dimanche 30 octobre 2022

Man-Ray (1880-1976) - Still life on Chair

 

Man-Ray (1880-1976) Still life on Chair, 1962 Collection privée

 

Man-Ray (1880-1976)
Still life on Chair, 1962
Collection privée

Que voit on ? Une  nature à la  cafetière et à la tasse a café d'inspiration  visiblement mexicaine.

Rappel biographique : Emmanuel Radinsky plus connu sous le pseudonyme de Man Ray fut un peintre, photographe et réalisateur de cinéma, acteur du mouvement Dada à New York, puis du surréalisme à Paris. Son pseudonyme emprunte trois lettres à son prénom et trois à son nom, et signifie littéralement homme rayon (de lumière), ce qui doit être entendu comme l'homme qui écrit avec la lumière, c'est-à-dire la signification du mot photographe.
À Montparnasse, durant trente ans, Man Ray révolutionne l'art photographique. Les grands artistes de son temps posent sous son objectif, comme James Joyce, Gertrude Stein ou Jean Cocteau. Il contribue à valoriser l'œuvre d'Eugène Atget qu'il fait découvrir aux surréalistes En 1934, Meret Oppenheim pose pour Man Ray, cette série de photos de nus devient l'une de ses séries les plus célèbres. En 1940, après la défaite de la France, Man Ray s'embarque pour les Etats-Unis en compagnie de Salvador Dali, de sa femme Gala et du cinéaste René Clair. Il a photographié peu de natures mortes. Quand Man Ray, photographe surréaliste, choisit en toute liberté le vocabulaire de sa nature morte, il n'en reste pas moins fidèle au souci générique de rendre la complexité subtile des formes et les effets de reflets.
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mercredi 26 octobre 2022

Marc Chagall (1887-1985) - Le bouquet rouge


Marc Chagall (1887-1985) Le bouquet rouge 1935.



Marc Chagall (1887-1985)
Le bouquet rouge 1935.

Que voit on ? En réalité tout est rouge sauf le bouquet  seul élément de cette composition dont la dominante ne soit pas le rouge


Rappel biographique : Après la Révolution bolchevique Marc Chagall devient « commissaire aux beaux-arts » et responsable de la vie artistique de Vitebsk. Il organise de nombreuses expositions d'artistes de Moscou et de Vitebsk avec Abram Brazer. Il prend la direction de l'école d'art en 1919, dont son maître Iouri Pen avait déjà créé une ébauche : l'École artistique de Vitebsk. Kasimir Malevitch, qui devient rapidement le leader radical de la jeunesse artistique, vient y participer puis prend le relais de Chagall. De retour d'un voyage à Moscou, Chagall apprend que l'école a été rebaptisée « Académie suprématiste » et qu'il est démissionné de force et remplacé par Kasimir Malevitch. Il repart alors pour Moscou où il crée les décors pour le théâtre d'Art juif puis s' installe en France à la fin des années 1920 avant d'etre naturalisé Français en 1937. Son œuvre, sans se rattacher à aucune école, présente des caractéristiques du surréalisme et du néo-primitivisme. Inspirée par la tradition juive, la vie des villages juif en Europe de l'Est et le folklore russe, elle élabore sa propre symbolique, autour de la vie intime de l'artiste. L'emploi de la couleur chez Chagall est très personnel. Dans ses illustrations de La Bible et Le Message biblique, notamment, on voit qu'une barbe peut être tour à tour violette, bleue ou verte. Il renverse les impressions chromatiques habituelles, et emploie la palette pour structurer l'espace de la toile davantage que pour traduire la réalité. " Mon cirque se joue dans le ciel, disait il, il se joue dans les nuages parmi les chaises, il se joue dans la fenêtre où se reflète la lumière " .

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lundi 24 octobre 2022

LES TABLEAUX QUI PARLENT N° 64 - René Fumeron et les tapisseries du paquebot France

 
 


Dernière grande commande d'Etat, voulant être une vitrine de la France et de son savoir faire dans les domaines aussi bien technologiques qu'artistiques, le paquebot Le France assura sa première traversée Le Havre-New York en Janvier 1962. Ce liner transatlantique qui reliait les deux destinations en 5 jours à la vitesse extraordinaire de 31 nœuds (60 km/h) fut le dernier de sa catégorie à être entièrement construit par les Chantiers Navals de Saint Nazaire et de la Ciotat..... 

Pour connaitre la suite, écouter ce podcast.

Liens vers d'autres natures mortes en tapisserie d'Aubusson -

Jean Lurçat https://astilllifecollection.blogspot...
- Jean Picard Ledoux https://astilllifecollection.blogspot...

dimanche 23 octobre 2022

Madeleine-Françoise Basseporte (1701-1780) - Bouquet de fleurs

Madeleine-Françoise Basseporte (1701-1780) Bouquet de fleurs Gouache, rehaussé de gomme arabique, 31,6 x 24,5 cm. Collection privée (Christie's)



Madeleine-Françoise Basseporte (1701-1780)
Bouquet de fleurs
Gouache, rehaussé de gomme arabique, 31,6 x 24,5 cm.
Collection privée (Christie's)

Que voit on ? Quelques fleurs dans un verre, comme Edouard Manet aimera aussi les peindre un siècle et demi  plus tard.  Chez  la grande Madeleine Françoise Basseporte ,on notera ce souci omniprésent du détail et du réalisme, comme les gouttes d'eau cristallines sur les feuilles et sur la rose blanche éclose, de même que sur l'entablement de marbre ou encore l'effet " loupe "du fond du verre sur le marbre.   

Rappel Biographique : Madeleine Françoise Basseporte  a marqué l’illustration botanique au 18ème siècle en peignant de nombreux vélins pour la collection du roi Louis XV, dont les filles ont suivi son enseignement en la matière. Née à Paris le 28 avril 1701, fille d’un marchand de vin ruiné et mort alors qu’elle est encore enfant, elle suit l’enseignement de Paul Ponce Antoine Robert de Seri, peintre du cardinal de Rohan, et va copier les œuvres de la collection du cardinal à l’Hôtel de Soubise. Elle convainc sa mère de s’installer près de cet hôtel pour en avoir un accès plus facile. Elle se tourne ensuite vers les collections du Palais-Royal et commence à réaliser des pastels à la manière de Rosalba Carriera. Sa carrière s’oriente ensuite vers l’histoire naturelle, fournissant des planches pour le Spectacle de la nature de l’abbé Pluche en 1732. Le peintre Claude Aubriet (1665-1742) lui enseigne l’art du vélin au Jardin du roi. Elle obtient en avril 1735 la survivance de la charge de son maître comme peintre des vélins du roi et doit fournir un nombre défini de vélins par an. La collection des vélins a été créée par Gaston d’Orléans et elle est la première femme à en avoir la charge. Elle prend alors le titre de peintre ordinaire du roi pour la miniature et de peintre des plantes du Jardin royal, qu’elle conservera jusqu’à sa mort.
Elle réalisa par moins de 313 vélins. Certains de ces vélins furent repris par Buc’hoz dans son Histoire universelle du règne végétal. Mais son œuvre ne se limite pas à cette collection puisqu’elle participe aussi à l’illustration du Traité des arbres fruitiers d’Henri-Louis Duhamel du Monceau, ainsi qu’au Traité de la fabrique des manœuvres pour les vaisseaux, ou l’Art de la corderie perfectionné, par le même auteur. Sa contribution comprend aussi des planches de zoologie pour le Spectacle de la nature et pour l’Histoire naturelle de Buffon. Logée au Jardin du roi, elle entre en contact avec de grands personnages qui la soutiennent, à commencer par Buffon avec qui elle entretient une correspondance. Recommandée à Louis XV, celui-ci lui demande de donner des cours à ses filles. Madame de Pompadour l’aurait fait venir dans son château de Bellevue pour travailler à sa décoration. Elle forme également des artistes comme la cero-plasticienne et anatomiste Marie-Catherine Biheron ou la célèbre peintre de natures mortes  Anne Vallayer-Coster, avec laquelle elle se lia d'une grande amitié.
A sa mort, Gérard Van Spaendonck – le maître de Redouté – lui succède dans la charge de peintre des vélins. Son importante production et le soutien des puissants n’ont pas empêché Françoise Madeleine Basseporte d’être éclipsée par d’autres illustrateurs. Les précieux vélins transférés par la Bibliothèque nationale au Museum d’Histoire Naturelle en 1793 , et d’autres vélins encore conservés par la Bibliothèque nationale ou achetés depuis pour redécouvrir une des grandes illustratrices de son temps.

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jeudi 20 octobre 2022

Anne Vallayer-Coster (1744-1818) - Fleurs dans un vase de porcelaine bleue


Anne Vallayer-Coster (1744 -1818) Fleurs dans un vase de porcelaine bleue, 1780 Huile sur toile. Collection particulière.


Anne Vallayer-Coster (1744 -1818)
Fleurs dans un vase de porcelaine bleue, 1780
Huile sur toile.
Collection particulière. 

 Que voit on  ? Ce que décrit le titre, le vase de porcelaine bleue  offrant un magnifique reflet d'une feêntre de la pièce dans laquelle se trouve ce bouquet.

Rappel biographique : Peintre officielle de la reine de France, Marie-Antoinette, Anne Vallayer-Coster fut aussi douée pour les natures mortes que Jean-Baptiste-Siméon Chardin.
Fille d’orfèvre de la cour, elle passe son enfance dans la manufacture de tapisserie des Gobelins où résident ses parents. Elève de Madeleine Basseporte et de Joseph Vernet, Anne Vallayer entre à l’académie royale de peinture en 1770 qui comptent alors 12 femmes. Inspirées par les natures mortes et les « vanités » des maîtres flamands du XVIIe siècle, ces compositions sont souvent riches de symbole, les fruits par exemple ont des valeurs symboliques, les cerises évoquent les fruits du Paradis, les pommes et les pêches le fruit défendu, les raisins la rédemption et l’intérieur de la noix la Croix du Christ. Son travail semble scruter et traduire « À l’infini » le monde visible de la beauté des choses et leur précarité….
Echappant, grâce à son immense talent aux purges révolutionnaires et traversant le 1er Empire avec grâce, elle poursuivit sa carrière de peintre avec succès jusqu’à sa mort, sous la Restauration.

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dimanche 16 octobre 2022

François Bonvin (1817-1887) - Nature morte à l'œuf

François Bonvin (1817-1887) Nature morte à l'œuf, 1883 Rotterdam Museum

François Bonvin (1817-1887)
Nature morte à l'œuf, 1883
Museum of Fine Arts, Rotterdam

Que voit on ? Sur un entablement en marbre d'une table d'office sans doute, tour le nécessaire pour un petit déjeuner solide et rapide : pain, œuf coque, thé. Dans le fond deux autres œufs attendent sous un linge.  Une nature morte dans la tradition de Chardin,  référence majeure de Bonvin.


Rappel biographique : Le peintre et graveur français François Bonvin (à ne pas confondre avec son demi-frère Léon Bonvin) est considéré par beaucoup (et à juste titre) comme l'un des meilleurs peintres de genre et de nature morte du 19e siècle. Sa description des milieux modestes dont il est issu est accueillie favorablement par la critique et le marché de 'art de son temps qui le rapproche souvent dans la thématique choisie par un Le Nain par exemple. François Bonvin fut d'abord influencé par les artistes flamands comme Pieter de Hooch, mais son style évolua assez rapidement pour devenir plus réaliste et ressembler finalement beaucoup à celui de Chardin. Cela ne signifie pas que Bonvin n'a pas sa propre personnalité qui s'exprime d'ailleurs beaucoup plus dans ses natures mortes que dans ses tableaux de genre.

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mercredi 12 octobre 2022

Vincent van Gogh (1853-1890, - Deux Tournesols Coupés

 

Vincent van Gogh (1853-1890) Deux Tournesols Coupés,1887 Huile sur toile, 61 x 43,2 cm The MET

Vincent van Gogh (1853-1890)
Deux Tournesols Coupés,1887
Huile sur toile, 61 x 43,2 cm
The MET

Que voit on ? ce que le titre décrit avec  précision: deux fleurs encore fraiches de tournesols coupés, gisant sur un sol bleu qui semble n être un ciel.    L'une des nombreuses variations sur ce thème du tournesol que Van Gogh découvrit en Provence et qu'il peignit à de très nombreuses reprises.


Rappel biographique : Au début du mois de mars 1886, Vincent van Gogh  rejoint son frère Theo à Montmartre, avec l'envie de s'informer sur les nouveautés de la peinture impressionniste. À l'époque, Theo est gérant de la galerie montmartroise Boussod, Valadon & Cie. Seule la connaissance du milieu artistique parisien peut véritablement permettre à Van Gogh de renouveler et d'enrichir sa vision. Cette année-là est celle de la dernière exposition impressionniste que Vincent découvre, et en 1887 doit avoir lieu la première rétrospective de l’œuvre de Millet. Paris se prépare alors à accueillir plusieurs expositions : en plus du Salon, où sont exposées les œuvres de Puvis de Chavannes, Van Gogh visite les salles de la cinquième exposition internationale à la galerie Georges Petit, qui présente des toiles d'Auguste Renoir et de Claude Monet. Ces derniers n'avaient pas souhaité participer à la huitième et dernière exposition des impressionnistes, qui offrait le spectacle d'un groupe déchiré, entre les défections et les nouvelles arrivées, et ouvrait ses portes à la nouveauté du moment, le néo-impressionnisme, avec la toile de Georges Pierre Seurat, Un dimanche après-midi à l'Île de la Grande Jatte. À Paris dans les années 1886-1887, Van Gogh fréquente un moment l’Académie du peintre Cormon, où il fait la connaissance de Henri de Toulouse-Lautrec, de Louis Anquetin, d’Émile Bernard ainsi que de John Peter Russell. Ce dernier réalise son portrait. Il rencontre également, par l’intermédiaire de son frère, presque tous les impressionnistes, en particulier Georges Seurat et Camille Pissarro, ainsi que Paul Gauguin. Dans la boutique du père Tanguy, il devient l'ami de Paul Signac. Sous l’influence des estampes japonaises, ses compositions acquièrent peu à peu davantage de liberté et d’aisance, tandis qu’il s’essaie à la technique de l’aplat coloré. Pissarro l’initie également aux théories nouvelles sur la lumière et au traitement divisionniste des tons. La palette de l'artiste s’enrichit alors de couleurs vives et sa touche s’anime et se fragmente, ceci grâce également à Signac avec qui il travaille en 1887. Exalté par la ferveur du climat artistique parisien, Van Gogh brûle les étapes de son renouvellement artistique grâce à la fréquentation des peintres les plus anticonformistes du moment : il s'essaye au néo-impressionnisme auprès de Signac et Pissarro, enquête sur les profondeurs psychologiques du portrait avec son ami Toulouse-Lautrec, est précocement informé de la synthèse du cloisonnisme par ses compagnons Louis Anquetin et Émile Bernard, et peut apprécier les toiles exotiques réalisées par Gauguin en Martinique. Régénéré par cette modernité, il est prêt à réaliser son rêve méditerranéen, à la recherche de la lumière aveuglante de la Provence, qui fait resplendir les couleurs pures de la nature, étudiées jusque-là dans sa collection d'estampes japonaises. C'est une période très fertile où son art s'oriente vers l'impressionnisme, mais l'absinthe et la fatigue aggravent son état mental. Le 19 février 1888, il quitte Paris....

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dimanche 9 octobre 2022

Gino Severini (1863-1966) Natura morta, 1918


Gino Severini (1863-1966) Natura morta, 1918



Gino Severini (1863-1966)
Natura morta, 1918

 
Gino Severini s'établit à Rome en 1899 où il travaille comme employé. Il fréquente l'école libre du nu à l'Académie et suit des cours de dessin le soir à l'école de la Villa Médicis. Il rencontre le peintre Giacomo Balla dont il devient l'élève. En 1900-1901, il est, avec Balla, à Fontenay-aux-Roses, chez Serafino Macchiati, peignant des paysages.
En 1905, il organise l'exposition des Refusés dans le foyer du théâtre Costanzi. Il s'installe à Paris en 1906 et fréquente l'avant-garde artistique. En 1910, il signe le manifeste pour la peinture futuriste avec Marinetti, Giacomo Balla, Umberto Boccioni, Luigi Russolo et Carlo Carrà. En 1912, il participe à l'exposition des peintres futuristes organisée par le critique Félix Fénéon du 5 au 24 février à la Galerie Bernheim-Jeune à Paris et il est présent dans les expositions successives des futuristes en Europe et aux États-Unis. Très bon dessinateur, il combine dans son œuvre la science et l'art, la rigueur et l'imagination, pour atteindre le plus complet bonheur d'expression lorsqu'il lance, entre 1910 et 1915, les valeurs dynamiques du futurisme.
Il manifeste un grand intérêt pour la chronophotographie et, pour s'opposer au mimétisme de la peinture traditionnelle, il s'attache dans sa peinture à décomposer les différentes étapes du mouvement, ce qui se manifeste en particulier dans une toile comme La danseuse obsédante(1911). En 1913, il épouse Jeanne (1897-1992), la fille du poète Paul Fort. Après 1920, il se consacre notamment à l'art sacré et à la mosaïque. Il publie en 1921 un ouvrage intitulé Du cubisme au classicisme. En 1922, il décore de fresques une pièce du Château de Montegufoni à la demande d'Osbert Sitwell, propriétaire des lieux. Il est l'ami de l'architecte français Auguste Perret. Dans les années 1920, il partage son temps entre Paris et Rome. En 1956, il ouvre à Paris l’École d'Art italien avec Gio Colucci.



mercredi 5 octobre 2022

Luis Egidio Melendez (1716-1780) - Bodegón con bandeja de uvas

 

Luis Egidio Melendez (1716-1780) Bodegón con bandeja de uvas 1771. (Nature morte avec Grappes de Raisins) Óleo sobre lienzo, 42 x 62 cm Museo del Prado, Madrid

Luis Egidio Melendez (1716-1780)
Bodegón con bandeja de uvas 1771
(Nature morte avec Grappes de Raisins)
Óleo sobre lienzo, 42 x 62 cm
Museo del Prado, Madrid

Que voit on ? Une merveille de plus parmi les innombrables que ce peintre produisit, car il produisit beaucoup  avec toujours une égale qualité ! Un exploit.
 

Rappel biographique : Le peintre espagnol d'origine napolitaine, Luis Egidio Melendez a fait carrière presque exclusivement à Madrid. Contemporain de Goya, il est considéré aujourd'hui comme l’un des meilleurs peintres de natures mortes du 18e siècle, réputation qu'il n'avait pas de son vivant qu'il a passé dans une misère noire. C'est son père, Francisco Meléndez et Louis Michel van Loo (dont il est l'assistant de 1742 à 1748) qui assurent sa formation de peintre.
Le futur Charles IV d'Espagne lui commanda une grande série de natures mortes (dont celle ci-dessus) dont une partie importante est aujourd'hui conservée au musée du Prado à Madrid.
Ses toiles peintes dans de petits formats (jamais plus de 50 cm) dans la grande tradition de l'austérité espagnole, n'en foisonnent pas moins d'une minutie des détails. toujours peints avec une absolue perfection. La composition simple et le contraste clair-obscur, s’inscrivent dans la tradition des natures mortes baroques de Zurbaran et de Cotan. Comme eux, Meléndez étudia les effets de lumière, la texture et la couleur des fruits et des légumes, ainsi que celles des récipients en céramique, verre et cuivre ou pailles. À la différence des maîtres du 17e siècle, il présente le sujet plus près du spectateur, en légère plongée. Ce sont des objets disposés sur une table, ce qui donne à ses formes une certaine monumentalité. Le genre permet au spectateur d’étudier l’objet par lui-même. Les fonds sont neutres, et c'est un puissant éclairage qui mettent valeur les contours de l’objet. C’est ainsi qu’il représente le duvet des fruits, les transparences des peaux des raisins, les intérieurs brillants des pastèques et quelquefois les accidents présents à la surface des fruits (comme ici avec les figues vertes).
Chaque toile de Meléndez est minutieusement composée et fait l'objet d'un mise en scène précise afin de créer le plus grand réalisme possible. Les « grands thèmes » n’intéressèrent jamais Meléndez qui portent surtout son attention sur les choses de la vie quotidienne, sur l’observation et l’étude de la nature. Il fut souvent comparé à Chardin, jusqu'à être même parfois surnommé le « Chardin Espagnol » ce qui est assez stupide eut égard au caractère unique de son style et à tout ce qui différencie ces deux grands peintres.

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lundi 3 octobre 2022

Juan Gris (1887‑1927) - Guitare et Verre, 1913

Juan Gris (1887‑1927) Guitare et Verre, 1913 Huile sur toile, 20 x 30,6 cm Collection privée



Juan Gris (1887‑1927)
Guitare et Verre, 1913
Huile sur toile, 20 x 30,6 cm
Collection privée


Que voit on ? Une des plus belles composition de ce grand maitre de la nature morte que je place pour ma part largement devant Braque et Picasso qui s'en inspirèrent chacun beaucoup.... beaucoup... beaucoup... comme on peut le voir ici et principalement dans le détail magnifique du bas de la composition !  

Rappel Biographique : Juan Gris vécut et travailla en France à partir de 1906. Il fut proche du mouvement cubiste tout en occupant une place très à part dans la peinture de son temps, sans doute toujours dans l'ombre de Picasso qui l'aurait volontiers " éliminer de la carte " selon les dires de Gertrude Stein. Salvador Dali disait de lui : « Juan Gris est le plus grand des peintres cubistes, plus important que Picasso parce que plus vrai. Picasso était constamment tourmenté par le désir de comprendre la manière de Gris dont les tableaux étaient techniquement toujours aboutis, d'une homogénéité parfaite, alors qu'il ne parvenait jamais à remplir ses surfaces de façon satisfaisante, couvrant avec difficulté la toile d'une matière aigre. Il interrogeait sans cesse : « Qu'est-ce que tu mets là ? — De la térébenthine. » Il essayait le mélange, échouait, abandonnait aussitôt, passant à autre chose, divin impatient. »
Aujourd'hui Juan Gris apparait comme un génie injustement resté dans l'ombre. Il a peint quasiment autant de natures mortes que de paysages ou de portraits. Jusqu’en 1920, sa peinture est encore marquée par l’Espagne, celle des natures mortes de l’école de Séville des 16e-17e siècles – d’un José Sanchez Cotan, d’un Valdes Léal ou d’un Zurbaran, par exemple – Gris aime profondément ces peintures des « blancs chartreux qui, dans l’ombre, glissent silencieux sur les dalles des morts ». Des blancs contrastant avec les noirs, il va donc tirer le parti le plus fort.

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samedi 1 octobre 2022

Kenneth Stubbs (1907-1967) - Lacy Still Life



Kenneth Stubbs (1907-1967) Lacy Still Life, 1960 Private collection



Kenneth Stubbs (1907-1967)
Lacy Still Life, 1960
Private collection 

Que voit on?  un témoignage supplémentaire de ce que le genre de la nature abstraite existe bel et bien.  Ici une chaise posée derrière une table sur laquelle est posée un plateau contenant des poires(un des fruits les plus fréquemment traitées dan l'oeuvre de ce peintre)  rendues de façon assez anguleuses.


Rappel biographique : le peintre américain Kenneth Stubbs a été fortement influencé dès son adolescence et sa jeunesse par les cubistes français comme Juan Gris et surtout Georges Braque. Il s'intéressait beaucoup (jusqu'à l'obsession souvent) au principe du Nombre d'or et à la proportion idéale que ce dernier est censé permettre d'atteindre. Stubbs consacra beaucoup de son énergie à en explorer l'utilisation à travers les siècles chez les maîtres du passé avant de l'appliquer à ses propres compositions. Ses natures mortes sont remarquables aussi par une conception nouvelle du mouvement qu'elles appliquent au modèle cubiste, en alternant notamment lignes droites et couleurs.

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jeudi 29 septembre 2022

Joan Miró (1893-1983) - Nord Sud


Joan Miró (1893-1983) Nord Sud, 1917 Collection privée



Joan Miró (1893-1983)
Nord Sud, 1917
Collection privée

Que voit on ? Une poire, une livre de Goethe , une carafe espagnole, un pot de fleurs, un oiseau dans une gage ouverte, un panneau Nord-Sud qui donne son nom à cette nature morte de jeunesse de Miro et... des ciseaux au premier plan. Ciseaux dont il se servira  allègrement dans le futur ! 


Rappel biographique : Le peintre espagnol Joan Miró, (Joan Miró i Ferrà) qui se définissait comme un « catalan international» fut l'un des principaux représentants du mouvement surréaliste.
Ses premières peintures dont on peut considérer que cette nature morte fait partie, dénotent une influence claire du fauvisme et du cubisme montrant une certaine proximité de couleurs avec Van Gogh et quelquefois même Cézanne.
Il abandonne leu à peu les couleurs et les formes dures utilisées jusqu'alors pour les remplacer par d'autres plus subtiles. Il explique cette démarche dans une lettre à son ami Ricart en date de 1918 :
« Pas de simplifications ni d’abstractions. En ce moment je ne m’intéresse qu’à la calligraphie d’un arbre ou d’un toit, feuille par feuille, branche par branche, herbe par herbe, tuile par tuile. Ceci ne veut pas dire que ces paysages deviendront cubistes ou rageusement synthétiques. Après, on verra. Ce que je me propose de faire est de travailler longtemps sur les toiles et de les achever autant que possible. À la fin de la saison et après avoir tant travaillé, peu importe si j'ai peu de toiles. L'hiver prochain, messieurs les critiques continueront à dire que je persiste dans ma désorientation. »
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mardi 27 septembre 2022

Eva Gonzales (1849-1883) - Bouquet de fleurs variées avec une jonquille Collection privée

 

Eva Gonzales (1849-1883) Bouquet de fleurs variées avec une jonquille Collection privée



Eva Gonzales (1849-1883)
Bouquet de fleurs variées avec une jonquille
Collection privée

Que voit on ? Un bouquet  de fleurs assez peu identifiables, très différentsde l' esprit dans lequel Eva Gonzales avait peint son célèbre que Roses dans un vase en 1870

Rappel biographique : Eva Gonzales est née à Paris dans une famille bourgeoise d’origine espagnole installée en France. Son père est l’écrivain célèbre Emmanuel Gonzalès. Elle entre, en 1866, à 16 ans, dans l’atelier de Charles Chaplin, homonyme du célèbre acteur de cinéma mais qui était un peintre à la mode chez lequel se précipitait beaucoup de jeunes filles de bonne famille. En mai 1867, elle abandonne sans regret l’atelier, jugeant l’enseignement dispensé par Chaplin, trop classique. Deux ans plus tard, elle rencontre Edouard Manet et devient son élève. Une grande amitié et une admiration réciproque les lient, suscitant la jalousie de Berthe Morisot qui lui envie son amitié avec le maître. Manet exécute le portrait d’Eva en 1869, et l’expose au Salon de 1870 pendant qu’elle présente Le Clairon directement inspiré du Fifre. Eva Gonzalès travaille dans l’esprit du maître de nombreuses natures mortes, des scènes de plein air et sujets intimistes, des aquarelles, des huiles et des pastels. Bien que les sujets de ses toiles soient les mêmes que ceux choisis par les impressionnistes, le style en est différent, plus proche des peintures « espagnoles » des débuts de Manet. Après plusieurs années d’indifférence face à son travail, à partir de 1879 et après l’exposition au Salon d’ Une loge aux Italiens, le public et les critiques d’art s’enthousiasment pour ses œuvres et reconnaissent son talent. Elle se refuse à participer aux Salons Impressionnistes, mais reste très proche de ce courant artistique et de ses amis. En 1879, Eva Gonzalès épouse Henri Guérard, graveur de Manet et peintre occasionnel. Elle meurt brutalement, en 1883, d’une embolie peu après la naissance de leur fils Jean-Raymond Guérard et seulement six jours après le décès de son maître Édouard Manet, alors qu’elle lui préparait un hommage.

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dimanche 25 septembre 2022

Fede Galizia (1578-1630) - Natura Morta con un Melone aperto


Fede Galizia (1578-1630) Natura Morta con un Melone aperto Collection privée


Fede Galizia (1578-1630)
Natura Morta con un Melone aperto
Collection privée

Que voit on ?  Une nature morte peinte par une des plus grandes peintres baroques et  qui ne cache pas, bien longtemps avant Frida Khalo ou  Georgia O' Keeffe  ou Tamara de Lempicka  et en meme temps que Giovanna Garzoni les parallèles qu'elle voit entre le sexe féminin et certains fruits et fleurs.   Et comme on le constate encore ici,  elle n'oublie jamais son leitmotiv que l'on retrouve immanquablement de tableau en tableau tout au long de son œuvre: la coupe argentée ou en porcleaine.

Rappel biographique : Fede Galizia appelée aussi Fede Gallizi est une peintre italienne de l'époque baroque. Elle apprit à peindre dans l'atelier de son père le peintre miniaturiste Nunzio Galizia, qui travaillait à Milan. A 12 ans, elle maîtrise parfaitement l 'art de la gravure. A 20 ans, elle a déjà une réputation de portraitiste qui dépasse les frontières du duché de Milan. En 1596, elle réalise une Judith et sa servante qui lui assure une notoriété de peintre majeure. Elle exécute plusieurs commandes pour des églises de Milan dont un retable pour l'église Santa Maria Maddelena.
En 1630, elle meurt à Milan de la grande peste qui ravageait alors l'Italie.
C'est en 1965 seulement que Stefano Bottari constitue le catalogue de ses œuvres. A la surprise générale il lui attribue une majorité de natures mortes alors que sa réputation de son vivant était plutôt basée sur les portraits et les sujets sacrés (les plus nobles des genre picturaux de l'époque).
Ses natures mortes d'une très grande simplicité, empreintes du dépouillement prôné par la Contre-Réforme, font souvent penser à celles de Zurbaran. Fede Galizia est avec Clara Peeters à Anvers et Louyse Moillon à Paris l'une femmes premières peintres de natures mortes.

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vendredi 23 septembre 2022

Floris Gerritsz van Schooten ( 1585-1656) - Nature morte de fruits


Floris Gerritsz van Schooten ( 1585-1656) Nature morte de fruits Huile sur toile, 38x 55 cm Collection privée


Floris Gerritsz van Schooten ( 1585-1656)
Nature morte de fruits
Huile sur toile, 38x 55 cm
Collection privée

Que voit on ? Sur un entablement recouvert d'une nappe sombre marquée de deux plis, des raisins  blancs et rouges), leur pampre et leur feuillage, des pêches, un verre à pieds transparent et vide et au milieu de la toile, au premier plan, une énorme mure, fruit qui, selon la légende, serait née du sang versé par les Titans lors de leurs guerres contre les dieux.

Rappel biographique : Peintre néerlandais du siècle d'or, Floris Gerritsz van Schooten (1585-1656) est principalement connu pour ses natures mortes. Entre 1617 et 1642,  il va peindre une centaine de natures mortes. Les premières, dans des coloris très vifs et explosifs et les dernières avec une touche qui évolue progressivement vers des compositions plus monochromes privilégiant souvent les accords de bruns et des gris, déjà sensible plusieurs de ces toiles précédentes.

Floris Gerritsz van Schooten signait ses tableaux avec le monogramme FvS.
Le catalogue de ses œuvres fut établi, assez tardivement,  dans les années 1960.

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mercredi 21 septembre 2022

Eliot Hodgkin (1905-1987) - Trois noix

 

Eliot Hodgkin (1905-1987)  Trois noix, 1963,

 

Eliot Hodgkin (1905-1987)
Trois noix, 1963

Que voit on  ? Trois noix dont un est brisée et laisse échapper un cerneau sur l'entablement.


Rappel biographique : Le peintre britannique Eliot Hodgkin a réalisé de nombreuses natures mortes de plantes, de fruits, de légumes et d'autres objets inanimés avec une précision digne des grands illustrateurs botaniques des siècles passés. Cette grande précision et le luxe de détails de ces planches l'ont rendu grandement apprécier des botanistes et des scientifiques agissant dans le domaine environnemental. Après sa mort, plusieurs œuvres de sa collection furent vendues par les soins de Christie's. Son prix record est une nature morte intitulée Violet II, tempera sur panneau, 7 par 15 cm, vendu 51 700 £ chez Christie's South Kensington, le 6 septembre 2000. Hodgkin occupe une place réellement à part dans l'histoire de la nature morte au 20e siècle. La Royal Academy of Arts conserve, et aussi plusieurs dessins et tableaux de ce peintre dont l'oeuvre est hommage frontal, obstiné et très figuratif à l'environnement dans un siècle qui a grandement participé à sa destruction.

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lundi 19 septembre 2022

David Hockney (bn. 1937) - My window ipad paintings art (3)

 

David Hockney (bn. 1937),  My window ipad paintings art,  2009-2012   Private collection

 

David Hockney (bn. 1937)
My window ipad paintings art (3), 2009-2012
Private collection

Que voit on ? Cette nature morte devant la fenêtre, fait partie de la série My Window publié dans un livre édité par Taschen en 2017, qui présente 120 dessins réalisé à partir d'un Iphone et d'un Ipad, une technique qu'Hokcney insère dans l'évolution du pop art. Le format d'édition est évidemment plus grand que le format original de l'Iphone.... Il est intéressant de noter que malgré la nouveauté du medium, le recours à l'édition papier a paru indispensable à cet artiste !

Rappel biographique : David Hockney, est un peintre, dessinateur, graveur, décorateur et photographe britannique, né en 1937 dans une famille anglaise modeste, quatrième enfant d’une fratrie de cinq. Son père ayant été un objecteur de conscience pendant la seconde guerre mondiale, David Hockney a refusé de faire son service militaire entre 1957 et 1959. Après des études au Royal College of Art de Londres, il en sort diplômé en 1962.
Il commence sa carrière comme dessinateur de presse pour le Sunday Times, au cours d’un voyage en Egypte. En 1964, il découvre la Californie, les polaroids, la peinture acrylique, les belles villas et leur piscine qui deviennent un des motifs principaux de ses œuvres. Eloigné des courants les plus-avant-gardistes, Hockney pratique un art figuratif presque expressionniste où se mêlent portraits, photographies et videos. En 1963, à New York, il rencontre Andy Warhol qui lui rendra plus tard plusieurs fois visites à Los Angeles. La légende veut que ce soit Warhol qui ait conseillé à Hockney de faire sa célèbre série sur les piscines. Homosexuel parmi les premiers à se revendiquer comme tel, David Hockney revient vivre à Londres en 1968 et prend pour compagnon le réalisateur John Schlesinger, auteur notamment de Midnight Cow Boy (1969) ou Sunday Bloody Sunday (1971) autant de films militant ouvertement pour les droits des homosexuels dans une Angleterre qui assimile toujours en justice l'homosexualité à un crime. En 1973, Jack Hazan réalise un documentaire-fiction qui lui est consacré intitulé "A Bigger Splash" qui assoit sa notoriété internationale naissante (le film est primé au Festival international du film de Locarno) Entre 1974 et 1977, David Hockney s'installe à Paris où son travail tourne un peu en rond, avant de repartir en Californie en 1978. En 1974, le Musée des Arts Décoratifs de Paris organise sa première rétrospective David Hockney. Il est considéré désormais comme une des figures du mouvement Pop Art des années 1960 et à ce titre, s'intéressa à peu près à tous les genres picturaux, bien qu'ayant développé, surtout ces dernières années, une prédilection pour les paysages. Il a cependant peint beaucoup de nature mortes (surtout dans les années 1980) toujours traitée à sa façon, c'est à dire de manière décalée, anecdotique et toujours avec un indéniable talent de coloriste.
En 2010, il expose à Paris, à la Fondation Pierre Bergé - Yves Saint-Laurent, ses œuvres réalisées sur iPhone et iPad, il met aussi en avant la possibilité de rediffuser le processus créatif, à travers des logiciels déclarant « La seule expérience semblable est celle où l’on voit Picasso dessiner sur du verre pour un film » (en référence au film « Le Mystère Picasso » d'Henri-Georges Clouzot).
Le 2 janvier 2012, il a été nommé par la reine Elizabeth II, membre de l’Ordre du mérite britannique. Une grande exposition s'est ouverte le 23 janvier 2012 à la Royal Academy de Londres et au Musée Guggenheim de Bilbao où elle restée en place pendant tout l'été 2012 et a connu un immense succès.
Depuis 2019, David Hockney a choisi de vivre une grande partie de l'année en France, en Normandie pour être précis, dont il dit préférer la nature variée à celle de l'Angleterre.

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samedi 17 septembre 2022

Edouard Vuillard (1868-1940) - Intérieur avec peintures et un faisan


Edouard Vuillard (1868-1940), Intérieur avec peintures et un faisan, 1928 Tempera et pastel sur toile 84.5 x 104.8 cm. The Metropolitan Museum of Art, New York (Don de Robert Lehman)



Edouard Vuillard (1868-1940),
Intérieur avec peintures et un faisan, 1928
Tempera et pastel sur toile 84.5 x 104.8 cm.
The Metropolitan Museum of Art, New York (Don de Robert Lehman)

Que voit on ?   Le MET ne s'y est pas trompé en le prenant dans ses collections, il s'agit la d'un des grands chefs d'oeuvre de Vuillard. Le faisans sur un tabouret de paille au premier plan comme un trophée,  est présenté sur fond  de deux toiles de Vuillard accrochée au mur et qu'il a repent sur cette toile pour l'occasion.


Rappel biographique : Jean-Édouard Vuillard, connu pour être le fondateur du mouvement Nabis, a peint aussi bien des portraits que des intérieurs, des natures mortes, des compositions murales et des décors de théâtre. Vuillard exposa pour la première fois au Salon des Indépendants en 1901 et au Salon dAutomne en 1903. C'est dans le années 1890 qu'il fit la connaissance des frères Alexandre et Thadée Natanson, les fondateurs de la Revue Blanche, et en 1892, sous leur conseil, il fit ses premières décorations (fresques d'appartements) pour la maison de Madame Desmarais. Plus tard il reçut de nombreuses commandes semblables. En 1895 pour Alexandre Natanson, en 1898 pour Claude Anet, en 1908 pour Bernstein et en 1913 pour Bernheim et pour le Théâtre des Champs Elysées. Les dernières commandes qu'il reçut datent de 1937 (Palais de Chaillot à Paris, avec Bonnard) et de 1939 (Palais des Nations à Genève, avec Maurice Denis, Roussel et Roger Chastel).
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jeudi 15 septembre 2022

Dick Ket (1902-1940) - Nature morte aux livres, bonbonne d'acide chlorhydrique, fleurs dans un pot de gingembre sur nappe rayée



Dick Ket (1902-1940)
Nature morte aux livres, bonbonne d'acide chlorhydrique, fleurs dans un pot de gingembre sur nappe rayée
Huile sur toile,  83 x 71 cm, vers 1925-1926
Collection privée


Que voit on ? Sans nulle doute ce que décrit avec précision le titre ! Ce qu'il ne décrit pas c'est le prodigieux rendu des reflets  dans la bonbonne d'acide chlorhydrique,refelts dans lesquels on peut apercevoir tout le reste de la pièce comme dans la meilleure tradition de l'Age d'or de la peinture Hollandaise, donc Dick Ket fut un des plsus géniaux héritiers au 20 e siècle.

Rappel biographique : Dick Ket était un peintre connu pour ses natures mortes et ses autoportraits.
Ses natures mortes méticuleusement composées tournent toujours autour des mêmes thèmes et représentent souvent les mêmes objets à savoir des bouteilles, un bol vide(et de préférence ébreché,) des œufs, des instruments de musique, des journaux... Ket a juxtaposé ces objets dans des arrangements angulaires, vus d'un point de vue élevé, dans un cadrage "en plongée", les ombres portées des objets créant toujours d'intéressantes diagonales. Dick Ket a réalisé environ 140 peintures, dont une quarantaine d'autoportraits. Ses expérimentations techniques de différents additifs dans la composition de ses pigments, medium et vernis, ont eut pour effet de provoquer un résultat étonnant et difficilement gérable par les conservateurs, puisque certaines de ses peintures ne sont pas encore complètement sèches après quatre vingt ans !!! Le Rijksmuseum d'Amsterdam, le musée Arnhem et le musée Boijmans Van Beuningen de Rotterdam figurent parmi les musées présentant des œuvres de Dick Ket.

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mardi 13 septembre 2022

Henri Matisse (1869-1954) - Nature morte avec citrons, 1919

 

 

Henri Matisse (1869-1954) Nature morte avec citrons, 1919 Huile sur toile, 80 × 64 cm Collection particulière



Henri Matisse (1869-1954)
Nature morte avec citrons, 1919
Huile sur toile, 80 × 64 cm
Collection particulière

Que voit on ? Un brillant  divertissement de Matisse sur le thème du noir, du jaune et du blanc... avec une pointe de vert qui n'est pas san rappeler une autre Nature Morte au citron, celle de la Barnes Foundation de Philadelphie, publiée dans ce blog en 2018.


Rappel Biographique : Henri Matisse, peint son premier tableau, Nature morte avec livres et chandelle en juin 1890. Peu après, il se rend à Paris. En 1892, il rencontre Albert Marquet à l'École des Arts déco puis s'inscrit en 1895, à l'École des beaux-arts, dans l'atelier de Gustave Moreau. L'enseignement du maître encourage ses élèves à penser leur peinture, à la rêver, au-delà de la virtuosité technique. Matisse, comme ses condisciples, Georges Rouault, Léon Lehmann, Simon Bussy, Eugène Martel, Albert Huyot ou Henri Evenepoel, est stimulé par cette conception de la peinture et entend développer la sienne selon son individualité. Gustave Moreau, lors d'une correction, lui dit : « Vous allez simplifier la peinture. »
Cette prophétie peut être considérée comme le programme esthétique de l'œuvre d'Henri Matisse.
En 1896, Matisse expose pour la première fois au Salon des Cent et au Salon de la Société nationale des beaux-arts, dont il devient membre associé sur proposition de Pierre Puvis de Chavannes. Cette fonction lui permet notamment d'exposer sans passer par un jury. Il passe l'été à Belle-Île-en-Mer et rencontre l'Australien John Peter Russell, qui l'introduit auprès d'Auguste Rodin et Camille Pissarro. Il commence à s'intéresser à la peinture impressionniste qu'il découvre en 1897 au musée du Luxembourg. Il est alors un peintre classique de natures mortes réalistes aux textures amples. Pour gagner sa vie, Matisse et Marquet travaillent comme peintre décorateurs à la journée, pour les décorateurs de théâtre.
En voyage à Londres, sur les conseils de Pissarro, Matisse découvre la peinture de Joseph Mallord William Turner, puis il part s'installer en Corse où il habite dans la Villa Rocca. A Ajaccio, il peint une cinquantaine de toiles dont Le Mur rose qui représente l'arrière de l'hospice Eugénie vu depuis la Villa de la Rocca. Matisse s'inspire alors de Turner.
En 1899, il découvre le traité de Paul Signac, d’Eugène Delacroix au néo-impressionnisme.
À partir de 1900, Matisse travaille la sculpture et le modelage, à l'Académie de la Grande Chaumière, sous la direction d'Antoine Bourdelle et fréquente également l'atelier d'Eugène Carrière. Il y fait la connaissance d'André Derain et de Jean Puy. Derain lui présente Maurice de Vlaminck. Il expose au Salon des indépendants (1901) et participe à la première édition du Salon d'automne (1903)
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dimanche 11 septembre 2022

John Ruskin (1819-1900) - Study of oak leaf.

 

John Ruskin (1819-1900) Study of oak leaf. 1879 Watercolour and Gouache on paper,  295 x 418 mm  Sheffield Museums, The Guild of Saint George Collection


John Ruskin (1819-1900)
Study of oak leaf. 1879
Watercolour and Gouache on paper,  295 x 418 mm 
Sheffield Museums, The Guild of Saint George Collection

Que voit-on ?  Une feuille morte emportée par le vent sur fond de beau ciel bleu. C'est de saison !


Rappel biographique : John Ruskin fut un écrivain, poète, peintre et critique d'art britannique.
Fils unique d'une riche famille, il fut éduqué à domicile, avec une insistance particulière sur l'art et la religion. Il poursuivit son éducation en dilettante, en tant qu'auditeur libre à Oxford. Malgré des problèmes de santé, il y obtint son MA en 1843. Surtout, il s'y lia d'amitié avec nombre d'intellectuels. Il fut publié dès son adolescence. Grâce а la fortune de sa famille, il put consacrer sa vie à l'écriture. Il devint rapidement célèbre dans les années 1840 grâce à son travail de critique dans Modern Painters (1843 à 1860) où il proposait une nouvelle façon d'appréhender l'art. Il écrivit ensuite The Seven Lamps of Architecture en 1849 et surtout The Stones of Venice en 1853. Il fit aussi passer ses idées par l'enseignement. Il participa à la création de l'University Museum, donna des cours de dessin au Working Men's College, un établissement de formation continue fondé par ses amis socialistes chrétiens. Il en donna aussi dans une école pour jeunes filles et par correspondance. En1870, il devint le premier titulaire de la chaire Slade à Oxford.
Son mariage avec Effie Gray annulé pour non-consommation continue à alimenter de nos jours des légendes nombreuses et des suppositions sur l'homosexualité contrariée de Ruskin. Effie épousa très vite le peintre John Everett Millais, un membre du mouvement préraphaélite dont Ruskin fut le mécène et le soutien après s'être engagé pour Turner. Grâce aux cours de dessin qu'il reçut lors de son enfance, avec James Duffield Harding par exemple, John Ruskin fut un dessinateur de talent. Même s'il ne se considéra jamais comme un artiste en tant que tel ou exposa peu, il produisit quelques toiles et aquarelles. Il fut ainsi élu membre honoraire de la Royal Watercolour Society en 1873.

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vendredi 9 septembre 2022

Jean Jansem (1920-2013) - Nature morte avec Vase et Bouteille

Jean Jansem (1920-2013) Nature morte avec Vase et Bouteille Collection particulière

Jean Jansem (1920-2013)
Nature morte avec Vase et Bouteille
Collection particulière

 Jean Jansem, pseudonyme de Ohannès Semerdjian, est un artiste peintre, sculpteur et graveur français d'origine arménienne.
Ohannès Semerdjian naît en Turquie de parents arméniens. Son père est alors industriel dans le fil de soie, quand la guerre qui éclate en 1922 entre la Turquie et la Grèce contraint sa famille à émigrer à Thessalonique  où il passe donc son enfance.  Son intérêt pour la peinture le fait alors reproduire des scènes de la mythologie antique. La contrainte de soins hospitaliers à l'âge de dix ans, du fait d'un problème osseux le conduit 'en France accompagné de sa mère où, après quatre années d'immobilité dont six mois chez les frères de l'Ordre hospitalier de Saint-Jean-de-Dieu près de Dinan, il investit un vaste local à Issy-les-Moulineaux. Il y établit son atelier et y peint, déjà avec succès, des portraits et des paysages. Il suit néanmoins des cours du soir des ateliers Beaux-Arts de la Ville de Paris, fréquentant simultanément une école préparatoire de la place des Vosges. Pour assurer sa subsistance, le soir, il  peignant des lettres pour les  courses de lévriers et pratique des retouches photographiques.  En 1938, il obtient un diplôme de 'École des arts décoratifs de Paris, La guerre venue,  il est réformé du fait de ses problèmes osseux pied, et  travaille dans une usine de masques à gaz jusqu'à la Libération, tout en continuant de peindre. Il est naturalisé français en 1940,  participe au Salon des indépendants en 1941 et continue de fréquenter les ateliers d'Yves Brayer, et d'Édouard Georges Mac-Avoy  à l'Académie de la Grande Chaumière jusqu'à sa sélection pour le Salon d'automne en 1945. Au cours de nombreux séjours en Grèce (premier retour en 1950), en Espagne, en Italie, il peint et dessine d'après nature notamment la tauromachie, les processions, les marchés, les carnavals et les scènes d'atelier.
En 1957, sa carrière devient internationale. Il expose en Italie, en Suisse, en Angleterre et surtout aux États-Unis. En 1969, la galerie Mitsukoshi présente une rétrospective de ses œuvres à Tokyo et, depuis, son travail est régulièrement présenté au Japon.
Deux musées lui sont consacrés : à Ginza (Tokyo), en 1992, et à Azumino, en 1993.
En 2002, il se rend en Arménie pour l'inauguration officielle de son exposition « Massacres » au Musée du génocide à Erevan.


mercredi 7 septembre 2022

Henri Matisse (1869-1954) - Vaisselle sur une table

Henri Matisse (French, 1869-1954) Vaisselle sur une table, 1900) Huile sur toile, 97 x 82 cm. Musée de l'Ermitage, Saint Petersbourg


Henri Matisse (1869-1954)
Vaisselle sur une table, 1900
Huile sur toile, 97 x 82 cm.
Musée de l'Ermitage, Saint Petersbourg 

Que voit on ?  Sous cette appellation assez imprécise de " Vaisselle" il faut voir : une tasse à café et sa soucoupe au premier plan, une chocolatière en argent au deuxième plan et une soupière au troisième, devant un chaise d'aspect breton.  Les trois pièces de vaisselle sont posées sur un nappe rouge imprimée à décor de fruits et de fleurs. Matisse s'amuse visiblement beaucoup  à créer une illusion d'optique entre un fruit dessiné sur la nappe et un fruit qui aurait pu y être posé, en l'occurrence une banane, à droite de la soucoupe !  Cette toile a été peinte à l'époque ou Matisse étudaitl encore la sculpture et le modelage avec Antoine Bourdelle.

 
Rappel Biographique : Henri Matisse, peint son premier tableau, Nature morte avec livres et chandelle en juin 1890. Peu après, il se rend à Paris. En 1892, il rencontre Albert Marquet à l'École des Arts déco puis s'inscrit en 1895, à l'École des beaux-arts, dans l'atelier de Gustave Moreau. L'enseignement du maître encourage ses élèves à penser leur peinture, à la rêver, au-delà de la virtuosité technique. Matisse, comme ses condisciples, Georges Rouault, Léon Lehmann, Simon Bussy, Eugène Martel, Albert Huyot ou Henri Evenepoel, est stimulé par cette conception de la peinture et entend développer la sienne selon son individualité. Gustave Moreau, lors d'une correction, lui dit : « Vous allez simplifier la peinture. »
Cette prophétie peut être considérée comme le programme esthétique de l'œuvre d'Henri Matisse.
En 1896, Matisse expose pour la première fois au Salon des Cent et au Salon de la Société nationale des beaux-arts, dont il devient membre associé sur proposition de Pierre Puvis de Chavannes. Cette fonction lui permet notamment d'exposer sans passer par un jury. Il passe l'été à Belle-Île-en-Mer et rencontre l'Australien John Peter Russell, qui l'introduit auprès d'Auguste Rodin et Camille Pissarro. Il commence à s'intéresser à la peinture impressionniste qu'il découvre en 1897 au musée du Luxembourg. Il est alors un peintre classique de natures mortes réalistes aux textures amples. Pour gagner sa vie, Matisse et Marquet travaillent comme peintre décorateurs à la journée, pour les décorateurs de théâtre.
En voyage à Londres, sur les conseils de Pissarro, Matisse découvre la peinture de Joseph Mallord William Turner, puis il part s'installer en Corse où il habite dans la Villa Rocca. A Ajaccio, il peint une cinquantaine de toiles dont Le Mur rose qui représente l'arrière de l'hospice Eugénie vu depuis la Villa de la Rocca. Matisse s'inspire alors de Turner.
En 1899, il découvre le traité de Paul Signac, d’Eugène Delacroix au néo-impressionnisme.
À partir de 1900, Matisse travaille la sculpture et le modelage, à l'Académie de la Grande Chaumière, sous la direction d'Antoine Bourdelle et fréquente également l'atelier d'Eugène Carrière. Il y fait la connaissance d'André Derain et de Jean Puy. Derain lui présente Maurice de Vlaminck. Il expose au Salon des indépendants (1901) et participe à la première édition du Salon d'automne (1903)
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lundi 5 septembre 2022

Luis Egidio Melendez (1716-1780) - Bodegón con bandeja de uvas


Luis Egidio Melendez (1716-1780) Bodegón con bandeja de uvas 1771. (Nature morte avec Grappes de Raisins) Óleo sobre lienzo, 42 x 62 cm Museo del Prado, Madrid



Luis Egidio Melendez (1716-1780)
Bodegón con bandeja de uvas 1771.
(Nature morte avec Grappes de Raisins)
Óleo sobre lienzo, 42 x 62 cm
Museo del Prado, Madrid

Juan de Zurbarán (1620-1649) - Cesta de manzanas, membrillos y granadas

Juan de Zurbarán (1620-1649) Cesta de manzanas, membrillos y granadas, 1643 Huile sur toile, 76 x107cm Museu Nacional d'Art de Catalunya



Juan de Zurbarán (1620-1649)
Cesta de manzanas, membrillos y granadas, 1643
Huile sur toile, 76 x107cm
Museu Nacional d'Art de Catalunya


Que voit on ?
Ce Panier de pommes, de coings et de grenades obéit à une composition qui ne doit rien ua hasard. L'immense panier qui domine l'axe de la toile sur un fond sombre qui contraste avec le fort éclairage et la couleur des fruits et des feuilles. Le résultat est très spectaculaire, allant même jusqu'au donner aux grenades éclatées (en bas à droite) l'aspect de pierres précieuses. Ce tableau aurait d'ailleurs inspiré le grand joallier Fulco di Verdura qui élaborera une grenade en rubis restée dans les mémoires. Cet œuvre aurait été peinte à Séville dans les années 1640. L'attribution à Juan de Zurbarán est basée sur les similitudes patentes entre ce tableau et une autre nature morte conservée en Finlande, l'une des trois seules œuvres signées par l'artiste.

Rappel biographique : Juan de Zurbarán (1620-1649) était un peintre baroque espagnol et le fils du célèbre Francisco de Zurbarán (1598-1664) dont il rejoint l'atelier à Séville et avec lequel il est probable qu'il ait collaboré à différents tableaux. L'influence de son illustre père est évidente dans son travail, mais son style reflète également les influences hollandaises, lombardes et napolitaines. Il a principalement peint des natures mortes. Il mourut prématurément à l'âge de 29 ans des suites de l 'épidémie de peste qui décima Séville en 1649. Il fut contaminé et tué avec plusieurs de ses frères.


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samedi 3 septembre 2022

Luis Egidio Meléndez-(1716-1780) - Bodegón con jamón, huevos y recipientes

Luis Egidio Meléndez-(1716-1780) Bodegón con jamón, huevos y recipientes Oleo sobre tela, 49 x 37 cm Museo nacional del Prado, Madrid


Luis Egidio Meléndez-(1716-1780)
Bodegón con jamón, huevos y recipientes
Oleo sobre tela, 49 x 37 cm
Museo nacional del Prado, Madrid

Que voit on ? Sobrement intitulée " Nature morte avec lard, œufs et récipients ", cette composition est un des grands chefs d'œuvres de la peinture espagnole. Melendez y atteint une perfection de son art qui ne souffre pas de commentaires. Il suffit de regarder. 


Rappel biographique : Le peintre espagnol d'origine napolitaine, Luis Egidio Melendez a fait carrière presque exclusivement à Madrid. Contemporain de Goya, il est considéré aujourd'hui comme l’un des meilleurs peintres de natures mortes du 18e siècle, réputation qu'il n'avait pas de son vivant qu'il a passé dans une misère noire. C'est son père, Francisco Meléndez et Louis Michel van Loo (dont il est l'assistant de 1742 à 1748) qui assurent sa formation de peintre.
Le futur Charles IV d'Espagne lui commanda une grande série de natures mortes (dont celle ci-dessus) dont une partie importante est aujourd'hui conservée au musée du Prado à Madrid.
Ses toiles peintes dans de petits formats (jamais plus de 50 cm) dans la grande tradition de l'austérité espagnole, n'en foisonnent pas moins d'une minutie des détails. toujours peints avec une absolue perfection. La composition simple et le contraste clair-obscur, s’inscrivent dans la tradition des natures mortes baroques de Zurbaran et de Cotan. Comme eux, Meléndez étudia les effets de lumière, la texture et la couleur des fruits et des légumes, ainsi que celles des récipients en céramique, verre et cuivre ou pailles. À la différence des maîtres du 17e siècle, il présente le sujet plus près du spectateur, en légère plongée. Ce sont des objets disposés sur une table, ce qui donne à ses formes une certaine monumentalité. Le genre permet au spectateur d’étudier l’objet par lui-même. Les fonds sont neutres, et c'est un puissant éclairage qui mettent valeur les contours de l’objet. C’est ainsi qu’il représente le duvet des fruits, les transparences des peaux des raisins, les intérieurs brillants des pastèques et quelquefois les accidents présents à la surface des fruits (comme ici avec les figues vertes).
Chaque toile de Meléndez est minutieusement composée et fait l'objet d'un mise en scène précise afin de créer le plus grand réalisme possible. Les « grands thèmes » n’intéressèrent jamais Meléndez qui portent surtout son attention sur les choses de la vie quotidienne, sur l’observation et l’étude de la nature. Il fut souvent comparé à Chardin, jusqu'à être même parfois surnommé le « Chardin Espagnol » ce qui est assez stupide eut égard au caractère unique de son style et à tout ce qui différencie ces deux grands peintres.

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jeudi 1 septembre 2022

Paul Cézanne (1839–1906) - Pot à lait et bol

Paul Cézanne (1839–1906) Pot à lait et bol, 1873-77 Huile sur toile 20 x 18.1 cm. Bridgestone Museum of Art, Tokyo.


Paul Cézanne (1839–1906)
Pot à lait et bol, 1873-77
Huile sur toile 20 x 18.1 cm.
Bridgestone Museum of Art, Tokyo.

Que voit on ? Assez  éloigné des thématiques habituelles de ses  natures mortes de fruits ou de fleurs,  bien que toujours contenus dans ses compositions: une nature morte d'objets. Un bol et un pot à lait en étain. que l'on a déjà l'impression d'avoir dans beaucoup des natures de mortes de Cézanne mêlés ou noyés au milieu d'autres éléments. Ici ils sont seuls sur un fond et un support qui tiennent plus de l'abstraction que de la forme. Picasso aurait pu parfaitement peindre cet nature morte  cinquante ans plus tard ! 


Rappel biographique :
Les natures mortes furent un des thèmes favoris de Paul Cézanne, elles lui permirent de construire ses tableaux, d'approfondir les rapports entre les vides et les pleins, les figures et les fonds. Pour Cézanne, la nature morte est un motif comme un autre, équivalent à un corps humain ou à une montagne, mais qui se prête particulièrement bien à des recherches sur l'espace, la géométrie des volumes, le rapport entre couleurs et formes. Dans ces natures mortes, Cézanne place des objets de peu, faits à la main par l'artisanat local et paysan, et il les peints plus grands que nature en en accentuant les défauts, avec des torchons, nappes, fruits ou fleurs, le tout placé sur un coin de table. Incomprises en leur temps, ses natures mortes sont ensuite devenues l'un des traits caractéristiques de son génie. Les pommes sont un des éléments, avec les vases, qui forment ses « obsessions picturales ». Pour les philosophes, elles participent à l'établissement de sa personnalité et à sa quête de l'être. Les natures mortes, et notamment les pommes, sont le signe de sa nouvelle conquête picturale.
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mercredi 31 août 2022

Jean-Picart-Le-Doux (1902 - 1982) Nature morte au faisan

Jean-Picart-Le-Doux (1902 - 1982) Nature morte au faisan Tapisserie, 350x 200 cm Atelier Berthaud, Aubusson 1951 Collection privée


Jean-Picart-Le-Doux (1902 -1982)
Nature morte au faisan Tapisserie, 350x 200 cm
Atelier Berthaud, Aubusson 1951
Collection privée

Que voit on ? Une des plus belles tapisserie de ce maître français de la lisserie qui en produit beaucoup.  Sur un fond rouge bordeaux unis, comme à son habitude, un lit de feuillages dorés, de papillons et une pièce de  tissu japonais traditionnel st dressé. Picard-Ledoux va y poser au premier plan, et en plein centre de la composition, un faisan au plumage éclatant,  tête en bas. Autour de lui , une grande variété d'éléments que l'on retrouve souvent dans ses natures mortes : un verre de vin, un compotier blanc rempli de fruits multicolores, une généreuse grappe de raisin, un melon dont on a coupé une tranche sans la consommer, un pichet blanc  sans doute rempli de vin...  Comme en embuscade entre le faisan et le compotier, trois châtaignes.  Cette tapisserie  lissée pour un paquebot transatlantique,  fut si célèbre que de nombreuses lithographies en furent tirées, de qualité malheureusement très médiocre et qui ne rendent aucunement justice à la somptuosité des couleurs de la tapisserie que l'on voit ici.


Rappel biographique : Jean Picart Le Doux est un grand maître de la tapisserie d'Aubusson, qui a produit plus de 400 tapisseries originales. Plusieurs de ses œuvres furent sélectionnées pour la décoration du paquebot France, dont la célèbre tapisserie monumentale Les Phases du Temps placée dans le fumoir des "première classe". Sans formation professionnelle spécialisée, Jean Picart-Le-Doux fait ses débuts dans la reliure et l'édition, puis il s'oriente vers la publicité et les arts graphiques et publie ses premières œuvres en 1935. Ses premiers cartons de tapisserie datent de 1943 après avoir remporté le Grand prix de l’affiche de théâtre au Salon de l'imagerie.
En 1947, il rencontra Jean Lurçat et, avec Marc Saint-Saëns, ils fondent l’Association des peintres-cartonniers de tapisserie. En 1950, Picart-Le-Doux rencontre deux graphistes français, Jean Colin et Jacques Nathan, et deux graphistes suisses, Fritz Bühler et Donald Brun, à l'occasion d'une exposition de leurs travaux à Bâle. Il projette alors l'idée d'une Alliance graphique internationale (AGI). Celle-ci est fondée officiellement le 22 novembre 1952 et Picart-Le-Doux en sera le premier président. Il est membre du conseil d'administration de la Société Nationale des Beaux-Arts dans la section Art Décoratif de 1975 à 1980.

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lundi 29 août 2022

Raoul Hynckes (1893-1973) - Canards

Raoul Hynckes (1893-1973) Canards. Huile sur toile, 1956 Museum Boymans Van Beuningen, Rotterdam

Raoul Hynckes (1893-1973)
Canards.
Huile sur toile, 1956
Museum Boymans Van Beuningen, Rotterdam

 Que voit on ? Peint avec une précision et un maitrise aigüe du coloris où la  monochromie prend des allures d'explosions de couleurs,  un hommage stupéfiant à l'âge d'or des natures mortes hollandaises.

Rappel biographique : Après ses études en Belgique de 1907 à 1912, à l'Académie des beaux-arts de Bruxelles et à celle de Malines, Raoul Hynckes se fixe en 1914 aux Pays-Bas. Jusqu'en 1924, il reste impressionniste, puis de 1924 à 1933, ses natures mortes le montrent influencé par le cubisme et, plus particulièrement, l'œuvre de Juan Gris (Nature morte aux verres, 1929, Amsterdam, Stedelijk Museum).
À partir de 1933, il va devenir l'un des principaux représentants, avec Carel Willink et Pyke Koch, du réalisme magique néerlandais, et va privilégier le genre de la nature morte à laquelle se trouve toujours associée une tête de mort. Ses compositions, exécutées avec un rendu scrupuleux, sont marquées à la fois par l'influence de la peinture métaphysique et la représentation du thème traditionnel de la vanité. Son art culmine avec le tableau Chaînes, et Ex Est (Nature morte à la tête de mort, 1940, Amsterdam, Stedelijk Museum), qui représente dans une trappe d'égout une tête de mort au milieu de détritus : cette composition exprime bien à la fois sa vision tragique du monde et la déchéance de l'humanité.
Raoul Hynckes est représenté dans de nombreux musées néerlandais.

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