Serge Ferat (1881-1958)
Nature morte au poisson
Huile sur toile, 97,30 x 130 cm
Collection particulière (via Artcurial)
Que voit on ? Dans un style très élégant qui emprunte à la fois à Raoul Dufy, Picasso et Matisse, une nature morte à poisson unique et solitaire , dont le fond est occupé par un panier de poires, une cruche à eau, un verre à pied et une bouteille d'apéritif de type vin cuit aromatisé. Cette belle huile sur toile très décorative aurait pu inspiré un carton de tapisserie pour la Manufacture de Beauvais avec laquelle Férat travailla un temps...
Rappel biographique : Serge Férat est un des deux pseudonymes du comte Sergueï Nikolaïevitch Yastrebzov, peintre et décorateur, son second pseudonyme étant Roudniev. Il arriva en Europe occidentale en 1899, et s'installa en 1900 à Paris chez sa cousine germaine, la baronne Hélène Oettingen. Il suivit les cours de William Bouguereau à l'Académie Julian. Sous son pseudonyme de Roudniev, il exposa l'année suivante au Salon des artistes français plusieurs tableaux influencés par Maurice Denis. Il s'intéressa au Quattrocento italien et, influencé par le cubisme, rencontra Picasso et Apollinaire qui lui donnera le pseudonyme de Férat.
Aristocrate aisé et cultivé, il acquiert auprès d'Henri Rousseau dit Le douanier Rousseau une dizaine de ses toiles avant de devenir à sa mort, son principal expert.
En 1911, il rachète avec son ami Apollinaire et sa cousine la baronne Hélène Oettingen la revue d'avant-garde Les Soirées de Paris que dirige le poète. Il en prend la direction artistique sous le pseudonyme de Jean Cérusse (de ces russes).
Engagé comme infirmier volontaire dans les Ambulances russes, pendant la Première guerre mondial, il offre ses services puis à l'Hôpital militaire italien ouvert en 1915, au 41 quai d'Orsay, où il dirige l'établissement sous la responsabilité du Docteur Ballodonmi. Serge Férat y fait hospitaliser Apollinaire, blessé à la tête en 1916. En 1917, Serge Férat illustre et réalise les décors et costumes de la pièce d'Apollinaire Les Mamelles de Tirésias, créée au Conservatoire Maubel à Paris. Ruiné par la Révolution russe, il parvient néanmoins à continuer à peindre. Il expose au Salon des indépendants, au Salon d'automne et au Salon de la Section d'Or. Dans les années 1930, son style cubiste est peu à peu devenu décoratif. Il réalise aussi des cartons de tapisseries pour la Manufacture de Beauvais.
ll participe à l'Exposition d'art russe à Prague en 1935. Son œuvre est remarquée à la grande exposition cubiste en 1953 au Musée d'art moderne de la Ville de Paris.
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