dimanche 30 décembre 2018

Luis Egidio Melendez (1716-1780) -Bodegon con tomates y callabacines



Luis Egidio Melendez (1716-1780)
Bodegon con tomates y callabacines
Private  owner - Sotheby's New York, 27 janv. 2011, lot 197.

 Que voit on ?  Posés  à même un entablement de bois où l'on peut voir plusieurs entailles de couteau  et  dans un grand compotier en céramique vernissée : des tomates, des aubergines et des oignons.  C'est exactement ce que décrit  le titre à quoi s'ajoute ce qu'il ne décrit pas : un extraordinaire éloge de la rondeur et des formes ourlées qui ajoute à cette composition un contenu érotique évident !
Du point de vue scientifique, on  notera que la variété de tomates représentée, après avoir disparue pendant tout le 19 et le 20e siècle est réapparue  sur les étales il y a une quinzaine d'années, sous l'appellation générique de "tomates anciennes". Par contre, ce type 'e minuscule aubergine encore entourée des pétales de sa fleur ne se consomme plus du tout de cette façon, au point qu'elles ont  céder la place aux aubergines massives que nous connaissons. aujourd'hui..  de même pour cette variété d'oignons aux stries verticales très profondément marquées.

Rappel biographique :  Luis Egidio Melendez, peintre espagnol d'origine napolitaine, a fait carrière presque exclusivement à Madrid. Contemporain de Goya, il  est considéré aujourd'hui comme l’un des meilleurs peintres de natures mortes du 18e siècle, réputation qu'il n'avait pas de son vivant qu'il a passé dans une misère absolue. C'est son père, Francisco Meléndez et Louis-Michel van Loo (dont il est l'assistant de 1742 à 1748) qui assurent sa formation de peintre.
Le futur  Charles IV d'Espagne lui commanda une grande série de natures mortes, dont une partie importante est conservée au musée du Prado  à Madrid.
Ses toiles peintes dans de petits formats, dans la grande tradition de l'austérité espagnole, n'en foisonnent pas moins d'une minutie des détails. toujours peints avec une absolue perfection. La composition simple et le contraste clair-obscur, s’inscrivent dans la tradition des natures mortes baroques de Zurbaran et de CotanComme eux, Meléndez étudia les effets de lumière, la texture et la couleur des fruits et des légumes, ainsi que celles des récipients en céramique, verre et cuivre ou pailles. À la différence des maîtres du 17e siècle, il présente le sujet plus près du spectateur, en légère plongée. Ce sont des objets disposés sur une table, ce qui donne à ses formes une certaine monumentalité. Le genre permet au spectateur d’étudier l’objet par lui-même. Les fonds sont neutres, et c'est un puissant éclairage qui mettent valeur les contours de l’objet. C’est ainsi qu’il représente le duvet des fruits, les transparences des peaux des raisins, les intérieurs brillants des pastèques et quelquefois les  accidents  présents à la surface des  fruits (comme ici avec les figues vertes). 
Chaque toile de Meléndez est minutieusement composée et fait l'objet d'un mise en scène précise afin de créer  le plus grand réalisme possible. Les « grands thèmes » n’intéressèrent jamais Meléndez qui portent surtout son attention sur les choses de la vie quotidienne,  sur l’observation et l’étude de la nature. Il fut souvent comparé à Chardin, jusqu'à être même parfois surnommé  le « Chardin Espagnol » ce qui est assez stupide eut égard au caractère unique de son style et à tout ce qui différencie ces  deux grands peintres. 
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2018 - A Still Life Collection 
Un blog de Francis Rousseau 


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