jeudi 14 septembre 2017

Giorgio Morandi (1890-1964) - Natura morta 1944



Giorgio Morandi (1890-1964) 
Natura morta 1944 
Centre Pompidou, Paris

Que voit-on ?  Cette Nature Morte présentée au Centre Pompidou date de la Seconde Guerre mondiale. Les bombardements ont contraint Morandi à quitter Bologne pour trouver refuge dans le village de Grizzana et l'année 1944 reste la moins prolifique de toute sa création. En 1943, il a peint une série d’œuvres « expressionnistes », à base d'objets  inusités  pour lui (des coquillages),autour desquels il  élabore dix-sept variations. Cette Nature Morte de 1944 porte le souvenir de cet affrontement de coquillages vides. Les bols et pots qu’il assemble opposent leurs volumes concaves, s’ornent de reliefs qui rappellent les excroissances des animaux marins, comme les évoquent encore les deux moules à gâteaux qu’il assemble en un seul volume fermé, auquel il donne la couleur arbitraire nécessaire à l’équilibre de sa composition.

Rappel biographique : Le peintre italien Giorgio Morandi, bien que qualifié de futuriste ne peut être identifié à aucun mouvement pictural du 20e siècle en particulier. Ayant peint de très nombreuses natures mortes, l’œuvre de Cézanne représente évidemment une influence majeure pour lui ; il lui emprunte la monumentalité des formes et les zones denses de couleurs. Mais simultanément, il développe une approche beaucoup plus intime de l’art.
Les natures mortes de Giorgio Morandi représentent des objets toujours ordonnés avec soin sur une table dans l'atelier, pour être observés et peints. Ces objets qu'il a lui même achetés chez des brocanteurs, qui lui ont été donnés par des amis ou qu'il a ramassés dans la rue, sont facilement identifiables de toile en toile ; ce sont des bouteilles, cubes,  entonnoirs auxquels viennent se mêler, à l'occasion mais rarement, un coquillage ou un fruit. Le positionnement des objets dans le cadre est réalisé avec une attention particulière portée à la " géométrisation" de l'espace qui peut alors se lire en carrés et diagonales. Un lent travail de maturation est mis en œuvre par le dessin et la peinture par reprises successives, superpositions de couleurs faites d'une pâte ample avec des dégradés de gris d'une extrême sensibilité, qu'amplifie une sorte de délectation morose. Morandi avait la réputation de broyer lui-même ses couleurs.

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