Jean-Pierre Sudre (1921-1997)
Panier d'oeufs
BnF, Paris
Que voit on? Sur un entablement en bois sombre, un coquille d'œuf vide à côté d'un panier en fil de fer au travers duquel on aperçoit deux à trois douzaines d'œufs très blancs. Ce type de panier aussi utilisé pour égoutter les salades était très fréquemment utilisés pour entreposer les oeufs à la campagne une fois qu'il avait rouillée ou qu'il ne pouvait servir à leur fonction première.
Rappel biographique : Photographe et enseignant, formé comme cinéaste à l'I.D.H.E.C. de Nice et de Paris (1942-1943), chef de file et défenseur infatigable d'une photographie créative, Jean-Pierre Sudre est relativement peu conformiste. Son amour de la nature l'a rapidement amené à explorer les sous-bois de son enfance et sa curiosité permanente l'a très tôt incité à s'approcher au plus près de la matière pour atteindre au plus secret des choses :
Dès 1949, Jean-Pierre Sudre va s'orienter, vers la photographie industrielle dont il devient rapidement l'un des spécialistes les plus réputés. De 1946 à 1960, il met en scène une extraordinaire chorégraphie d'objets quotidiens, sujets de ses rêveries visuelles sur l'ombre et la lumière, le jeu et l'accord des formes et les vibrations de la matière. Il affirme, dans ce long travail, un style et des conceptions quasi philosophiques qui en font, à l'époque, un créateur à part dans le monde photographique.
Si « le geste fondateur de la nature morte [...] est l'isolement » (Jean-Claude Lemagny), Sudre va aller plus loin encore en s'installant solitairement dans le secret de la chambre noire, au sein même de la matière dont il avait au préalable glorifié l'enveloppe externe.
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