Charles-Édouard Jeanneret dit le Corbusier (1887-1965)
Nature morte "Harmonique et périlleuse " 1931
Musée Cantini, Marseille
Que voit on ? Une nature morte de style cubiste, à mi chemin entre les styles de Fernand Léger et d'Amédée Ozenfant, une sorte de Vénus à tiroirs qui semble détailler les anatomies de plusieurs sculptures antiques de femmes et d'hommes mêlés à des éléments végétaux, des dominos et des équerres.... Harmonique peut-être, mais périlleux sans aucun doute, cet exercice de style fait partie des curiosités thématiques qu'un artiste vouloir peut placer lui-même dans la catégorie... des natures mortes !!!
Rappel biographique : L'architecte et urbaniste français d'origine suisse, Charles-Édouard Jeanneret-Gris plus connu sous le pseudonyme de Le Corbusier fut aussi peintre, sculpteur, décorateur et hommes de lettres, reléguant très loin dans les nimbes la sempiternelle incompatibilité entre architecte et artiste ! Dans le domaine de l'architecture il est l'un des principaux représentants du mouvement moderne avec Ludwig Mies van der Rohe, Walter Gropius, Alvar Aalto...
En même temps que sa pratique architecturale, Le Corbusier n'a de cesse de nourrir sa réflexion par une pratique régulière des arts plastiques. Son premier « voyage d'Orient » le fait passer par Vienne où il rencontre entre autres Gustav Klimt. Sa collaboration avec Amédée Ozenfant est féconde (l'esprit nouveau, le purisme, etc.) de même que celle qu'il entama avec Fernand Léger, Pablo Picasso et Georges Braque. Après 1917, il ne cesse jamais de peindre. Malgré une trentaine d'années de mise entre parenthèses de son activité picturale en France (1923-1953), il participe à de nombreuses expositions à l'étranger. Dès 1940, il se lance dans la peinture murale.
Le dessinateur instaure des partenariats en ce qui concerne la sculpture après 1947 et les tapisseries à partir de 1948. Après 1950, il s'intéresse aux collages. Dans l'atelier de Jean Martin, à partir de 1953, il grave des émaux sur tôle d'acier. La diffusion de ses lithographies est immense. Sa production de dessins, d'aquarelles et de toiles est gigantesque. Quelques natures mortes parsèment cette oeuvre considérable, dont certaines ont servi de cartons pour des tapisseries réalisées dans les ateliers d'Aubusson.
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