Jean-Baptiste Siméon Chardin (1699-1799)
Pêches et prunes (1764)
Angers (Collection Eveillard de Livois)
Ce que l'on voit : le musée d’Angers conserve trois petites natures mortes de Chardin (Paris, 1699 – id, 1779), peintes vers la fin de sa carrière : Pêches et prunes ; Fruits, bouteille et pot de faïence et Corbeille de raisins avec trois pommes d’api, une poire et un massepain, qui toutes, malgré leurs modestes dimensions, montrent la parfaite maîtrise de l’art du peintre. Cette dernière, présentée au Salon de 1765, enchanta Diderot qui déclara Chardin « premier coloriste du Salon » et lui rendit cet hommage : « Vous revoilà donc, grand magicien, avec vos compositions nouvelles !...tout ce qu’elles disent sur l’imitation de la nature, la science de la couleur et l’harmonie ; comme l’air circule autour de vos objets !... ».
Pêches et prunes, d’une écriture très libre, est à la fois d’une évidente sobriété et d’une charge émotionnelle très forte. La touche sensuelle et délicate des fruits se détachant sur un fond sombre modulé ajoute à la « magie » célébrée par Diderot.
Rappel biographique : Jean-Baptiste-Siméon Chardin est considéré comme l'un des plus grands peintres français et européens du 18e siècle. Célèbre pour ses scènes de genre et ses pastels, il est aussi reconnu pour ses natures mortes dont il reste le maitre incontesté. D'après les frères Goncourt, c'est Coypel qui en faisant appel à Chardin pour peindre un fusil dans un tableau de chasse, lui aurait donné le goût pour les natures mortes. Ces deux tableaux de réception à l'Académie Royale de peinture sont tous deux des natures mortes, La Raie et Le Buffet qui se trouvent aujourd'hui au Musée du Louvre. Chardin devient ainsi peintre académicien « dans le talent des animaux et des fruits », c'est-à-dire au niveau inférieur de la hiérarchie des genres alors reconnus. Et c'est sans aucun doute Chardin qui va lui donner ses lettres de noblesse et en faire un genre pictural égal aux autres.
Les natures mortes qu'il peindra plus tard sont assez différentes des premières. Les sujets en sont très variés : gibier, fruits, bouquets de fleurs, pots, bocaux, verres... Chardin semble s'intéresser davantage aux volumes et à la composition qu'à un vérisme soucieux du détail, voire des effets de trompe-l'œil. Les couleurs sont moins empâtées. Il est plus attentif aux reflets, à la lumière : il travaille parfois à trois tableaux à la fois devant les mêmes objets, pour capter la lumière du matin, du milieu de journée et de l'après-midi.
Les natures mortes qu'il peindra plus tard sont assez différentes des premières. Les sujets en sont très variés : gibier, fruits, bouquets de fleurs, pots, bocaux, verres... Chardin semble s'intéresser davantage aux volumes et à la composition qu'à un vérisme soucieux du détail, voire des effets de trompe-l'œil. Les couleurs sont moins empâtées. Il est plus attentif aux reflets, à la lumière : il travaille parfois à trois tableaux à la fois devant les mêmes objets, pour capter la lumière du matin, du milieu de journée et de l'après-midi.
2014 - A Still Life Collection
Un blog de Francis Rousseau, #AStillLifeCollection, #NaturesMortes
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Remarque : Seul un membre de ce blog est autorisé à enregistrer un commentaire.