William H. Johnson (1901-1970)
Still-life 1927
Que voit-on ? Sur une table de cuisine recouverte d'une tissu rouge vif qui traverse le cadre en diagonale, plusieurs éléments disparates : bouteilles, assiettes de fruits, fruits, pots en céramiques, brocs à eau disposé dans un apparent désordre. Sur le côté : un tiroir de la table ouvert laisse dépasser un ligne vert (serviette?). l'ensemble des coloris de la composition est une variation sur le vert et le rouge.
Rappel biographique : William Henry Johnson est un peintre afro-américain, né а Florence, en Caroline du Sud, considéré par beaucoup comme l'un des grands peintres américains du 20e siècle.
Issu d'un mariage mixte, William Henry Johnson naît d'une mère noire avec des origines amérindiennes et d'un père blanc. À l'âge de 17 ans, il part s'installer à New York où il exerce de nombreux petits métiers afin de pouvoir se payer des études d'art. Il parvient à entrer à la National Academy of Design où, entre 1921 et 1926, il étudie différentes techniques sous la direction de Charles Webster Hawthorne qui parvient à lui obtenir une bourse de fin d'études en France.
De 1926 à 1929, il s’établit d'abord à Paris, se passionnant pour le mouvement expressionniste, en particulier pour Chaïm Soutine, dont il reconnaît l'influence sur ses premières œuvres. Durant un long séjour à Cagnes-sur-Mer, il rencontre l'artiste danoise Holcha Krake (1885-1943), de quinze ans son aînée, et avec qui il se marie.
Entre 1930 et 1938, il commence à voyager en Europe puis en Tunisie (1932) d'où il rapporte de nombreux tableaux ; Holche, elle, s'inspire des techniques locales de tissage et de céramique. Le couple s'installe ensuite au Danemark, puis aux îles Lofoten et enfin sur l'île de Fionie. Ils organisent des expositions et tentent de vivre de leur art, Holcha se spécialisant dans le design textile et céramique. Fin 1938, le couple part s'installer à New York et connaît des difficultés financières. William parvient à intégrer le Federal Art Project, enseigne à Harlem et produit beaucoup : son art évolue vers des formes plus simples, contrastées, très imprégnées par la vie urbaine des quartiers qui l'entourent. Il se qualifie lui-même de « primitif artist ».
En 1943, son épouse, atteinte d'un cancer, meurt. William décide alors de retourner au Danemark vivre avec sa belle-famille. Malade à son tour, rattrapé par les symptômes d'une syphilis dégénérescente (contractée sans doute dans sa jeunesse), il doit être interné, d'abord en Norvège, puis est rapatrié aux États-Unis avec tous ses tableaux. Sa lucidité étant atteinte, il est interné en 1947 dans une institution publique à Central Islip (Long Island) spécialisée dans les traitements neuropsychiatriques. Il meurt à une date inconnue, en 1970, après 23 années d'internement.
Le legs de ses œuvres avait été entre-temps effectué auprès de la Harmon Foundation qui organisa en 1967 le transfert de tous ses travaux à la Smithsonian Institution grâce aux efforts de la conservatrice Adelyn Dohme Breeskin. La première rétrospective de William Johnson eut lieu en 1971 et son impact sur la communauté noire, mais pas seulement, est alors sensible, rendant à l'artiste sa place au sein de l'histoire moderne de la peinture américaine.
En 2012, la Poste américaine émet un timbre en l'honneur de William H. Johnson, le 11e de la série « American Treasures » qui rassemble les grandes figures artistiques américaines du xxe siècle.
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