vendredi 17 mai 2019

Pieter Claesz (1597-1660) - Nature morte aux huitres, à la dinde, et à la tourte



Pieter Claesz (1597-1660) 
Nature morte aux huitres, à la dinde, et à la tourte 1627
Rijksmuseum, Amsterdam

Que voit-on ? A qui aurait tendance à oublier quel niveau de maitrise absolue, de virtuosité technique et de génie imaginatif atteignirent les peintres d el' Age d'or flamand, on en peut que conseiller de regarder encore et encore les natures martes du maître  incontestable du genre, Pieter Claesz. Tout y est, y compris la nature morte à l'intérieur de la nature morte pour qui se donne la peine d'agrandir et de regarder le reflet dans l'aiguière d'argent.  Sans commentaires.

Rappel biographique : Le peintre Pieter Claesz  ou Pieter Claesz Van Haarlem  (du nom de la ville ou il fut le plus actif),  dont ce blog a posté déjà de nombreuses natures mortes, est un des plus grands représentants de la nature morte hollandaise de l'époque baroque, un maître auquel la plupart des peintres de natures mortes se sont référés à un moment ou a un autre de leur carrière.  Willem Claeszoon Heda avec lequel on peut le confondre tant celui ci s'inspira de  Pieter Claezs jusqu'à signer ses tableaux de son prénom abrégé (Claez), il fut l’un des peintres les plus importants de ce genre très diversifié qu'est la nature morte.
Bien que très construites et obéissant a un style très défini,  une évolution dans la composition des natures mortes de Claez est perceptible. Si, au début, il disposait fréquemment les objets en croix ou dans une diagonale rigoureuse, par la suite il utilisa beaucoup plus le chevauchement des objets, ce qui crée une plus grande profondeur. En outre, au cours de sa vie, il élargit son point de vue  et la vue latérale sur la table de la nature morte devient plus fréquente que la vue en plongée.
Claesz, souvent, utilisa les mêmes objets dans ses natures mortes : un couteau avec un lourd manche en nacre,  une bouteille de verre brun, des assiettes en étain et des cruches à col de cygne, ainsi que de fin coquillages  des porcelaines importés de Chine.  On retrouve ces éléments d'une nature morte à l'autre, on les reconnait comme des objets familiers. Souvent, un verre est représenté couché, ce qui confère une certaine tension à la composition.
Si, au début de sa carrière, Claesz utilisait assez souvent des couleurs vives, il adoucit considérablement sa palette par la suite, employant des couleurs presque monochromatique et conférant ainsi à ses tableaux une  atmosphère plus intimiste.
L’utilisation qui est faite de la lumière et de l’ombre par Claesz est remarquable. Il  donne un tel rendu des textures par l'effet de la lumière sur les surfaces, que l'on peut reconnaître immédiatement une assiette en étain d’une assiette en argent, un roemer d'un pot en céramique. Cette maîtrise dans le traitement de la matière et des textures (les reflets du vin dans les verres sont des effets de pur génie !) est une caractéristique partagée par plusieurs peintres néerlandais du 17e siècle. C'est ce qui fait leur spécificité.
Claesz, avec Heda, fut à l’origine d’une véritable école de la nature morte, donnant à ce genre un statut véritablement noble. À partir de 1628, une sérieuse concurrence apparaît à Haarlem entre Pieter Claesz et Willem Claeszoon Heda, lequel s’inspirait fortement de lui et le suivait de près dans toutes ses innovations.
Nicolaes Berchem, le fils de Claesz, fut  quant à lui un peintre de paysage très réputé.

____________________________________________
2019 - A Still Life Collection 
Un blog de Francis Rousseau



Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Remarque : Seul un membre de ce blog est autorisé à enregistrer un commentaire.