Que voit-on ? Sur un entablement en bois recouvert d'un drapé blanc réalisé avec une serviette, 8 fruits ronds (pommes) et un fruit contondant (aubergine) entourent une statue ou une poterie dont la forme est difficile à cerner. Le fond du tableau est un mur sur lequel est posée une toile (sans doute exécutée par Laval) qui représente un paysage en hauteur. Sur la droite du cadre, un personnage de profil Charles Laval, qui donne son titre à la toile, observe la nature morte. Ce n'est d'ailleurs pas la première fois chez Gauguin qu'un personnage en marge du sujet central, observe une nature morte, mais cette fois-ci le personnage n'est pas n'importe qui. En effet Charles Laval (1861-1894) a joué un rôle déterminant dans la vie de Gaughin qui s'en est énormément inspiré ; c'est donc lui et sa façon de peindre que l'on retrouve dans cette nature morte qui en deviennent les sujets centraux. Gaughin et Laval se lient d'un forte amitié dès 1886 à la Pension Gloanec à Pont-Aven. En quête d'un exotisme qui pourrait leur fournir la clé d'un art « autre », Laval et Gauguin partent ensemble en 1887 pour le Panama. Afin de gagner quelques subsides, Laval exécute des portraits académiques (tous perdus). Une série de mésaventures conduisent Laval et Gauguin à quitter le continent pour la Martinique, où un musée leur est d'ailleurs consacré. Laval réalise une petite série de paysages diaprés aux couleurs éclatantes, longtemps attribués à Gauguin. À bien des égards, les toiles martiniquaises de Laval devancent celles de Gauguin : Laval compose ses peintures selon les structures cadencées de Pierre Puvis de Chavannes, tout en simplifiant ses figures en arabesques décoratives. Monumentales et intemporelles, ses Femmes de la Martinique se situent à mille lieues d'un reportage colonial. Sujet à des crises de démence, tentant même de se suicider, Laval rentre des Antilles en 1888, quelques mois après Gauguin. Il en rapporte des toiles et des aquarelles qui fascinent littéralement Gauguin mais entre-temps, celui-ci a sympathisé avec le jeune Emile Bernard. Laval, Gauguin et Bernard vont dès lors façonner ensemble une nouvelle syntaxe plastique. Bien des années plus tard, lorsque Charles Laval sera si injustement oublié, Bernard et Gauguin, devenus ennemis irréductibles, revendiqueront l'un comme l'autre l'invention de ce système pictural révolutionnaire, occultant le rôle d'un Laval qui, discrètement, apportait son talent poétique au synthétisme. Dans le cadre d'une série d'échanges, Vincent van Gogh commande à Laval un Autoportrait dont le Hollandais louera avec enthousiasme les qualités psychologiques.
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dimanche 22 novembre 2015
Paul Gauguin (1848-1903) - Nature morte au profil de Charles Laval
Que voit-on ? Sur un entablement en bois recouvert d'un drapé blanc réalisé avec une serviette, 8 fruits ronds (pommes) et un fruit contondant (aubergine) entourent une statue ou une poterie dont la forme est difficile à cerner. Le fond du tableau est un mur sur lequel est posée une toile (sans doute exécutée par Laval) qui représente un paysage en hauteur. Sur la droite du cadre, un personnage de profil Charles Laval, qui donne son titre à la toile, observe la nature morte. Ce n'est d'ailleurs pas la première fois chez Gauguin qu'un personnage en marge du sujet central, observe une nature morte, mais cette fois-ci le personnage n'est pas n'importe qui. En effet Charles Laval (1861-1894) a joué un rôle déterminant dans la vie de Gaughin qui s'en est énormément inspiré ; c'est donc lui et sa façon de peindre que l'on retrouve dans cette nature morte qui en deviennent les sujets centraux. Gaughin et Laval se lient d'un forte amitié dès 1886 à la Pension Gloanec à Pont-Aven. En quête d'un exotisme qui pourrait leur fournir la clé d'un art « autre », Laval et Gauguin partent ensemble en 1887 pour le Panama. Afin de gagner quelques subsides, Laval exécute des portraits académiques (tous perdus). Une série de mésaventures conduisent Laval et Gauguin à quitter le continent pour la Martinique, où un musée leur est d'ailleurs consacré. Laval réalise une petite série de paysages diaprés aux couleurs éclatantes, longtemps attribués à Gauguin. À bien des égards, les toiles martiniquaises de Laval devancent celles de Gauguin : Laval compose ses peintures selon les structures cadencées de Pierre Puvis de Chavannes, tout en simplifiant ses figures en arabesques décoratives. Monumentales et intemporelles, ses Femmes de la Martinique se situent à mille lieues d'un reportage colonial. Sujet à des crises de démence, tentant même de se suicider, Laval rentre des Antilles en 1888, quelques mois après Gauguin. Il en rapporte des toiles et des aquarelles qui fascinent littéralement Gauguin mais entre-temps, celui-ci a sympathisé avec le jeune Emile Bernard. Laval, Gauguin et Bernard vont dès lors façonner ensemble une nouvelle syntaxe plastique. Bien des années plus tard, lorsque Charles Laval sera si injustement oublié, Bernard et Gauguin, devenus ennemis irréductibles, revendiqueront l'un comme l'autre l'invention de ce système pictural révolutionnaire, occultant le rôle d'un Laval qui, discrètement, apportait son talent poétique au synthétisme. Dans le cadre d'une série d'échanges, Vincent van Gogh commande à Laval un Autoportrait dont le Hollandais louera avec enthousiasme les qualités psychologiques.
jeudi 9 mai 2019
Paul Gauguin (1848-1903) - Nature morte, avec l'Espérance
Paul Gauguin (1848-1903)
Nature morte, avec l'Espérance, 1901
Collection privée (via Christie's)
Que voit on ? Dans une couleur générale très rouge se détachent un bouquet de tournesol posé sur une coffre en bois des iles, un très beau bol peint à motif floral, et puis surtout... ce tableau dans le tableau qui donne son titre à cette composition : L'espérance. Il s 'agit d'une jeune fille nue se détachant sur un paysage de désolation qu'avait peint Puvis de Chavannes pour symboliser l'espoir de renouveau après la guerre franco- prussienne. Gaughin qui était un grand admirateur de Puvis de Chavannes avait copié cette toile pour l'emporter avec lui à Tahiti dans son atelier et la reproduisit dans cette nature morte de même que ce qui semble être (plus bas à gauche) un monotype de Degas. L'espérance de Puvis de Chavannes se trouve aujourd'hui en deux versions distinctes à la Walters Art Gallery de Baltimore (la version que reproduisit Gaughin) et au Musée d'Orsay à Paris.
Rappel biographique : le peintre français Paul Gauguin est un peintre post impressionniste, chef de file bien connu de l'École de Pont-Aven et inspirateur des Nabis. Il est considéré comme l'un des peintres français majeurs du 19e siècle. En 1874, la connaissance qu'il fait de Camille Pissaro et la première exposition du courant impressionniste, l'inclinent à devenir amateur d'art et à s'essayer alors à la peinture. En 1882, il abandonne son emploi de courtier en bourse pour se consacrer uniquement à sa nouvelle passion, la peinture. De janvier à novembre 1884, il s'établit à Rouen où Pissaro vivait également. Pendant ces 10 mois passés à Rouen, il réalise près de quarante tableaux, principalement des vues de la ville et de ses alentours et quelques natures mortes très classiques. Cela ne suffit pas pour vivre et il part avec sa femme et ses enfants dans la famille de celle-ci à Copenhague.
Ses affaires ne vont pas bien et il revient à Paris en 1885 pour peindre à plein temps, laissant femme et enfants au Danemark, n'ayant pas les moyens d'assurer leur subsistance. Il est déchiré par cette situation. Il expose avec les impressionnistes régulièrement de 1876 à 1886.
C'est en juillet 1886 que Paul Gauguin effectue un premier séjour en Bretagne. Il s'installe pour 3 mois à la pension Le Gloanec, à Pont-Aven où vit une colonie d'artistes. Il y rencontre le très jeune peintre (et écrivain) Emile Bernard adepte du " Cloisonnisme ", une technique picturale cernant chaque plan de couleur d'une fine cloison, un peu à la manière de la technique du vitrail ou des estampes japonaises.
Influencé par Emile Bernard et par le courant symboliste, Paul Gauguin renonce à l'impressionnisme pour élaborer, une nouvelle théorie picturale, le " Synthétisme ". Sa recherche va alors dans le sens d'une simplification des formes, il élimine les détails pour ne garder que la forme essentielle, simplification obtenue par l'usage du cerne et de l'aplat de couleur.
Nabis et Synthétistes, inspirés également par Stéphane Mallarmé et les symbolistes littéraires, partageront pendant quelques temps des convictions communes sur la nécessité de libérer la peinture de sa sujétion au réel et de laisser davantage de place à l'idée ou à la symbolique. Maurice Denis, Paul Sérusier, Édouard Vuillard, Pierre Bonnard, Odilon Redon font partie de ce mouvement.
Gauguin retournera en Bretagne en 1889 et 1890, au Pouldu, tout proche de Pont-Aven, deux lieux où chaque été une importante colonie d'artistes tentera d'élaborer une nouvelle peinture. Il y loge à " la Buvette de la Plage " de Marie Henry, en compagnie des peintres Meyer de Haan, Sérusier et Filiger.
En 1891, ruiné, il s'embarque pour la Polynésie, grâce à une vente de ses œuvres dont le succès a été assuré par deux articles enthousiastes d'Octave Mirbeau. Il s'installe à Tahiti où il espère pouvoir fuir la civilisation, tout ce qui est artificiel et conventionnel.
Influencé par l'environnement tropical et la culture polynésienne, son œuvre gagne en force, il réalise des sculptures sur bois et peint ses plus beaux tableaux, notamment son œuvre majeure, aujourd'hui au Musée des Beaux arts de Boston au titre explicite de D'où venons nous? Que sommes sommes, Où allons nous ? qu'il considère lui-même comme son testament pictural. En 1901, il va vivre a Atuona dans les îles Marquises. Il lui semble être au paradis. Il va vite déchanter en se rendant compte des abus des autorités et en essayant de se battre pour les indigènes. Malgré ce combat auprès des autorités, Gauguin reste peu apprécié des Polynésiens en général et des Marquisiens en particulier, qui ont l'impression d'avoir eu affaire à un homme qui s'est servi d'eux, de leur culture ancestrale et surtout des femmes, comme si cela lui était dû. Affaibli, fatigué de lutter, il meurt au printemps 1903. Il est enterré dans le cimetière d'Atuona.
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jeudi 3 janvier 2019
Jacobus Heindrik Pierneef (1886-1957) - Still Life of Gourds, a Pomegranate and an African Clay Pot
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jeudi 3 juillet 2014
Emile Schuffenecker (1851-1934)
mercredi 26 août 2015
Camille Pissarro (1830-1903) - Nature morte au panier de poires
Rappel biographique : Jacob Abraham Camille Pissarro, dit Camille Pissarro, est un peintre français d'origine danoise, qui appartient au mouvement de l'impressionnisme et du neo-impressionnisme. Théoricien du mouvement anarchiste, il fréquente assidûment les peintres de la Nouvelle-Athènes qui appartiennent au mouvement libertaire. Il partage cette position avec Paul Gaughin avec lequel il eut cependant des relations très tendues. Peintre de paysage et de scène de rues, Pissaro a peint moins d'une dizaine de natures mortes dans toute sa carrière.
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dimanche 29 septembre 2019
Martiros Sergeyevich Saryan (1880-1972) - Nature morte avec mules persanes
Lorsqu'il découvre l'Arménie en 1901, il ressent une « passion presque charnelle » pour elle, et n'a « de cesse de la représenter par des toiles inondées de lumière et vibrantes de couleurs ». Bien très influencé par Paul Gaughin, il fut le premier à réaliser la nécessité d'élaborer un style propre basé sur les anciennes traditions nationales.avec une palette « délibérément gaie, vive et colorée .
Il disait lui-même : « La couleur devrait chanter. Elle devrait exprimer la perception de l'essence de la vie qui réside en chaque être humain. En utilisant la couleur, j'augmente encore plus ce que je vois, afin que la lumière puisse être plus brillante dans mes oeuvres. »
En 1909, Sarian se tourne vers les changements réels qui affectent son temps. Il observe l'éloignement de l'homme et de la nature. Il choisit de peindre des motifs que la civilisation industrielle n'avait pas encore touchés et qui portent l'empreinte et l'enseignement d'une vie séculaire. Il devient ainsi passeur de mémoire des lieux et des jours. Il généralise à l'extrême la nature et il révèle l'expressivité des formes. Il construit l'art de sa composition sur un seul plan en répartissant régulièrement les grandes taches de couleur pure. Il s'inspire en cela du principe et de l'art de la miniature arménienne, ainsi que l'art de l'enluminure arménienne. Les couleurs de la palette de Sarian irradient la lumière. La combinaison harmonieuse et contrastée de trois ou quatre tons principaux permet au peintre d'obtenir expressivité, chaleur et surtout lumière. Cette lumière alliée à des couleurs suaves et chantantes qu'elle fait rayonner sont devenues des symboles de la patrie du peintre. Sa sagesse et son habileté ont pu le préserver des persécutions politiques dont son fils spirituel Minas Avétissian fut mortellement frappé. C'est pour cela que les historiens de la peinture arménienne ont toujours privilégié la peinture du jeune Sarian à celle plus académique du vieux peintre.
En 1960 Louis Aragon de lui : « Comme cette lumière de Rome qui nous parvient à travers les siècles français par le pinceau de Nicolas Poussin, puis de Jean-Baptiste Corot, la lumière d'Arménie nous atteint grâce à Martiros Sarian. Lumière enfin dégagée des larmes qui brouillaient la voix des poètes de Naпri, lumière enfin heureuse sur les fruits, les hommes, les montagnes, elle est un trésor retrouvé, comme si les eaux du déluge s'étant retirées, la plaine d'Erevan n'était que la pure couleur de l'avenir. Si bien que les siècles, à côté de notre Cézanne et de notre Matisse, placeront Sarian à la première place, car il est un peintre du bonheur. »
En 1980, huit ans après son décès une grande exposition lui a été consacrée au Centre Pompidou- Paris.
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dimanche 11 mars 2018
Donald Beauregard (1884-1914)
Donald Beauregard (1884-1914)
Still life
Museum of New Mexico, Santa Fé
Que voit on ? Sur un entablement qui semble être un plateau bleu (les bords relevés de sa surface l'atteste) : une assiette en porcelaine jaune et verte contenant un pomme ; une assiette creuse présentée debout contre le mur, en porcelaine bleu vernissée à dessins d'étoiles stylisées ou d'étoiles de mer ; une pomme et un citron utilisés comme pour caler l'assiette contre le mur sur le lequel elle repose ; à la gauche du cadre, un pot en porcelaine bleu et jaune tronqué dans le sens de la longueur. ; au milieu du tableau, une carafe en verre transparent bleu contenant de l'eau tout à fait dans le goût de ce modèles en verre bleu que Jacques-Emile Blanche a peint dans Nature morte avec couteau.
Cette nature morte, conservé au Musée de Santa Fé, est une des rares que Donald Beauregard ait peinte ; ce peintre impressionniste américain dont l'oeuvre est devenue rare, est plus connu pour ses portraits ses paysages.
Rappel Biographique : L'artiste américain Donal Beauregard disparu prématurément à l'âge de 30 ans est surtout connu pour être le peintre des Canyons, des paysages de l'Utah, du Grand Ouest américain, de l'exploration des mines et de l'épopée des premières familles de colons. Il n'a peint beaucoup de natures mortes, mais visiblement il n'ignorait pas le genre puisque les rares que l'on peut observer, sont toute d'une grande délicatesse, d'une grande beauté et d'une très grande richesse de coloris.
Beauregard commença ses études en 1901 à l'Université Brigham Young, puis les poursuivit à l'Université d'Utah avec Edwin Evans dont il devient l'assistant en 1905. Il se rendit ensuite à Paris, où il étudia avec Paul Laurens à l'Académie Julian et se familiarisa avec les travaux de Gaughin et Cézanne. En 1910, de retour aux Etats Unis, Frank Springer le chargea de peindre six grandes peintures murales illustrant la vie de saint François d'Assise pour l'exposition Panama-Pacifique de 1915 à San Diego. Alors qu'il faisait des recherches et étudiait la vie de saint François, Beauregard tomba gravement malade et ne termina jamais cette commande.
jeudi 7 mai 2015
Nikolaï Astrup (1880-1928)
Nikolaï Astrup (1880-1928)
Sketch for a still life
Le peintre norvégien Nicholai Astrup ( est sans doute le plus réputé des peintres du 20e siècle dans son pays. Faisant partie du mouvement néo romantique, les peintures d'Astrup se situent souvent très influencés entre l'expressionnisme et la peinture naïve (il rencontra d'ailleurs a plusieurs reprises Henri Rousseau dont il connaissait l'oeuvre, de même que Maurice Denis et Paul Gaughin). Ses œuvres, caractérisées par des couleurs vives et claires, représentent les scènes et les paysages des environs de la ville où il vivait. De son vivant, l'artiste vendait ses œuvres comme moyen de subsistance. Il peignit très peu de natures mortes. Sans doute celle-ci a-t-elle été peint pour honorer une commande précise car Nikolai Astrup est un peintre qui vécut toute sa vie des ventes de ses tableaux.
samedi 6 janvier 2018
Martiros Sergeyevich Saryan (1880-1972)- Egyptian masks
Martiros Sergeyevich Saryan (1880-1972)
Egyptian masks, 1911
Que voit on ? Posés sur un entablement des fragments de fresque égyptienne (un poing, des dessins de motifs de poterie ou de tissus) et cinq masques dont trois évoquent clairement l'Egypte des pharaons et deux font une référence plus explicite à l'Afrique. Le tout baignant dans cette lumière extraordinaire et cent fois célébrée qui baigne tous les tableaux de ce peintre.
Rappel biographique : Martiros Sarian ou Saryan (en arménien Մարտիրոս Սարյան est un peintre arménien né en Russie. Il est considéré comme le père de la peinture moderne arménienne.
Lorsqu'il découvre l'Arménie en 1901, il ressent une « passion presque charnelle » pour elle, et n'a « de cesse de la représenter par des toiles inondées de lumière et vibrantes de couleurs ». Bien tres influencé par Gaughin, il fut le premier à réaliser la nécessité d'élaborer un style propre basé sur les anciennes traditions nationales.avec une palette « délibérément gaie, vive et colorée .
Il disait lui-même : « La couleur devrait chanter. Elle devrait exprimer la perception de l'essence de la vie qui réside en chaque être humain. En utilisant la couleur, j'augmente encore plus ce que je vois, afin que la lumière puisse être plus brillante dans mes oeuvres. »
En 1909, Sarian se tourne vers les changements réels qui affectent son temps. Il observe l'éloignement de l'homme et de la nature. Il choisit de peindre des motifs que la civilisation industrielle n'avait pas encore touchés et qui portent l'empreinte et l'enseignement d'une vie séculaire. Il devient ainsi passeur de mémoire des lieux et des jours. Il généralise à l'extrême la nature et il révèle l'expressivité des formes. Il construit l'art de sa composition sur un seul plan en répartissant régulièrement les grandes taches de couleur pure. Il s'inspire en cela du principe et de l'art de la miniature arménienne, ainsi que l'art de l'enluminure arménienne. Les couleurs de la palette de Sarian irradient la lumière. La combinaison harmonieuse et contrastée de trois ou quatre tons principaux permet au peintre d'obtenir expressivité, chaleur et surtout lumière. Cette lumière alliée à des couleurs suaves et chantantes qu'elle fait rayonner sont devenues des symboles de la patrie du peintre. Sa sagesse et son habileté ont pu le préserver des persécutions politiques dont son fils spirituel Minas Avétissian fut mortellement frappé. C'est pour cela que les historiens de la peinture arménienne ont toujours privilégié la peinture du jeune Sarian à celle plus académique du vieux peintre.
En 1960 Louis Aragon de lui : « Comme cette lumière de Rome qui nous parvient à travers les siècles français par le pinceau de Nicolas Poussin, puis de Jean-Baptiste Corot, la lumière d'Arménie nous atteint grâce а Martiros Sarian. Lumière enfin dégagée des larmes qui brouillaient la voix des poètes de Naпri, lumière enfin heureuse sur les fruits, les hommes, les montagnes, elle est un trésor retrouvé, comme si les eaux du déluge s'étant retirées, la plaine d'Erevan n'était que la pure couleur de l'avenir. Si bien que les siècles, à côté de notre Cézanne et de notre Matisse, placeront Sarian à la première place, car il est un peintre du bonheur. »
En 1980, huit ans après son décès une grande exposition lui a été consacrée au Centre Pompidou à Paris.
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dimanche 26 mai 2019
Martiros Sergeyevich Saryan (1880-1972) - Still life, Grapes
Martiros Sergeyevich Saryan (1880-1972)
Still life, Grapes. 1911
Tempera on cardboard
Tretyakov Gallery
Que voit on ? Deux grappes de raisins blanc et rouges, un régime de bananes, une poire, des oranges et un vase contenant un bouton de tulipe. Ces éléments semblent tous peints sur le meme plan, sans perspective, mais à y regarder de plus près ils ne le sont pas... ce qui constitue une des illusiosnsd'optique favorite de Saryan.
Rappel biographique : Martiros Sarian ou Saryan (Մարտիրոս Սարյան est un peintre arménien né en Russie. Il est considéré comme le père de la peinture moderne arménienne.
Lorsqu'il découvre l'Arménie en 1901, il ressent une « passion presque charnelle » pour elle, et n'a « de cesse de la représenter par des toiles inondées de lumière et vibrantes de couleurs ». Bien très influencé par Paul Gaughin, il fut le premier à réaliser la nécessité d'élaborer un style propre basé sur les anciennes traditions nationales.avec une palette « délibérément gaie, vive et colorée .
Il disait lui-même : « La couleur devrait chanter. Elle devrait exprimer la perception de l'essence de la vie qui réside en chaque être humain. En utilisant la couleur, j'augmente encore plus ce que je vois, afin que la lumière puisse être plus brillante dans mes oeuvres. »
En 1909, Sarian se tourne vers les changements réels qui affectent son temps. Il observe l'éloignement de l'homme et de la nature. Il choisit de peindre des motifs que la civilisation industrielle n'avait pas encore touchés et qui portent l'empreinte et l'enseignement d'une vie séculaire. Il devient ainsi passeur de mémoire des lieux et des jours. Il généralise à l'extrême la nature et il révèle l'expressivité des formes. Il construit l'art de sa composition sur un seul plan en répartissant régulièrement les grandes taches de couleur pure. Il s'inspire en cela du principe et de l'art de la miniature arménienne, ainsi que l'art de l'enluminure arménienne. Les couleurs de la palette de Sarian irradient la lumière. La combinaison harmonieuse et contrastée de trois ou quatre tons principaux permet au peintre d'obtenir expressivité, chaleur et surtout lumière. Cette lumière alliée à des couleurs suaves et chantantes qu'elle fait rayonner sont devenues des symboles de la patrie du peintre. Sa sagesse et son habileté ont pu le préserver des persécutions politiques dont son fils spirituel Minas Avétissian fut mortellement frappé. C'est pour cela que les historiens de la peinture arménienne ont toujours privilégié la peinture du jeune Sarian à celle plus académique du vieux peintre.
En 1960 Louis Aragon de lui : « Comme cette lumière de Rome qui nous parvient à travers les siècles français par le pinceau de Nicolas Poussin, puis de Jean-Baptiste Corot, la lumière d'Arménie nous atteint grâce à Martiros Sarian. Lumière enfin dégagée des larmes qui brouillaient la voix des poètes de Naпri, lumière enfin heureuse sur les fruits, les hommes, les montagnes, elle est un trésor retrouvé, comme si les eaux du déluge s'étant retirées, la plaine d'Erevan n'était que la pure couleur de l'avenir. Si bien que les siècles, à côté de notre Cézanne et de notre Matisse, placeront Sarian à la première place, car il est un peintre du bonheur. »
En 1980, huit ans après son décès une grande exposition lui a été consacrée au Centre Pompidou- Paris.
mercredi 19 mars 2014
Camille Pissaro (1830-1903) - Nature morte à la cafetière
Musée de l'Hermitage, Saint-Petersbourg, Russie
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Que voit-on ? La toile est séparée en deux horizontalement : une desserte à la nappe blanche occupe le bas du cadre alors que le haut est occupé (occulté pourrait on même dire) par une double tenture bleue à impression de mouettes volant au-dessus des flots. L'imprimé de la tenture est même si réaliste et détaillé que l'on peut de demander su une mouette n'a pas quitter le rideau pour venir se poser sur le bord de la desserte (en haut à droite). Une fois toutes ces digressions écartées, on peut se concentrer sur le sujet de la nature morte proprement dit : le plateau de laque noir posé sur la nappe blanche et qui contient de gauche à droite : un pot en porcelaine vernissée provençale verte, une cafetière qui donne son nom à la nature morte et qui est si l'on juge par sa forme et ses reflets, une cafetière en cuivre de style orientale, une tasse à café et sa sous tasse en porcelaine à motif floral, une coupelle en céramique à motifs provençaux contenant des morceaux de sucre blanc, un couteau et un citron. Que viennent faire les mouettes et le citron dans cette histoire à base de café, on se le demande encore ? !
Rappel Biographique : Jacob Abraham Camille Pissarro, dit Camille Pissarro, est un peintre français d'origine danoise, qui appartient au mouvement de l'impressionnisme et du neo -impressionnisme. Théoricien du mouvement anarchiste, il fréquente assidûment les peintres de la Nouvelle-Athènes qui appartiennent au mouvement libertaire. Il partage cette position avec Paul Gaughin avec lequel il eut cependant des relations très tendues. Peintre de paysage et de scène de rues, Pissaro a peint moins d'une dizaine de natures mortes dans toute sa carrière.
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lundi 1 février 2016
Camille Pissarro (1830-1903) - Nature morte avec poivrons
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lundi 27 juillet 2020
Paul Gauguin (1848-1903) - Pommes, Cruche et Verre Iridescent
Paul Gauguin (1848-1903)
Pommes, Cruche et Verre Iridescent, 1884
Collection privée
Que voit on ? Sur un entablement de bois sombre grossièrement taillé, une dizaine de pommes rouge et vertes, une cruche à eau en céramique vernissée bicolore, et un verre Iridescent avec des boules en reliefs de couleurs différentes. Cette nature morte faite pendant le séjour très prolifique de Gaughin à Rouen; elle est posée devant un mur recouvert de papier peint représentant des feuillages éparses.
Rappel biographique : le peintre français Paul Gauguin est un peintre post impressionniste, chef de file bien connu de l'École de Pont-Aven et inspirateur des Nabis. Il est considéré comme l'un des peintres français majeurs du 19e siècle. En 1874, la connaissance qu'il fait de Camille Pissaro et la première exposition du courant impressionniste, l'inclinent à devenir amateur d'art et à s'essayer alors à la peinture. En 1882, il abandonne son emploi de courtier en bourse pour se consacrer uniquement à sa nouvelle passion, la peinture. De janvier à novembre 1884, il s'établit à Rouen où Pissaro vivait également. Pendant ces 10 mois passés à Rouen, il réalise près de quarante tableaux, principalement des vues de la ville et de ses alentours et quelques natures mortes très classiques. Cela ne suffit pas pour vivre et il part avec sa femme et ses enfants dans la famille de celle-ci à Copenhague. Ses affaires ne vont pas bien et il revient à Paris en 1885 pour peindre à plein temps, laissant femme et enfants au Danemark, n'ayant pas les moyens d'assurer leur subsistance. Il est déchiré par cette situation. Il expose avec les impressionnistes régulièrement de 1876 à 1886.
C'est en juillet 1886 que Paul Gauguin effectue un premier séjour en Bretagne. Il s'installe pour 3 mois à la pension Le Gloanec, à Pont-Aven où vit une colonie d'artistes. Il y rencontre le très jeune peintre (et écrivain) Emile Bernard adepte du " Cloisonnisme ", une technique picturale cernant chaque plan de couleur d'une fine cloison, un peu à la manière de la technique du vitrail ou des estampes japonaises. Influencé par Emile Bernard et par le courant symboliste, Paul Gauguin renonce à l'impressionnisme pour élaborer, une nouvelle théorie picturale, le " Synthétisme ". Sa recherche va alors dans le sens d'une simplification des formes, il élimine les détails pour ne garder que la forme essentielle, simplification obtenue par l'usage du cerne et de l'aplat de couleur. Nabis et Synthétistes, inspirés également par Stéphane Mallarmé et les symbolistes littéraires, partageront pendant quelques temps des convictions communes sur la nécessité de libérer la peinture de sa sujétion au réel et de laisser davantage de place à l'idée ou à la symbolique. Maurice Denis, Paul Sérusier, Édouard Vuillard, Pierre Bonnard, Odilon Redon font partie de ce mouvement.
=> Plus d'informations biographiques sur Paul Gauguin
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lundi 4 janvier 2016
Pierre Bonnard (1867-1947) - Nature morte avec coupe de fruits
Pierre Bonnard (1867-1947)
Nature morte avec coupe de fruits (1914)
Collection privée
Que voit-on ? Posée une nappe aux impressions mauves et blanches très présentes, une coupe en céramique vernissée jaune, contenant des fruits exotiques : oranges, citrons, mangues... une explosion de couleur rehaussée par le bleu turquoise d'une mur de fond ou de la mer. C'est une nature morte très influencée par la peinture de Paul Gaughin.
Rappel biographique : le peintre français Pierre Bonnard est connu pour ses peintures de personnages, ses nus, ses portraits, ses paysages animés, ses intérieurs et ses natures mortes de fleurs et fruits. Bonnard est un artiste postimpressionniste, membre du groupe des Nabis, par lesquels il fut surnommé le Nabi japonard.
En réaction à l'impressionnisme, les Nabis veulent libérer leur peinture des exigences du réalisme : « Ensemble, nous avons méprisé l'école et les écoles, les rapins, leurs traditions, leurs farces et leurs bals inutilement nudistes. Ensemble nous nous sommes sérieusement amusés ». Les artistes nabis cherchent des voies plus spirituelles au contact de philosophies et de doctrines nouvelles teintées d'Orient, d'orphisme, d'ésotérisme, et de théosophie. Ils s'appliquent à retrouver le caractère « sacré » de la peinture et à provoquer un nouvel élan spirituel par le seul moyen de l'art.
Une fois devenu célèbre, Pierre Bonnard fut connu pour ne pouvoir s’empêcher de retoucher ses toiles une fois celle-ci achetées et exposées dans un musée. Ses amis appelaient ça « bonnarder » ou « bonnardiser ». Un journaliste relate cette attitude devenue visiblement coutumière. « Au musée de Grenoble et au Musée du Luxembourg, il lui arriva de guetter le passage d'un gardien d'une salle à l'autre, de sortir d'une poche une minuscule boîte garnie de deux ou trois tubes et, d'un bout de pinceau, d'améliorer furtivement de quelques touches un détail qui le préoccupait. Et, son coup fait, de disparaître, radieux, comme un collégien après une inscription vengeresse au tableau noir. »
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jeudi 29 décembre 2022
Camille Pissarro (1830-1903) - Bouquet de pivoines roses
Camille Pissarro (1830-1903)
Bouquet de pivoines roses, 1873
Huile sur toile, 7 3 x 60 cm
Ashmolean Museum, Oxford
Que voit on ? Ce que décrit le titre et... ce qu'il ne décrit pas à savoir un vase en céramique vernissé sans doute breton et une console en noyer, sur laquelle se reflète le vase mais pas le bouquet.
Rappel biographique : Jacob Abraham Camille Pissarro, dit Camille Pissarro, est un peintre français d'origine danoise, qui appartient au mouvement de l'impressionnisme et du neo-impressionisme. Théoricien du mouvement anarchiste, il fréquente assidûment les peintres de la Nouvelle-Athènes qui se réclamaient du mouvement libertaire. Il partage cette position avec Paul Gaughin avec lequel il eut cependant des relations très tendues. Peintre de paysage et de scène de rues, Pissaro a peint moins d'une dizaine de natures mortes dans toute sa carrière.
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vendredi 1 avril 2016
Camille Pissarro (1830-1903) - Nature Morte avec une carafe
Camille Pissarro (1830-1903)
Nature Morte avec une carafe (1869)
Toledo Museum of Art (USA)
Rappel biographique : Jacob Abraham Camille Pissarro, dit Camille Pissarro, est un peintre français d'origine danoise, qui appartient au mouvement de l'impressionnisme et du neo-impressionisme. Théoricien du mouvement anarchiste, il fréquente assidûment les peintres de la Nouvelle-Athènes qui appartiennent au mouvement libertaire. Il partage cette position avec Paul Gaughin avec lequel il eut cependant des relations très tendues. Peintre de paysage et de scène de rues, Pissaro a peint moins d'une dizaine de natures mortes dans toute sa carrière.
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dimanche 21 février 2021
Paul Gauguin (1848-1903) - Vase avec Fleurs à la Fenêtre
Paul Gauguin (1848-1903)
Vase avec Fleurs à la Fenêtre
Huile sur toile, 19 x 27cm, 1881
Musée d'Orsay, Paris
Que voit on ? Cette nature morte florale de petites diemnsions, signée de Gaughin est rattachée à la période impressionniste (1874-1886) ou, encore courtier à la Bourse de Paris, il peint sous l'influence et les encouragements de son ami Camille Pissaro. Le bouquet de fleurs aux délicates couleurs est posé sur une nappe qui semble dessiner un tourbillon marin tout prêt à l'engloutir de même que le livre ! A travers la fenêtre, des feuillages s'agitent, trahissant un vent fort sur la lande. Au fond: une maison bretonne typique.
Rappel biographique : le peintre français Paul Gauguin fut le chef de file bien connu de l'École de Pont-Aven et inspirateur des Nabis. Il est considéré comme l'un des peintres français majeurs du 19e siècle. En 1874, la connaissance qu'il fait de Camille Pissaro et la première exposition du courant impressionniste, l'inclinent à devenir amateur d'art et à s'essayer alors à la peinture. En 1882, il abandonne son emploi de courtier en bourse pour se consacrer uniquement à sa nouvelle passion, la peinture. De janvier à novembre 1884, il s'établit à Rouen où Pissaro vivait également. Pendant ces 10 mois passés à Rouen, il réalise près de quarante tableaux, principalement des vues de la ville et de ses alentours et quelques natures mortes très classiques. Cela ne suffit pas pour vivre et il part avec sa femme et ses enfants dans la famille de celle-ci à Copenhague.
Ses affaires ne vont pas bien et il revient à Paris en 1885 pour peindre à plein temps, laissant femme et enfants au Danemark, n'ayant pas les moyens d'assurer leur subsistance. Il est déchiré par cette situation. Il expose avec les impressionnistes régulièrement de 1876 à 1886.
C'est en juillet 1886 que Paul Gauguin effectue un premier séjour en Bretagne. Il s'installe pour 3 mois à la pension Le Gloanec, à Pont-Aven où vit une colonie d'artistes. Il y rencontre le très jeune peintre (et écrivain) Emile Bernard adepte du " Cloisonnisme ", une technique picturale cernant chaque plan de couleur d'une fine cloison, un peu à la manière de la technique du vitrail ou des estampes japonaises.
Influencé par Emile Bernard et par le courant symboliste, Paul Gauguin renonce à l'impressionnisme pour élaborer, une nouvelle théorie picturale, le " Synthétisme ". Sa recherche va alors dans le sens d'une simplification des formes, il élimine les détails pour ne garder que la forme essentielle, simplification obtenue par l'usage du cerne et de l'aplat de couleur. Nabis et Synthétistes, inspirés également par Stéphane Mallarmé et les symbolistes littéraires, partageront pendant quelques temps des convictions communes sur la nécessité de libérer la peinture de sa sujétion au réel et de laisser davantage de place à l'idée ou à la symbolique. Maurice Denis, Paul Sérusier, Édouard Vuillard, Pierre Bonnard, Odilon Redon font partie de ce mouvement.
Gauguin retournera en Bretagne en 1889 et 1890, au Pouldu, tout proche de Pont-Aven, deux lieux où chaque été une importante colonie d'artistes tentera d'élaborer une nouvelle peinture. Il y loge à " la Buvette de la Plage " de Marie Henry, en compagnie des peintres Meyer de Haan, Sérusier et Filiger. En 1891, ruiné, il s'embarque pour la Polynésie, grâce à une vente de ses œuvres dont le succès a été assuré par deux articles enthousiastes d'Octave Mirbeau. Il s'installe à Tahiti où il espère pouvoir fuir la civilisation, tout ce qui est artificiel et conventionnel.
Influencé par l'environnement tropical et la culture polynésienne, son œuvre gagne en force, il réalise des sculptures sur bois et peint ses plus beaux tableaux, notamment son œuvre majeure, aujourd'hui au Musée des Beaux arts de Boston au titre explicite de D'où venons nous? Que sommes sommes, Où allons nous ? qu'il considère lui-même comme son testament pictural. En 1901, il va vivre a Atuona dans les îles Marquises. Il lui semble être au paradis. Il va vite déchanter en se rendant compte des abus des autorités et en essayant de se battre pour les indigènes. Malgré ce combat auprès des autorités, Gauguin reste peu apprécié des Polynésiens en général et des Marquisiens en particulier, qui ont l'impression d'avoir eu affaire à un homme qui s'est servi d'eux, de leur culture ancestrale et surtout des femmes, comme si cela lui était dû. Affaibli, fatigué de lutter, il meurt au printemps 1903. Il est enterré dans le cimetière d'Atuona. La tombe du chanteur Jacques Brel est juste à côté de la sienne.
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samedi 12 juin 2021
Camille Pissarro (1830-1903) - Roses dans un verre
Camille Pissarro (1830-1903)
Roses dans un verre, 1877
Huile sur toile
Collection privée
Que voit on ? Exactement ce que décrit le titre; un joli bouquet de roses dans un verre à pied posé sur un entablement donr la couleur du bois se confond presque avec le fond de la composition. On notera que malgré la touche résolument impressionniste de l'ensemble de la composition, les reflets et la transparence sur le pied du verre sont rendus avec un réalisme tout à fait frappant.
Rappel biographique : Jacob Abraham Camille Pissarro, dit Camille Pissarro, est un peintre français d'origine danoise, qui appartient au mouvement de l'impressionnisme et du neo-impressionisme. Théoricien du mouvement anarchiste, il fréquente assidûment les peintres de la Nouvelle-Athènes qui se réclamaient du mouvement libertaire. Il partage cette position avec Paul Gaughin avec lequel il eut cependant des relations très tendues. Peintre de paysage et de scène de rues, Pissaro a peint moins d'une dizaine de natures mortes dans toute sa carrière.
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jeudi 28 décembre 2017
Paul Gauguin (1848-1903) - Nature morte à la mandoline
Rappel biographique : le peintre français Paul Gauguin est un peintre post impressionniste, chef de file bien connu de l'École de Pont-Aven et inspirateur des Nabis. Il est considéré comme l'un des peintres français majeurs du 19e siècle. En 1874, la connaissance qu'il fait de Camille Pissaro et la première exposition du courant impressionniste, l'inclinent à devenir amateur d'art et à s'essayer alors à la peinture. En 1882, il abandonne son emploi de courtier en bourse pour se consacrer uniquement à sa nouvelle passion, la peinture. De janvier à novembre 1884, il s'établit à Rouen où Pissaro vivait également. Pendant ces 10 mois passés à Rouen, il réalise près de quarante tableaux, principalement des vues de la ville et de ses alentours et quelques natures mortes très classiques. Cela ne suffit pas pour vivre et il part avec sa femme et ses enfants dans la famille de celle-ci à Copenhague.
Ses affaires ne vont pas bien et il revient à Paris en 1885 pour peindre à plein temps, laissant femme et enfants au Danemark, n'ayant pas les moyens d'assurer leur subsistance. Il est déchiré par cette situation. Il expose avec les impressionnistes régulièrement de 1876 à 1886.
C'est en juillet 1886 que Paul Gauguin effectue un premier séjour en Bretagne. Il s'installe pour 3 mois à la pension Le Gloanec, à Pont-Aven où vit une colonie d'artistes. Il y rencontre le très jeune peintre (et écrivain) Emile Bernard adepte du " Cloisonnisme ", une technique picturale cernant chaque plan de couleur d'une fine cloison, un peu à la manière de la technique du vitrail ou des estampes japonaises.
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lundi 20 avril 2020
Paul Gauguin (1848-1903) - Fleurs d'été dans une timbale
Paul Gauguin (1848-1903)
Fleurs d'été dans une timbale, 1885
Collection privé e(Vente Sotheby's)
Que voit on ? Un sujet très délicat peint par Gaughin avec une touche très impressionniste et sans aucun des éléments exotiques qui souvent accompagnent ses natures mortes. Ici, dans une timbale en argent (ou plus probablement en zinc), quelques fleurs d'été glanées dans des champs dont des coquelicots réputés pour ne pas tenir très longtemps en bouquet.
Rappel biographique : le peintre français Paul Gauguin est un peintre post impressionniste, chef de file bien connu de l'École de Pont-Aven et inspirateur des Nabis. Il est considéré comme l'un des peintres français majeurs du 19e siècle. En 1874, la connaissance qu'il fait de Camille Pissaro et la première exposition du courant impressionniste, l'inclinent à devenir amateur d'art et à s'essayer alors à la peinture. En 1882, il abandonne son emploi de courtier en bourse pour se consacrer uniquement à sa nouvelle passion, la peinture. De janvier à novembre 1884, il s'établit à Rouen où Pissaro vivait également. Pendant ces 10 mois passés à Rouen, il réalise près de quarante tableaux, principalement des vues de la ville et de ses alentours et quelques natures mortes très classiques. Cela ne suffit pas pour vivre et il part avec sa femme et ses enfants dans la famille de celle-ci à Copenhague.
Ses affaires ne vont pas bien et il revient à Paris en 1885 pour peindre à plein temps, laissant femme et enfants au Danemark, n'ayant pas les moyens d'assurer leur subsistance. Il est déchiré par cette situation. Il expose avec les impressionnistes régulièrement de 1876 à 1886.
C'est en juillet 1886 que Paul Gauguin effectue un premier séjour en Bretagne. Il s'installe pour 3 mois à la pension Le Gloanec, à Pont-Aven où vit une colonie d'artistes. Il y rencontre le très jeune peintre (et écrivain) Emile Bernard adepte du " Cloisonnisme ", une technique picturale cernant chaque plan de couleur d'une fine cloison, un peu à la manière de la technique du vitrail ou des estampes japonaises.
Influencé par Emile Bernard et par le courant symboliste, Paul Gauguin renonce à l'impressionnisme pour élaborer, une nouvelle théorie picturale, le " Synthétisme ". Sa recherche va alors dans le sens d'une simplification des formes, il élimine les détails pour ne garder que la forme essentielle, simplification obtenue par l'usage du cerne et de l'aplat de couleur.
Nabis et Synthétistes, inspirés également par Stéphane Mallarmé et les symbolistes littéraires, partageront pendant quelques temps des convictions communes sur la nécessité de libérer la peinture de sa sujétion au réel et de laisser davantage de place à l'idée ou à la symbolique. Maurice Denis, Paul Sérusier, Édouard Vuillard, Pierre Bonnard, Odilon Redon font partie de ce mouvement.
Gauguin retournera en Bretagne en 1889 et 1890, au Pouldu, tout proche de Pont-Aven, deux lieux où chaque été une importante colonie d'artistes tentera d'élaborer une nouvelle peinture. Il y loge à " la Buvette de la Plage " de Marie Henry, en compagnie des peintres Meyer de Haan, Sérusier et Filiger.
En 1891 ruiné, il s'embarque pour la Polynésie, grâce à une vente de ses œuvres dont le succès a été assuré par deux articles enthousiastes d'Octave Mirbeau. Il s'installe à Tahiti où il espère pouvoir fuir la civilisation, tout ce qui est artificiel et conventionnel.
Influencé par l'environnement tropical et la culture polynésienne, son œuvre gagne en force, il réalise des sculptures sur bois et peint ses plus beaux tableaux, notamment son œuvre majeure, aujourd'hui au Musée des Beaux arts de Boston au titre explicite de D'où venons nous? Que sommes sommes, Où allons nous ? qu'il considère lui-même comme son testament pictural. En 1901, il va vivre a Atuona dans les îles Marquises. Il lui semble être au paradis. Il va vite déchanter en se rendant compte des abus des autorités et en essayant de se battre pour les indigènes. Malgré ce combat auprès des autorités, Gauguin reste peu apprécié des Polynésiens en général et des Marquisiens en particulier, qui ont l'impression d'avoir eu affaire à un homme qui s'est servi d'eux, de leur culture ancestrale et surtout des femmes, comme si cela lui était dû. Affaibli, fatigué de lutter, il meurt au printemps 1903. Il est enterré dans le cimetière d'Atuona.
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