samedi 30 mars 2019

Amédée Ozenfant (1886-1966) - Nature morte, tabagie



Amédée Ozenfant (1886-1966)
Nature morte, tabagie, circa 1960
Private collection

Que voit on? Une composition très dépouillée qui pourrait tout à fait avoir  été exécutée par un artiste japonais tant elle est caractéristique de  la vacuité et du minimalisme propre à la peinture de l'archipel nippon. Ozenfant était très attiré par cette culture. Ce qui frappe ici c'est le panache de fumée qui s'échappe de la pipe et qui semble être celui d'un volcan dans le rouge d'un couchant imaginaire.  L'hommage à Chardin dont Ozenfant a sans doute vu au Louvre  La tabagie n'est pas absent tant la composition est similaire. Ce motif très célèbre fut d'ailleurs aussi repris de Chardin par Albert Marquet dans un hommage encore plus proche.

Rappel biographique : L'artiste et architecte français Amédée Ozenfant est connu pour avoir fondé - en pleine Première Guerre mondiale -  avec Max Jacob et Guillaume Apollinaire la revue L'Élan pour établir une liaison entre les artistes et le front (1915-1917). En 1917, il rencontre Charles-Édouard Jeanneret, (qui sera célèbre  sous le nom de Le Corbusier). Ils publient ensemble, en 1918, Après le cubisme, ouvrage qui décrit sous le nom de purisme l'héritage qu'ils comptent donner au cubisme, dévoyé à leurs yeux dès avant la guerre. 
De 1920 à 1925, leurs idées sont exprimées dans leur revue, L'Esprit nouveau
La peinture puriste d'Ozenfant, point de départ de celle de Le Corbusier, donne la primauté à la construction de la toile, à la représentation « standard » des objets, elle use de couleurs neutres et atténuées. Ozenfant identifie la création picturale à la création mécanique et réduit les formes à des schémas sans modelé. Il tente d'appliquer ses idées à la peinture murale et publie un nouveau livre en 1928, Art. Il travaille de 1931 à 1938 à une immense composition, Vie (Musée national d'art moderne, Paris), enchevêtrement de corps humains qui contraste avec la retenue des natures mortes puristes. Il s'installe à New York en 1938 et y fonde l'Ozenfant School of Fine Arts. Son activité pédagogique se poursuit à Cannes de 1955 jusqu'à sa mort. À la fin de sa vie, Ozenfant modifiera son style et fera, dans sa peinture, une plus large place à la vibration atmosphérique et à la matière.
 (Michel FRIZOT, « OZENFANT AMÉDÉE - (1886-1966)  », Encyclopædia Universalis , consulté le 6 octobre 2015) 

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Un blog de Francis Rousseau 







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