vendredi 9 août 2019

Willem Kalf (1619-1693) - Still Life with Drinking Horn




Willem Kalf (1619-1693)
Still-Life with Drinking Horn (c. 1653)
Oil on canvas, 86 x 102 cm.
The National Gallery, London.

Que voit on ? L'origine de la corne à boire se perd dans la nuit des temps mais on on pense généralement qu'elle est apparue, à des fins cérémoniales, dans l'antiquité en Thrace et dans les Balkans. Elle est restée en usage pendant tout le Moyen-Âge et, plus tardivement encore dans quelques parties de l’Europe, notamment en Europe germanique et dans le Caucase.
La corne à boire représentée dans cette nature morte existe réellement encore aujourd'hui : elle date de 1565 et on peut l'admirer au Rijksmuseum d'Amsterdam. Il sa 'git d'une corne de buffle sertie d'un cercle d'argent, posée sur une monture d'argent représentant Saint Sébastien (patron des archers) liés à un arbre et pris comme cible pour deux soldats romains. La présence de cette corne aux détails de sculptures particuliers laisse penser que cette nature morte d'apparat (pronkstillevans en hollandais) a été commandée par un riche membre de la Guilde des archers d’Amsterdam. L'artiste a choisi ces objets précis pour le contraste qu'ils présentent entre leur couleur et leur texture : l'éclat du homard, l'éclat du citron, la texture subtile du tapis d'orient, la précieuse loupe d'orme vernie au tampon de l'entablement, la verrerie luxueuse... ne sont là que pour lui permettre d'illustrer avec le plus de maestria possible es jeux de lumière sur  les différentes textures. 
La patine du temps , telle que tient à la conserver la National Gallery pour cette oeuvre, ajoute encore à la somptuosité des coloris....

Rappel biographique : Le peintre néerlandais Willem Kalf est le l'un plus grands peintres de nature morte de son époque. Il travaille à Paris entre 1642 et 1646. Il retourne aux Pays-Bas et vit d'abord à Hoorn, puis s'installe en 1653 à Amsterdam. 
Ces tableaux où l'on relève les influences flamandes, se composent presque toujours d'objets luxueux tels qu'argenterie, porcelaine chinoise, tapis d'orient, verres précieux et alime,ts exotiques. Ils ne semblent pas avoir de portée symbolique, mais devaient à l'époque évoquer la richesse de la république hollandaise, la puissance de sa flotte et l'efficacité de son réseau marchand. Ces objets, sont disposés avec sobriété, contrastant avec l'exubérance des natures mortes flamandes. Sa peinture, une pâte nourrie, appliquée généreusement, modèle ces formes larges et parvient à rendre la sensation provoquée par les différentes textures. La qualité de ses œuvres le fait comparer à Johannes Vermeer (1632-1675) pour le velouté des rendus de matières. 
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2019 - A Still Life Collection 
Un blog de Francis Rousseau 

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