vendredi 19 février 2021

Maria Iakunchikova (1870-1902) - Plage des Basques, 11 Juillet


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Maria Iakunchikova (1870-1902)
Plage des Basques, 11 Juillet
Crayon et aquarelle sur papier 34.1 x 24.1 cm
Collection privée 

Que voit on ?  Un sujet de nature morte assez inhabituel surtout pour cette époque (1885) : une paire de chaussures masculines (en l'occurrence des mocassins de sport) et une paire de chaussures féminines (en l'occurrence une paire d'espadrille bleue), un chapeau melon et une badine... une aquarelle peinte par une jeune fille russe de 25 ans, sur une plage du pays basque, un jour d'été, une ode à l'insouciance et à la douceur de vivre d'une autre époque.


Rappel biographique : Maria Vassilievna Yakunchikova-Weber était un peintre russe associée au mouvement Abramtsevo. Dès l'age de 18 ans, elle voyage en Autriche et en Italie puis l'année suivante, elle se rend en France et en Allemagne. De 1889 à 1890, elle fréquente l' Académie Julian à Paris, où elle étudie avec William-Bouguereau et Tony Robert-Fleury. Elle peint alors des scènes de nature qu'elle expose au Salon de Champ-de-Mars. Elle resta à Paris pendant toutes les années 1890, revenant de temps en temps en Russie pour y trouver des sources d'inspiration. Yakunchikova peut être considérée comme la première artiste russe de sa génération à s'assimiler au contexte européen ; ses paysages citadins de Versailles et de Paris sont bien plus anciens que les plus célèbres d'Alexandre Benois. Ainsi par exemple son tableau L'avenue Wagram et l'Arc de Triomphe au Crépuscule (1892) dépeint Paris sous un angle nouveau, l'angle nocturne des lumières artificielles qui donne à la ville une allure très romantique. Elle anticipe ainsi le célèbre cycle de peintures de villes vues de jour et vues de nuit de Konstantin Korovin. Elle s'est ensuite essayé à la technique de la gravure de panneaux de bois qu'elle rehaussait de peinture à l'huile. En 1897, Yakunchikova se lance dans l' illustration de livres. L'année suivante, elle conçoit des textiles et ...des jouets. Toujours en 1898, elle est chargée par Serge Diaghilev de concevoir une couverture pour son magazine Mir iskusstva. À partir de 1899, Yakunchikova expose avec le mouvement World of Art, jusqu'à sa mort. En 1896, la revue d'art L'Atelier écrit sur son travail de gravure, saluant son tempérament brillant et ses grands dons artistiques. En 1900, le grand panneau de Yakunchikova Little Girl and the Wood Spirits (technique mixte impliquant la broderie et l'applique) reçoit une médaille d'argent à l' Exposition universelle de Paris.  Alexandre Benois écrivait à propos de Yakunchikova en 1901: " Yakunchikova est non seulement un grand poète mais aussi un grand maître. En Russie, elle est encore insuffisamment appréciée, et pourtant il y a peu d'artistes contemporains - non seulement ici, mais aussi en Occident - qui exercent une palette si fraîche et noble, avec une habileté si large et si vigoureuse. "   Elle mourut jeune emportée par la tuberculose qui faisait alors des ravages en Europe.

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2021 - A Still Life Collection
Un blog de Francis Rousseau


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