Luis Egidio Melendez (1716-1780)
Bodegón con naranjas, orza de miel, cajas de dulce de membrillo y tarro de loza de Talavera de la Reina (1765)
Kimbell Art Museum (Fort Worth- USA)
Que voit on ? sur un entablement de bois, au premier plan et prenant tout le cadre de gauche à droite, une dizaine de grosses oranges et leurs feuilles. Derrière les oranges : deux pots de miel, l'un en céramique vernissée à dessin géométrique caractéristique des céramiques espagnoles et l'autre en terre cuite. Les deux pots de mile sont fermés par une pièce de tissu enduit, noué avec une ficelle. A l 'arriere plan, quatre boites contenant d'après le titre, des pâtes de coings, une douceur très appréciée e l'aristocratie espagnole d'alors.
Rappel historique : le peintre espagnol d'origine napolitaine, Luis Egidio Melendez a fait carrière presque exclusivement à Madrid. Il est considéré aujourd'hui comme l’un des meilleurs peintres de natures mortes du 18e siècle, réputation qu'il n'avait pas de son vivant qu'il a passé dans une misère noire. C'est son père, Francisco Meléndez et Louis Michel van Loo (dont il est l'assistant de 1742 à 1748) qui assurent sa formation de peintre. Le futur Charles IV d'Espagne lui commanda une grande série de natures mortes, dont une partie importante est conservée au musée du Prado à Madrid.
Ses toiles peintes dans de petits formats, dans la grande tradition de l'austérité espagnole, n'en foisonnent pas moins d'une minutie des détails. toujours peints avec une absolue perfection. La composition simple et le contraste clair-obscur, s’inscrivent dans la tradition des natures mortes baroques de Zurbaran et de Cotan. Comme eux, Meléndez étudia les effets de lumière, la texture et la couleur des fruits et des légumes, ainsi que celles des récipients en céramique, verre et cuivre ou pailles. À la différence des maîtres du 17e siècle, il présente le sujet plus près du spectateur, en légère plongée. Ce sont des objets disposés sur une table, ce qui donne à ses formes une certaine monumentalité. Le genre permet au spectateur d’étudier l’objet par lui-même. Les fonds sont neutres, et c'est un puissant éclairage qui mettent valeur les contours de l’objet. C’est ainsi qu’il représente le duvet des fruits, les transparences des peaux des raisins, les intérieurs brillants des pastèques et quelquefois les accidents présents à la surface des fruits (comme ici avec les figues vertes).
Chaque toile de Meléndez est minutieusement composée et fait l'objet d'un mise en scène précise afin de créer le plus grand réalisme possible. Les « grands thèmes » n’intéressèrent jamais Meléndez qui portent surtout son attention sur les choses de la vie quotidienne, sur l’observation et l’étude de la nature. Il fut souvent comparé à Chardin, jusqu'à être même parfois surnommé le « Chardin Espagnol » ce qui est assez stupide eut égard au caractère unique de son style et a tout ce qui différencie ces grands peintres.
2015 - A Still Life Collection Un blog de Francis Rousseau
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