lundi 21 avril 2014

Gustave Caillebotte (1848-1894)



Gustave Caillebotte (1848-1894)
Gâteaux (1881)
Collection  particulière

Que voit-on ? Sur une entablement en marbre blanc qui pourrait être soit celui d'une desserte domestique, soit celui d'une desserte de brasserie, soit celui d'une boutique de pâtisseries : une série de gâteaux (au nombre de 7) présentés de gauche à droite sur 2 plan horizontaux. A gauche : un biscuit encore enrobé dans son papier sulfurisé de cuisson et une brioche posés à même le marbre. Ensuite sur des assiettes en porcelaine isolés du gâteaux par  sous plats en papier gaufré argenté, de gauche à droite et de base en haut : une tarte aux mirabelles, deux éclairs aux chocolats  et deux éclats au café,un saint honore avec ses choux caramélisés, des barquettes aux pommes, une tarte au myrtilles ou aux fruits rouges. Les gâteaux sont saisis, en plongée, un des angles de vue favoris  et caractéristique de Caillebotte. Le peintre prenait volontiers des notes (dessinées) sur le vif c'est à dire sur les marchés, les étalages des boutiques, les tables de brasseries parisiennes, les salles à manger privées, qu'il restituait ensuite sur la toile dans son  atelier.


Rappel biographique : le peintre français Gustave Caillebotte fut aussi mécène, collectionneur  et organisateur des expositions impressionnistes de 1877, 1879, 1880 et 1882. Le talent de Caillebotte fut longtemps méconnu (sauf aux États-Unis) au profit de son rôle de « mécène éclairé ». Le peintre fut redécouvert dans les années 1970 à l'initiative de collectionneurs américains. Les rétrospectives de ses œuvres sont désormais fréquentes. Certains de ses tableaux se trouvent maintenant au musée d'Orsay à Paris. Caillebotte est l'un des premiers grands peintres français à exposer régulièrement aux États-Unis, où il rencontre un vif succès, et où se trouvent aujourd'hui nombre de ses toiles. Il est l'un des fondateurs du courant « réaliste », qu'illustrera par exemple au 20e siècle l'américain  Edward Hopper. Fortuné, il n'a pas besoin de vendre ses toiles pour vivre, si bien que ses descendants possèdent encore près de 70 % de ses œuvres. À sa mort, Martial et Auguste Renoir son exécuteur testamentaire, prennent les dispositions pour que l’État accepte le legs de ses tableaux impressionnistesLes historiens d'art qualifient volontiers cet artiste « d’original et audacieux ». Sa technique ne l'est pas moins assez proche de l'art photographique, mais, par de puissants effets de perspectives tronquées, les distances et les premiers plans sont écrasés et l'horizon absent, d'où la perception instable et plongeante (Caillebotte invente la vue en plongée dans la peinture). Les effets de vue plongeante s'imposent dans son art à travers les personnages au balcon et ses vues en surplomb des rues et des boulevards. 
Dans ses natures mortes saisies souvent dans des cadrages et sous des angles inhabituels, il s'intéresse surtout à l'aspect préparé et alimentaire. Il affectionne les natures mortes à l'étalage dont il croque le plan sur les marchés, dans les restaurants, ou dans les boutiques et qu'il retravaille entièrement dans son atelier, car contrairement aux impressionnistes qui peignent en plein air, Caillebotte retravaille toutes ses esquisses à l'atelier.



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