mardi 14 mai 2019

Philippe Rousseau (1816-1887) - Nature morte au jambon et au Figaro


Philippe Rousseau (1816-1887)
Nature morte au Jambon et au Figaro
Huile sur toile (92,1 x73 cm), c.1870
The MET (Gallery 810)

Que voit-on ? Selon la notice du MET ou est conservée ce tableau : " Cette composition allie l'admiration de Rousseau pour les natures mortes du XVIIIe siècle et met l'accent sur des détails plus contemporains, comme l'exemplaire du journal Le Figaro (à gauche) et la lettre au centre, adressée à l'artiste chez lui à Acquigny, dans le nord de la France. Ce succulent jambon est garni d'un brin de feuilles de laurier, comme cela était l'habitude (au XVIIIe siècle notamment pour les charcuteries). "
Les natures mortes telles que celle-ci valurent un grand succès à Philippe Rousseau dans les milieux artistiques et dans les milieux mondains de son époque, et notamment le mécénat fidèle du banquier James de Rothschild. Ce tableau fut exposé pour la première fois en public au Salon de 1877 sous le titre "Le déjeuner" avant d'être acquis par le Musée Van Gogh d'Amsterdam en 1922 puis par le Metropolitan Museum of Arts de New York  en 1982 à travers la donation provenant du Fond de la Catharine Lorillard Wolfe Collection.
Rappel biographique : Philippe Rousseau est un peintre français, élève d'Antoine-Jean Gros et de Jean-Victor Bertin à l'Ecole des beaux-arts de Paris. Il débute comme paysagiste, puis peint des natures mortes et des sujets animaliers. Il expose au Salon à partir de 1834.
Le succès lui vint à partir de 1840 avec ses illustrations des Fables de La Fontaine notamment.
Par la suite, l'afflux de commandes l’incitère à diversifier son propos. Ses natures mortes, deviennent plus ambitieuses  tout en restant  des pastiches des Hollandais du XVIIe siècle,   oscillant toutefois entre intimisme hérité de Chardin, grande fraicheur du traitement et pompe académique. Philippe Rousseau n’en reste pas moins un de ces peintres du XIXème qui a revalorisé le terme réducteur de Nature Morte. Il connut un réel succès en son temps avec des récompenses aux Salons, des commandes de la cour impériale française ou encore du Baron James de Rothschild (un de ses principaux mécènes) et l'admiration de Baudelaire.
En 1845, Charles Baudelaire écrit : « M. Philippe Rousseau dont chacun a souvent remarqué les tableaux pleins de couleurs et d'éclat, est dans un progrès sérieux. C'était un excellent peintre, il est vrai ; mais maintenant il regarde la nature avec plus d'attention, et s'applique а rendre les physionomies. J'ai vu dernièrement, chez Durand-Ruel, des canards de M. Rousseau qui étaient d'une beauté merveilleuse, et qui avaient bien les moeurs et les gestes des canards ».
Aujourd'hui particulièrement bien représenté dans les collections privées et publiques néerlandaises, Philippe Rousseau qui a enfin récupéré son statut de grand peintre, se trouve conservé au Musée Orsay à Paris, au Metropolitan de New-York, à Munich et dans beaucoup de musées des beaux-arts comme Lyon, Rouen, Compiègne, Lille... qui lui sont toujours restés fidèles.
____________________________________________

2019 - A Still Life Collection
Un blog de Francis Rousseau

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Remarque : Seul un membre de ce blog est autorisé à enregistrer un commentaire.