jeudi 1 mars 2018

Daniel Spoerri (bn1930)


Daniel Spoerri (bn1930), 
Mettre le paquet 1, 1965
 Centre Georges Pompidou, Paris

Que voit-on ? Une variation de la  série  "mettre le paquet"  déjà présentées sur ce blog. Cette variation présente la même table très encombrée après un repas qui semble avoir réuni une dizaine de convives que les autres oeuvres de la série mais les reliefs ne sont pas tout à fait les mêmes, étant bien entendu que c'est la diversité du relief qui fait la richesse de la nature morte !   Une nouveauté ici : deux fleurs... et même pas fânées !

Rappel biographique  : Artiste suisse contemporain du 20ème siècle, Daniel Spoerri est né en 1930 en Roumanie. Il débute d’abord à l’opéra de Berne en temps que danseur puis metteur en scène et décorateur. C’est sa rencontre avec Tinguely, qui l’orientera vers une carrière d’artiste.
C’est lors de son arrivée à paris en 1959 qu’il crée ses premiers tableaux pièges : des objets du quotidien sont collés sur une planche, un table ou des tiroirs puis accrochés sur un mur à la verticale. Ce travail le conduira à fonder, avec huit autres artistes le groupe des nouveaux réalistes, prenant alors conscience de leur « singularité collective ». En parallèle aux tableaux pièges, Spoerri développe les détrompes l’œil en 1963 puis les pièges à mots vers 1964.
En 1963, Spoerri commence à collectionner des repas à la Galerie J., alors qu'il est en contact avec George Maciunas et Fluxus. Il ouvre ensuite un restaurant Spoerri à Düsseldorf en 1968, servant de la nourriture préparée par lui-même, puis une Eat-Art Gallery, où il invite clients et artistes à confectionner des œuvres comestibles comme les personnages en pain d'épices de Richard Lindner ou les sucres d'orge de César. Il devient célèbre en collant les restes et les plats du repas à la table, tels que le client les avait laissés, pour réaliser des tableaux-pièges. Il collectionne également les recettes de cuisine et imagine des rites gastronomiques extravagants (J'aime les keftédès, 1970).
À partir de 1967, dans l'île grecque de Symi, Spoerri joue de la charge magique des objets avec ses Conserves de magie à la noix, qu'il prolonge au début des années 1970 avec des Natures mortes constituées de cadavres d'animaux, affirmant l'ambiguïté du piégeage par rapport à la mort et à la conservation.
Au cours de la décennie suivante, il devient assembleur, transformant en idoles parodiques formes à chapeaux, hachoirs à viande ou instruments orthopédiques ; certains de ces assemblages sont ensuite fondus en bronze. Son goût pour les masques et les objets cultuels s'exprime dans des « objets ethnosyncrétiques » qui rassemblent masques primitifs, rebuts des Puces et signes religieux, pour tourner en dérision toute croyance et toute convention artistique.
Il va encore plus loin dans le concept d'évacuation de toute créativité, faisant supprimer certaines de ses œuvres en brevet par des tiers (notamment par un enfant de onze ans), les tableaux portant au dos un texte de l'artiste, une signature et une date. À la question posée devant les tribunaux de savoir s'il fallait considérer ces tableaux comme d'authentiques œuvres de Spoerri, la jurisprudence a répondu négativement.
En 1972, le Centre national d'art contemporain à Paris lui consacre une rétrospective. Dans les années 1990, il donne un one man show au Centre Georges-Pompidou à Paris.





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