samedi 3 juin 2017

Piet Mondrian (1872-1944) - Nature morte aux oranges


Piet Mondrian (1872-1944)
Nature morte aux oranges, 1899
Collection privée

Que voit on? Au contraire des carrés abstraits surlignés de noir qui ont rendu ce peintre célèbre dans le monde entier, nous sommes plutôt  ici dans une variation sur la rondeur. Rondeur des oranges et rondeur de l'assiette en faïence de Delft. Ce tableau de jeunesse (Mondrian a 27 ans quand il le peint) qui parait aujourd'hui bien classique est pourtant déjà moderne dans le 19e siècle finissant où il voit le jour.  Ces couleurs complémentaires (orange et bleu) magnifiquement traitées sur un fond de mur dont on aurait tort de négliger la façon dont il est peint,  annoncent déjà celui qui sera un des plus grands peintre du 20e siècle.

Rappel biographique : A l 'époque où Mondrian peint ce tableau, et malgré l'opposition farouche de son père à le laisser s'inscrire aux Beaux arts, il  a déjà été initié par son oncle à la peinture de plein air, une innovation dans les années 1880, un héritage de Johan Barthold Jongkind et de l'Ecole de La Haye. Dans la structure des paysages d'avant 1900, Mondrian vise des effets d'ensemble : effets de lumière, effets linéaires, groupes de troncs d'arbres et branches en contre-jour sont des motifs rйcurrents. Ce sont des qualités morales qui s'inscrivent dans ces choix de couleurs et ces motifs. L'art de tradition romantique-nordique produisit vers 1900 beaucoup de paysages de sous bois. En octobre 1892, il s'inscrit а l'Académie royale des beaux-arts d'Amsterdam. Plus généralement après 1900, les tableaux de Mondrian cherchent à faire voir des idées, et semblent proche du mouvement symboliste.
Connu  pour être un des pionniers de l'abstraction, il écrit dès  janvier 1914 écrit : « Je construis des lignes et des combinaisons de couleurs sur des surfaces planes afin d'exprimer, avec la plus grande conscience, une beauté générale. La nature (ou ce que je vois) m'inspire, me met, comme tout peintre, dans un état émotionnel qui me pousse à créer quelque chose, mais je veux rester aussi près que possible de la vérité et à tout extraire, jusqu'à ce que j'atteigne au fondement (qui ne demeure qu'un fondement extérieur !) des choses […]. Je crois qu'il est possible, grâce à des lignes horizontales et verticales construites en pleine conscience, mais sans ‘‘calcul’’, suggérées par une intuition aigüe et nées de l'harmonie et du rythme, que ces formes fondamentales de la beauté, complétées au besoin par d'autres lignes droites ou courbes, puissent produire une œuvre d'art aussi puissante que vraie » 

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