Nathan Isaevitch Altman (1889-1970)
Nature morte à la bouteille de Champagne, 1914
Huile sur toile, 62,5 x 47 cm
Collection privée
Que voit on ? Ce que décrit le titre, posée sur un guéridon, partiellement recouvert d'une nappe sur laquelle on peut voir un coupe de fruits jaune.
Rappel Biographique : Natan Isaevitch Altman (Натан Исаевич Альтман) est un peintre soviétique de l'avant-garde ukrainien, (cubiste), également sculpteur, illustrateur, décorateur de théâtre, maître du portrait. Représentant de l'art national juif, il fut déclaré artiste émérite de l'URSS en 1968.
Altman passa une grande partie de sa vie à Paris où il vint pour la première fois en 1911. A La Ruche, la cité d'artistes où il habitait alors, il rencontre notamment Marc Chagall. A cette époque là, Chagall considère Altman comme son concurrent en tant que tête de file du mouvement artistique juif. Altman ne dispose pas de l'ironie et de l'humour de Chagall, mais son attitude face au judaïsme est moins ambigüe et se présente d'emblée comme un peintre issue de l'Ecole artistique juive d'Europe orientale. Comme Chagall, il allie art populaire et cubisme et fut un acteur engagé de la fondation de la «Société d'Encouragement de l'art juif».
Les artistes juifs du début du 20e siècle étaient écartelés entre leur désir croissant de fonder une école artistique juive et celui de rejoindre l'avant-garde qui leur donnerait une renommée mondiale. Altman et Lissitzky vont symboliser la synthèse entre l'avant-garde et la tradition.
En 1915 Altman expose dans la celèbre l'Exposition 0,10 à Saint- Pétersbourg avec les futuristes, et suprématistes Kasimir Malevitch et Ian Puny (Jean Pougny.)
À Paris, où il revient périodiquement, sses talents multiples de peintre, illustrateur, sculpteur et décorateur trouvèrent un lieu idéal pour s'exprimer. En 1934 par exemple, il illustra Les contes du chat perché de Marcel Aymé de 62 lithographies. Le livre eut un grand succès.
Dès son retour, les autorités soviétiques lui proposèrent d'organiser une grande rétrospective de son œuvre, et en échange, d'un soutien de sa part pour le pouvoir stalinien en place, ils lui proposèrent de lui passer commandes d'œuvres de propagande. Altman s'enfuit à cette idée de servir le pouvoir Staliien, se fixa chez des amis à la campagne, abandonnant la peinture sur toile pour s'intéresser au «design») et à l'art graphique pour des livres. C'est ainsi qu'il créa avec d'autres artistes les illustrations du roman «Récits de Saint-Péterbourg» de Nicolas Gogol (édition 1937). Il ne réapparut sur la scène moscovite quel orsque la situation se modifia en 1942 pendant la Seconde Guerre mondiale. Mes aléas de la vie en URSS avec son alternance d' ouverture (relative) et de répression (féroce). Altman était d'autant plus suspect qu'il était juif et gardait en mémoire la culture du passé, ce qui était un crime aux yeux du pouvoir en place. Mais il pouvait représentait aussi, face à l'Occident, une preuve vivante de la tolérance du pouvoir soviétique, pris entre son désir d'écarter les gêneurs et, en même temps, de montrer un visage rassurant à l'Occident. Altman ne dut son salut qu'à ces atermoiements stratégiques des apparatchiks.
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2022- A Still Life Collection
Un blog de Francis Rousseau
Altman passa une grande partie de sa vie à Paris où il vint pour la première fois en 1911. A La Ruche, la cité d'artistes où il habitait alors, il rencontre notamment Marc Chagall. A cette époque là, Chagall considère Altman comme son concurrent en tant que tête de file du mouvement artistique juif. Altman ne dispose pas de l'ironie et de l'humour de Chagall, mais son attitude face au judaïsme est moins ambigüe et se présente d'emblée comme un peintre issue de l'Ecole artistique juive d'Europe orientale. Comme Chagall, il allie art populaire et cubisme et fut un acteur engagé de la fondation de la «Société d'Encouragement de l'art juif».
Les artistes juifs du début du 20e siècle étaient écartelés entre leur désir croissant de fonder une école artistique juive et celui de rejoindre l'avant-garde qui leur donnerait une renommée mondiale. Altman et Lissitzky vont symboliser la synthèse entre l'avant-garde et la tradition.
En 1915 Altman expose dans la celèbre l'Exposition 0,10 à Saint- Pétersbourg avec les futuristes, et suprématistes Kasimir Malevitch et Ian Puny (Jean Pougny.)
À Paris, où il revient périodiquement, sses talents multiples de peintre, illustrateur, sculpteur et décorateur trouvèrent un lieu idéal pour s'exprimer. En 1934 par exemple, il illustra Les contes du chat perché de Marcel Aymé de 62 lithographies. Le livre eut un grand succès.
Dès son retour, les autorités soviétiques lui proposèrent d'organiser une grande rétrospective de son œuvre, et en échange, d'un soutien de sa part pour le pouvoir stalinien en place, ils lui proposèrent de lui passer commandes d'œuvres de propagande. Altman s'enfuit à cette idée de servir le pouvoir Staliien, se fixa chez des amis à la campagne, abandonnant la peinture sur toile pour s'intéresser au «design») et à l'art graphique pour des livres. C'est ainsi qu'il créa avec d'autres artistes les illustrations du roman «Récits de Saint-Péterbourg» de Nicolas Gogol (édition 1937). Il ne réapparut sur la scène moscovite quel orsque la situation se modifia en 1942 pendant la Seconde Guerre mondiale. Mes aléas de la vie en URSS avec son alternance d' ouverture (relative) et de répression (féroce). Altman était d'autant plus suspect qu'il était juif et gardait en mémoire la culture du passé, ce qui était un crime aux yeux du pouvoir en place. Mais il pouvait représentait aussi, face à l'Occident, une preuve vivante de la tolérance du pouvoir soviétique, pris entre son désir d'écarter les gêneurs et, en même temps, de montrer un visage rassurant à l'Occident. Altman ne dut son salut qu'à ces atermoiements stratégiques des apparatchiks.
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