lundi 27 mai 2019

Nicolas de Staël (1914-1955) - Lanterne





Nicolas de Staël (1914-1955) (1914-1955) 
Lanterne  1955
Huile sur toile (116 x 89 cm) 
Collection particulière 

Que voit on ? Une nature morte - car tout laisse à penser que c'en est une - (à défaut que le titre ne l'exprime clairement),  très lumineuse malgré ou peut être précisément à cause du fait qu'elle a été exécutée l'année même du suicide du peintre.  On y voit bien une lanterne, posée sur une pile de carnets noirs, se détachant avec d' éclatants rouges et d'intrigants blancs sur ce fond orange de soleil couchant  intense... On y voit aussi un éventail rond en rotin suspendu dans le vide, à moins qu'il ne s'agisse d'une lanterne chinoise.bariolée .. et, dans le lointain, comme en écho à la lanterne posée sur les livres, un phare qui tente d'éclairer le fond du tableau. Enfin en bas de la composition  on remarque une bougie solitaire dans son vieux chandelier en laiton... La recherche désespérée de la lumière semble  partout présente ici....  

Rappel biographique : Le peintre français d'origine russe Nicolas de Staël, né baron Nicolaï Vladimirovitch Staël von Holstein, est issu d'une branche cadette de la famille de Staël-Holstein. Plus d'un demi siècle après sa mort, il reste l'un des peintres les plus marquants du 20e siècle posant un problème aux historiens de l'art qui ne savent pas dans quelle catégorie le classer, ce qui doit le réjouir post mortem, lui qui détestait les catégories et les courants. 
La réinvention de la figuration opérée par Staël a été mal comprise alors qu'elle anticipait d'une vingtaine d'année l'évolution générale de l'art. Il a « retrouvé le visible sans renoncer aux possibilités expressives et à la liberté d'action qui définissent la peinture contemporaine » alors que Paris perd sa place de capitale des arts, dès les années 1960, sous l'effet du marché de l'art et de la surenchère : 
" On y est devenu incapable de discerner le pastiche de l'original " selon Umberto Eco.
Selon Marcelin Pleynet et Michel Seuphor : « ...il faut tenir compte de Nicolas de Staël, vu et revu souvent avec et travers l'avant-garde américaine de années cinquante. Ces nouveaux mouvements d'abstraction suivent le cheminement de Staël, délaissant la peinture gestuelle pour une peinture brossée, voir maçonnée ».
Peu exposé de son vivant, son œuvre a donné lieu à de nombreuses manifestations posthumes qui ont confirmé sa stature sur le plan international. " Staël fut le plus puissant créateur de sa génération dans l'École de Paris de l'après-guerre, sur laquelle il a exercé une forte influence Il a été le premier à dépasser l'antinomie abstraction-figuration ".
Nicolas de Staël meurt à 41 ans en se jetant de la terrasse de l'immeuble où il avait son logement et un de ses ateliers à Antibes. L'ensemble de son oeuvre s'étend sur 15 années. Il a peint, à partir de 1952, plusieurs natures mortes dont quelques unes sont aujourd'hui conservées et exposées au Musée Picasso d'Antibes à quelques pas de son ancien atelier. Plusieurs sont présentées sur ce blog.
________________________
2019 - A Still Life Collection
Un blog de Francis Rousseau

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Remarque : Seul un membre de ce blog est autorisé à enregistrer un commentaire.