles. Outre la peinture animalière, Alexandre-François Desportes se distingua aussi par ses natures mortes où il excella véritablement. On y perçoit l’approche réaliste flamande qui se traduit aussi bien dans les fonds de paysage que dans le rendu riche et méticuleux des matières alliée à une délicatesse alors réputée être très française.


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dimanche 23 juin 2024

Georges Braque (1882-1963) - Nature morte à la pipe

Georges Braque Nature morte à la pipe 1942



Georges Braque (1882-1963)
Nature morte à la pipe, 1942
Collection privée

Rappel biographique : le peintre français Georges Braque qui fut aussi sculpteur et graveur est le maître incontestable de la nature morte au 20e siècle, genre qu'il a profondément transformé et renouvelé tout au long de sa vie, s'inscrivant (consciemment ou inconsciemment) dans une démarche similaire à celle de Chardin au 18e siècle. Engagé dans le sillage du fauvisme, influencé par Matisse, Derain et Othon Friesz, il peint, à l'été 1906 les paysages de l'Estaque avec des maisons en forme de cubes (Maisons à L'Estaque) que Matisse qualifie de cubistes. A partir de 1909, il entre dans ce que les spécialistes appellent la période du " cubisme analytique ". Les paysages qui prédominaient jusqu'alors dans son œuvre vont céder la place aux natures mortes.
Ce sont principalement des natures mortes d'objets et/ou d'instruments de musiques (violons, guitare, pipe, journaux et magazines, objets divers de décorations intérieurs comme les nappes, les guéridons...) qu'il peint délaissant volontiers les thématiques habituelles du genre (fruits, légumes, pâtisseries, porcelaines). Dès avant la Première Guerre mondiale, sa peinture s'enrichit de combinaisons imprévues, avec une multiplication des facettes. Les formes sont géométrisées et simplifiées. Comme le remarque Bernard Zurcher, dans son ouvrage Braque vie et œuvre : « Si l'on considère que la bataille du cubisme s'est jouée sur le thème de la nature morte, Braque y était le mieux préparé ou plutôt il a été à même, en consolidant chacune des étapes de son évolution, d'aller plus sûrement à ce « signe qui suffit » tel que l'a nommé Matisse »
Entre 1919 et 1939, son style et ses recherches vont évoluer. De son passé cubiste, il conserve la simultanéité des points de vue et il opère une partition des objets et des plans qui les éloignent de tout réalisme. Guitare et nature morte sur la cheminée 1925, et Fruits sur une nappe et compotier, sont caractéristiques de cette évolution. Les objets semblent des accessoires de la composition," l'effort porte sur la couleur". Braque pousse l'usage du contraste encore beaucoup plus loin dans Nature morte à la clarinette, avec des formes qualifiées de « naturalistes » . Avec Le Guéridon, 1928 et Le Grand guéridon, qu'il continue à travailler jusqu'en 1936-1939, Braque opère un long mûrissement des formes. Il retravaille même en 1945 Le Guéridon rouge, commencé en 1939 en réduisant le motif ornemental. Le thème du guéridon revient souvent dans l'œuvre de 1911 à 1952 qui reçoit en 1937 le premier prix de la Fondation Carnegie de Pittsburgh.
Cloîtré dans son atelier pendant toute la durée de la Seconde guerre Mondiale, il refuse toute compromission avec les nazis et le régime de Vichy, malgré les nombreuses propositions qui lui sont faites. Braque se consacre au thème des Intérieurs avec un retour en force du noir qui donne une impression de dépouillement et de sévérité. Pendant cette période, Braque poursuit son sujet favori le nature morte et particulier les natures mortes aux instruments de musique qui n'ont cessé d'apparaître dans ses tableaux depuis 1908 . « L'instrument de musique, en tant qu'objet, a cette particularité qu'on peut l'animer en le touchant, voilà pourquoi j'ai toujours été attiré par les instruments de musique » .
1942 est une année particulièrement féconde pour le peintre qui commence plusieurs toiles sur le thème de la musique, qu'il terminera plus tard comme L'Homme à la guitare (1942), 1942-1961.
A cette époque là il réalise une nature morte à sujet animalier Deux poissons dans un plat avec une cruche, (1949-1941) qui inaugure une série de poissons sur fond noir Les Poissons noirs, 1942, et plusieurs Vanités.
A la Libération, Aimé Maeght devient son nouveau marchand parisien, et publie la première édition des Cahiers G. Braque. En 1948, lorsqu'il présente la série des Billards à la Biennale de Venise, il reçoit le Grand Prix pour l'ensemble de son œuvre. Suit une série d'expositions en particulier au MoMa de New York, qui parachève la reconnaissance internationale de son œuvre immense et essentielle.
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mardi 18 juin 2024

André Lhote (1885-1962) - Nature morte


André Lhote (1885-1962) Nature morte


André Lhote (1885-1962)
Nature morte

 André Lhote, est un peintre, graveur, illustrateur, théoricien de l'art et enseignant français.
Il est l'un des représentants du mouvement cubiste. Fils d'un employé de la ville et d'une brodeuse, il passe dix ans en apprentissage chez un sculpteur décorateur et suit les cours de sculpture décorative à l'école des beaux-arts de Bordeaux jusqu'en 1904. C'est en lisant les Salons de Diderot, le Journal de Delacroix et les Curiosités esthétiques de Baudelaire qu'il vient à la peinture. Il s'installe à Paris en 1907. La galerie Eugène Druet organise sa première exposition en 1910. Il se rattache au mouvement cubiste en 1912, avec sa toile Paysage français, cependant il rejette ce qu'il y a de trop abstrait dans cette forme de peinture et il cherchera toujours à conserver un lien avec la peinture classique, que ce soit par les sujets ou par la rigueur de ses compositions. Il veut inscrire la modernité, non pas dans la rupture, mais dans la continuité de la tradition.
Il est réformé en raison d'une maladie de la rétine et ne participe donc pas à la Première Guerre mondiale. Affecté à la préfecture de la Gironde, il partage le bureau de Georges de Sonneville avec qui il collabore.
En 1919, grâce à Jacques Rivière qu'il connaît, il tient une chronique de critique d'art dans La Nouvelle Revue française.
Dès 1918, il enseigne dans différentes académies jusqu'à la fondation, en 1922, de sa propre académie au 18, rue d'Odessa, dans le quartier du Montparnasse. Il y enseignera jusqu'à la fin de sa vie. Il réunit des textes de grands maîtres, parmi lesquels Léonard de Vinci, sous le titre De la palette à l'écritoire. L'essentiel de son enseignement réside dans ses deux traités : Traité du paysage et Traité de la figure.
Lhote organise également des stages d'été pour ses élèves dans la maison qu'il a achetée en 1926 à Mirmande dans la Drôme. À partir de 1940 et pendant toute l'Occupation, nombre d'artistes y trouveront refuge. En 1936, il est membre de la rédaction du journal communiste Ce soir, pour lequel il s'occupe de la rubrique artistique.
En 1938, il découvre Gordes où il achète une maison de style Louis XIII qu'il rénove. Il y réside, en alternance avec Mirmande, de 1939 à 1942. Il fait connaître à ses amis l'attrait du village. Marc Chagall, et Willy Ronis deviennent ses voisins. Dès ses débuts, André Lhote s'est senti très en phase avec le mot d'ordre du « tout décoratif » de l'Art déco. Il gardera jusqu'à la fin ce goût pour la décoration. C'est ainsi qu'il exécute les peintures murales de la faculté de médecine de Bordeaux en 1957.
André Lhote meurt  le 24 janvier 1962. Il est inhumé au cimetière du Montparnasse.

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jeudi 13 juin 2024

Tristram Paul Hillier (1905–1983) - La Truite aux Pommes Vapeur


Tristram Paul Hillier (1905-1983) La Truite aux Pommes Vapeur Pallant House Gallery


Tristram Paul Hillier (1905-1983)
La Truite aux Pommes Vapeur
Pallant House Gallery


Rappel biographique :  Tristram Hillier est né en 1905 à Pékin (Chine), et fut le dernier des quatre enfants d'un célèbre banquier et diplomate de la place.  En 1922, il retourna en Chine pour étudier la langue et, jusqu'en 1924, fréquenta le Christ's College de Cambridge  Il se rendit à la Slade en 1926, où il étudia avec HenryTonks, puis à Paris où il étudia pendant deux ans avec André Lhote, ainsi qu'à l' Atelier Colarossi. C'est à Paris, qu'il rencontra de nombreux artistes du mouvement surréaliste comme Giorgio de Chirico et Max Ernst par exemple. Contrairement a beaucoup d’autres  peintres de ce mouvement, il resta un peintre surréaliste toute sa vie. À partir de 1933, il fut membre du groupe Unit One dirigé par Paul Nash. Pendant la Seconde Guerre mondiale, il servit dans la réserve de la marine royale avec les Français libres. Après la guerre, il vécut en France et en Espagne, puis alla vivre à East Pennard, dans le Somerset  en Angleterre. Son autobiographie, Leda and the Goose, a été publiée en 1954. Une exposition rétrospective de son travail a eu lieu à la galerie Worthing en 1960. Il a été nommé associé de l' Académie royale (ARA) en 1957 et académicien royal (RA) en 1967.


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samedi 8 juin 2024

Vincent Van Gogh (1853-1890) Pivoines dans un vase, 1886.

 

Vincent Van Gogh (1853-1890) Pivoines dans un vase, 1886.


Vincent Van Gogh (1853-1890)
Pivoines dans un vase, 1886.

 Rappel biographique : Au début du mois de mars 1886, Vincent van Gogh rejoint son frère Theo à Montmartre, avec l'envie de s'informer sur les nouveautés de la peinture impressionniste. À l'époque, Theo est gérant de la galerie montmartroise Boussod, Valadon & Cie. Seule la connaissance du milieu artistique parisien peut véritablement permettre à Van Gogh de renouveler et d'enrichir sa vision. Cette année-là est celle de la dernière exposition impressionniste que Vincent découvre, et en 1887 doit avoir lieu la première rétrospective de l’œuvre de Millet. Paris se prépare alors à accueillir plusieurs expositions : en plus du Salon, où sont exposées les œuvres de Puvis de Chavannes, Van Gogh visite les salles de la cinquième exposition internationale à la galerie Georges Petit, qui présente des toiles d'Auguste Renoir et de Claude Monet. Ces derniers n'avaient pas souhaité participer à la huitième et dernière exposition des impressionnistes, qui offrait le spectacle d'un groupe déchiré, entre les défections et les nouvelles arrivées, et ouvrait ses portes à la nouveauté du moment, le néo-impressionnisme, avec la toile de Georges Seurat, Un dimanche après-midi à l'Île de la Grande Jatte. À Paris dans les années 1886-1887, Van Gogh fréquente un moment l’Académie du peintre Cormon, où il fait la connaissance de Henri de Toulouse-Lautrec, de Louis Anquetin, d’Émile Bernard ainsi que de John Peter Russell. Ce dernier réalise son portrait. Il rencontre également, par l’intermédiaire de son frère, presque tous les impressionnistes, en particulier Georges Seurat et Camille Pissarro, ainsi que Paul Gauguin. Dans la boutique du père Tanguy, il devient l'ami de Paul Signac. Sous l’influence des estampes japonaises, ses compositions acquièrent peu à peu davantage de liberté et d’aisance, tandis qu’il s’essaie à la technique de l’aplat coloré. Pissarro l’initie également aux théories nouvelles sur la lumière et au traitement divisionniste des tons. La palette de l'artiste s’enrichit alors de couleurs vives et sa touche s’anime et se fragmente, ceci grâce également à Signac avec qui il travaille en 1887. Exalté par la ferveur du climat artistique parisien, Van Gogh brûle les étapes de son renouvellement artistique grâce à la fréquentation des peintres les plus anticonformistes du moment : il s'essaye au néo-impressionnisme auprès de Signac et Pissarro, enquête sur les profondeurs psychologiques du portrait avec son ami Toulouse-Lautrec, est précocement informé de la synthèse du cloisonnisme par ses compagnons Louis Anquetin et Émile Bernard, et peut apprécier les toiles exotiques réalisées par Gauguin en Martinique. Régénéré par cette modernité, il est prêt à réaliser son rêve méditerranéen, à la recherche de la lumière aveuglante de la Provence, qui fait resplendir les couleurs pures de la nature, étudiées jusque-là dans sa collection d'estampes japonaises. C'est une période très fertile où son art s'oriente vers l'impressionnisme, mais l'absinthe et la fatigue aggravent son état mental. Le 19 février 1888, il quitte Paris....
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lundi 3 juin 2024

Henri Fantin-Latour (1836-1904) - Branche de Plumbago


Henri Fantin-Latour (1836-1904) Banche de Plumbago
 
 
Henri Fantin-Latour (1836-1904)
Branche de Plumbago

 
Rappel biographique :
Le peintre et lithographe français Henri Fantin-Latour était plus connu de son vivant pour ses portraits de femmes, ses portraits de groupes dont il rénova le style compassé et pour ses peintures allégoriques que pour ses natures mortes, pourtant admirables. Aujourd'hui c'est exactement le contraire ! Membre du groupe dit « de 1863 », puis du Cénacle des Batignolles où l'Impressionnisme serait né, Fantin-Latour fait souvent figure de chaînon entre la peinture romantique et l'impressionnisme. Ses natures mortes, fleurs ou fruits, ont souvent trouvé acquéreur grâce à son ami Whistler qui a attiré en l'attention en Angleterre sur Fantin, à une époque où la peinture impressionniste française était peu appréciée dans ce pays.
Son père Théodore Fantin-Latour fut aussi un peintre de natures mortes, assez similaires à celles de son fils, si bien que attribue régulièrement aujourd'hui à tort des œuvres du père à son fils (mais rarement l'inverse !)
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mercredi 29 mai 2024

Robert Falk (1886-1958) - Stilleven


Robert Falk (1886-1958) Stilleven, 1910 Cleveland Museum of Art



Robert Falk (1886-1958)
Stilleven, 1910
Cleveland Museum of Art

Que voit on ? : Toujours sur le thème choisi ce mois ci pa rce blog,  du drapé et du tapis décliné du modèle italien. Désormais chaque mois sera consacré à un nouveau thème avec quatre ou six natures mortes par mois.


Rappel biographique : Le peintre russe Robert Rafaïlovitch Falk (Роберт Рафаилович Фальк) est un des représentants majeurs de l'avant-garde russe. Entrainant dans son sillage plusieurs autres jeunes peintres de son pays, il est l'initiateur, en 1910, du Valet de Carreau et l'un de ses représentants principaux. Fasciné à ses débuts par l'oeuvre de Paul Cézanne, il défend le postimpressionnisme. En 1918, au debut de la révolution bolchevique, il rejoint la section Arts plastique (Izo) créée par le Commissariat populaire à l'instruction, au collège du Narkompros à Moscou. Entre 1918 et 1928, il enseigne la peinture à l’Institut supérieur d’art et de technique (Vkhoutein). En 1928, il se rend en France, théoriquement pour un séjour censé être de courte durée mais il refuse de repartir et s'installe à Paris jusqu'en ou il travaille pendant 10 ans. 1938, Entre 1938 et 1958, il revient à Moscou vit dans un relatif isolement et travaille, principalement pour le théâtre. Les œuvres de cette période sont néo-impressionnistes, assez proches des dernières peintures de son ancien professeur Valentin Serov Après la la déstalinisation, Robert Falk devint très populaire parmi les jeunes peintres et beaucoup l'ont considéré comme un trait d'union entre les traditions nationales russes et l'art moderne français du début du 20e siècle mais aussi entre la première avant-garde russe et la deuxième, celle des années 1960.

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Une collection de natures mortes

vendredi 24 mai 2024

Rodolphe-Théophile Bosshard (1889-1960) - Etoffe et pommes


Rodolphe-Théophile Bosshard (1889- 1960) Etoffe et pommes Collection privée


Rodolphe-Théophile Bosshard (1889- 1960)
Etoffe et pommes
Collection privée

 Que voit on ? Dans le meme esprit d'hommage auxanciens que la précédente nature morte, le thème antique du drapé avec fruits, traité ici de façon à privilégier la recherche de l'abstraction.

Rappel biographique : Rodolphe-Théophile Bosshard est un artiste-peintre suisse qui fut actif à Paris entre les deux guerres mondiales et se spécialisa plutôt dans les nus féminins. Considéré comme une figure majeure de la peinture suisse de la première moitié du 20e siècle, il s' installa à Montparnasse seulement pendant quatre petites années mais pendant lesquelles il attira l'attention des critiques par une peinture originale et novatrice. Il noua des amitiés avec Chagall, Zadkine, Derain ou Lurçat. Beaucoup de ses natures mortes ont des similitudes avec celles de Jean Fautrier qui est son exact contemporain. Après sa période parisienne où il vivait de façon très miséreuse, Bosshard retourne s'installer en Suisse où il mène une carrière prolifique etcouronnée de succès. En 1947, la Galerie Denise René, rue de la Boétie, ramène Bosshard à Paris avec une quarantaine d’huiles, gouaches et dessins. Son style s 'approche alors de l'abstraction. Puis sa passion des voyages et des paysages l’entraîne à Ravenne, à Florence (où il expose en 1953), à Camogli sur la côte Ligure, à Gordes et enfin à Majorque.

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dimanche 19 mai 2024

Tamara de Lempicka (1898-1980) -Apple in a fruit bowl

 

Tamara de Lempicka (1898-1980) Apple in a fruit bowl, 1943 Private collection


Tamara de Lempicka (1898-1980)
Apple in a fruit bowl, 1943
Private collection

Que voit on  ? Une nature morte aux pommes rouges dans une coupe posée sur un drapé de tissu, reproduisant le tombé de rideaux de certaines natures mortes italienne de l'age d'or.

Rappel biographique : Tamara de Lempicka est une peintre polonaise représentative du mouvement Art déco. Fille de Boris Gorski, juif russe, et d'une mère polonaise, son enfance se passe dans un milieu aisé et cultivé entre Saint-Pétersbourg, Varsovie, Lausanne et Paris. En 1920, à l'Académie Ranson à Paris, elle reçoit l'enseignement de Maurice Denis et à l'Académie de la Grande Chaumière celui d'André Lhote. C'est là qu'elle forge petit à petit son style qui, dans une synthèse de l'art maniériste de la Renaissance et du néo-cubisme, va correspondre parfaitement à la mode de son temps. L'envol de sa carrière coïncide avec sa première exposition personnelle à Milan en 1925. En France, elle participe pleinement à la vie artistique et mondaine parisienne où elle rencontre André Gide, Suzy Solidor, de riches industriels, des princes russes émigrés, etc. En 1928, elle installe sa maison-atelier au no 7 de la rue Méchain, dans le 14e arrondissement, conçue par Robert Mallet-Stevens. A partir de 1929, elle expose simultanément en Pologne (médaille de bronze à l'exposition internationale de Poznan), à Paris (dans quatre salons et à la galerie Colette Weil) et aux États-Unis (Carnegie Institute de Pittsburgh).
Tamara de Lempicka occupe une place à part dans l'art du 20e siècle : malgré une production modeste (à peine 150 tableaux dans sa meilleure période, qu'on situe entre 1925 et 1935), ses œuvres évoquent et reflètent le style et la mode des années folles de l'entre-deux-guerres. Avec une stylisation néo-cubiste, ses œuvres, principalement des portraits, se caractérisent par un modelé accentué, des couleurs vives mais dans une gamme restreinte, mises en valeur par des fonds gris ou noirs. La composition très resserrée s'inspire du cadrage cinématographique. Bien que la nature morte ne soit pas sa spécialité, elle en a peint une vingtaine.
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mercredi 15 mai 2024

Simon Luttichuys (1610-1661) - Nature morte avec jarre, verre de gingembre et autres objets

 

Simon Luttichuys (1610-1661)Nature morte avec jarre, verre de gingembre et autres objets1649.


Simon Luttichuys (1610-1661)
Nature morte avec jarre, verre de gingembre et autres objets.1649. 


Que voit-on ? La composition de cette nature morte est un peu similaire à celle des autres toiles du même peintre publié dans ce blog  Nature morte avec huitres ...  Comme dans cette nature morte la vaisselle d'or, d'argent ou de vermeil  ert de prétexte à une restitution minutieuse  de tous les reflets.  Elle s'en éloigne cependant par la grande sobriété du sujet : seulement quatre éléments, posés sur la table, et un linge blanc en débord du guéridon recouvert d'une précieux velours de soie gris sombre.

Rappel biographique : Simon Luttichuys est est un peintre néerlandais du siècle d'or, d'origine anglaise. Il a vraisemblablement étudié la peinture auprès de Jan Treck. Luttichuys est connu pour ses peintures de Vanités qui marquent le début de sa carrière de peintre. Il exécute ses tableaux de Vanités suivant le "modèle de Leyde", c'est-à-dire avec l'introduction dans ses œuvres d'objets en relation avec l'humanisme. Sa peinture est influencée par les œuvres de Jan de Heem. Plus tard, il s'éloigne de la peinture de Vanités pour ne peindre que des natures mortes...toutes mangnifiques
Son frère cadet, Isaac Luttichuys fut un peintre portraitiste.

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vendredi 10 mai 2024

Serge Charchoune (1888-1975) - Nature morte à la cruche


Serge Charchoune (1888-1975) Nature morte à la cruche, 1941 Centre Pompidou,  Paris


Serge Charchoune (1888-1975)
Nature morte à la cruche, 1941
Centre Pompidou,  Paris 

 Que voit-on ?  Une cruche en effet mais destructurée et transformée par le génie de ce très grand peintre dadaïste (mal connu du grand public) au point d'en devenir un objets mystiques, comme extrait d'une liturgie sacrée en cours d'exécution.  L'ensemble de la toile est une monochromie de beiges et gris, ce qui ajoute au pouvoir hypnotisant de l'œuvre. 

Rappel biographique : Sergei Ivanovitch Charchoune (Сергей Иванович Шаршун) est un peintre  et poète d'origine russe dont l'essentiel de la carrière s'est déroulée à Paris.  En 1912, renonçant au métier de négociant qui lui était destiné et après avoir déserté l'armée russe, il arrive à Paris et s'inscrit dans l'atelier du peintre cubiste Henri Le Fauconnier. Après la déclaration de guerre de1914, il se réfugie à Barcelone où il rencontre le boxeur-poète Arthur Cravan, les peintres Albert Gleizes, Marie Laurencin et Francis Picabia, et Josef Dalmau à la fois antiquaire et passionné par l'art d'avant-garde. Grâce à ce dernier, Charchoune expose dès 1916 et 1917, des peintures abstraites qu'il qualifie lui-même d'« ornementales ». 
Après la révolution bolchévique d'octobre 1917, il tente de rentrer en Russie, mais échoue finalement à Paris. Le 26 mai 1920, il assiste au Festival Dada de la salle Gaveau et retrouve Picabia. Il fréquente les réunions des dadaïstes au café Certá (passage de l'Opéra) et participe aux manifestations Dada, notamment le « Procès Barrès » organisé par André Breton en mai 1921. 
Au salon Dada de la galerie Montaigne, organisé par Tristan Tzara un mois plus tard, Charchoune expose des dessins inspirés des œuvres « mécaniques » de Picabia. Il compose également un poème illustré de douze dessins, Foule immobile, très bien accueillis par les dadaïstes.
À son tour, il crée un groupe Dada appelé Palata Poetov (La Chambre des Poètes) qui se réunit au café Caméléon, 146, boulevard du Montparnasse. Le 21 décembre 1921, une soirée « dadaïste russe » est un échec malgré la présence de Breton et Louis Aragon. Charchoune ne persiste pas et, en mai 1922, il se rend à Berlin, toujours dans l'espoir d'obtenir un visa pour l'URSS. Il y créé une revue Dada en langue russe Perevoz Dada («Le Transbordeur Dada ») dont il rédige seul le premier numéro (juin 1922). Après avoir édité une anthologie de poésie dadaïste allemande, française et russe Dadaizm, kompilacija et collaboré à diverses revues comme Merz de Kurt Schwitters, Charchoune délaisse le mouvement.
À Berlin, toujours, il expose une nouvelle série de peintures qu'il appelle « cubisme ornemental ». Il rencontre des artistes russes déçus par la révolution, dont la danseuse Isadora Duncan. Charchoune renonce alors à rentrer en URSS et retourne à Paris  en 1923. Après sa rencontre avec Amédée Ozenfant, il adopte le style puriste. À partir de 1954 ,son œuvre devient de plus en plus abstraite et dépouillée, quasi monochrome, inspirée par la musique.
Bien qu'il se gardera de participer à tout autre mouvement, Charchoune n'aura jamais, jusqu'à sa mort, renié son adhésion à Dada. Très peu connu du grand public, et pourtant dans les collections de nombreux musées, Charcoune n'a jamais été vraiment oublié des professionnels de l'art. Depuis les années 2000, son oeuvre bénéficie d'un regain d'interêt certain ... qu'elle mérite amplement.

 

 

dimanche 5 mai 2024

Antoine Fort-Bras (?-1690) -Trompe-l’oeil au nu académique


Antoine Fort-Bras (?-1690) Trompe-l’oeil au nu académique Collection privée


Antoine Fort-Bras (?-1690)
Trompe-l’oeil au nu académique
Collection privée

Antoine Fort-Bras ou Forbera est un artiste peintre français ou vénitien, connu pour ses trompe-l'œil. Peu d'éléments de la carrière d'Antoine Fort-Bras sont connus. Il serait d'origine vénitienne et serait venu à Avignon pour travailler. Il est mort en 1690 à Avignon, sur le chantier de la construction de la basilique métropolite Notre-Dame des Doms, à la suite d'une chute d'un échafaudage. D'autres sources le disent condamné à mort. L'œuvre la plus importante du corpus d'Antoine Fort-Bras, Le Chevalet du peintre, datée et signée « A. F. B. pinx., A. 1686 » est conservée au musée Calvet, à Avignon. Il s'agit d'un trompe-l'œil figurant un chevalet, sur lequel est présenté une copie en contre-partie de Au royaume de Flore de Nicolas Poussin. Un autre petit tableau, ainsi que trois estampes, sont également figurés. L'une des estampes, en sanguine, est une interprétation du tableau de Poussin. Les deux autres estampes sont probablement des eaux-fortes de Sébastien Leclerc et de Gabriel Pérelle. D'autres toiles en trompe-l'œil attribuées à Antoine Fort-Bras sont connues : Trompe-l'œil du marquis de Mauny, en collection privée et Les trois âges de la vie, conservé au musée Massey de Tarbes.

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mardi 30 avril 2024

Alexander Osmerkin (1892-1953) - Nature morte à la Pendule


Alexander Osmerkin (1892-1953) Nature morte à la Pendule, 1918 Tetriakov Gallery, Moscou,


Alexander Osmerkin (1892-1953)
Nature morte à la Pendule, 1918
Tetriakov Gallery, Moscou 

Que voit-on?  Une pendule dont le cadran est ouvert, posée devant un miroir de table et un verre à pied. Le tout est posé sur un coin de table à l'entablement de marbre noir et au piètement de bois. Le style cubiste de lavant garde russe est ici très évident.

Rappel Biographique : Alexander Alexandrovich Osmerkin (Александр Александрович Осмеркин) était un peintre russe, graphiste, décorateur de théâtre et professeur d'art . Il était membre du groupe d' avant-garde Knave of Diamonds , AKhRR, et des groupes de la Society of Moscow Artists (OMKh). A partir de 1932, il fut membre de l' Union des artistes de Leningrad. Alexander Osmerkin a créé plus de 700 œuvres d'art dans des divers genres. En tant qu'artiste ayant participé à l'Avant Garde Russe, ses peintures et ses dessins se trouvent à la Galerie Tretiakov et au Musée des Beaux-Arts de Moscou, ainsi qu'au Musée national russe à Saint-Pétersbourg et dans de nombreux autres musées du monde, y compris dans des collections privées. 

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jeudi 25 avril 2024

Hans Memling (1465-1494) - Calice de Saint-Jean l'Evangéliste


Hans Memling (1465-1494) Calice de Saint-Jean l'Evangéliste, c. 1470 Huile sur bois, 30,2 x 23cm National Gallery of Art, Washington DC


Hans Memling (1465-1494)
Calice de Saint-Jean l'Evangéliste, c. 1470
Huile sur bois, 30,2 x 23cm
National Gallery of Art, Washington DC

 Que voit on ? Cette nature morte est représenté sur le  volet droit du Dyptique de Saint Jean l'Evangeliste et Sainte Véronique. Saint Jean l'Évangéliste est souvent figurée tenant un calice qui fait allusion à sa mise à l'épreuve par le grand prêtre du temple de Diane à Éphèse. Celui-ci lui dit : « Si tu veux que je crois en ton dieu, je te donnerai du poison à boire et s'il ne te fait aucun mal, c'est que ton dieu sera le vrai Dieu ». Ce tableau montre le calice en question dont saint Jean neutralisa le poison  grâce à un geste de bénédiction. Le serpent figure  le venin qui s'échappe du calice, quelquefois il prend aussi la forme d'un petit dragon bicéphale. La légende raconte que saint Jean put ensuite boire le breuvage. Ce récit, popularisé par la Légende dorée  de Jacques de Voragine, s'inspire de phrases des Évangiles.

Rappel Biographique : Hans Memling ou Hans Memlinc est un peintre allemand de style flamand. Il est l'un des plus grands représentants de la peinture brugeoise du xve siècle, aux côtés de Jan van Eyck, de Petrus Christus, Gérard David, et de l'école des  primitifs flamands. Avant de s'installer à Bruges, Memling travaille dans l'atelier bruxellois de son maître Rogier van der Weyden, et il n'ouvre son propre atelier qu'après la mort de Rogier van der Weyden en 1464. D'évidentes similitudes stylistiques étayent une relation étroite entre les deux artistes. Memling développe ensuite un style personnel, empreint de sérénité et de douceur, qui à son tour prend valeur d'exemple pour ses contemporains et notamment le Maître de la Légende de sainte Ursule.Environ cent pièces de Memling sont connues, qui sont attribuées à lui ou à son atelier. Elles comportent des retables, des représentations de la Vierge, et une importante galerie de portraits.

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samedi 20 avril 2024

Samuel van Hoogstraten (1627-1678) - Nature Morte en Trompe l'œil incluant son Cadre


Samuel van Hoogstraten (1627-1678), Nature Morte en Trompe l'œil incluant son Cadre,1663 Gemäldegalerie der Akademie der bildenden Künste, Vienne

Samuel van Hoogstraten (1627-1678),
Nature Morte en Trompe l'œil incluant son Cadre, 1663
Gemäldegalerie der Akademie der bildenden Künste, Vienne

Que voit-on  ?  Ce que décrit le titre en prenant soin de préciser que le cadre fait lui même partie de la peinture. Un évidente volonté de réalisme et un culte du trompe-l'œil qui n'est sans faire penser à celui  qu'utiliseront  plus tard les adeptes américains du genre William Harnett et  John Frederick Peto...

Rappel biographique  : Un certain nombre d’œuvres  de Van Hoogstraten témoigne de la diversité de ses styles tout au long de sa vie.  Dans ses premières œuvres, dont son autoportrait de 1644, il imite Rembrandt dont il fut l 'élève. Il poursuit dans cette veine au moins jusqu’en 1653, année où il réalise son Homme à la fenêtre. Ce tableau, l’un des exemples les plus caractéristiques de sa manière, fait partie des collections du Kunsthistorisches Museum de Vienne. Une vue de la Burgplatz de Vienne, datée de 1652, montre son talent comme peintre d’architecture. D'autres  toiles imitent  plutôt De Hooch (1629-1684) ou encore Jan Steen (1626-1679) et Gabriel Metsu (1629-1667).Van Hoogstraten utilisa également son habileté à rendre la perspective pour construire des boîtes d’optique. Ainsi, sa Boîte d’optique avec des vues intérieures d’une maison néerlandaise contient des vues en trois dimensions qui peuvent être observées par des orifices situés de chaque côté de la boîte. C’est peut-être sous l’influence de Carel Fabritius qu’il commença à s’intéresser à la problématique de la perspective et, en même temps, à celle du trompe-l'œil en peinture, qu’il mit du reste en pratique pour la décoration de certains intérieurs (Mauritshuis, La Haye) aussi bien que dans certaines des ses  natures mortes. Van Hoogstraten fut aussi connu comme  poète  que comme  peintre, Son œuvre maîtresse est un livre sur la peinture : Inleyding tot de Hooge Schoole der Schilderkonst (Introduction à l'enseignement supérieure de la peinture, Rotterdam, 1677) qui est, autant par son volume que par son envergure théorique, l’un des traités du genre les plus ambitieux qui aient été publiés aux Pays-Bas au XVIIe siècle. Il y traite notamment  de l’illusion picturales,  et de la relation du  peintre entre la peinture et  philosophie. Son  livre connut un certain succès. Van Hoogstraten a aussi composé des sonnets et  écrit des tragédies. C’est à lui que l’on doit d’avoir rapporté certaines citations connues de Rembrandt.

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lundi 15 avril 2024

Pompei  - Nature morte au Lapin Reniflant des Figues

 

Pompeii, Nature morte Lapin reniflant des figues. 1er siecle Museo Archeologico Nazionale di Napoli


Pompeii, Nature morte
Lapin reniflant des figues. 1er siecle
Museo Archeologico Nazionale di Napoli


 Rappel historique : Pline l'Ancien raconte que dans la Grèce antique, le peintre Piraikos qui vivait au 3e siècle avant notre ère, vendait déjà fort cher ses " Provisions de cuisine ", des tableaux de chevalets représentant des victuailles ou des instantanés d'échoppes de cordonniers et de barbiers. Dans la hiérarchie des genres picturaux d'alors, ces représentations de provisions de cuisine sont déjà considérées comme un genre mineur... et  elles le resteront pendant de longs siècles... au moins jusqu'à Chardin, si ce n'est jusqu'à Cézanne. Genre mineur donc, loin derrière les sujets religieux, les portraits et les paysages, mais genre que les commanditaires s'arrachent pourtant !Le grec Piraikos reste le plus célèbre des peintres de ce genre. Hélas, aucun exemple n'est parvenu jusqu'à nous de ces peintures des menus objets du quotidien par Piraikos,  peinture que l'on nommait à cette époque Rhyparographie.A la même époque, un autre peintre grec, Zeuxis rivalisait avec la nature au point que des oiseaux voulaient picorer les raisins qu'il peignait et qu'il passe être l'inventeur du réalisme et  de l'illusionnisme, pour ne pas dire du premier trompe-l'oeil. Il faut là encore faire confiance au récit de Pline l'Ancien, car aucun exemple de cet art ne nous est parvenu.Les premières natures mortes connues du monde occidental sont des fresques et des mosaïques du 1er siècle de l'ère chrétienne, provenant de Campanie (Herculanum et Pompéi) ou de Rome. Elles sont exécutées dans un style réaliste et illusionniste : fruits veloutés, poissons et volailles posés sur une marche de pierre ou sur deux étagères d'un garde manger, généralement en trompe l'œil avec des ombres portées, ou quelquefois dans des coupes en verre avec des transparences subtiles.Ces peintures évoquent le xenion antique, un cadeau fait de denrées qu'un hôte doit offrir à ses invités. Pourtant la nature morte de l'Antiquité possède une autre ambition que celle du seul plaisir mimétique. Comme le précise Charles Sterling : « Il est clair que les natures mortes hellénistiques et romaines qui représentaient des mets prêts à être consommés comportaient une allusion épicurienne ». On trouve ainsi assez fréquemment des mosaïques de natures mortes et des vanités dans les atriums d'été romains, où les convives invités aux repas étaient ainsi encouragés à cueillir le jour qui passe, Carpe diem selon la célèbre formule d'Epicure, à profiter de la vie tant qu'il était encore temps de le faire. Une déclinaison plus sophistiquée de la tradition égyptienne pharaonique qui voulait que l'on fît passer un cadavre devant les convives avant de commencer un repas pour leur rappeler l'impermanence de la vie !  Les natures mortes garderont tout au long des siècles jusqu'à nos jours,  cette signification épicurienne.

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jeudi 11 avril 2024

Maria Sibylla Merian (1647-1717) - Two Tulip Leaves

Maria Sibylla Merian (1647-1717) Two Tulip Leaves,


Maria Sibylla Merian (1647-1717)
Two Tulip Leaves, 1700 


Rappel biographique : Anna Maria Sibylla Merian  est une naturaliste et une artiste peintre. Elle mit son talent de dessinatrice, acquis au sein d'une famille d'éditeurs et d'illustrateurs célèbres, au service des observations naturalistes très détaillées qu'elle conduisit notamment sur la métamorphose des papillons. Elle vécut entre l'Allemagne et les Pays-Bas et fit un grand voyage exploratoire au Surinam qui lui procura la matière de son ouvrage le plus important et le plus célèbre sur les métamorphoses des insectes. Longtemps méconnue, elle est aujourd'hui considérée, en raison de la qualité de son œuvre artistique et scientifique, comme une importante figure de l'histoire naturelle de son époque. L'Allemagne redécouvrit son travail et lui rendit hommage au xxe siècle, en particulier en apposant son portrait sur les derniers billets en Deutsche Mark.

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