mardi 12 septembre 2017

Bartolomeo Bimbi (1648-1730) - Figues


Bartolomeo Bimbi (1648-1730) 
Collection de Figues, 1696
Villa medicea di Poggio a Caiano

Que voit-on ? Sur un somptueux entablement de marbre, reposant sur un piètement de bois très chantourné, à moitié recouvert d'un drapé tombé d'un lourd rideau de velours rouge : la plus invraisemblable des collections de figues qu'il puisse être donné de voir, bien digne, de la table de Cosme III de Médicis. La variété des fruits, reproduits avec leurs imperfections (et même leurs maladies) est inédite ; certains ont même disparu aujourd'hui des jardins méditerranéens.
Toutes les variétés  présentées ici ensemble, sont issues des trois grandes familles de figues (vertes ou blanches ; grises ou rouges ;  noires ou violettes) disponibles dans la Toscane des Médicis.  Parmi celles que l'on trouvait sur la table même de Cosme III et de Ferdinand de Médicis, on peut citer, en se référant à  la liste détaillée  - qui figure sur la feuille de papier à droite du tableau -  :  la Dottato ;  la Brunswick ; la  Bourjassotte noire ;  la Blanche d'Argenteuil ;  la Dalmatie;  la Goutte d'or ; la Grise de Saint-Jean ou Cotignane ou Grisette ou Coucourelle grise ou Célestine ou Cordelière ; la  Madeleine des deux saisons ou Angélique ;  la Marseillaise,  la Ronde de Bordeaux, la Sultane ou Bellone ou Noire de juillet et enfin La Violette de Bavière ou Bayernfeige Violetta...   

Rappel biographique : Bartolomeo Bimbi fut un peintre italien de natures mortes qui a été actif à la fin du 17e et au début du 18e siècle. Il fut l'élève de Lorenzo Lippi et d'Onorio Marinari, et à Rome de Mario de'Fiori. Bimbi a en partie perpétué la tradition de Jacopo Ligozzi, mais fut initié à la peinture des fleurs par Agnolo Gori qui le présenta à Cosme III et au prince Ferdinand de Médicis. À partir de 1685, il exécuta pour ce dernier de nombreuses œuvres de tableaux d'animaux, de fleurs et de fruits, représentations d'après nature, d'une extrême précision scientifique. Pour cela il utilisait le savoir de spécialistes comme Redi, qui analysait les nouvelles espèces apportées à l'artiste pour être peintes et accrochées dans les villas médicéennes.
Les nombreuses commandes de ses clients encouragèrent la réalisation de grands tableaux de la faune pour la Villa Medicea dell'Ambrogiana, de la flore pour la Villa Medicea di Castello et des fruits pour le pavillon de chasse de la Topaia, sur les hauteurs de la résidence du Castello.
Aujourd'hui, la plupart de ses œuvres se trouvent dans le musée de la nature morte qui occupe le second et dernier étage de la Villa médicéenne de Poggio a Caiano. Elles témoignent d'une exceptionnelle « biodiversité » de la Toscane de jadis, et reproduisent avec précision, même les défauts dus aux maladies et aux parasites. Elles font l'objet de recherches historico-botaniques par le Conseil national de la recherche et de diverses universités qui souhaitent sauvegarder des espèces menacées d'extinction ou de récupérer des variétés horticoles disparues.

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