Isaac Ilyich Levitan (1860-1900)
Pissenlits, 1889.
Huile sur toile. 59 x 42,5 cm.
Musée d'art de l'état de Chuvash, Cheboksar, Russie
Que voit on ? Dans un tonalité presque monochrome, disposés dans une vase en céramique dont le haut a été vernissé : un bouquet de pissenlit dont une partie est en fleur et une partie en 'aigrette" terme consacré pour désigner la boule de graine montée sur de fines tiges légères qui succèdent à la fleur. En Russie,en plus de ses utilisations habituelles dans l'alimentation, le pissenlit fut utilisé aussi pour le lait qui s'échappe de sa tige et en raison de son aspect caoutchouteux était utilisés pour remplacer le latex. Le pissenlit fait partie de ces fleurs simples et sauvages que Lévitan aimait particulièrement peindre dans les quelques natures mortes qu'il produisit.
Rappel biographique : Né dans une famille juive cultivée mais pauvre du gouvernement de Kowno (actuellement en Lituanie), Isaac Levitan s'établit à Moscou dans les années 1870.
Le décès de sa mère en 1875 et de son père en 1877 le laissent dans un profond dénuement, mais il parvient à intégrer l'École de peinture, de sculpture et d'architecture de Moscou en 1873 dont on le dispense de payer les frais « vu son extrême pauvreté et en tant qu'élève extrêmement doué pour les arts ». Son talent l'aide à terminer ses études avec succès et à gagner une renommée naissante.
En 1876, il entre dans l'atelier du peintre Alexeï Savrassov, qui préconise le travail en plein air et l'étude de la nature. Il fait aussi connaître à ses élèves les peintres de l'Ecole de Barbizon et leur transmet sa passion pour Corot. Il est ensuite fortement influencé par le peintre Vassili Polenov, qui enseigne à l'école de 1882 à 1883. Il devient ensuite membre des Ambulants. En 1898, on lui confie la classe de paysage de l'école de peinture, sculpture et architecture. Il s'entretient alors avec ses élèves de littérature et d'histoire de l'art. Il leur enseigne à son tour à peindre en plein air comme le lui enseigna son ancien maître et leur recommande en outre d'éviter de copier la manière de peindre de tel ou tel maître pour se livrer à une approche spontanée et réaliste de la nature.
Il se lie d'amitié avec Anton Tchekhov qu'il rencontre en 1880 par l'intermédiaire de son frère Nikolaï Tchekhov qu'il fréquentait à l’École de peinture, de sculpture et d'architecture de Moscou.
Levitan devient un des amis les plus proches de Tchekhov et de sa famille, et fait le projet en 1890, de voyager avec lui en Sibérie et à Sakhaline.
Dans ces années là, il trouve la protection de Pavel Tretiakov.
Comme peintre paysagiste, Levitan illustre les descriptions de la nature de Tchekhov, comme celles présentes dans la nouvelle La Steppe. De plus, il passe fréquemment les mois d'été en compagnie des Tchekhov à Melikhovo et s'inspire des lieux pour plusieurs de ses tableaux. Lors de son premier séjour en France au printemps 1891, Tchekhov écrit ainsi, de son ton ironique habituel : « Les peintres russes sont beaucoup plus sérieux que les Français. En comparaison des laborieux peintres de paysages, que j'ai vus hier, Levitan est un roi."
En 1889-1890, il voyage en France et en Italie.
Tchekhov rend visite à Levitan en 1895, quand celui-ci, traversant une dépression sévère, fait une tentative de suicide (« Ces quelques jours, que tu as passés ici, furent les plus calmes de cet été »), et lui écrit par la suite ; puis il le voit une dernière fois ,en mai 1900, à Moscou, alors que Levitan est sur son lit de mort.
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