jeudi 31 octobre 2019

Giovanna Garzoni (1600-1670) - Natura morta con una ciotola di citrati,


 

Giovanna Garzoni (1600-1670)
Natura morta con una ciotola di citrati, 1640
Tempera sur toile
Getty Center

Que voit on  ? Ce que décrit le titre   a quoi s'ajoute  les fleurs de cédrats aux pétales en étoiles très caractéristiques des fleurs d'agrumes. La mouche sur l'un des fruits est  - à cette époque de la peinture de la nature morte - le symbole de la mort (la mort du fruit en tout cas !), toute nature morte étant avant tout  et encore un  memento mori. 

Rappel biographique : Giovanna Garzoni est sans aucun doute l'une des plus extraordinaires peintres de nature morte de l'Ecole Napolitaine non seulement par sa façon de peindre (par petites touches rapprochées immédiatement identifiable) et par les supports sur lesquels elle a peint (toujours des petits formats sur parchemin ou papier) que par l'immense célébrité qu'elle acquit de son vivant, faisant d'elle, l''une des peintres les plus adulées et les plus demandées de son époque.
Après un premier séjour à Venise entre 1625 et 1630, où ses premières oeuvres la font immédiatement remarquer de quelques grandes familles de la ville, elle commence très rapidement à travailler pour les grandes cours d'Italie. A Rome, elle reçoit des commandes de la famille Colonna. A Naples, elle entre au service du vice-roi. Entre 1632 et 1637, elle est employée par Victor-Amédée Ier de Savoie.... Toutes les cours de la péninsule se l'arrachent et veulent posséder des oeuvres d'elle. Giovanna Garzoni passe d'une cour à l'autre, consciente de sa valeur et de son succès et travaillant toujours pour le plus offrant !
Entre 1642 et 1651, on la retrouve comme peintre de la prestigieuse cour grand-ducale de Florence, où elle restera le plus longtemps, forte de l'infaillible soutient et de l'admiration (presque sans limite) d'une bonne partie de la famille Medicis Le grand-duc Ferdinand II de Medicis et son épouse Vittoria della Rovere, son cousin le prince Laurent, et les cardinaux Carlo, Giovancarlo et Leopoldo, furent ses grands admirateurs, et ses soutiens constants, à tel point que les galeries florentines conservent encore aujourd'hui un nombre considérable de ses oeuvres. Bien avoir quitté la cour Florentine pour retourner à Rome en 1650, elle continue à travailler pour elle, comme si un lien indefectible les liait. C'est ainsi qu'entre 1650 et 1670, sur commande de Ferdinand II de Médicis pour la Villa di Poggio Imperiale, elle exécuta vingt petits natures mortes absolument qui restent parmi les plus belles de son époque ; plusieurs sont aujourd'hui conservées au Palais Pitti à Florence.
En 1666, Giovanna Garzoni, sans enfants, légua toute sa succession à l'association romaine de peinture Accademia di San Luca, à condition que celle ci lui fasse construire un tombeau dans l'église Santi Luca e Martina. On peut toujours voir aujourd'hui ce monumental tombeau, oeuvre de Mattia de Rossi, à la droite de l'entrée de cette église.
Largement autodidacte, il est probable que Giovanna Garzoni ait été influencée par plusieurs de ses contemporains à commencer par la peintre Fede Galizia mais aussi sans doute par le napolitain Giovanni Battista Ruoppolo ou par Jacopo Ligozzi (présent dans les collections grand-ducales florentines). Outre ses natures mortes, elle fut aussi l'auteur d'illustrations botaniques, de petits portraits, de copies de tableaux, privilégiant toujours la technique de la détrempe sur parchemin et les petits formats.
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mercredi 30 octobre 2019

Alberto Giacometti (1901-1966) - Nature morte aux pommes, 1948





Alberto Giacometti (1901-1966)
Nature morte aux pommes, c. 1948
Huile sur toile
Collection particulière

 Que voit on ?  Six pommes psées sur un plat  à peine esquissée et contenue dans un cadre  tracé d'une seul coup de pinceau à l'intérieur de la toile. Alberto Giacometti  à l'image de Gustave Courbet affectionnait particulièrement les pommes comme sujet de ses natures mortes, alors que son pèere Giovanni Giacometti avait peint très peu.

Rappel biographique : Alberto Giacometti est un sculpteur et un peintre suisse dont les peintures et dessins représentent un part importante de l'œuvre. Fils du grand peintre de montagne Giovanni Giacometti, Alberto est connu essentiellement pour ses portraits, bien qu'il ait peint également peint quelques paysages, des natures mortes avec une prédilection pour les pommes (et pas seulement dans sa jeunesse) et des tableaux abstraits (entre 1920 et 1930).
L'atelier représenté ici est « la caverne-atelier » dans lequel il a aménagé en décembre 1926 au n° 46, rue Hippolyte-Maindron dans 14e arrondissement de Paris. Malgré la petite taille et l'inconfort du lieu, il ne le quittera plus jamais. Son frère Diego, sculpteur et designer de meubles et luminaires, l'y rejoint de façon permanente en 1930. Bien que l'essentiel de sa production soit fait à Paris, Alberto Giacometti retourne régulièrement en Suisse, où il travaille dans les ateliers de son père, à Maloja, hameau de Stampa. C'est en 1946-1947 que s'affirme le nouveau style de Giacometti, caractérisé par de hautes figures filiformes. Sa production est stimulée par les relations qu'il renoue avec le marchand new-yorkais Pierre Matisse, qui accueille sa première exposition personnelle d'après-guerre en janvier 1948.  En juin 1951 a lieu sa première exposition d'après-guerre à Paris, à la galerie Maeght, où son ami Louis Clayeux l'a convaincu d'entrer. Il y présente des œuvres déjà montrées à la galerie Matisse, et plusieurs œuvres nouvelles, toutes en plâtre, dont Le Chat et Le Chien.Contrairement à une légende qui veut que Giacometti ait peint des natures mortes uniquement que dans sa jeunesse, les faits, têtus, prouvent le contraire puisque certaines d'entre elles passées récemment en vente chez Christie's sont datées et signées de 1957 !

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mardi 29 octobre 2019

David Hockney (b. 1937) - Vase and flowers


 


David Hockney (b. 1937)
Vase and flowers, 1969
Private collection

Que voit on ? Une nature morte florale très minimaliste d'Hockney qui représente  un vase oblongue du modèle de ceux que l'on peut trouver dans les cimetières, contenant un  bouquet d'iris ou de lys d'eau et leurs ombres portées.  Dans ce contexte très dépouillé et traité en noir et blanc où  un seul trait en digonal  permet de tracer la perspective, le reflet de l'éclairage sur le vase fait figure  d'évènement graphique considérable !

Rappel biographique :  David Hockney, est un  peintre, dessinateur, graveur, décorateur et photographe britannique, né en 1937 dans une famille anglaise modeste, quatrième enfant d’une fratrie de cinq. Il vit aujourd’hui dans le Yorkshire (Angleterre) sa province natale et à Londres,
après avoir vécu une grande partie de sa vie en Californie (Los Angeles), où il a d’ailleurs conservé son atelier (Santa Monica Boulevard) où sont stockées ses archives. Son père ayant été un objecteur de conscience pendant la seconde guerre mondiale, David Hockney a refusé de faire son service militaire entre 1957 et 1959. Après des études au Royal College of Art de Londres, il en sort diplômé en 1962.
 Il commence sa carrière comme dessinateur de presse pour le Sunday Times, au cours d’un voyage en Egypte. En 1964, il découvre la Californie, les polaroids, la peinture acrylique, les belles villas et leur piscine qui deviennent un des motifs principaux de ses œuvres.  Eloigné des courants les plus-avant-gardistes, Hockney pratique un art figuratif presque expressionniste où se mêlent portraits, photographies et videos.  En 1963, à New York, il rencontre Andy Warhol qui lui rendra plus tard plusieurs fois visites à Los Angeles. La légende veut que ce soit Warhol qui ait conseillé à Hockney de faire sa célèbre série sur les piscines « A bigger splash » . Homosexuel parmi les premiers à se revendiquer comme tel, David Hockney revient vivre à Londres en 1968 et prend pour compagnon  le réalisateur John Schlesinger, auteur notamment de Midnight Cow Boy (1969) ou Sunday Bloody Sunday (1971) autant de films militant ouvertement pour les droits des homosexuels dans une Angleterre qui  assimile toujours en justice  l'homosexualité à un crime. En 1973, Jack Hazan réalise un documentaire-fiction  qui lui est consacré intitulé  "A Bigger Splash"  qui assoit sa notoriété internationale naissante (le film est primé au Festival international du film de Locarno)   Entre 1974 et 1977, David Hockney s'installe à Paris où son travail tourne un peu en rond, avant de repartir en Californie en 1978.  En 1974, le Musée des Arts Décoratifs de Paris organise sa première rétrospective David Hockney. Il est considéré désormais comme une des figures du mouvement Pop Art des années 1960 et à ce titre, s'intéressa à peu près à tous les genres picturaux, bien qu'ayant développé, surtout ces dernières années,  une prédilection pour les paysages. Il a cependant peint beaucoup de nature mortes (surtout dans les années 1980) toujours traitée à sa façon, c'est à dire de manière décalée, anecdotique et toujours avec un indéniable talent de coloriste.
En 2010, il expose à Paris, à la Fondation Pierre Bergé - Yves Saint-Laurent, ses œuvres réalisées sur iPhone et iPad, il met aussi en avant la possibilité de rediffuser le processus créatif, à travers des logiciels  déclarant « La seule expérience semblable est celle où l’on voit Picasso dessiner sur du verre pour un film » 4 (en référence au film « Le Mystère Picasso » d'Henri-Georges Clouzot).
Le 2 janvier 2012, il a été nommé par la reine Elizabeth II, membre de l’Ordre du mérite britannique. Une grande exposition s'est ouverte le 23 janvier 2012 à la Royal Academy de Londres et au Musée Guggenheim de Bilbao où elle restée en place pendant tout  l'été 2012 et a connu un immense succès.

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lundi 28 octobre 2019

Josef Sudek (1896-1976) - Still Life with Egg


 


Josef Sudek (1896-1976)
Still Life with Egg (1950-1954)
Private collection

 Que voit-on ? Un oeuf et deux verres,  l'un à godrons rempli d'eau au premier plan et l'autre, verre à pied au second plan contenant de la bière. L'oeuf est élément très souvent mis en scène par Sudek dans ses natures mortes photographique dont il est toujours l'élément principale.

Rappel Biographique  : Josef Sudek est un photographe tchèque. Son père (peintre en bâtiment) meurt alors que le futur photographe a trois ans. À l'âge de quatorze ans, il part à Prague pour un apprentissage où il apprend la reliure. Il photographie en amateur dès 1913. Il accomplit son service militaire à Kadaň en 1915 et part ensuite pour le front italien armé de son appareil photographique.
Il revient amputé du bras droit à cause d'une grenade, il devient alors photographe après avoir étudié la photographie pendant deux ans à Prague à l'école des arts graphiques de 1922 à 1923 avec Jaromir Funke. 
Sa pension d'invalidité lui laisse la possibilité de se consacrer à la photographie d'art et dans les années 1920 il travaille dans un style pictorialiste. En 1924, poussé par un club de photographie local, il devient le cocréateur de la Société Photographique de Prague (Pražskou fotografickou společnost). En 1927 il lance son propre studio1. Il photographie les mutilés de guerre, la restauration de la cathédrale Saint-Guy de Prague et voyage deux mois en Italie.
De 1927 à 1936, il réalise des portraits, des reportages et des paysages pour la maison d'édition dp (Družstevní práce) dans les locaux de laquelle il organise sa première exposition personnelle en 1932. Il expose ensuite à plusieurs reprises à Prague.
 En 1933, il prend part à l'exposition La photographie sociale.
À partir de 1940, il adopte l'appareil grand format (30x40 cm), utilise la caméra panoramique Kodak (1894, 10 x 30 cm).
Durant la Seconde Guerre mondiale et après, Sudek créa des paysages de nuit de Prague, photographia les paysages boisés de Bohème et la fenêtre en verre qui menait à son jardin (les fameuses séries La fenêtre de mon atelier). 
Il poursuivit en photographiant l'intérieur encombré de son studio (les séries Labyrinths).
En 1954, il obtient le Prix de la ville de Prague et en 1961, le titre d'artiste émérite par le gouvernement tchèque.
Il sera exposé à l'Ouest, pour la première fois, en 1974, à la George Eastman House, et publiera seize ouvrages au cours de sa vie. Appelé le "poète de Prague", Sudek resta célibataire et fut une personne timide et solitaire : il n'apparut jamais aux vernissages de ses expositions et peu de gens figurent dans ses photos. 
D'autre part, en dépit des privations de la guerre et du communisme, il constitua une discothèque privé très renommée d'enregistrements de musique classique.

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dimanche 27 octobre 2019

Georges Braque (1882-1963) - Nature morte à la grande cruche


 

Georges Braque (1882-1963)
Nature morte à la grande cruche, 1955
Collection privée

Que voit on ? Une nature morte  du grand Braque qui peut s'enorgueillir de partager avec Chardin le titre de maître de la nature morte française. Celle ci est traitée à l'aquarelle dans un style léger, enlevé, optimiste très en accord avec lépoque elle fut peinte, le milieu des années 50. Une petite merveille !

Rappel biographique : le peintre français Georges Braque qui fut aussi sculpteur et graveur est le maître incontestable de la nature morte au 20e siècle, genre qu'il a profondément transformé et renouvelé tout au long de sa vie, s'inscrivant (consciemment ou inconsciemment) dans une démarche similaire à celle de Chardin au 18e siècle. Engagé dans le sillage du fauvisme, influencé par Matisse, Derain et Othon Friesz, il peint, à l'été 1906 les paysages de l'Estaque avec des maisons en forme de cubes (Maisons à L'Estaque) que Matisse qualifie de cubistes. A partir de 1909, il entre dans ce que les spécialistes appellent la période du " cubisme analytique ". Les paysages qui prédominaient jusqu'alors dans son œuvre vont céder la place aux natures mortes.
Ce sont principalement des natures mortes d'objets et/ou d'instruments de musiques (violons, guitare, pipe, journaux et magazines, objets divers de décorations intérieurs comme les nappes, les guéridons...) qu'il peint délaissant volontiers les thématiques habituelles du genre (fruits, légumes, pâtisseries, porcelaines).
A la Libération, Aimé Maeght devient son nouveau marchand parisien, et publie la première édition des Cahiers G. Braque. En 1948, lorsqu'il présente la série des Billards à la Biennale de Venise, il reçoit le Grand Prix pour l'ensemble de son œuvre. Suit une série d'expositions en particulier au MoMa de New York, qui parachève la reconnaissance internationale de son œuvre immense et

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samedi 26 octobre 2019

Marius Borgeaud (1861-1924) - La table et les deux bols


 

Marius Borgeaud (1861-1924)
La table et les deux bols
Musée de Pully, Suisse

 Que voit-on ?  Dans un intérieur grand ouvert sur un jardin, posés sur un table en bois deux bols et leurs ombres portées ainsi qu'un pain.

Rappel biographique : le peintre suisse Marius Borgeaud est connu pour être un des chefs de file européen d'un mouvement pictural contemporain de l'impressionnisme et très célèbre aux Etats-Unis : le luminisme. Arrivé à la peinture vers l'âge de 40 ans, il fréquente des artistes plus jeunes que lui d’une génération comme Francis PicabiaPaul de CastroMaurice AsselinÉdouard Morerod qui deviendront ses amis. Puis il part s'installer en Bretagne, à Rochefort-en-Terre (Morbihan), localité dans laquelle naissent deux de ses séries les plus connues, effectuées dans la mairie et dans la pharmacie du village.  Elles lui valent un grand succès au Salon des Indépendants et lancent pour ainsi dire sa carrière. Borgeaud a peint peu de natures natures isolées (à peine 5 et toujours sur de sujets très surprenants) mais dans presque chacune de ces oeuvres, il est possible de trouver une nature morte (ou plusieurs) dans un coin de pièce ou devant une fenêtre. 

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vendredi 25 octobre 2019

Juan Bautista de Espinosa (1590-1641) - Bodegón con fuente de concha y flores






Juan Bautista de Espinosa (1590-1641)
Bodegón con fuente de concha y flores

Que voit on ? Les fontaines de coquillages s et en particluioer de coquille Saint Jacques semblent avoir été un des thèmes de prédilection (cf cette publication) de Bautista de Espinosa.

Rappel biographique  : La vie du  peintre espagnol Juan Bautista de Espinosa né vers  1590 et mort vers  1641 à Madrid est assez mal documentée. On sait qu'il fut actif à Madrid et à Tolède entre 1612 et 1626. De plus, un artiste homonyme est parfois confondu avec lui, Juan de Espinosa (actif entre 1628 et 1659). Si l'on en juge par son style, on peut en déduire qu'il a étudié en Hollande. Les spécialistes de cette période estiment d'ailleurs de  Juan Bautista de Espinosa 
 est un peintre de la transition entre le baroque flamand et le baroque espagnol.

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jeudi 24 octobre 2019

Marsden Hartley (1877-1943) - Grapes


 

Marsden Hartley  (1877- 1943)
Grapes
Private collection

Que voit on ? Une grappe de raisns rtouge posés ur un linge blanc à côté d'une coupe dont la forme étrangement allongée pourrait la faire percevorir comme une figue surmontée d'une aubergine ! 

Rappel biographique : Le peintre américain Marsden Hartley dont plusieurs natures mortes ont été postées sur ce blog depuis 2013 a séjourné à Paris dès 1912, période à laquelle il a fait partie du cercle de Gertrude Stein. L'année suivante il rencontre à Berlin, Vassily Kandinsky par lequel il est très impressionné au point de commencer à peindre une série de peintures abstraites, avec des formes aux contours très nets et aux couleurs vives.  C'est à cette époque aussi qu'il entame une histoire d'amour avec un officier allemand qui sera tué au combat pendant la Première Guerre mondiale et le laissera inconsolable. Il enchaînera ensuite les aller-retour entre l'Europe et les Etats-Unis avant de se fixer en 1937 dans le Maine après avoir déclaré qu'il voulait devenir «le peintre du Maine» et rendre compte de la vie américaine au niveau local !  Hartley se rapproche alors du mouvement régionaliste, un groupe d'artistes actif du début au milieu du 20ème siècle et qui a tenté de représenter un "art américain différent". Il a continué à peindre dans le Maine, jusqu'à son décès en 1943.
Hartley a trouvé un expressionnisme original et très personnel qui donne toute sa mesure non pas tant dans ses natures mortes (assez rares) que dans les peintures des paysages et montagnes austères et tourmentés du Maine qu'il a merveilleusement peints.
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mercredi 23 octobre 2019

N.C. Wyeth (1882-1945) - Still life with Bowl, Onions and Bottle



N.C. Wyeth (1882-1945) Still life with Bowl, Onions and Bottle, circa 1920s,  Oil on canvas, measuring 40" x 32".  Brandywine River Art Museum




N.C. Wyeth (1882-1945)
Still life with Bowl, Onions and Bottle, circa 1920s, 
Oil on canvas, 40" x 32". 
Brandywine River Art Museum

Rappel biographique : Newell Convers Wyeth, connu sous le pseudonyme N. C. Wyeth (à ne pas confondre avec Andrew Wyeth (1917-2009) l' un de ses 5 enfants) est un artiste et illustrateur américain. Élève d' Howard Pyle, il devint l'un des principaux illustrateurs de son époque.
Durant sa vie, Wyeth a réalisé plus de 3 000 peintures et illustré 112 livres , 25 d'entre eux pour Scribner's, pour lesquels il est principalement connu.
La personnalité exubérante et le talent de Wyeth ont fait de lui un peintre hors-norme bien qu'il soit rattaché aux courant du  réaliste américain . Ces peintures de cow boys dont il faisait le portrait en studio sont restées parmi ses plus célèbres.  Parfois considéré comme mélodramatique, ses illustrations sont pensées pour être comprises rapidement. Wyeth, était un peintre et un illustrateur, il nota bien la différence, lorsqu'il dit en 1908 : " La peinture et l'illustration ne peuvent pas être mélangées ou fusionnées, l'une ne pouvant faire partie de l'autre " (Painting and illustration cannot be mixed-one cannot merge from one into the other).
Le 19 octobre 1945, N. C. Wyeth et son petit-fils  meurent dans un accident de la route : leur voiture est heurtée par un train de marchandises sur un passage à niveau, près de leur maison de Chadds Ford. Wyeth travaillait alors sur une ambitieuse série de fresques pour la Metropolitan Life Insurance Company. Elle est finalement achevée par son fils Andrew Wyeth et John McCoy.
Quelques mois avant sa mort, en juin 1945, l'Université de Bowdoin (Bowdoin College) avait remis à N. C. Wyeth le diplôme honorifique de maîtrise ès lettres.

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mardi 22 octobre 2019

Nicolas Henri Jeaurat de Bertry (1728–1796) - Nature morte avec ustensiles de cuisine et volaille


  


Nicolas Henri Jeaurat de Bertry (1728-1796)
Nature morte avec ustensiles de cuisine et volaille
Collection particulière

Que voit on ? Tout le nécessaire  pour cuisiner une bonne poule rôti accompagné d'un  bouillon de légumes roboratif et gras. On remarquera d'ailleurs entre autre détails,  les deux blocs de gras disposés au premier plan à droite que le cuisinier a pris la peine de débiter en petites lamelles pour mieux en barder les volailles  avant de jeter sans doute un surplus ans la bouillon. Une diététique d'une autre époque !

Rappel biographique : Fils d’Edme Jeaurat, graveur du Roy, Jeaurat de Bertry a étudié avec son oncle, le peintre Etienne Jeaurat. Il a établi sa réputation dans la nature morte, genre où il excellait, réussissant à saisir les objets de la vie quotidienne avec un détail et une vitalité rappelant le maitre du genre, Chardin, mais pour un critique comme Théodore Lejeune : « Autant Chardin excelle dans le clair-obscur, autant Jeaurat est cru et sec. » Fait remarquable et rare, il a été à la fois nommé et reçu, par accord verbal de l’assemblée, académicien et professeur à l’Académie royale de peinture et de sculpture, le même jour, le 31 janvier 1756, avec deux natures mortes comme morceaux de réception : l’un, Ustensiles de cuisine près d’un petit fourneau en terre allumé qui rappelle l’esprit de Chardin et l’autre ses trophées militaires.
L’année suivante, il a prйsentй au Salon de 1757 trois natures mortes représentant des instruments de musique, une allégorie de la guerre, une de la science, qui ont attiré une critique favorable du Mercure d’octobre : « On a vu avec plaisir trois tableaux de M. Jeaurat de Bertry : ils sont d’une belle imitation et bien grouppés. »
On ignore où se trouvent ses dernières oeuvres, mais le tableau aux instruments de musique, signé et daté de 1756, actuellement dans les collections du musée Carnavalet, semble être le premier de ces trois tableaux au Salon. Quelques natures mortes de la Réunion des Musées Nationaux (dont celui de Cambrai) attribuées un temps par erreur à Chardin et à Henri- Horace Roland de La Porte, l’un contenant même son monogramme "JB", lui ont récemment été réattribués.
En 1761, il est nommé peintre et pensionnaire de Marie Leszczynska et signe ses lettres du titre de « peintre de la Reine ». Reconnu, il quitte Paris pour s’installer Versailles où il résidera jusqu’à la mort de la reine en juin 1768. Le 1er juillet de la même année, il reçoit une pension de 400 livres de gratification annuelle, « en considération des services qu’il a rendus а la feue Reine, pour l’amusement de cette princesse dans l’art de la peinture. » Il repart alors pour Paris d’où il ne sortira plus , exception faite d’un second séjour de quatre ans à la cour.
Pendant la Révolution, il se concentrera sur le portrait, certains de nature satirique voilée, ainsi que sur les constructions allégoriques comportant des portraits, le drapeau tricolore, les pyramides et l’oeil maçonnique. Au Salon de 1796, il expose le Portrait du Citoyen Gelé à l’instant où il reçoit le brevet d’imprimeur de la Gendarmerie nationale. Au même Salon, il expose encore une Vue de la collégiale et du pont de Corbeil, où il évoque sa propre disparition avec un coche descendant passant sous le porche de la collégiale.
Le fait qu'il fut comblé d'honneur par la reine, ne lui valut pas que des amis et l'on fut bien sévère avec ce peintre dont le talent mérite aujourd'hui largement d'être débarrassé des jalousies opportunistes de son époque.

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lundi 21 octobre 2019

Axel Nilsson (1889-1981) - View from the Window



 



Axel Nilsson (1889-1980)
View from the Window, 1940
Private collection

Que voit on ?  Sur fond de fenêtre et de paysage d'hiver  de la  ville de Stockholm enneigée : deux vases, l'un en verre bleu et  l'autre en verre  transparent contenant, pour le bleu, un bouquet de marguerites et de fleurs des champ, pour le transparent, deux petits oeillets rouges.

Rappel Biographique : Axel Nilsson fait ses Beaux-Arts de Stockholm avant de s'installer en 1920, s'installe à Sjovillan. Aquarelliste à ses débuts, peu d'oeuvres sont parvenues jusqu'au nousdatant de cette période. À partir de 1920, il peint à l'huile, des paysages à la construction classique mais à l'atmosphère dramatique qui le rapproche des expressionnistes*, Marée de printemps, (1921) ; des natures mortes, des intérieurs d'une grande  sérénité, Jacynthe se fanant, (1921,), et des portraits  dont de nombreux autoportraits. Artiste discret,  peu enclin a rechercher les honneurs, très peu de renseignements sont parvenus jusqu'au nous concernant sa vie.

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dimanche 20 octobre 2019

Clara Peeters (1594-1657) - Still Life with Cheeses, Almonds and Pretzels... (with Selfportait)



 


Clara Peeters (1594-1657)
Still Life with Cheeses, Almonds and Pretzels, c1615.
Koninklijk Kabinet van Schilderijen Mauritshuis, Den Haag, Netherlands

Que voit on ?  Cette nature morte   pourrait être assez banal ( quoique fort belle) si elle ne comportait une particularité qui la rend unique. Cette particularité c'est le seul portrait connu de la peintre qui l'a peint  Clara Peeters, reflétée, presque dissimulée  dans le couvercle en étain du pot en céramique vernissée rouge que rien ne signale dans le titre évidemment. C'est la grande tradition des messages cachés dans les tableaux dont raffolait les  peintres du siècle de l'âge d'or, tradition qui a perduré longtemps ... L'agrandissement du couvercle est présenté ci-dessous pour mieux voir le détail du  haut du visage de Clara Peeters que l'on aperçoit  clairement.

 


Rappel biographique : la peintre Flamande Clara Peeters était autodidacte et a peint essentiellement des natures mortes. (à l'exception d'un auto portrait). Elle fut active très jeune en tant que peintre (dès l'âge de 13 ou 14 ans selon les documents !) et fait partie des premières femmes peintres qui ait exercé officiellement ce métier, avec une place reconnue de son vivant, par les Guildes des peintres de la période d'or du baroque flamand.  Cette femme à la personnalité hors du commun, dont on pense qu'elle fut, adolescente, l'élève très privée d'Osias Beertse spécialise, dès l'âge de 18 ans, dans les natures mortes dont elle saisit les sujets soit autour de la table des repas quotidiens soit dans des mises en scène plus sophistiquées. Elle s'intéresse beaucoup aux reflets sur les objets métalliques, pièces, plats, vases, coupes, timbales bijoux, présents fréquemment dans ses compositions, en premier plan, avec un fond plus sombre. Ces plus belles natures mortes - qui sont autant de chef d'oeuvres - ont été peintes dans l'année 1611 et sont conservées au Musée du Prado.

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samedi 19 octobre 2019

Mosaïques romaines - Poissons de mer et Crustacés


 

Mosaïques romaines
Poissons de mer et Crustacés,  3e siècle
Museo de Santa Cruz, Tolède, Espagne

 Que voit on ?  Groupés en cercle- au centre d'une mosaïque aux couleurs éclatantes : un assortiment de poissons comme les aimait les romains mêlant merlans, dorades, anguilles, espadons, rougets, sardines (en bleu), maquereaux mais aussi crevettes, crabes et poulpes....Un chef d'oeuvre entourée d'une couronne de fruits (raisins, figues et poires)  qui apportent un complément indispensable à cette nature morte   particulièrement complète et complexe, excellent exemple du degré de sophistication et de perfection atteint  par les artistes des colonies romaines (ici l'Espagne) tout juste un siècle avant la chute définitive de la chute du gigantesque  Empire romain.

Rappel historique :
La mosaïque est l'art romain par excellence car ni la Grèce classique ni les Grecs d'Alexandrie n'avaient su lui donner la richesse du répertoire iconographique qu'elle a eue sous l'Empire romain et encore moins la répandre dans tout le bassin méditerranéen comme le fera Rome. La mosaïque polychrome est ti maitrisée par les Romains au IIe siècle av. J.-C. Grâce à l'activité de ses ateliers itinérants, toutes les provinces situées autour du mare nostrum, ont connu dès les débuts de l'expansion romaine cet art qui a trouvé un terrain d'élection dans les pays où la lumière est reine.
L'exposition, organisée en 2001 par l'Union Latine au musée archéologique de Madrid a mis l'accent sur l'art de la mosaïque tel qu'il est illustré dans les pays du bassin méditerranéen.
L'une de ses particularités majeures est l'abondance et l'extrême diversité des représentations  animales et végétales.
Les natures mortes antiques trouve selon Pline l'Ancien leur origine  dans la Grèce antique, lorsque  le peintre Piraikos (3e siècle avant JC), vendait déjà fort cher ses " Provisions de cuisine ", des tableaux de chevalets représentant des victuailles ou des instantanés d'échoppes de cordonniers et de barbiers. Dans la hiérarchie des genres picturaux d'alors, ces représentations de provisions de cuisine sont déjà considérées comme un genre mineur... et  elles le resteront pendant de longs siècles... au moins jusqu'à Chardin, si ce n'est jusqu'à Cézanne. Genre mineur donc, loin derrière les sujets religieux, les portraits et les paysages, mais genre que les commanditaires s'arrachent pourtant !
Le grec Piraikos reste le plus célèbre des peintres de ce genre. Hélas, aucun exemple n'est parvenu jusqu'à nous de ces peintures des menus objets du quotidien par Piraikos,  peinture que l'on nommait à cette époque Rhyparographie .
A la même époque, un autre peintre grec, Zeuxis rivalisait avec la nature au point que des oiseaux voulaient picorer les raisins qu'il peignait et qu'il passe être l'inventeur du réalisme et  de l'illusionnisme, pour ne pas dire du premier trompe-l'oeil. Il faut là encore faire confiance au récit de Pline l'Ancien, car aucun exemple de cet art ne nous est parvenu.
Les premières natures mortes connues du monde occidental sont des fresques et des mosaïques du 1er siècle de l'ère chrétienne, provenant de Campanie (Herculanum et Pompéi) ou de Rome. Elles sont exécutées dans un style réaliste et illusionniste : fruits veloutés, poissons et volailles posés sur une marche de pierre ou sur deux étagères d'un garde manger, généralement en trompe l'œil avec des ombres portées, ou quelquefois dans des coupes en verre avec des transparences subtiles.
Ces peintures évoquent le xenion antique, un cadeau fait de denrées qu'un hôte doit offrir à ses invités. Pourtant la nature morte de l'Antiquité possède une autre ambition que celle du seul plaisir mimétique. Comme le précise Charles Sterling : « Il est clair que les natures mortes hellénistiques et romaines qui représentaient des mets prêts à être consommés comportaient une allusion épicurienne ». On trouve ainsi assez fréquemment des mosaïques de natures mortes et des vanités dans les atriums d'été romains, où les convives invités aux repas étaient ainsi encouragés à cueillir le jour qui passe, Carpe diem selon la célèbre formule d'Epicure, à profiter de la vie tant qu'il était encore temps de le faire. Une déclinaison plus sophistiquée de la tradition égyptienne pharaonique qui voulait que l'on fît passer un cadavre devant les convives avant de commencer un repas pour leur rappeler l'impermanence de la vie !  Les natures mortes garderont tout au long des siècles jusqu'à nos jours,  cette signification épicurienne.
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vendredi 18 octobre 2019

Gino Severini (1883-1966) - Pesci e vasi (Natura morta con rosmarino)


 Gino Severini (1883-1966)   Pesci e vasi (Natura morta con rosmarino), c. 1936  Collezione privata


Gino Severini (1883-1966)
Pesci e vasi (Natura morta con rosmarino), c. 1936
Collezione privata

Que voit on ? Au premièr plan d'un entablement sur lequel sont posées trois pots en terre cuite de facture différentes et un bouquet de branches de romarin  : un gros merlan et trois petits rougets de roche.   Comme souvent chez ce peintre la façon de peindre s'inspire  des natures mortes  sur fresques ou mosaiques de la Rome Antique  et de Pompei

Rappel biographique : Le peintre italien Gino Severini fit partie du mouvement futuriste. Il commença par s'installer à Rome en 1899 où il travailla comme employé, puis fréquenta l'école libre du nu à l'Académie et suivit des cours du soir de dessin à l'école de la Villa Medicis.
Il s'installa à Paris en 1906 et y fréquenta l'avant-garde artistique. En 1910, il signa le Manifeste pour la peinture futuriste avec Marinetti, Giacomo Balla, Umberto Boccioni, Luigi Russolo et Carlo Carrà. En 1912, il participe à l'exposition des peintres futuristes à la galerie Bernheim-Jeune à Paris et il est présent dans les expositions successives des futuristes en Europe et aux États-Unis.
Très bon dessinateur, il combine dans son œuvre la science et l'art, la rigueur et l'imagination, pour atteindre le plus complet bonheur d'expression lorsqu'il lance, entre 1910 et 1915, les valeurs dynamiques du futurisme.
Après 1920, il se consacre notamment à l'art sacré et à la mosaïque.
Il publie en 1921 un ouvrage intitulé Du cubisme au classicisme. En 1922, il décore de fresques une pièce du Castello di Montegufoni à la demande d'Osbert Sitwell, propriétaire des lieux. Il est l'ami de l'architecte français Auguste Perret. Dans les années 1920, il partage son temps entre Paris et Rome.
En 1956, il ouvre à Paris l’École d'Art italien avec Gio Colucci.

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jeudi 17 octobre 2019

Nicolas Issaiev (1891-1977) - Nature morte à la carafe


 https://astilllifecollection.blogspot.com/2019/10/nicolas-issaiev-1891-1977-nature-morte.html

Nicolas Issaiev (1891-1977)
Nature morte à la carafe, 1967
Private Collection

 Que voit on ? Dans un intérieur dont le papier peint ne peut laisser de dote quand au pays où nous nous trouvons, posés sur une table basse : une carafe de cristal dont n'aperçoit pas le contenu, entourée de deux oeufs peints et décorés pour fêter la Pâques orthodoxe.

Rappel biographique : Nicolas Issaiev est un artiste français né près d'Odessa en 1891. Peintre, graphiste et décorateur de théâtre, Issaiev a étudié à Odessa et Kharkiv dans les studios de V. Shuchajev et A. Yakovlev et à l'Académie Ranson à Paris. Il était dans l'armée pendant la Première Guerre mondiale avant d' immigrer en 1919 à Belgrade où il travailla au Théâtre national comme décorateur. En 1925 il s'installe à Paris où il se fait connaître du milieu artistique du Montparnasse en peignant des paysages, des natures mortes et quelques portraits. Il ne sera cependant jamais intégré parmi les peintres célèbres de Montparnasse comme Soutine et Foujita et encore moins parmi les peintres de l'Ecole de Paris dont il faisait pourtant bel et bien partie. Le seul mouvement et groupe auquel il parvient à s'intégrer fut l'assez obscur groupe tcheco-belge Circle Group avec lequel il exposa de nombreuses fois, aussi bien à Bruxelles, Paris que Belgrade. En 1940-1945, il s'installa dans le sud de la France pour y vivre seul. Après la Seconde Guerre mondiale, il fit de fréquents séjours en Suisse, Italie et Espagne. Entre 1945 et 1950, Issaiev réalisa de nombreuses illustrations pour des ouvrages d'éditions d'art notamment sur les publications de Pierre de Ronsard, Edgar Allan Poe et Nikolay Gogol. Dans les années 1950 et 1960, il exposa à Paris dans les galeries La Boétie et A. Weil de même qu'à la galerie P. Bernet à New York. Il participa avec plusieurs de ses toiles à la grande exposition qui eut lieu à Paris en 1961 puis en Russie en 1974 sous le titre Les Artistes russes de l'École de Paris, trouvant ainsi trois ans avant son décès un début de reconnaissance.

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mercredi 16 octobre 2019

Paul Gauguin (1848-1903) - Nature morte aux pamplemousses


https://astilllifecollection.blogspot.com/2019/10/paul-gauguin-1848-1903-nature-morte-aux_16.html 


Paul Gauguin (1848-1903)
Nature morte aux pamplemousses
Museum of Contemporary Art
Basil and Eliza Goulandris Foundation

Que voit on ? Posé sur un nappe blanche recouvrant un coffre clouté :  un saladier de porcelaine blanche content plus d'une douzaine de pamplemousse encore verts. Surgissant des replis d'une serviette :  un vase en porcelaine bleu sombre contenant un petit bouquet de fleurs de tiaré et de fleurs exotiques. Au pied du grand saladier de pamplemousses  : des  petits bols posés à même le nappe.
A droite de la composition :  un hommage aux maîtres anciens dans eles reflets du vase bleu où l'on aperçoit une fenêtre et  la silhouette de ce qui semble être une statue maori en bois des îles.

Rappel biographique : le peintre français Paul Gauguin est un peintre post impressionniste, chef de file bien connu de l'École de Pont-Aven et inspirateur des Nabis. Il est considéré comme l'un des peintres français majeurs du 19e siècle. En 1874, la connaissance qu'il fait de Camille Pissaro et la première exposition du courant impressionniste, l'inclinent à devenir amateur d'art et à s'essayer alors à la peinture. En 1882, il abandonne son emploi de courtier en bourse pour se consacrer uniquement à sa nouvelle passion, la peinture. De janvier à novembre 1884, il s'établit à Rouen où Pissaro vivait également. Pendant ces 10 mois passés à Rouen, il réalise près de quarante tableaux, principalement des vues de la ville et de ses alentours et quelques natures mortes très classiques. Cela ne suffit pas pour vivre et il part avec sa femme et ses enfants dans la famille de celle-ci à Copenhague.
Ses affaires ne vont pas bien et il revient à Paris en 1885 pour peindre à plein temps, laissant femme et enfants au Danemark, n'ayant pas les moyens d'assurer leur subsistance. Il est déchiré par cette situation. Il expose avec les impressionnistes régulièrement de 1876 à 1886.
C'est en juillet 1886 que Paul Gauguin effectue un premier séjour en Bretagne. Il s'installe pour 3 mois à la pension Le Gloanec, à Pont-Aven où vit une colonie d'artistes. Il y rencontre le très jeune peintre (et écrivain) Emile Bernard adepte du " Cloisonnisme ", une technique picturale cernant chaque plan de couleur d'une fine cloison, un peu à la manière de la technique du vitrail ou des estampes japonaises.
Influencé par Emile Bernard et par le courant symboliste, Paul Gauguin renonce à l'impressionnisme pour élaborer, une nouvelle théorie picturale, le " Synthétisme ". Sa recherche va alors dans le sens d'une simplification des formes, il élimine les détails pour ne garder que la forme essentielle, simplification obtenue par l'usage du cerne et de l'aplat de couleur.
Nabis et Synthétistes, inspirés également par Stéphane Mallarmé et les symbolistes littéraires, partageront pendant quelques temps des convictions communes sur la nécessité de libérer la peinture de sa sujétion au réel et de laisser davantage de place à l'idée ou à la symbolique. Maurice Denis, Paul Sérusier, Édouard Vuillard, Pierre Bonnard, Odilon Redon font partie de ce mouvement.
Gauguin retournera en Bretagne en 1889 et 1890, au Pouldu, tout proche de Pont-Aven, deux lieux où chaque été une importante colonie d'artistes tentera d'élaborer une nouvelle peinture. Il y loge à " la Buvette de la Plage " de Marie Henry, en compagnie des peintres Meyer de Haan, Sérusier et Filiger.
En 1891, ruiné, il s'embarque pour la Polynésie, grâce à une vente de ses œuvres dont le succès a été assuré par deux articles enthousiastes d'Octave Mirbeau. Il s'installe à Tahiti où il espère pouvoir fuir la civilisation, tout ce qui est artificiel et conventionnel.

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mardi 15 octobre 2019

Orsola Maddalena Caccia (1596-1676) - Vasi di fiori su un tavolo

 Orsola Maddalena Caccia (1596-1676)  Vassoio con frutta e quaglia  (1630-1635 )   Collezione privata.


Orsola Maddalena Caccia (1596-1676)
Vasi di fiori su un tavolo
Private collection  (Dorotheum)

Que voit-on ? Sur un entablement de bois présentés dans un parfait alignement : 5 vases contenant chacun un arrangement floral. Les vases sont disposés dans une symétrie minutieusement agencée : un petit vase blanc en albâtre au centre encadrée de deux pots c plus imposants  en porcelaine chinoise  entourée eux mêmes de deux vases en cristal révélant l'eau qu'ils contiennent et aussi les reflets de la pièce où ils sont.  La peintre se livre  à une démonstration de  virtuosité  sur la peinture des textures (albâtre, porcelaine, cristal) dans laquelle la peinture des fleurs (roses, lys, muguet, marguerites, hortensias, oeillet, fleurs des champs... ) n'est pas en reste et apparait dans une extrême délicatesse  de touche...

Rappel biographique : Orsola Maddalena Caccia est une peintre italienne baroque spécialisée dans la peinture de thèmes religieux, de retables et de natures mortes principalement à sujets floraux. Elle est la fille et l'élève du peintre Guglielmo Caccia.
Son prénom de naissance étant Theodora, elle l'échange contre celui de Orsola Maddalena (Usrsuline Madeleine) lors de ses vœux à son entrée au couvent des Ursulines de Bianzè dont elle devient l'abbesse en 1620.
Sa sœur Anna Guglielma l'accompagne dans ce couvent où elle est, elle aussi, peintre !
En 1625, Orsola Maddalena  rejoint le couvent des Ursulines fondé par l'évêque de Casale à la suite du don à la congrégation de la maison familiale par son père. Les deux sœurs ont réalisé des peintures pour le monastère de Moncalvo.
À l'intérieur du monastère, Orsola Maddalena Caccia organisa une petite école d'art et un atelier de peinture. Les peintres Laura et Angelica Bottero furent alors  ses élèves.
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lundi 14 octobre 2019

Vincent van Gogh (1853-1890) - Vase avec Tournesols et Roses


 

Vincent van Gogh (1853-1890)
Vase avec Tournesols et Roses, 1886
Kunsthalle Mannheim

Que voit-on ? Posé sur une nappe à motifs difficilement identifiables, un vase contenant comme le décrit le titre quelques tournesols,  des roses blanches et d'autres fleurs sans doute sauvages.

Rappel biographique : Le peintre franco-hollandais Vincent van Gogh a peint énormément de natures mortes dont les plus célèbres sont sans doute constituées par la série des sept tableaux "Les tournesols " qu'il peignit à Arles entre Août 1888 et Janvier 1889. D'autres natures mortes moins célèbres permettant de passer en revue à peu près tous les styles du peintre, ont été exécutées à diverses époques de sa vie. Van Gogh peignait sur des toiles souvent déjà apprêtées, qu'il pouvait réutiliser, soit en grattant l'œuvre précédente, soit en la recouvrant d'une nouvelle couche. Il employait certains pigments instables, entraînant une modification des couleurs sous l'effet de la lumière, dont la laque géranium qui perd sa teinte rouge avec le temps. Les couleurs originelles sont donc souvent perdues, entraînant des difficultés de restauration. Pour certains tableaux les restaurateurs ont décidé de ne pas « recoloriser » le tableau, mais se sont contenté de stopper les dégradations et de proposer un éclairage avec des filtres colorés pour restituer les teintes d'origine.
Pour les historiens de l’art, Van Gogh est un précurseur qui a ouvert à la peinture de nouvelles voies. Par exemple, Derain et Vlaminck sont directement rattachés à l'art de Van Gogh « par l'emploi de couleurs pures en larges touches ». Pour les amateurs d'art, il reste un maître à l’égal de Leonard de Vinci ou de Rembrandt avec une production très importante et une trajectoire artistique fulgurante en durée et par ses styles. Pour d'autres par contre, comme Salvador Dali, dont les avis à l'emporte pièce étaient connus, Van Gogh était " tout sauf un peintre ". Pour le grand public, l'œuvre de Van Gogh est aujourd'hui accessible dans les plus grands musées du monde.
Dans sa dernière lettre, trouvée dans sa poche le jour de son suicide, Vincent van Gogh écrit : « Eh bien vraiment nous ne pouvons faire parler que nos tableaux »
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dimanche 13 octobre 2019

Konstantin Alexeevich Korovin (1861-1939) - Still life with roses and fruit




Konstantin Alexeevich Korovin (1861-1939)
Still life with roses and fruit
Private collection

Que voit-on ?  Posés sur une table disposée sur un balcon d'où on aperçoit un paysage maritime évoquant la Méditérrannée : une tasse à thé, quelques pommes dont une coupée en deux et un magnifique bouquet de roses dans un vase rond en verre transparent.

Rappel biographique  : Prenant le contrepied des influences impressionnistes des peintres russes de son temps, Korovin préfère à leurs palettes ternes et à leurs coups de pinceau méticuleux, un style plus expéditif fait de large coup de pinceaux et de couleurs vives. Dès 1923, année où il s'installa définitivement à Paris,  la galerie Tretyakov organisa une importante exposition de son travail.

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samedi 12 octobre 2019

Foujita (1886-1968) - Les Dahlias (1921)


 
Foujita (1886-1968)
Les Dahlias (1921)
Collection privée 

Que voit on ?  Dans un vase en verre transparent rempli d'eau claire, des dahlias rouges, blanc et bordeaux  s'épanchant en tout sens et traités comme des danseurs en mouvement.

Rappel biographique : l'artiste français d'origine japonaise Tsugouharu Foujita aussi connu sous le nom de Léonard Foujita ou Foujita fut aussi bien peintre que dessinateur, graveur, illustrateur, céramiste, photographe, cinéaste ou créateur de mode.... Il a illustré énormément d'ouvrages de librairie dans le Montparnasse des Années Folles et bien après (plus d'une centaine entre 1919 et 1970) et un nombre non négligeable de natures mortes - ou intitulées comme telles - parsèment son oeuvre du début à la fin.

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vendredi 11 octobre 2019

Willem van Aelst (1626-1683) - Breakfast Piece


Willem van Aelst (1626-1683) 
Breakfast Piece (1671) 
Oil on canvas, 49 x 41 cm. 
Akademie der bildenden Künste, Vienna 

Que voit on ? Un hareng, bien sûr, pièce maîtresse et incontournable de tout petit déjeuner hollandais  et auquel on a fait largement honneur ici, si l'on en juge parce ce qu'il reste du hareng dans le plateau d'argent . Il y  aussi deux oignons jaunes et du pain,  autres aliments des petits matins nordiques. Deux somptueux verres de vins nous signalent qu'il s'agit là d'une collation pour deux.... Mais l'important n'est pas là. L'important ici c'est le fond sombre (noir gris) avec lequel se confond la nappe noire bordée d'un galon brodé de fil d'argent et qui recouvre l'entablement en marbre rouge (dont on aperçoit à peine un coin à l'extrême gauche de la composition). Cette couleur sombre qui envahit tout le tableau permet au peintre de donner à chacun des aliments qui compose ce petit déjeuner une importance démesurée. Il lui permet une éclatante démonstration de sa maestria pour ne pas dire de son génie dans la peinture des reflets que l'on peut apercevoir dans les verres (une fenêtre éclairant une bobliothèque emplie de livres, et  un miroir sorcière dans le verre de droite ; le même point de vue mais moins détaillé, faute de liquide pour le refleter, dans le verre de gauche). 
Tout simplement un chef d'oeuvre  de plus à mettre à l'actif de ce peintre qui en a déjà peint beaucoup !
Rappel biographique : le peintre néerlandais Willem van Aelst, né à Delft, est essentiellement un peintre de natures mortes, de fleurs et de chasse qui appartient à ce que l'on appelle le " Siècle d'or ". Il est célèbre pour avoir introduit l’asymétrie dans la nature morte mais aussi pour la savante harmonie des coloris déployée dans toutes ses compositions. Au cours de sa vie, Willem van Aelst a vécu et travaillé en France, à Rome et à Florence où, en compagnie de deux autres Néerlandais, Matthias Withoos et Otto Marseus Van Schrieck, il est actif à la cour de Ferdinand II de Medicis.
 Le grand-duc de Toscane lui remettra une médaille d’or comme récompense de ses services. Ont été conservées de cette époque plusieurs natures mortes de fleurs et de chasse, visibles au Palazzo Pitti à Florence. En 1856 il rentre au Pays Bas et se fixe à Amsterdam. Ses œuvres sont notamment conservées à la Mauritshuis de La Haye, à la National Gallery of Art de Washington et au Rijksmuseum d’Amsterdam. 
Ses tableaux sont parfois signés Guill.mo (Gullielmo, forme italienne de son prénom).
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jeudi 10 octobre 2019

Wayne Thiebaud (1920-2021) - Lipsticks row


Wayne Thiebaud (1920-2021)
Lipsticks row
Private collection 
Que voit on ? Exactement ce que décrit le titre c'est à dire une rangée de bâtons de rouges à lèvres, alignés sur la ligne constitué par leurs ombres portées.

Rappel biographique : Le peintre américain d'origine Wayne Thiebaud, presque centenaire  à ce jour et dont une célèbre toile avait été publiée au début de ce blog en 2014, est un artiste discret,  de plus en plus considéré comme un des artistes majeurs du 20e et 21e siècle aux Etats-Unis.
Le travail de Wayne Thiebaud se caractérise par des peintures d'objets alimentaires de grande consommation, comme des pâtisseries, vues dans des cafétérias. Les experts se sont souvent  demandés en examinant l'oeuvre de Thiebaud s'il n'avait pas passé beaucoup de  temps dans l'industrie agro-alimentaire pour se familiariser avec son sujet ?  Et en effet c'est exactement ce qu'il a fait en ayant comme premier emploi un job de serveur à Long Beach, dans le café « Mile High and Red Hot » (Glace et hot-dog). Cet intérêt pour les objets du quotidien, confondus ensuite avec ceux de la culture de masse,  associa son nom au mouvement du Pop-Art. Cependant, une fois réduit le tapage médiatique autour du pape du pop art  (Andy Warhol), on remarqua - non sans stupeur -  que les œuvres de Wayne Thiebaud, effectuées dans les années 50 et 60 étaient légèrement antérieures à celles des autres artistes de cette tendance... de là à lui attribuer une influence définitive comme précurseur de ce mouvement, il n'y avait qu'un pas qui, aujourd'hui, est franchi avec justesse.
Outre les pâtisseries, Wayne Thiebaud a également peint des paysages, des rues, ainsi que des personnages populaires, comme Mickey. Certaines de ses toiles récentes, comme Sunset street (1985) ou Flatland river (1997) sont remarquables pour le traité hyper réaliste, et se rapproche du travail d'un Edward Hopper, qui était tout aussi fasciné par ces scènes du quotidien américain.
Dans sa peinture, Wayne Thiebaud se concentre sur la banalité de façon à suggère l'ironie et la distance vis-à-vis de son sujet.
Wayne Thiebaud se considère comme un peintre, mais paradoxalement pas comme un artiste. C'est un lecteur vorace, qui a l'habitude de lire de la poésie, celle de son poète préféré William Carlos Williams par exemple, à ses élèves.
En septembre 2010,  alors qu'il fêtait son 90e anniversaire, Wayne Thiebaud réalisa un dessin pour le 12e anniversaire de Google qui l'afficha sur sa page d'accueil. Le dessin était exécuté dans le style bien reconnaissable de Wayne Thiebaud, et montrait un gâteau sur lequel est écrit Google  et où le "l" était remplacé par une bougie.
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mercredi 9 octobre 2019

Floris Verster (1861-1927) - Chrysanten



Floris Verster (1861-1927)
Chrysanten, 1893
Private collection 

Que voit on?  Une explosion exubérante de couleurs et de formes  qui finissent par composer non pas un simple bouquet de fleurs dans un vase, mais un véritable paysage florale, très typique de la manière de ce peintre. Une manière qui lui valut un immense succès en Hollande et en Belgique au tournant du 19e siècle... et on peut comprendre pourquoi  !

Rappel biographique :  Le peintre néerlandais Floris Verster était issu d'une famille d'artistes. Son père, Abraham Florentius Verster van Wulverhorst, était un érudit, administrateur du Museum national d'histoire naturelle de Leiden  et lui-même peintre ornithologique renommé. Son frère cadet, Cees, devint critique d'art puis conservateur du Stedelijk Museum De Lakenhal à Leiden.
Entre 1880 et 1884, Floris Verster poursuit ses études à la Royal Academy of Art de La Haye puis après avoir obtenu son diplôme, il suit des cours avec Amédée Bourson à Bruxelles.
Jusqu'en 1885 environ, il travailla dans le style de l' Ecole de La Haye. Les sept années suivantes, il expérimente la nature morte sous l'influence de son beau-frère et des peintres français Antoine Vollon et Théodule Ribot. On peut dire qu'il excella en tant que coloriste, avec un vision  très passionnée des couleurs très différente du style habituel des peintres de l' Ecole de La Haye .
À Bruxelles, il  rencontra Jan Toorop et d'autres membres du groupe d'artistes d'avant-garde Les Vingt. En partie sous leur influence, Verster commença à travailler à coups de pinceau rugueux et de couleurs intenses. Il connut  un immense succès avec ses natures mortes exubérantes et ses véritables  paysages floraux ( cf . ci dessus).
Entre 1892 et 1900, son travail subit une métamorphose pour se consacrer presque entièrement consacré aux dessins au crayon contenant. À partir de 1900, il commence à peindre et se positionne comme un artiste reconnu aux Pays-Bas. La plupart de ses œuvres, outre els collections particlulières, se trouvent au Musée Kröller-Müller et au Musée Stedelijk De Lakenhalà Leiden.

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mardi 8 octobre 2019

Tomas Yepes (1595-1674)- Bodegon de Fruitas y Flores


Tomas Yepes (1595-1674)
Bodegon de Fruitas y Flores 
Collection particulière 

Que voit on ?  Comme à l'habitude chez ce peintre, sa composition très symétrique et très ordonnée repose sur un entablement recouvert d'une nappe à bordure de dentelle très finement ouvragée et dont on mesure avec admiration la précision de la restitution.  Sur la nappe : deux bouquets de fleurs  précieusement ordonnés encadrent une bassine en porcelaine hollandaise remplie de pommes. Une rameau d'olivier et une branche de figuier avec ses fruits complètent harmonieusement l'ensemble et parent cette nature morte de tous les symboles d'une abondance sereine.

Rappel biographique : Tomas Yepes est un peintre Valencien de la période baroque. C'est une personnalité mal connue, occupant une place à part dans l'histoire de la nature morte espagnole, car il peint dans une tradition des premières décennies du siècle avec des compositions d'une rigoureuse symétrie. Ses œuvres, datées à partir de 1642, comprennent des bouquets de fleurs, corbeilles de fruits, ustensiles de cuisine, dans une technique dite "ténébriste" avec une gamme de tons foncés et des fonds souvent noirs. Son style est proche de celui de Juan Bautista de Espinosa.

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lundi 7 octobre 2019

Abbott Fuller Graves (1859-1936) - Flowers and mirror



Abbott Fuller Graves (1859-1936)
Flowers and mirror, 1900
Private collection 

Que voit-on ?  Une belle composition de fleurs blanches mettant en scène leurs reflets dans un miroir disposé dans un intérieur sombre dont on aperçoit cependant la fenêtre en reflet.  

Rappel biographique :  Abbott Fuller Graves était un peintre et illustrateur américain spécialisé dans les peintures décoratives de jardins en plein air et les natures mortes florales. Son utilisation d'épaisses touches de pinceau, de couleurs vives et de la lumière naturelle montre l'influence de l'impressionnisme européen.
Pensant devenir architecte, Graves a commencé par fréquenter le Massachusetts Institute of Technology mais n’a pas obtenu son diplôme. Puis il se rendit à Paris et en Italie en 1884 pour perfectionner ses compétences en tant que peintre de fleurs.
À son retour à Boston en 1885, Graves devint professeur à la Cowles Art School, où son ami Childe Hassam était également professeur. Les deux peintres se sont sans doute influencés l'un l'autre.
En 1887, Graves revient à Paris pour étudier la peinture à l'Académie Julian sous Fernand Cormon, Jean-Paul Laurens et Paul Gervais.
De retour à Boston en 1891, Graves s'établit dans la ville côtière de Kennebunkport, dans le Maine, où il donne des cours de peinture à l'huile et à l'aquarelle. Il a continué à y visiter ces dernières années, peignant des scènes de genre mettant en scène des agriculteurs, des pêcheurs, des pompiers et des capitaines de la marine de Kennebunkport. Beaucoup de ses portraits de la vie de petite ville ont été reproduits sur des calendriers et des cartes postales.
Après 1891, la plupart des œuvres de Graves décrivent des jardins et des paysages floraux, Cette année là, il ouvre aussi sa propre école d'art à Boston.
Au moment de son décès, il avait acquis une grande renommée en tant que spécialiste de la peinture de jardin.

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dimanche 6 octobre 2019

Willem Kalf (1619-1693) - Still Life with Ewer, Vessels and Pomegranate


Willem Kalf (1619-1693) 
Still Life with Ewer, Vessels and Pomegranate (c. 1645-50) 
Oil on canvas, 104.5 x 80.6 cm. 
The J. Paul Getty Museum, Los Angeles

Que voit-on ? Dans cette somptueuse nature morte aux aiguières d'or, d'argent et de cristal (au fond de la composition ), ce sont surtout les reflets dans l'aiguière d'argent qui peuvent retenir l'attention du spectateur. Magnifiques reflets où perce un rayon de lumière passant par la porte entrebâillée aillée d'une salle à manger richement meublée... Le regard  peut aussi s’arrêter longuement sur la prouesse picturale que constitue la peinture des plis du  linge froissé blanc tombant de la table...

Rappel biographique : Le peintre néerlandais Willem Kalf est le l'un plus grands peintres de nature morte de son époque. Il travaille à Paris entre 1642 et 1646. Il retourne aux Pays-Bas et vit d'abord à Hoorn, puis s'installe en 1653 à Amsterdam. Ses tableaux où l'on relève les influences flamandes, se composent presque toujours d'objets luxueux tels qu'argenterie, porcelaine chinoise, tapis d'orient, verres précieux et aliments exotiques. Ils ne semblent pas avoir de portée symbolique, mais devaient à l'époque évoquer la richesse de la république hollandaise, la puissance de sa flotte et l'efficacité de son réseau marchand. Ces objets, sont disposés avec sobriété, contrastant avec l'exubérance des natures mortes flamandes. Sa peinture, une pâte nourrie, appliquée généreusement, modèle ces formes larges et parvient à rendre la sensation provoquée par les différentes textures. La qualité de ses œuvres le fait comparer à Johannes Vermeer (1632-1675) pour le velouté des rendus de matières.
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2019 - A Still Life Collection 
Un blog de Francis Rousseau