vendredi 17 juin 2022

Pierre Bonnard (1867-1947) - La Table de Toilette


Pierre Bonnard (1867-1947) La table de toilette, 1908 Huile sur toile, 52 x 45.5 cm Musée d'Orsay, Paris


Pierre Bonnard (1867-1947)
La Table de Toilette, 1908
Huile sur toile, 52 x 45.5 cm
Musée d'Orsay, Paris

Que voit-on ? Une table de toilette effectivement avec son pichet d'eau et sa cuvette ainsi que des éponges rassemblées dans un petit panier suspendu sur un côté du miroir, quelques flacons d'onguents et de parfums et une boite de poudre de riz. Le comble du modernisme pour cette toilette dite "mouillée" en opposition à la" toilette sèche" qui fit fureur pendant tout le 18e siècle et pour laquelle l'on utilisait jamais d'eau !  C'est aussi pour Bonnard le prétexte aànous donner, à travers le reflet dans le miroir, un  magnifique nu sans visage, mêlant ainsi, un peu à la façon des romains de l'Antiquité, la nature morte et le nu.

Rappel biographique : le peintre français Pierre Bonnard est connu pour ses peintures de personnages, ses nus, ses portraits, ses paysages animés, ses intérieurs et ses natures mortes de fleurs et fruits. Bonnard est un artiste post-impressionniste, membre du groupe des Nabis qui regroupait autour de Paul Serusier, Paul René Piot, Henri-Gabriel Ibels, Maurice Denis, Édouard Vuillard, Ker-Xavier Roussel, Paul Ranson, Jan Verkade, Félix Vallotton, Georges Lacombe, Mogens Ballin, József Rippl-Rónai, Charles Filiger, Adolf Robbi, ainsi que Georges Joseph Rasetti et le sculpteur Aristide Maillol. En réaction à l'impressionnisme, les Nabis veulent libérer leur peinture des exigences du réalisme : « Ensemble, nous avons méprisé l'école et les écoles, les rapins, leurs traditions, leurs farces et leurs bals inutilement nudistes. Ensemble nous nous sommes sérieusement amusés ». Les artistes nabis cherchent des voies plus spirituelles au contact de philosophies et de doctrines nouvelles teintées d'Orient, d'orphisme, d'ésotérisme, et de théosophie. Ils s'appliquent à retrouver le caractère « sacré » de la peinture et à provoquer un nouvel élan spirituel par le seul moyen de l'art.
Une fois devenu célèbre, Pierre Bonnard fut connu pour ne pouvoir s’empêcher de retoucher ses toiles une fois celles-ci achetées et exposées dans un musée. Ses amis appelaient ça « bonnarder » ou « bonnardiser ». Un journaliste relate cette attitude devenue visiblement coutumière. « Au musée de Grenoble et au Musée du Luxembourg, il arriva à Bonnard de guetter le passage d'un gardien d'une salle à l'autre, de sortir d'une poche une minuscule boîte garnie de deux ou trois tubes et, d'un bout de pinceau, d'améliorer furtivement de quelques touches un détail qui le préoccupait. Et, son coup fait, de disparaître, radieux, comme un collégien après une inscription vengeresse au tableau noir. »

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2022 - A Still Life Collection
Un blog de Francis Rousseau


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