samedi 8 décembre 2018

Helene Schjerfbeck (1862-1946) - Still Life with Bread and Egg



Helene Schjerfbeck (1862-1946) 
Still Life with Bread and Egg, 1880
Private collection 

Que voit - on ? Une miche de pain doré et croustillante à l'envie et un oeuf dont la coquille noire vient de se casser en chutant au sol, comme l'atteste les projections de fragments qui se détachent minutieusement sur le fond noir. Un jeu entre le noir et le blanc omniprésent pour cet oeuf noir  dont la couleur est caractéristique des oeufs cuits dans de l'eau soufrée provenant d'un volcan ou des oeufs cuits lentement dans la cendre. 

Rappel biographique  :  l'artiste peintre finlandaise Helena Sofia (Helene) Schjerfbeck  fut une
enfant prodige, qui entra à 11 ans à l' école de dessin de l'association des arts d'Helsinki dont les cours lui furent payés par Adolf von Becker qui décela son talent. Elle y fait la connaissance d'Helena Westermarck.
En 1879, à 17 ans, Helene Schjerfbeck gagne le troisième prix d'un concours organisé par l'association des arts de Finlande. Fin 1880, grâce à une bourse, elle poursuit sa formation académique à Paris, dans les rares ateliers libres ouverts aux femmes, elle peint avec Helena Westermarck, puis elle suit les enseignements de Léon Bonnat dans  l'école de Mme Trélat de Vigny. En 1881, elle étudie à l'académie Colarossi à nouveau avec Helena Westermarck.
En 1889, son tableau Le Convalescent  gagne la médaille de bronze de l'exposition universelle de Paris .
Elle opte alors pour un naturalisme que sert une grande virtuosité technique lui valant un succès certain. Cette période est marquée par de nombreux voyages : Bretagne, Angleterre, Russie, Italie....
À la fin du 19e siècle, dans une Finlande luttant pour son indépendance, son refus du romantisme national dont Akseli Gallen-Kallela a pris la tête, la marginalise.
C'est désormais dans un isolement volontaire qu'elle élabore son propre langage, épurant son écriture sur la base du réalisme auquel elle reste fidèle. Cette ascèse picturale s'appuie sur une attention à son environnement, peignant son entourage, les ouvrières de l'usine locale ou plus tard les infirmières du sanatorium, des paysages et des natures mortes intimes qui sont comme autant de méditations faisant échos aux autoportraits où, à la fin de sa vie, elle traque les progrès de l'âge, de la maladie et l'approche de la mort.

____________________________________________
2018 - A Still Life Collection 
Un blog de Francis Rousseau 

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Remarque : Seul un membre de ce blog est autorisé à enregistrer un commentaire.