Piet Mondrian (1872–1944)
Apples, Ginger Pot, and Plate on a Ledge, 1901
Watercolour, gouache and charcoal on paper 38 x 56 cm
Private collection (by Sotheby's New York)
Que voit on ? Cette très interessante aquarelle de Mondrian est donc la première d'une série qui devait se conclure en 1912 par le célèbre exemplaire aujourd'hui conservé au Solomon Guggenheim Museum à New York (publié en 2015 dans ce blog), série qui englobait aussi l'exemplaire réalisé en 1911 (publié aussi dans ce blog en 2014).
A travers ces trois oeuvres sur un même thème, on voit bien comment le style de Mondrian, pionnier puis chantre de l'abstraction a évolué du premier exemplaire de 1901 ci-dessus extrêmement classique (pour ne pas dire académique!) au dernier de 1912 plus proche des grands aplats abstraits de couleurs primaires, sur-lignées de traits noirs qui ont rendu cet immense peintre célèbre.
Rappel biographique : A l 'époque où Mondrian peint ce tableau, et malgré l'opposition farouche de son père à le laisser s'inscrire aux Beaux arts, il a déjà été initié par son oncle à la peinture de plein air, une innovation dans les années 1880, un héritage de Johan Barthold Jongkind et de l'Ecole de La Haye. Plus généralement après 1900, les tableaux de Mondrian cherchent à faire voir des idées, et semblent proche du mouvement symboliste.
Connu pour être un des pionniers de l'abstraction, il écrit dès janvier 1914 écrit : « Je construis des lignes et des combinaisons de couleurs sur des surfaces planes afin d'exprimer, avec la plus grande conscience, une beauté générale. La nature (ou ce que je vois) m'inspire, me met, comme tout peintre, dans un état émotionnel qui me pousse à créer quelque chose, mais je veux rester aussi près que possible de la vérité et à tout extraire, jusqu'à ce que j'atteigne au fondement (qui ne demeure qu'un fondement extérieur !) des choses […]. Je crois qu'il est possible, grâce à des lignes horizontales et verticales construites en pleine conscience, mais sans ‘‘calcul’’, suggérées par une intuition aigüe et nées de l'harmonie et du rythme, que ces formes fondamentales de la beauté, complétées au besoin par d'autres lignes droites ou courbes, puissent produire une œuvre d'art aussi puissante que vraie »
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2019 - A Still Life Collection
Un blog de Francis Rousseau
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