dimanche 17 mars 2019

Pierre Bonnard (1867-1947) - La nappe à carreaux rouges ou Le déjeuner au chien



Pierre Bonnard (1867-1947)
La nappe à carreaux rouges ou  Le déjeuner au chien, 1910
Huile sur toile (83x105cm)
Collection particulière  

Que voit on ? Une nature morte à la nappe aux carreaux rouges, cafetière et sucrier, mais une nature morte dont le sujet humain et animal ne sont pas absents. Les scènes d'intérieur et les natures mortes dans la salle a manger sont  un des  thèmes de la vie quotidienne que Bonnard aime le plus traiter. L'objet unique de Bonnard est de recréer la réalité grâce à des compositions complexes, des couleurs irréelles, des artifices de perspective, réflexion ou juxtaposition. Chacun de ses tableaux représente une reconstruction nouvelle qui est tout sauf une redite, car la composition, les couleurs, le propos changent constamment. Dans la longue vie artistique de Bonnard, il n'y eut pas de périodes faibles ou répétitives, mais des créations toujours inventives. L'expression attentive du chien - ici parfaitement perceptible au milieu des camaïeux de couleurs sombres de l'animal- est admirable.

Rappel biographique : le peintre français Pierre Bonnard est connu pour ses peintures de personnages, ses nus, ses portraits, ses paysages animés, ses intérieurs et ses natures mortes de fleurs et fruits. Bonnard est un artiste post-impressionniste, membre du groupe des Nabis, par lesquels il fut surnommé le Nabi japonard. En réaction à l'impressionnisme, les Nabis veulent libérer leur peinture des exigences du réalisme : « Ensemble, nous avons méprisé l'école et les écoles, les rapins, leurs traditions, leurs farces et leurs bals inutilement nudistes. Ensemble nous nous sommes sérieusement amusés ». Les artistes nabis cherchent des voies plus spirituelles au contact de philosophies et de doctrines nouvelles teintées d'Orient, d'orphisme, d'ésotérisme, et de théosophie. Ils s'appliquent à retrouver le caractère « sacré » de la peinture et à provoquer un nouvel élan spirituel par le seul moyen de l'art.
Une fois devenu célèbre, Pierre Bonnard fut connu pour ne pouvoir s’empêcher de retoucher ses toiles une fois celles-ci achetées et exposées dans un musée. Ses amis appelaient ça « bonnarder » ou « bonnardiser ». Un journaliste relate cette attitude devenue visiblement coutumière. « Au  musée de Grenoble et au Musée du Luxembourg, il  arriva à Bonnard de guetter le passage d'un gardien d'une salle à l'autre, de sortir d'une poche une minuscule boîte garnie de deux ou trois tubes et, d'un bout de pinceau, d'améliorer furtivement de quelques touches un détail qui le préoccupait. Et, son coup fait, de disparaître, radieux, comme un collégien après une inscription vengeresse au tableau noir. »

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2019 - A Still Life Collection
Un blog de Francis Rousseau 

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