Roger de La Fresnaye (1885-1925)
Nature morte à la théière (1912)Centre Georges Pompidou - Paris
Que voit-on ? Trois plans imbriqués dans une composition cubiste. Un premier plan constitué par un guéridon noir sur lequel sont posés les 6 objets constituant la nature morte, eux-mêmes présentés sur trois plans distincts. Un second plan constitué par une tapis rond et sombre au sol sur la droite du cadre. Un troisième plan constitué par un mur sur la gauche du cadre et une fenêtre ouverte sur la droite du cadre. Revenons au premier plan, celui du guéridon noir lui-même séparé en trois plans : à l'avant il y a une fourchette et une cuillère rangés l'une sur l'autre laissant augurer d'un repas qui est pourtant absent de la scène, d'autant que si l'on regarde de plus près on voit que cet avant plan lui-même est en réalité, situé hors du guéridon, dans un volume distinct qui se fond au guéridon ; au milieu et de gauche à droite, il y a une verre à godrons à moitié rempli d'eau, une petite théière en porcelaine blanche (sans doute pour une théière pour seule personne) dont l'anse en "S tronqué " est très dessinée et un énorme bol vide très disproportionné par rapport à la contenance de la petite théière qui donne son nom à la toile ; au fond, enfin, un immense broc à eau fermé qui pourrait aussi être une cafetière ancienne en porcelaine avec motif dessiné occupant l'essentiel du cadre. C'est donc la couleur qui donne son nom au tableau et non le sujet, puisque le seul élément blanc de ce tableau réalisé dans une magnifique gamme de bleus et bruns, est celui qui colore la petite théière bien au centre de la composition.
Rappel biographique : Le peintre français Roger de la Fresnaye, décédé à l'âge de 40 ans, est connu pour avoir jouer un rôle important dans l'histoire du cubisme français. Élève du peintre nabi Maurice Denis, dont l'influence est évidente sur ses œuvres de jeunesse, La Fresnaye s'essaye aussi à la sculpture en compagnie de Maillol. Si le paysage l'inspire (vues de Meudon), ce sont surtout les natures mortes qui lui permettent de poursuivre ses recherches dans le sens de l'abstraction (La Cafetière, Museum of Art, Toledo). Pendant la Première Guerre mondiale, sa santé s'altère gravement, et cela modifiera son orientation picturale : jusqu'à sa mort à Grasse, La Fresnaye se consacre essentiellement au dessin (Les Malades) et à des toiles de dimensions réduites qui s'éloignent de plus en plus du cubisme pour approcher d'une sorte de surréalisme (Les Palefreniers, Kunstmuseum, Berne). La pâte est moins transparente, plus sensuelle. Le classicisme de La Fresnaye a pris définitivement le pas sur son cubisme tempéré.
Rappel biographique : Le peintre français Roger de la Fresnaye, décédé à l'âge de 40 ans, est connu pour avoir jouer un rôle important dans l'histoire du cubisme français. Élève du peintre nabi Maurice Denis, dont l'influence est évidente sur ses œuvres de jeunesse, La Fresnaye s'essaye aussi à la sculpture en compagnie de Maillol. Si le paysage l'inspire (vues de Meudon), ce sont surtout les natures mortes qui lui permettent de poursuivre ses recherches dans le sens de l'abstraction (La Cafetière, Museum of Art, Toledo). Pendant la Première Guerre mondiale, sa santé s'altère gravement, et cela modifiera son orientation picturale : jusqu'à sa mort à Grasse, La Fresnaye se consacre essentiellement au dessin (Les Malades) et à des toiles de dimensions réduites qui s'éloignent de plus en plus du cubisme pour approcher d'une sorte de surréalisme (Les Palefreniers, Kunstmuseum, Berne). La pâte est moins transparente, plus sensuelle. Le classicisme de La Fresnaye a pris définitivement le pas sur son cubisme tempéré.
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