mardi 14 juin 2016

Roger Chastel (1897-1981)


Roger Chastel  (1897-1981)
Nature morte, 1970
Collection privée

Que voit-on ? une composition à la limite de l'abstraction où domine le jaune  le blanc et le gris noir. On peut s'amuser à deviner un verre (en bas a droite), un vase (à droite), une théière, (à gauche), une pomme au milieu.

Rappel biographique :  Roger Chastel est un peintre français de l'Ecole de Paris dont l'œuvre s'inscrit à la limite de la non figuration.
« L’importance de Chastel lui vient de sa situation à un carrefour où il n’a jamais cessé de se tenir… L’art de Chastel n’est pas autre chose qu’une lente pénétration. (...) А la netteté du savoir il ajoute la plénitude de l’émotion. (...) Chastel se place dans cette sphère où l’art devient sa propre réalité… Le dépassement auquel parvient Chastel ne s’opиre pas malgré l’intégration toujours plus large du monde dans sa peinture, mais а cause d’elle. Il est le résultat de l’enchaînement de ses intégrations successives. Cet enchaînement seul, parce qu’il n’élimine rien du monde, est en mesure, engageant profondément le peintre dans le réel et l’en dégageant а la fois, de faire déboucher son art sur l’univers de la pure peinture. »
Jean-Louis Ferrier, Roger Chastel, dans Les Temps modernes, Paris, novembre 1958.

« Les tonalistes sont rares dans l’histoire de l’art. Ils y occupent une place singulière. C’est qu’ils donnent à la peinture son visage le plus secret en mкme temps que le plus patient. Pour Chastel les couleurs ne se différencient que parce qu’elles expriment des valeurs comparables. Entre un violet de cobalt et un violet d’alizarine la différence n’est pas de couleur, elle est de noirceur. »
Jean Lescure, préface à Chastel, Dessins, Galerie Numaga, La Chaux-de-Fonds, 1959, non paginй

« La couleur est ici comme dissoute dans la lumière. Flexible, modulée, discrète jusque dans ses violences, elle s'entoure de ses échos, s'amortit dans des ombres qui l'exaltent, développe longtemps ses alliances. Elle cesse d'être couleur. La lumière l'emporte. Chastel est un tonaliste. (...) Aussi ne s’йtonnera-t-on pas de l’њuvre de Chastel ait moins d’amateurs, mais plus de fervents, moins de connaisseurs, mais plus d’amoureux que celles de ses contemporains. Une grâce spéciale intervient. On peut aimer ou ne pas aimer Chastel, mais dès qu’on l’aime, on le préfère. »
Jean Lescure, préface à Chastel, Musée Rath, Genève et Musée-Maison de la Culture, Le Havre, 1962, p. 6 et 10


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