dimanche 19 janvier 2025

Marie Krøyer (1867-1940) - Nature morte au pichet

Marie Krøyer (1867-1940) Nature morte au pichet,1884 Collection privée



Marie Krøyer (1867-1940)
Nature morte au pichet,1884
Collection privée

Que voit on? Un pichet  transparent  posé sur une guéridon près d'une fenêtre. à travers lequel passe les rayons du soleil d'hiver. Il est rempli d'eau et une contient une branche, promesse de renouveau.

Rappel biographique : Marie Triepcke Krøyer Alfvén( est une artiste peintre danoise. Elle est principalement connue en tant que femme de Peder Severin Krøyer, l'un des membres les plus influents de la colonie d'artistes des "peintres de Skagen," qui s'est développée à la fin du 19e siècle dans le nord du Danemark. Dès son plus jeune âge, Marie rêve d'être artiste, et après avoir reçu une éducation artistique dans une école privée à Copenhague , elle se rend à Paris pour continuer ses études. C'est là qu'elle rencontre Krøyer, début 1889, qui tombe immédiatement fou amoureux d'elle. Alors qu'il est son aîné de 16 ans, le couple se marie cet été-là et, en 1891, s'installe à Skagen. Très inspiré par la beauté de Marie, Krøyer réalise nombre de portraits de sa femme, en intérieur comme en extérieur, notamment sur la plage. La vie de couple devient plus difficile lorsque Krøyer passe à partir de 1900,  à cause de la maladie mentale de Severin. Marie finit par avoir une liaison avec le compositeur suédois Hugo Alfvén. Le couple a un enfant, Marie divorce et déménage en Suède avec Alfvén. Ils se marient en 1912. Depuis sa rencontre avec Krøyer, qu'elle considérait comme bien plus talentueux qu'elle, Marieavait du mal  à peindre. Pourtant, plusieurs de ses peintures ont récemment bénéficié d'un regain d'intérêt. Elle est aussi désormais reconnue pour ses contributions au design et à l'architecture. Certains de ses dessins n'ont été découverts qu'en 2002.

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2025- Une collection de natures mortes
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samedi 11 janvier 2025

Henri Le Sidaner (1862-1939) - Trois pots de fleurs


Henri-Eugène-Augustin Le Sidaner (1862-1939), Trois pots de fleurs, Collection privée


Henri-Eugène-Augustin Le Sidaner (1862-1939)
Trois pots de fleurs
Collection privée

Que voit on ?  Trois pots qui contiennent les mêmes fleurs d'un rouge flamboyant, posés sur le rebord de la fenêtre du jardin de la maison du peintre.  

Rappel biographique : Le peintre français post impressionniste Henri Le Sidaner fut ami de Claude Monet et élève aux Beaux Arts de Paris de Cabanel qu'il soutint toute sa vie. C'est à partir de l'année 1900 qu'il se consacre à une peinture intimiste dont il exclut systématiquement toute figure humaine : jardins déserts, tables servies pour d'hypothétiques hôtes et présentant de magnifiques natures mortes (qui disent rarement leur nom,) campagnes solitaires expriment une vision silencieuse et paisible, nimbée de mystère. Son succès ne se démentira pas de son vivant. Dans la recherche de l'instant intime, de « l'arrêt sur image », les toiles que Le Sidaner peint à Gerberoy où il habite à partir de 1900, dépeignent une incomparable douceur de vivre en même temps qu'elles déclinent selon l'heure et la saison des accords chromatiques variés. A partir de l'été 1903 c'est le début des motifs d'intérieur à la fenêtre ouverte et des tables de jardin, des crépuscules... À l'aide d'un soigneux arrangement de nature morte, le peintre décline harmonieusement la sensation du « temps qui s'arrête ». C'est ce qui lui a souvent valu d'être comparé à Marcel Proust dans le domaine de la littérature.

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samedi 4 janvier 2025

Pompei - Desserte à la Vaisselle d'Argent


Pompei -  Desserte à la vaisselle d'argent

Pompei -  Desserte à la vaisselle d'argent

Que voit on ? Une desserte  à entablement dorée à la feuille d'or sans doute, présentant un impressionnant étalage de vaisselle d'argent, aiguières, coupelles, cornes dégustation, vases, coupelles, saladiers, louches et même poêle à frire ! ...

Rappel historique : Pline l'Ancien raconte que dans la Grèce antique, le peintre Piraikos qui vivait au 3e siècle avant notre ère, vendait déjà fort cher ses " Provisions de cuisine ", des tableaux de chevalets représentant des victuailles ou des instantanés d'échoppes de cordonniers et de barbiers. Dans la hiérarchie des genres picturaux d'alors, ces représentations de provisions de cuisine sont déjà considérées comme un genre mineur... et elles le resteront pendant de longs siècles... au moins jusqu'à Chardin, si ce n'est jusqu'à Cézanne. Genre mineur donc, loin derrière les sujets religieux, les portraits et les paysages, mais genre que les commanditaires s'arrachent pourtant !
Le grec Piraikos reste le plus célèbre des peintres de ce genre. Hélas, aucun exemple n'est parvenu jusqu'à nous de ces peintures des menus objets du quotidien par Piraikos, peinture que l'on nommait à cette époque Rhyparographie .
A la même époque, un autre peintre grec, Zeuxis rivalisait avec la nature au point que des oiseaux voulaient picorer les raisins qu'il peignait et qu'il passe être l'inventeur du réalisme et de l'illusionnisme ne peinture, pour ne pas dire du premier trompe-l'oeil. Il faut là encore faire confiance au récit de Pline l'Ancien, car aucun exemple de cet art ne nous est parvenu.
Les premières natures mortes connues du monde occidental sont des fresques et des mosaïques du 1er siècle de l'ère chrétienne, provenant de Campanie (Herculanum et Pompéi) ou de Rome. Elles sont exécutées dans un style réaliste et illusionniste : fruits veloutés, poissons et volailles posés sur une marche de pierre ou sur deux étagères d'un garde manger, généralement en trompe l'œil avec des ombres portées, ou quelquefois dans des coupes en verre avec des transparences subtiles.
Ces peintures évoquent le xenion antique, un cadeau fait de denrées qu'un hôte doit offrir à ses invités. Pourtant la nature morte de l'Antiquité possède une autre ambition que celle du seul plaisir mimétique. Comme le précise Charles Sterling : « Il est clair que les natures mortes hellénistiques et romaines qui représentaient des mets prêts à être consommés comportaient une allusion épicurienne ». On trouve ainsi assez fréquemment des mosaïques de natures mortes et des vanités dans les atriums d'été romains, où les convives invités aux repas étaient ainsi encouragés à cueillir le jour qui passe, Carpe diem selon la célèbre formule d'Epicure, à profiter de la vie tant qu'il était encore temps de le faire. Une déclinaison plus sophistiquée de la tradition égyptienne pharaonique qui voulait que l'on fît passer un cadavre devant les convives avant de commencer un repas pour leur rappeler l'impermanence de la vie ! Les natures mortes garderont tout au long des siècles jusqu'à nos jours, cette signification épicurienne.   _______________________________________________

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samedi 28 décembre 2024

Haim Steinbach (bn 1944) - Honkong rubbermaid I-1


Haïm Steinbach (bn 1944) Honkong rubbermaid I-1 Plastic laminated wood shelf, one plastic and steel Tonka toy truck, plastic and metal wring bucket, rubber dog chew.



Haïm Steinbach (bn 1944)
Honkong rubbermaid I-1
Plastic laminated wood shelf, one plastic and steel Tonka toy truck, plastic and metal wring bucket, rubber dog chew.
Museum of Contemporary Art Chicago

Que voit-on ?  Exactement ce que le titre décrit. 

Rappel biographique  Rappel biographique : Haim Steinbach  (1944) est un artiste américain attaché au mouvement simulationniste qui vit à New York et à San Diego, en Californie, avec son partenaire et son fils.. Depuis la fin des années 1970, l'art de Steinbach est axé sur la sélection et l'agencement d'objets, en particulier d'objets de tous les jours. Afin de les mettre en lumière, il conçoit des structures et des dispositifs d'encadrement pour leur présentation. Steinbach présente des objets, allant du naturel à l'ordinaire, en passant par l'artistique et l'ethnographique, donnant forme à des œuvres d'art qui soulignent leur identité et leur sens inhérent. En explorant les aspects psychologiques, esthétiques, culturels et rituels des objets ainsi que leur contexte, Steinbach a redéfini le statut de l'objet dans l'art.

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samedi 21 décembre 2024

Gino Severini (1883-1966) - Pesci e vasi ,Natura morta con il rosmarino

Gino Severini (1883-1966) Pesci e vasi - Natura morta con il rosmarino, 1936 nHuile sur toile 61 x 50 cm, Collection privée



Gino Severini (1883-1966)
Pesci e vasi - Natura morta con il rosmarino, 1936
Huile sur toile 61 x 50 cm.
Collection privée


Que voit on ? Contrairement à la première apparence c'est une nature morte religieuse que nous voyons.  Poissons, vases et romarin étant trois symboles chrétiens et en particulier mariaux. Pour le romarin : la légende veut que  Marie  avant de donné naissance à  Jésus, ait déposé sa cape de couleur bleue sur un romarin planté devant l’étable; la cape aurait alors déteint sur l'arbrisseau et c'est ainsi que, depuis, lors  le romarin fleurit bleuet non blanc comme autrefois. Certains voient dans cette légende une autre origine possible au nom de Romarin à savoir « Rose de Marie »,  litteralement Rosemary en anglais d'ailleurs. Le poisson quand à lui  était utilisé comme symbole par les premiers chrétiens persécutés avant de deveir un signe de ralliement.  Quant aux vases, les théologiens des Églises d'Orient et d'Occident, interprètent unanimement la métaphore du « vase » comme un symbole clair de la Vierge Marie.

Rappel biographique : Gino Severini s'établit à Rome en 1899 où il travaille comme employé. Il fréquente l'école libre du nu à l'Académie et suit des cours de dessin le soir à l'école de la Villa Médicis. Il rencontre le peintre Giacomo Balla dont il devient l'élève. En 1900-1901, il est, avec Balla, à Fontenay-aux-Roses, chez Serafino Macchiati, peignant des paysages.
En 1905, il organise l'exposition des Refusés dans le foyer du théâtre Costanzi. Il s'installe à Paris en 1906 et fréquente l'avant-garde artistique. En 1910, il signe le manifeste pour la peinture futuriste avec Marinetti, Giacomo Balla, Umberto Boccioni, Luigi Russolo et Carlo Carrà. En 1912, il participe à l'exposition des peintres futuristes organisée par le critique Félix Fénéon du 5 au 24 février à la Galerie Bernheim-Jeune à Paris et il est présent dans les expositions successives des futuristes en Europe et aux États-Unis. Très bon dessinateur, il combine dans son œuvre la science et l'art, la rigueur et l'imagination, pour atteindre le plus complet bonheur d'expression lorsqu'il lance, entre 1910 et 1915, les valeurs dynamiques du futurisme.
Il manifeste un grand intérêt pour la chronophotographie et, pour s'opposer au mimétisme de la peinture traditionnelle, il s'attache dans sa peinture à décomposer les différentes étapes du mouvement, ce qui se manifeste en particulier dans une toile comme La danseuse obsédante(1911). En 1913, il épouse Jeanne (1897-1992), la fille du poète Paul Fort. Après 1920, il se consacre notamment à l'art sacré et à la mosaïque. Il publie en 1921 un ouvrage intitulé Du cubisme au classicisme. En 1922, il décore de fresques une pièce du Château de Montegufoni à la demande d'Osbert Sitwell, propriétaire des lieux. Il est l'ami de l'architecte français Auguste Perret. Dans les années 1920, il partage son temps entre Paris et Rome. En 1956, il ouvre à Paris l’École d'Art italien avec Gio Colucci.

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samedi 14 décembre 2024

Giorgio Morandi (1890-1964) - Natura Morta


Giorgio Morandi (1890-1964) Natura Morta, 1953 Huile sur toile 34.9 x 48.9 cm Collection Privée


Giorgio Morandi (1890-1964)
Natura Morta, 1953
Huile sur toile 34.9 x 48.9 cm
Collection Privée

Que voit on ? Trois pots blanc et deux verts ...planqués 

Rappel biographique : Le peintre italien Giorgio Morandi bien que qualifié de futuriste ne peut être identifié à aucun mouvement pictural du 20e siècle en particulier. Ayant peint de très nombreuses natures mortes, l’œuvre de Cézanne représente évidemment une influence majeure pour lui ; il lui emprunte la monumentalité des formes et les zones denses de couleurs. Mais simultanément, il développe une approche beaucoup plus intime de l’art. Les natures mortes de Giorgio Morandi représentent des objets toujours ordonnés avec soin sur une table dans l'atelier, pour être observés et peints. Ces objets qu'il a lui même achetés chez des brocanteurs, qui lui ont été donnés par des amis ou qu'il a ramassés dans la rue, sont facilement identifiables de toile en toile ; ce sont des bouteilles, cubes, entonnoirs auxquels viennent se mêler, à l'occasion mais rarement, un coquillage ou un fruit ou d'autres éléments plus incongrus (savons, blocs de bois... ). Le positionnement des objets dans le cadre est réalisé avec une attention particulière portée à la " géométrisation" de l'espace qui peut alors se lire en carrés et diagonales. Un lent travail de maturation est mis en œuvre par le dessin et la peinture par reprises successives, superpositions de couleurs faites d'une pâte ample avec des dégradés de gris d'une extrême sensibilité, qu'amplifie une sorte de délectation morose.

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2024 - Une collection de natures mortes
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samedi 7 décembre 2024

Gerardo Sacristán Torralba (1907-1964) - Bodegón con manzanas


Gerardo Sacristán Torralba (1907-1964) Bodegón con manzanas 1962 1954


Gerardo Sacristán Torralba (1907-1964)
Bodegón con manzanas 1962 1954

Que voit on ? des pommes encore des pommes toujours des pommes., thème particulièrement cher à Gustave Courbet ..  et trois poires tout de même !  

Rappel  biographique : Généralement considéré comme l'un des grands portraitistes espagnols du 20e siècle, Gerardo Sacristán Torralba, participa cependant à très peu d'expositions de son vivant et peignit un nombre très restreint  de nature mortes (4 ou 5 tout au plus).  
Il n'aimait pas l'exercice et quant à ses  commandes de portraits,  il préférait ne pas les montrer au public et les reserver exclusivement au commanditaire. On retrouve  ses portraits aujourd'hui dans des collections privées en Espagne et dans le sud de la France. 
Une autre partie de son oeuvre, plus personnelle et non dépendante de commandes, a été acquise par la famille de fabricants de tabac cubains Partagás, lors de ses fréquents voyages en Espagne. Le lieu de conservation actuelle de cette collection n'est  certifié par aucun document fiable mais on suppose qu'elle se trouve probablement à Cuba.  En Europe, on  peut  voir les  oeuvres de Torralba à l' hôtel de ville de Logroño, au conservatoire de Logroño, au musée de La Rioja, au musée de Navarre et au Parlement de Navarre.
 
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dimanche 1 décembre 2024

André Derain (1880-1954) - Nature morte à la Brioche, Verre et Bouteille

André Derain (1880-1954) Nature morte à la Brioche, Verre et Bouteille (1911) Huile sur toile, 50.1 x 60.8 cm. Kunstmuseum, Basel


André Derain (1880-1954)
Nature morte à la Brioche, Verre et Bouteille (1911)
Huile sur toile, 50.1 x 60.8 cm.
Kunstmuseum, Basel

Que voit on ? Tout est dit dans le titre ! 



Rappel biographique : Le peintre français André Derain est l'un des fondateurs du fauvisme. Peintre de figures, de portraits, de nus, de paysages, de marines, de natures mortes, il emploie diverses techniques : huile, gouaches, aquarelles, pastels. Il est également peintre de décors de théâtre, sculpteur, graveur et illustrateur. Pendant l'occupation allemande de la France, Derain est courtisé par les nazis comme symbole prestigieux de la culture française. Il accepte une invitation pour une visite officielle en Allemagne en 1941, avec, notamment, son ami Maurice de Vlaminck, Kees van Dongen ou le sculpteur Paul Belmondo. Derain est traité de collaborateur et ostracisé après la Libération. Après la guerre, il renonce aux présentations publiques de ses œuvres et finit sa vie dans une solitude volontaire.
Son œuvre est parfois considérée comme un revirement vers la tradition après un engagement dans les avant-gardes mais elle témoigne fortement des préoccupations des artistes de son époque, dont beaucoup, à l'instar de Maurice De Vlaminck ou Félix Valotton suivent ce même itinéraire, qualifié par les historiens de l'art de « retour à l'ordre », auquel même Picasso n'échappe d'ailleurs pas à la fin des années 1910, durant une courte période. L'œuvre de Derain est essentiellement picturale, mais il a également signé les décors et les costumes de nombreux ballets, illustré une trentaine de livres, il est également connu comme sculpteur. Une grande partie de son œuvre (80 peintures, 77 sculptures, des dessins, mais aussi des objets d'art primitif lui ayant appartenu), précédemment dans la collection Pierre et Denise Lévy, est présentée au musée d'art moderne de Troyes. Quelques de ces toiles sont aussi conservées dans les plus prestigieux musées de la planète (le Metropolitan Museum of Art de New York, le Musée d'Art Moderne de la Ville de Paris, le Museo Rhyssen-Bornemisza de Madrid, la Royal Gallery de Londres, l'Australian National Gallery, le Bunkamura Museum of Art à Tokyo...)

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lundi 25 novembre 2024

Ernst Haeckel (1834-1919) - Actiniae


Ernst Haeckel (1834-1919) Actiniae- Kuntsformen der Natur 1904

 

Ernst Haeckel (1834-1919)
Actiniae- Kuntsformen der Natur 1904 

 Que voit on ?  Pour Ernst Haeckel la biologie était fortement apparentée avec l'art. Son talent artistique fut fortement marqué par la symétrie présente dans la nature, entre autres celles des micro-organismes monocellulaires comme les radiolaires. Ses images d'organismes présents dans le plancton et de méduses, illustrant l'impressionnante beauté du monde biologique, obtinrent une célébrité particulière. Si le succès était déjà présent dans ses monographies scientifiques, ses populaires ouvrages Kunstformen der Natur (Formes artistiques de la nature) qui parurent de 1899 à 1904 sous la forme de nombreux cahiers, appartenaient au foyer de chaque personne cultivée à l'instar de la vie animale selon Alfred Brehm. Ses représentations influencèrent l'art du début du xxe siècle. Ainsi les lustres en verre de Constant Roux du musée océanographique de Monaco utilisent des modèles de Haeckel, tout comme la porte monumentale de l'architecte français René Binet à l'exposition universelle de Paris en 1900. L'œuvre tabellaire de Binet « Esquisses décoratives », inspirée de Haeckel, fut une des bases de l'Art nouveau. Sa maison (la Villa Medusa, aujourd'hui le musée Ernst-Haeckel) et le bâtiment du musée de phylogénie conçu par lui, à Iéna, réunissent l'art et la science ; par exemple dans les ornements de la façade et les aménagements intérieurs on aperçoit des méduses.


Rappel Biographique : Ernst Haeckel était un biologiste, philosophe et libre penseur allemand. Il a fait connaître les théories de Charles Darwin en Allemagne et a développé une théorie des origines de l'être humain. Haeckel était médecin, puis professeur d'anatomie comparée et fut l’un des premiers scientifiques qui comprit la psychologie comme une branche de la physiologie. Il participa également à l'introduction de certaines notions de la biologie moderne comme celles d’« embranchement » ou d'« écologie ». Haeckel désigna également la politique comme de la biologie appliquée. Il esquissa sur des bases scientifiques l'idéologie Weltanschauung du monisme et fonda le 11 janvier 1906 le Deutscher Monistenbund (Union moniste allemande) à Iéna. Ernst Haeckel contribua beaucoup par ses écrits à la diffusion de la théorie de l'évolution. Il passe pour un pionnier de l'eugénisme, bien qu'il n'ait eu lui-même aucune conception eugéniste, car il escomptait, confiant dans les progrès dus à l'évolution, un plus grand développement et aucunement une « dégénération ». Comme d'autres organisations de libres penseurs, l'union moniste allemande fut interdite en 1933 par les nazis. Les idéologues nazis ont utilisé des extraits de ses écrits comme justification de leurs théories racistes et du darwinisme social, mais en même temps, ils ont déclaré que des éléments essentiels de la vision du monde de Haeckel étaient incompatibles avec le point de vue du national-socialisme. Sa mémoire est entachée par l'usage qu'il fit de dessins frauduleux pour mieux appuyer sa « théorie de la récapitulation ».

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lundi 18 novembre 2024

Edward Steichen (1879-1973) - Avocado



Edward Steichen (1879-1973) Avocado (New York, 1930) Gelatin silver print, 26.9 x 33.4 cm. The Boston Museum of Fine Arts



Edward Steichen (1879-1973)
Avocado (New York, 1930)
Gelatin silver print, 26.9 x 33.4 cm.
The Boston Museum of Fine Arts 

 

 Que voit on ? Un avocat au bord d' un plat ne céramique qui n'est cependant très différent de celui qu'il photographia ICI et que nous avons publié en 2019.

Rappel biographique :
Edward Steichen est un photographe, peintre américain d'origine luxembourgeoise, qui fut aussi éditeur de magazine, galeriste et conservateur du MoMA de New York de 1947 à 1962), où il joua le rôle de trait d'union culturel entre les Etats-Unis et l'Europe. Après un bref apprentissage de lithographie à Milwaukee où il apprend à peindre et faire des photos, il expose ses premières photographies picturales au Salon de Philadelphie de 1899 où ils fait remarquer par Alfred Stieglitz comme « l’incarnation même du nouvel Art photographique «. Désormais protégé et collaborateur de Stieglitz, il déménagé à New York puis Paris où il réalise deux tableaux et des photographies de peintres et de sculpteurs tels que Auguste Rodin, Henri Matisse et John Marin. En 1905, il encourage Stieglitz à ouvrir sa propre galerie à New York où il organise plusieurs expositions qualifiées de révolutionnaires qui présente l'art européen et américain moderne. Cette étroite amitié entre Steichen et Stieglitz ne va pas résisté a l’épreuve de la Première Guerre mondiale où Stieglitz exprime ses sympathies pro-allemandes alors que Steichen rejoint l'US Army Signal Corps.
Après la guerre, Steichen déprimé, incertain de son avenir,se prend à douter de la valeur de ce qu’il a produit jusque là. Pendant sa convalescence en France, il remarque les peintures naïves de son jardinier et reconnait qu’elles ont un «charme curieux et une simplicité directe" qui manque cruellement à ses propres réalisations. Abandonnant la peinture, il décide de se concentrer sur la photographie et commence a apprendre de façon autodidacte les bases de la photographie et sur la façon de contrôler le contenu des négatifs.
Après avoir passé des mois à photographier une tasse et une soucoupe, à apprendre la lumière et la texture, il aborde la question du volume. Il décide d'utiliser une lumière très faible et des expositions exceptionnellement longues avant de découvrir que cette technique a un impact esthétique évident sur ses oeuvres. Il écrira : «pour la première fois dans une photographie, on pouvait à la fois identifier le volume et la form," Il a ensuite expérimenté de nombreux procédés de fabrication pour ses impressions, avant de choisir les tirages au platine ou le papier de palladium seules a meme de lui fournir la gamme très étendus de de tons subtils et de douceur lui permettant de mieux rendre l’appréciation des volumes.
Au début des années 1920, l'éditeur américain Condé Nast le choisit pour devenir le photographe en chef des publications du groupe, imposant ses exigences en matière de photographie : « La distinction, l'élégance et le chic2 ». Il travaille particulièrement pour Vanity Fair et pour Vogue, magazines pour lesquels il réalise notamment de nombreux portraits de célébrités, démontrant une grande capacité à mettre en valeur ses sujets. Il travaillera également étroitement avec Carmel Snow d'Harper's Bazaar.
Il photographie Gloria Swanson en 19243, puis l'une de ses photographies de l'actrice Greta Garbo, datant de 1928, parue en couverture du magazine Life le 10 janvier 19554, est considéré comme l'un des portraits inoubliables de l'actrice.
Pendant la Seconde Guerre mondiale, il est directeur de l'Institut photographique naval (Naval Photographic Institute). Son film documentaire, The Fighting Lady, remporte en 1945 l'Oscar du meilleur documentaire. À partir de 1947 et jusqu'en 1962, Steichen est le directeur du département de la photographie du MoMA, le musée d'art moderne de New York.
En 1970, l'année de leur création, les Rencontres internationales de la photographie d'Arles présentent son œuvre lors d'une soirée de projection au Théâtre antique, intitulée « Edward Steichen, photographe » et présentée par Martin Boschet.


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lundi 11 novembre 2024

Blaise-Alexandre Desgoffe (1830-1901) - Nature morte avec coupe d'argent

Blaise-Alexandre Desgoffe (1830-1901 Nature morte avec coupe d'argent
 

Blaise-Alexandre Desgoffe (1830-1901
Nature morte avec coupe d'argent

 Que voit-on ? Une composition très imilaire à Composition à la verseuse en cristal de roche, à la chope en ivoire, coupe en serpentine et orchidée (1897)

Rappel biographique : le peintre français Blaise-Alexandre Desgoffe a fait ses études de peinture dans l'atelier d'Hippolyte Flandrin à l'Ecole des beaux-arts de Paris et a reçu les conseils de William Bouguerreau. Après une formation en peinture d'histoire, il se tourne vers la peinture de natures mortes dans laquelle il développe une grande virtuosité rappelant celle des maîtres hollandais du 17e siècle. Il expose au  Salon de Paris de 1857 à 1882. Il remporte une médaille de 3e classe en 1861 et une médaille de 2e classe en 1863. A l'exposition Universelle de 1867, il expose Un coin de cabinet de Louis XVI.  Le succès de sa carrière de peintre de nature morte a été considérable de son vivant, malgré des problèmes relationnels avec ses contemporains attisé par un ego démesuré et sa fâcheuse tendance à se prendre pour un génie. Très académique et spectaculaire, sa peinture qui a beaucoup influencé des peintres comme William Meritt Chase est totalement tombée dans l'oubli en Europe au 20e siècle, même si elle restée assez célèbre aux Etats Unis à la même période.  


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lundi 28 octobre 2024

Bruno Saetti (1902-1984) - Natura morta



Bruno Saetti (1902-1984), Natura morta, 1959.


Bruno Saetti (1902-1984)
Natura morta, 1959.

Le peintre et graveur italien Bruno Saetti fit ses études à l'Académie des beaux-arts de Bologne. En 1928, il fut admis à la Biennale de Venise avec Le Jugement de Pâris, et participa à cette manifestation sans discontinuer pendant 14 éditions, avec une édition en 1938 où une salle lui fut entièrement consacrée.
En 1929, il remporte avec Bagnanti le prix Baruzzi et expose à l'Exposition internationale de Barcelone, ce qui le consacre sur la scène artistique internationale. En 1930, il devient professeur à l' Académie des Beaux-Arts de Venise et occupe le poste de directeur de 1950 à 1956.
En 1931, il participe pour la première fois à la Quadriennale de Rome et poursuit cette participation jusqu'en 1972.
À partir de 1935, après une visite à Pompei, il s'essaie à reproduire la technique de la fresque, technique dans la quelle il va devenir le plus grand maitre contemporain. Parmi ses plus célèbres fresques, La Sainte Famille (1958, Université de Padoue), Colloque avec l'ange (1974). Il va dès lors travailkler pour ne nomrbeux edifices sacrés italiens, comme San Martino di Lupari, la basilique de Sant'Eugenio à Rome, l'église Santa Maria delle Grazie à Bologne...
Saetti est également célèbre pour ses toiles sur lesquelles il applique la technique de la fresque comme par exemple, Mère vénitienne, 1937. Pour retrouver cet effet dans ses lithographies, il prépare le papier pour qu'il reproduis la surface rugueuse d'un mur.
Il s'est également essayé au graphisme (dessins, gravures, lithographies), à la décoration sur verre et à la mosaïque.
Après sa mort, le Palazzo Strozzi de Florence organisa une vaste retrospective. Ses œuvres figurent dans les principaux musées italiens (dont le Museo Novecento à Florence et le MAMbo à Bologne) et à l'étranger (Amsterdam, Madrid, Varsovie, Zagreb, Zurich, Tokyo). En 2002, à l’occasion du centenaire de sa naissance, la galerie "56" de Bologne lui a rendu hommage. En 2004 - 2005, un autre Une grande retrospective de ses oeuvres a eut lieu sous le titre Entre intimisme et sublimation.

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dimanche 20 octobre 2024

Auguste Herbin (1882-1960) - Pots et fruits



Auguste Herbin (1882-1960) Pots et fruits, 1910


Auguste Herbin (1882-1960)
Pots et fruits, 1910

Le peintre français Auguste Herbin est une grande figure de l'art abstrait. Dans le premier quart du 20e siècle, alors que naissaient les mouvements De Stijl aux Pays-Bas, du Constructivisme en Russie et du Bauhaus en Allemagne, Herbin a été l’un des fondateurs de l’abstraction en France. Après la Première Guerre mondiale, il devient l’un des principaux protagonistes des deux grands mouvements Abstraction-Création et Réalités Nouvelles.
" Toute l'action de la peinture réside dans le rapport des couleurs entre elles, dans le rapport des formes entre elles et dans le rapport entre les formes et les couleurs ". écrira-t-il Ses natures mortes presque datant toutes de sa période cubiste sont très influencées par Juan Gris et Pablo Picasso. Herbin produit ses premières toiles abstraites en 1917. Il est remarqué par Léonce Rosenberg qui lui achète plusieurs toiles et le prend sous contrat à la Galerie de L'Effort Moderne où il expose à plusieurs reprises. En 1919 Herbin décide d'abandonner le cubisme, pour lui dépassé ; il écrit à Gleizes : « L'art ne peut être que monumental. » Il réalise alors sa série d'« objets monumentaux ». Ses peintures sur bois géométriques en relief remettent en question le statut de la peinture de chevalet. Cependant elles sont très mal accueillies, y compris par les critiques favorables au cubisme. Herbin se retire. Entre 1922 et 1925, Herbin revient à un style figuratif, sur les conseils de Rosenberg. Il désavouera plus tard les paysages, les natures mortes et les scènes de genre de cette époque, telles que Les joueurs de boules (1923, Musée National d'Art Moderne, Paris), dans lesquelles il représente les objets sous forme de volumes simplifiés.

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dimanche 13 octobre 2024

Antoine Fort-Bras (?-1690) - Le Chevalet du peintre, nature morte


Antoine Fort-Bras (?-1690) Le Chevalet du peintre, nature morte, 1686, Musée Calvet (Avignon) 
 
 
Antoine Fort-Bras (?-1690)
Le Chevalet du peintre, nature morte, 1686
Musée Calvet (Avignon)  
 
Que voit on ? Traiter son propre chevalet et sa palette avec es accessoires en nature morte est une coquetterie que beaucoup d'artistes peintres se sont permis et ce, depuis l'antiquité romaine. Celle de Fort Bras  qui excellait dans les trompe l'œil est parmi les plus réussies sur ce thème en ce qu'elle assemble toutes les manières de l'artiste sur une seul toile. Une sorte de "Flyer publicitaire " de son œuvre avant la lettre ! 

Rappel biographique :  Antoine Fort-Bras ou Forbera est un artiste peintre français ou vénitien, connu pour ses trompe-l'œil. Peu d'éléments de la carrière d'Antoine Fort-Bras sont connus. Il serait d'origine vénitienne et serait venu à Avignon pour travailler. Il est mort en 1690 à Avignon, sur le chantier de la construction de la basilique métropolite Notre-Dame des Doms, à la suite d'une chute d'un échafaudage. D'autres sources le disent condamné à mort. L'œuvre la plus importante du corpus d'Antoine Fort-Bras, Le Chevalet du peintre, datée et signée « A. F. B. pinx., A. 1686 » est conservée au musée Calvet, à Avignon. Il s'agit d'un trompe-l'œil figurant un chevalet, sur lequel est présenté une copie en contre-partie de Au royaume de Flore de Nicolas Poussin. Un autre petit tableau, ainsi que trois estampes, sont également figurés. L'une des estampes, en sanguine, est une interprétation du tableau de Poussin. Les deux autres estampes sont probablement des eaux-fortes de Sébastien Leclerc et de Gabriel Pérelle. D'autres toiles en trompe-l'œil attribuées à Antoine Fort-Bras sont connues : Trompe-l'œil du marquis de Mauny, en collection privée et Les trois âges de la vie, conservé au musée Massey de Tarbes.

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dimanche 6 octobre 2024

Arman (1928-2005) - Ordures au naturel

Arman (1928-2005), Ordures au naturel, bocaux, 1971- 1972, Centre Pompidou Paris

Arman (1928-2005)
Ordures au naturel, bocaux, 1971- 1972
Centre Pompidou Paris

Que voit on ? Le titre parle de lui même.

Rappel Biographique  : Né en 1928 à Nice, Armand Fernandez fait ses études aux Arts décoratifs de Nice (1946-1949) et à l'école du Louvre à Paris (1949-1950). En 1951, il décide de signer de son seul prénom, comme Vincent Van Gogh, prénom qui perdra son « D » pour devenir son pseudonyme définitif, Arman, en 1958.
En 1955, la Galerie du Haut-Pavé organise sa première exposition personnelle à Paris. Ses premiers « Cachets » (traces d'objets encrés ou peints) à Paris datent de 1956.
En 1959, il commence la réalisation de la série des « Poubelles » : il expose des ordures ménagères, des détritus trouvés dans la rue et des déchets. Ses « accumulations » d'objets suivant une logique quantitative qui efface leur singularité renvoient une image de profusion, en même temps qu'elles soulignent le caractère périssable des produits de la société d'abondance.
En 1960, il est cofondateur du mouvement des Nouveaux Réalistes. Le Nouveau Réalisme réunit des artistes divers mais qui ont un point commun dans leur création : ils s'approprient de manière directe le réel et réalisent un « recyclage poétique du réel urbain, industriel, publicitaire » (Pierre Restany, 60/90. Trente ans de Nouveau Réalisme, édition La Différence, 1990, p. 76). Ils donnent ainsi une nouvelle vision de ce qui nous entoure au quotidien.  Cette même année 1960, Arman utilise pour la première fois du plexiglas dans ses oeuvres. En 1961, il entame la série des « Colères » : destructions d'objets (les « Coupes » de violon, de piano, de contrebasse…) savamment recollés sur piédestal ou sur supports muraux. Dans les « Combustions » (1963), ces mêmes objets sont brûlés.
Arman s'installe en 1963 aux Etats-Unis et prend la nationalité américaine en 1972.
Entre 1980 et 1999, l'éventail des œuvres et des techniques s'élargit. Arman décline et multiplie les diverses procédures d'exécution. À la fin des années 1990, l'œuvre se radicalise en une succession de gestes reliés à l'objet (Accumulations en Relation, Cascades, Sandwiches Combo). Il montre un intérêt renouvelé pour la peinture (par exemple dans les séries des "Nuits étoilées" et des "émersions"). En 2000, il travaille sur des fragmentations sur panneau, des fragments (dessins et sculptures). Il présente une rétrospective thématique (« La Traversée des Objets »), au château de Villeneuve, à Vence. Ses sculptures en bronze participent d'un geste semblable : l'artiste se saisit des icônes de l'art occidental (Vénus de Milo, Hercule Farnèse, etc.), qu'il tronçonne pour ensuite les ressouder dans un désordre fouillé.
En 2002-2003, Arman renoue avec la peinture de chevalet en une série d'œuvres, « Serious Paintings », qui allient la recomposition d'instruments de musique à leur « mise en scène » en peinture.

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dimanche 29 septembre 2024

Arthur Segal (1875-1944) - Still life with oranges


Arthur Segal (1875-1944) Still life with oranges, 1929

Arthur Segal (1875-1944)
Still life with oranges, 1929

 

Que voit on ? Nous voyons ce que décrit le titre avec un réglage de focus  - comme qu'il s 'agissait d'un appareil photographique - centré sur la coupe blanche au premier plan, au détriment des objets dans le fond qui sont volontairement peint dans le flou.  Un jeu destiné à créer une confusion entre photo et peinture, ou un simple clin d'œil qui rend en tout cas la présence de cette coupe blanche presque surnaturelle dans la composition ?  Encore une toile très étonnante d'un peintre dont la production est si  diverse et les styles si variés qu'on ne s'ennuie jamais dans son œuvre !

Rappel biographique : Arthur Segal (ne pas confondre avec Lazar Segall) fut un peintre d'origine roumaine, qui émigra à Londres en 1936. Il se situe, pour une part importante de son œuvre, dans le mouvement de l'avant-garde allemande (courant expressionniste), puis il évolue ver une forme de cubisme très personnelle. Arrivé à Berlin en 1892, il a pour professeur Hoelzel et subit les influences de Munch, Van Gogh et Segantini. Ses œuvres, aux couleurs claquantes et à la volonté expressive, sont exposées avec celles de Nolde, Heckel, Kirchner et Pechstein. Segal aide également à la fondation de la Neue Secession en 1910 et joue un rôle de premier plan dans le November Gruppe. À partir de 1917, à la lecture des théories de Goethe sur la couleur, influencé sans doute par les œuvres de Robert Delaunay, qui a exposé à la galerie Der Sturm en 1912, Segal évolue vers un style qualifié de « cubiste ». Divisant ses toiles en parties égales, le plus souvent des carrés ou des rectangles qu'il appelle des « équi-balances », Segal mêle, dans une tentative de narration évidente, des recherches de construction géométrique et d'alternance de couleurs à des problèmes optiques où joue le contraste du clair et de l'obscur.

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dimanche 22 septembre 2024

Andrew Wyeth (1917- 2009) - Monday Morning

Andrew Wyeth (1917-2009) Monday Morning, Private collection


Andrew Wyeth (1917-2009)
Monday Morning
Private collection 

Que voit on? Un panier vide et une bêche rangés sur le perron d'une porte de ferme. C'est pourtant lundi matin (titre du tableau) et il va falloir reprendre le labeur.

Rappel biographique : Le peintre aquarelliste américain Andrew Newell Wyeth, classé parmi les peintres « régionalistes » et réalistes américains est issu d'une dynastie d'artistes dont son propre père Newell Convers Wyeth (1882-1945), illustrateur connu qui fréquenta des célébrités de son temps comme Francis Scott Fitzgerald et Mary Pickford. Décidant de ne pas confronter son fils aux systèmes de l'éducation nationale ou privée, c'est lui même qui se charge de son éducation à la maison, l’initie à l’art, et tout particulièrement à l'art du paysage rural américain. À cette époque, il admire et est sensible à l'œuvre du peintre Winslow Homer. Plus tard, il apprend à maîtriser les techniques associées à l’aquarelle à base d'œuf, la tempera.
Andrew Wyeth commence à peindre dans des nuances de bruns et de gris seulement. Il s’inspire de son entourage pour réaliser ses tableaux. Ses sujets préférés sont la terre et les habitants de sa ville natale, ainsi que ses proches. Sa grande maîtrise picturale lui permet de montrer sa réflexion mélancolique sur le temps qui passe et la faillibilité humaine.
Son fils Jamie, né en1946, est également un peintre et portraitiste reconnu.

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dimanche 15 septembre 2024

Andres de Leito ou Deleito (actif de 1650-1663) Bodegon de Vanitas


Andres de Leito ou Deleito (actif de 1650-1663) Bodegon de Vanitas Collecion particular

Andres de Leito ou Deleito (actif de 1650-1663)
Bodegon de Vanitas
Collecion particular

Que voit on ? Une nature morte traité en Vanité, une des grandes spécialités de ce peintre. Ici pas de tête de mort remplacée ici par un grand sablier sur pied égrenant le temps qui passe au milieu de l'accumulation des richesses ... matérielles (les bijoux) aussi bien que spirituelles (les plumes, l'encre et le papier de l'écrivain) ... et de la religion, symbolisée par le Crucifix au premier plan.   

 Rappel biographique : Andrès Deleito, parfois écrit Andrès de Leito ou Leyto, est un peintre espagnol connu entre 1656 et 1663. On ne sait rien de  très précis de sa vie  et seule une notice sommaire  écrite sur lui par Ponz et Ceбn Bermudez le mentionne. Ils écrivent son nom « de Leito » et le situe à Ségovie et Madrid. On connait un testament de lui qu'il a signé le 11 juillet 1663. Il a travaillé au couvent San Francisco de Ségovie où il a peint des scènes de l'histoire franciscaine avec un certain Sarabia. Le musée du Prado possède une curieuse toile représentant l'Expulsion des marchands du Temple. L'essentiel de sa production est constitué par des natures mortes et plus particulièrement par des  "Vanités" toujours somptueusement mises en scène et richement colorées, assez proches du style d'Antonio de Pereda.(1611-1676) avec leur foisonnement de bijoux et  d'objets précieux.

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dimanche 8 septembre 2024

Amédée Ozenfant (1886‑1966) - Le Violon Rouge

Amédée Ozenfant (1886‑1966), Le Violon Rouge , 1919, Collection privée


Amédée Ozenfant (1886‑1966)
Le Violon Rouge, 1919
Collection privée

Que voit on  ? Un chef d'oeuvre du "purisme" dont Ozenfant est le fondateur et qui n'est rien d'autre qu'une première forme de minimalisme et en tout cas une affirmation de l'Art Moderne,  dès 1919, dans l'inspiration de l'avant garde russe de ce temps. Une composition en trois couleurs et leur nuances: rouge, blanc et noir qui fait la part belle à la musique et au vin... le violon finissant par prendre la couleur du vin. 


Rappel biographique : L'artiste et architecte français Amédée Ozenfant est connu pour avoir fondé - en pleine Première Guerre mondiale - avec Max Jacob et Guillaume Apollinaire la revue L'Élan pour établir une liaison entre les artistes et le front (1915-1917). En 1917, il rencontre Charles-Édouard Jeanneret, (qui sera célèbre sous le nom de Le Corbusier). Ils publient ensemble, en 1918, Après le cubisme, ouvrage qui décrit sous le nom de purisme l'héritage qu'ils comptent donner au cubisme, dévoyé à leurs yeux dès avant la guerre.
De 1920 à 1925, leurs idées sont exprimées dans leur revue, L'Esprit nouveau.
La peinture puriste d'Ozenfant, point de départ de celle de Le Corbusier, donne la primauté à la construction de la toile, à la représentation « standard » des objets, elle use de couleurs neutres et atténuées. Ozenfant identifie la création picturale à la création mécanique et réduit les formes à des schémas sans modelé. Il tente d'appliquer ses idées à la peinture murale et publie un nouveau livre en 1928, Art. Il travaille de 1931 à 1938 à une immense composition, Vie (Musée national d'art moderne, Paris), enchevêtrement de corps humains qui contraste avec la retenue des natures mortes puristes. Il s'installe à New York en 1938 et y fonde l'Ozenfant School of Fine Arts. Son activité pédagogique se poursuit à Cannes de 1955 jusqu'à sa mort. À la fin de sa vie, Ozenfant modifiera son style et fera, dans sa peinture, une plus large place à la vibration atmosphérique et à la matière.

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dimanche 1 septembre 2024

André Derain (1880 –-1954 - Nature morte au compas

André Derain (1880 –-1954) Nature morte au compas, 1938



André Derain (1880 –-1954)
Nature morte au compas, 1938
Collection privée

Que voit on ? Une nature morte presque monochrome où dominent le noir et le blanc à peine rehaussé par du marron, pour la potiche espagnole et la règle. Une composition mathématique qui surprend Derain en flagrant délit de surréalisme. Ce qui est pour le moins surprenant.

 Rappel biographique : Le peintre français André Derain est l'un des fondateurs du fauvisme. Peintre de figures, de portraits, de nus, de paysages, de marines, de natures mortes, il emploie diverses techniques : huile, gouaches, aquarelles, pastels. Il est également peintre de décors de théâtre, sculpteur, graveur et illustrateur. Pendant l'occupation allemande de la France, Derain est courtisé par les nazis comme symbole prestigieux de la culture française. Il accepte une invitation pour une visite officielle en Allemagne en 1941, avec, notamment, son ami Maurice de Vlaminck, Kees van Dongen ou le sculpteur Paul Belmondo. Derain est traité de collaborateur et ostracisé après la Libération. Après la guerre, il renonce aux présentations publiques de ses œuvres et finit sa vie dans une solitude volontaire.
Son œuvre est parfois considérée comme un revirement vers la tradition après un engagement dans les avant-gardes mais elle témoigne fortement des préoccupations des artistes de son époque, dont beaucoup, à l'instar de Maurice De Vlaminck ou Félix Valotton suivent ce même itinéraire, qualifié par les historiens de l'art de « retour à l'ordre », auquel même Picasso n'échappe d'ailleurs pas à la fin des années 1910, durant une courte période. L'œuvre de Derain est essentiellement picturale, mais il a également signé les décors et les costumes de nombreux ballets, illustré une trentaine de livres, il est également connu comme sculpteur. Une grande partie de son œuvre (80 peintures, 77 sculptures, des dessins, mais aussi des objets d'art primitif lui ayant appartenu), précédemment dans la collection Pierre et Denise Lévy, est présentée au musée d'art moderne de Troyes. Quelques de ces toiles sont aussi conservées dans les plus prestigieux musées de la planète (le Metropolitan Museum of Art de New York, le Musée d'Art Moderne de la Ville de Paris, le Museo Rhyssen-Bornemisza de Madrid, la Royal Gallery de Londres, l'Australian National Gallery, le Bunkamura Museum of Art à Tokyo...)

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mardi 20 août 2024

Andy Warhol (1928-1987) - Still life with telephones



Andy Warhol (1928-1987) Still-life with telephones Polaroid exhibition N°10, (1977-1983)


Andy Warhol (1928-1987)
Still-life with telephones
Polaroid exhibition N°10, (1977-1983)

 

Que voit-on ?  Des combinés de téléphones en bakélite des années 70 photographiés par le procédé Polaroid ® dont le propre est de perdre assez rapidement ses coloris au fil des années. Media très éphémère, tous les polaroids encadré d'un rebord blanc, ont la même dimension à savoir  62 x 62 mm.

Rappel biographique : On ne présente plus l'artiste américain Andy Warhol, pape du Pop art, (Pope of the pop), sujet de multiples expositions, livres, et films avant et depuis sa mort... Warhol est généralement reconnu comme l'un des très grands artistes du 20e siècle. Avec lui la nature morte peut prendre toutes les formes humoristiques imaginables (et même inimaginables!) des célèbres boîtes de Campbell soup à des oeufs en forme de pastilles colorées (déjà publiés dans ce blog), en passant par des trèfles à 4 feuilles traitées façon capucines et vendus en rouleaux de papier peint. Warhol iconoclaste adoré de son vivant par les grands de ce monde, les élites intellectuelles, les stars d'Hollywood et les riches aristocrates anglos saxons qu'il aimait malmené, était en fait un puritain, très religieux et assez " coincé "...
Tout commence pour lui au début des années 1960, lorsque publicitaire déjà reconnu, il utilise dans ses dessins une technique directe sur du papier hydrofuge et repasse les contours avec de l'encre encore humide sur des feuilles de papier absorbant, en adoptant le vieux principe du buvard. Bien qu'à cette époque, beaucoup d'artistes soient illustrateurs publicitaires pour des entreprises, tous le font discrètement. Pour Warhol, c'est le contraire : il est tellement connu en tant que publicitaire que son travail artistique n'est pas pris au sérieux. Il présente dans une galerie quelques-unes de ses œuvres, mais c'est un échec. Reconsidérant alors son travail alimentaire et son travail de peintre, plutôt que de les opposer, il pense à les réunir. Il a l'idée d'élever les images de la culture populaire au rang de l'art élitiste, rejoignant ainsi les artistes du pop art, mouvement lancé à Londres au milieu des années 1950 par Richard Hamilton et Eduardo Paolozzi, qui l'expérimentent indépendamment les uns des autres. Si Roy Lichtenstein et Jasper Johns en sont les pionniers, Andy Warhol en sera véritablement le pape.
En 1963, il adopte la technique qu'il utilisera pour ses œuvres les plus célèbres : la photographie sérigraphiée sur toile.
Les photographies simplifiées en noir et blanc, sans gris, sont imprimées en sérigraphie sur la toile peinte de grands aplats de couleurs. Le motif est parfois reproduit plusieurs fois sur la toile, comme un motif de papier peint. C'est le stéréotype du pop art.
Ses motifs de prédilection sont des noms célèbres de marques déposées, le symbole du dollar, les visages de célébrités...
Le thème des Comics, qui avait d'abord intéressé l'artiste, était déjà largement exploité par le peintre Roy Lichtenstein qui en avait fait sa marque de fabrique. Jasper Johns avait choisi la typographie. Pour se démarquer, Warhol comprit qu'il devait lui aussi trouver sa marque. Ses amis lui ayant conseillé de peindre ce qu'il aimait le plus, il choisit de représenter les conserves de Campbell's Soup, pour sa première exposition majeure. Les boîtes de Campbell's Soup ouvertes ou neuves, rouillées, aux étiquettes déchirées, uniques ou multipliées, en séries, en damiers, seront le thème récurrent de Warhol. Pour lui, l'image, son pouvoir au sein de la société de consommation est en lien avec la mort. La répétition de la figure se rapporte souvent à son extinction. Le choix des sujets est en rapport avec cette obsession de la mort, y compris pour les toiles célèbres sérigraphiées de Marilyn Monroe (peintes après sa mort, notamment les Diptyque Marylin) ou de Liz Taylor (peinte alors que l'actrice était gravement malade), icônes reproductibles à l'infini qui deviennent des images de consommation.
Dans les dernières années de son œuvre, Warhol presque peintre officiel, appliquera son style à de nombreux portraits de commande, tout en continuant à expérimenter d'autres techniques picturales dans ses séries Shadows, Oxydation paintings, et ses reprises de toiles de Botticelli ou de Léonard de Vinci.

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mercredi 14 août 2024

Dom Robert (1907-1997) -  Le jardin des sirènes



Dom Robert (1907-1997) Jardin de sirènes, 1961 Tapisserie, 200 × 280 mm, Atelier Tabard, Aubusson 
 

Dom Robert (1907-1997)
Jardin de sirènes, 1961
Tapisserie, 200 × 280 mm, Atelier Tabard, Aubusson

Dom Robert, nom religieux de Guy de Chaunac-Lanzac, est un moine bénédictin, peintre et peintre cartonnier de tapisserie, français. Dom Robert a étudié au collège des Jésuites de Poitiers, puis à l'École nationale des arts décoratifs de Paris. Il dessine d'abord des modèles pour la maison de soieries Ducharne à Paris. Ses relations avec Jacques Maritain et Maxime Jacob le mènent à entrer, en 1930, à l'abbaye d'En-Calcat où il est ordonné prêtre en 1937. Sa rencontre en 1941 avec Jean Lurçat l'incite à créer des tapisseries avec l'atelier Tabard à Aubusson.Parti en 1948 pour l'abbaye de Buckfast en Angleterre, il revient à En-Calcat en 1958 et ne cesse plus de produire. Il a produit une centaine de tapisseries dans sa carrière dont les 4 dernières ont été tissées de façon posthume en
en 1998 Matines ,1999, L'Escapade, 2001, Castor et Pollux, et 2003, Papyrus
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mardi 6 août 2024

Heinricus Franciscus Wiertz (1784-1858)  - Shells and Sea-plants

Heinricus Franciscus Wiertz (1784-1858) Shells and Sea-plants Private collection


Heinricus Franciscus Wiertz (1784-1858)
Shells and Sea-plants
Private collection

Henricus Franciscus Wiertz (1784-1858) était un peintre néerlandais du 19e siècle,devenu l'élève du peintre de genre Jacobus Johannes Lauwers et, après sa mort en 1800, du beau-frère de Lauwers, Johannes de Frey. Il étudie ensuite la perspective auprès de Pieter Pietersz Barbiers et commence à réaliser des paysages. Il a remporté des médailles d'or pour ses dessins de nus du Kunst Zij Ons Doel et Felix Meritis en 1809, 1810 et 1811. Il a déménagé à Nimègue en 1811 et est connu pour ses paysages et ses portraits et a enseigné à Christiaan Wilhelmus Moorrees. Il est mort à Nimègue. Ses natures mortes sont assez rares .

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dimanche 28 juillet 2024

Georges Braque (1882-1963)  - La Table de Jardin

Georges Braque (1882-1963) La Table de Jardin, 1952 Collection of Mr. and Mrs. Paul Mellon NGA



Georges Braque (1882-1963)
La Table de Jardin, 1952
Collection of Mr. and Mrs. Paul Mellon NGA

Que voit on ?  L'ombre et la lumière sous les frondaisons du jardin.

Rappel biographique : le peintre français Georges Braque qui fut aussi sculpteur et graveur est le maître incontestable de la nature morte au 20e siècle, genre qu'il a profondément transformé et renouvelé tout au long de sa vie, s'inscrivant (consciemment ou inconsciemment) dans une démarche similaire à celle de Chardin au 18e siècle. Engagé dans le sillage du fauvisme, influencé par Matisse, Derain et Othon Friesz, il peint, à l'été 1906 les paysages de l'Estaque avec des maisons en forme de cubes (Maisons à L'Estaque) que Matisse qualifie de cubistes. A partir de 1909, il entre dans ce que les spécialistes appellent la période du " cubisme analytique ". Les paysages qui prédominaient jusqu'alors dans son œuvre vont céder la place aux natures mortes.
Ce sont principalement des natures mortes d'objets et/ou d'instruments de musiques (violons, guitare, pipe, journaux et magazines, objets divers de décorations intérieurs comme les nappes, les guéridons...) qu'il peint délaissant volontiers les thématiques habituelles du genre (fruits, légumes, pâtisseries, porcelaines). Dès avant la Première Guerre mondiale, sa peinture s'enrichit de combinaisons imprévues, avec une multiplication des facettes. Les formes sont géométrisées et simplifiées. Comme le remarque Bernard Zurcher, dans son ouvrage Braque vie et œuvre : « Si l'on considère que la bataille du cubisme s'est jouée sur le thème de la nature morte, Braque y était le mieux préparé ou plutôt il a été à même, en consolidant chacune des étapes de son évolution, d'aller plus sûrement à ce « signe qui suffit » tel que l'a nommé Matisse »
Entre 1919 et 1939, son style et ses recherches vont évoluer. De son passé cubiste, il conserve la simultanéité des points de vue et il opère une partition des objets et des plans qui les éloignent de tout réalisme. Guitare et nature morte sur la cheminée 1925, et Fruits sur une nappe et compotier, sont caractéristiques de cette évolution. Les objets semblent des accessoires de la composition," l'effort porte sur la couleur". Braque pousse l'usage du contraste encore beaucoup plus loin dans Nature morte à la clarinette, avec des formes qualifiées de « naturalistes » . Avec Le Guéridon, 1928 et Le Grand guéridon, qu'il continue à travailler jusqu'en 1936-1939, Braque opère un long mûrissement des formes. Il retravaille même en 1945 Le Guéridon rouge, commencé en 1939 en réduisant le motif ornemental. Le thème du guéridon revient souvent dans l'œuvre de 1911 à 1952 qui reçoit en 1937 le premier prix de la Fondation Carnegie de Pittsburgh.
Cloîtré dans son atelier pendant toute la durée de la Seconde guerre Mondiale, il refuse toute compromission avec les nazis et le régime de Vichy, malgré les nombreuses propositions qui lui sont faites. Braque se consacre au thème des Intérieurs avec un retour en force du noir qui donne une impression de dépouillement et de sévérité. Pendant cette période, Braque poursuit son sujet favori le nature morte et particulier les natures mortes aux instruments de musique qui n'ont cessé d'apparaître dans ses tableaux depuis 1908 . « L'instrument de musique, en tant qu'objet, a cette particularité qu'on peut l'animer en le touchant, voilà pourquoi j'ai toujours été attiré par les instruments de musique » .
1942 est une année particulièrement féconde pour le peintre qui commence plusieurs toiles sur le thème de la musique, qu'il terminera plus tard comme L'Homme à la guitare (1942), 1942-1961.
A cette époque là il réalise une nature morte à sujet animalier Deux poissons dans un plat avec une cruche, (1949-1941) qui inaugure une série de poissons sur fond noir Les Poissons noirs, 1942, et plusieurs Vanités.
A la Libération, Aimé Maeght devient son nouveau marchand parisien, et publie la première édition des Cahiers G. Braque. En 1948, lorsqu'il présente la série des Billards à la Biennale de Venise, il reçoit le Grand Prix pour l'ensemble de son œuvre. Suit une série d'expositions en particulier au MoMa de New York, qui parachève la reconnaissance internationale de son œuvre immense et essentielle.
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dimanche 21 juillet 2024

Aimé Victor Barraud (1902 -1954) - Nature morte aux fleurs dans un vase en céramique

Aimé Victor Barraud (190 -1954) Nature morte aux fleurs dans un vase en céramique, 1939 Collection privée


Aimé Victor Barraud (1902 -1954)
Nature morte aux fleurs dans un vase en céramique, 1939
Collection privée

 Rappel biographique : Le peintre suisse Aimé-Victor Barraud a été affilié par les spécialistes de l'art au mouvement de la Nouvelle objectivité. Son père, sa mère et son grand-père maternel travaillaient comme graveurs et concevaient des décorations pour les boîtiers métalliques des montres de poche. La précision artisanale et le sens de la décoration étaient cultivés dans la famille et Aimé-Victor suivaient régulièrement des cours du soir dans la prestigieuse école d'art et d'artisanat local.
Dans sa carrière picturale, il s'est limité à un petit nombre de sujets, peignant principalement des portraits (y compris des autoportraits et des portraits doubles de lui-même et de sa femme), des nus, des natures mortes et quelques rares paysages. Grâce à un dessin précis et à des couleurs claires appliquées avec douceur, il a atteint un degré de réalisme extrême, voit même d'hyperréalisme avant la lettre. Il décrit souvent dans ses natures mortes un monde en putréfaction, l'un des symboles favori de ce genre pour décrire la vanité de la vie sur terre et sa fragile destinée.

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2011-2024 - Une Collection de Natures Mortes
Un blog de Francis Rousseau

 

mercredi 10 juillet 2024

Alexandre-François Desportes (1661-1743)- Nature morte de fruits dans un paysage

 

Alexandre-François Desportes (1661-1743) Nature morte de fruits dans un paysage Musée des beaux-arts de Lille

 

Alexandre-François Desportes (1661-1743)
Nature morte de fruits dans un paysage
Musée des beaux-arts de Lille

Que voit-on ? Francois Desportes maîtrise ici les éléments qui font de lui un des plus grands artistes du 18e siècle français dans le genre de la nature morte et du paysage. Il livre ici une vision poétique, harmonieuse, presque romantique d’un paysage parfaitement ancré dans le raffinement du siècle.
Les éléments de nature morte révèlent pleinement la parfaite connaissance des œuvres de Louyse Moillon, François Garnier et Pierre Dupuis. Il associe le fond de paysage qui est une de ses grandes inventions en extérieur. En effet, Desportes est un des premiers artistes à s’intéresser à la peinture du paysage réel. C’est à partir de 1700 qu’il se consacre à la réalisation de nombreuses études de paysages et de plantes réalisées in situ. Ces études faites d’après nature sont autant de motifs ornementaux destinés aux grandes natures mortes qu’ils commencera à peindre dans les années 1704-1708.

Rappel biographique : Issu d’une famille modeste, Alexandre-François Desportes à ne pas confondre avec Nicolas Desportes ou Jean Desportes, deux autres peintres de nature mortes ayant vécu à la même époque) était destiné à être paysan mais, à la suite d’une longue période de convalescence, il s’initia au dessin et acquit peu à peu une grande maitrise de cette technique. Il devint l’élève de Nicasius Bernaerts d'origine flamande, alors membre de l’Académie royale et spécialisé dans la peinture animalière et de Frans Snyders, il s’est largement imprégné de la tradition flamande. Au cours de ses premières années, il découvrit ainsi la peinture flamande dont il va subir l’influence tout au long de sa carrière. A la mort de Bernaerts, Desportes ne se fia plus qu’à la nature. En 1695-1696, il fut nommé portraitiste à la cour de Pologne avant d’être rappelé en France où il abandonna le genre du portrait pour se consacrer presque exclusivement à la peinture animalière. Reçu à l’Académie royale en 1699, il participa à la décoration de la ménagerie de Versailles. Outre la peinture animalière, Alexandre-François Desportes se distingua aussi par ses natures mortes où il excella véritablement. On y perçoit l’approche réaliste flamande qui se traduit aussi bien dans les fonds de paysage que dans le rendu riche et méticuleux des matières alliée à une délicatesse alors réputée être très française.


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2024 - Une collection de Natures mortes
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dimanche 23 juin 2024

Georges Braque (1882-1963) - Nature morte à la pipe

Georges Braque Nature morte à la pipe 1942



Georges Braque (1882-1963)
Nature morte à la pipe, 1942
Collection privée

Rappel biographique : le peintre français Georges Braque qui fut aussi sculpteur et graveur est le maître incontestable de la nature morte au 20e siècle, genre qu'il a profondément transformé et renouvelé tout au long de sa vie, s'inscrivant (consciemment ou inconsciemment) dans une démarche similaire à celle de Chardin au 18e siècle. Engagé dans le sillage du fauvisme, influencé par Matisse, Derain et Othon Friesz, il peint, à l'été 1906 les paysages de l'Estaque avec des maisons en forme de cubes (Maisons à L'Estaque) que Matisse qualifie de cubistes. A partir de 1909, il entre dans ce que les spécialistes appellent la période du " cubisme analytique ". Les paysages qui prédominaient jusqu'alors dans son œuvre vont céder la place aux natures mortes.
Ce sont principalement des natures mortes d'objets et/ou d'instruments de musiques (violons, guitare, pipe, journaux et magazines, objets divers de décorations intérieurs comme les nappes, les guéridons...) qu'il peint délaissant volontiers les thématiques habituelles du genre (fruits, légumes, pâtisseries, porcelaines). Dès avant la Première Guerre mondiale, sa peinture s'enrichit de combinaisons imprévues, avec une multiplication des facettes. Les formes sont géométrisées et simplifiées. Comme le remarque Bernard Zurcher, dans son ouvrage Braque vie et œuvre : « Si l'on considère que la bataille du cubisme s'est jouée sur le thème de la nature morte, Braque y était le mieux préparé ou plutôt il a été à même, en consolidant chacune des étapes de son évolution, d'aller plus sûrement à ce « signe qui suffit » tel que l'a nommé Matisse »
Entre 1919 et 1939, son style et ses recherches vont évoluer. De son passé cubiste, il conserve la simultanéité des points de vue et il opère une partition des objets et des plans qui les éloignent de tout réalisme. Guitare et nature morte sur la cheminée 1925, et Fruits sur une nappe et compotier, sont caractéristiques de cette évolution. Les objets semblent des accessoires de la composition," l'effort porte sur la couleur". Braque pousse l'usage du contraste encore beaucoup plus loin dans Nature morte à la clarinette, avec des formes qualifiées de « naturalistes » . Avec Le Guéridon, 1928 et Le Grand guéridon, qu'il continue à travailler jusqu'en 1936-1939, Braque opère un long mûrissement des formes. Il retravaille même en 1945 Le Guéridon rouge, commencé en 1939 en réduisant le motif ornemental. Le thème du guéridon revient souvent dans l'œuvre de 1911 à 1952 qui reçoit en 1937 le premier prix de la Fondation Carnegie de Pittsburgh.
Cloîtré dans son atelier pendant toute la durée de la Seconde guerre Mondiale, il refuse toute compromission avec les nazis et le régime de Vichy, malgré les nombreuses propositions qui lui sont faites. Braque se consacre au thème des Intérieurs avec un retour en force du noir qui donne une impression de dépouillement et de sévérité. Pendant cette période, Braque poursuit son sujet favori le nature morte et particulier les natures mortes aux instruments de musique qui n'ont cessé d'apparaître dans ses tableaux depuis 1908 . « L'instrument de musique, en tant qu'objet, a cette particularité qu'on peut l'animer en le touchant, voilà pourquoi j'ai toujours été attiré par les instruments de musique » .
1942 est une année particulièrement féconde pour le peintre qui commence plusieurs toiles sur le thème de la musique, qu'il terminera plus tard comme L'Homme à la guitare (1942), 1942-1961.
A cette époque là il réalise une nature morte à sujet animalier Deux poissons dans un plat avec une cruche, (1949-1941) qui inaugure une série de poissons sur fond noir Les Poissons noirs, 1942, et plusieurs Vanités.
A la Libération, Aimé Maeght devient son nouveau marchand parisien, et publie la première édition des Cahiers G. Braque. En 1948, lorsqu'il présente la série des Billards à la Biennale de Venise, il reçoit le Grand Prix pour l'ensemble de son œuvre. Suit une série d'expositions en particulier au MoMa de New York, qui parachève la reconnaissance internationale de son œuvre immense et essentielle.
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