Piet Mondrian (1872-1944)
Chrysanthemum, c. 1908
Aquarelle et crayon sur papier 31.2 x 23.2 cm
Collection Privée (via Christie's)
Que voit-on ? Une nature morte florale de Piet Mondrian, un genre pictural qu'il alimentera très régulièrement tout au long de sa carrière et plus particulièrement entre 1900 et 1930. Dans celle-ci, comme dans la pluart de celle qu'il peignit au tournant du 20e siècle perce déjà son attirance pour l'abstraction, dont il fut un des grands maîtres. On comparera cette toile avec une autre sur le même thème peinte la même année et déjà publiée dans ce blog.
Rappel biographique : Dans la structure des peintures datant d'avant 1900, Mondrian vise des effets d'ensemble : effets de lumière, effets linéaires, groupes de troncs d'arbres et branches en contre-jour sont des motifs récurrents. Ce sont des qualités morales qui s'inscrivent dans ces choix de couleurs et ces motifs. L'art de tradition romantique-nordique produisit vers 1900 beaucoup de paysages de sous bois. En octobre 1892, il s'inscrit à l'Académie royale des beaux-arts d'Amsterdam.
Après 1900, les tableaux de Mondrian cherchent à faire voir des idées, et semblent proches du mouvement symboliste. Son nouveau style, comme cristallisé sur des formes-idées, déjà visible dans Passiebloem (Passiflore), vers 1901, s'est manifesté d'autant plus vigoureusement qu'il rencontra en juin 1908 le peintre Jan Toorop, personnage central du Symbolisme hollandais connu par ses curieuses compositions de figures curvilignes très homogènes, comme fondues dans les plissements géologiques du dessin.
Connu pour être un des pionniers de l'abstraction, il écrit dès janvier 1914 écrit : « Je construis des lignes et des combinaisons de couleurs sur des surfaces planes afin d'exprimer, avec la plus grande conscience, une beauté générale. La nature (ou ce que je vois) m'inspire, me met, comme tout peintre, dans un état émotionnel qui me pousse à créer quelque chose, mais je veux rester aussi près que possible de la vérité et à tout extraire, jusqu'à ce que j'atteigne au fondement (qui ne demeure qu'un fondement extérieur !) des choses […]. Je crois qu'il est possible, grâce à des lignes horizontales et verticales construites en pleine conscience, mais sans ‘‘calcul’’, suggérées par une intuition aigüe et nées de l'harmonie et du rythme, que ces formes fondamentales de la beauté, complétées au besoin par d'autres lignes droites ou courbes, puissent produire une œuvre d'art aussi puissante que vraie »
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2022 - A Still Life Collection
Un blog de Francis Rousseau
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